Gli Scritti di Maria Valtorta

466. Une halte chez les vieux époux, Jude et Anne.

466. La sosta presso gli anziani coniugi Giuda e Anna.

466.1

Ils n’en peuvent plus de chaleur, bien qu’ils aient marché à travers les vergers touffus dont les branches croulent sous les fruits mûrs. Des vignes nombreuses et magnifiques, arrive l’odeur caractéristique du raisin quand les grappes sont déjà mûres et que les feuilles commencent à rougir à l’automne.

Ils voient arriver d’abord deux paysans qui reviennent des vergers, chargés de paniers de superbes pommes, et ils préviennent un serviteur qui fait la commission. Pendant ce temps, les deux paysans saluent Jésus et annoncent que “ de nombreux disciples, venant des montagnes de Gaulanitide et d’Iturée et en route pour Jérusalem, se sont arrêtés à la maison ” et que “ leurs maîtres ont décidé de les accompagner à la fête des Tentes, en passant par la Décapole et la Pérée ”. Mais ils n’ont pas fini de donner ces nouvelles que déjà les maîtres, précédés et suivis de nombreux disciples, sortent en courant de la maison à la rencontre du Maître.

Parmi les disciples, il y a presque tous les anciens bergers de Bethléem, ainsi que le premier lépreux guéri et l’estropié miraculé, son ami, et d’autres encore, c’est-à-dire ceux de Transjordanie, moins Timon. Je ne vois pas Isaac, ni Etienne, ni Hermas, ni Hermastée, ni Joseph d’Emmaüs, pas plus qu’Abel de Bethléem, Nicolaï d’Antioche ou Jean d’Ephèse. A eux se mêlent serviteurs et paysans, parmi lesquels l’enfant guéri[1] de sa paralysie à la dernière vendange et sa mère.

466.2

« Que la paix soit avec vous tous ainsi qu’à cette maison, dit Jésus en levant la main pour bénir.

– Entre, Maître, et repose-toi sous notre toit. La saison est encore chaude pour marcher à ces heures, mais nous allons te donner de quoi te restaurer, et les pièces sont fraîches pour la nuit.

– Je ne vais rester ici que quelques heures. Je vais repartir ce soir. Il reste peu de temps avant la fête des Tentes, et je dois aller à plusieurs endroits. »

Les maîtres sont déçus, mais n’insistent pas. Ils disent seulement :

« Nous espérions que tu nous attendrais. Demain, c’est la vendange, et la récolte des fruits est déjà commencée. Et après le foulage du raisin, nous serions tous partis avec tes disciples qui sont là. Nous sommes âgés, et les routes sont peu sûres depuis que des bandes de voleurs sont venus, nous ne savons pas d’où, infester cette rive du Jourdain. Ils se cachent dans les montagnes de Rabbath Ammon et de Galaad, le long de la vallée du Jaboc, et ils tombent sur les caravanes. Les légionnaires de Rome leur donnent la chasse… Mieux vaut ne pas les rencontrer ! Nous préférons être avec eux. Ce sont tes disciples et Dieu les protège certainement. »

Jésus a un fin sourire, mais il ne répond pas. Il entre dans la maison et apprécie les rafraîchissements que les hôtes offrent aux membres et aux gorges desséchées, puis il écoute les disciples raconter le travail qu’ils ont accompli sur les montagnes :

« Mais avec peu de fruit, Maître, même à Césarée de Philippe, où pourtant nous n’avons pas été molestés. Mais nous y retournerons avec toi. Et alors… ! »

Jésus les regarde, ne les déçoit pas et répond :

« En persévérant, vous les convertirez certainement. Dieu aide toujours ses serviteurs. »

466.3

Puis Jésus les quitte pour rejoindre la maîtresse de maison qui prépare personnellement les tables, et il l’invite à sortir avec lui parce qu’il doit lui parler. La bonne petite vieille ne se le fait pas dire deux fois et, pour ne pas aller à la chaleur, au dehors, elle conduit Jésus dans une longue pièce, fraîche, au nord.

« Anne, tu dis toujours que tu voudrais me servir de toutes manières…

– Oui, mon Seigneur, Jude et moi. Mais tu n’as jamais recours à nous. C’est une grande fête maintenant pour nous, parce que tes disciples sont un peu de toi, et les recevoir à la maison nous donne l’impression de te servir.

