Gli Scritti di Maria Valtorta

497. Une heure de découragement de Simon-Pierre.

497. Un’ora di sconforto di Simon Pietro.

497.1

Je ne sais où ils se trouvent : certainement plus dans la vallée du Jourdain, mais déjà sur les montagnes qui la bordent, car je vois la verte vallée et le beau fleuve bleu tout en bas, tandis que les sommets de montagnes élevées se dressent au-dessus du vaste haut plateau qui s’étend en Transjordanie.

Je vois Pierre qui, solitaire sur une petite hauteur, regarde fixement vers le nord-est et soupire avec tristesse. Il a un fagot à ses pieds, qu’il a certainement ramassé dans les bois qui couvrent cette colline. Un petit village se niche dans la verdure. Pierre est vraiment tout à fait accablé. Il finit par s’asseoir sur son fagot et se prend la tête dans les mains, tout replié sur lui-même. Il reste ainsi, perdant la conscience du temps et de toute chose, tellement absorbé qu’il ne remarque même pas le passage de quelques enfants derrière des chevrettes capricieuses. Les enfants l’observent, puis courent derrière leurs chèvres en direction du hameau. Le soleil descend lentement, mais Pierre ne bouge pas.

497.2

Par le sentier qui monte du village sur le coteau, Jésus s’avance. Il marche doucement, évitant de faire du bruit. Il atteint l’endroit où se trouve Pierre, et il l’appelle, en restant debout devant lui :

« Simon ! »

Pierre sursaute et lève un visage troublé :

« Maître !

– Que faisais-tu, Simon ? Tes compagnons sont tous rentrés. Toi seul ne revenais pas et nous étions inquiets, à tel point que ton frère et les fils de Zébédée avec Thomas et Judas se sont dispersés dans la montagne, tandis que mes frères avec Isaac et Marziam sont descendus vers la plaine.

– Je suis désolé… Je suis désolé d’avoir causé de la peine et de la fatigue…

– Tes compagnons t’aiment bien… Et c’est justement Judas qui s’est tracassé le premier et a reproché à Marziam de t’avoir laissé partir tout seul.

– Hmm !…

– Simon, qu’as-tu ?

– Rien, Maître.

– Que faisais-tu ici, sur ce talus, seul, alors que le soir tombe ?

– Je regardais…

– Tu as peut-être regardé, Simon. Mais, maintenant, tu ne regardais pas… Des enfants sont passés près de toi et ils ont presque eu peur que tu ne sois mort tant tu étais ramassé sur toi-même. Ils ont couru à la bergerie qui nous a logés et ils me l’ont dit. Je suis venu… Que regardais-tu, Simon ?

– Je regardais… Je regardais vers Ramoth Galaad, vers Gerasa, Bozra, Arbéla… notre voyage de l’an dernier, si beau, si… Ta Mère qui était avec nous ! Les femmes disciples… Jean d’En-Dor… Le marchand… Même lui était bon et rendait notre voyage agréable… Comme tout a changé ! Quelle différence… et quelle douleur !… Voilà ce que je regardais : le passé.

– Et l’avenir, mon Simon ? »

Jésus s’assied sur le fagot à côté de Pierre et lui passe un bras autour du cou :

« Tu regardais l’horizon… et la tristesse te l’a assombri. Le présent, comme un tourbillon, a fait s’élever des nuages effrayants et t’a caché le souvenir serein, plein de promesses et d’espérances, et cela t’a fait peur. Simon, tu es en proie à une de ces heures de tristesse et de dégoût que notre nature humaine rencontre sur son chemin. Personne n’en est exempt, car ces heures sont suscitées par celui qui hait l’homme. Et plus l’homme sert Dieu, plus Satan cherche à l’effrayer et à le lasser pour le détacher de son ministère. Tu es soumis, toi aussi, à un moment de lassitude… Le martelage continuel de la persécution contre ton Maître te fatigue. Et enfin — tu ignores que ce n’est pas toi, mais le Tentateur —, tu écoutes une voix te murmurer : “ Et demain ? Que sera demain ? ”…

