Gli Scritti di Maria Valtorta

635. Leçons sur les sacrements,

635. Lezione sui Sacramenti e predizioni sulla Chiesa.

635.1

Ils se trouvent sur une autre montagne, encore plus boisée, non loin de Nazareth, à laquelle mène une route qui suit la base de la montagne.

Jésus les fait asseoir en cercle. Les plus proches sont les apôtres, et derrière eux les disciples (ceux des soixante-douze qui ne sont pas partis ici ou là), ainsi que Zacharie et Joseph. Marziam est à ses pieds en une position de faveur.

Jésus parle dès qu’ils sont assis et tranquilles, tous attentifs à ses paroles.

Il dit :

« J’ai besoin de toute votre attention, car je vais vous dire des choses de la plus grande importance. Vous ne les comprendrez pas encore toutes, ni très bien, mais Celui qui viendra après moi vous en donnera l’intelligence. Ecoutez-moi donc.

635.2

Personne n’est, plus que vous, convaincu que, sans l’aide de Dieu, l’homme pèche facilement à cause de sa constitution très faible, émoussée par le péché. Je serais donc un Rédempteur imprudent si, après avoir tant fait pour vous racheter, je ne vous donnais pas aussi les moyens de garder les fruits de mon sacrifice.

Vous savez que la facilité à pécher vient de la faute originelle qui, en privant les hommes de la grâce, les dépouille de leur force : l’union avec la grâce.

Vous avez dit : “ Mais tu nous as rendu la grâce. ” Non. Elle a été rendue aux justes jusqu’à ma mort[1]. Pour la rendre à ceux qui viendront, un moyen est nécessaire. Un moyen qui ne sera pas seulement une figure rituelle, mais qui imprimera vraiment en celui qui le reçoit le caractère réel d’enfant de Dieu, tels qu’étaient Adam et Eve, dont l’âme vivifiée par la grâce possédait des dons élevés accordés par Dieu à sa créature bien-aimée.

Vous savez ce que l’homme possédait et ce qu’il a perdu. Désormais, grâce à mon sacrifice, les portes de la grâce sont de nouveau ouvertes, et elle peut descendre chez tous ceux qui la demandent par amour pour moi. C’est pourquoi les hommes auront le caractère d’enfants de Dieu par les mérites du Premier-né entre les hommes, de celui qui vous parle, votre Rédempteur, votre Grand-prêtre éternel, votre Frère dans le Père, votre Maître. Ce sera par Jésus-Christ et grâce à Jésus-Christ que les hommes présents et à venir pourront posséder le Ciel et jouir de Dieu, la fin dernière de l’homme.

Jusqu’alors, les hommes les plus justes, bien que circoncis comme fils du peuple élu, ne pouvaient atteindre ce but. Leurs vertus étaient prises en considération par Dieu, leurs places préparées au Ciel. Mais le Ciel leur était fermé et la jouissance de Dieu refusée, parce que sur leur âme, ce parterre béni fleuri de toutes les vertus, pesait aussi l’arbre maudit de la faute originelle, et aucune action, si sainte qu’elle fût, ne pouvait le détruire. Or on ne peut entrer au Ciel avec les racines et le feuillage d’un arbre aussi maléfique.

Le jour de la Parascève, l’attente des patriarches, des prophètes et de tous les justes d’Israël fut comblée par la joie de l’accomplissement de la Rédemption. Les âmes, plus blanches que la neige de montagne grâce à leurs vertus, perdirent aussi l’unique tache qui les excluait du Ciel.

Mais le monde continue. Des générations se lèvent et se lèveront. Des peuples en multitude viendront au Christ. Le Christ peut-il mourir à chaque nouvelle génération pour la sauver, ou pour tout peuple qui vient à lui ? Non. Le Christ est mort une seule fois et il ne mourra jamais plus, éternellement. Alors ces générations, ces peuples, doivent-ils devenir sages grâce à ma Parole mais ne pas posséder le Ciel ni jouir de Dieu parce qu’ils seraient lésés par la faute originelle ? Non. Ce ne serait pas juste, ni pour eux, car leur amour pour moi serait vain, ni pour moi, qui serais mort pour un trop petit nombre.

Alors comment concilier tout cela ? Quel nouveau miracle fera le Christ, qui en a déjà tant fait, avant de quitter le monde pour le Ciel, après avoir aimé les hommes jusqu’à vouloir mourir pour eux ?

635.3

Il en a déjà fait un en vous laissant son corps et son sang comme nourriture fortifiante et sanctifiante, et pour vous rappeler son amour, en vous donnant l’ordre de renouveler ce que j’ai fait, à la fois en souvenir de moi et comme moyen de sanctification pour les disciples et leurs propres disciples jusqu’à la fin des siècles.

Mais ce soir-là, alors que vous étiez déjà purifiés extérieurement, vous rappelez-vous ce que j’ai fait ? J’ai passé une serviette à ma ceinture, et je vous ai lavé les pieds ; et à l’un de vous qui se scandalisait de ce geste trop humiliant, j’ai répondu : “ Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. ” Vous n’avez pas compris le sens de cette parole, ni de quelle part je parlais, ni ce que symbolisait mon geste. Le moment est venu de vous l’expliquer.

Je vous ai enseigné l’humilité et la nécessité d’être purs pour arriver à faire partie de mon Royaume, je vous ai fait observer que Dieu, dans sa bienveillance, exige uniquement d’un homme juste — donc à l’esprit et à l’intelligence purs — un dernier bain pour la partie qui, forcément, se salit le plus facilement même chez les justes, à cause de la poussière que la nécessité de vivre parmi les hommes dépose sur les membres propres, sur le corps. Mais je vous ai enseigné autre chose : je vous ai lavé les pieds — la partie la plus basse du corps —, qui marche dans la boue et la poussière, parfois dans les immondices pour signifier la chair, la partie matérielle de l’homme qui a toujours — sauf chez ceux qui n’ont pas la faute originelle[2], soit par l’œuvre de Dieu, soit par nature divine — des imperfections parfois minimes au point que Dieu seul les voit ; il convient néanmoins de les surveiller pour éviter qu’elles ne se renforcent et deviennent des habitudes naturelles, et il faut lutter pour les extirper.

635.4

Je vous ai donc lavé les pieds. Quand ? Avant de rompre le pain et le vin et de les transsubstantier en mon corps et en mon sang. Car je suis l’Agneau de Dieu, et je ne puis descendre là où Satan a marqué son empreinte. Je vous ai donc lavés d’abord, puis je me suis donné à vous. Vous aussi, vous laverez par le baptême[3] ceux qui viendront à moi, afin qu’ils ne reçoivent pas indignement mon corps et qu’il ne se change pas pour eux en une redoutable condamnation à mort.

Vous êtes effrayés. Vous vous regardez. Par vos regards, vous demandez : “ Et Judas, alors ? ” Je vous réponds : “ Judas a mangé sa mort. ” Le suprême acte d’amour n’a pas touché son cœur. La dernière tentative de son Maître s’est heurtée à la pierre de son cœur, et cette pierre, au lieu du Tau, portait gravé l’horrible sigle de Satan, le signe de la Bête.

Je vous ai donc lavés avant de vous admettre au banquet eucharistique, avant d’entendre la confession de vos péchés, avant de vous infuser l’Esprit Saint, et par conséquent le caractère de vrais chrétiens confirmés dans la grâce, et de prêtres.

Agissez de cette manière avec les autres que vous devez préparer à la vie chrétienne.

635.5

Baptisez avec de l’eau au nom du Dieu un et trine et en mon nom, ainsi qu’en raison de mes mérites infinis, pour que la faute originelle soit effacée dans les cœurs, les péchés remis, la grâce et les saintes vertus infusées, et que l’Esprit Saint puisse descendre faire sa demeure dans les temples consacrés que seront les corps des hommes vivant dans la grâce du Seigneur.

L’eau était-elle nécessaire pour effacer le péché ? L’eau ne touche pas l’âme, certes. Mais un signe immatériel ne touche pas la vue de l’homme, si matérielle dans toutes ses actions. Je pouvais bien infuser la Vie, même sans moyen visible. Mais qui l’aurait cru ? Combien d’hommes arrivent à croire fermement sans voir ? Prenez donc à l’antique Loi mosaïque l’eau lustrale[4], qui servait à purifier les personnes impures ou contaminées par un cadavre. Cela fait, elles pouvaient revenir dans les campements. En vérité, tout homme est contaminé dès sa naissance, car il est en contact avec une âme morte à la grâce. Qu’elle soit donc purifiée de ce contact impur par l’eau lustrale, et rendue digne d’entrer dans le Temple éternel.

Que l’eau vous soit chère… Après avoir expié et racheté par trente-trois années de vie fatigante couronnée par la Passion, après avoir donné tout mon sang pour les péchés des hommes, c’est du corps saigné et consumé du Martyr que furent tirées les eaux salutaires pour laver la faute originelle. C’est par la consommation de ce sacrifice que je vous ai rachetés de cette tache. Si, au seuil de la vie, un miracle divin de ma part m’avait fait descendre de la croix, je vous dis en vérité que grâce à mon sang répandu j’aurais purifié les fautes, mais non pas la Faute. Pour elle, il était nécessaire que mon sacrifice soit totalement consumé. En vérité, les eaux salutaires dont parle[5] Ezéchiel ont jailli de mon côté. Plongez-y les âmes afin qu’elles en sortent immaculées pour recevoir l’Esprit Saint qui, en mémoire du souffle du Créateur sur Adam pour lui donner l’esprit et par conséquent son image et ressemblance, reviendra souffler et habiter dans le cœur des hommes rachetés.

Baptisez de mon baptême, mais au nom du Dieu trine, car en vérité si le Père n’avait pas voulu et l’Esprit Saint opéré, le Verbe ne se serait pas incarné et vous n’auriez pas eu la Rédemption. Il s’ensuit qu’il est juste — c’est même un devoir — que tout homme reçoive la Vie au nom de Ceux qui se sont unis dans une même volonté de la donner, en y nommant le Père, le Fils et l’Esprit Saint dans l’acte du baptême. Celui-ci prendra de moi le nom de chrétien pour le distinguer des autres passés ou futurs qui seront des rites, mais non pas des signes indélébiles sur la partie immortelle.

635.6

Prenez le pain et le vin comme je l’ai fait, bénissez-les en mon nom, partagez-les et distribuez-les, et que les chrétiens se nourrissent de moi. Faites aussi également du pain et du vin une offrande au Père des Cieux, puis consommez-la en souvenir du sacrifice que j’ai offert et consommé sur la croix pour votre salut. Moi qui suis Prêtre et Victime, je me suis offert et consumé moi-même, personne ne pouvant le faire au cas où je ne l’aurais pas voulu. Vous, mes prêtres, faites ceci en mémoire de moi, pour que les trésors infinis de mon sacrifice s’élèvent en supplication vers Dieu et descendent, exaucés, sur tous ceux qui y font appel avec une foi ferme.

J’ai parlé d’une foi ferme. Il n’est pas nécessaire d’être bien savant pour profiter de la nourriture eucharistique et du sacrifice eucharistique, mais d’avoir la foi. Il s’agit de croire que, dans ce pain et dans ce vin consacrés en mon nom par quelqu’un d’autorisé par moi et par ceux qui viendront après moi — vous, c’est-à-dire Pierre, le nouveau grand-prêtre de l’Eglise nouvelle, Jacques, fils d’Alphée, Jean, André, Simon, Philippe, Barthélemy, Thomas, Jude, Matthieu, et Jacques, fils de Zébédée —, c’est mon vrai corps, mon vrai sang, et que celui qui s’en nourrit me reçoit en chair, sang, âme et divinité, et que l’officiant offre réellement Jésus-Christ comme lui s’est offert pour les péchés du monde. Un enfant ou un ignorant peut me recevoir, aussi bien qu’un homme cultivé et un adulte. L’enfant comme l’ignorant retireront les mêmes bienfaits du sacrifice offert que n’importe lequel d’entre vous. Il suffit qu’il y ait en eux la foi et la grâce du Seigneur.

