Gli Scritti di Maria Valtorta

460. Des pharisiens à Capharnaüm avec Joseph et Simon, fils d’Alphée.

460. Farisei a Cafarnao con Giuseppe e Simone d’Alfeo.

460.1

« Tu ne reconduis pas l’enfant à sa mère ? demande Barthélemy à Jésus, qu’il trouve sur la terrasse, absorbé dans une profonde prière.

– Non, j’attendrai qu’elle revienne de la synagogue…

– Tu espères que le Seigneur lui parlera là-bas… et qu’elle… comprendra son devoir ? Tu penses en sage, mais elle n’est pas sage. Une autre mère serait accourue dès hier soir pour reprendre son enfant. Enfin… nous avions navigué sur une mer en tempête… Elle ne savait pas d’où nous venions… S’est-elle par hasard préoccupée de voir si son fils n’en avait pas souffert ? Elle vient peut-être ce matin ? Regarde combien de mères sont déjà debout, bien qu’il fasse jour depuis peu, empressées à étendre les vêtements de fête pour qu’ils finissent de sécher et que les enfants puissent les mettre propres pour le jour du Seigneur. Un pharisien dirait qu’elles font un travail servile, parce qu’elles étendent ces petits vêtements. Moi, je dis qu’elles font un acte d’amour envers Dieu et envers leurs enfants. Ce sont de pauvres femmes pour la plupart. Regarde là, Marie de Benjamin et Rébecca de Michée. Et sur cette pauvre terrasse, Jeanne qui, patiemment, démêle les franges du pauvre vêtement de son garçon afin qu’il paraisse moins pauvre pour aller à la fonction sacrée. Et là aussi, sur la rive qui va être bientôt tout ensoleillée, Selida étend la toile encore grège, pour que paraisse fin ce qui est toujours un tissu grossier, beau seulement en raison des sacrifices qu’il lui coûte : tant de bouchées de pain enlevées à la faim qui la tenaillait pour les changer en filasse de chanvre. Et là-bas, n’est-ce pas Adina qui frotte avec des herbes le petit vêtement déteint de sa fillette pour qu’il paraisse plus vert ? Mais la mère d’Alphée, on ne la voit pas…

– Que le Seigneur change son cœur ! Il n’y a rien d’autre à dire… »

460.2

Ils restent appuyés au muret de la terrasse, à regarder la nature rafraîchie par l’orage qui a éclairci l’atmosphère et nettoyé la verdure. Le lac est encore un peu agité et moins bleu qu’à l’ordinaire. Des veines d’eau sont descendues des torrents en crue pendant quelques heures, entraînant les poussières de leurs lits desséchés, mais le lac est beau malgré ces infusions d’ocre. On dirait un immense lapis-lazuli rayé de perles, et il rit sous le soleil limpide qui apparaît maintenant derrière les monts de l’orient et fait luire toutes les gouttes que retiennent encore les ramilles. Hirondelles et colombes sillonnent joyeusement l’air purifié et, dans les feuillages, des oiseaux de toute espèce gazouillent.

« La chaleur retombe. C’est une belle et riche saison, belle comme l’âge mûr. N’est-ce pas, Maître ?

– Belle… oui… »

Mais on voit que Jésus pense à tout autre chose.

Barthélemy le regarde…

« A quoi penses-tu ? A ce que tu vas dire à la synagogue ?

– Non. Je pense que les malades attendent. Allons tous les deux les guérir.

– Nous seuls ?

– Simon, André, Jacques et Jean sont allés retirer les nasses mises par Thomas en prévision de notre retour. Les autres dorment. Allons-y tous deux. »

460.3

Ils descendent et se dirigent vers la campagne, vers les maisons éparses parmi les jardins ou même parmi les champs, à la recherche des malades abrités dans des maisons de pauvres, toujours hospitalières. Mais des gens courent en avant, devinant où le Maître se rend, et quelqu’un lui dit :

« Attends ici, dans mon jardin, nous allons te les amener… »

Et bien vite, de divers côtés, comme des eaux de ruisselets se réunissent en un unique étang, les malades arrivent ou sont amenés à Celui qui guérit. Les miracles s’accomplissent. Jésus dit, en congédiant ceux qui sont rétablis :

« Ne révélez pas à ceux qui vous interrogent que je vous ai guéris. Retournez dans les maisons où vous étiez. Mon disciple apportera des secours aux plus pauvres avant le crépuscule.

– Oui. Ne parlez pas. Vous lui feriez tort. Rappelez-vous que c’est le sabbat et que beaucoup le haïssent, renchérit Barthélemy.

– Nous ne ferons pas de mal à celui qui nous a fait du bien. Nous en parlerons dans nos villages, sans préciser quel jour nous avons été guéris, dit un homme qui auparavant était paralysé.

– Et même, dit quelqu’un qui avait eu les yeux malades, je pense que nous devrions nous disperser dans la campagne en attendant le coucher du soleil. Les pharisiens savent où nous étions logés et ils pourraient venir voir…

– Tu as raison, Isaac. Hier, ils posaient vraiment trop de questions… Ils penseront que, las d’attendre, nous sommes partis avant la tombée du jour.

