Gli Scritti di Maria Valtorta

332. Les états d’âme de Barthélemy qui, avec Philippe, rejoint le Maître.

332. La sofferta separazione di Bartolomeo, che con Filippo si ricongiunge al Maestro.

332.1

Jésus et les six apôtres sont réunis dans une pièce où il y a des lits très misérables, entassés les uns près des autres. L’espace qui reste libre suffit à peine pour aller d’un bout à l’autre de la pièce. Ils prennent un repas plus que frugal, assis sur les lits, car il n’y a ni table ni sièges. A un certain moment, Jean va s’asseoir sur le rebord de la fenêtre, à la recherche du soleil. C’est ainsi qu’il est le premier à voir ceux que l’on attend : Pierre, Simon, Philippe et Barthélemy qui se dirigent vers la maison. Il les hèle et sort en courant, suivi de tous. Il ne reste que Jésus qui, pour tout mouvement, se lève et se tourne pour regarder du côté de la porte…

Ceux qui viennent d’arriver entrent, et il est facile d’imaginer l’exubérance de Pierre, tout comme il est facile de se représenter la révérence profonde de Simon le Zélote. Ce qui surprend, c’est l’attitude de Philippe et surtout de Barthélemy. Ils entrent, je dirais comme craintifs, angoissés, et bien que Jésus leur ouvre les bras pour échanger avec eux le baiser de paix qu’il a déjà donné à Pierre et à Simon, eux tombent à genoux et se penchent, le front jusqu’au sol, en baisant les pieds de Jésus et ils restent ainsi… et les soupirs étouffés de Barthélemy montrent qu’il pleure silencieusement sur les pieds de Jésus.

« Pourquoi ce chagrin, Barthélemy ? Tu ne viens pas dans les bras du Maître ? Et toi, Philippe, pourquoi es-tu si tendu ? Si je ne savais pas que vous êtes deux hommes honnêtes dont le cœur ne saurait héberger de malice, je devrais soupçonner que vous êtes coupables. Mais ce n’est pas le cas. Levez-vous donc ! Il y a si longtemps que je désire vous embrasser et voir le regard limpide de vos yeux fidèles…

– Nous aussi, Seigneur… » dit Barthélemy en levant son visage sur lequel brillent des larmes. « Nous n’avons désiré que toi, et nous nous sommes demandé ce en quoi nous pouvions t’avoir déplu pour mériter de rester si longtemps séparés. Cela nous paraissait injuste… Mais maintenant, nous savons… Oh ! Pardon, Seigneur ! Nous te demandons de nous pardonner. Moi surtout, parce que Philippe a été séparé de toi à cause de moi. Et à lui, je l’ai déjà demandé. C’est moi le seul coupable, moi, le vieux juif si dur à se renouveler, qui t’ai fait de la peine… »

Jésus se penche et le relève de force, et de même pour Philippe, puis il les étreint ensemble en disant :

« Mais de quoi t’accuses-tu ? Tu n’as pas fait de mal. Aucun mal ! Et Philippe non plus. Vous êtes mes chers apôtres, et aujourd’hui je suis heureux de vous avoir avec moi, réunis pour toujours…

– Non, non…

332.2

Pendant longtemps nous avons ignoré le motif pour lequel tu t’es justement méfié de nous, au point de nous exclure de ta famille apostolique. Mais maintenant nous le savons… et nous te demandons pardon, mille fois pardon, moi surtout, Jésus, mon Maître… »

Et Barthélemy le regarde avec anxiété, avec amour, avec compassion. Agé comme il l’est, il semble être un père qui contemple son fils affligé, qui en découvre le visage émacié par une peine qu’il n’avait pas remarquée et dont tout d’abord il n’avait pas vu l’amaigrissement, le vieillissement… Et de nouvelles larmes coulent sur les joues de Barthélemy. Il s’écrie :

« Mais que t’ont-ils fait ? Que nous ont-ils fait pour nous faire tous souffrir ainsi ? On dirait qu’un esprit mauvais est entré parmi nous, pour nous troubler, nous rendre tristes, affaiblis, apathiques, stupides… Stupides au point de ne pas comprendre que tu souffrais… Au contraire, au point d’accroître tes souffrances par nos mesquineries, notre inconscience, nos respects humains, notre vieille humanité… Oui, le vieil homme a toujours triomphé en nous, sans que ta vitalité parfaite ait jamais pu nous renouveler. C’est cela, cela qui ne me laisse pas en paix ! Avec tout mon amour, je n’ai pas su me renouveler et te comprendre, te suivre… Ce n’est que matériellement que je t’ai suivi… Mais toi, tu voulais que nous te suivions spirituellement… et que nous te comprenions dans ta perfection… pour devenir capables de te perpétuer… Oh, mon Maître ! Mon Maître qui t’en iras un jour, après tant de luttes, d’embûches, de dégoûts, de douleurs, et avec la douleur de nous savoir encore insuffisamment préparés !… »

Barthélemy incline sa tête sur l’épaule de Jésus, et il pleure, vraiment désespéré, brisé par la conscience d’avoir été un disciple sans intelligence.