– C’est effectivement le cas, car ce qui est fait à un disciple est fait au Maître, et même une seule coupe d’eau ou un pain donné pour secourir quelqu’un qui se fatigue pour moi recevra sa récompense de Dieu lui-même. Les disciples prennent soin de l’âme des fidèles ; à leur tour, les fidèles doivent faire preuve d’amour envers les disciples et subvenir à leurs besoins en pensant qu’ils ont renoncé à tout, et sont même prêts à renoncer à leur vie pour transmettre aux fidèles la voie, la vie et la vérité que leur Maître leur a données avec l’ordre de les transférer aux fidèles.

– Oh ! Seigneur, permets-moi d’appeler mon Jude. Ta parole est si sainte !…

– Appelle ton Jude » consent Jésus en souriant.

Et la femme sort pour revenir avec son mari, a qui elle est en train de répéter les paroles du Maître.

« Sois sûr que nous le ferions volontiers. Mais nous sommes à l’écart de la route et, certainement à cause de cela, tes disciples viennent peu ici » dit le vieillard.

On sent son regret d’être ainsi laissé de côté.

« Je leur dirai de venir souvent.

466.4

Et, en attendant, je vous demande une grâce…

– Toi ? Mais c’est une grâce pour nous de te servir ! Ordonne, Seigneur. Nous sommes âgés et nous ne pouvons te suivre comme beaucoup le font, mais nous avons le désir de te servir. Que veux-tu ? Quand bien même ce seraient ces vignes et cette maison, si chères parce qu’elles viennent de mon père et parce que c’est ici que sont nés nos enfants, dis-nous si cela t’agrée : si tu les veux, nous te les donnons. Promets-nous seulement la miséricorde divine sur nos âmes.

– Elle ne vous fera pas défaut, n’en doutez pas. Mais je ne vous demande pas un si grand sacrifice. Ecoutez : je vais en Judée, or l’hiver arrive. A Chorazeïn, il y a une veuve avec de nombreux enfants, et l’aîné est tout juste adolescent. Son père était menuisier…

– Ah ! Le menuisier ! Tout le monde a parlé de ce que tu as fait… Mais Chorazeïn ne s’est pas convertie, bien que tes gestes, plus encore que ta parole, auraient dû l’obtenir. La mère a travaillé au grain… Mais elle a peu de santé… Nous savons, nous savons.

– Eh bien, je ne vous demande pas d’en faire des oisifs, mais de les aider. Vous trouverez l’occasion de les occuper à ceci ou cela. Pensez à Joseph, et que la juste rétribution soit complétée par votre affectueuse pitié.

– Oh ! Maître ! Si peu ? Moi, je dirais… qu’en dis-tu, ma femme ? Moi, je dirais de prendre les deux fillettes qui glaneront chez nous. La maison est grande et toi, tu es vieille, tout comme Marie et Noémie… Pour les petites choses…

– C’est ce que nous ferons, Jude, en souvenir de notre petite… notre unique fille, Seigneur… Elle a fleuri trois printemps… et puis… Bien des années ont passé, mais la douleur est toujours là… Si tu avais été parmi nous, elle ne serait pas morte… Je ne l’aurais pas perdue… Une fille, c’est toujours un sourire… »

La femme est émue et le vieillard soupire.

« Elle n’est pas perdue… Elle vous attend… C’est une âme innocente, soyez donc certains de la retrouver. Il faut craindre davantage pour les enfants qui sont adultes et ne sont pas parfaitement sur les chemins du Seigneur…

– C’est vrai ! C’est vrai !… Tu sais, Seigneur… Tu sais tout. Dans cette maison si tranquille, il y a cette douleur… Maître, le sacrifice peut obtenir la grâce, parfois ?

– Pas parfois : toujours.

– Ah ! que c’est doux de t’entendre le dire. Va en paix, Maître. La veuve de Chorazeïn sera aidée et tu les trouveras contents au printemps, car si tu les recommandes pour l’hiver, c’est signe que tu ne reviendras pas avant le printemps.

– Je ne reviens pas… Je descends en Judée et je ne reviens pas.

466.5

– Le petit disciple aussi se rend en Judée ?

– Oui, Marziam vient en Judée…

– C’est un long voyage, Maître. Il est vraiment maigrichon…

– Il a perdu son dernier parent. Vous connaissez son histoire… et cette nouvelle douleur l’a affaibli.

– C’est aussi l’âge et la croissance… Mais nous somme au courrant… et savons aussi le bien qu’il fait. C’est un petit maître, vraiment un petit maître… Son parent se trouvait dans la plaine d’Esdrelon, n’est-ce pas ? Et il est mort là ? Il a beaucoup souffert là-bas ?