– Mais hier soir, l’apôtre nous a vus ? » demande un ancien aveugle. « N’était-ce pas lui qui parlait ?

– Non. C’était un frère du Seigneur. Il ne nous trahira pas.

– Dites seulement où vous allez, pour que je puisse vous trouver quand je viendrai » insinue Barthélemy.

Les malades tiennent conseil. Certains voudraient aller vers Chorazeïn, d’autres vers Magdala. Ils s’en remettent à Jésus, qui leur conseille :

« Dans les champs, le long de la route qui va à Magdala. Suivez le second torrent et vous trouverez peu après une maison. Rendez-vous-y et dites : “ C’est Jésus qui nous envoie. ” Ils vous accueilleront comme des frères. Allez. Que Dieu soit avec vous et vous avec Dieu, en évitant de pécher à l’avenir. »

460.4

Jésus se remet en route sans revenir immédiatement au village par le chemin déjà parcouru. Il fait au milieu des jardins un détour qui l’amène près de la source voisine du lac. La source est prise d’assaut par les femmes, qui veulent faire provision d’eau pendant qu’il fait frais et que le soleil n’est pas trop haut.

« Le Rabbi ! Le Rabbi ! »

Tous se rassemblent, femmes et enfants, et aussi hommes du peuple, âgés pour la plupart, et oisifs à cause du sabbat.

« Un mot, Maître, pour rendre joyeuse cette journée, demande un vieillard qui tient par la main un enfant — peut-être son arrière-petit-fils car, si le vieil homme est presque certainement centenaire, l’enfant n’a pas plus de six ans.

– Oui, satisfais le vieux Lévi, et nous avec lui.

– Aujourd’hui, vous avez l’explication de Jaïre. Je suis ici pour l’entendre. Vous avez un chef de synagogue sage…

– Pourquoi parles-tu ainsi, Maître ? Tu es leur chef à tous, toi le Maître d’Israël. Nous, nous ne connaissons que toi.

– Il ne faut pas. Les chefs de synagogue sont établis pour être vos maîtres, pour exercer le culte parmi vous en vous donnant l’exemple pour faire de vous de fidèles israélites. Ils seront encore là quand, moi, je ne serai plus. Ils porteront un autre nom, auront d’autres cérémonies, mais ils seront toujours les ministres du culte. Vous devez les aimer et prier pour eux, car, là où il y a un bon chef de synagogue, il y a de bons fidèles et, par conséquent, Dieu s’y trouve.

– Nous le ferons, mais parle-nous maintenant. On nous a dit que tu vas nous quitter…

– J’ai beaucoup de brebis éparses à travers la Palestine. Elles attendent toutes leur Pasteur. Mais vous avez des disciples de plus en plus nombreux et sages…

– Oui. Mais ce que tu dis est toujours bon et facile à comprendre pour nos esprits ignorants.

– De quoi vais-je vous parler ?…

– Jésus, nous t’avons cherché partout ! crie Joseph, fils d’Alphée, qui survient avec son frère Simon et un groupe de pharisiens.

– Où donc peut être le Fils de l’homme, sinon parmi les petits et les simples de cœur ? Vous vouliez me voir ? Me voici. Mais avant, laissez-moi leur dire un mot…

460.5

Ecoutez. On vous a annoncé que je vais vous quitter. C’est vrai. Je ne l’ai pas nié, mais avant cela, je vous donne ce commandement : veillez attentivement sur vous-mêmes pour bien vous connaître, approchez-vous de plus en plus de la Lumière pour y voir clair. Ma parole est Lumière. Gardez-la en vous et, quand à sa lumière vous découvrirez des taches ou des ombres, prenez grand soin de les chasser de votre cœur. Ce que vous étiez avant que je vous connaisse, vous ne devez plus l’être. Vous devez être bien meilleurs, car maintenant vous en savez beaucoup plus.

Auparavant, vous étiez comme dans un crépuscule, mais désormais vous avez la Lumière en vous. Vous devez donc être fils de la Lumière.

Regardez le ciel au matin, quand l’aube l’éclaircit : il peut sembler serein seulement parce qu’il n’est pas couvert de nuages orageux, mais à mesure que la lumière croît et que la vive clarté du soleil se développe à l’orient, l’œil voit avec surprise se former des taches rosées sur l’azur. Qu’est-ce ? Oh ! c’étaient de légères nuées, si légères qu’elles paraissaient ne pas exister tant que la lumière était incertaine mais, maintenant que le soleil les frappe, elles semblent être de légères écumes sur le ciel. Et elles y restent jusqu’à ce que le soleil les dissipe par son grand éclat.

Agissez de même à l’égard de votre âme. Amenez-la de plus en plus près de la lumière, pour découvrir toute brume, même la plus légère, puis gardez-la sous le grand soleil de la Charité. Elle consumera vos imperfections comme le soleil fait s’évaporer la légère humidité qui se condense dans ces nuées si fines, qui disparaissent à l’aurore sous l’effet de ses rayons. Si vous êtes totalement brûlés de Charité, la Charité opérera en vous de continuels prodiges. Allez maintenant, et soyez bons… »

460.6

Après les avoir congédiés, il va trouver ses deux cousins, qu’il embrasse après avoir fait de profondes inclinations aux pharisiens présents, parmi lesquels se trouve Simon, le pharisien de Capharnaüm. Les autres sont des visages nouveaux.