635.7

Mais vous allez recevoir un nouveau baptême : celui de l’Esprit Saint. Je vous l’ai promis, et il vous sera donné. L’Esprit Saint lui-même descendra sur vous. Je vous dirai quand, et vous serez remplis de lui, avec la plénitude des dons sacerdotaux. Vous pourrez par conséquent, comme je l’ai fait avec vous, infuser l’Esprit dont vous serez remplis pour confirmer les chrétiens dans la grâce et leur infuser les dons du Paraclet. Que ce sacrement royal, de peu inférieur au sacerdoce, ait la solennité des consécrations mosaïques[6] par l’imposition des mains et l’onction avec l’huile parfumée, employée autrefois pour consacrer les prêtres.

Non. Ne vous regardez pas avec cet air d’effroi ! Je ne dis rien de sacrilège ! Je ne vous enseigne pas un acte sacrilège ! La dignité du chrétien est telle, je le répète, qu’elle est de peu inférieure à un sacerdoce. Où vivent les prêtres ? Au Temple. Or un chrétien sera un temple vivant. Que font les prêtres ? Ils servent Dieu par leurs prières, leurs sacrifices et le soin des fidèles. C’est du moins ce qu’ils auraient dû faire… Et le chrétien servira Dieu par la prière, le sacrifice et la charité fraternelle.

635.8

Vous entendrez la confession des péchés comme j’ai écouté les vôtres et celles d’un grand nombre, et j’ai pardonné là où j’ai vu un vrai repentir.

Vous vous agitez ? Pourquoi ? Vous avez peur de ne pas savoir discerner ? J’ai parlé à d’autres reprises du péché et du jugement sur le péché. Mais rappelez-vous, quand vous jugez, de méditer sur les sept conditions[7] pour lesquelles une action peut être un péché ou non, et de gravité différente. Je vous les rappelle : quand on a péché, et combien de fois ; qui a péché ; avec qui ; avec quoi ; quelle est la matière du péché ; quelle en est la cause ; quelle en est la raison.

Mais ne craignez rien. L’Esprit-Saint vous aidera. Ce à quoi je vous appelle de tout mon cœur, c’est à une vie sainte. Elle augmentera tellement en vous les lumières surnaturelles que vous arriverez à lire sans erreur dans le cœur des hommes. Vous pourrez alors, avec amour ou autorité, dire aux pécheurs qui ont peur de révéler leur faute ou qui se refusent à la confesser, l’état de leur cœur en aidant les timides et en faisant honte aux impénitents. Rappelez-vous que la terre perd Celui qui absolvait et que vous devez être ce que j’ai été : juste, patient, miséricordieux, mais pas faible. Je vous l’ai dit : ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le Ciel, et ce que vous lierez ici sera lié au Ciel. Jugez par conséquent avec discernement et mesure tout homme sans vous laisser corrompre par la sympathie ou l’antipathie, par des cadeaux ou des menaces. Soyez impartiaux en tout et pour tous comme l’est Dieu, en tenant compte de la faiblesse de l’homme et des pièges de ses ennemis.

Je vous rappelle que Dieu permet parfois les chutes de ceux qu’il a choisis, non parce qu’il lui plaît de les voir tomber, mais parce qu’une chute peut permettre un plus grand bien ultérieurement. Tendez donc la main à celui qui tombe, car vous ne savez pas si cette chute n’est pas la crise décisive d’un mal qui disparaît pour toujours, en laissant dans le sang une purification qui produit le salut. Dans notre cas : qui produit la sainteté.

Montrez-vous en revanche sévères envers ceux qui n’auront pas respecté mon sang et qui, l’âme purifiée par le bain divin, retourneront cent fois dans la boue. Ne les maudissez pas, mais soyez sévères, exhortez-les, avertissez-les soixante-dix fois sept fois. Mais ne recourez au châtiment extrême de les séparer du peuple élu que lorsque leur obstination dans une faute qui scandalise les frères vous oblige à agir pour ne pas vous rendre complices de leurs actions. Rappelez-vous ce que j’ai dit : “ Si ton frère a péché, reprends-le, seul à seul avec lui. S’il ne t’écoute pas, corrige-le en présence de deux ou trois témoins. Si cela ne suffit pas, fais-le savoir à l’Eglise. S’il ne l’écoute pas non plus, considère-le comme un païen et un publicain. ”

635.9

Dans la religion mosaïque, le mariage est un contrat[8]. Dans la nouvelle religion chrétienne, qu’il soit un acte sacré et indissoluble sur lequel descend la grâce du Seigneur pour faire des conjoints deux de ses ministres dans la propagation de l’espèce humaine.

Cherchez, dès les premiers moments, à conseiller au conjoint membre de la nouvelle religion de convertir son conjoint qui n’en fait pas encore partie, afin qu’il l’adopte. Cela permettra d’éviter ces douloureuses divergences de pensées, et par conséquent ces obstacles à la paix que nous avons observés parmi nous aussi. Mais quand il s’agit de conjoints fidèles au Seigneur, qu’on ne sépare pour aucune raison ce que Dieu a uni. Dans le cas d’une personne unie à un conjoint païen, je lui conseille de porter sa croix avec patience et douceur, et aussi avec force, jusqu’à savoir mourir pour défendre sa foi, mais sans quitter le conjoint auquel elle s’est unie avec un plein consentement. C’est mon conseil pour une vie plus parfaite dans l’état de mariage, jusqu’à ce qu’il soit possible, grâce à la diffusion du christianisme, de se marier entre fidèles. Alors que le lien soit sacré et indissoluble, et l’amour saint.

Ce serait mal si la dureté des cœurs devait amener dans la nouvelle foi ce qui est arrivé dans l’ancienne : l’autorisation de la répudiation et de la dissolution pour éviter les scandales créés par la luxure de l’homme. Je vous dis en vérité que chacun doit porter sa croix dans tout état de vie, donc aussi dans le mariage. J’ajoute qu’aucune pression ne devra faire fléchir votre autorité quand vous déclarerez : “ Cela n’est pas permis ” à celui qui voudra passer à de nouvelles noces avant la mort de son conjoint. Je vous le dis : il vaut mieux qu’une partie en décomposition se détache, seule ou suivie par d’autres, plutôt qu’accorder, pour la retenir dans le corps de l’Eglise, des permissions contraires à la sainteté du mariage, en scandalisant les humbles et en leur faisant faire des réflexions défavorables à l’intégrité sacerdotale et sur la valeur de la richesse ou de la puissance.

Le mariage est un acte grave et saint. Pour vous le montrer, j’ai pris part à des noces et j’y ai accompli mon premier miracle. Mais malheur s’il dégénère en luxure et en caprice. Le mariage, contrat naturel entre l’homme et la femme, doit dorénavant s’élever à un contrat spirituel par lequel les âmes de deux personnes qui s’aiment jurent de servir le Seigneur dans leur amour réciproque, offert à Dieu pour obéir à son commandement de procréer pour donner des enfants au Seigneur.

635.10

Poursuivons… Jacques, te souviens-tu de notre conversation sur le mont Carmel[9] ? Dès ce moment je t’ai parlé de cela, mais les autres ne savent pas… Vous avez vu Marie-Madeleine oindre mes membres, lors du repas du sabbat à Béthanie. Je vous ai dit alors : “ Elle m’a préparé pour la sépulture. ” C’est la vérité. Non pour la sépulture, car elle croyait cette douleur encore éloignée, mais pour purifier et embaumer mes membres de toutes les impuretés de la route, afin que je monte sur le trône parfumé d’huile balsamique.

La vie de l’homme est un chemin. Son entrée dans l’autre vie devrait être une entrée dans le Royaume. Tout roi est oint et parfumé avant de monter sur son trône et d’apparaître devant tout son peuple. Le chrétien est, lui aussi, un fils de roi qui fait route vers le royaume où le Père l’appelle. La mort du chrétien n’est que l’entrée dans le Royaume pour monter sur le trône que le Père lui a préparé. Elle n’a rien d’effrayant pour l’homme qui se sait dans la grâce de Dieu. Mais au moment de monter sur le trône, il faut que son vêtement soit purifié de toute tache pour qu’il se garde beau pour la résurrection, et il faut que son esprit soit purifié afin qu’il puisse resplendir sur le trône que le Père lui a préparé, avec la dignité qui convient au fils d’un si grand roi.

Faire grandir en grâce, effacer les péchés dont la personne se repent vraiment, susciter un élan ardent vers le bien, donner la force pour le combat suprême, voilà le rôle de l’onction donnée aux chrétiens qui meurent ou plutôt aux chrétiens qui naissent, car je vous dis en vérité que celui qui meurt dans le Seigneur naît à la vie éternelle.

Réitérez le geste de Marie sur les membres des élus, et que personne ne le considère comme indigne de lui. J’ai accepté cette huile balsamique de la part d’une femme. Que tout chrétien s’en tienne honoré comme d’une grâce suprême de la part de l’Eglise dont il est l’enfant, et l’accepte d’un prêtre pour laver ses dernières taches. Et que tout prêtre soit heureux de reproduire l’acte d’amour de Marie envers le Christ souffrant sur le corps d’un frère qui meurt. Vous avez laissé une femme agir mieux que vous, et vous y pensez maintenant avec douleur. Mais ce que vous ne m’avez pas fait alors, vous le pourrez à l’avenir chaque fois que vous vous pencherez avec amour sur un mourant pour le préparer à rencontrer Dieu. Je suis en tout mendiant, en tout mourant, pèlerin ou orphelin, je suis dans les veuves, dans les prisonniers, en ceux qui ont faim, soif ou froid, en ceux qui sont affligés ou fatigués. Je suis dans tous les membres de mon Corps mystique qu’est l’union de tous mes fidèles. Aimez-moi en eux et vous réparerez vos si nombreux manques d’amour, en me donnant beaucoup de joie et en acquérant une grande gloire.

635.11

Considérez enfin que le monde, l’âge, les maladies, le temps, les persécutions conspirent contre vous. Ne soyez donc pas avares de ce que vous avez reçu ni imprudents. Transmettez en mon nom le sacerdoce aux meilleurs disciples afin que la terre ne reste pas sans prêtres. Et que ce caractère sacré soit accordé après un examen approfondi, non pas verbal, mais des actes de l’homme qui demande à être prêtre, ou de celui que vous jugez capable de l’être.

Réfléchissez sérieusement à ce qu’est un prêtre, au bien qu’il peut accomplir, au mal qu’il peut provoquer. Vous avez vu l’exemple de ce que peut faire un sacerdoce déchu de son caractère sacré. En vérité, je vous dis qu’à cause des fautes du Temple, cette nation sera dispersée. Mais je vous dis aussi en vérité que la terre sera pareillement détruite quand l’abomination de la désolation[10] entrera dans le nouveau sacerdoce en conduisant les hommes à l’apostasie pour embrasser les doctrines de l’enfer. Alors surgira le fils de Satan. Les peuples gémiront dans une terrible épouvante, un petit nombre restant fidèle au Seigneur. Alors pareillement, dans des convulsions horribles, viendra la fin, avec la victoire de Dieu et du petit nombre de ses élus, et la colère de Dieu s’abattra sur tous les maudits. Malheur, trois fois malheur si, pour ce petit nombre, il ne se trouvera pas de saints, les derniers pavillons du Temple du Christ ! Malheur, trois fois malheur si, pour réconforter les derniers chrétiens, il n’y a plus de vrais prêtres comme il y en aura pour les premiers.