« Ne te laisse pas abattre, Nathanaël. Tu vois tout avec un grossissement qui te surprend. Mais ton Jésus savait que vous étiez des hommes… et il n’exige rien de plus que ce que vous pouvez donner. Ah ! Vous me donnerez tout, vraiment tout. Mais maintenant vous devez grandir, vous former… Et c’est un travail lent. Mais je sais attendre, et je me réjouis de votre croissance car vous grandissez continuellement dans ma vie. Même ton chagrin, même la concorde de ceux qui étaient avec moi, même la pitié qui succède à des duretés qui étaient votre nature, à des égoïsmes, à des cupidités spirituelles, même votre gravité actuelle, tout en vous est phase de progression en moi. Allons ! Reste en paix puisque je sais tout. Je connais ton honnêteté, ta bonne foi, ta générosité, ton amour sincère. Pourrais-je douter de mon sage Barthélemy et de Philippe, si bien équilibré et fidèle ? Ce serait faire tort à mon Père qui m’a accordé de vous compter parmi mes plus chers amis.

332.3

Mais maintenant… Allons, asseyons-nous ici, et que ceux qui se sont déjà reposés s’occupent de nos frères fatigués et affamés en leur procurant nourriture et repos. Et pendant ce temps, racontez à votre Maître et à vos frères ce qu’ils ignorent. »

Sur ce, il s’assied sur son lit avec Philippe et Nathanaël à ses côtés, tandis que Pierre et Simon prennent place sur le lit voisin, en face de Jésus, genoux contre genoux.

« A toi de prendre la parole, Philippe. Moi, j’ai déjà parlé. Et tu as été plus juste que moi pendant ce temps…

– Oh, Barthélemy ! Juste ! J’avais seulement compris que ce n’était pas malveillance ou inconstance du Maître de n’avoir pas voulu de nous… Et j’essayais de te tranquilliser ainsi… en t’empêchant de songer à des choses qui t’auraient donné plus tard la douleur et le remords d’avoir eu ces pensées, et… Moi, j’avais un seul remords… De t’avoir retenu de désobéir au Maître quand tu voulais suivre Pierre qui allait à Nazareth chercher Marziam… Après… je t’ai vu tant souffrir dans ton corps et dans ton âme, que je me disais : “ Il aurait mieux valu que je le laisse faire ! Le Maître lui aurait pardonné sa désobéissance et Barthélemy n’aurait plus eu l’âme empoisonnée par de telles idées ”… Mais tu le vois ! Si tu étais parti, tu n’aurais jamais eu la clef du mystère… et peut-être le soupçon que tu avais sur l’inconstance du Maître n’aurait jamais été levé. Ainsi, au contraire…

– Oui. Ainsi, au contraire, j’ai compris.

332.4

Maître, Simon-Pierre et Simon le Zélote, que j’ai assaillis de questions, pour savoir beaucoup de choses et avoir la confirmation d’autres que je savais déjà, m’ont seulement répondu : “ Le Maître a énormément souffert, à tel point qu’il est amaigri et vieilli. Israël tout entier, et nous les premiers, en portons la responsabilité. Lui, il nous aime et nous pardonne. Mais il souhaite ne pas parler du passé. C’est pourquoi nous vous conseillons de ne pas le questionner et de ne pas parler… ” Mais je veux parler. Pour ce qui est de te questionner, je ne le ferai pas, mais je dois parler pour que tu saches. Car rien ne doit t’être caché de ce qu’il y a dans l’âme de ton apôtre. Un jour – Simon et les autres étaient partis depuis quelques jours –, Mickael de Cana est venu chez moi. Il m’est un peu apparenté, et c’est un très bon ami et un compagnon d’études depuis l’enfance… Lui, j’en suis certain, est venu de bonne foi, par affection pour moi. Mais celui qui l’a envoyé n’est pas de bonne foi. Il voulait savoir pourquoi j’étais resté à la maison… alors que les autres étaient partis. Et il m’a dit :