« Nous sommes partis à ta recherche plutôt pour eux que pour nous. Ils sont venus à Nazareth pour te chercher, et alors… explique Simon, fils d’Alphée, en désignant les pharisiens.

– Paix à vous. De quoi avez-vous besoin ?

– Oh ! de rien. De te voir, seulement de te voir pour t’écouter, entendre la sagesse de tes paroles…

– Rien que pour cela ?

– Et aussi pour te conseiller, vraiment… Tu es trop bon et le peuple en abuse. Il est mauvais, ce peuple, tu le sais bien. Pourquoi ne maudis-tu pas les pécheurs ?

– Parce que le Père m’ordonne de sauver, et non pas de perdre.

– Tu vas aller au devant de malheurs…

– Peu importe. Je ne puis transgresser l’ordre du Très-Haut pour aucun intérêt humain.

– Et si… Sais-tu… on dit tout bas que tu flattes le peuple pour t’en servir en le soulevant. Nous sommes venus te demander si c’est vrai.

– Etes-vous venus de vous-mêmes, ou vous a-t-on envoyés ?

– Cela revient au même.

– Non. Mais je vous réponds, à vous comme à ceux qui vous ont envoyés, que c’est une eau de paix qui déborde de mon seau, que la semence que je répands est une semence de renoncement. Je taille les rameaux orgueilleux. Je suis prêt à arracher les mauvaises plantes pour qu’elles ne nuisent pas aux bonnes, si elles ne se prêtent pas à la greffe. Mais ce que j’appelle “ bon ” n’est pas ce que vous, vous qualifiez de tel. En effet, je nomme “ bons ” l’obéissance, la pauvreté, le renoncement, l’humilité, la charité qui se prêtent à toutes les humilités et à toutes les miséricordes. Ne craignez rien. Le Fils de l’homme ne tend pas de piège aux puissances humaines, mais il vient inculquer la puissance aux âmes. Allez, et rapportez que l’Agneau ne sera jamais loup.

– Que veux-tu dire ? Tu nous comprends mal et nous te comprenons mal.

– Non. Vous et moi, nous nous comprenons fort bien…

– Dans ce cas, tu sais pourquoi nous sommes venus ?

– Oui : pour me demander de ne pas parler aux foules. Et vous ne réfléchissez pas que vous ne pouvez m’interdire d’entrer, comme tout juif, là où on lit et explique les Ecritures et où tout circoncis a le droit de parler.

– Qui te l’a dit ? Jaïre, n’est-ce pas ? Nous le rapporterons.

– Je n’ai pas encore vu Jaïre.

– Tu mens.

– Je suis la Vérité. »

Du milieu du rassemblement qui s’est formé, un homme dit :

« Il ne ment pas. Jaïre est parti hier, avant le coucher du soleil, avec sa femme et sa fille en laissant ici l’assistant. Il les a accompagnées chez sa mère mourante et il ne reviendra qu’après les purifications. »

Les pharisiens n’ont pas la joie de pouvoir montrer que Jésus ment, mais ils ont celle de le savoir privé de son ami le plus puissant à Capharnaüm. Ils se regardent les uns les autres. C’est toute une mimique de regards.

460.7

Joseph, fils d’Alphée, l’aîné de la famille, se sent obligé de défendre Jésus. Il se tourne vers Simon le pharisien :

« Tu m’as honoré en voulant partager avec moi le pain et le sel, et le Très-Haut tiendra compte de cet honneur fait aux descendants de David. Tu t’es montré juste pour moi. Mon Frère est accusé par les pharisiens. Hier, ils m’ont dit, à moi qui suis le chef de famille, que leur unique douleur était que Jésus délaisse la Judée car, étant le Messie d’Israël, il avait le devoir d’aimer et d’évangéliser également tout Israël. J’ai trouvé juste leur raisonnement et je l’aurais rapporté à mon Frère. Mais alors, pourquoi parlent-ils ainsi aujourd’hui ? Qu’ils expliquent au moins pourquoi il ne doit pas prendre la parole. Il ne me semble pas qu’il dise des choses contraires à la Loi et aux Livres. Donnez-en la raison, et je persuaderai Jésus de tenir un autre discours.

– C’est juste. Répondez à cet homme… » dit Simon le pharisien. « A-t-il tenu des propos… sacrilèges ?

– Non. Mais le Sanhédrin l’accuse de diviser, d’essayer de diviser la Nation. Le Roi doit appartenir à Israël, pas seulement à la Galilée.

– Tout ce qui concerne la patrie lui est cher, mais, en elle, sa région natale le lui est particulièrement. Cet amour qu’il a pour la Galilée n’est pas une raison grave au point de mériter une punition. Du reste, nous descendons de David, et par conséquent…

– Alors qu’il vienne en Judée, qu’il ne nous méprise pas.