En vérité, la dernière persécution sera horrible, car ce ne sera pas une persécution d’hommes, mais du fils de Satan et de ses partisans. Des prêtres ? Ceux de la dernière heure devront être plus que des prêtres, tant la persécution des hordes de l’Antéchrist sera féroce. Semblables à l’homme vêtu de lin de la vision[11] d’Ezéchiel, assez saints pour rester au côté du Seigneur, ils devront inlassablement marquer par leur perfection un Tau sur les âmes des rares fidèles pour que les flammes de l’enfer n’effacent pas ce signe. Des prêtres ? Des anges ! Des anges agitant l’encensoir chargé du parfum de leurs vertus pour purifier l’air des miasmes de Satan. Des anges ? Plus que des anges : d’autres Christ, d’autres moi-même, pour que les fidèles des derniers temps puissent persévérer jusqu’à la fin. Voilà ce qu’ils devront être.

635.12

Mais le bien et le mal à venir s’enracinent dans le présent. Les avalanches commencent par un flocon de neige. Un prêtre indigne, impur, hérétique, infidèle, incrédule, tiède ou froid, éteint, fade, luxurieux, fait dix fois plus de mal qu’un fidèle coupable des mêmes péchés, et il entraîne un grand nombre de personnes au péché. Le relâchement dans le sacerdoce, l’accueil de doctrines impures, l’égoïsme, l’avidité, la concupiscence dans le sacerdoce, vous en connaissez l’issue : le déicide. Dans les siècles futurs, le Fils de Dieu ne pourra plus être tué, mais la foi en Dieu, l’idée de Dieu, oui. Ainsi s’accomplira un déicide encore plus irréparable parce que sans résurrection. Oui, il pourra s’accomplir. Je vois… Il pourra s’accomplir à cause des trop nombreux Judas des siècles à venir. Horreur !…

Mon Eglise sortie de ses gonds par ses propres ministres ! Moi, je la soutiendrai à l’aide des victimes. Et eux, les prêtres qui en auront uniquement l’habit et non l’âme, aideront au bouillonnement des eaux agitées par le serpent infernal contre ta barque, Pierre. Debout ! Lève-toi ! Transmets cet ordre à tes successeurs : “ La main au timon, le fouet sur les naufragés qui ont voulu le désastre, et tentent de faire couler la barque de Dieu. ” Frappe, mais sauve et avance. Sois sévère, car il est juste de frapper les brigands. Défends le trésor de la foi. Tiens haut la lumière comme un phare au-dessus des eaux démontées, pour que ceux qui suivent ta barque voient et ne périssent pas. Pasteur et timonier pour les temps redoutables, recueille, guide, soulève mon Evangile parce que le salut se trouve en lui, et non dans quelque autre science.

635.13

Il viendra des temps où, comme pour nous, hommes d’Israël, mais encore plus profondément, le sacerdoce se prendra pour une classe élue sous prétexte qu’il connaît le superflu, alors qu’il ne connaîtra plus l’indispensable, ou seulement sous la forme morte sous laquelle les prêtres actuels connaissent la Loi : dans son vêtement, exagérément alourdi de franges, mais pas dans son esprit. Il viendra des temps où tous les livres se substitueront au Livre. L’usage qu’on en fera se réduira à la façon mécanique dont on emploie un objet habituel qu’on est forcé d’utiliser, comme un paysan laboure, ensemence, récolte sans méditer sur la merveilleuse providence qu’est cette multiplication de semences qui chaque année se renouvelle : une semence, jetée dans la terre que l’on a labourée, devient tige, épi, puis farine et pain grâce au paternel amour de Dieu. Qui, en mettant dans sa bouche une bouchée de pain, élève son esprit vers celui qui a créé la première semence et depuis des siècles la fait renaître et croître, en dosant les pluies et la chaleur pour qu’elle s’ouvre, se dresse et mûrisse sans pourrir ou sans brûler ?

De même, il viendra un temps où l’on enseignera l’Evangile scientifiquement bien, spirituellement mal. Or qu’est la science si la sagesse fait défaut ? C’est de la paille, de la paille qui gonfle et ne nourrit pas. En vérité, je vous dis qu’un temps viendra où trop de prêtres seront semblables à des greniers à paille bien remplis, qui plastronneront d’orgueil comme s’ils s’étaient donné par leurs propres mérites tous ces épis qui ont couronné la paille, ou comme si les épis se trouvaient encore à l’extrémité des brins de paille. Ils s’imagineront être tout parce que, au lieu de la poignée de grains, cette vraie nourriture qu’est l’esprit de l’Evangile, ils auront ce monceau de paille ! Mais la paille peut-elle suffire ? Elle ne suffit pas même pour le ventre des bêtes de somme, et si leur maître ne fortifie pas les animaux avec de l’avoine et des herbes fraîches, ils dépérissent et finissent par mourir.

Je vous dis pourtant qu’un temps viendra où les prêtres oublieront que peu d’épis m’ont suffi pour apprendre aux âmes la vérité, ils oublieront ce qu’a coûté à leur Seigneur ce vrai pain de l’esprit, tiré tout entier et seulement de la sagesse divine, dit par la divine Parole. D’une forme doctrinale digne, il se répète inlassablement, pour que ne se perdent pas les vérités une fois proclamées. Il est humble, sans oripeaux de science humaine, sans explications supplémentaires historiques et géographiques. Mais il viendra un temps où ces prêtres ne se soucieront pas de son âme, mais du vêtement pour le couvrir, afin de montrer aux foules l’étendue de leurs connaissances, de sorte que l’esprit de l’Evangile se perdra sous ces avalanches de science humaine. Et s’ils ne le possèdent pas, comment pourront-ils le transmettre ? Que donneront aux fidèles ces greniers à paille bedonnants ? De la paille. Quelle nourriture en tireront les âmes des fidèles ? Autant qu’il en faut pour traîner une vie languissante. Quels fruits mûriront de cet enseignement et de la connaissance imparfaite de l’Evangile ? Un refroidissement des cœurs, une substitution de doctrines hérétiques, d’enseignements et d’idées encore plus qu’hérétiques, à l’unique véritable doctrine, qui prépareront le terrain à la Bête pour son règne éphémère de gel, de ténèbres et d’horreurs.

En vérité, je vous dis que, comme le Père et Créateur multiplie les étoiles pour que le ciel ne se dépeuple pas à cause de celles qui périssent, une fois leur vie terminée, je devrai évangéliser mille fois des disciples que je disséminerai parmi les hommes au cours des siècles. J’ajoute que leur sort sera semblable au mien : la synagogue et ses orgueilleux les persécuteront comme ils m’ont persécuté. Mais, aussi bien eux que moi, nous tenons notre récompense : faire la volonté de Dieu et le servir jusqu’à la mort de la croix, pour que sa gloire resplendisse et que sa connaissance ne périsse pas.

635.14

Mais toi, qui es pontife, et vous autres les pasteurs, veillez sur vous et sur vos successeurs afin que ne se perde pas l’esprit de l’Evangile. Priez inlassablement l’Esprit Saint, pour qu’en vous se renouvelle une continuelle Pentecôte : vous ne savez pas encore ce que je veux dire par là, mais vous le saurez bientôt afin que vous puissiez comprendre toutes les langues, afin que vous puissiez choisir mes voix et les distinguer de celles du Singe de Dieu : Satan. Et ne laissez pas tomber dans le vide mes voix futures. Chacune d’elles est une miséricorde de ma part pour vous venir en aide, et elles seront d’autant plus nombreuses que, pour des raisons divines, je verrai que le christianisme a besoin d’elles pour surmonter les bourrasques des temps.

Tu es berger et timonier, Pierre ! Berger et timonier. Il ne te suffira pas un jour d’être berger si tu n’es pas marin, et d’être marin si tu n’es pas berger. Tu devras être l’un et l’autre pour garder dans l’unité les agneaux que des tentacules infernaux et des griffes féroces chercheront à arracher ou séduiront par des musiques mensongères de promesses impossibles. Il te faudra aussi faire avancer la barque soumise à tous les vents du septentrion, du midi, de l’orient et de l’occident, fouettée et battue par les forces des profondeurs, atteinte par les flèches des archers de la Bête, brûlée par l’haleine du dragon, et balayée sur ses bords par sa queue, de sorte que les imprudents seront brûlés et périront en tombant dans l’eau bouleversée.

Berger et timonier à des temps redoutables… Ta boussole, c’est l’Evangile. En lui se trouve la vie et le salut. Tout y est dit. Il s’y trouve tous les articles du Code saint, et la réponse pour les cas multiples des âmes. Fais en sorte que les prêtres et les fidèles ne s’en écartent pas. Fais en sorte qu’il ne naisse pas de doutes sur lui, qu’on ne l’altère pas, qu’on ne le change pas, qu’on ne le falsifie pas.

L’Evangile, c’est moi-même, de ma naissance à ma mort. Dans l’Evangile se trouve Dieu. Car en lui se manifestent les œuvres du Père, du Fils, de l’Esprit Saint. L’Evangile est amour. J’ai dit : “ Ma Parole est vie. ” J’ai dit : “ Dieu est charité ”. Que les peuples connaissent donc ma Parole et qu’ils aient en eux l’amour, c’est-à-dire Dieu, pour obtenir le Royaume de Dieu. Car celui qui n’est pas en Dieu n’a pas en lui la vie.

Car ceux qui n’accueilleront pas la Parole du Père ne pourront pas ne faire qu’un avec le Père, avec moi et avec l’Esprit Saint au Ciel, et ils ne pourront appartenir au seul Bercail, qui est saint comme je le veux. Ce ne seront pas des sarments unis à la Vigne, car celui qui repousse en tout ou en partie ma Parole, est un membre dans lequel ne circule plus la sève de la vie. Ma Parole est un suc qui nourrit, qui fait grandir et porter des fruits.

635.15

Vous ferez tout cela en mémoire de moi, qui vous l’ai enseigné. J’aurais encore beaucoup à vous dire. J’ai seulement jeté la semence. L’Esprit Saint la fera germer en vous. Mais j’ai tenu à semer moi-même, car je connais vos cœurs, et je sais comment la peur vous ferait hésiter devant des commandements spirituels, immatériels. La crainte d’être dupés paralyserait en vous toute volonté. C’est pour cela que je vous ai parlé le premier de toutes ces vérités. Plus tard, le Paraclet vous rappellera mes paroles et il les développera en détail. Vous ne craindrez pas, car vous vous souviendrez que la première semence, c’est moi qui vous l’ai donnée.

Laissez-vous conduire par l’Esprit Saint. Si ma main était douce pour vous conduire, sa lumière l’est plus encore. Il est l’Amour de Dieu. Ainsi, je pars heureux, car je sais qu’il va prendre ma place et vous conduire à la connaissance de Dieu. Vous ne le connaissez pas encore, bien que je vous aie souvent parlé de lui. Mais ce n’est pas votre faute : vous avez tout fait pour me comprendre — même si pendant trois années vous y êtes peu parvenus —, donc vous êtes justifiés. Le défaut de grâce vous émoussait l’esprit. C’est encore difficile maintenant, bien que la grâce de Dieu soit descendue sur vous de ma croix. Vous avez besoin du Feu. Un jour, j’ai parlé[12] de cela à l’un de vous en suivant les chemins du Jourdain. L’heure est venue. Moi, je retourne vers mon Père, mais je ne vous laisse pas seuls, car je vous laisse l’Eucharistie, c’est-à-dire votre Sauveur qui s’est fait nourriture pour les hommes. Et je vous laisse l’Ami : le Paraclet. Lui vous conduira. Je passe vos âmes de ma lumière à sa lumière, et il achèvera votre formation.

635.16

– Tu nous quittes ici ? Maintenant ? Sur cette montagne ? »

Ils sont tous désolés.