“ Alors c’est vrai ? Tu t’es séparé parce que, en bon juif, tu ne peux approuver certaines choses. Et c’est volontiers que les autres te laissent de côté, à commencer par Jésus de Nazareth, parce qu’ils sont certains que tu ne les aiderais pas, même en devenant un complice silencieux. Tu fais bien ! Je reconnais en toi l’homme d’autrefois. Je croyais que tu t’étais corrompu et que tu reniais Israël. Tu fais bien pour ton âme comme pour ton bien-être et celui des tiens. Car ce qui arrive ne sera pas pardonné par le Sanhédrin et on persécutera ceux qui y ont pris part. ”

Moi, je lui ai répondu : “ Mais de quoi parles-tu ? Je t’ai dit que j’avais reçu l’ordre de rester à la maison à cause de la saison et pour diriger vers Nazareth les éventuels pèlerins, ou pour leur dire d’attendre le Maître vers la fin du mois de Shebat[1] à Capharnaüm et toi, tu me parles de séparations, de complicité, de persécutions ? Explique-toi !…” C’est bien ce que j’ai répondu, Philippe, n’est-ce pas ? »

Philippe confirme.

« Alors, reprend Barthélemy, Mickael m’a dit qu’il était notoire que tu t’étais révolté contre le conseil et le commandement des membres du Sanhédrin, en gardant avec toi Jean d’En-Dor et une Grecque… Seigneur, je te fais de la peine, n’est-ce pas ? Pourtant, il me faut parler. Je te demande : est-ce vrai qu’ils étaient à Nazareth ?

– Oui. C’est vrai.

– Est-il vrai qu’ils sont partis avec toi ?

– Oui. C’est vrai.

– Philippe : Mickael avait raison ! Mais comment pouvait-il le savoir ?

– Voyez-vous ça ! Ce sont ces serpents qui nous ont arrêtés, Simon et moi, et qui sait combien d’autres… Ce sont les vipères habituelles » dit Pierre avec véhémence.

Jésus, en revanche, demande paisiblement :

« Il ne t’a rien dit d’autre ? Sois vraiment sincère avec ton Maître.

– Rien d’autre. Il voulait apprendre de moi… Et moi, j’ai menti à Mickael. Je lui ai dit : “ Je reste à la maison jusqu’à la Pâque. ” Par peur qu’il me suive, que… je ne sais pas… Par peur de te faire du mal… Alors j’ai compris aussi pourquoi tu m’as quitté… Tu avais senti que j’étais encore trop Israël… »

Barthélemy se remet à pleurer… et conclut :

« …et tu as douté de moi…

– Non. Ce n’est pas cela ! Absolument pas. Tu n’étais pas nécessaire à ce moment-là auprès de tes compagnons, alors que tu l’étais, comme tu le vois, à Bethsaïde. A chacun sa mission, et à chaque âge ses fatigues…

– Non, non ! Ne me mets plus de côté pour aucune fatigue, Seigneur. Ne tiens compte de rien… Tu es bon, mais je veux rester avec toi. C’est une punition d’être loin de toi… Et moi qui suis sot et bon à rien, j’aurais pu au moins te consoler, à défaut d’autre chose. J’ai compris… Tu as envoyés mes compagnons avec les deux disciples. Ne me le confirme pas. Je ne veux pas le savoir. Mais je me rends compte que c’est le cas, et je le dis moi-même. Eh bien, alors j’aurais pu et dû rester avec toi. Mais tu ne m’as pas pris pour me punir d’être si incapable de devenir “ nouveau ”. Mais, je te jure, Maître, que ce que j’ai souffert m’a renouvelé, et que jamais plus tu ne reverras le vieux Nathanaël.

– Tu vois donc que, pour tous, la souffrance s’est changée en bienfait.

332.5

Et maintenant nous irons, sans nous presser, à la rencontre de Thomas et de Judas, sans attendre qu’ils arrivent au lieu qui était prévu. Puis, avec eux, nous marcherons encore… Il y a tant à faire !… Nous nous mettrons en route demain, de bonne heure.

– Et tu feras bien : le temps va changer au nord. C’est mauvais pour les cultures, dit Philippe.

– Oui ! Les dernières grêles ont dévasté la campagne par bandes. Si tu voyais ça, Seigneur ! On dirait que le feu est passé à certains endroits. Et le plus curieux, c’est que cette catastrophe est survenue comme je l’ai dit : par bandes, dit Pierre.