– Tu les entends ? C’est un honneur pour toi et pour la famille ! déclare Joseph, sur un ton mi-sévère, mi-goguenard.

– J’entends.

– Je te conseille d’accéder à leur désir. Il est bon et tout à fait honorable. Tu dis que tu veux la paix. Puisqu’on t’aime dans ces deux régions, mets donc fin au dissentiment qui les oppose. Tu le feras certainement. Oh ! bien sûr qu’il le fera. Moi, je m’en porte garant pour lui, qui obéit aux aînés.

– Il est dit : “ Personne n’est plus grand que moi. Il n’est pas d’autre dieu qui passe avant moi. ” Moi, j’obéirai toujours à ce que Dieu veut.

– Vous l’entendez ? Allez donc en paix.

– Nous l’entendons. Mais, Joseph, avant de partir nous voulons savoir ce que Dieu veut pour lui.

– Ce que Dieu veut, c’est que je fasse sa Volonté.

– Et quelle serait-elle ? Parle !

– Que je rassemble les brebis d’Israël et que je les réunisse en un seul troupeau. Et je le ferai.

– Nous prenons note de tes paroles.

– Bien. Que Dieu soit avec vous. »

Jésus tourne alors le dos au groupe de pharisiens et retourne à la maison.

460.8

Joseph, son cousin, se met à côté de Jésus, à moitié satisfait. D’un air protecteur, il lui fait remarquer qu’en sachant s’y prendre (comme lui), et en s’appuyant sur leur famille (comme heureusement aujourd’hui), en rappelant qu’ils ont droit au trône (en tant que descendant de David) et ainsi de suite, les pharisiens eux-mêmes deviennent de bons amis.

Jésus l’interrompt :

« Et tu les crois ? Tu crois à leurs dires ? En vérité, l’orgueil et les éloges menteurs suffisent pour couvrir d’un bandeau la vue la plus perçante.

– Moi, pourtant… je les satisferais. Tu ne peux prétendre qu’ils te portent en triomphe au milieu des cris de louange, d’un seul coup… Tu dois les conquérir. Un peu d’humilité, Jésus, un peu de patience ! L’honneur mérite tous les sacrifices…

– Assez ! Ce sont là des paroles humaines, et pire encore. Que Dieu te pardonne et qu’il te donne la lumière, mon frère. Mais écarte-toi, car tu me peines. Et tais à ta mère, à tes frères, à ma Mère ces conseils superflus.

– Tu veux te perdre ! Tu es la cause de notre ruine et de la tienne !

– Pourquoi es-tu venu, si tu es toujours le même ? Je n’ai pas encore souffert pour toi. Mais je le ferai, et alors… »

Joseph est parti, fâché.

« Tu le décourages… Il est comme notre père, tu le sais. C’est le vieux juif typique… murmure Simon.

– Quand il comprendra, il verra que ma conduite, qui maintenant le déconcerte, était sainte… »

460.9

Les voilà au seuil de la maison. Ils entrent. Jésus ordonne à Pierre :

« Fais en sorte que la barque soit prête au coucher du soleil. Nous accompagnerons les deux Marie à Tibériade et Simon les escortera chez elles. Matthieu viendra avec toi, en plus de tes compagnons pêcheurs. Les autres resteront ici à nous attendre. »

Pierre prend Jésus à part :

« Et s’il vient, l’homme d’Antioche ? C’est à cause de Judas que je dis cela…

– Ton Maître te dit que nous le trouverons sur le môle de Tibériade.

– Ah ! Dans ce cas… » Et à haute voix : « La barque sera prête.

460.10

– Mère, monte avec moi. Nous serons ensemble pendant ces heures. »

Marie le suit sans mot dire. Ils entrent dans la chambre du haut, fraîche et ombragée par la vigne qui la couvre et par des rideaux installés pour faire de l’ombre.

« Tu t’en vas, mon Jésus ? »

Marie est très pâle.

« Oui, il est temps.

– Et moi, je ne dois pas venir pour la fête des Tentes ? Mon Fils !… »

Marie a un sanglot.

« Maman ! Pourquoi ? Ce n’est pas la première fois que nous nous quittons !

– Non. C’est vrai. Mais… Ah ! je me rappelle ce que tu m’as dit[1] dans les bois près de Gamla… Mon Fils ! Pardonne à une pauvre femme. Je t’obéirai… Avec l’aide de Dieu, je serai forte… Mais je veux que tu me fasses une promesse…

– Laquelle, Mère ?

– Que tu ne me cacheras pas l’heure redoutable. Ne fais pas cela par pitié, ou par défiance de moi… Ce serait pour moi une trop grande douleur… et une trop grande torture… Ce qui me serait douloureux, ce serait… de tout apprendre à l’improviste et par quelqu’un qui ne m’aime pas comme toi tu aimes ta pauvre maman… Et ce serait une torture si je pensais que, peut-être au moment où je file, où je tisse, où je soigne les colombes, toi, mon Enfant, tu es mis à mort…

– Ne crains rien, Mère. Tu sauras… Mais ce n’est pas notre dernier adieu. Nous nous verrons encore…

– Vraiment ?