« Non, pas encore. Mais le temps passe rapidement, et ce moment viendra bientôt.

– Oh ! Ne me laisse pas sur la terre sans toi, Seigneur. Je t’ai aimé de ta naissance à ta mort, de ta mort à ta résurrection, toujours. Ce serait trop triste de ne plus te savoir parmi nous ! Tu as écouté la prière du père d’Elisée. Tu as exaucé tant de monde ! Ecoute la mienne, Seigneur ! supplie Isaac, à genoux, les mains tendues.

– La vie que tu pourrais encore avoir serait de me prêcher, peut-être d’obtenir la gloire du martyre. Tu as su être martyr par amour pour moi quand j’étais enfant, et tu redoutes de l’être maintenant que je suis glorieux ?

– Ma gloire serait de te suivre, Seigneur. Je suis pauvre et sot. Tout ce que je pouvais donner, je l’ai donné avec plaisir. Maintenant, voici ce que je souhaite : te suivre. Qu’il en soit cependant comme tu veux, maintenant et toujours. »

Jésus pose la main sur la tête d’Isaac et l’y laisse en une longue caresse, pendant qu’il se tourne vers tous les autres pour dire :

« Vous n’avez aucune question ? Ce sont mes dernières instructions. Parlez à votre Maître… Voyez-vous comme les petits sont en confiance avec moi ? »

En effet, aujourd’hui aussi, Marziam appuie la tête contre le corps de Jésus, il se serre contre lui, et Isaac n’a pas montré la moindre timidité pour exposer son désir.

« Effectivement… Oui… Nous avons beaucoup à te demander… répond Pierre.

– Dans ce cas, interrogez-moi.

635.17

– Voilà… Hier soir, quand tu nous as quittés, nous avons discuté entre nous de ce que tu nous avais dit. Aujourd’hui encore, d’autres pensées se bousculent en nous. Si on réfléchit bien, tu as annoncé la proche apparition d’hérésies et des séparations. Cela nous donne à réfléchir : nous devrons être très prudents envers ceux qui voudront venir dans nos rangs. Car c’est sûrement en eux que se trouvera la semence de l’hérésie et de la séparation.

– Tu crois cela ? Israël n’a-t-il pas déjà divergé de son chemin vers moi ? Tu veux me dire ceci : que l’Israël qui m’a aimé ne sera jamais hérétique et divisé. N’est-ce pas ? Mais est-ce qu’il a jamais été uni, depuis des siècles, même dans l’ancienne formation ? Et a-t-il peut-être été uni pour me suivre ? En vérité, je vous dis qu’il porte en lui la racine de l’hérésie.

– Mais…

– Cela fait des siècles qu’il est idolâtre et hérétique sous une apparence de fidélité. Ses idoles, vous les connaissez, ses hérésies aussi. Les païens seront meilleurs que lui. C’est pour cela que je ne les ai pas exclus et je vous demande d’en faire autant.

Cela vous sera extrêmement difficile, je le sais. Mais rappelez-vous les prophètes. Ils annoncent la vocation des païens[13] et la dureté des juifs. Pourquoi voudriez-vous fermer les portes du Royaume à ceux qui m’aiment et viennent à la lumière que leur âme cherchait ? Les croyez-vous plus pécheurs que vous, sous prétexte que jusqu’à présent ils n’ont pas connu Dieu, qu’ils ont suivi leur religion et qu’ils la suivront tant qu’ils ne seront pas attirés par la nôtre ? Il ne le faut pas. Je vous assure qu’ils sont meilleurs que vous, car, malgré leur religion qui n’est pas sainte, ils savent être justes.

Il y a des justes dans toutes les nations et toutes les religions. Dieu regarde les œuvres des hommes, et non leurs paroles. Et s’il voit un païen au cœur juste accomplir naturellement ce que la Loi du Sinaï commande, pourquoi devrait-il le considérer comme méprisable ? N’est-il pas méritoire, pour un homme qui ignore que Dieu interdit ceci ou cela parce que c’est mal, qu’il s’impose de lui-même de suivre fidèlement ce commandement parce que sa raison lui révèle que ce n’est pas bien ? N’a-t-il pas un plus grand mérite que celui, très relatif, de l’homme qui connaît Dieu, les fins dernières et la Loi qui permet d’y parvenir, mais s’autorise de continuels compromis ou petits calculs pour adapter le commandement parfait à sa volonté corrompue ? Que vous en semble ? Est-ce que Dieu apprécie les échappatoires qu’Israël a mises à l’obéissance pour ne pas avoir à trop sacrifier sa concupiscence ? Que vous en semble ? Est-ce que, lorsqu’un païen quittera ce bas monde en étant juste aux yeux de Dieu pour avoir suivi la juste loi que sa conscience s’est imposée, Dieu le jugera comme un démon ? Je vous le dis : Dieu jugera les actions des hommes, et le Christ, le Juge de tous, récompensera[14] ceux chez qui le désir de l’âme a entendu la voix d’une loi intérieure pour arriver à la fin dernière de l’homme : se réunir à son Créateur, au Dieu inconnu pour les païens, mais au Dieu qu’ils sentent être vrai et saint au-delà du décor peint des faux Olympes.

635.18

Veillez même attentivement à ne pas être, vous, une occasion de scandale pour les païens. Trop souvent, le nom de Dieu a été ridiculisé chez les païens à cause des œuvres des enfants du peuple de Dieu. Ne vous prenez pas pour les trésoriers exclusifs de mes dons et de mes mérites. Je suis mort pour les juifs comme pour les païens. Mon Royaume appartiendra à toutes les nations. N’abusez pas de la patience avec laquelle Dieu vous a traités jusqu’ici pour vous dire : “ A nous, tout est permis. ” Non, je vous l’affirme : il n’y a plus tel ou tel peuple, il y a mon Peuple.

Dans mon Peuple, les vases qui se sont consumés au service du Temple ont la même valeur que ceux qui se trouvent déposés maintenant sur les tables de Dieu. J’ajoute même que de nombreux vases qui se sont consumés au service du Temple, mais non pas de Dieu, seront jetés au rebut, et l’on mettra à leur place sur l’autel des vases qui ne connaissent pas encore l’encens, l’huile, le vin ou le baume, mais qui désirent s’en remplir et servir à la gloire du Seigneur.

N’exigez pas trop des païens. Il suffit qu’ils aient la foi et obéissent à ma Parole. Une nouvelle circoncision se substitue à l’ancienne. L’homme est dorénavant circoncis dans son cœur, mieux encore, dans son esprit ; car mon sang très pur s’est substitué au sang des circoncis pour signifier la purification de la concupiscence qui a exclu Adam de la filiation divine. Son efficacité est la même, que le corps de l’homme soit circoncis ou non, pourvu qu’il ait mon baptême et renonce à Satan, au monde, à la chair par amour pour moi. Ne méprisez pas les incirconcis. Dieu n’a pas méprisé Abraham. En raison de sa justice, il l’a élu[15] chef de son Peuple avant même que la circoncision ait mordu sa chair. Si Dieu s’est approché d’Abraham incirconcis pour lui révéler ses commandements, vous pourrez vous approcher des incirconcis pour les instruire dans la Loi du Seigneur. Considérez à combien de péchés et à quel péché sont arrivés ceux qui étaient circoncis. Ne vous montrez donc pas inexorables envers les païens.

– Mais devrons-nous leur transmettre ce que tu nous as enseigné ? Ils n’y comprendront rien, car ils ne connaissent pas la Loi.

– C’est ce que vous dites. Mais Israël a-t-il compris, lui qui connaissait la Loi et les prophètes ?

– C’est vrai.

– Soyez néanmoins vigilants. Vous direz ce que l’Esprit vous suggérera verbalement, sans peur, sans vouloir agir par vous-même.

635.19

Quand ensuite s’élèveront parmi les fidèles des faux prophètes qui présenteront leurs idées comme étant idées inspirées — mais elle seront hérétiques —, alors vous combattrez par des moyens plus fermes que la parole. Mais ne vous inquiétez pas. L’Esprit Saint vous guidera. Je ne dis jamais rien qui ne s’accomplisse.

– Et que ferons-nous des hérétiques ?

– Combattez de toutes vos forces l’hérésie elle-même, mais cherchez par tous les moyens à convertir au Seigneur les personnes. Ne vous lassez pas de chercher les brebis égarées pour les ramener au Bercail. Priez, souffrez, faites prier, faites souffrir, demandez l’aumône de sacrifices et de souffrances aux personnes pures, bonnes, généreuses, pour obtenir la conversion des frères. La Passion du Christ se prolonge chez les chrétiens. Je ne vous ai pas exclus de cette grande œuvre qu’est la Rédemption du monde. Vous êtes tous membres d’un unique corps. Aidez-vous mutuellement. Que l’homme fort et en bonne santé travaille pour les plus faibles. Que celui qui est dans l’unité tende la main à ses frères éloignés et les appelle.

– Mais y seront-ils, après avoir été frères dans une unique maison ?

– Oui.

– Et pourquoi ?

– Pour bien des raisons. Ils porteront encore mon nom. Ils s’en glorifieront même. Ils travailleront à le faire connaître. Ils contribueront à ce que je sois connu jusqu’aux extrémités de la terre. Laissez-les faire car, je vous le rappelle, celui qui n’est pas contre moi est pour moi. Mais le travail de ces pauvres enfants sera toujours partiel, leurs mérites toujours imparfaits. Ils ne pourront être en moi s’ils sont séparés de la Vigne. Leurs œuvres seront toujours incomplètes. Que vous-mêmes et ceux qui prendront votre suite aillent toujours les rejoindre là où ils se trouvent. Ne dites pas comme des pharisiens : “ Je n’y vais pas pour ne pas me contaminer. ” Ou comme des paresseux : “ Je n’y vais pas, puisqu’il y a déjà quelqu’un qui prêche le Seigneur. ” Ou par poltronnerie : “ Je n’y vais pas pour éviter qu’ils me chassent. ” Allez. Je vous le dis, allez dans toutes les nations, jusqu’aux confins du monde, pour que soient connues ma Doctrine tout entière et mon unique Eglise, et pour que les âmes aient la possibilité d’en faire partie.

– Devrons-nous raconter ou écrire toutes tes actions ?

– Je vous l’ai dit. L’Esprit Saint vous conseillera sur ce qu’il est bien de dire ou de taire selon les circonstances. Vous le voyez : on croit ou on nie ce que j’ai accompli, parfois même des gens qui me haïssent s’en font une arme contre moi. On m’a appelé Belzébuth quand, comme Maître et devant tout le monde, j’ai fait des miracles. Que diront-ils maintenant, quand ils sauront que j’ai agi si surnaturellement ? Ils me blasphémeront davantage encore. Et vous serez persécutés dès le début. Taisez-vous donc jusqu’à ce que vienne l’heure de parler.

635.20

– Mais si cette heure arrivait quand nous, les témoins, nous serons morts ?

– Dans mon Eglise, il y aura toujours des prêtres, des docteurs, des prophètes, des exorcistes, des confesseurs, des gens qui feront des miracles, qui seront inspirés, autant qu’il lui en faudra pour que les gens reçoivent d’elle ce qui est nécessaire. Le Ciel, l’Eglise triomphante, ne laissera pas seule l’Eglise enseignante, et celle-ci viendra au secours de l’Eglise militante. Il n’y a pas trois corps, mais un seul. Il n’y a pas de séparation entre elles, mais communion d’amour et de fin : aimer la Charité, jouir d’elle au Ciel, qui est son Royaume. C’est pour cela que l’Eglise militante devra avec amour intercéder pour l’Eglise destinée à être triomphante, mais qui en est encore exclue à cause de l’expiation satisfactoire des manquements absousm, mais pas encore entièrement payés devant la parfaite Justice divine. Tout, dans le Corps mystique, doit se faire dans l’amour et par l’amour. Car l’amour est le sang qui circule en lui. Venez donc au secours des frères qui purgent leur peine. Je vous ai dit que les œuvres de miséricorde corporelles vous acquièrent une récompense dans le Ciel. Il en va de même des œuvres spirituelles.