– Oui, femme. Pourquoi me poses-tu cette question ?

– Parce que… je ne devrais pas le dire à toi qui es Maître, mais moi, je suis femme et mère, et j’ai pleuré… Je te dis : pourquoi veux-tu l’emmener si loin ? Laisse-le-moi jusqu’à Jérusalem… Il me semblera descendre encore à la cité sainte avec nos jeunes enfants… et lui ne se fatiguera pas et ne souffrira pas davantage. Les autres disciples viennent aussi… »

Jésus réfléchit. Il objecte :

« Marziam est heureux d’être avec moi, et moi avec lui.

– Oui, mais si tu le lui dis, il obéira avec plaisir. Ce ne seront que quelques jours de séparation. Qu’est-ce qu’un peu plus de deux semaines pour quelqu’un de si jeune ? Il aura le temps de profiter de ta présence… »

Jésus la regarde, regarde son mari. Tous les deux ignorent que le temps qui reste pour profiter du Sauveur n’est plus bien long. Mais il garde le silence. Il ouvre les bras comme pour dire : “ Qu’il soit fait comme vous le voulez ” et dit seulement :

« Alors, appelez Marziam et Simon. »

Le vieil homme sort et revient avec les deux hommes. Simon a le regard inquisiteur. Il semble soupçonner je ne sais quoi. Mais quand il entend le motif, il se calme et répond :

« Que Dieu vous récompense ! Mon fils est très fatigué et, à vrai dire, il me paraissait imprudent de le faire tant marcher…

– Mais je venais volontiers ! J’étais avec le Maître, et si le Maître m’emmenait avec lui, c’était signe que ça m’était possible… Lui fait tout très bien…»

Il y a presque des larmes dans la voix de Marziam.

« C’est vrai, Marziam. Mais il faut aussi se montrer compréhensif. Ce sont deux bons amis, pour moi et pour tous mes amis. Pour ma part, je consens à leur désir et toi…

– Comme tu veux, mon Maître. Mais à Jérusalem…

– A Jérusalem, tu viens avec moi » promet Jésus.

Le brave Marziam garde le silence.

466.6

Ils sortent de la pièce, et Jésus va trouver les disciples qui sont heureux de cette rencontre inespérée.

Le vieux maître tourne autour du groupe. Jésus le remarque et l’interroge.

« Voilà, je voudrais entendre ta parole. Tu es fatigué, je le vois. Mais avant le repas qui précède le repos — parce que tu vas te reposer au moins jusqu’au soir — ne diras-tu rien ?

– Je parlerai avant de partir. Ainsi, même les serviteurs de la maison et ceux des champs pourront m’entendre. Maintenant, ta femme nous appelle, tu vois ?… »

Et Jésus se lève pour entrer dans la pièce où l’on a préparé les tables pour les hôtes bénis.

466.1

Vi giungono accaldati, nonostante abbiano camminato fra i frutteti folti che piegano sotto il peso delle frutta mature. Dai vigneti, numerosi e bellissimi, viene il caratteristico odore delle viti quando i grappoli già sono maturi e le foglie cominciano il loro appassimento autunnale.

Si vedono giungere per primi due contadini che tornano dai frutteti carichi di cesti di mele bellissime, e dànno l’avviso ad un servo che passa la voce. Intanto i due contadini salutano Gesù e annunciano che «molti discepoli sono a sosta nella casa, venendo dai monti della Gaulanite e dall’Iturea diretti a Gerusalemme» e che «i loro padroni hanno deciso di andare con essi ai Tabernacoli per la Decapoli e la Perea». Ma non fanno a tempo a finire le loro informazioni che già i padroni, preceduti e seguiti da molti discepoli, accorrono fuor della casa incontro al Maestro.

Fra i discepoli sono quasi tutti quelli che erano i pastori a Betlemme, e con loro sono altri, come il primo lebbroso guarito e lo storpio risanato, suo amico e altri ancora, ossia quelli del­l’Oltre-Giordano, meno Timoneo. Non vedo Isacco, non Stefano né Erma, non Ermasteo e Giuseppe di Emmaus, non Abele di Betlemme né Nicolai di Antiochia, e neppure Giovanni d’Efeso. Ad essi si mescolano servi e contadini, fra i quali il fanciullo miracolato[1] dalla paralisi nell’altra vendemmia e sua madre.

466.2

«La pace sia con tutti voi e a questa casa», dice Gesù alzando la mano a benedire.