– Oui. Nous nous verrons encore.

– Et tu me diras : “ Je vais accomplir le Sacrifice ” ? Oh…

– Je ne dirai pas cela, mais tu comprendras… Puis viendra la paix. Une telle paix… Imagine : avoir fait tout ce que Dieu veut de nous, ses enfants, pour le bien de tous les autres. Une paix si grande… La paix du parfait amour… »

Il l’a serrée sur son cœur et il la tient étroitement dans son étreinte filiale, lui tellement plus grand et plus fort, elle plus menue, jeune de la jeunesse intacte de sa chair et de ce qu’elle exprime, qui couvre l’éternelle jeunesse de son âme immaculée. Et elle répète, héroïque, combien héroïque :

« Oui, oui. Ce que Dieu veut… »

Il n’y a pas d’autre mot. Les deux Parfaits consomment déjà le sacrifice de leur plus rude obéissance. Il n’y a même plus de larmes, même plus de baisers. Il n’y a qu’eux deux, qui aiment parfaitement et déposent aux pieds de Dieu leur amour.

460.1

«Non riconduci il bambino a sua madre?», domanda Bartolomeo a Gesù trovandolo sulla terrazza assorto in profonda preghiera.

«No. Attenderò che ella ritorni dalla sinagoga…».

«Speri che là dentro il Signore le parli… e che ella… comprenda il suo dovere? Pensi da saggio. Ma ella non è saggia. Un’altra madre sarebbe corsa ieri sera a riprendere la sua creatura. Infine… avevamo navigato su un mare in tempesta… essa non sapeva da dove provenivamo… Si è forse preoccupata di vedere se il suo bambino ne aveva avuto danno? Viene forse questa mattina? Guarda quante madri sono già in piedi, nonostante sia da poco giorno, premurose a stendere le vesti di festa perché finiscano di asciugare e i bambini le indossino monde per il giorno del Signore. Un fariseo direbbe che fanno opera servile perché stendono quelle vesticciuole. Io dico che fanno opera d’amore, verso Dio e verso i figli loro. Sono povere donne per lo più. Guarda là Maria di Beniamino e Rebecca di Michea. E su quella povera terrazza Joanna che, paziente, districa le frange della povera veste del suo maschio, perché sembri meno povera per andare alla sacra funzione. E là ancora, sulla riva che fra poco sarà tutta sole, Selida stende la tela ancor grezza, perché paia fina ciò che è tela grossolana, bella solo per il sacrificio che le costa: tanti bocconi di pane, levati alla fame del ventre per mutarli in capecchio di canapa. E là, non è Adinà che strofina con verdura la stinta vesticciuola della sua fanciulla perché sembri più verde? Ma lei non si vede…».

«Il Signore le muti il cuore! Non c’è altro da dire…».

460.2

Restano appoggiati al muretto della terrazza guardando la natura rinfrescata dal temporale, che ha fatto pulita l’atmosfera e monde le verzure. Il lago, ancora un poco mosso e meno azzurro del solito, perché venato dalle acque scese dai torrenti pieni per poche ore e trascinanti il polverume del letto riarso, è bello nonostante queste infusioni d’ocra. Sembra un grande lapislazzuli rigato di perle, e ride sotto un limpido sole che balza ora da dietro i monti occidentali[1] e accende tutte le gocce ancor trattenute fra le ramaglie. Rondini e colombi solcano festosi l’aria purificata, e fra le frasche uccelli di ogni specie trillano e cinguettano.

«Il caldo se ne va. Bella stagione, questa. Ricca e bella. Come un’età matura. Non è vero, Maestro?».

«Bella… sì…». Ma si vede che Gesù è lontano col pensiero.

Bartolomeo lo guarda… Poi chiede: «A che pensi? A quanto dirai oggi nella sinagoga?».

«No. Penso che i malati attendono. Andiamo noi due a guarirli».

«Noi soli?».

«Simone, Andrea, Giacomo e Giovanni sono andati a ritirare le nasse messe da Toma in previdenza del nostro ritorno. Gli altri dormono. Andiamo noi due».

460.3

Scendono, dirigendosi verso la campagna, alle case sparse fra le ortaglie o già fra i campi, alla ricerca dei malati ricoverati in case di poveri, sempre ospitali. Ma c’è chi corre avanti, intuendo dove va il Maestro, e c’è chi gli dice: «Attendi qui, nel mio orto. Te li porteremo qui…». E presto, da diverse parti, come acque di minuti rivoli che si uniscono in un unico stagno, i malati vengono, o vengono portati a Colui che guarisce. I miracoli si compiono.

Gesù li congeda dicendo: «Non dite a chi vi interrogasse che vi ho guarito. Tornate alle case dove eravate. Questo mio discepolo prima del tramonto porterà dei soccorsi ai più poveri».

«Sì. Non dite. Gli fareste del male. Ricordate che è sabato e che molti lo odiano», rincara Bartolomeo.

«Non faremo del male a chi ci ha beneficato. Lo diremo ai nostri paesi, senza dire in che giorno guarimmo», dice uno, prima paralitico.

