Gli Scritti di Maria Valtorta

480. Départ de Jezréel, après la visite

480. Partenza da Jezrael dopo la visita

480.1

« Jean, c’est l’aube. Lève-toi et partons, dit Jésus en secouant l’apôtre pour qu’il se réveille.

– Maître ! Le soleil est déjà levé ! Comme j’ai dormi ! Et toi ?

– Moi aussi, à côté de toi, sous nos manteaux.

– Ah ! Tu étais sûr que les paysans n’allaient pas venir, et tu t’es couché ! Je l’avais bien prévu… »

Jésus sourit et répond :

« Ils sont venus quand la position des étoiles de la Grande Ourse indiquait que le chant du coq allait commencer.

– Oh ! Je n’ai rien entendu ! » Jean est déçu. « Pourquoi ne m’as-tu pas tenu éveillé ?

– Tu étais si fatigué ! On aurait dit un enfant endormi dans son berceau. Pourquoi te réveiller ?

– Pour te tenir compagnie !

– Mais tu le faisais dans ton sommeil tranquille. Tu t’es endormi en parlant des anges, des étoiles, des âmes, de la lumière… et tu as certainement continué à voir dans tes rêves des anges, des étoiles, et ton Jésus… Pourquoi te ramener aux horreurs du monde quand tu en étais si loin ?

– Et si… si, au lieu des paysans il était monté ici des malfaiteurs ?

– Je t’aurais appelé, alors. Mais qui pouvait bien venir ?

– Mais… Je ne sais pas… Yokhanan, par exemple… Il te déteste…

– Je le sais. Mais seuls sont venus ses serviteurs. Personne n’a trahi… car tu as pensé aussi cela : que quelqu’un aurait pu parler pour me nuire et leur nuire. Mais personne n’a trahi, et j’ai bien fait de les attendre ici. Le nouvel intendant est digne de son maître, et il donne des ordres très sévères. Je ne manque pas à la charité en les qualifiant même d’impitoyable. Un autre mot serait mensonge… Ils sont accourus dès qu’il a fait nuit en priant le Seigneur qu’il les fasse me rencontrer. Dieu récompense toujours la foi, et réconforte ses enfants malheureux. S’ils ne m’avaient pas trouvé, ils seraient restés ici jusqu’au matin, puis ils seraient repartis pour qu’on les trouve à l’aurore dans les champs…

480.2

Et ainsi, je les ai vus et bénis…

– Et tu es peiné de les avoir vus si accablés.

– C’est vrai. Je me sens très triste… Pour la raison que tu donnes, mais aussi parce que je n’avais rien à offrir à leurs corps épuisés, et à la pensée que je ne les verrai plus…

– Tu leur en as parlé ?

– Non, pourquoi ajouter une douleur là où déjà tout est douleur ?

– Je les aurais salués volontiers, moi aussi, pour la dernière fois.

– Pour toi, ce n’est pas la dernière fois. Toi, au contraire, avec tes condisciples, tu t’occuperas beaucoup d’eux, quand je serai parti. Je vous confie tous ceux qui me suivent, et spécialement les plus malheureux, qui trouvent dans la foi leur unique soutien et dans l’espérance du Ciel leur unique joie.

– Oh! mon Maître! Je vais dire moi aussi, comme ton frère Joseph : va en paix, Maître. Moi, comme je le pourrai, je te continuerai, sois-en certain !

– J’en suis sûr.

480.3

Allons-y… La route s’anime. Les nuages s’amoncellent dans le ciel et la lumière diminue au lieu de croître. Il va pleuvoir et tout le monde se hâte vers la prochaine halte. Mais les nuages ont été bons avec nous. La nuit était tiède et il n’y a pas eu de pluie pour nous, qui étions au grand air. Le Père veille toujours sur ses enfants bien-aimés.

– Toi, tu es bien-aimé, Maître. Moi…

– Tu es bien-aimé, puisque tu m’aimes.

– Oh ! cela oui, jusqu’à la mort… »

Et, mêlés à la foule, ils s’éloignent vers le sud…

480.1

«Giovanni, è l’aurora. Alzati e andiamo», dice Gesù scuotendo l’apostolo perché si risvegli.

«Maestro! È già sorto il sole! Quanto ho dormito! E Tu?».

«Anche Io, al tuo fianco sotto i nostri mantelli».

«Ah! Ti sei persuaso che i contadini non venivano e ti sei adagiato! Lo avevo previsto…».

Gesù sorride e risponde: «Essi sono venuti quando la posizione delle stelle dell’Orsa diceva che si iniziava il gallicinio».

«Oh! Non ho sentito nulla!…». Giovanni è mortificato. «Perché non mi hai tenuto desto?».

«Eri tanto stanco. Parevi un fanciullo che dormisse in una cuna. Perché svegliarti?».

«Ma per farti compagnia!».

«Me la facevi con il tuo sonno sereno. Ti sei addormentato parlando di angeli, di stelle, di anime, di luce… e certo hai continuato nel sonno a vedere angeli, stelle, e il tuo Gesù… Perché riportarti alle nequizie del mondo quando ne eri così lontano?».

«E se… se invece dei contadini fossero saliti qui dei malviventi?».

«Ti avrei chiamato, allora. Ma chi doveva venire?».

«Ma… Non so… Giocana ad esempio… Ti odia…».

«Lo so. Ma sono venuti soltanto i suoi servi. Nessuno ha tradito… perché tu pensi anche questo: che qualcuno abbia parlato per nuocere a Me e a loro. Ma nessuno ha tradito. E ho fatto bene ad attenderli qui. Il nuovo intendente è degno del padrone e ha ordini severissimi. Non manco alla carità dicendoli crudeli. Un altro nome sarebbe menzogna… Sono corsi via appena è stata sera scura, pregando il Signore che li facesse incontrare con Me. Dio premia sempre la fede e conforta i suoi figli infelici. Se non mi avessero trovato, sarebbero stati qui sino a mattutino e poi sarebbero tornati indietro per farsi trovare all’aurora sui campi…

480.2

E così li ho visti e benedetti…».

«E sei triste di averli visti così oppressi».

«È vero. Tante tristezze… Per ciò che dici, per non avere avuto nulla da dare al loro corpo sfinito, per il pensiero che non li vedrò più…».

«Lo hai detto a loro?».

«No. Perché mettere un dolore là dove già tutto è dolore?».

«Li avrei salutati volentieri anche io per un’ultima volta».

«Per te non è l’ultima volta. Tu, anzi, insieme ai condiscepoli, molto ti occuperai di loro quando Io me ne sarò andato. Affido a voi tutti i miei seguaci, e specie coloro che sono i più infelici e che nella fede hanno il loro unico sostegno e l’unica gioia nella speranza del Cielo».

«Oh! Maestro mio! Dirò anche io come tuo fratello Giuseppe: va’ in pace, Maestro. Io, così come so fare, ti continuerò. ­Credilo».

«Ne sono sicuro.

480.3

Andiamo… La via si anima. Le nubi si accavallano in cielo e la luce scema anziché crescere. Oggi pioverà e tutti si affrettano verso la nuova tappa. Ma le nubi sono state buone con noi. La notte fu tiepida e non c’è stata pioggia per noi che eravamo all’aperto. Il Padre sempre veglia sui suoi figli diletti».

«Diletto Tu, Maestro. Io…».

«Tu gli sei diletto perché mi ami».

«Oh! questo sì. Sino alla morte…».

E, mescolati fra la folla, si allontanano verso il sud…