Gli Scritti di Maria Valtorta

501. La parabole des fils plus ou moins éloignés de leur père.

501. Parabola dei figli lontani. Guarigione

501.1

C’est une belle matinée d’automne. Si l’on excepte les feuilles d’un jaune roux qui couvrent le sol et prouvent que nous sommes bien à cette saison, l’herbe est très verte, quelques fleurs sortent des buissons qui ont repris vie avec les pluies d’octobre, l’air qui circule à travers les branches déjà en partie dépouillées est vraiment serein, et tout cela fait penser à un début de printemps. En outre, les arbres à feuilles persistantes, qui se mêlent à ceux à feuilles caduques, apportent une note de gaieté : leurs nouvelles feuilles de couleur émeraude ont poussé au bout des rameaux, près des branches dénudées des autres arbres, et elles semblent ainsi bourgeonner. Les brebis sortent des enclos et se dirigent en bêlant vers les pâturages avec les agneaux des portées d’automne. L’eau d’une fontaine qui se trouve à l’entrée du village brille comme du diamant liquide sous le baiser du soleil et, en retombant dans un sombre bassin, elle produit un scintillement multicolore contre une maisonnette dont le temps a noirci les murs.

Jésus est assis sur un muret dont un côté borde le chemin, et il attend. Ses disciples l’entourent ainsi que les habitants du village, tandis que les bergers, que leurs troupeaux obligent à ne pas trop s’écarter, se répandent sur les deux côtés de la route vers la plaine au lieu de monter plus haut.

De la route qui grimpe de la vallée au mont Nébo, il ne vient personne pour le moment.

« Est-ce qu’il va arriver ? demandent les apôtres.

– Oui, et nous allons l’attendre. Je ne veux pas décevoir une espérance qui se forme et détruire une foi future, répond Jésus.

– N’êtes-vous pas bien parmi nous ? Nous vous avons donné ce que nous avions de meilleur, dit un vieillard qui se chauffe au soleil.

– Mieux qu’ailleurs, père. Et Dieu récompensera votre bonté, lui répond Jésus.

– Alors, parle-nous encore. Il vient parfois ici des pharisiens zélés et des scribes orgueilleux. Mais ils n’ont rien à nous dire. C’est juste. Leur élévation les sépare de… tout, et ils sont les sages. Nous… Devrions-nous ne rien savoir, parce que le sort nous a fait naître ici ?

– Dans la Maison de mon Père, il n’y a pas de séparations ni de différences pour ceux qui parviennent à croire en lui et à mettre en pratique sa Loi, qui est le code de sa volonté, pourvu que l’homme vive en juste pour obtenir une récompense éternelle dans son Royaume.

501.2

Ecoutez : un père avait plusieurs fils. Certains avaient toujours vécu en contact étroit avec lui ; d’autres, pour diverses raisons, en avaient été relativement plus éloignés. Pourtant, connaissant malgré la distance les désirs de leur père, ils pouvaient agir comme s’il avait été proche. D’autres étaient encore plus loin, et, élevés depuis le premier jour de leur naissance au milieu de serviteurs qui parlaient d’autres langues et avaient des coutumes différentes, ils s’efforçaient de servir leur père d’après le peu que, par instinct plus que par connaissance, ils savaient devoir lui être agréable. Un jour, le chef de famille voulut rassembler toute sa descendance et la convia auprès de lui. Il n’ignorait pas comment, malgrés ses ordres, les serviteurs s’étaient abstenus de faire connaître ses pensées à ses enfants éloignés — car, dans leur orgueil, ils les considéraient comme inférieurs et non aimés, uniquement parce qu’ils n’habitaient pas avec leur père. Eh bien, croyez-vous que, arbitrant selon le droit humain, il a donné possession de ses biens à ceux-là seuls qui étaient toujours restés chez lui, ou qui étaient assez proches pour être au courant de ses ordres et de ses désirs ? Au contraire, il suivit une tout autre manière de juger. Observant les actes de ceux qui avaient été sages par amour de ce père qu’ils ne connaissaient que de nom et qu’ils avaient honoré par toutes leurs actions, il les appela auprès de lui pour leur dire : “ Vous avez le double mérite d’être justes, puisque vous l’avez été par votre seule volonté et sans être aidés. Venez m’entourer. Vous en avez bien le droit ! Les premiers m’ont toujours possédé et tous leurs actes étaient réglés par mes conseils et récompensés par mon sourire. Vous, vous avez dû agir uniquement par foi et par amour. Venez, car dans ma maison votre place est prête, et cela depuis longtemps ; à mes yeux, la différence ne tient pas au fait d’avoir toujours été à la maison ou au loin : ce qui fait la différence, ce sont les actions que mes fils ont accomplies, qu’ils soient proches ou non. ”

Telle est la parabole, et voici son explication : les scribes ou les pharisiens, qui vivent autour du Temple, peuvent au Jour éternel ne pas se trouver dans la Maison de Dieu, et beaucoup de personnes, que la distance oblige à ne connaître que succinctement ce qui concerne Dieu, pourront être alors dans son Sein. Car ce qui permet d’obtenir le Royaume, c’est la volonté de l’homme tendue vers l’obéissance à Dieu, et non un amas de pratiques et de science.