En vérité, je vous dis que les prières d’intercession pour que les morts puissent entrer dans la paix est une grande œuvre de miséricorde dont Dieu vous bénira et dont ceux qui en profitent vous seront reconnaissants. Lorsque, à la résurrection de la chair, tous les hommes seront rassemblés devant le Christ leur Juge, il y aura aussi, parmi ceux que je bénirai, les personnes qui ont fait preuve d’amour pour leurs frères en voie de purification, en offrant et en priant pour leur paix. Je vous le dis, pas une seule bonne action ne restera sans fruit, et beaucoup brilleront d’un vif éclat dans le Ciel sans avoir prêché, administré, accompli des voyages apostoliques ou embrassé un état de vie particulier, mais seulement pour avoir prié et souffert dans le but de procurer la paix à ceux qui se purifient, et d’amener les mortels à la conversion. Eux aussi, ces prêtres ignorés du monde, ces apôtres inconnus, ces victimes que Dieu seul voit, recevront le salaire des ouvriers du Seigneur pour avoir fait de leur vie un perpétuel sacrifice d’amour pour leurs frères et pour la gloire de Dieu. Je vous dis qu’en vérité il y a bien des chemins qui mènent à la vie éternelle. Celui-ci est particulièrement cher à mon cœur.

635.21

Avez-vous d’autres questions à me poser ? Parlez.

– Seigneur, hier, et pas seulement hier, nous réfléchissions à ta parole : “ Vous siégerez sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. ” Mais désormais, nous sommes onze…

– Choisissez le douzième. Cela te revient, Pierre.

– A moi ? Non, pas à moi, Seigneur ! Désigne-le toi-même.

– J’ai choisi mes douze apôtres une fois et je les ai formés. Puis j’ai choisi leur chef. Plus tard, je leur ai donné la grâce et leur ai infusé l’Esprit Saint. Il leur appartient maintenant de marcher tout seuls, car ce ne sont plus des nourrissons incapables de le faire.

– Mais dis-nous, au moins, où nous devons porter nos regards…

– Voilà la partie élue du troupeau, répond Jésus en faisant un vaste geste circulaire au-dessus des diciples — la partie des soixante-douze disciples restée sur place.

– Non, Seigneur, pas nous! La place du traître nous fait peur, supplient-ils.

– Alors prenons Lazare. Est-ce ta volonté, Seigneur ? »

Jésus se tait.

« Joseph d’Arimathie ? Nicodème ? »

Jésus se tait.

« Mais oui ! Prenons Lazare.

– C’est à l’ami parfait que vous pensez donner cette place dont vous ne voulez pas ? demande Jésus.

– Seigneur, je voudrais te dire un mot, intervient Simon le Zélote.

– Parle.

– Je suis sûr que, par amour pour toi, Lazare accepterait cette place ; il la tiendrait d’une façon si parfaite qu’il ferait oublier à qui elle était. Mais il ne me semble pas convenable de le faire pour d’autres raisons. Les vertus spirituelles de Lazare existent chez beaucoup d’hommes humbles de ton troupeau. Et je pense qu’il vaudrait mieux de leur donner la préférence, pour que les fidèles ne disent pas que l’on a cherché le pouvoir et la richesse, comme le font les pharisiens, et non la seule vertu.

– Tu as bien parlé, Simon, et avec justice, sans te laisser influencer par ton amitié pour Lazare.

– Alors faisons de Marziam ton douzième apôtre. C’est un enfant.

– Moi, pour effacer ce vide horrible, j’accepterais, mais je n’en suis pas digne. Comment pourrais-je parler à des adultes, moi qui suis un enfant ? Seigneur, tu dois dire si j’ai raison.

– Tu as raison. Mais ne vous hâtez pas. L’heure viendra, et vous serez étonnés alors d’avoir tous la même pensée. Priez en attendant. Moi, je m’en vais. Retirez-vous pour prier. Pour le moment, je vous congédie. Arrangez-vous pour être tous à Béthanie le quatorzième jour de Ziv. »

Il se lève tandis que tous s’agenouillent, prosternés, le visage dans l’herbe. Il les bénit et la lumière, sa servante qui annonce et précède son arrivée comme elle l’accueille à son départ, l’étreint et le cache en l’absorbant une fois encore.

635.1

Sono su un altro monte, più folto ancora di boschi, non lontano da Nazaret, alla quale conduce una strada che rasenta la base del monte.

Gesù li fa sedere in cerchio, più vicini gli apostoli, dietro questi i discepoli (quelli fra i settantadue che non sono andati qua e là) più Zaccaria e Giuseppe. Marziam è ai suoi piedi in una posizione di favore.

Gesù parla non appena sono seduti e quieti, tutti attenti alle sue parole. Dice:

«Datemi tutta la vostra attenzione, perché vi dirò cose di somma importanza. Non le capirete ancora tutte, né tutte bene. Ma Colui che verrà dopo di Me ve le farà comprendere. Ascoltatemi, dunque.

635.2

Nessuno più di voi è convinto che senza l’aiuto di Dio l’uomo pecca facilmente, essendo debolissima la sua costituzione indebolita dal Peccato. Sarei dunque un Redentore imprudente se, dopo avervi dato tanto per redimere, non dessi anche i mezzi per conservarvi nei frutti del mio Sacrificio.

Voi sapete che tutta la facilità al peccare viene dalla Colpa che, privando gli uomini della Grazia, li spoglia della loro fortezza: dell’unione con la Grazia. Voi avete detto: “Ma Tu hai reso la Grazia”. No. Essa è stata resa ai giusti sino alla mia Morte[1]. Per renderla ai futuri ci vuole un mezzo. Un mezzo che non sarà soltanto una figura rituale, ma che imprimerà veramente a chi lo riceve il carattere reale di figli di Dio, quali erano Adamo ed Eva, la cui anima vivificata dalla Grazia possedeva doni eccelsi, dati da Dio alla creatura beneamata.

Voi lo sapete cosa aveva l’Uomo e cosa perdette l’uomo. Ora, per il mio Sacrificio, le porte della Grazia sono riaperte ed il fiume di essa può scendere a tutti coloro che la chiedono per amor mio. Perciò gli uomini avranno il carattere di figli di Dio per i meriti del Primogenito fra gli uomini, di Colui che vi parla, vostro Redentore, vostro Pontefice eterno, vostro Fratello nel Padre, vostro Maestro. Sarà da Gesù Cristo e per Gesù Cristo che gli uomini presenti e futuri potranno possedere il Cielo e godere Dio, fine ultimo dell’uomo.

Sinora anche i giusti più giusti, benché circoncisi come figli del popolo eletto, non potevano raggiungere questo fine. Considerate da Dio le loro virtù, pronti i loro posti nel Cielo, ma precluso lo stesso e negato il godimento di Dio, perché sulle loro anime, aiuole benedette, fiorite d’ogni virtù, era anche l’albero maledetto della Colpa d’origine, e nessuna azione, per santa che fosse, poteva distruggerlo; né si può entrare nel Cielo con radici e fronde di così malefica pianta. Nel giorno del Parasceve il sospiro dei patriarchi e profeti e di tutti i giusti d’I­srae­le si placò nella gioia della Redenzione compiuta, e le anime, candide più di neve montana per quanto era loro virtù, persero anche l’unica Macchia che le segregava dal Cielo.

Ma il mondo continua. Generazioni e generazioni sorgono e sorgeranno. Popoli e popoli verranno al Cristo. Può il Cristo morire ad ogni nuova generazione per salvarla o per ogni popolo che a Lui venga? No. Il Cristo è morto una volta e non morirà mai più, in eterno. Devono allora queste generazioni, questi popoli, divenire sapienti per la mia Parola ma non possedere il Cielo e godere Dio, perché lesi dalla Macchia originale? Neppure. Non sarebbe giustizia, né per essi, ché vano sarebbe il loro amore per Me, né per Me, che per troppo pochi sarei morto. E allora? Come conciliare le diverse cose? Quale nuovo miracolo farà il Cristo, che già ne ha fatti tanti, prima di lasciare il mondo per il Cielo, dopo avere amato gli uomini sino a voler morire per essi?

635.3

Uno lo ha già fatto lasciandovi il suo Corpo e il suo Sangue per cibo fortificatore e santificatore e per ricordo dell’amor suo, dandovi il comando di fare ciò che Io ho fatto per ricordo di Me e per mezzo santificatore ai discepoli, e ai discepoli dei discepoli, sino alla fine dei secoli. Ma quella sera, già purificati voi esternamente, ricordate cosa ho fatto? Ho cinto un asciugatoio e vi ho lavato i piedi, e a un di voi, che si scandalizzava di quel gesto troppo avvilente, ho detto: “Se Io non ti laverò, non avrai parte con Me”.

Voi non avete capito ciò che volessi dire, di qual parte Io parlassi, qual simbolo facessi. Ecco, Io ve lo dico. Oltre avervi insegnato l’umiltà e la necessità di esser puri per entrare a far parte del mio Regno, oltre ad avervi benignamente fatto osservare che Dio, da uno che è giusto, e perciò puro nello spirito e nell’intelletto, esige unicamente un ultimo lavacro alla parte che necessariamente è più facile a contaminarsi anche nei giusti, magari per sola polvere che la necessaria convivenza fra gli uomini depone sulle membra pulite, sulla carne, ho insegnato un’altra cosa. A voi ho lavato i piedi, la parte più bassa del corpo, quella che va fra fango e polvere, talora fra lordure, per significare la carne, la parte materiale dell’uomo, la quale ha sem­pre, meno nei senza Macchia d’origine[2] o per opera di Dio o per natura di Dio, delle imperfezioni, talora minime tanto che solo Dio le vede, ma che, in verità, occorre sorvegliare, acciò non si irrobustiscano divenendo abito naturale, e combattere per estirparle.

635.4

Vi ho lavato i piedi, dunque. Quando? Prima di spezzare il pane e il vino e transustanziarli nel mio Corpo e nel mio Sangue. Perché Io sono l’Agnello di Dio e non posso scendere dove Satana ha la sua impronta. Dunque, prima vi ho lavati. Poi mi sono dato a voi. Anche voi laverete col Battesimo[3] coloro che verranno a Me, perché non indegnamente ricevano il mio Corpo e non si muti per esso in tremenda condanna di morte.

Voi sbigottite. Vi guardate. Con gli sguardi vi chiedete: “E Giuda, allora?”. Vi dico: “Giuda mangiò la sua morte”. Il supremo atto d’amore non gli toccò il cuore. L’estremo tentativo del suo Maestro urtò contro la pietra del suo cuore, e quella pietra, in luogo del Tau, portava incisa l’orrenda sigla di Satana, il segno della Bestia.

Vi ho dunque lavati prima di ammettervi al convito eucaristico, prima di ascoltare la confessione dei vostri peccati, prima di infondervi lo Spirito Santo, e perciò il carattere di veri cristiani riconfermati in Grazia e di Sacerdoti miei. Sia dunque fatto così con gli altri che voi dovete preparare alla vita cristiana.

635.5

Battezzate con l’acqua nel Nome del Dio uno e trino e nel Nome mio e per i miei meriti infiniti, onde sia cancellata nei cuori la Colpa d’origine, rimessi i peccati, infuse la Grazia e le sante Virtù, e lo Spirito Santo possa scendere a far dimora nei templi consacrati che saranno i corpi degli uomini viventi nella grazia del Signore.

