Gli Scritti di Maria Valtorta

60. Guérison de la belle-mère de Simon-Pierre.

60. Guarigione della suocera di Simon Pietro.

60.1

Pierre parle à Jésus. Il dit :

« Maître, je voudrais te prier de venir dans ma maison. Je n’ai pas osé te le dire au dernier sabbat, mais… je voudrais que tu viennes.

– A Bethsaïde ?

– Non, ici… dans la maison de ma femme, sa maison natale, je veux dire.

– Pourquoi ce désir, Pierre ?

– Euh… pour plusieurs raisons… et puis, aujourd’hui, on m’a appris que ma belle-mère est malade. Si tu voulais la guérir, peut-être que…

– Achève, Simon.

– Je voulais dire… Si tu venais auprès d’elle, elle finirait… oui, en somme, tu sais, autre chose est d’entendre parler de quelqu’un et autre chose de le voir et de l’entendre, et si ce quelqu’un, ensuite, la guérit, alors…

– Alors l’animosité tombe, tu veux dire.

– Non, pas l’animosité. Mais, tu sais… le village est divisé entre plusieurs opinions, et elle… ne sait à qui donner raison. Viens, Jésus.

– Je viens, allons-y. Avertis ceux qui attendent que je parlerai ce soir chez toi. »

60.2

Ils se dirigent vers une maison basse, plus basse encore que celle de Pierre à Bethsaïde, et encore plus proche du lac. Elle en est séparée par une bande de grève, et je crois que pendant les tempêtes les vagues viennent mourir contre le mur de la maison qui, si elle est basse, est en revanche très large comme pour loger beaucoup de monde.

Dans le jardin qui s’étend devant la maison, du côté du lac, il n’y a qu’une vieille vigne noueuse qui couvre une tonnelle rus­tique et un vieux figuier que les vents venant du lac ont complètement incliné vers la maison. Le feuillage ébouriffé de l’arbuste frôle les murs et bat contre le châssis des fenêtres, fermées pour s’abriter du soleil ardent qui frappe la petite maison. Il n’y a que ce figuier, cette vigne et un puits au muret bas et verdâtre.

« Entre, Maître. »

Des femmes sont occupées dans la cuisine, qui à réparer les filets, qui à préparer le repas… Elles saluent Pierre, puis s’inclinent, toutes confuses, devant Jésus. En même temps, elles le dévisagent avec curiosité.

« La paix soit à cette maison. Comment va la malade ?

– Parle, toi qui es sa belle-fille la plus âgée, disent trois femmes à l’une d’elles qui est en train de s’essuyer les mains sur un pan de son vêtement.

– Elle a une forte fièvre, une très forte fièvre. Nous l’avons montrée au médecin, mais il dit qu’elle est trop vieille pour guérir et que quand ce mal passe des os au cœur et donne de la fièvre, surtout à cet âge-là, on meurt. Elle ne mange plus… J’essaie de lui faire des repas appétissants, même maintenant, tu vois, Simon ? Je lui préparais cette soupe qui lui plaisait tant. J’ai choisi les meilleurs poissons parmi ceux de tes beaux-frères, mais je ne crois pas qu’elle pourra la manger. Et puis… elle est tellement agitée. Elle se lamente, elle crie, elle pleure, elle ronchonne…

– Prenez patience, comme si elle était votre mère, et vous en aurez le mérite auprès de Dieu.

60.3

Conduisez-moi auprès d’elle.

– Rabbi… Rabbi… je ne sais si elle voudra te voir. Elle ne veut voir personne. Je n’ose pas lui dire : “ Je vais t’amener le Rabbi. ” »

Jésus sourit sans perdre son calme. Il se tourne vers Pierre : « C’est à toi d’agir, Simon. Tu es un homme et le plus âgé des gendres, m’as-tu dit. Va. »

Pierre fait une grimace significative et obéit. Il traverse la cuisine, entre dans une pièce et, à travers la porte fermée derrière lui, je l’entends parler avec une femme. Il sort la tête et une main et dit :

« Viens, Maître, fais vite » et il ajoute plus bas, à peine intelligiblement : « Avant qu’elle ne change d’idée. »

Jésus traverse rapidement la cuisine et ouvre toute grande la porte. Debout sur le seuil, il dit sa douce et solennelle salutation :

« Que la paix soit avec toi. »

Il entre, bien qu’on n’ait pas répondu, et se dirige vers une couche basse sur laquelle est étendue une petite femme, toute grise, amaigrie, essoufflée par la forte fièvre qui rougit son visage enflammé.