– Pendant votre absence, il a beaucoup grêlé. Un jour, au milieu de la lune de Tébet, on aurait dit un vrai fléau. Il paraît que, dans la plaine, on doit recommencer les semailles. Il faisait plus chaud avant mais, depuis, on recherche le soleil avec plaisir. On revient en arrière… Quels signes étranges ! Qu’est-ce que ça peut être ? demande Philippe.

– Rien de plus que des effets de lunaisons. Ne t’en soucie pas. Il ne faut pas se laisser impressionner par ce genre de choses. D’ailleurs, nous allons nous diriger vers la plaine et il fera bon marcher. Du temps froid, mais pas tellement, et en revanche sec. Venez, en attendant. Il y a un beau soleil sur la terrasse. Nous allons nous reposer là-haut, tous ensemble… »

332.1

Gesù è riunito coi sei in una stanza dove sono dei lettucci molto miseri, accatastati gli uni presso gli altri. Lo spazio che resta libero è appena tale da permettere di andare da un capo all’altro dell’ambiente. Mangiano il loro più che umile cibo seduti sui letti, perché non c’è tavola o sedile. E Giovanni ad un certo momento va a sedersi sul davanzale in cerca di sole. È così che vede per primo gli attesi Pietro, Simone, Filippo e Bartolomeo dirigersi verso la casa. Dà loro la voce e poi corre fuori, seguito da tutti. Resta soltanto Gesù che, per tutto movimento, si alza in piedi e si volta a guardare verso la porta…

Entrano gli arrivati. E l’esuberanza di Pietro è facile immaginarsela, così come è facile immaginare la reverenza profonda di Simone Zelote. Quello che è sorpresa è l’atteggiamento di Filippo e specie di Bartolomeo. Entrano, direi, quasi con timore, con affanno e, nonostante Gesù apra a loro le braccia per scambiare con essi il bacio di pace già dato a Pietro e a Simone, essi cadono in ginocchio e si curvano con la fronte sino al suolo, baciando i piedi di Gesù, e restano così… e i sospiri soffocati di Bartolomeo denunciano che egli piange silenziosamente sui piedi di Gesù.

«Perché questo affanno, Bartolmai? Non vieni nelle braccia del Maestro? E tu, Filippo, perché così timoroso? Se non sapessi che siete due onesti, nel cui cuore non può albergare malizia, dovrei sospettare che siete colpevoli. Ma così non è. Su, dunque! È tanto che desidero il vostro bacio e di vedere lo sguardo limpido dei vostri occhi fedeli…».

«Anche noi, Signore…», dice Bartolomeo alzando il volto su cui splendono le lacrime. «Non abbiamo desiderato che Te, chiedendoci in che potevamo averti dispiaciuto per meritare di stare tanto separati. E ci pareva ingiusta cosa… Ma ora sappiamo… Oh! perdono, Signore! Ti chiediamo perdono. Io soprattutto, perché Filippo è stato separato da Te per me. E a lui già l’ho chiesto. Io, io solo colpevole, io, il vecchio israelita duro a rinnovarsi, io che ti ho dato dolore…».

Gesù si china e lo alza a forza, come alza Filippo, e se li abbraccia insieme dicendo: «Ma di che ti accusi? Tu non hai fatto del male. Nessun male! E non Filippo. Siete i miei cari apostoli, ed oggi Io sono ben felice di avervi con Me, riuniti per sempre…».

«No, no…

332.2

Per molto tempo abbiamo ignorato il motivo per cui giustamente Tu hai diffidato di noi al punto da escluderci dalla tua famiglia apostolica. Ma ora lo sappiamo… e ti chiediamo perdono, perdono, perdono, io in specie, Gesù, Maestro mio…». E Bartolomeo lo guarda con ansia, con amore, con compassione. Vecchio come è, sembra un padre che guarda il figlio afflitto, che ne scruta il volto assottigliato da una pena che egli non aveva intuita, e del quale volto non aveva prima notato lo smagrimento, l’invecchiamento… E nuove lacrime gocciano sulle guance di Bartolomeo. Ed esclama: «Ma che ti hanno fatto? Che ci hanno fatto, per farci soffrire tutti così? Sembra che un malo spirito sia entrato fra noi per turbarci, per renderci tristi, indeboliti, apatici, stolti… Stolti tanto da non capire che Tu soffrivi… Anzi, tanto da aumentarti il soffrire con le nostre grettezze, ottusità, rispetti umani e vecchiaia di umanità… Sì, l’uomo vecchio ha trionfato in noi, sempre, senza che la tua vitalità perfetta ci abbia mai potuto rinnovare. È questo, questo che non mi dà pace! Con tutto il mio amore io non ho saputo rinnovarmi, e capirti, e seguirti… Solo materialmente ti ho seguito… Ma Tu, Tu volevi che ti seguissimo spiritualmente… e capissimo nella tua perfezione… per divenire capaci di perpetuarti… Oh! Maestro mio! Maestro mio che te ne andrai un giorno, dopo tante lotte, insidie, disgusti, dolori, e col dolore di saperci ancora impreparati!…». E Bartolomeo gli reclina la testa sulla spalla e piange, proprio desolato, contrito dalla conoscenza di essere stato un discepolo ottuso.