Era necessaria l’acqua per annullare il Peccato? L’acqua non tocca l’anima, no. Ma anche il segno immateriale non tocca la vista dell’uomo, così materiale in tutte le sue azioni. Ben potevo infondere la Vita anche senza il mezzo visibile. Ma chi lo avrebbe creduto? Quanti gli uomini che sanno credere fermamente se non vedono? Prendete dunque dall’antica Legge mosaica l’acqua lustrale[4], usata per purificare gli immondi e riammetterli, dopo che si sono contaminati con un cadavere, negli accampamenti. In verità, ogni uomo che nasce è contaminato, avendo contatto con un’anima morta alla Grazia. Sia dunque con l’acqua lustrale purificata dal contatto immondo e resa degna di entrare nel Tempio eterno.

E abbiate cara l’acqua… Dopo aver espiato e redento con trentatré anni di vita faticosa, culminata nella Passione, dopo aver dato tutto il mio Sangue per i peccati degli uomini, ecco che dal Corpo svenato e consumato del Martire furono tratte le acque salutari per lavare la Colpa d’origine. Col Sacrificio consumato Io vi ho redenti di quella macchia. Se sulle soglie della vita un mio miracolo divino mi avesse fatto scendere dalla croce, in verità vi dico che per il sangue sparso avrei mondato le colpe, ma non la Colpa. Per essa è stata necessaria la consumazione totale. In verità, le acque salutari delle quali parla[5] Ezechiele sono uscite da questo mio Costato. Immergetevi le anime, che ne escano immacolate per ricevere lo Spirito Santo che, in memoria di quell’alito che il Creatore spirò su Adamo per dargli lo spirito e perciò immagine e somiglianza con Lui, tornerà ad alitare e abitare nei cuori degli uomini redenti.

Battezzate del mio Battesimo, ma nel Nome del Dio trino, perché in verità, se il Padre non avesse voluto e lo Spirito operato, il Verbo non si sarebbe incarnato e voi non avreste avuto Redenzione. Onde giusto e doveroso è che ogni uomo riceva la Vita per Coloro che si sono uniti nel volergliela dare, nominandosi il Padre, il Figlio e lo Spirito Santo nell’atto del Battesimo, che da Me prenderà nome di cristiano per differenziarlo dagli altri, passati o futuri, i quali saranno riti, ma non segni indelebili sulla parte immortale.

635.6

E prendete il Pane e il Vino così come Io ho fatto, e nel mio Nome benediteli, frangeteli e distribuiteli; e si nutrano i cristiani di Me. E ancora del Pane e del Vino fate un’offerta al Padre dei Cieli, consumandola poscia in memoria del Sacrificio che Io ho offerto e consumato sulla Croce per la vostra salute. Io, Sacerdote e Vittima, da Me stesso mi sono offerto e consumato, non potendo alcuno, ove Io non avessi voluto, fare questo di Me. Voi, miei Sacerdoti, fate questo in mia memoria e perché i tesori infiniti del mio Sacrificio salgano impetrativi a Dio, scendano propizi su tutti coloro che li invocano con fede sicura.

Fede sicura, ho detto. Non si esige scienza per fruire dell’eucaristico Cibo e dell’eucaristico Sacrificio, ma fede. Fede che in quel pane e in quel vino, che uno, autorizzato da Me e da coloro che dopo Me verranno — voi, tu Pietro, Pontefice novello della novella Chiesa, tu Giacomo d’Alfeo, tu Giovanni, tu Andrea, tu Simone, tu Filippo, tu Bartolomeo, tu Tommaso, tu Giuda Taddeo, tu Matteo, tu Giacomo di Zebedeo — consacrerà in mio Nome, è il mio vero Corpo, il mio vero Sangue, e chi se ne ciba mi riceve in Carne, Sangue, Anima e Divinità, e chi mi offre realmente offre Gesù Cristo come Egli si offerse per i peccati del mondo. Un fanciullo o un ignorante mi può ricevere, così come un dotto e un adulto. E un fanciullo e un ignorante uguali benefici avrà, dal Sacrificio offerto, di quel che ne avrà chiunque fra voi. Basta che in essi sia fede e grazia del Signore.

635.7

Ma voi state per ricevere un nuovo Battesimo, quello dello Spirito Santo. Ve l’ho promesso ed esso vi verrà dato. Lo stesso Spirito Santo scenderà su voi. Vi dirò quando. E voi sarete ripieni di Esso, nella pienezza dei doni sacerdotali. Potrete perciò, così come Io ho fatto con voi, infondere lo Spirito di cui sarete ripieni, per confermare in grazia i cristiani e infondere loro i doni del Paraclito. Sacramento regale di poco inferiore al Sacerdozio, abbia la solennità delle consacrazioni mosaiche[6] con l’imposizione delle mani e l’unzione con l’olio profumato, un tempo usato per consacrare i Sacerdoti.

No. Non guardatevi così spaventati! Non dico parola sacrilega! Non vi insegno sacrilego atto! La dignità del cristiano è tale che, lo ripeto, è di poco inferiore ad un sacerdozio. Dove vivono i sacerdoti? Nel Tempio. E un cristiano sarà un tempio vivo. Che fanno i sacerdoti? Servono Dio con le preghiere, i sacrifici e con la cura dei fedeli. Così avrebbero dovuto fare… E il cristiano servirà Dio con la preghiera e il sacrificio e con la carità fraterna.

635.8

E ascolterete la confessione dei peccati così come Io ho ascoltato le vostre e quelle di molti e ho perdonato dove ho visto vero pentimento.

Vi agitate? Perché? Avete paura di non saper distinguere? Ho già parlato altre volte sul peccato e sul giudizio sul peccato. Ma ricordate, nel giudicare, di meditare sulle sette condizioni[7] per le quali una azione può essere o non essere peccato, e di gravità diversa. Riassumo. Quando si è peccato e quante volte, chi ha peccato, con chi, con che, quale la materia del peccato, quale la causa, perché si è peccato. Ma non temete. Lo Spirito Santo vi aiuterà.

Quello che con tutto il mio cuore vi scongiuro di osservare è una vita santa. Essa aumenterà talmente in voi le luci soprannaturali che giungerete a leggere senza errore nel cuore degli uomini e potrete, con amore o con autorità, dire ai peccatori, pavidi di svelare la loro colpa o ribelli a confessarla, lo stato del loro cuore, aiutando i timidi, umiliando gli impenitenti. Ricordatevi che la Terra perde l’Assolutore e che voi dovete essere ciò che Io ero: giusto, paziente, misericordioso, ma non debole. Vi ho detto: ciò che slegherete in Terra sarà sciolto in Cielo e ciò che legherete qui sarà legato in Cielo. Perciò con misurata riflessione giudicate ogni uomo senza lasciarvi corrompere da simpatie o antipatie, da doni o minacce, imparziali in tutto e per tutto come è Dio, avendo presente la debolezza dell’uomo e le insidie dei suoi nemici.

Vi ricordo che talora Dio permette anche le cadute dei suoi eletti, non perché a Lui piaccia vederli cadere, ma perché da una caduta può venire un bene futuro più grande. Porgete dunque la mano a chi cade, perché non sapete se quella caduta non sia la crisi risolutiva di un male che muore per sempre, lasciando nel sangue una purificazione che produce salute. Nel nostro caso: che produce santità.

Siate invece severi con quelli che non avranno rispetto al Sangue mio e, con l’anima appena monda dal lavacro divino, si getteranno nel fango una e cento volte. Non malediteli, ma siate severi, esortateli, richiamateli settanta volte sette, e ricorrete all’estremo castigo del reciderli dal popolo eletto solo quando la loro pertinacia in una colpa, che scandalizza i fratelli, vi obbliga ad agire per non farvi complici delle loro azioni. Ricordatevi cosa ho detto: “Se tuo fratello ha peccato, correggilo fra te e lui solo. Se non ti ascolta, correggilo alla presenza di due o tre testimoni. Se non basta, fàllo sapere alla Chiesa. Se non ascolta neppure questa, consideralo come un gentile e un pubblicano”.

635.9

Nella religione mosaica il matrimonio è un contratto[8]. Nella nuova religione cristiana esso sia atto sacro e indissolubile, sul quale scenda la grazia del Signore a fare dei coniugi due suoi ministri nella propagazione della specie umana.

Cercate sin dai primi momenti di consigliare al coniuge che viene dalla nuova religione di convertire il coniuge ancora fuor dal numero dei fedeli di entrarvi a far parte, per evitare quelle dolorose divisioni di pensiero, e conseguentemente di pace, che abbiamo osservato anche fra noi. Ma, quando si tratta di fedeli nel Signore, per nessuna ragione si sciolga ciò che Dio ha unito. E, nel caso di una parte che si trovi, essendo cristiana, congiunta a un gentile, Io consiglio che questa parte porti la sua croce con pazienza e mitezza e con fortezza anche, sino a saper morire per difendere la sua fede, ma senza lasciare il coniuge al quale si è unito con suo pieno consenso. Questo è il mio consiglio per una vita più perfetta nello stato matrimoniale, sinché non sarà possibile, con la diffusione del cristianesimo, aversi matrimoni fra fedeli. Allora sacro e indissolubile sia il vincolo, e santo l’amore.

Male sarebbe se, per la durezza dei cuori, dovesse accadere

nella nuova fede ciò che avvenne nell’antica: un permettersi il ripudio e lo scioglimento per evitare scandali creati dalla libidine dell’uomo. In verità vi dico che ognuno deve portare la sua croce in ogni stato, anche in questo matrimoniale. E anche in verità vi dico che nessuna pressione deve far flettere la vostra autorità nel dire: “Non è lecito” a chi vuole passare a nuove nozze prima che uno dei coniugi sia morto. È meglio, Io ve lo dico, che una parte putrida si stacchi, da sola o seguita da altri, anziché, per trattenerla nel Corpo della Chiesa, concederle cosa contraria alla santità del coniugio, scandalizzando gli umili e facendo fare loro delle considerazioni sfavorevoli all’interezza sacerdotale e sul valore della ricchezza o della potenza.

Le nozze sono atto grave e santo. E per mostrare questo Io ho preso parte alle nozze e vi ho compiuto il primo miracolo. Ma guai se degenerano in libidine e capriccio. Il matrimonio, contratto naturale fra l’uomo e la donna, d’ora in poi si elevi a contratto spirituale, per il quale le anime di due che si amano giurano di servire il Signore nell’amore reciproco, offerto a Lui in ubbidienza al suo comando di procreazione per dare figli al Signore.

635.10

E ancora… Giacomo, ricordi il discorso sul Carmelo[9]? Da allora ti ho parlato di questo. Ma gli altri non sanno… Avete visto Maria di Lazzaro ungere le mie membra nella cena del sabato a Betania. Vi ho detto allora: “Ella mi ha preparato per la sepoltura”. In verità ella lo ha fatto. Non per la sepoltura, ché ella credeva ancora lontano quel dolore, ma per purificare e imbalsamare le mie membra da tutte le impurità della via perché salissi profumato d’olio balsamico al trono.

La vita dell’uomo è una via. L’entrata dell’uomo nell’altra vita dovrebbe essere entrata nel Regno. Ogni re è unto e profumato prima di ascendere al suo trono e mostrarsi al suo popolo. Anche il cristiano è un figlio di re che percorre la sua via diretto al regno dove il Padre lo chiama. La morte del cristiano non è che l’entrata nel Regno per ascendere sul trono che il Padre gli ha preparato. Non è spaventosa la morte per colui che non teme Dio sapendosi nella sua grazia. Ma per colui che deve salire sul trono sia purificata da ogni detrito la veste, perché si serbi bella per la risurrezione, e sia purificato lo spirito, perché splenda sul trono che il Padre gli ha preparato per apparire nella dignità che a figlio di sì gran re si conviene. Accrescimento della Grazia, cancellazione dei peccati di cui l’uomo abbia pieno pentimento, suscitatrice di ardente anelito al Bene, datrice di forza per il combattimento supremo sia l’unzione data ai morenti cristiani, anzi, ai nascenti cristiani, perché in verità vi dico che chi muore nel Signore nasce alla vita eterna.

Ripetete il gesto di Maria sulle membra degli eletti. E nessuno lo reputi indegno di lui. Io l’ho accettato quell’olio balsamico da una donna. Ogni cristiano se ne tenga onorato come di una grazia suprema da parte della Chiesa di cui è figlio, e lo accetti dal sacerdote per detergersi dalle ultime macchie. E ogni sacerdote sia lieto di fare l’atto d’amore di Maria verso il Cristo penante sul corpo del morente fratello. In verità vi dico che ciò che non avete allora fatto a Me, lasciando che una donna vi superasse, e ora vi pensate con tanto dolore, potete farlo in futuro e per tante volte quante con amore vi curverete su uno che muore per prepararlo all’incontro con Dio. Io sono nei mendichi e nei morenti, nei pellegrini, negli orfani, nelle vedove, nei prigionieri, in chi ha fame, sete o freddo, in chi è addolorato o stanco. Io sono in tutte le membra del mistico mio Corpo che è l’unione dei miei fedeli. Amatemi in essi e riparerete al vostro disamore di tante volte, dandomi grande gioia e dandovi tanta gloria.

635.11

Infine considerate che contro voi cospira il mondo, l’età, le malattie, il tempo, le persecuzioni. Non vogliate perciò essere avari di ciò che avete avuto e imprudenti. Trasmettete per questo in Nome mio il Sacerdozio ai migliori fra i discepoli, perché la Terra non resti senza sacerdoti. E sia carattere sacro concesso dopo acuto esame, non verbale ma delle azioni di colui che chiede di essere sacerdote, o di colui che voi giudicate buono ad esserlo.

Pensate a ciò che è il Sacerdote. Al bene che può fare. Al male che può fare. Avete avuto l’esempio di ciò che può fare un sacerdozio decaduto dal suo carattere sacro. In verità vi dico che per le colpe del Tempio questa nazione sarà dispersa. Ma anche in verità vi dico che ugualmente sarà distrutta la Terra quando l’abominio della desolazione[10] entrerà nel novello Sacerdozio conducendo gli uomini all’apostasia per abbracciare le dottrine d’inferno. Allora sorgerà il figlio di Satana e i popoli gemeranno in un tremendo spavento, pochi restando fedeli al Signore, e allora anche, fra convulsioni d’orrore, verrà la fine dopo la vittoria di Dio e dei suoi pochi eletti, e l’ira di Dio su tutti i maledetti. Guai, tre volte guai se per quei pochi non ci saranno ancor santi, gli ultimi padiglioni del Tempio di Cristo! Guai, tre volte guai se, a confortare gli ultimi cristiani, non ci saranno veri Sacerdoti come ci saranno per i primi.

In verità l’ultima persecuzione sarà orrenda, non essendo persecuzione d’uomini ma del figlio di Satana e dei suoi seguaci. Sacerdoti? Più che sacerdoti dovranno essere quelli dell’ultima ora, tanto feroce sarà la persecuzione delle orde dell’An-

ticristo. Simili all’uomo vestito di lino, che tanto è santo da stare al fianco del Signore, nella visione[11] di Ezechiele, essi dovranno instancabili segnare con la loro perfezione un Tau sugli spiriti dei pochi fedeli, perché le fiamme d’inferno non cancellino quel segno. Sacerdoti? Angeli. Angeli agitanti il turibolo carico degli incensi delle loro virtù per purificare l’aere dai miasmi di Satana. Angeli? Più che angeli: altri Cristi, altri Me, perché i fedeli dell’ultimo tempo possano perseverare sino alla fine. Questo dovranno essere.

635.12

Ma il bene e il male futuro ha radice nel presente. Le valanghe hanno inizio da un fiocco di neve. Un sacerdote indegno, impuro, eretico, infedele, incredulo, tiepido o freddo, spento, insipido, lussurioso, fa un male decuplo di quello di un fedele colpevole degli stessi peccati e trascina molti altri al peccato. La rilassatezza nel Sacerdozio, l’accoglimento di impure dottrine, l’egoismo, l’avidità, la concupiscenza nel Sacerdozio, voi sapete dove sfocia: nel deicidio. Ora, nei secoli futuri, non potrà più essere ucciso il Figlio di Dio, ma la fede in Dio, l’idea di Dio, sì. Perciò sarà compiuto un deicidio ancor più irreparabile, perché senza risurrezione. Oh! si potrà compiere, sì. Io vedo… Si potrà compire per i troppi Giuda di Keriot dei secoli futuri. Orrore!…

La mia Chiesa scardinata dai suoi stessi ministri! E Io che la sorreggo con l’aiuto delle vittime. Ed essi, i Sacerdoti, che avranno unicamente la veste e non l’anima del Sacerdote, che aiutano il ribollire delle onde agitate dal Serpente infernale contro la tua barca, o Pietro. In piedi! Sorgi! Trasmetti que­st’or­dine ai tuoi successori: “Mano al timone, sferza sui naufraghi che hanno voluto naufragare e tentano di far naufragare la barca di Dio”. Colpisci, ma salva e procedi. Sii severo, perché sui predoni giusto è il castigo. Difendi il tesoro della fede. Tieni alto il lume come un faro sopra le onde sconvolte, perché quelli che seguono la tua barca vedano e non periscano. Pastore e nauta per i tempi tremendi, raccogli, guida, solleva il mio Vangelo, perché in questo e non in altra scienza è la salute.

635.13

Verranno i tempi nei quali, così come avvenne a noi d’Israele e ancor più profondamente, il Sacerdozio crederà d’essere classe eletta, perché sa il superfluo e non conosce più l’indispensabile, o lo conosce nella morta forma con cui ora conoscono i sacerdoti la Legge: nella veste di essa, esageratamente aggravata di frange, ma non nel suo spirito. Verranno i tempi nei quali tutti i libri si sostituiranno al Libro, e questo sarà solo usato così come uno che deve forzatamente usare un oggetto lo maneggia meccanicamente, così come un contadino ara, semina, raccoglie senza meditare sulla meravigliosa provvidenza che è quel moltiplicarsi di semi che ogni anno si rinnovella: un seme gettato in terra smossa che diviene stelo, spiga, poi farina e poi pane per paterno amore di Dio. Chi, mettendosi in bocca un boccone di pane, alza lo spirito a Colui che ha creato il primo seme e da secoli lo fa rinascere e crescere, dosando le piogge e il calore perché si schiuda e si alzi e maturi senza marcire o senza bruciarsi? Così verrà il tempo che sarà insegnato il Vangelo scientificamente bene, spiritualmente male.

Or, che è la scienza se manca sapienza? Paglia è. Paglia che gonfia e non nutre. E in verità vi dico che un tempo verrà nel quale troppi fra i Sacerdoti saranno simili a gonfi pagliai, superbi pagliai, che staranno impettiti nel loro orgoglio d’esser tanto gonfi, come se da loro si fossero dati tutte quelle spighe che coronarono le paglie, come se ancor le spighe fossero in vetta alle paglie, e crederanno d’esser tutto perché, invece del pugnello di grani, il vero nutrimento che è lo spirito del Vangelo, avranno tutta quella paglia: un mucchio! Un mucchio! Ma può bastare la paglia? Neppure per il ventre del giumento essa basta e, se il padrone dello stesso non corrobora l’animale con biade ed erbe fresche, il giumento nutrito di sola paglia deperisce e anche muore.

Eppure Io vi dico che un tempo verrà nel quale i Sacerdoti, immemori che con poche spighe Io ho istruito gli spiriti alla Verità, e immemori anche di ciò che è costato al loro Signore quel vero pane dello spirito, tratto tutto e solo dalla Sapienza divina, detto dalla divina Parola, dignitoso nella forma dottrinale, instancabile nel ripetersi perché non si smarrissero le verità dette, umile nella forma, senza orpelli di scienze umane, senza completamenti storici e geografici, non si cureranno dell’anima di esso, ma della veste da gettargli sopra per mostrare alle folle quante cose essi sanno, e lo spirito del Vangelo si smarrirà in loro sotto valanghe di scienza umana. E se non lo possiedono, come possono trasmetterlo? Che daranno ai fedeli questi pagliai gonfi? Paglia. Che nutrimento ne avranno gli spiriti dei fedeli? Tanto da trascinare una languente vita. Che frutto matureranno da questo insegnamento e da questa conoscenza imperfetta del Vangelo? Un raffreddarsi dei cuori, un sostituirsi di dottrine eretiche, di dottrine e idee ancor più che eretiche, all’unica, vera Dottrina, un prepararsi il terreno alla Bestia per il suo fugace regno di gelo, di tenebre e orrore.

In verità vi dico che, come il Padre e Creatore moltiplica le stelle perché non si spopoli il cielo per quelle che, finita la loro vita, periscono, così ugualmente Io dovrò evangelizzare cento e mille volte dei discepoli che spargerò fra gli uomini e fra i secoli. E anche in verità vi dico che la sorte di questi sarà simile alla mia: la sinagoga e i superbi li perseguiteranno come mi hanno perseguitato. Ma tanto Io che essi abbiamo la nostra ricompensa, quella di fare la volontà di Dio e di servirlo sino alla morte di croce, perché la sua gloria risplenda e la sua conoscenza non perisca.

635.14

Ma tu, Pontefice, e voi, Pastori, in voi e nei vostri successori vegliate perché non si perda lo spirito del Vangelo, e instancabilmente pregate lo Spirito Santo perché in voi si rinnovelli una continua Pentecoste — voi non sapete ciò che voglio dire, ma presto lo saprete — onde possiate comprendere tutti gli idiomi e discernere e scegliere le mie voci da quelle della Scimmia di Dio: Satan. E non lasciate cadere nel vuoto le mie voci future. Ognuna di essa è una misericordia mia in vostro aiuto, e tanto più numerose saranno quanto più per ragioni divine Io vedrò che il Cristianesimo ha bisogno di esse per superare le burrasche dei tempi.

Pastore e nauta, Pietro! Pastore e nauta. Non ti basterà un giorno esser pastore se non sarai nauta, ed esser nauta se non sarai pastore. Questo e quello dovrai essere per tenere radunati gli agnelli, che tentacoli infernali e artigli feroci cercheranno di strapparti, o menzognere musiche di promesse impossibili ti sedurranno, e per portare avanti la barca presa da tutti i venti del settentrione e del mezzogiorno e dell’oriente e dell’occidente, schiaffeggiata e sbattuta dalle forze del profondo, saettata dagli arcieri della Bestia, sbruciacchiata dall’alito del dragone e spazzata sui bordi dalla sua coda, di modo che gli imprudenti saranno arsi e periranno precipitando nell’onda sconvolta.

Pastore e nauta nei tempi tremendi… E tua bussola il Vangelo. In esso è la Vita e la Salute. E tutto è detto in esso. Ogni articolo del Codice santo, ogni risposta per i casi molteplici delle anime sono in esso. E fa’ che da esso non si scostino Sacerdoti e fedeli. Fa’ che non vengano dubbi su esso. Alterazioni ad esso. Sostituzioni e sofisticazioni di esso.

Il Vangelo è Me stesso. Dalla nascita alla morte. Nel Vangelo è Dio. Perché in esso sono manifeste le opere del Padre, del Figlio, dello Spirito Santo. Il Vangelo è amore. Ho detto: “La mia Parola è Vita”. Ho detto: “Dio è carità”. Conoscano dunque i po­poli la mia Parola e abbiano l’amore in loro, ossia Dio. Per avere il Regno di Dio. Perché chi non è in Dio non ha in sé la Vita. Perché quelli che non accoglieranno la Parola del Padre non potranno essere una sola cosa col Padre, con Me e con lo Spirito Santo in Cielo, e non potranno essere del solo Ovile che è santo così come Io voglio. Non saranno tralci uniti alla Vite, perché chi respinge in tutto o in parte la mia Parola è un membro nel quale più non scorre la linfa della Vite. La mia Parola è succo che nutre, fa crescere e portare frutto.

635.15

Tutto questo farete in memoria di Me che ve l’ho insegnato. Molto ancora avrei da dirvi su quanto vi ho detto ora. Ma Io ho soltanto gettato il seme. Lo Spirito Santo ve lo farà germogliare. Ho voluto darvi Io il seme, perché conosco i vostri cuori e so come titubereste di paura per comandi spirituali, immateriali. La paura di un inganno vi paralizzerebbe ogni volontà. Perciò Io per il primo vi ho parlato di tutte le cose. Poi il Paraclito vi ricorderà le mie parole e ve le amplificherà nei particolari. E voi non temerete perché ricorderete che il primo seme ve l’ho dato Io.

Lasciatevi condurre dallo Spirito Santo. Se la mia Mano era dolce nel guidarvi, la sua Luce è dolcissima. Egli è l’Amore di Dio. Così Io me ne vado contento, perché so che Egli prenderà il mio posto e vi condurrà alla conoscenza di Dio. Ancora non lo conoscete, nonostante tanto vi abbia detto di Lui. Ma non è colpa vostra. Voi avete fatto di tutto per comprendermi e perciò siete giustificati se anche per tre anni avete capito poco. La mancanza della Grazia vi ottundeva lo spirito. Anche ora capite poco, benché la Grazia di Dio sia scesa su voi dalla mia croce. Avete bisogno del Fuoco. Un giorno ho parlato[12] di questo a un di voi, andando lungo le vie del Giordano.

L’ora è venuta. Io me ne torno al Padre mio, ma non vi lascio soli perché lascio a voi l’Eucarestia, ossia il vostro Gesù fatto cibo agli uomini. E vi lascio l’Amico: il Paraclito. Esso vi condurrà. Passo le vostre anime dalla mia luce alla sua luce ed Egli compirà la vostra formazione».

635.16

«Ci lasci ora? Qui? Su questo monte?». Sono tutti desolati.

«No. Non ancora. Ma il tempo vola e presto sarà quel momento».

«Oh! non mi lasciare sulla Terra senza di Te, Signore. Ti ho amato dalla tua Nascita alla tua Morte, dalla tua Morte alla tua Risurrezione, e sempre. Ma troppo triste sarebbe non saperti più fra noi! Hai ascoltato la preghiera del padre di Eliseo. Hai esaudito tanti. Ascolta la mia, Signore!», supplica Isacco in ginocchio con le mani protese.

«La vita che potresti ancora avere sarebbe predicazione di Me, forse gloria di martirio. Hai saputo esser martire per amore di Me infante, e temi ora di esserlo per Me glorioso?».

«La mia gloria sarebbe seguirti, Signore. Io sono povero e stolto. Tutto quanto potevo dare ho dato con buona volontà. Ora vorrei questo: seguirti. Però sia fatto come Tu vuoi, ora e sempre».

Gesù posa sul capo di Isacco la mano e ve la lascia in una lunga carezza, mentre si rivolge a tutti per dire: «Non avete domande da farmi? Sono le ultime lezioni. Parlate al vostro Maestro… Vedete come i piccoli hanno confidenza con Me?».

Infatti anche oggi Marziam gli appoggia il capo contro il corpo, stringendosi tutto a Gesù, né Isacco ha mostrato ritrosia ad esporre il suo desiderio.

«Veramente… Sì… Abbiamo delle cose da chiedere…», dice Pietro.

«E allora chiedete».

635.17

«Ecco… Ieri sera, dopo che ci hai lasciato, parlavamo fra noi su quanto avevi detto. Ora altre parole si affollano in noi per quanto hai detto. Ieri, e anche oggi, se si riflette bene, Tu hai parlato come se eresie e separazioni dovessero sorgere, e presto. Questo ci fa pensare che dovremo essere molto prudenti verso quelli che vorranno venire fra noi. Perché certo in quelli sarà il seme dell’eresia e della separazione».

«Lo credi? E non è già separato Israele nel venire a Me? Tu questo vuoi dire: che l’Israele che mi ha amato non sarà mai eretico e diviso. Non è vero? Ma fu forse unito mai, da secoli, neppur nella antica formazione? Ed è forse stato unito nel seguirmi? In verità vi dico che la radice dell’eresia è in esso».

«Ma…».

«Ma idolatra e eretico è da secoli sotto l’apparenza esterna di fedeltà. I suoi idoli li conoscete. Le sue eresie pure. I gentili saranno migliori di esso. Per questo Io non li ho esclusi e vi dico di fare ciò che Io ho fatto.

Questa sarà per voi una delle cose più difficili. Lo so. Ma ricordate i profeti. Essi profetizzano la vocazione dei gentili[13] e la durezza dei giudei. Perché vorreste chiudere le porte del Regno a quelli che mi amano e vengono alla Luce che la loro anima cercava? Li credete più peccatori di voi perché sino ad ora non hanno conosciuto Dio, perché hanno seguito la loro religione e la seguiranno sinché non saranno attratti dalla nostra? Non dovete. Io vi dico che molte volte sono migliori di voi perché, avendo una religione non santa, sanno essere giusti.

Non mancano i giusti in nessuna nazione e religione. Dio osserva le opere degli uomini, non le loro parole. E se vede che un gentile, per giustizia di cuore, fa naturalmente ciò che la Legge del Sinai comanda, perché dovrebbe averlo abbietto? Non è ancor più meritorio che un uomo, che non conosce il comando di Dio a non fare questo o quello perché è male, si imponga da sé un comando di non fare ciò che la sua ragione gli dice non buono e lo segua fedelmente, rispetto al merito molto relativo di chi, conoscendo Dio, il fine dell’uomo e la Legge che permette di conseguirlo, fa continui compromessi e calcoli per adeguare il comando perfetto alla volontà corrotta? Che ve ne pare? Che Dio apprezzi le scappatoie che Israele ha messo all’ubbidienza per non avere molto a sacrificare la sua concupiscenza? Che ve ne pare? Che quando un gentile uscirà dal mondo, giusto al cospetto di Dio per aver seguito la retta legge che la sua coscienza si è imposta, Dio lo giudicherà demone? Io ve lo dico: Dio giudicherà le azioni degli uomini, e il Cristo, Giudice di tutte le genti, premierà[14] quelli nei quali il desiderio dell’anima ebbe voce di intima legge per giungere al fine ultimo dell’uomo, che è riunirsi al suo Creatore, al Dio ignoto per i pagani, ma al Dio che sentono essere vero e santo al di là dello scenario dipinto dei falsi Olimpi.

635.18

Badate anzi attentamente di non essere voi scandalo ai gentili. Già troppe volte fu deriso il nome di Dio fra i gentili per le opere dei figli del popolo di Dio. Non vogliatevi credere tesorieri assoluti dei miei doni e dei miei meriti. Io sono morto per giudei e per gentili. Il mio Regno sarà di tutte le genti. Non abusate della pazienza con cui Dio vi ha trattati sin qui dicendovi: “A noi tutto è concesso”. No. Io ve lo dico. Non c’è più questo o quel popolo. C’è il mio Popolo. E in esso hanno uguale valore i vasi consumatisi nel servizio del Tempio e quelli che vengono deposti ora sulle mense di Dio. Anzi, molti vasi consumatisi nel servizio del Tempio, ma non di Dio, saranno gettati nel cantone e verranno messi in loro vece sull’altare quelli che ancora non conoscono incenso, olio, vino o balsamo, ma sono desiderosi di empirsi di essi e di essere usati per la gloria del Signore.

Non esigete molto dai gentili. Basta abbiano la fede e ubbidiscano alla mia Parola. Una nuova circoncisione si sostituisce all’antica. L’uomo è circonciso nel cuore, d’ora in poi; nello spirito, meglio ancora che nel cuore, perché al sangue dei circoncisi, per significare purificazione dalla concupiscenza che escluse Adamo dalla figliolanza divina, si è sostituito il mio Sangue purissimo. Esso è valido nel circonciso e nell’incirconciso nel corpo, purché costui abbia il mio Battesimo e rinunci a Satana, al mondo, alla carne, per amore di Me. Non spregiate gli incirconcisi. Dio non spregiò Abramo. Per la sua giustizia lo elesse[15] a capo del suo Popolo prima ancora che la circoncisione avesse morso le sue carni. Se Dio ha avvicinato Abramo incirconciso, per trasmettergli i suoi comandi, voi potrete avvicinare gli incirconcisi per istruirli nella Legge del Signore. Considerate quanti peccati e a quale peccato sono giunti i circoncisi. Non siate perciò inesorabili verso i gentili».

«Ma dovremo dire loro ciò che ci hai insegnato? Non capiranno nulla, perché non sanno la Legge».

«Voi lo dite. Ma ha forse compreso Israele, che sapeva la Legge e i Profeti?».

«È vero».

«Però fate attenzione. Direte ciò che lo Spirito vi suggerirà di dire, verbalmente, senza paure, senza voler fare da voi.

635.19

Quando poi sorgeranno fra i fedeli dei falsi profeti, che diranno le loro idee come idee ispirate, e saranno gli eretici, allora voi combattete con mezzi più stabili della parola le loro eretiche dottrine. Ma non vi preoccupate. Lo Spirito Santo vi guiderà. Io non dico mai cosa che non si compia».

«E che ne faremo degli eretici?».

«Combattete con tutte le forze l’eresia in sé stessa, ma con ogni mezzo cercate di convertire al Signore gli eretici. Non stancatevi di cercare le pecore che si sono sviate per riportarle all’Ovile. Pregate, soffrite, fate pregare, fate soffrire, andate elemosinando sacrifici e sofferenze ai puri, ai buoni, ai generosi, perché con queste cose si convertono i fratelli. La Passione di Cristo continua nei cristiani. Non vi ho escluso da questa grande opera che è la Redenzione del mondo. Siete tutti membra di un unico corpo. Aiutatevi fra voi, e chi è forte e sano lavori per i più deboli, e chi è unito tenda le mani e chiami i fratelli lontani».

«Ma ci saranno, dopo esser stati fratelli in un’unica casa?».

«Ci saranno».

«E perché?».

«Per tante ragioni. Porteranno ancora il mio Nome. Se ne glorieranno, anzi, di quel Nome. Lavoreranno a farlo conoscere. Contribuiranno acciò Io sia conosciuto sino agli estremi confini della Terra. Lasciateli fare, perché, ve lo ricordo, chi non è contro di Me è per Me. Ma, poveri figli!, il loro lavoro sarà sempre parziale, i loro meriti sempre imperfetti. Non potranno essere in Me se saranno separati dalla Vite. Le loro opere saranno sempre incomplete. Voi, dico voi, per parlare ai futuri che vi continueranno, siate dove essi sono. Non dite farisaicamente: “Io non vado per non contaminarmi”. O pigramente: “Io non vado, perché già c’è chi predica il Signore”. O pavidamente: “Io non vado per non essere scacciato da loro”. Andate. Io vi dico: andate. A tutte le genti. Sino ai confini del mondo. Perché sia conosciuta tutta la mia Dottrina e la mia Unica Chiesa, e le anime abbiano modo di entrare a farne parte».

«E diremo o scriveremo tutte le tue azioni?».

«Ve l’ho detto. Lo Spirito Santo vi consiglierà su quel che è bene dire o tacere a seconda dei tempi. Voi lo vedete! