Gli Scritti di Maria Valtorta

417. L’ancien lépreux Zacharie et la conversion de Zachée,

417. L’ex-lebbroso Zaccaria e la conversione di Zaccheo,

417.1

Je vois une grande place — on dirait un marché —, ombragée de palmiers et d’autres arbres plus bas et feuillus. Les palmiers ont poussé çà et là, en désordre, et balancent leurs touffes de feuilles au rythme d’un vent chaud et élevé qui soulève une poussière rougeâtre comme s’il venait d’un désert, ou du moins de terres incultes rougeâtres. En revanche, les autres arbres forment une sorte de long portique sur les côtés de la place, un berceau d’ombre, sous lequel se sont réfugiés vendeurs et acheteurs en une cohue agitée et hurlante.

Dans un coin de la place, précisément là où débouche la rue principale, se trouve un comptoir important de collecteur d’impôts. Il y a des balances et des mesures, un banc sur lequel est assis un petit homme qui surveille, observe et encaisse. Tout le monde parle avec lui comme s’il était très connu. J’apprends que c’est Zachée, un chef de publicains, parce que beaucoup s’adressent à lui, les uns pour lui poser des questions sur les événements de la ville — ce sont les étrangers —, les autres pour lui verser leurs taxes. Plusieurs s’étonnent de le voir soucieux. Il paraît en effet distrait et absorbé dans ses pensées. Il répond par monosyllabes et parfois par signes. Cela surprend beaucoup de gens et on comprend que Zachée est d’habitude loquace. Quelqu’un lui demande s’il se sent mal, ou bien s’il a des parents malades. Mais il dit que non.

Il montre un vif intérêt à deux reprises seulement. La première, quand il interroge deux hommes en provenance de Jérusalem et qui parlent du Nazaréen en racontant ses miracles et ses prédications. Alors Zachée pose de nombreuses questions :

« Est-il vraiment bon comme on le dit ? Ses paroles correspondent-elles à ses actes ? Fait-il réellement preuve de la miséricorde qu’il prêche ? Pour tous ? Même pour les publicains ? Est-il vrai qu’il ne repousse personne ? »

Et il écoute, il réfléchit, il soupire.

La seconde fois, c’est quand on lui désigne un homme barbu qui passe sur son âne, chargé de meubles.

« Tu vois, Zachée ? Voici Zacharie, le lépreux. Depuis dix ans, il vivait dans un tombeau. Maintenant qu’il est guéri, il rachète du mobilier pour sa maison vidée par application de la Loi quand lui et les siens furent déclarés lépreux.

– Appelez-le. »

417.2

Zacharie s’approche.

« Tu étais lépreux ?

– Je l’étais, tout comme ma femme et mes deux enfants. La maladie a d’abord pris ma femme, et nous ne nous en sommes pas aperçus tout de suite. Les enfants l’ont attrapée en dormant sur leur mère, et moi en m’approchant de ma femme. Nous étions tous lépreux ! Quand les gens s’en sont aperçus, ils nous ont expulsés du village… Ils auraient pu nous laisser dans notre maison. C’était la dernière… tout au bout de la route. Nous ne leur aurions pas causé d’ennuis… Nous avions déjà laissé pousser très haut la haie pour n’être pas même vus. C’était déjà un tombeau… mais c’était notre maison… On nous en a chassés. Dehors ! Dehors ! Aucun village ne voulait de nous. C’était juste ! Même le nôtre refusait notre présence. Nous nous sommes installés près de Jérusalem, dans un tombeau vide. Il y a là beaucoup de malheureux. Mais les enfants, dans le froid de la caverne, sont morts. La maladie, l’hiver et la faim les ont vite tués… C’étaient deux garçons… ils étaient beaux et robustes avant de tomber malades, bruns comme deux mûres d’août, bouclés, éveillés. Ils n’étaient plus que deux squelettes couverts de plaies… Plus de cheveux, les yeux fermés par des croûtes, leurs pieds et leurs mains s’effritaient en squames blanches.

Mes enfants sont tombés en poussière sous mes yeux !… Ils n’avaient plus figure humaine, ce matin-là où ils sont morts à quelques heures d’intervalle… sous les cris de leur mère, je les ai ensevelis sous un peu de terre et beaucoup de pierres comme des charognes d’animaux… Quelques mois plus tard, ma femme est morte… et je suis resté seul… J’attendais la mort, et je n’aurais même pas eu une fosse creusée de mains d’homme…

417.3

J’étais déjà presque aveugle, quand un jour est passé le Nazaréen. De mon tombeau, j’ai crié :

“ Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! ”

Un mendiant, qui n’avait pas eu peur de m’apporter son pain, m’avait dit qu’il avait été guéri de sa cécité en appelant le Nazaréen par ce cri. Et il disait :

“ Il ne m’a pas seulement accordé la vue des yeux, mais celle de l’âme. J’ai vu que c’est lui, le Fils de Dieu, et je vois tout à travers lui. C’est pour cela que je ne te fuis pas, mon frère, mais que je t’apporte du pain et la foi. Va trouver le Christ : qu’il y ait quelqu’un de plus pour le bénir. ”

Je ne pouvais plus marcher. Mes pieds, ulcérés jusqu’à l’os, ne me le permettaient pas… D’ailleurs… j’aurais été lapidé si on m’avait vu. Je suis resté à attendre son passage, car il se rendait souvent à Jérusalem. Un jour, j’ai vu — comme je pouvais voir — un nuage de poussière sur la route, puis une foule, et j’ai entendu des cris. Je me suis traîné au sommet de la colline où se trouvaient les grottes sépulcrales et, quand il m’a semblé voir une tête blonde qui brillait, nue au milieu des autres couvertes, j’ai crié de toutes mes forces, par trois fois, jusqu’à ce qu’il m’entende.

Il s’est retourné, il s’est arrêté. Puis il s’est avancé, seul. Il est venu juste au-dessous de l’endroit où j’étais, et il m’a regardé. Il était beau, bon, et avec quelle voix, avec quel sourire !… Il m’a demandé :

“ Que veux-tu que je fasse pour toi ?

“ – Je veux être purifié.

“ – Crois-tu que je le puisse ? Pourquoi ? m’a-t-il demandé.

“ – Parce que tu es le Fils de Dieu.

“ – Tu le crois ?

“ – Je le crois ” ai-je répondu. “ Je vois le Très-Haut étinceler de toute sa gloire sur ta tête. Fils de Dieu, aie pitié de moi ! ”

Alors, avec un visage en feu, il a étendu une main. Ses yeux semblaient être deux soleils d’azur, et il a dit :

“ Je le veux. Sois purifié. ”

Et il m’a béni avec un de ces sourires !… Ah ! quel sourire ! J’ai senti une force entrer en moi comme une épée de feu qui courait chercher mon cœur, qui courait dans mes veines. Mon cœur, qui était si malade, avait retrouvé ses vingt ans ; mon sang, glacé, est redevenu chaud et vif. Plus de douleur, plus de faiblesse, mais une joie, une joie ! Il me regardait et, simplement par son sourire, il me rendait heureux. Puis il a dit :

“ Va te montrer aux prêtres. Ta foi t’a sauvé. ”

Alors, j’ai compris que j’étais guéri et j’ai regardé mes mains, mes jambes. Les plaies n’existaient plus. Là où l’os était à nu, il y avait une chair rosée et fraîche. J’ai couru à un ruisseau et je me suis regardé. Mon visage aussi était pur. J’étais pur ! J’étais pur après dix ans d’horreur !… Ah ! pourquoi n’était-il pas passé plus tôt, pendant les années où ma femme et mes enfants étaient vivants ? Il nous aurait tous guéris. Maintenant, tu vois ? Je fais des achats pour ma maison… Mais je suis seul !…

– Tu ne l’as pas revu ?

– Non. Mais je sais qu’il est dans les parages et je suis venu ici exprès. Je voudrais le bénir encore et qu’il me bénisse pour me donner de la force dans ma solitude. »

Zachée baisse la tête et se tait. Le groupe se disperse.

417.4

Le temps passe. L’heure devient chaude. Le marché se vide. Assis à son comptoir, le collecteur d’impôts, la tête appuyée sur la main, réfléchit.

« Voici le Nazaréen ! » crient des enfants en montrant la rue principale.

Femmes, hommes, malades, mendiants, tous s’empressent de courir à sa rencontre. La place s’est vidée. Seuls restent des mulets et des chameaux, attachés aux palmiers, et Zachée à son comptoir.

Puis il se lève et monte dessus. Il ne voit toujours rien, car beaucoup de gens ont détaché des branches et les agitent comme pour faire fête à Jésus, qui apparaît penché sur des malades. Alors Zachée enlève son vêtement et, ne gardant que sa tunique courte, il grimpe sur l’un des arbres. Il monte non sans peine sur le tronc gros et lisse qu’il enserre mal de ses jambes et de ses bras courts. Mais il y parvient, et s’assied à califourchon sur deux branches comme sur un perchoir. Ses jambes pendent de cette balustrade et il se plie en deux pour voir, comme quelqu’un qui est à une fenêtre et qui se penche pour regarder.

La foule arrive sur la place. Jésus lève les yeux et sourit au spectateur solitaire perché dans les branches.

« Zachée, descends immédiatement. Aujourd’hui, je demeure chez toi » ordonne-t-il.

Après un moment de stupeur, Zachée, le visage rougi par l’émotion, se laisse glisser à terre comme un sac. Il est agité et n’en finit pas de remettre son vêtement. Il ferme ses registres et sa caisse avec des gestes qu’il voudrait rapides et qui n’en sont que plus lents. Mais Jésus est patient et, en attendant, il caresse des enfants.

417.5

Enfin Zachée est prêt. Il s’approche du Maître et le conduit vers une belle maison entourée d’un vaste jardin, au centre du bourg. C’est une belle cité, et même une ville de peu inférieure à Jérusalem pour ses bâtiments, sinon pour son étendue.

Jésus entre et, en attendant que le repas soit préparé, il s’occupe des malades et des bien portants, avec une patience… dont lui seul est capable.

Zachée va et vient en se donnant beaucoup de mal. Il ne se tient plus de joie. Il voudrait parler avec Jésus, mais le Maître est toujours entouré d’une foule de gens.

Finalement, Jésus les congédie tous en disant :

« Revenez au coucher du soleil. Maintenant, rentrez chez vous. Paix à vous. »

Tout le monde se dispense, et l’on sert le repas dans une salle belle et fraîche qui donne sur le jardin. Zachée a très bien fait les choses. Je ne vois pas de gens de sa famille, aussi je pense qu’il était célibataire, entouré seulement de nombreux serviteurs.

417.6

A la fin du repas, quand les disciples s’éparpillent à l’ombre des buissons pour faire la sieste, Zachée reste avec Jésus dans la salle fraîche. Pendant un moment, Jésus reste même seul, car son hôte se retire comme pour lui permettre de se reposer. Puis il revient et écarte un peu le rideau pour regarder. Il voit que le Seigneur ne dort pas, mais réfléchit. Alors il s’approche. Il porte un coffre pesant qu’il pose sur la table, près de Jésus :

« Maître… on m’a parlé de toi, il y a un certain temps. Un jour, sur une montagne, tu as exposé nombre de vérités que nos docteurs ne savent plus dire. Elles me sont restées dans le cœur… et depuis lors, je pense à toi… Puis on m’a dit que tu es bon et que tu ne repousses pas les pécheurs. Moi, je suis pécheur, Maître. On m’a dit que tu guéris les malades. J’ai le cœur malade, parce que j’ai fraudé, parce que j’ai pratiqué l’usure, parce que j’ai été vicieux, voleur, dur envers les pauvres. Mais maintenant, me voilà guéri, parce que tu m’as parlé. Tu t’es approché de moi, et le démon de la volupté et de la richesse s’est enfui. Et moi, à partir d’aujourd’hui, je suis à toi, si tu ne me refuses pas. Et pour te prouver que je nais de nouveau en toi, je me dépouille de mes richesses mal acquises. Je te donne la moitié de mes biens pour les pauvres et l’autre moitié servira à restituer au quadruple ce que j’ai pris frauduleusement. Je sais qui j’ai escroqué. Et puis, après avoir rendu à chacun ce qui lui appartient, je te suivrai, Maître, si tu le permets…

– Je le veux. Viens. Je suis venu pour sauver et appeler à la lumière. Aujourd’hui, la lumière et le salut sont entrés dans la maison de ton cœur. Ceux qui, de l’autre côté du portail, murmurent parce que je t’ai racheté en m’asseyant à ton banquet, oublient que, comme eux, tu es un fils d’Abraham et que je suis venu sauver ce qui était perdu et donner la vie à ceux dont l’âme était morte. Viens, Zachée. Tu as compris ma parole mieux que beaucoup de ceux qui me suivent uniquement pour pouvoir m’accuser. Aussi, désormais, tu seras avec moi. »

La vision se termine ainsi.

Le 18 juillet 1944.

417.7

Jésus dit :

« Il y a levain et levain : celui du bien et celui du mal. Le levain du mal, ce poison satanique, fermente plus facilement que celui du bien, car il trouve une matière plus adaptée à son action dans le cœur de l’homme, dans sa pensée, dans sa chair, qui sont séduits tous les trois par une volonté égoïste, donc contraire à la volonté universelle, qui est celle de Dieu.

La volonté de Dieu est universelle car elle ne s’arrête jamais à une pensée personnelle : elle considère le bien de l’univers entier. Rien ne peut augmenter la perfection de Dieu d’aucune façon, car il a toujours parfaitement possédé tout ce qui existe. Par conséquent, il ne peut exister en lui de pensée d’intérêt propre pour mettre en œuvre quelque action que ce soit.

Quand on dit qu’on fait tel geste pour la plus grande gloire de Dieu, dans l’intérêt de Dieu, ce n’est pas que la gloire divine soit en elle-même susceptible de grandir, mais parce que tout ce qui se trouve dans la création porte une empreinte de bien et que toute personne qui accomplit le bien — et par conséquent mérite de le posséder — se pare du signe de la gloire divine. Elle rend ainsi gloire à la Gloire elle-même qui a glorieusement tout créé. C’est un témoignage, en somme, que personnes et choses rendent à Dieu en attestant par leurs œuvres l’Origine parfaite dont elles proviennent.

Il s’ensuit que, lorsque Dieu vous ordonne, vous conseille ou vous inspire une action, il n’est pas poussé par quelque intérêt égoïste, mais par une pensée altruiste, charitable, pour votre bien-être. Voilà pourquoi la volonté de Dieu n’est jamais égoïste, mais au contraire toute tournée vers l’altruisme, vers l’universalité. Elle est l’unique et vraie force du monde entier qui ait en vue le bien universel.

Le levain du bien, germe spirituel venu de Dieu, trouve au contraire dans sa croissance beaucoup d’oppositions et de difficultés ; il a beaucoup de mal à se développer, car il a contre lui les réactions favorables à l’autre levain : la chair, le cœur et la pensée de l’homme, envahis par un égoïsme, l’antithèse du bien, qui, lui, par son origine, ne peut être qu’Amour. Chez la plupart des hommes, la volonté du bien fait défaut ; c’est pourquoi il devient stérile et meurt, ou alors, il vit avec tant de mal qu’il ne lève pas : il stagne. Il n’y a pas de faute grave, mais il n’y a pas non plus d’effort pour faire mieux : l’esprit gît, inerte, non pas mort, mais infécond.

Faites attention à ceci : ne pas commettre le mal ne sert qu’à éviter l’enfer. Pour jouir tout de suite du beau paradis, il faut absolument faire le bien, dans la mesure où l’on y parvient, en luttant contre soi-même et contre les autres. C’est pour cette raison que j’ai dit[1] que j’étais venu mettre la guerre et non pas la paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait défendre la volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu.

417.8

En Zachée, la petite poignée de levain du bien avait produit une grande fermentation. A l’origine, seules quelques bribes étaient tombées dans son cœur : on lui avait rapporté mon discours de la Montagne, d’ailleurs incorrectement et certainement mutilé en grande partie, comme c’est souvent le cas.

Zachée était publicain et pécheur, mais non par mauvaise volonté. Il était comme un homme qu’un voile de cataracte sur les pupilles empêche de bien voir. Mais il sait que l’œil, dégagé de ce voile, retrouve une bonne vue et ce malade désire qu’on le lui enlève. C’était le cas de Zachée. Il n’était ni convaincu ni heureux : pas convaincu des pratiques pharisaïques qui désormais avaient remplacé la vraie Loi, et pas heureux de sa manière de vivre.

Il cherchait instinctivement la lumière, la vraie Lumière. Il en a reconnu une étincelle dans ce fragment de discours et il l’a enfermée dans son cœur comme un trésor. Parce qu’il l’aimait — remarque bien cela, Maria : parce qu’il l’aimait —, cette étincelle devint de plus en plus vive, intense, éblouissante, et l’amena à discerner nettement le bien et le mal, et à choisir avec sagesse, en coupant généreusement les tentacules qui auparavant — des richesses au cœur, et du cœur aux richesses — le retenaient emprisonné dans un filet qui l’avait sournoisement réduit en esclavage.

“ Parce qu’il l’aimait ” : voilà le secret du succès, grand ou moindre. On réussit quand on aime. On ne réussit que peu quand on aime chichement. On échoue quand on n’aime pas. C’est vrai dans tous les domaines, donc à plus forte raison dans les choses de Dieu où, bien que Dieu soit invisible aux sens corporels, il faut avoir un amour, j’ose dire parfait — dans la mesure où une créature peut atteindre la perfection — pour réussir dans une entreprise, et, ici, dans la sainteté.

Zachée, dégoûté du monde et de la chair, comme il était dégoûté du caractère mesquin des pratiques pharisaïques si habiles à couper les cheveux en quatre, intransigeantes pour les autres, trop complaisantes pour eux-mêmes, a aimé ce petit trésor que fut l’une de mes paroles, arrivée à lui par pur hasard, humainement parlant. Il l’a aimée comme la plus belle richesse que sa vie de quarante années ait possédée. Dès lors, il a centré son cœur et sa pensée sur ce point.

Le cœur de l’homme est là où se trouve son trésor ; cela ne con­cerne pas seulement le mal, mais aussi le bien. Le cœur des saints n’était-il pas, au cours de leur vie, là où était Dieu — leur trésor — ? Si. Et c’est pour cela qu’en regardant Dieu seul, ils surent passer sur la terre sans y corrompre leur âme dans la boue.

417.9

Si je n’étais pas arrivé, ce matin-là, j’aurais tout de même fait un prosélyte, car la conversation du lépreux avait parachevé la métamorphose de Zachée. A son comptoir de collecteur d’impôts, il n’était plus le publicain fraudeur et vicieux d’avant, mais l’homme qui se repentait de son passé et qui avait décidé de changer de vie. Si je n’avais pas paru à Jéricho, il aurait fermé son comptoir, pris son argent, et serait parti à ma recherche, car il ne pouvait demeurer sans l’eau de la vérité, sans le pain de l’amour, sans le baiser du pardon.

Cela, les censeurs habituels qui m’observaient pour me faire d’incessants reproches ne le voyaient pas et le comprenaient encore moins. C’est pourquoi ils s’étonnaient que je mange avec un pécheur. Ah ! si vous ne jugiez jamais, si vous en laissiez la charge à Dieu, pauvres aveugles que vous êtes, incapables de vous juger vous-mêmes !

Je ne suis jamais allé avec les pécheurs pour approuver leur péché. J’allais les soustraire au péché, souvent parce qu’à ce moment, ils n’avaient plus que l’extérieur du péché : leur âme contrite était déjà changée en une âme vivante, nouvelle, décidée à expier. Dans ce cas, est-ce que j’étais avec un pécheur ? Non : avec un racheté qui avait uniquement besoin d’être guidé pour se diriger dans sa faiblesse de ressuscité.

417.10

Combien de choses peut vous apprendre l’épisode de Zachée ! La puissance de l’intention droite qui suscite le désir, le vrai désir qui pousse à chercher une connaissance toujours plus grande du bien et à chercher Dieu continuellement jusqu’à ce qu’on l’ait trouvé, un réel repentir qui donne le courage du renoncement. Zachée avait l’intention sincère d’écouter des paroles de vraie Doctrine. Comme il en avait déjà entendu certaines, la droiture de son désir le pousse à un plus grand désir et donc à une recherche continuelle de cette Doctrine. La recherche de Dieu, caché dans la vraie Doctrine, le détache des idoles mesquines de l’argent et de la volupté et en fait un héros du renoncement.

“ Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et suis-moi ”, ai-je dit[2] au jeune homme riche. Ce que lui n’a pas su faire, Zachée, bien que plus endurci dans l’avarice et la jouissance, le fait. Car à travers le peu de paroles qui lui avaient été rapportées, comme le mendiant aveugle et le lépreux que j’avais guéris, il avait vu Dieu.

Est-ce qu’une âme qui a vu Dieu pourrait trouver quelque attirance pour les pauvres plaisirs de la terre ? Le peut-elle donc, ma petite épouse ? »

417.1

Vedo una vasta piazza, pare un mercato, ombrosa di palme e di altre piante più basse e fronzute. Le palme crescono qua e là senza disciplina e ondeggiano il ciuffo delle foglie che crepitano ad un vento caldo e alto, che solleva un polverume rossastro come venisse da un deserto, o per lo meno da luoghi incolti, di terra rossastra. Gli altri alberi, invece, fanno come un porticato lungo i lati della piazza, un porticato d’ombra, e sotto si sono rifugiati venditori e compratori in una gazzarra irrequieta e urlante.

In un angolo della piazza, proprio là dove la via principale sfocia, vi è un primordiale ufficio di gabella. Vi sono bilance e misure, un banco a cui è seduto un ometto che sorveglia, osserva e riscuote, e col quale tutti parlano come fosse conosciutissimo. So essere Zaccheo[1] il gabelliere, perché molti lo chiamano, chi per interrogarlo sugli avvenimenti della città, e sono i forestieri, e chi per versargli le loro tasse. Molti si stupiscono della sua preoccupazione. Infatti pare distratto e assorto in un pensiero. Risponde a monosillabi e delle volte a cenni. Cosa che stupisce molti, perché si capisce che solitamente Zaccheo è loquace. Qualcuno gli chiede se si sente male, oppure se ha parenti malati. Ma egli nega.

Solo due volte si interessa vivamente. La prima, quando interroga due che vengono da Gerusalemme e che parlano del Nazareno, raccontando miracoli e predicazione. Allora Zaccheo fa molte domande: «È proprio buono come lo dicono? E le sue parole corrispondono ai fatti? La misericordia che Egli predica la usa poi realmente? Per tutti? Anche per i pubblicani? È vero che non respinge nessuno?». E ascolta e pensa e sospira. Un’altra volta è quando uno gli accenna ad un uomo barbuto che passa sul suo asinello carico di masserizie. «Vedi, Zaccheo? Quello è Zaccaria il lebbroso. Da dieci anni viveva in un sepolcro. Ora, guarito, ricompra gli arredi per la sua casa vuotata dalla Legge quando lui e i suoi furono dichiarati lebbrosi».

«Chiamatelo».

417.2

Zaccaria viene.

«Tu eri lebbroso?».

«Lo ero, e con me mia moglie e i miei due bambini. La malattia prese la donna per prima e non ce ne accorgemmo subito. I bambini la presero dormendo sulla madre e io nell’accostarmi alla mia donna. Tutti lebbrosi eravamo! Quando se ne accorsero ci mandarono via dal paese… Avrebbero potuto lasciarci nella nostra casa. Era l’ultima… in fondo alla via. Non avremmo dato noia… Avevo già fatto crescere la siepe alta alta, perché neppure fossimo visti. Era già un sepolcro… ma era la nostra casa… Ci hanno mandati via. Via! Via! Nessun paese ci voleva. È giusto! Neanche il nostro ci aveva voluti. Ci mettemmo presso Gerusalemme, in un sepolcro vuoto. Là stanno molti infelici. Ma i bambini, nel freddo della caverna, sono morti. Malattia, freddo e fame li hanno presto uccisi… Erano due maschi… erano belli prima del male. Robusti e belli. Bruni come due more d’agosto, ricciuti, svegli. Erano diventati due scheletri coperti di piaghe… Non più capelli, gli occhi chiusi dalle croste, i piedini e le mani che cadevano in scaglie bianche. Si sono sfarinati sotto i miei occhi, i miei bambini!… Non avevano più figura umana quella mattina che sono morti, a poche ore di distanza… Li ho seppelliti fra gli urli della madre sotto poca terra e molti sassi, come due carogne di animali… Dopo qualche mese è morta la madre… e sono rimasto solo… Aspettavo di morire e non avrei avuto neppure la fossa scavata con le mani degli altri…

417.3

­Ero quasi cieco ormai, quando un giorno è passato il Nazareno. Dal mio sepolcro ho gridato: “Gesù! Figlio di Davide, abbi pietà di me!”. Mi aveva raccontato un mendico, che non aveva avuto paura di portarmi il suo pane, che egli era stato guarito dalla sua cecità invocando il Nazareno con quel grido. E diceva: “Non mi ha dato solo la vista degli occhi, ma quella dell’anima. Ho visto che Egli è il Figlio di Dio e vedo tutti attraverso Lui. È per quello che non ti sfuggo, fratello, ma ti porto pane e fede. Vai dal Cristo. Che ci sia uno di più che lo benedica”. Andare non potevo. I piedi, piagati sino all’osso, non mi facevano camminare… e poi… sarei stato preso a sassate, se fossi stato visto. Sono stato attento al suo passaggio. Egli passava spesso per venire a Gerusalemme. Un giorno ho visto, come potevo vedere, un polverume sulla via, e folla, e ho sentito grida. Mi sono trascinato sul ciglio del colle dove erano le grotte sepolcrali e, quando m’è parso di vedere una testa bionda splendere nuda fra le altre ammantate, ho gridato. Forte. Con quanta voce avevo. Tre volte ho gridato. Finché il mio grido gli è giunto.

Si è voltato. Si è fermato. Poi è venuto avanti: solo. Si è fatto proprio sotto al posto dove ero e mi ha guardato. Bello, buono, con due occhi, una voce, un sorriso!… Ha detto: “Che vuoi che ti faccia?”.

“Voglio esser mondato”.

“Credi tu che Io lo possa? Perché?”, mi ha chiesto.

“Perché sei il Figlio di Dio”.

“Credi tu questo?”.

“Lo credo”, ho risposto. “Vedo l’Altissimo balenare con la sua gloria sul tuo capo. Figlio di Dio, pietà di me!”.

Ed Egli allora ha steso una mano con un viso che era tutto un fuoco. Gli occhi parevano due soli azzurri, e ha detto: “Lo voglio. Sii mondato”, e mi ha benedetto con un sorriso!… Ah! che sorriso! Ho sentito una forza entrare in me. Come una spada di fuoco che correva a cercarmi il cuore, che correva per le vene. Il cuore, che era tanto malato, m’è tornato come a venti anni, il sangue ghiaccio nelle vene è tornato caldo e veloce. Non più dolore, non più debolezza, e una gioia, una gioia!… Egli mi guardava, col suo sorriso mi faceva beato. Poi ha detto: “Va’, mostrati ai sacerdoti. La tua fede ti ha salvato”.

Allora ho capito che ero guarito e ho guardato le mie mani, le mie gambe. Le piaghe non c’erano più. Dove prima era scoperto l’osso, ora era già carne rosea e fresca. Sono corso a un rio e mi sono guardato. Anche il viso era mondo. Ero mondo! Mondo ero dopo dieci anni di schifezza!… Ah! perché non era passato avanti? Negli anni in cui era viva la mia donna e i miei bambini? Egli ci avrebbe guariti. Ora, vedi? Compro per la mia casa… Ma sono solo!…».

«Non lo hai più visto?».

«No. Ma so che è da queste parti e sono venuto qui apposta. Vorrei benedirlo ancora ed esser benedetto per avere forza nella mia solitudine».

Zaccheo curva il capo e tace. Il gruppo si scioglie.

417.4

Passa del tempo. L’ora si fa calda. Il mercato si sfolla. Il gabelliere, col capo appoggiato ad una mano, pensa seduto al suo banco.

«Ecco, ecco il Nazareno!», gridano dei fanciulli accennando la via maestra.

Donne, uomini, malati, mendichi si affrettano a corrergli incontro. La piazza resta vuota. Solo dei ciuchi e dei cammelli, legati alle palme, restano al loro posto, e resta Zaccheo al suo banco.

Ma poi si alza in piedi e monta sul banco. Non vede ancora nulla, perché molti hanno staccato frasche e le ondeggiano come per giubilo e Gesù appare chino su dei malati. Allora Zaccheo si leva l’abito e, rimanendo con la sola tunica corta, si arrampica su uno degli alberi. Va su a fatica contro il tronco grosso e liscio, che le sue corte gambe e le sue corte braccia afferrano male. Ma ci riesce e si mette a cavalcioni di due rami come su un ballatoio. Le gambe pendono oltre questa ringhiera, ed egli dalla cintura in su si spenzola come uno ad una finestra, e guarda.

La turba arriva sulla piazza. Gesù alza gli occhi e sorride al solitario spettatore appollaiato fra i rami. «Zaccheo, scendi subito. Oggi mi fermo in casa tua», ordina.

E Zaccheo, dopo un momento di stupore, col viso paonazzo per l’emozione, si lascia scivolare come un sacco a terra. È agitato e stenta a rimettersi la veste. Chiude i suoi registri e la sua cassa con mosse che, per volere esser troppo svelte, sono ancor più lente. Ma Gesù è paziente. Accarezza dei bambini mentre aspetta.

417.5

­Infine Zaccheo è pronto. Si accosta al Maestro e lo guida ad una bella casa con un ampio giardino tutto intorno, che è al centro del paese. Un bel paese. Anzi una città di poco inferiore a Gerusalemme per la edilizia, se non per la vastità.

Gesù entra e, mentre attende che il pasto sia preparato, si occupa di malati e di sani. Con una pazienza… che solo può essere sua.

Zaccheo va e viene dandosi un gran daffare. Non sta in sé dalla gioia. Vorrebbe parlare con Gesù. Ma Gesù è sempre circondato da una turba di popolo.

Infine Gesù congeda tutti dicendo: «Al calar del sole tornate. Ora andate alle vostre case. La pace a voi».

Il giardino si sfolla e viene servito il pasto in una bella e fresca sala che dà sul giardino. Zaccheo ha fatto le cose con ricchezza. Non vedo altri famigliari, per cui penso che Zaccheo fosse celibe e solo, con molti servi.

417.6

Alla fine del pasto, quando i discepoli si spargono all’ombra dei cespugli per riposare, Zaccheo resta con Gesù nella fresca sala. Anzi per un poco resta solo Gesù, perché Zaccheo si ritira come per lasciar riposare Gesù. Ma poi torna e guarda da una fessura di tenda. Vede che Gesù non dorme, ma pensa. Allora si avvicina. Ha fra le braccia un cofano pesante. Lo pone sulla tavola presso a Gesù e dice: «Maestro… mi è stato parlato di Te. Da tempo. Un giorno Tu hai detto su un monte tante verità che i nostri dottori non sanno più dire. Mi sono rimaste in cuore… e da allora penso a Te… Poi mi è stato detto che sei buono e non respingi i peccatori. Io sono peccatore, Maestro. Mi è stato detto che Tu guarisci i malati. Io sono malato nel cuore perché ho frodato, perché ho fatto usura, perché sono stato vizioso, ladro, duro verso i poveri. Ma ora, ecco, io sono guarito perché Tu mi hai parlato. Ti sei avvicinato a me e il demonio del senso e della ricchezza è fuggito. Ed io da oggi sono tuo, se Tu non mi rifiuti, e per mostrarti che io nasco di nuovo in Te, ecco che mi spoglio delle ricchezze male acquistate e ti do metà del mio avere per i poveri e l’altra metà la userò a restituire, quadruplicato, quanto ho preso con frode. So chi ho frodato. E poi, dopo aver reso ad ognuno il suo, ti seguirò, Maestro, se Tu lo permetti…».

«Io lo voglio. Vieni. Sono venuto per salvare e chiamare alla Luce. Oggi Luce e Salvezza è venuta alla casa del tuo cuore. Coloro che là, oltre il cancello, mormorano poiché Io ti ho redento sedendomi al tuo convito, dimenticano che tu sei figlio di Abramo come essi e che Io sono venuto per salvare chi era perduto e dare Vita ai morti dello spirito. Vieni, Zaccheo. Hai compreso la mia parola meglio di tanti che mi seguono solo per potermi accusare. Perciò d’ora in avanti sarai meco».

La visione cessa qui.

18 luglio 1944.

417.7

­Dice Gesù:

«Vi è lievito e lievito. Vi è il lievito del Bene e quello del Male. Il lievito del Male, veleno satanico, fermenta con maggior facilità di quello del Bene, perché trova la materia più adatta alla sua lievitazione nel cuore dell’uomo, nel pensiero dell’uomo, nella carne dell’uomo, sedotti tutti e tre[1] da una volontà egoista, contraria perciò alla Volontà universale che è quella di Dio.

La volontà di Dio è universale perché non si limita mai ad un pensiero personale, ma ha presente il bene di tutto l’universo. A Dio nulla può aumentare perfezione di sorta, avendo sempre posseduto ogni cosa in maniera perfetta. Perciò non vi può essere in Lui pensiero di utile proprio a movente di nessuna sua azione.

Quando si dice: “Si compie questo a maggior gloria di Dio, nell’interesse di Dio”, non è già perché la gloria divina sia suscettibile in Se stessa di aumento, ma perché ogni cosa che nel creato porti un’impronta di bene e ogni persona che compia il bene, e perciò meriti di possederlo, si orna del segno della Gloria divina, dando così gloria alla Gloria stessa che ha gloriosamente creato le cose tutte. È una testimonianza, insomma, che persone e cose dànno a Dio, testimoniando con le loro opere della Origine perfetta da cui vengono.

Perciò Dio, quando vi comanda o vi consiglia o vi ispira una azione, non lo fa già per interesse egoista, ma per un pensiero altruista, caritativo, di benessere vostro. Ecco, perciò, perché la volontà di Dio non è mai egoista, ma è anzi una volontà tutta tesa all’altruismo, all’universalità. L’unica e vera forza nel mondo universo che abbia pensiero di bene universale.

Il lievito del Bene, germe spirituale che viene da Dio, cresce invece con molta avversità e fatica, con molto stento, avendo contro sé i reagenti che sono propizi all’altro: la carne, il cuore e il pensiero dell’uomo, pervasi da un egoismo che è l’antitesi del Bene che, per la sua origine, non può essere che Amore. Manca nella maggioranza degli uomini la volontà di bene, e perciò il Bene sterilisce e muore, o vive così stentato che non lievita: rimane lì. Non vi è colpa grave. Ma non vi è neppure sforzo a fare il massimo bene. Perciò lo spirito giace inerte. Non morto, ma infruttifero.

Badate che non fare il male non basta che a evitare l’Inferno. Per godere subito del bel Paradiso occorre fare il bene. Assolutamente. Per quanto lo si riesce a fare. Lottando contro se stessi e contro gli altri. Perché Io ho detto[2] che Io ero venuto a mettere guerra e non pace anche fra padre e figli, fra fratelli e sorelle, quando questa guerra venisse dal fatto di difendere la Volontà di Dio e la sua Legge contro le sopraffazioni delle volontà umane, volte in direzioni contrarie di quello che vuole Iddio.

417.8

In Zaccheo il piccolo pugno di lievito di bene era fermentato in grande massa. Nel suo cuore non ne era caduta che una briciola originaria: gli avevano riferito il mio discorso della Montagna. Malamente anche, certo mutilato di tante sue parti, così come avviene dei discorsi riportati.

Pubblicano e peccatore Zaccheo. Ma non per mala volontà. Era come uno che con un velo di cataratta sulle pupille vedesse male le cose. Ma sa che l’occhio, liberato di quel velo, ritorna in grado di vedere bene. E quel malato desidera gli sia levato quel velo. Così Zaccheo. Non era persuaso né felice. Non persuaso delle pratiche farisaiche, che ormai avevano sostituito la vera Legge. E non felice della sua maniera di vivere.

Cercava istintivamente la luce. La vera Luce. Ne vide uno sprazzo in quel frammento di discorso e se lo chiuse in cuore come un tesoro. Poiché lo amava — nota, Maria, questo — poiché lo amava, lo sprazzo divenne sempre più vivo, vasto e impetuoso, e lo portò a vedere nettamente il Bene e il Male e a scegliere giustamente, recidendo con generosità tutti i tentacoli che prima, dalle cose al cuore e dal cuore alle cose, lo avevano avvolto in una rete di schiavitù maligna.

“Poiché lo amava”. Ecco il segreto del riuscire o meno. Si riesce quando si ama. Non si riesce che poco quando si ama stentatamente. Non si riesce affatto quando non si ama. In qualunque cosa. Con più ragione nelle cose di Dio dove, per essere Dio invisibile ai sensi corporali, occorre avere un amore, oso dire, perfetto, per quanto possa creatura toccare perfezione, per riuscire in un’impresa. Nella santità, in questo caso.

Zaccheo, disgustato del mondo e della carne, come disgustato dalle meschinità delle pratiche farisaiche, così cavillose, intransigenti per gli altri, troppo condiscendenti per loro, amò quel piccolo tesoro di una mia parola, giunto a lui per puro caso, umanamente parlando, l’amò come la cosa più bella che la sua vita quarantenne avesse posseduto, e da quel momento polarizzò il suo cuore e il suo pensiero su questo punto.

Non soltanto nel male, dove è il tesoro è il cuore dell’uomo. Anche nel bene. I santi non hanno avuto forse nella vita il loro cuore là dove era il loro tesoro: Dio? Sì. E per questo, guardando soltanto Iddio, seppero passare sulla Terra senza corrompere nel fango della Terra la loro anima.

417.9

Quella mattina, se Io non fossi comparso, avrei ugualmente fatto un proselite. Poiché il discorso del lebbroso aveva ultimato la metamorfosi di Zaccheo. Al banco della gabella non era già più il pubblicano frodatore e vizioso. Ma l’uomo pentito del suo passato e deciso a mutare vita. Se Io non fossi apparso a Gerico, egli avrebbe chiuso il suo banco, preso il suo denaro, e sarebbe venuto in cerca di Me, perché non poteva più stare senza l’acqua della Verità, senza il pane dell’Amore, senza il bacio del Perdono.

Questo, i soliti censori che mi osservavano per rimproverarmi sempre, non lo vedevano e tanto meno lo capivano. E perciò si stupivano che Io mangiassi con un peccatore. Oh! se non giudicaste mai, lasciandone a Dio il compito, poveri ciechi incapaci di giudicare anche voi stessi! Non sono mai andato coi peccatori per approvare il loro peccato. Andavo per trarli dal peccato, sovente perché essi non avevano ormai più unicamente che l’esterno del peccato: l’anima contrita era già mutata in una nuova anima vivente per espiare. E allora ero Io con un peccatore? No. Con un redento che aveva unicamente bisogno di una guida per reggersi nella sua debolezza di risorto da morte.

417.10

­Quanto vi può insegnare l’episodio di Zaccheo! Il potere della retta intenzione che suscita il desiderio. Il desiderio retto che spinge a cercare una sempre maggior cognizione del Bene e a cercare Dio continuamente sino ad averlo raggiunto, un retto pentimento che dà il coraggio della rinuncia. Zaccheo aveva la retta intenzione di udire parole di vera Dottrina. Avutane qualcuna, il suo retto desiderio lo spinge a maggior desiderio e perciò a continua ricerca di questa Dottrina; la ricerca di Dio, celato nella vera Dottrina, lo stacca dai meschini dèi del denaro e del senso e lo fa eroe di rinuncia.

“Se vuoi essere perfetto va’, vendi quanto hai e vieni dietro a Me”, ho detto[3] al giovane ricco ed egli non l’ha saputo fare. Ma Zaccheo, sebbene più indurito nell’avarizia e nella sensualità, sa farlo. Poiché attraverso alla poca Parola che gli era stata riportata aveva, come il mendico cieco e il lebbroso risanato da Me, visto Dio.

Può mai uno spirito che ha visto Dio trovare più attrazione alcuna nelle piccole cose della Terra? Lo può mai, mia piccola sposa?».


Notes

  1. j’ai dit, en 265.12 et 276.12.
  2. ai-je dit, comme nous le verrons en 576.6.

Note

  1. Zaccheo, invece di Matteo, è correzione di MV sull’originale autografo tutte le volte che il nome figura nel capitolo, meno cinque volte nelle quali la correzione è nostra.
  2. ho detto, in 265.12 e in 276.12.
  3. ho detto, come vedremo in 576.6.