Faites donc ce que je vous ai expliqué hier. Qu’aucune crainte excessive ne vous paralyse. Faites-le sans escompter éviter ainsi le châtiment. Agissez seulement par amour pour Dieu, qui vous a créés pour vous aimer et être aimé de vous. Et vous obtiendrez une place dans la Maison paternelle.

501.3

– Ah ! parle-nous encore !

– Sur quoi donc dois-je vous enseigner ?

– Tu disais hier qu’il y a des sacrifices plus agréables à Dieu que celui des agneaux et des béliers, et aussi que certaines lèpres sont plus honteuses que celles de la chair. Je n’ai pas bien compris ta pensée » dit un berger. Et il poursuit : « Avant qu’un agneau ait un an et qu’il soit le plus beau du troupeau, sans tache et sans défauts, sais-tu combien de sacrifices il faut faire, et combien de fois il faut vaincre la tentation d’en faire le mouton du troupeau ou de le vendre comme tel ? Or, si pendant un an, on résiste à toute tentation, si on le soigne et si on s’attache à lui, la perle du troupeau, sais-tu comme est grand le sacrifice de l’immoler sans profit et avec douleur ? Peut-il y avoir un sacrifice plus grand à offrir au Seigneur ?

– Homme, je te dis en vérité que le sacrifice ne réside pas dans l’animal immolé, mais dans l’effort que tu as fait pour le garder pour l’immolation. En vérité, je vous déclare que le jour va venir où, conformément à la parole inspirée[1], Dieu dira : “ Je n’ai pas besoin du sacrifice des agneaux et des béliers ”, et il exigera un sacrifice unique et parfait. A partir de cette heure, tout sacrifice sera spirituel. Mais il est déjà annoncé depuis des siècles quel sacrifice préfère le Seigneur. David s’exclame en pleurant : “ Si tu avais désiré un sacrifice, je te l’aurais offert, mais tu ne veux pas d’holocauste. Le sacrifice à Dieu, c’est un esprit contrit (et j’ajoute : obéissant et affectueux, car on peut accomplir aussi un sacrifice de louange, de joie et d’amour et non seulement d’expiation). Le sacrifice à Dieu, c’est un esprit brisé ; d’un cœur brisé et broyé, mon Dieu, tu n’as point de mépris. ” Non, votre Père ne méprise pas non plus le cœur qui a péché et s’est humilié. Alors comment accueillera-t-il le sacrifice d’un cœur pur, juste, qui l’aime ? C’est là celui qui lui est le plus agréable : le sacrifice quotidien de la volonté humaine à la volonté divine, qui se montre dans la Loi, les inspirations et dans les événements journaliers. De même, la lèpre de la chair n’est pas la plus honteuse, celle qui exclut de la vue des hommes et des lieux de prière, mais c’est la lèpre du péché. Il est vrai qu’elle passe bien souvent inaperçue des hommes. Mais vivez-vous pour les hommes ou pour le Seigneur ? Est-ce que tout se termine ici, ou bien continue dans l’autre vie ? Vous connaissez la réponse. Soyez donc saints pour n’être pas lépreux aux yeux de Dieu, qui voit le cœur des hommes, et gardez-vous purs spirituellement pour pouvoir vivre éternellement.

– Et si quelqu’un a gravement péché ?

– Qu’il n’imite pas Caïn, ni Adam et Eve, mais qu’il coure aux pieds de Dieu et qu’avec un vrai repentir il lui demande pardon. Un malade, un blessé, va voir le médecin pour guérir. Que le pécheur aille à Dieu pour obtenir sa miséricorde. Moi…

501.4

– Toi ici, Maître ? » crie un homme qui monte par le chemin, tout enveloppé dans son manteau, et en compagnie de plusieurs autres.

Jésus se retourne pour le regarder.

« Tu ne me reconnais pas ? Je suis le rabbi Sadoq. Nous nous rencontrons de temps à autre.

– Le monde est toujours petit quand Dieu veut que deux personnes se rencontrent. Nous nous retrouverons encore, rabbi. En attendant, que la paix soit avec toi. »

L’autre ne lui rend pas son salut de paix, mais il demande :

« Que fais-tu ici ?

– J’ai fait ce que tu t’apprêtes à faire. Cette montagne n’est-elle pas sacrée pour toi ?

– Si, et j’y viens avec mes disciples. Mais moi, je suis un scribe !

– Et moi, un fils de la Loi. Je vénère donc Moïse tout comme toi.

– C’est un mensonge. Tu remplaces sa parole par la tienne et tu demandes que l’on obéisse à toi, et non plus à nous.

– Pas à vous, non. L’obéissance à votre égard n’est pas nécessaire…

– Elle n’est pas nécessaire ? Quelle horreur !