«Entra, Maestro, e riposa sotto il nostro tetto. È ancor calda la stagione per camminare in queste ore. Ma ti daremo ristoro, e fresche sono le stanze per la notte».

«Non sosterò qui che poche ore. A sera vado via. Poco c’è ai Tabernacoli e devo ancora andare in più luoghi».

I padroni sono delusi, ma non insistono. Dicono soltanto: «Speravamo che ci attendessi. Domani ha luogo la vendemmia, e la raccolta delle frutta è già iniziata. E dopo la pigiatura saremmo tutti partiti con questi tuoi discepoli. Siamo vecchi e molto insicure sono le strade da quando delle bande di ladroni sono venuti, non sappiamo da dove, a infestare questa riva del Giordano. Si annidano nei monti di Rabatamon e di Galaad, lungo la valle del Jaboc, e piombano sulle carovaniere. I legionari di Roma danno loro caccia… Ma… Sono forse buoni gli incontri con loro? Preferiamo essere con questi. Sono i tuoi discepoli e Dio li protegge certo».

Gesù ha un sorriso arguto ma non dice nulla in merito. Entra nella casa gradendo i rinfreschi che gli ospiti offrono alle membra e alle gole assetate, e dopo ascolta i discepoli che raccontano del lavoro fatto sui monti: «Ma con poco frutto, Maestro. Poco anche a Cesarea di Filippo, dove, però, non fummo molestati. Ma ci torneremo con Te. E allora!».

Gesù li guarda, non li disillude, risponde: «Perseverando, certo li convertirete. Dio aiuta sempre i suoi servi».

466.3

E poi Gesù li lascia, raggiungendo la padrona di casa che personalmente prepara le mense, e l’invita ad uscire con Lui perché le deve parlare. La buona vecchietta non se lo fa dire due volte e, per non andare nel caldo, fuori di casa, conduce Gesù in una stanza lunga, fresca, a settentrione.

«Anna, tu sempre dici che vorresti servirmi in tutti i mo­di…».

«Sì, mio Signore. Io e Giuda. Ma Tu non ricorri mai a noi. È gran festa ora per noi, perché i tuoi discepoli sono un poco di Te e averli in casa ci sembra servirti».

«Lo è infatti, perché ciò che è fatto ad un discepolo è fatto al Maestro, e anche un solo calice d’acqua o un pane dato in soccorso di chi si affatica per Me troverà compenso da Dio stesso. I discepoli curano lo spirito dei fedeli, e i fedeli devono aver amore ai discepoli e sovvenirli, pensando che essi hanno rinunciato a tutto, pronti anche a rinunciare alla vita pur di dare ai fedeli la Via, la Vita e la Verità, che il loro Maestro ha dato loro col comando di darla ai fedeli».

«Oh! Signore, lascia che io chiami il mio Giuda. È così santa la tua parola!…».

«Chiama il tuo Giuda», consente sorridendo Gesù.

E la donna esce per tornare col marito, al quale sta ripetendo le parole del Maestro.

«Noi, credilo, lo faremmo volentieri. Ma siamo fuori strada e, certo è per questo, i tuoi discepoli poco vengono qui», dice il vecchio e si sente un rimpianto per questo essere lasciato in disparte.

«Dirò loro di venire sovente.

466.4

E intanto Io vi chiedo una gra­­zia…».

«Tu? Ma è grazia per noi servirti! Ordina, Signore. Siamo vecchi e non possiamo seguirti come molti fanno. Ma di servirti abbiamo desiderio. Che vuoi? Fossero, anche questi vigneti e questa casa, tanto cari perché del padre mio e perché qui sono nati i figli nostri, di tuo gradimento, se Tu li vuoi te li diamo. Promettici soltanto la misericordia divina sui nostri spiriti».

«Non dubitate che essa vi possa mancare. Ma non chiedo tanto sacrificio. Udite. Io vado in Giudea e l’inverno viene. A Corozim è una vedova con molti figli, e il maggiore è poco più che fanciullo. Suo padre era falegname…».

«Ah! Il falegname! Oh! tutti ne hanno parlato del tuo atto… Ma Corozim non si è convertita, benché più che la parola il tuo atto doveva farlo. La madre ha lavorato ai grani… Ma è di poca salute… Sappiamo, sappiamo».

«Ebbene, Io non vi chiedo di farne degli oziosi, ma di aiutarli. Non vi mancherà bisogno di aggiustare questo o quello. Pensate a Giuseppe e il compenso doveroso sia completato dalla pietà amorosa».

«Oh! Maestro! Così poco? Io direi, che dici, donna? Io direi di prendere le due fanciulline che spigolarono da noi. La casa è grande, e tu sei vecchia, e vecchie sono Maria e Noemi… Per le piccole cose…».

«Così faremo, Giuda. In ricordo della piccola nostra… Dell’unica figlia, Signore… Fiorì tre primavere… e poi… Tanti gli anni passati… ma il dolore è qui… Se Tu eri già fra noi, ella non sarebbe morta… Io non l’avrei perduta… Una figlia è sempre un sorriso…». La vecchia è commossa e il vecchio sospira.

«Non è perduta… Vi attende… È uno spirito innocente e siate certi di ritrovarlo. Più bisogna temere per quei figli che sono adulti e che non sono completamente nelle vie del Signore…».

«È vero! È vero!… Tu sai, Signore… Tutto Tu sai. In questa casa così quieta c’è questo dolore… Maestro, il sacrificio può ottenere grazia talora?».

«Non talora. Sempre».

«Ah! questo è dolce sentirselo dire. Va’ in pace, Maestro. La vedova di Corozim sarà aiutata e Tu li troverai contenti a primavera. Perché, se li raccomandi per l’inverno, segno è che non torni sino a primavera».

«Non torno… Scendo in Giudea e non torno».

466.5

«E viene in Giudea anche il piccolo discepolo?».

«Sì. Marziam viene in Giudea…».

«Lungo viaggio, Maestro. È molto patito…».

«Ha perso l’ultimo parente. Voi sapete la sua storia… e questo nuovo dolore lo ha indebolito».

«È anche l’età e la crescita… Ma sappiamo… e sappiamo anche il bene che fa. Un piccolo maestro, proprio un piccolo maestro… Il parente stava nella piana di Esdrelon, non è vero? Ed è morto là? E lui là ha sofferto?».

«Sì, donna. Perché lo chiedi?».

«Perché… Maestro, non dovrei dirlo io a Te che sei Maestro. Ma io sono donna e madre, e ho pianto… Ti dico: perché lo vuoi portare verso quei luoghi? Lascialo a me sino a Gerusalemme… Mi sembrerà di scendere alla Città santa ancora con i figli giovinetti… ed egli non si affaticherà né soffrirà più ancora. Vengono anche gli altri discepoli…».

Gesù pensa. Obbietta: «Marziam è felice di esser con Me, ed Io con lui».

«Sì. Ma, se Tu glielo dici, egli ubbidirà contento. Non saranno che pochi giorni di separazione. Cosa sono poco più di due settimane per chi è giovane tanto? Ha tempo di goderti…».

Gesù la guarda, guarda il vecchio, così ignari che non sia molto il tempo che resta da godere il Salvatore. Ma non dice nulla. Apre le braccia come dire: «Sia fatto come volete», e dice soltanto: «Allora chiamate Marziam e Simone».

Il vecchio esce e torna coi due. Simone ha lo sguardo indagatore. Sembra in sospetto di chissà che. Ma quando sente il motivo si calma e dice: «Dio vi dia bene! Il figlio è molto sciupato e, dico il vero, mi pareva imprudenza farlo camminare tanto…».

«Ma io venivo volentieri! Ero col Maestro e, se il Maestro mi portava seco, segno era che potevo andare… Lui fa tutto bene…», e quasi Marziam ha le lacrime nella voce.

«È vero, Marziam. Ma bisogna essere anche condiscendenti. Questi sono due buoni amici. Per Me e per i miei amici tutti. Io acconsento a questo loro desiderio e tu…».

«Come Tu vuoi, Maestro mio. Ma a Gerusalemme però…».

«A Gerusalemme vieni con Me», promette Gesù. E Marziam, buono, non ribatte nulla.

466.6

Escono dalla stanza e Gesù si riunisce ai discepoli, che sono felici di quest’incontro impensato.

Il vecchio padrone ronza intorno al gruppo. Gesù lo nota. Lo interroga.

«Ecco, è che vorrei una tua parola. Sei stanco. Lo vedo. Ma avanti le mense, prima del riposo, perché almeno fino a sera riposerai, non dirai nulla?».

«Parlerò avanti di partire. Così anche i servi della casa e dei campi potranno sentirmi. Ora tua moglie ci chiama. Lo ve­di?…».

E Gesù si alza entrando nella stanza dove sono preparate le tavole per gli ospiti benedetti.


Notes

  1. guéri, en 108.7.

Note

  1. miracolato, in 108.7.