Jésus se penche sur le lit, sourit à la petite vieille :

« Tu as mal ?

– Je meurs !

– Non, tu ne vas pas mourir. Peux-tu croire que je peux te guérir ?

– Et pourquoi le ferais-tu ? Tu ne me connais pas.

– Grâce à Simon, qui m’en a prié… et aussi pour toi, pour donner à ton âme le temps de voir et d’aimer la Lumière.

– Simon ? Il ferait mieux de… Comment donc Simon a-t-il pensé à moi ?

– C’est qu’il est meilleur que tu ne le crois. Je le connais, et je sais. Je le connais et je suis heureux de l’exaucer.

– Tu me guéris, alors ? Je ne mourrai plus ?

– Non, femme, pour l’instant tu ne mourras pas. Peux-tu croire en moi ?

– Je crois, je crois. Il me suffit de ne pas mourir ! »

60.4

Jésus sourit encore. Il la prend par la main. La main ru­gueuse, aux veines gonflées disparaît dans la main juvénile de Jésus, qui se redresse et prend l’attitude qu’il a habituellement pour accomplir un miracle. Il crie :

« Sois guérie ! Je le veux ! Lève-toi ! »

Et il lâche la main de la femme. Elle retombe sans que la petite vieille se plaigne, alors qu’auparavant, quand Jésus la lui avait prise, bien que ce fût avec une grande délicatesse, le mouvement avait arraché une plainte à la malade.

Un bref temps de silence. Puis la femme s’écrie à haute voix :

« Oh ! Dieu de nos pères ! Mais je n’ai plus rien ! Mais je suis guérie ! Venez, venez ! »

Les belles-filles accourent.

« Regardez donc, dit la femme, je bouge et ne sens plus de douleur ! Et je n’ai plus de fièvre ! Regardez comme je suis fraîche ! Mon cœur ne me donne plus l’impression d’être le marteau du forgeron. Ah ! Je ne meurs plus ! »

Pas un seul mot pour le Seigneur.

Mais Jésus ne se formalise pas. Il dit à la plus âgée des belles-filles :

« Habillez-la pour qu’elle se lève. Elle le peut. »

Et il s’écarte pour sortir.

Confus, Simon se tourne vers sa belle-mère :

« Le Maître t’a guérie. Tu ne lui dis rien ?

– Bien sûr que si ! Je n’y pensais pas. Merci, que puis-je faire pour te remercier ?

– Etre bonne, très bonne, car l’Eternel a été bon avec toi. Et, si cela ne t’ennuie pas, permets-moi de me reposer aujourd’hui chez toi. J’ai parcouru pendant la semaine tous les environs et je suis arrivé à l’aube, ce matin. Je suis fatigué.

– Certainement, certainement ! Reste donc si cela t’arrange. »

Mais il y a peu d’enthousiasme dans ses mots.

60.5

Jésus va s’asseoir dans le jardin en compagnie de Pierre, André, Jacques et Jean.

« Maître !…

– Mon Pierre ?

– Je suis confus. »

Jésus fait un geste, comme pour dire : « Laisse donc ! » Puis il dit :

« Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’on ne me remercie pas tout de suite. Mais je ne cherche pas la reconnaissance. Il me suffit de donner aux âmes le moyen de se sauver. Je fais mon devoir. A elles de faire le leur.

– Ah ! Y en a-t-il eu d’autres comme celle-là ? Où ?