– Non, pas plus que ne le sont, pour te garder de l’air automnal, les zizits flottants et nombreux qui ornent ton habit. C’est ton vêtement qui te protège. Ainsi en est-il des nombreuses paroles que l’on enseigne : j’accepte celles qui sont nécessaires et saintes, celles de Moïse, et je ne m’occupe pas des autres.

– Samaritain ! Tu ne crois pas aux prophètes !

– Les prophètes, vous non plus ne les observez pas. Si c’était le cas, vous ne me traiteriez pas de Samaritain.

– Mais laisse-le donc, Sadoq. Veux-tu parler avec un démon ? » lance un autre pèlerin qui arrive avec d’autres personnes.

Puis, portant un regard dur sur le groupe qui entoure Jésus, il voit Judas et le salue ironiquement.

501.5

Les villageois veulent défendre Jésus. Peut-être en effet arriverait-il quelque incident, mais voilà que l’homme de Pétra, suivi d’un serviteur, se fraie un chemin en criant. Tous les deux portent un enfant dans les bras.

« Laissez-moi passer. Seigneur, je me suis trop fait attendre ?

– Non, homme, viens auprès de moi. »

Les gens s’écartent pour le laisser passer. Il s’approche de Jésus et s’agenouille pour mettre par terre une fillette dont la tête est bandée de lin. Son serviteur l’imite en déposant un petit garçon aux yeux éteints.

« Ce sont mes enfants, Maître Seigneur ! » dit-il.

Dans cette courte phrase, tremble toute la souffrance et l’espérance d’un père.

« Tu as fais preuve d’une grande foi, homme. Et si je t’avais déçu ? Si tu ne m’avais pas trouvé ? Si je te disais que je ne puis les guérir ?

– Je ne te croirais pas. Je ne croirais même pas à l’évidence de ne pas te voir. Je dirais que tu t’es caché pour éprouver ma foi et je te chercherais jusqu’à ce que je te trouve.

– Et la caravane ? Et tes profits ?

– Qu’est-ce en comparaison de toi, qui peux guérir mes enfants et me donner une foi pleine d’assurance en toi ?

501.6

– Découvre le visage de la fillette, ordonne Jésus.

– Je le garde couvert, car elle souffre beaucoup de la lumière.

– Ce ne sera qu’un instant de souffrance » dit Jésus.

Mais la petite fille se met à pleurer désespérément et refuse qu’on lui enlève la bande.

« Elle croit que tu vas lui faire mal avec du feu, à l’instar des médecins, explique le père, qui se débat pour écarter de la bande les mains de l’enfant.

– Oh ! Ne crains rien, fillette. Comment t’appelles-tu ? »

La petite pleure sans mot dire. C’est son père qui répond pour elle :

« Tamar, du lieu où elle est née. Et le garçon, Fara.

– Ne pleure pas, Tamar. Tu ne vas pas souffrir. Sens mes mains : je n’ai rien dans les doigts. Viens sur mes genoux. En attendant, je vais guérir ton frère et il te dira ce qu’il a éprouvé. Viens ici, mon petit. »

Le serviteur pousse près de ses genoux le pauvre petit aveugle, aux yeux éteints par le trachome. Jésus lui fait une caresse sur la tête et lui demande :

« Sais-tu qui je suis ?

– Jésus le Nazaréen, le Rabbi d’Israël, le Fils de Dieu.

– Veux-tu croire en moi ?

– Oui. »

Jésus lui met la main sur les yeux en lui couvrant plus de la moitié du visage. Il dit :

« Je le veux ! Et que la lumière des pupilles ouvre la voie à la lumière de la foi. »

Puis il retire sa main. L’enfant pousse un cri en portant ses menottes à ses yeux, et s’exclame :

« Papa ! Je vois ! »

Mais il ne court pas vers son père. Dans sa spontanéité enfantine, il s’attache au cou de Jésus, lui dépose un baiser sur les joues, et reste ainsi, attaché à son cou, avec sa petite tête qui se réfugie sur l’épaule de Jésus pour habituer ses pupilles au soleil.

La foule crie au miracle tandis que le père essaie de détacher le petit garçon du cou de Jésus.

« Laisse-le. Il ne m’ennuie pas. Seulement, Fara, dis à ta sœur ce que je t’ai fait.

– Une caresse, Tamar. Comme la main de maman. Oh ! sois guérie toi aussi, et nous jouerons de nouveau ensemble ! »

501.7

Avec encore un peu d’hésitation, la petite fille se fait mettre sur les genoux de Jésus, qui voudrait la guérir sans même toucher la bande. Mais les scribes et leurs compagnons se mettent à crier :

« C’est truqué : l’enfant y voit ! C’est un coup monté pour abuser de la bonne foi des villageois !

– Ma fille est malade. Moi…

– Laisse tomber. Toi, maintenant, Tamar, sois gentille et laisse-moi t’enlever les bandes. »

La fillette, convaincue, laisse faire. Quel spectacle, quand tombe la dernière bande ! Deux plaies rouges, croûteuses, enflées, occupent la place des yeux et il en coule des larmes et du pus. De la foule s’élève un murmure d’horreur et de pitié, tandis que l’enfant porte ses mains à son visage pour se protéger de la lumière, qui doit la faire souffrir horriblement ; sur les tempes rougissent de récentes brûlures.

Jésus écarte ses menottes et effleure légèrement cette ruine en y appuyant la main et en disant :

« Père, toi qui as créé la lumière pour la joie des vivants, et qui as donné des pupilles même aux moucherons, rends la lumière à cette créature qui t’appartient, afin qu’elle te voie et croie en toi, et que, de la lumière de la terre, elle entre par la foi dans celle de ton Royaume. »

Il retire sa main…

« Oh ! » s’écrie la foule.

Il n’y a plus de plaies, mais la petite garde les yeux fermés.

« Ouvre-les, Tamar. N’aie pas peur. La lumière ne te fera aucun mal. »

La fillette obéit, avec quelque crainte et, en ouvrant ses paupières, elle découvre deux petits yeux noirs bien vifs.

« Papa ! Je te vois ! »

Et elle aussi s’abandonne sur l’épaule de Jésus pour s’habituer lentement à la lumière.

La foule est en émoi, tandis que l’homme de Pétra se jette aux pieds de Jésus en sanglotant de joie.

« Ta foi a obtenu sa récompense. Dorénavant, que ta reconnaissance porte ta foi en l’Homme à une plus haute sphère : à la foi dans le vrai Dieu. Lève-toi et partons. »

Jésus pose par terre la fillette qui sourit de bonheur, et se sépare du garçon en se levant. Il les caresse encore et voudrait fendre le cercle des gens qui l’entourent pour voir les yeux guéris.

501.8

« Tu devrais demander la guérison toi aussi pour tes yeux voilés » dit un disciple à un vieil homme que l’on conduit par la main, tant il a la vue brouillée.

– Moi ?! Moi ?! Je ne veux pas voir la lumière par un démon. Au contraire, je crie vers toi, Dieu éternel ! Ecoute-moi. A moi ! A moi les ténèbres absolues ! Mais que je ne voie pas le visage du démon, de ce démon, de ce sacrilège, de cet usurpateur, de ce blasphémateur, de ce déicide ! Que tombent les ombres sur mes yeux pour toujours. Les ténèbres, les ténèbres pour ne pas le voir, jamais, jamais, jamais ! »

C’est lui qui semble être un démon ! Dans son paroxysme, il se frappe les orbites comme s’il voulait faire éclater ses yeux.

« Ne crains rien : tu ne me verras pas. Les Ténèbres ne veulent pas de la Lumière, et la Lumière ne s’impose pas à ceux qui la repoussent. Je pars, vieil homme. Tu ne me verras plus sur la terre. Mais tu me verras tout de même ailleurs. »

Alors Jésus, avec cette langueur qui accentue la démarche particulière des gens de haute taille, légèrement penchée en avant, commence à descendre la route. Il est si abattu qu’il ressemble déjà au Condamné qui parcourt le mont Moriah chargé de la croix… Et les hurlements des ennemis, excités par le vieil homme en furie, rappellent beaucoup les cris de la foule de Jérusalem le vendredi saint.

Désolé, l’homme de Pétra, portant dans ses bras sa fillette effrayée qui pleure, murmure :

« C’est pour moi Seigneur ! A cause de moi ! Toi qui as montré tant d’amour pour moi ! Et moi pour toi ! J’ai placé dans la tente sur le chameau des cadeaux pour toi. Mais que sont-ils en comparaison des insultes que je t’ai attirées ? J’ai honte d’être venu à toi…

– Non, homme. C’est mon pain amer de chaque jour, et tu es le miel qui l’adoucit. Il y a toujours plus de pain que de miel, mais il suffit d’une goutte de miel pour rendre doux beaucoup de pain.

– Tu es bon… Mais dis-moi au moins ce que je dois faire pour soigner ces blessures.

– Garde la foi en moi. Pour le moment, comme tu le peux et autant que tu le peux. Dans quelque temps… Oui, mes disciples viendront jusqu’à Pétra et au-delà. Alors suis leur enseignement, car c’est moi qui parlerai en eux. Et en attendant, parle aux habitants de Pétra de ce que j’ai fait pour toi. Ainsi, quand ceux qui m’entourent, et d’autres encore, viendront en mon nom, que mon nom ne leur soit pas inconnu. »

501.9

Tout en-bas, sur la voie romaine, sont arrêtés trois chameaux, l’un avec une selle seulement, les autres avec un baldaquin. Un serviteur les surveille.

L’homme se dirige vers une tente et y prend des paquets :

« Voilà » dit-il, en les offrant à Jésus. « Ils te seront utiles. Ne me remercie pas : c’est moi qui dois te bénir pour ce que tu m’as donné. Si tu peux le faire pour des incirconcis, bénis-moi, avec mes enfants, Seigneur ! »

Et il s’agenouille avec les enfants, suivi par les serviteurs. Jésus étend les mains et prie à voix basse, les yeux fixés vers le Ciel.

« Va ! Sois juste et tu trouveras Dieu sur ton chemin, alors tu le suivras sans plus le perdre. Adieu, Tamar ! Adieu, Fara ! »

Il les caresse avant qu’ils montent avec les serviteurs, un par chameau. Les bêtes se lèvent au crrr, crrr des chameliers et font demi-tour pour partir au trot sur le chemin qui va vers le sud. Deux petites mains brunes se penchent à travers les rideaux, et l’on entend deux voix d’enfant :

« Adieu, Seigneur Jésus ! Adieu, père ! »

Alors l’homme se penche jusqu’à terre et baise le vêtement de Jésus ; puis il monte en selle et part vers le nord.

« Et maintenant, allons-y, dit Jésus en prenant à son tour la direction du nord.

– Comment ? Tu ne vas plus là où tu voulais ? demandent les apôtres.

– Non. Nous ne pouvons plus nous y rendre !… Les voix du monde avaient raison !… Et cela parce que le monde est rusé et connaît les œuvres du démon… Nous allons à Jéricho… »

Comme Jésus est triste !… Tous le suivent, chargés des paquets donnés par l’homme, accablés et muets…

501.1

Una bella mattina di autunno. Tolte le foglie giallorosse che coprono il suolo e ricordano la stagione, è tanto verde l’erba con qualche fioretto che sboccia dai cespi rinati alle piogge di ottobre, è così serena l’aria che circola fra i rami in parte già spogli, che vien fatto di pensare ad un inizio di primavera, molto più che le piante a fogliame perenne, che si mescolano a quelle a fogliame annuale, mettono la nota allegra delle nuove fogliette smeraldine, nate ai vertici dei rametti, presso i rami spogli di altre piante, e così pare che queste gettino le prime foglie. Le pecore escono dai chiusi e belando si avviano con gli agnelli delle figliate di autunno ai pascoli. L’acqua di una fonte, messa all’inizio del paese, splende come liquido diamante al sole che la bacia e, ricadendo nello scuro bacino, fa tutto uno scintillio multicolore contro una casetta dalle mura annerite dal tempo.

Gesù si siede su un muretto che limita la via da un lato e attende. I suoi gli stanno intorno. E anche gli abitanti del paese, mentre i pastori, obbligati dal gregge, per non dilungarsi troppo, in luogo di salire più in alto, si spargono ai due lati della via verso il piano.

Dalla via che da valle sale al Nebo per il momento non viene alcuno.

«Verrà poi?», interrogano gli apostoli.

«Verrà. E noi lo attenderemo. Non voglio deludere una speranza che si forma e distruggere una futura fede», risponde Gesù.

«Non state bene fra noi? Abbiamo dato il meglio che avevamo», dice un vecchione che si scalda al sole.

«Meglio che altrove, padre. E la vostra bontà avrà premio da Dio», gli risponde Gesù.

«Allora parlaci ancora. Qui vengono talora degli zelanti farisei e dei superbi scribi. Ma non hanno parole per noi. È giusto. Essi sono i separati per elevatezza da… tutto, e i sapienti. Noi… Ma non si deve allora conoscere nulla noi, perché la sorte ci ha fatto nascere qui?».

«Nella Casa del Padre mio non ci sono separazioni e differenze per quelli che giungono a credere in Lui e a praticare la sua Legge, ché è il codice della sua volontà che l’uomo viva da giusto per avere eterno premio nel suo Regno.

501.2

Udite. Un padre aveva molti figli. Taluni erano sempre vissuti in stretto contatto con lui; altri, per ragioni diverse, erano stati relativamente più lontani dal padre. Ma però, sapendo i desideri paterni, nonostante gli fossero lontani, potevano agire come se egli fosse presente. Altri ancora, perché ancor più lontani, e fin dal primo giorno della loro nascita allevati fra servi che parlavano altre lingue e avevano altri usi, si sforzavano a servire il padre per quel poco che, più per istinto che per sapere, conoscevano a lui gradito. Un giorno il padre, che non ignorava come, nonostante i suoi ordini, i suoi servi si fossero astenuti da far conoscere i pensieri del padre a questi lontani, perché nel loro orgoglio li riputavano inferiori, disamati sol perché non coabitanti col padre, volle radunare tutta la sua prole. E la chiamò a sé. Ebbene, credete voi che giudicasse per linea di umano diritto, dando il possesso dei beni soltanto a quelli che erano stati sempre nella sua casa, o quanto meno lontani non tanto da impedir loro di sapere i suoi ordini e desideri? Egli anzi seguì tutt’altro concetto e, osservando le azioni di quelli che erano stati giusti per amore del padre, conosciuto soltanto di nome, e lo avevano onorato con tutte le loro azioni, li chiamò a sé vicino dicendo: “Doppio merito il vostro di esser giusti, poiché lo foste per sola volontà vostra e senza aiuti. Venite e circondatemi. Ne avete ben diritto! I primi mi hanno sempre avuto e ogni loro azione era regolata dal mio consiglio e premiata dal mio sorriso. Voi avete dovuto agire solo per fede ed amore. Venite. Ché nella mia casa è pronto il vostro posto, è pronto da tempo, ed ai miei occhi non costituisce differenza l’esser sempre stati della casa o l’esser stati lontani; ma differenza hanno le azioni che, vicini o lontani da me, i miei figli hanno compiuto”.

Questa la parabola. E la sua spiegazione è questa: che scribi o farisei, viventi intorno al Tempio, possono non essere nel Giorno eterno nella Casa di Dio, e che molti, che sono tanto lontani da sapere soltanto succintamente le cose di Dio, potranno essere allora nel suo seno. Perché ciò che dà il Regno è la volontà dell’uomo tesa all’ubbidienza a Dio, e non il cumulo di pratiche e di scienza.

Fate dunque quanto vi ho spiegato ieri. Fatelo senza eccessivo timore che paralizza, fatelo senza calcolo di sfuggire con ciò al castigo. Fatelo perciò soltanto per amore a Dio, che vi ha creati per amarvi ed essere amato da voi. E avrete posto nella Casa paterna».

501.3

«Oh! parlaci ancora!».

«Che vi devo dire?».

«Ieri Tu dicevi che vi sono sacrifici più graditi a Dio di quello degli agnelli e degli arieti, e anche che vi sono lebbre più vergognose di quelle della carne. Non ho capito bene il tuo pensiero», dice un pastore e termina: «Prima che un agnello sia di un anno, e sia il più bello del gregge, senza macchia e difetto, sai quanti sacrifici occorre fare, e quante volte superare la tentazione di farne il montone del gregge o venderlo per tale? Ora, se per un anno si resiste ad ogni tentazione, e lo si cura e ci si affeziona ad esso, perla della mandria, sai quanto è grande il sacrificio di immolarlo senza utile e con dolore? Può esservi sacrificio più grande da offrire al Signore?».

«Uomo, in verità ti dico che il sacrificio non sta nella bestia immolata, ma nello sforzo che tu hai fatto di conservarla per immolarla. In verità vi dico che sta venendo il giorno in cui, come dice[1] la parola ispirata, Dio dirà: “Non ho bisogno del sacrificio degli agnelli e degli arieti”, ed esigerà un sacrificio unico e perfetto. E da quell’ora ogni sacrificio sarà spirituale. Ma già è detto da secoli quale sacrificio predilige il Signore. Davide esclama piangendo: “Se Tu avessi desiderato un sacrificio, te lo avrei offerto, ma a Te non piacciono gli olocausti. Il sacrificio a Dio è lo spirito compunto (e Io aggiungo: ubbidiente e amoroso, perché si può compiere anche sacrificio di lodi e di gaudio e d’amore, non solo di espiazione). Il sacrificio a Dio è lo spirito compunto; il cuore contrito ed umiliato Tu, o Dio, non lo disprezzi”. No. Non disprezza neppure il cuore che ha peccato e si è pentito, il Padre vostro. E allora, come accoglierà il sacrificio del cuore puro, giusto, che lo ama? Questo è il sacrificio più gradito. Il quotidiano sacrificio della volontà umana a quella divina, che vi si mostra nella Legge, nelle ispirazioni e negli avvenimenti giornalieri. E così non è la lebbra della carne la più vergognosa ed escludente dal cospetto degli uomini e dai luoghi di preghiera. Ma è la lebbra del peccato. È vero che essa passa molte volte ignorata agli uomini. Ma vivete per gli uomini o per il Signore? Tutto ha fine qui o prosegue nell’altra vita? Voi lo sapete. E allora siate santi per non essere lebbrosi agli occhi di Dio, che vedono i cuori degli uomini, e conservatevi mondi nello spirito per poter vivere in eterno».

«E se uno ha peccato forte?».

«Non imiti Caino, non imiti Adamo ed Eva. Ma corra ai piedi di Dio e con vero pentimento gli chieda pietà. Un malato, un ferito va al medico per guarire. Un peccatore vada a Dio per avere perdono. Io…».

501.4

«Tu qui, Maestro?», grida uno che sale per la via, tutto ammantellato e fra molti altri. Gesù si volta a guardarlo. «Non mi riconosci? Sono rabbi Sadoc. Ogni tanto ci incontriamo».

«Il mondo è sempre piccolo quando Dio vuol fare incontrare le persone. Ci incontreremo ancora, rabbi. Intanto, la pace sia con te».

L’altro non rende il saluto di pace, ma chiede: «Che fai qui?».

«Ciò che tu stai per fare, ho fatto. Non ti è sacro questo monte?».

«Lo hai detto. E ci vengo coi miei discepoli. Ma io sono uno scriba!».

«E Io sono un figlio della Legge. Venero dunque Mosè come tu lo veneri».

«Ciò è menzogna. Tu annulli la sua parola con la tua e pretendi alla tua ubbidienza, non più alla nostra».

«Alla vostra no. Essa è vostra. Ma non è necessaria…».

«Non è necessaria? Orrore!».

«No, non più che nelle tue vesti non sono necessari, a ripararti dalle arie autunnali, i fluenti e abbondanti zizit che ti ornano la veste. È la veste quella che ti protegge. Così, delle molte parole che vengono insegnate, Io accetto le necessarie e sante, quelle mosaiche, e non curo le altre».

«Samaritano! Non credi ai profeti!».

«I profeti voi neppure li osservate. Se li osservaste, non mi direste samaritano».

«Ma lascialo stare, Sadoc. Vuoi parlare con un demonio?», dice un altro pellegrino sopraggiungente con altre persone. E, volgendo lo sguardo duro sul gruppo intorno a Gesù, vede Giuda di Keriot e lo saluta beffardamente.

501.5

Forse succederebbe qualche incidente, perché i paesani vogliono difendere Gesù. Ma si fa largo urlando l’uomo di Petra, seguito da un servo. Sia lui che il servo hanno un bimbo fra le braccia. «Lasciatemi passare. Signore, mi sono fatto attendere troppo?».

«No, uomo. Vieni a Me».

La gente si apre per lasciarlo passare. Egli viene a Gesù e si inginocchia, deponendo per terra una fanciullina dal capo fasciato di lino. Il servo lo imita mettendo a terra un fanciullo dagli occhi opachi.

«I miei figli, Maestro Signore!», dice e nella breve frase trema tutto il dolore e la speranza di un padre.

«Hai avuto molta fede, uomo. E se ti avessi deluso? Se non mi avessi trovato? Se ti dicessi che non te li posso guarire?».

«Non ti crederei. E non crederei neppure all’evidenza di non vederti. Direi che ti sei nascosto per provare la mia fede e ti cercherei finché ti avessi trovato».

«E la carovana? Il tuo guadagno?».

«Queste cose? E che sono rispetto a Te, che puoi guarire i miei figli e darmi una fede sicura in Te?».

501.6

«Scopri il volto della bambina», ordina Gesù.

«Lo tengo coperto perché ella soffre molto della luce».

«Sarà un attimo di dolore soltanto», dice Gesù.

Ma la piccola si mette a piangere disperatamente e non vuole essere sfasciata.

«Fa così perché crede che Tu la tormenti col fuoco come i medici», spiega il padre lottando per levare le manine della bam­bina dalle fasce.

«Oh! non temere, fanciulla. Come ti chiami?».

La bimba piange e non risponde. Risponde il padre per lei: «Tamar, da dove è nata. E il maschio Fara».

«Non piangere, Tamar. Non ti faccio male. Senti le mie mani. Non hanno nulla fra le dita. Vieni in grembo a Me. Intanto guarirò tuo fratello, ed egli ti dirà ciò che ha provato. Vieni qui, fanciullo».

Il servo gli spinge presso i ginocchi il povero ciechino dagli occhi spenti dal tracoma. Gesù lo carezza sul capo e gli chiede: «Sai chi sono?».

«Gesù Nazareno, il Rabbi d’Israele, il Figlio di Dio».

«Vuoi credere in Me?».

«Sì».

Gesù gli pone la mano sugli occhi, coprendogli più di metà volto. Dice: «Voglio! E la luce delle pupille apra la via alla luce della Fede». Leva la mano.

Il bambino ha un grido portandosi le mani agli occhi e poi dice: «Padre! Io vedo!». Ma non corre al padre. Nella sua spontaneità di bimbo si attacca al collo di Gesù e lo bacia sulle guance e resta così, attaccato al suo collo, colla testolina rifugiata sulla spalla di Gesù a riabituare le pupille al sole.

La folla grida al miracolo, mentre il padre vorrebbe levare il fanciullo dal collo di Gesù.

«Lascialo. Non dà noia. Soltanto, o Fara, di’ a tua sorella ciò che ti ho fatto».

«Una carezza, Tamar. Pareva la mano della mamma. Oh! guarisci anche tu e giuocheremo ancora!».

501.7

La bambina, con ancora un poco di riluttanza, si fa mettere sui ginocchi di Gesù, che la vorrebbe guarire senza neppur toccarle le fasce. Ma scribi e compagni urlano: «È un trucco. La bambina ci vede. Una congiura per sorprendere la buona fede vostra, o abitanti di questo luogo».

«Mia figlia è malata. Io…».

«Lascia stare! Tu, Tamar, ora sei buona e lasci che Io ti levi le fasce».

La bambina, persuasa, lascia fare. Che vista quando l’ultimo lino cade! Due piaghe rosse, crostose, gonfie, sono al posto degli occhi, e lacrime e pus gocciano da esse. La gente ha un sussurro di raccapriccio e di pietà, mentre la bambina si porta le manine al viso per ripararsi dalla luce che la deve far soffrire orribilmente; sulle tempie rosseggiano recenti scottature.

Gesù le scansa le manine e sfiora leggermente quella rovina poggiandovi sopra la mano e dicendo: «Padre, che creasti la luce per gioia dei viventi e desti pupille persino al moscerino, rendi la luce a questa tua creatura, perché ti veda e in Te creda, e dalla luce della Terra entri, con la Fede, nella luce del tuo Regno».

Leva la mano… «Oh!», gridano tutti. Non ci sono più piaghe. Ma la piccola tiene ancora gli occhi chiusi.

«Aprili, Tamar. Non temere. La luce non ti farà male».

La bambina ubbidisce un poco timorosa e apre le palpebre su due vivaci occhietti neri.

«Padre mio! Ti vedo!», ed essa pure si abbandona sulla spalla di Gesù per abituarsi lentamente alla luce.

La folla è in un subbuglio di festa, mentre l’uomo di Petra si getta singhiozzando di gioia ai piedi di Gesù.

«La tua fede ha avuto il suo premio. Da ora innanzi la tua riconoscenza porti la tua fede nell’Uomo alla sfera più alta: a quella nel vero Dio. Alzati e andiamo».

E Gesù mette a terra la bambina, che sorride felice, e si stacca dal fanciullo alzandosi. Li carezza ancora e vorrebbe fendere il cerchio di gente che si affolla per vedere gli occhi risanati.

501.8

«Dovresti chiedere anche tu la guarigione per i tuoi occhi velati», dice un discepolo ad un vecchio, condotto a mano tanto ha gli occhi appannati.

«Io?! Io?! Non voglio la luce da un demonio. Anzi! A Te grido, o Dio eterno! Ascoltami. A me! A me le tenebre assolute! Ma che io non veda il volto del demonio, di quel demonio, di quel sacrilego, usurpatore, bestemmiatore, deicida! Calino le ombre sui miei occhi per sempre. Le tenebre, le tenebre per non vederlo mai, mai, mai!». Sembra un demonio lui! Nel suo parossismo si percuote le occhiaie come volesse far scoppiare gli occhi.

«Non temere. Non mi vedrai. Le Tenebre non vogliono la Luce, e la Luce non si impone a chi la respinge. Io vado, o vecchio. Non mi vedrai più sulla Terra. Ma mi vedrai ugualmente, altrove».

E Gesù, con un accasciamento che gli aumenta l’andatura propria dei molto alti, lievemente pendente in avanti, si avvia per la discesa. È tanto accasciato che pare già il Condannato che scende il Moria col carico della Croce… E le urla dei nemici, aizzati dal vecchio furente, molto assomigliano agli urli della folla di Gerusalemme nel venerdì santo.

L’uomo di Petra, mortificato, con la bambina che gli piange spaurita fra le braccia, mormora: «Per me, Signore! Per causa mia! Tu tanto bene a me! E io a Te! Ho messo nella tenda sul cammello delle cose per Te. Ma che sono rispetto agli insulti che ti ho procurato? Mi vergogno di esserti venuto vicino…».

«No, uomo. Quello è il mio pane amaro di ogni giorno. E tu sei il miele che lo temperi. Il pane è sempre più del miele. Ma basta una goccia di miele a far dolce molto pane».

«Tu sei buono… Ma dimmi almeno: che devo fare per medicare queste ferite?».

«Serba la fede in Me. Per ora, come e per quanto puoi. Fra non molto… Sì. I miei discepoli verranno sino a Petra e oltre. Allora segui la loro dottrina, perché Io parlerò in loro. E per il momento parla a quei di Petra di ciò che ti ho fatto, onde, quando questi che mi circondano e altri verranno in mio Nome, non sia sconosciuto ad essi questo mio Nome».

501.9

Ai piedi della discesa, sulla via romana, sono fermi tre cammelli. Uno con la sola sella, gli altri col baldacchino. Li sorveglia un servo.

L’uomo va ad una tenda e ne prende degli involti: «Ecco», dice offrendoli a Gesù. «Ti saranno utili. Non mi ringraziare. Io solo devo benedire Te per quanto mi hai dato. Se puoi farlo su degli incirconcisi, benedici me ed i miei figli, o Signore!», e si inginocchia coi bambini. I servi lo imitano.

Gesù stende le mani pregando sottovoce con gli occhi fissi al cielo. «Va’. Sii giusto e troverai Dio sulla tua via e lo seguirai senza più perderlo. Addio, Tamar! Addio, Fara!». Li carezza prima che salgano coi servi uno per cammello.

Le bestie si alzano al crrr crrr dei cammellieri e si volgono prendendo il trotto per la via verso sud. Due manine brune si sporgono dalle tende e due vocine dicono: «Addio, Signore Gesù! Addio, padre!».

L’uomo sta per montare a sua volta. Si china a terra e bacia la veste di Gesù, poi monta in sella e parte verso il nord.

«Ed ora andiamo», dice Gesù avviandosi a sua volta verso nord.

«Come? Non vai più dove volevi?», chiedono.

«No. Non possiamo più andare!… Le voci del mondo avevano ragione!… E questo perché il mondo è astuto e sa le opere del demonio… Andremo a Gerico…».

Come è triste Gesù!… Tutti lo seguono, carichi dei fagotti dati dall’uomo, accasciati e senza parola…


Notes

  1. Conformément à la parole inspirée : Is 1, 11 ; Amos 5, 22 ; s’exclame : Ps 51, 18-19.

Note

  1. dice, in: Isaia 1, 11; Amos 5, 22; esclama, in: Salmo 51, 18-19.