«Anzi, io direi di spargerci per le campagne in attesa del tramonto. I farisei sanno dove eravamo ospitati e potrebbero venire a vedere…», dice uno, prima malato d’occhi.

«Dici bene, Isacco. Ieri chiedevano troppo e troppe cose… Pen­seranno che, stanchi di attendere, siamo partiti avanti il tramonto».

«Ma ieri sera ci vide l’apostolo?», domanda uno che era cieco. «Non era lui quello che parlava?».

«No. Era un fratello del Signore. Non ci tradirà».

«Dite soltanto dove andate per potervi trovare quando ver­rò», dice Bartolomeo.

I malati si consultano fra loro. Chi vorrebbe andare verso Corozim e chi verso Magdala. Si rimettono a Gesù.

E Gesù dice: «Nei campi lungo la via che va a Magdala. Seguite il secondo torrente e troverete dopo poco una casa. Andate là e dite: “Ci manda Gesù”. Vi accoglieranno come fratelli. Andate, e Dio sia con voi e voi con Dio, non peccando in avvenire».

460.4

E Gesù si rimette in cammino, non tornando subito in paese per la via già fatta, ma facendo un semicerchio fra le ortaglie che lo porta presso la sorgente vicina al lago, sorgente presa d’assalto dalle donne che vogliono fare la loro provvista d’acqua mentre è fresca e il sole non è alto.

«Il Rabbi! Il Rabbi!». Un accorrere di donne e di bambini e anche di uomini del popolo, vecchi per lo più, e oziosi per il sabato.

«Una parola, Maestro, per fare lieto questo giorno», dice un vecchione che ha per mano un bambino, forse un pronipote perché, se il vecchio è quasi certamente centenario, il bambino non ha più di un sei anni.

«Sì, accontenta il vecchio Levi. E noi con lui».

«Oggi avete la spiegazione di Giairo. Io sono qui per udirlo. Avete un sapiente sinagogo…».

«Perché dici così, Maestro? Tu sei il sinagogo dei sinagoghi, il Maestro d’Israele. Noi non conosciamo che Te».

«Non dovete. I sinagoghi sono messi per esservi maestri, per esercitare il culto fra voi, dandovi esempio per farvi fedeli israeliti. I sinagoghi saranno anche quando Io non sarò più. Avranno un altro nome, altre cerimonie, ma saranno sempre i ministri del culto. Li dovete amare, e pregare per loro dovete. Perché, dove è un buon sinagogo, là sono buoni fedeli e là, perciò, è Dio».

«Lo faremo. Ma parlaci adesso. Ci fu detto che stai per lasciarci…».

«Ho tante pecore sparse per la Palestina. Attendono tutte il loro Pastore. Ma avete i discepoli sempre più numerosi e sapienti…».

«Sì. Ma ciò che Tu dici è sempre buono e facile per le nostre menti ignoranti».

«Che vi dirò?…».

«Gesù, ti abbiamo cercato per ogni dove!», grida Giuseppe d’Alfeo che, insieme al fratello Simone e a un gruppo di farisei, è sopraggiunto.

«E dove può essere il Figlio dell’uomo se non fra i piccoli e i semplici di cuore? Mi volevate? Eccomi. Ma prima lasciate che Io dica una parola a costoro…

460.5

Udite. Vi fu detto che Io sto per lasciarvi. È vero. Non l’ho negato. Ma prima di lasciarvi vi do questo comando: di sorvegliare molto voi stessi per conoscervi molto, di avvicinarvi sempre più alla Luce per poterci vedere. La mia parola è Luce. Custoditela in voi e, quando al suo lume scoprirete macchie od ombre, perseguitatele per cacciarle dal vostro cuore. Quello che eravate prima che Io vi conoscessi non dovete più esserlo. Dovete essere molto migliori, perché ora sapete molto di più. Prima eravate come in un crepuscolo, ora avete la Luce in voi. Dovete perciò essere figli della Luce.

Guardate il cielo al mattino quando l’alba lo schiarisce: può sembrare sereno solo perché non è tutto coperto di nuvole temporalesche, ma come la luce cresce e il vivo chiarore del sole si affaccia ad oriente ecco che l’occhio, stupito, vede farsi macchie rosate sull’azzurro del cielo. Che sono? Oh! lievi nuvolette, così lievi che pareva non ci fossero finché la luce era incerta, ma che ora, poiché il sole le colpisce, appaiono come spume leggere sul campo del cielo. E vi stanno finché il sole le fonde, le annulla nel suo gran fulgore. Voi fate così della vostra anima. Portatela sempre più presso la Luce, per discoprirvi ogni nebbia anche lievissima, e poi tenetela sotto il grande sole della Carità. Essa consumerà le vostre imperfezioni come il sole fa evaporare l’umidore leggero che si condensa in quelle nuvolette così esili che il sole dissipa all’aurora. Se voi starete molto nella Carità, la Carità opererà in voi continui prodigi.

Andate ora e siate buoni…».