– Simon, tu es bien curieux ! Mais je veux te contenter, bien que je n’aime pas les curiosités inutiles. C’était à Nazareth. Tu te rappelles la maman de Sarah ? Elle était très malade quand nous sommes arrivés à Nazareth et on nous a dit que la petite fille pleurait. Pour ne pas faire d’elle, qui est bonne et douce, une orpheline et plus tard la fille d’un second mariage, je suis allé trouver la femme… Je voulais la guérir… mais je n’avais pas encore posé le pied sur le seuil que son mari et un frère me chassèrent en disant : “ Va-t’en, va-t’en ! Nous ne voulons pas d’ennuis avec la synagogue. ” Pour eux, pour trop de gens, je suis déjà un rebelle… Je l’ai guérie tout de même… à cause de ses enfants. Et j’ai dit à Sarah, qui était dans le jardin, en la caressant : “ Je guéris ta mère. Rentre à la maison. Ne pleure plus. ” A l’instant même la femme fut guérie et la petite fille lui a tout raconté, ainsi qu’à son père et à son oncle… Mais on l’a punie pour m’avoir parlé. Je le sais, car l’enfant a couru derrière moi pendant que je quittais le village… Mais peu importe.

– Moi, je l’aurais fait redevenir malade !

– Pierre ! » Jésus est sévère. « C’est cela que je vous ai enseigné, à toi et aux autres ? Qu’as-tu entendu sur mes lèvres, la première fois que je t’ai parlé ? Quelle condition première ai-je toujours demandée pour être mes vrais disciples ?

– C’est vrai, Maître. Je suis vraiment bête. Pardonne-moi. Mais… je ne peux supporter qu’on ne t’aime pas !

– Ah ! Pierre, tu verras bien d’autres animosités ! Tu auras tant de surprises, Pierre ! Des personnes que les gens soi-disant “ saints ” méprisent comme des publicains et qui seront au contraire un exemple pour le monde, un exemple que ne suivront pas ceux qui les dédaignent. Des païens qui compteront parmi les plus grands fidèles, des prostituées qui deviendront pures à force de volonté et de pénitence, des pécheurs qui se corrigeront…

– Ecoute : qu’un pécheur se convertisse… passe encore. Mais une prostituée et un publicain !…

– Tu ne le crois pas ?

– Moi, non.

– Tu es dans l’erreur, Simon.

60.6

Mais voici ta belle-mère qui vient vers nous.

– Maître… je te prie de t’asseoir à ma table.

– Merci, femme. Que Dieu t’en récompense ! »

Ils entrent dans la cuisine et s’asseyent. La vieille femme sert les hommes en leur distribuant généreusement une soupe de poisson et du poisson grillé.

« Je n’ai rien d’autre » s’excuse-t-elle.

Et, pour ne pas perdre l’habitude, elle dit à Pierre :

« Ils n’en font que trop, tes beaux-frères, car ils sont restés seuls, depuis que tu es allé à Bethsaïde ! Si au moins cela avait servi à enrichir ma fille… Mais je me rends compte que bien souvent tu es absent et que tu ne pêches pas.

– J’ai suivi le Maître. Je suis allé avec lui à Jérusalem et, le sabbat, je reste avec lui. Je ne perds pas mon temps à faire la fête.

– Mais tu ne gagnes rien. Tu ferais mieux, puisque tu veux faire le domestique du prophète, de t’établir ici de nouveau. Au moins, pendant que tu fais le saint, ma pauvre fille aurait des parents pour la nourrir.

– Tu n’as pas honte de parler ainsi devant celui qui t’a guérie ?

– Mais ce n’est pas lui que je critique. Lui, il fait son métier. Je te critique toi, qui fais le fainéant, car tu ne seras jamais prophète ni prêtre. Tu es un ignorant et un pécheur, un bon à rien.

– Heureusement qu’il est là, sinon…

– Simon, ta belle-mère t’a donné un excellent conseil. Tu peux aller à la pêche depuis ici. Tu pêchais même à Capharnaüm auparavant, il me semble. Tu peux y revenir maintenant.

– Et habiter de nouveau ici? Mais, Maître tu ne…

– Sois bon, mon Pierre. Si tu es ici, tu seras sur le lac ou avec moi. Par conséquent, qu’est-ce que cela peut te faire d’habiter dans cette maison ? »

Jésus a posé la main sur l’épaule de Pierre et on dirait que le calme de Jésus passe dans le bouillant apôtre.

« Tu as raison. Tu as toujours raison. Je le ferai. Mais… et eux ? »

Il désigne Jacques et Jean, ses associés.

« Ne peuvent-ils pas venir, eux aussi ?

– Oh ! Notre père et notre mère surtout seront toujours plus heureux de nous savoir avec toi qu’avec eux. Ils ne s’y opposeront pas.

– Peut-être aussi que Zébédée viendra, dit Pierre.

– C’est plus que probable, et d’autres avec lui. Nous viendrons, Maître, nous viendrons sans faute.

60.7

– Jésus de Nazareth est ici ? demande un petit enfant qui se présente à la porte.

– Il est ici, entre. »

L’enfant s’avance et je reconnais l’un de ceux que j’ai vus dans les premières visions de Capharnaüm. C’est justement celui qui, après être dégringolé aux pieds de Jésus, a promis d’être bon… pour manger le miel du paradis.

« Mon petit ami, avance » lui dit Jésus.

Le garçonnet, un peu intimidé par tant de gens qui le re­gardent, se rassure et court vers Jésus, qui l’embrasse, le prend sur ses genoux et lui donne une bouchée de son poisson sur un morceau de pain.

« Voilà, Jésus, c’est pour toi. Aujourd’hui encore, cette personne m’a dit : “ C’est le sabbat. Porte cela au rabbi de Nazareth et dis à ton ami de prier pour moi. ” Il sait que tu es mon ami !… »

L’enfant rit, tout heureux, et mange son pain et son poisson.

« Bravo, petit Jacques ! Tu diras à cette personne que mes prières montent vers le Père pour lui.

– C’est pour les pauvres ? demande Pierre.

– Oui.

– C’est toujours l’offrande habituelle ? Regardons. »

Jésus lui passe la bourse. Pierre la vide et compte.

« Toujours la même forte somme ! Mais qui est cette personne ? Dis, petit, qui est-ce ?

– Je ne dois pas le dire, et je ne le dirai pas.

– Quelle forte tête ! Allons, sois gentil, je te donnerai des fruits.

– Je ne le dirai pas, que tu m’insultes ou que tu me caresses !

– Mais voyez quelle langue !

– Jacques a raison, Pierre, il tient la parole donnée. Laisse-le tranquille.

– Toi, Maître, tu sais qui est cette personne ? »

Jésus ne répond pas. Il s’occupe de l’enfant auquel il donne un autre morceau de poisson grillé bien débarrassé de ses arêtes ; mais Pierre insiste, et Jésus doit lui répondre.

« Moi, je sais tout, Simon.

– Et nous, nous ne pouvons pas savoir ?

– Tu ne guériras jamais de ton défaut ? »

Jésus lui fait ce reproche en souriant. Et il ajoute :

« Tu le sauras bientôt. Le mal voudrait rester caché et ne peut toujours y réussir, mais le bien, même si on veut le garder secret pour qu’il soit méritoire, est découvert un jour ou l’autre, pour la gloire de Dieu dont la nature resplendit en l’un de ses enfants. La nature de Dieu, c’est l’amour. Ce petit l’a compris, car il aime son prochain. Va, Jacques. Porte à cette personne ma bénédiction. »

La vision s’achève.

60.1

Pietro parla a Gesù. Dice: «Maestro, io ti vorrei pregare di venire nella mia casa. Non ho osato dirlo lo scorso sabato. Ma… vorrei che Tu venissi».

«A Betsaida?».

«No, qui… in casa di mia moglie, la casa natìa, voglio dire».

«Perché questo desiderio, Pietro?».

«Eh!… per molte ragioni… e poi, oggi mi è stato detto che mia suocera è malata. Se Tu volessi guarirla, forse ti…».

«Finisci, Simone».

«Volevo dire… se Tu la avvicinassi, lei finirebbe… sì, insomma, sai, altro è sentir parlare di uno e altro è vederlo e udirlo, e se quest’uno, poi, guarisce, allora…».

«Allora anche l’astio cade, vuoi dire».

«No, astio no. Ma sai… il paese è diviso in molti pareri, e lei… non sa a chi dare retta. Vieni, Gesù».

«Vengo. Andiamo. Avvertirete quelli che attendono che parlerò loro dalla tua casa».

60.2

Vanno sino ad una casa bassa, più bassa ancora di quella di Pietro a Betsaida, e ancor più prossima al lago. È separata da questo da una striscia del greto e credo che nelle burrasche le onde vengano a morire contro le mura della casa, che, se è bassa, è in compenso molto larga, come fosse abitata da più persone.

Nell’orto, che si apre sul davanti della casa, verso il lago, non vi è che una vite vecchia e nodosa, stesa su una rustica pergola, e un vecchio fico che i venti del lago hanno tutto piegato verso la casa. La chioma spettinata della pianta sfiora i muri di essa e bussa contro le impannate delle finestrelle, chiuse a riparo del vivo sole che batte sulla casetta. Non c’è che questo fico e questa vite, e un pozzo basso e dal muretto verdastro.

«Entra, Maestro».

Delle donne sono nella cucina, intente chi a rattoppare le reti e chi a preparare il cibo. Salutano Pietro e poi si inchinano confuse davanti a Gesù e lo sbirciano, intanto, con curiosità.

«La pace sia a questa casa. Come sta la malata?».

«Parla, tu che sei la nuora più vecchia», dicono tre donne ad una che si sta asciugando le mani nel lembo della veste.

«La febbre è forte, molto forte. L’abbiamo mostrata al medico, ma dice che è vecchia per guarire e che, quando quel male dalle ossa va al cuore e dà febbre, specie a quell’età, si muore. Non mangia più… Io cerco di farle cibi buoni, anche ora, vedi, Simone? Le preparavo quella zuppa che le piaceva tanto. Ho scelto il pesce migliore, preso dai cognati. Ma non credo possa mangiarla. E poi… è così inquieta! Si lamenta, urla, piange, impreca…».

«Abbiate pazienza come vi fosse madre e ne avrete merito da Dio.

60.3

Conducetemi da lei».

«Rabbi… Rabbi… io non so se ti vorrà vedere. Non vuole vedere nessuno. Io non oso dirle: “Ora ti conduco il Rabbi”».

Gesù sorride senza perdere la calma. Si volge a Pietro: «Tocca a te, Simone. Sei uomo e il più vecchio dei generi, mi hai detto. Va’».

Pietro fa una smorfia significativa e ubbidisce. Traversa la cucina, entra in una stanza e, attraverso la porta, chiusa dietro lui, lo sento confabulare con una donna. Mette fuori il capo e una mano, e dice: «Vieni, Maestro. Fa’ presto». E aggiunge più piano, appena intelligibilmente: «Prima che cambi idea».

Gesù traversa lesto la cucina e spalanca la porta. Ritto sulla soglia, dice il suo dolce e solenne saluto: «La pace sia con te». Entra, nonostante non gli si sia risposto. Va presso ad un giaciglio basso su cui è stesa una donnetta tutta grigia, scarna, affannante per la forte febbre che le fa rosso il viso consumato.

Gesù si china sul lettuccio, sorride alla vecchietta: «Hai male?».

«Muoio!».

«No. Non muori. Puoi credere che Io ti posso guarire?».

«E perché lo faresti? Non mi conosci».

«Per Simone, che me ne ha pregato, … e anche per te, per dare tempo alla tua anima di vedere e amare la Luce».

«Simone? Farebbe meglio a… Come mai Simone ha pensato a me?».

«Perché è migliore di quanto tu credi. Io lo conosco e so. Lo conosco e sono lieto di esaudirlo».

«Mi guariresti, allora? Non morirò più?».

«No, donna. Per ora non morrai. Puoi credere in Me?».

«Credo, credo. Mi basta non morire!».

60.4

Gesù sorride ancora. La prende per mano. La mano rugosa e dalle vene gonfie sparisce nella mano giovanile di Gesù, che si raddrizza e prende il suo aspetto di quando fa miracolo e grida: «Sii guarita! Lo voglio! Alzati!» e le lascia andare la mano. Che ricade senza che la vecchia si lamenti, mentre prima, nonostante Gesù gliel’avesse presa con molta delicatezza, l’averla mossa era costato un lamento all’inferma.

Un breve tempo di silenzio. Poi la vecchia esclama forte: «Oh! Dio dei padri! Ma io non ho più nulla! Ma sono guarita! Venite! Venite!». Accorrono le nuore. «Ma guardate!», dice la vecchia. «Mi muovo e non sento più dolore! E non ho più febbre! Sentite come sono fresca. E il cuore non sembra più il martello del fabbro. Ah! non muoio più!». Non una parola per il Signore!

Ma Gesù non se la prende. Dice alla più anziana delle nuore: «Vestitela, che si alzi. Lo può fare». E si avvia per uscire.

Simone, mortificato, si volge alla suocera: «Il Maestro ti ha guarita. Non gli dici nulla?».

«Certo! Non ci pensavo. Grazie. Che posso fare per dirti grazie?».

«Esser buona, molto buona. Perché l’Eterno fu buono con te. E, se troppo non ti rincresce, lasciami riposare oggi nella tua casa. Ho percorso nella settimana tutti i paesi vicini e sono giunto all’alba di questa mattina. Sono stanco».

«Certo! Certo! Resta pure, se ti piace così». Ma non c’è molto entusiasmo nel dirlo.

60.5

Gesù, con Pietro, Andrea, Giacomo e Giovanni, va a sedersi nell’orto.

«Maestro!…».

«Pietro mio?».

«Io sono mortificato».

Gesù fa un gesto come dicesse: «Lascia perdere». Poi dice: «Non è la prima e non sarà l’ultima che non sento riconoscenza immediata. Ma non chiedo riconoscenza. Mi basta dar modo alle anime di salvarsi. Io faccio il mio dovere. A loro fare il loro».

«Ah! ve ne sono stati altri così? Dove?».

«Simone curioso! Ma ti voglio accontentare, nonostante non ami le inutili curiosità. A Nazaret. Ricordi la mamma di Sara? Era molto malata quando giungemmo a Nazaret e ci dissero che la bambina piangeva. Per non fare di essa, che è buona e mite, un’orfana e domani una figliastra, sono andato a trovare la donna… volevo guarirla… Ma non avevo ancora posto piede nella casa che il marito di lei e un fratello mi cacciarono dicendo: “Via, via! Non vogliamo noie con la sinagoga”. Per loro, per troppi sono già un ribelle… L’ho guarita lo stesso… per i suoi bambini. E a Sara, che era nell’orto, ho detto accarezzandola: “Guarisco tua madre. Va’ a casa. Non piangere più”. E la donna è guarita nello stesso momento e la bambina glielo ha detto, e anche al padre e allo zio… E fu castigata per aver parlato con Me. Lo so, perché la bambina m’è corsa dietro mentre lasciavo il paese… Ma non importa».

«Io la facevo tornare malata».

«Pietro!». Gesù è severo. «È questo che Io insegno a te e agli altri? Cosa hai sentito sulle mie labbra dalla prima volta che mi hai udito? Di che ho sempre parlato come condizione prima per esser veri miei discepoli?».

«È vero, Maestro. Sono una vera bestia. Perdonami. Ma… non posso sopportare che non ti amino!».

«Oh! Pietro! Vedrai ben altro disamore! Tante sorprese avrai, Pietro! Persone che il mondo cosiddetto “santo” sprezza come pubblicani e che invece saranno al mondo di esempio, e esempio non seguito da coloro che li disprezzano. Pagani che saranno fra i miei più grandi fedeli. Meretrici che tornano pure, per volontà e penitenza. Peccatori che si emendano…».

«Senti, che si emendi un peccatore… può essere ancora. Ma una meretrice e un pubblicano!…».

«Tu non lo credi?».

«Io no».

«Sei in errore, Simone.

60.6

Ma ecco tua suocera che viene a noi».

«Maestro… io ti prego di sedere alla mia tavola».

«Grazie, donna. Dio te ne compensi».

Entrano nella cucina e si siedono a tavola, e la vecchia ser-ve gli uomini, con larga distribuzione di pesce in zuppa e arrostito. «Non ho altro che questo», si scusa. E, per non perderci l’abitudine, dice a Pietro: «Fin troppo fanno i tuoi cognati, soli come sono rimasti da quando tu sei andato a Betsaida! E almeno fosse servito a far più ricca mia figlia… Ma sento che ben sovente tu sei assente e non peschi».

«Seguo il Maestro. Sono stato con Lui a Gerusalemme e il sabato sto con Lui. Non perdo il tempo in gozzoviglie».

«Ma non guadagni, però. Faresti meglio, già che vuoi fare il servo del Profeta, di trasferirti qui di nuovo. Almeno, quella povera creatura di mia figlia, mentre tu fai il santo, avrà i parenti che la sfamano».

«Ma non ti vergogni di parlare così davanti a Lui che ti ha guarita?».

«Io non critico Lui. Lui fa il suo mestiere. Critico te, che fai il fannullone. Tanto, tu non sarai mai un profeta né un sacerdote. Sei un ignorante e un peccatore, un buono a nulla».

«Hai ragione che c’è Lui, se no…».

«Simone, tua suocera ti ha dato un ottimo consiglio. Puoi pescare anche da qua. Pescavi anche prima a Cafarnao, a quel che sento. Puoi tornarci anche ora».

«E abitare qui di nuovo? Ma Maestro, Tu non…».

«Buono, Pietro mio. Se tu sarai qui, sarai sul lago o con Me. Perciò, che ti è essere o non essere in questa casa?». Gesù ha messo la mano sulla spalla di Pietro e pare che la calma di Gesù passi nel bollente apostolo.

«Hai ragione. Hai sempre ragione. Lo farò. Ma… e questi?» e accenna Giovanni e Giacomo, suoi soci.

«Non possono venire loro pure?».

«Oh! il padre nostro, e la madre soprattutto, saranno sempre più felici di saperci con Te che con loro. Non faranno ostacolo».

«Forse anche Zebedeo verrà», dice Pietro.

«È più che probabile. E con lui altri. Verremo, Maestro, senza fallo verremo».

60.7

«È qui Gesù di Nazaret?», chiede un bambinello che si affaccia all’uscio.

«È qui. Entra».

Viene avanti un bambino, che riconosco per uno di quelli delle prime visioni di Cafarnao, e precisamente per quello che, ruzzolato fra i piedi di Gesù, ha promesso d’esser buono… per mangiare il miele del Paradiso.

«Piccolo amico, vieni avanti», dice Gesù.

Il bambino, un poco intimorito da tanta gente che lo guarda, si rinfranca e corre da Gesù, che lo abbraccia e se lo pone sulle ginocchia e gli dà un pezzetto del suo pesce su una fettina di pane.

«Ecco, Gesù. Questo è per Te. Anche oggi quella persona mi ha detto: “È sabato. Porta questo al Rabbi di Nazaret e di’ al tuo amico che preghi per me”. Lo sa che sei il mio amico!…». Il bambino ride felice e mangia il suo pane e pesce.

«Bravo, piccolo Giacomo! Dirai a quella persona che le mie preghiere salgono al Padre per lui».

«È per i poveri?», chiede Pietro.

«Sì».

«È sempre la solita offerta? Guardiamo».

Gesù consegna la borsa. Pietro rovescia le monete e conta. «Sempre la stessa forte somma! Ma chi è questa persona? Di’, bambino! Chi è?».

«Io non lo devo dire e non lo dirò».

«Che prepotente! Su, sii buono e ti darò delle frutta».

«Io non lo dirò né se mi insulti, né se mi carezzi».

«Ma sentite che lingua!».

«Giacomo ha ragione, Pietro. Mantiene la parola data; lascialo in pace».

«Tu, Maestro, sai chi è questa persona?».

Gesù non risponde. Si occupa del bambino, a cui dà un altro pezzetto di pesce arrostito, ben mondato dalle spine. Ma Pietro insiste e Gesù deve rispondere. «Io so tutto, Simone».

«E noi non lo possiamo sapere?».

«E tu non guarirai mai dal tuo difetto?». Gesù rimprovera ma sorride. E aggiunge: «Presto lo saprai. Perché, se il male occulto vorrebbe essere, e non sempre può rimanere tale, il bene, anche se occulto vuol essere per esser meritorio, viene un giorno scoperto per gloria di Dio, la cui natura risplende in un suo figlio. La natura di Dio: l’amore. E costui l’ha compreso, perché ama il suo prossimo. Va’, Giacomo. Porta a quella persona la mia benedizione».

La visione cessa così.