497.3

– Seigneur, c’est vrai. Tu lis dans mon cœur. Mais tu vois aussi que, si je m’interroge, ce n’est pas par crainte pour moi. C’est parce que… Non, je ne pourrai jamais te voir tourmenté… Tu parles souvent de crime, de trahison. Moi… Oh ! je ne suis pas le seul ! Combien, surtout parmi les plus âgés, t’ont demandé de mourir avant de voir leur Roi offensé ? Et moi… tu es tout pour moi, tu sais. Ce qui n’est pas toi ne m’intéresse plus. Il ne s’agit pas, comme dit Judas, de la nostalgie de ma barque et de ma femme… Regarde : tu vois que je dis la vérité. J’ai tant insisté pour obtenir Marziam. Mon humanité voulait avoir au moins un fils adoptif à la place du fils que ma femme ne m’a pas donné, offensant ma virilité qui voulait se perpétuer. Et maintenant, aujourd’hui, moi… je l’aime, oui. Mais si tu me l’enlevais, je ne réagirais pas. Je te dirais seulement… mais non ! Je ne dirais rien !

– Tu me dirais seulement ? Achève.

– C’est inutile, Maître.

– Parle !

– Je dirais : “ Donne-le à celui qui, mieux que moi, le fera grandir en homme juste. ” Rien de plus ! C’est-à-dire… et cela, je te le dis en pleurant, pour lui, pour moi, pour mon frère, et aussi pour Jean et Jacques… et pour les autres, mais nous… nous sommes tes premiers… »

Et Pierre glisse à genoux pour s’appuyer aux genoux de Jésus, les mains levées, paumes vers le haut, suppliant, avec des larmes qui coulent sur ses joues et se perdent dans sa barbe…

« …Je le dis pour nous : fais-nous mourir, emmène-nous avant que nous… Ah ! moi, j’y ai pensé, j’y pense toujours, depuis des mois. Tu vois que cette pensée me ronge et me vieillit, que cette crainte continuelle m’empêche même de dormir. Je pense que, s’il en est vraiment comme tu le dis, je pourrais être moi aussi le traître, ou bien André, Jean, Jacques, ou Marziam… Et si on n’en arrive pas là, je pourrais être l’un de ceux dont tu parlais aussi, il y a trois soirs chez Ananias, l’un de ceux qui arrivent à vouloir qu’on t’enlève ton sang, ou l’un de ceux qui par lâcheté ne savent pas s’y opposer et qui, par peur du mal, donnent leur consentement au mal… Moi… si je devais seulement consentir par absence de réaction, par peur… Maître ! Mon Maître, je me tuerais pour me punir, ou bien… si je rencontrais tes assassins, je les tuerais. Si tu ne le veux pas, fais-moi mourir avant, tout de suite, ici… La vie n’est rien, mais manquer à l’amour pour toi… Etre l’un d’eux… être… voir et ne pas… »

Il est si agité que même les mots lui manquent. Il se penche, le visage sur les genoux de Jésus, pleurant les larmes âpres d’un homme rude, âgé, peu habitué à cela et bouleversé par trop de sentiments.

497.4

Jésus pose sa main sur sa tête, comme pour calmer cette douleur et dissiper les pensées perturbatrices, et il lui dit :

« Mon ami, crois-tu que, même s’il devait arriver que… tu ne sois pas parfait à cette heure-là, que le Seigneur, qui est juste, ne mettrait pas en balance ton erreur et le poids de ton amour et de ta volonté présentes ? Et crains-tu que l’or de cet amour et de cette volonté ait moins de poids que ton imperfection momentanée, et qu’il ne suffirait pas à obtenir l’indulgence de Dieu, et avec l’indulgence tous les secours pour redevenir toi-même, mon Simon bien-aimé ?

– Fais-moi mourir ! Sauve-moi ! J’ai peur !

– Tu es ma Pierre, Simon. Puis-je, moi, effriter la pierre sur laquelle je dois fonder celle qui doit me perpétuer sur la terre, mon Eglise ?

– J’en suis indigne. Je le sens. Je suis un pauvre homme, ignorant, pécheur. Toutes les tendances mauvaises sont en moi. Je ne suis pas digne, je ne suis pas digne ! Je deviendrai pervers, homicide, tout ce qu’il y a de pire… Fais-moi mourir. Comprends que, si je devais découvrir celui qui te hait…

– C’est tout un monde qui me hait, Simon. Il faut pardonner.

– Je parle du principal coupable. Il doit y en avoir un qui est le principal, et…

– Il y aura de nombreux un, et tous y joueront un rôle principal.

– Quel rôle ? Celui de… Oh ! ne me le fais pas dire ! Mais moi…

– Mais tu dois pardonner, comme moi et avec moi. Pourquoi te troubles-tu ainsi, Simon, en pensant à ce que tu pourrais faire pour punir ? Laisse ce soin au Seigneur. Toi, aime et pardonne, compatis et pardonne. Eux, tous ceux qui seront coupables envers ton Jésus, ont tant besoin d’être aidés pour obtenir le pardon !

– Il n’y a pas de pardon pour eux.

– Oh ! Comme tu es sévère avec tes frères, Simon ! Bien sûr que le pardon existe pour eux aussi, s’ils se repentent ! Malheur, si tous ceux qui m’offensent ne pouvaient être pardonnés !

497.5

Allons, lève-toi, Simon. La peine de tes compagnons s’est sûrement accrue en voyant que, moi aussi, je ne suis plus au bercail. Mais, quitte à les faire souffrir quelque temps encore avant d’aller les trouver, prions. Prions ensemble. Il n’y a rien d’autre à faire pour retrouver paix, force spirituelle, amour, compassion… même envers nous-mêmes. La prière met en fuite les fantômes de Satan, elle nous fait nous sentir près de Dieu. Et avec Dieu près de soi, on peut tout affronter et supporter avec justice et mérite. Prions ainsi, toi et moi ensemble, ici sur cette montagne d’où la vue s’étend sur une si grande partie de notre patrie, comme du haut du mont Nébo la Terre Promise s’est découverte à la vue de Moïse. Nous, qui sommes plus chanceux que lui, nous apportons à cette terre qui appartiendra au Christ, la Parole et le Salut. Moi pour commencer, et toi ensuite. Regarde ! Dans les dernières lueurs du jour, on distingue encore les monts de Judée. Mais, au-delà, il y a la plaine, la mer, et puis d’autres terres, le monde… Tous t’attendent, Pierre. Ils t’attendent pour savoir qu’il existe un vrai Dieu, un Dieu qui apportera la lumière véritable aux âmes qui marchent à tâtons dans la nuit du paganisme et de l’idolâtrie. Vois : sur la terre, la lumière s’affaiblit. Comment les voyageurs pourraient-ils ne pas perdre la direction par une nuit sans lumière ? Mais voici l’étoile Polaire. Elle se lève déjà pour guider les voyageurs. Ma religion sera l’étoile qui guidera les voyageurs spirituels sur la route du Ciel. Et tu seras uni à elle au point d’être une seule lumière avec moi et avec ma Doctrine, ô mon Pierre, ma Pierre bénie. Prions pour cette heure où les hommes seront sauvés grâce à mon nom. “ Notre Père, qui es aux Cieux ”… »

Il dit lentement le Notre Père en tenant Pierre par la main, et on dirait qu’il le présente au Père, en élevant ainsi les bras et les mains, avec dans sa main droite la main gauche de l’apôtre.

497.6

« Maintenant descendons, et laissons ici les vaines tristesses et les soucis inutiles du lendemain. Avec notre pain quotidien, le Père nous donnera demain, chaque jour, ses secours. En es-tu convaincu, Simon ?

– Oui, Maître, je le crois » dit avec fermeté Pierre, dont le visage n’est plus troublé, mais austère, comme il l’est depuis plusieurs mois, ce qui lui donne un aspect bien différent du pêcheur rustre et jovial qu’il était les deux premières années.

Ils descendent, Jésus devant, Pierre derrière avec son fagot, et presque à la première maison du village ils trouvent les apôtres en émoi.

« Mais où étais-tu parti ? crient-ils à Pierre.

– Nous aurions pu être ici depuis longtemps, mais je me suis arrêté pour parler avec lui, en regardant vers Gerasa… » répond pour lui Jésus.

Ils tournent à droite, vers un bercail à moitié démoli. A l’intérieur d’une palissade en partie écroulée et pour le reste moisie et chancelante se trouve un hangar aux parois grossières, mal couvert, mal clos par des murs sur trois côtés, et par des planches sur le quatrième.

A l’intérieur, il n’y a qu’un peu de paille sur le sol, et dans un coin un foyer primitif.

Je suppose qu’ils n’ont pas été accueillis dans le village et qu’ils se sont réfugiés ici…

497.1

Non so dove sono. Certo non più nella valle del Giordano, ma già sui monti che la costeggiano, perché vedo la valle verde e il bel fiume azzurro giù in basso, mentre vette di monti ben alti emergono sul vasto acrocoro che si stende ad oriente del Giordano.

Vedo Pietro che, solitario su una piccola elevazione, guarda fisso a nord-est e sospira, molto triste. Della legna è ai suoi piedi, certo colta nei boschi che coprono questo colle. Un piccolo paese si annida fra il verde. Pietro è proprio molto accasciato. Finisce col sedersi sul suo fastello e a prendersi la testa fra le mani, tutto raggomitolato. Sta così immemore del tempo e di ogni cosa, così assorto che non lo scuotono neppure il passare di alcuni fanciulli dietro ad alcune caprette ghiribizzose. I fanciulli lo osservano e poi corrono via dietro le capre verso il paesello. Il sole cala lentamente e Pietro non si muove.

497.2

Per il viottolo che sale dal paesello al poggio si avanza Gesù. Va piano, evitando di far rumore. Raggiunge così il luogo dove è Pietro. E lo chiama stando ritto davanti a lui: «Simo­ne!».

«Maestro!», Pietro ha un sobbalzo e alza un viso turbato dicendo quella parola.

«Che facevi, Simone? I tuoi compagni sono tutti ritornati. Tu solo non facevi ritorno ed eravamo in pensiero. Tanto che tuo fratello e i figli di Zebedeo insieme a Toma e a Giuda si sono sparsi sui monti, mentre i miei fratelli con Isacco e Marziam sono scesi verso il piano».

«Mi spiace… Mi spiace di aver dato pena e fatica…».

«Ti vogliono bene i tuoi compagni… È stato proprio Giuda che si è impensierito per il primo e ha rimproverato Marziam per averti lasciato andar solo».

«Uhm!…».

«Simone, che hai?».

«Nulla, Maestro».

«Che facevi qui, su questo balzo, solo, mentre la sera scende?».

«Guardavo…».

«Avrai guardato, Simone. Ma ora non guardavi… Ti sono passati vicino dei fanciulli e hanno avuto quasi paura che tu fossi morto, tanto eri curvo su te stesso. Sono corsi all’ovile che ci ha ospitati e me lo hanno detto. Sono venuto… Cosa guardavi, Simone?».

«Guardavo… Guardavo verso Ramot Galaad, verso Gerasa, Bosra, Arbela… il nostro viaggio dello scorso anno, così bello, così… La Madre con noi! Le discepole… Giovanni di Endor… Il mercante… Persino lui era buono e serviva a far buono il viaggio… Quante cose cambiate! Quanta diversità… e quanto dolore!… Ecco cosa guardavo: il passato».

«E l’avvenire, o mio Simone». Gesù si siede sul fastello a fianco di Pietro e gli passa un braccio sulle spalle parlandogli: «Guardavi l’orizzonte… e la tristezza te lo ha offuscato. Il presente come un turbine ha alzato nuvole paurose e ti ha celato il sereno ricordo pieno di promesse e di speranze, e ti ha impaurito. Simone, tu soggiaci ad una di quelle ore di tristezza e di tedio che la nostra natura umana incontra sul suo cammino. Nessuno ne è esente. Perché queste ore le suscita chi odia l’uomo. E tanto più l’uomo serve Dio, e più Satana cerca di impaurirlo e stancarlo per staccarlo dal suo ministero. Tu anche soggiaci ad un’ora di stanchezza… Il continuo martellare della persecuzione sul tuo Maestro ti affatica. E infine — e non sai che non sei tu, ma che è il Tentatore — tu ascolti una voce che ti sussurra: “E domani? Che sarà domani?…”».

497.3

«Signore, è vero. Tu leggi il mio cuore. Ma Tu anche vedi che, se chiedo così, non è per paura per me. È perché… No. Non potrei mai vederti tormentato… Tu parli sovente di delitto, di tradimento. Io… Oh! non sono solo io! Quanti, specie fra i vecchi, non ti hanno chiesto di morire prima di vedere offeso il loro Re? E io!… Io, Tu sai, Tu sei tutto per me. Niente più che non sia Tu mi interessa. Non è, come dice Giuda, nostalgia della mia barca e della mia donna… Guarda, Tu vedi se dico il vero. Io ho tanto insistito per avere Marziam. La mia umanità voleva almeno un figlio adottivo al posto dei figli che la donna non mi ha dato, mortificando la mia virilità che voleva perpetuarsi. Ma ora, ma oggi io… Lo amo, sì. Ma se Tu me lo togliessi non reagirei. Solo ti direi… ma no! Non direi nulla!».

«Solo mi diresti? Termina».

«È inutile, Maestro».

«Di’!».

«Direi: “Dàllo a chi più di me lo faccia crescere da giusto”. Non di più! Ossia… e questo te lo dico, piangendo, per lui, per me, per il mio fratello, e anche per Giovanni e Giacomo… e anche per gli altri, ma noi… noi siamo i tuoi primi…». Pietro scivola in ginocchio appoggiandosi ai ginocchi di Gesù, le mani alte, a palme in su, supplici, delle lacrime sulle gote a sperdersi nella barba… «…Lo dico per noi: facci morire, portaci via prima che noi… Oh! io pensavo, penso sempre, da mesi — e Tu vedi se è pensiero che mi rode e mi invecchia, è un continuo timore che non mi lascia libero neppure il sonno — io penso che, se proprio sarà come Tu dici, potrei essere io pure il traditore, o esserlo Andrea, o Giovanni, o Giacomo, o Marziam… E se non si arriva a questo, essere uno di quelli che Tu dicevi anche tre sere fa da Anania, uno di quelli che giungono a volere levato il tuo Sangue, uno, anche uno di quelli che non sanno per viltà opporsi a questo e acconsentono al male per paura del male… Io… se dovessi anche solo acconsentire col non reagire, per paura… Maestro, oh! Maestro mio, io mi ucciderei per punirmi o… ucciderei, se li incontrassi, i tuoi uccisori. Io… se non vuoi questo, fammi morire prima, subito, qui… La vita è nulla, ma mancare all’amore per Te… Essere uno di quelli… essere… vedere e non…». È così agitato che gli mancano persino le parole. Si curva col viso sui ginocchi di Gesù piangendo di un pianto aspro di uomo rude, anziano, poco uso al pianto, e sconvolto da troppi sentimenti.

497.4

Gesù gli posa le mani sul capo, come per calmare quel dolore e fugare i pensieri turbatori, e parla: «Amico mio, e credi tu che, se anche tu avessi a… non essere perfetto in quell’ora, il Signore, che è giusto, non peserebbe il tuo errore col peso del tuo amare e volere presenti? E temi che questo aureo amare e volere possa esser meno pesante della tua momentanea imperfezione e insufficente ad ottenerti indulgenza da Dio, e con l’indulgenza tutti i soccorsi per tornare te, il mio Simone diletto?».

«Fammi morire! Salvami! Ho paura!».

«Tu sei la mia Pietra, Simone. Posso Io sbriciolare la Pietra su cui fonderò Colei che mi deve perpetuare sulla Terra?».

«Ne sono indegno. Lo sento. Sono un povero uomo, ignorante, peccatore. Tutte le male tendenze sono in me. Non sono degno, non sono degno! Diverrò perverso. Omicida. Tutto il peggio… Fammi morire. Capisci che, se io dovessi scoprire chi ti odia…».

«È tutto un mondo che mi odia, Simone. Bisogna perdonare…».

«Parlo del principale colpevole. Uno che sia il principale ci sarà e…».

«Vi saranno tanti uno, e tutti avranno la loro mansione prin­cipale…».

«Quale mansione? Quella di… Oh! non me lo far dire! Ma io…».

«Ma tu devi perdonare, come Me e con Me. Perché ti turbi così, Simone, pensando ciò che potresti fare per punire? Lascia al Signore questo compito. Tu ama e perdona, compatisci e perdona. Essi, tutti quelli che saranno colpevoli verso il tuo Gesù, hanno tanto bisogno di essere aiutati ad avere perdono!».

«Non c’è perdono per essi».

«Oh! come sei severo coi fratelli, Simone! Sì, che c’è perdono anche per loro, se essi si ravvedono. Guai se tutti i miei offensori non avessero ad essere perdonati!

497.5

Su, alzati, Simone. Certo l’affanno dei tuoi compagni si è aumentato vedendo che anche Io non sono più all’ovile. Ma, anche a costo di farli soffrire qualche tempo ancora, prima di andare da loro preghiamo. Preghiamo insieme. Non c’è altro da fare per riacquistare pace, forza spirituale, amore, compatimento… anche verso noi stessi. La preghiera fuga i fantasmi di Satana, ci fa sentire vicino Dio. E con Dio vicino, tutto si può affrontare e sopportare con giustizia e merito. Preghiamo così, Io e te insieme, qui, da questo monte dal quale si dispiega tanta parte della nostra Patria, come a Mosè dal Nebo si dispiegò la vista della Terra Promessa. Noi, più fortunati di lui, a questa Terra che sarà del Cristo portiamo la Parola e la Salute. Io per primo, e poi tu. Guarda! Nelle ultime luci si vedono ancora i monti giudei. Ma oltre c’è la pianura, il mare, poi altre terre, il mondo… Esse, esso, ti attendono, Pietro. Attendono te per sapere che c’è un Dio vero. Un Dio che darà la vera luce alle anime che brancolano nel buio del gentilesimo e dell’idolatria. Guarda, la luce terrena si offusca. Come potrebbero i viandanti non perdere la direzione in una notte senza luce? Ma ecco là la stella della Polare. Essa sorge già per guidare i viandanti. La mia Religione sarà la stella che guiderà i viandanti spirituali sulla via del Cielo. E tu sarai tanto unito ad essa da essere una sola luce con Me e con la mia Dottrina, o mio Pietro, o mia Pietra benedetta. Preghiamo per quell’ora in cui gli uomini si salveranno per il mio Nome. “Padre nostro che sei nei Cieli…”».

Dice lentamente il Pater tenendo per mano Pietro, e pare lo presenti al Padre alzando così le braccia e le mani, nella cui destra è la sinistra dell’apostolo.

497.6

«E ora scendiamo. E lasciamo qui le tristezze inutili e gli inutili crucci sul domani. Insieme al pane quotidiano il Padre ci darà domani, ogni domani, i suoi aiuti. Ne sei persuaso, Simone?».

«Sì, Maestro, lo credo», dice con fermezza Pietro che ha un volto non più turbato, ma austero come da pochi mesi ha sempre, e che lo fa apparire tanto trasformato dal pescatore rozzo e ridanciano che era nei primi due anni.

Scendono, Gesù davanti, dietro Pietro col suo fastello, e quasi alla prima casa del paese trovano gli apostoli agitati.

«Ma dove eri andato?», gridano a Pietro.

«Saremmo qui da molto, ma mi sono fermato con lui a parlare guardando verso Gerasa…», risponde per lui Gesù.

Piegano a destra, ad una rovina di ovile semidiroccato. Entro una staccionata, per metà caduta e per il resto muffosa e traballante, è una tettoia di mura grezze, mal coperta, mal chiusa da muraglie per tre lati, da tavole nel quarto. Dentro nulla, fuorché un po’ di paglia al suolo e un focolare primitivo in un angolo. Penso che nel paese non li abbiano accolti e che si siano rifugiati lì…