«Non ti accasciare, Natanaele. Tu vedi tutto ciò come un’enormità che ti sorprende. Ma il tuo Gesù sapeva che voi siete uomini… e non pretende nulla di più di quanto possiate dare. Oh! mi darete tutto. Proprio tutto. Ma ora dovete crescere, formarvi… È opera lenta. Ma Io so attendere. Ed Io gioisco del vostro crescere. Perché questo è un crescere continuo nella mia Vita. Anche il tuo pianto, anche la concordia di quelli che erano con Me, anche la pietà che succede a durezze che erano la vostra natura, ad egoismi, ad avarizie di spirito, anche la vostra serietà attuale, tutto è fase di crescita in Me. Su, dunque. Sta’ con la pace che Io so. Tutto. La tua onestà, la tua buona fede, la tua generosità, il tuo sincero amore. Dubitare Io del mio saggio Bartolmai e di Filippo, così equilibrato e fedele? Sarebbe fare torto al Padre mio che mi ha concesso di avervi fra i più cari.

332.3

Ma ora… Su, sediamo qui, e chi già ha riposato provveda ai fratelli stanchi e affamati dando loro cibo e ristoro. E intanto raccontate al vostro Maestro e ai fratelli ciò che essi ignorano».

E si siede sul suo lettuccio tenendosi ai fianchi Filippo e Natanaele, mentre Pietro e Simone si siedono sul letto vicino, di fronte a Gesù, ginocchi contro i ginocchi.

«Parla tu, Filippo. Io ho parlato già. E tu sei stato più giusto di me in questo tempo…».

«Oh! Bartolomeo! Giusto! Soltanto avevo capito che non era malanimo o volubilità del Maestro per noi l’averci non voluti… E cercavo di darti pace così… trattenendoti dal pensare a cose che poi ti avrebbero dato dolore ad averle pensate, e rimorso. Io ne avevo uno solo di rimorso… Di averti trattenuto dal disubbidire al Maestro quando volevi seguire Simone di Giona che andava a Nazaret a prendere Marziam… Dopo… ti ho visto soffrire tanto nel corpo e nell’anima che dicevo: “Era meglio se l’avessi lasciato fare! Il Maestro lo avrebbe perdonato della disubbidienza e Bartolomeo non si avvelenerebbe più l’anima con queste idee”… Ma tu lo vedi! Se fossi partito, non avresti mai avuto la chiave del mistero… e forse il tuo sospetto sulla volubilità del Maestro non sarebbe mai più caduto. Così invece…».

«Sì. Così invece ho capito.

332.4

Maestro, Simone di Giona e Simone Zelote, che io ho assalito di domande per sapere molte cose, per avere conferma di molte cose già sapute, mi hanno detto solo: “Il Maestro ha molto sofferto, tanto che è smagrito e invecchiato. E tutto Israele, noi per primi, abbiamo colpa di ciò. Egli ci ama e perdona. Ma desidera non parlare del passato. Perciò vi consigliamo a non chiedere e a non dire…”. Ma io voglio dire. Chiedere non chiederò. Ma dire devo. Perché Tu sappia. Perché nulla ti deve essere nascosto di ciò che è nell’anima del tuo apostolo. Un giorno — Simone e gli altri erano via da qualche dì — è venuto da me Micael di Cana. Un po’ parente, molto amico e compagno di studi sino dall’infanzia… Lui, ne sono certo, è venuto in buona fede. Per affetto per me. Ma chi lo ha mandato non è in buona fede. Voleva sapere come mai ero rimasto a casa… mentre gli altri erano partiti. E mi ha detto: “Allora è vero? Tu ti sei separato perché da buon israelita non puoi approvare certe cose. E volentieri ti lasciano separato gli altri, a cominciare da Gesù di Nazaret, perché sono certi che tu non li aiuteresti neppure con la complicità del silenzio. Fai bene! Riconosco in te l’uomo di un tempo. Credevo ti fossi corrotto, rinnegando Israele. Fai bene per il tuo spirito e per il tuo benessere e per quello dei tuoi. Perché quanto avviene non sarà perdonato dal Sinedrio, e saranno perseguitati coloro che vi hanno preso parte”. Io gli ho detto: “Ma di che parli? Ti ho detto che avevo avuto ingiunzione di rimanere a casa e per la stagione e per indirizzare a Nazaret gli eventuali pellegrini, o di dire loro di attendere il Maestro per la fine di scebat a Cafarnao, e tu mi parli di separazioni, di complicità, di persecuzioni? Spiegati!…”. Non è vero, Filippo, che ho detto così?». Filippo annuisce.

«Allora», riprende Bartolomeo, «Micael mi ha detto che era noto che Tu ti ribellavi al consiglio e al comando dei sinedristi, trattenendo con Te Giovanni di Endor e una greca… Signore, io ti do dolore, è vero? Ma pure devo parlare. Ti chiedo: è vero che erano a Nazaret?».

«Sì. È vero».

«È vero che sono partiti con Te?».

«Sì. È vero».

«Filippo, Micael aveva ragione! Ma come poteva saperlo?».

«Ma va’ là! Sono quei serpenti che hanno fermato me e Simone e chissà quanti altri. Sono le vipere solite», dice Pietro veemente.

Gesù, invece, pacato chiede: «Non ti ha detto altro? Sii sincero col tuo Maestro, fino in fondo».

«Null’altro. Voleva sapere da me… E io, a Micael, ho mentito. Ho detto: “Fino a Pasqua sto a casa mia”. Per paura che mi seguisse, che… non so… Per paura di farti del male… E allora ho anche capito perché mi hai lasciato… Tu avevi sentito che ero troppo ancora Israele…». Bartolomeo torna a piangere…, «… e hai dubitato di me…».

«No. Questo no! Assolutamente. Tu non eri necessario in quell’ora presso i compagni, mentre lo eri, e tu lo vedi, a Betsaida. A ognuno la sua missione. E a ogni età le sue fatiche…» «No, no! Non mi separare più per nessuna fatica, Signore.

Non tenere conto di nulla… Tu sei buono. Ma io voglio stare con Te. È una punizione essere lontani da Te… E io, stolto, incapace di tutto, potevo almeno consolarti, se non potevo fare altro. Io ho capito… Tu hai mandato costoro via con quei due. Non me lo dire. Non lo voglio sapere. Ma sento che è così, e lo dico io. Ebbene, allora avrei potuto e dovuto essere con Te. Ma Tu non mi hai preso per punirmi di essere così restio a divenire “nuovo”. Ma ti giuro, Maestro, che ciò che ho sofferto mi ha rinnovato, e che mai più Tu vedrai il vecchio Natanaele».

«Tu dunque vedi che la sofferenza è finita per tutti in gioia.

332.5

E ora anderemo lentamente incontro a Tommaso e Giuda. Senza attendere che essi vadano là dove era detto. Poi con essi andremo ancora… C’è tanto da fare!… Domani ci metteremo in cammino. Presto».

«E farai bene. Perché il tempo cambia a tramontano. Sventura per le colture…», dice Filippo.

«Già! Le ultime grandinate hanno bruciato a strisce la campagna. Se vedessi, Signore! Sembra sia passato il fuoco in certi luoghi. E il curioso è che sono sciagure proprio come ho detto: a strisce», dice Pietro.

«Mentre non c’eravate ha molto grandinato. Un giorno, a metà luna di tebet, pareva un flagello. Mi dicono che nel piano alcuni devono tornare a seminare. Faceva più caldo prima. Ma da allora si ricerca il sole con piacere. Si torna indietro… Che segni strani! Che saranno?», chiede Filippo.

«Nulla più che effetto di lunazioni. Non ci pensare. Non sono queste le cose che devono fare impressione. Del resto, noi andremo verso la pianura e sarà bello l’andare. Freddo, ma non molto, e in cambio asciuttore. Venite, intanto. Sulla terrazza vi è un bel sole. Staremo lassù, in riposo, tutti insieme…».


Notes

  1. la fin du mois de Shebat, c’est-à-dire début février.