460.6

Li congeda e va presso i due cugini, che bacia dopo aver fatto profondi inchini ai farisei presenti, fra i quali è Simone il fariseo di Cafarnao. Gli altri sono visi nuovi.

«Ti abbiamo cercato più per questi che per noi. Sono venuti a Nazaret a cercarti, e allora…», spiega Simone d’Alfeo accennando ai farisei[2].

«La pace a voi. Di che abbisognavate?».

«Oh! nulla. Vederti, vederti soltanto. Ascoltarti. Sentire la saggezza delle tue parole…».

«Per questo solo?».

«Anche per consigliarti, veramente… Tu sei troppo buono e il popolo se ne abusa. Non è buono questo popolo. E Tu lo sai. Perché non maledici i peccatori?».

«Perché il Padre mi ordina di salvare, non di perdere».

«Andrai incontro a delle sventure…».

«Non importa. Non posso trasgredire all’ordine dell’Altissimo per nessun utile umano».

«E se… Sai… si dice sottovoce che Tu accarezzi il popolo per servirtene in una sommossa. Noi siamo venuti a chiederti se è vero».

«Siete venuti o vi hanno mandato?».

«È la stessa cosa».

«No. Ma Io rispondo a voi e a chi vi ha mandato che l’acqua che trabocca dalla mia secchia è acqua di pace, che il seme che spargo è seme di rinuncia. Io poto i rami superbi, Io sono pronto a scalzare le male piante, perché non nuocciano alle buone se non si piegano all’innesto. Ma ciò che Io chiamo “buono” non è ciò che voi dite buono. Perché Io chiamo buona l’ubbidienza, la povertà, la rinuncia, l’umiltà, la carità che si piega a tutte le umiltà e a tutte le misericordie. Non temete nessuno. Il Figlio dell’uomo non insidia le potenze degli uomini, ma viene ad inculcare potenza agli spiriti. Andate e riferite che l’Agnello non sarà mai lupo».

«Che vuoi dire? Tu ci comprendi male e noi ti comprendiamo male».

«No. Io e voi ci si comprende molto bene…».

«Ebbene, allora sai perché siamo venuti?».

«Sì. Per dirmi che non devo parlare alle turbe. E non pensate che non potete interdirmi di entrare, come ogni israelita, là dove si leggono e spiegano le Scritture e dove ogni circonciso ha il diritto di parlare».

«Chi te lo ha detto? Giairo, non è vero? Lo riferiremo».

«Non ho ancora visto Giairo».

«Tu menti».

«Io sono la Verità».

Un uomo dice di fra la folla che si è tornata a formare: «Egli non mente. Giairo è partito ieri prima del tramonto con la moglie e la figlia; le ha accompagnate, lasciando qui l’assistente, le ha accompagnate dalla madre che muore e non tornerà che dopo le purificazioni».

I farisei non hanno la gioia di poter mostrare che Gesù mente, ma hanno quella di saperlo senza l’amico più potente in Cafarnao. Si guardano fra di loro, tutta una mimica di sguardi.

460.7

Giuseppe d’Alfeo, maggiore della famiglia, sente il dovere di difendere Gesù e si volge a Simone fariseo: «Tu mi hai onorato volendo spartire con me il pane e il sale, e l’Altissimo terrà conto di questo onore dato ai discendenti di Davide. Tu mi ti sei mostrato giusto. Questo mio fratello è accusato da questi farisei. Ieri essi hanno detto a me, capo della casa, che l’unico dolore era che Gesù trascurasse la Giudea, perché essendo il Messia d’Israele aveva il dovere di amare ed evangelizzare ugualmente tutto Israele. Ho trovato giusto l’argomento e lo avrei detto a mio fratello. Ma perché allora parlano così, oggi? Almeno dicano perché non deve parlare. Non mi risulta che dica cose contrarie alla Legge e ai Libri. Date la ragione e io persuaderò Gesù a parlare altrimenti».

«È giusto il tuo discorso. Rispondete all’uomo…», dice Simone fariseo. «Ha Egli detto cose… sacrileghe?».

«No. Ma il Sinedrio lo accusa di separare, di tentare di separare la nazione. Il Re deve essere d’Israele, non solo di Galilea».

«Cara tutta la patria, carissima nella patria la regione natia. Non è una causa tanto grave da meritare punizione, questo suo amore per la Galilea. Del resto, noi siamo di Davide e perciò…».

«Venga allora in Giudea. Non ci disprezzi».

«Li odi? Questo è un onore per Te e per la famiglia!», dice, fra severo e borioso, Giuseppe.

«Odo».

«Io ti consiglio a cedere al loro desiderio. È buono, è tutto onore. Tu dici che vuoi pace. Metti dunque fine, posto che sei amato da un confine all’altro, al dissapore che è fra le due regioni. Lo farai certamente. Oh! certo lo farà. Io lo assicuro per Lui, che è ubbidiente ai maggiori».

«È detto: “Non c’è alcuno più grande di Me. Non c’è alcun altro dio avanti di Me”. Io ubbidirò sempre a ciò che Dio vuole».

«Lo sentite? Andate dunque in pace».

«Lo sentiamo. Ma, o Giuseppe, prima di andare vogliamo sapere ciò che per Lui è ciò che Dio vuole».

«Ciò che Dio vuole è che Io faccia la sua volontà».

«E sarebbe? Dilla».

«Che Io raccolga le pecore d’Israele e le riunisca in un solo gregge. E lo farò».

«Teniamo conto delle tue parole».

«Bene sarà. Dio sia con voi», e Gesù volge le spalle al gruppo fariseo e va verso casa.

460.8

Giuseppe suo cugino gli si mette al fianco, mezzo contento, mezzo scontento, e con aria di protezione gli fa notare che a saperli prendere (come ha fatto lui), che a essere appoggiato ai parenti (come fortunatamente oggi), che a ricordare che si ha diritto al trono (come discendenti di Davide) e così via, anche i farisei diventano buoni amici.

Gesù lo interrompe dicendo: «E tu lo credi? Credi alle loro parole? In verità l’orgoglio e la lode bugiarda bastano a coprire di lastre le viste più acute».

«Io però… li accontenterei. Non puoi pretendere che ti portino in trionfo fra grida di osanna. Di un subito… Li devi conquistare. Un poco di umiltà, Gesù. Un poco di pazienza. L’onore merita ogni sacrificio…».

«Basta! Tu parli con parola umana e più ancora. Dio ti perdoni. E ti dia luce, fratello. Ma scostati, perché mi dài dolore. E taci a tua madre, ai fratelli, alla Madre mia questi consigli stolti».

«Ti vuoi perdere! Sei causa della nostra rovina e della tua!».

«Perché sei venuto, se sei sempre lo stesso? Non ho ancora patito per te. Ma lo farò. E allora…».

Giuseppe se ne è andato, inquieto.

«Tu lo disgusti… È come il padre nostro, lo sai. È il vecchio israelita…», gli sussurra Simone.

«Quando capirà, vedrà che la mia azione, ora a lui disgustosa, era santa…».

460.9

Sono sulla porta di casa. Entrano. Gesù ordina a Pietro: «Fa’ che la barca sia pronta al tramonto. Accompagneremo a Tiberiade le due Marie, e Simone le accompagnerà a casa. Verrà con te Matteo, oltre i tuoi compagni pescatori. Gli altri rimarranno qui ad attenderci».

Pietro tira in disparte Gesù: «E se viene quello di Antiochia? È per Giuda di Keriot che dico…».

«Il tuo Maestro ti dice che lo troveremo sul molo di Tiberiade».

«Ah! allora!», e a voce forte: «La barca sarà pronta».

460.10

«Madre, sali con Me. Staremo insieme queste ore».

Maria lo segue senza parlare. Entrano nella stanza alta, fresca e ombrosa per la vite che la copre, per le tende messe a far ombra.

«Te ne vai, Gesù mio?!». Maria è molto pallida.

«Sì. È tempo».

«E io non devo venire per i Tabernacoli? Figlio mio!…». Maria ha un singhiozzo.

«Mamma! Perché? Non è la prima volta che ci lasciamo!».

«No. È vero. Ma… Oh! ricordo quanto mi hai detto[3] nel bosco presso Gamala… Figlio mio! Perdona ad una povera donna. Io ti ubbidirò… Io, con l’aiuto di Dio, sarò forte… Ma voglio una promessa da Te…».

«Quale, Madre mia?».

«Che Tu non mi nasconderai l’ora tremenda. Non per pietà, non per diffidenza di me… Sarebbe troppo dolore… e troppa tortura… Dolore perché… saprei tutto all’improvviso e da chi non mi ama come Tu ami questa povera Mamma… E sarebbe tortura se pensassi che forse nel momento in cui filo, o tesso, o curo i colombi, Tu, mia Creatura, sei messo a morte…».

«Non temere, Madre. Tu saprai… Ma questo non è l’ultimo addio. Ci vedremo ancora…».

«Veramente?».

«Sì. Ci vedremo ancora».

«E mi dirai: “Vado a compiere il Sacrificio”? Oh!…».

«Non dirò così. Ma Tu capirai… E poi sarà la pace. Tanta pace… Pensa: aver fatto tutto ciò che Dio vuole da noi, suoi figli, per il bene di tutti gli altri figli. Tanta pace… La pace del perfetto amore…».

Se l’è raccolta sul cuore e se la tiene stretta nell’abbraccio filiale, Lui tanto più alto e forte, Lei più minuta, giovane della sua incorrotta giovinezza di carni e di espressione, messa sull’eterna giovinezza del suo spirito immacolato.

E Lei ripete, eroica, quanto eroica: «Sì, sì. Ciò che Dio vuole…».

Non ci sono altre parole. I due Perfetti già consumano il sacrificio della loro più dura ubbidienza. Non ci sono neppure lacrime. E neppure baci. Ci sono solo Due che amano perfettamente e depongono ai piedi di Dio il loro amore.


Notes

  1. ce que tu m’as dit, en 455.4/5.

Note

  1. occidentali forse dovrebbe correggersi in orientali.
  2. spiega Simone d’Alfeo accennando ai farisei è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.
  3. mi hai detto, in 455.4/5.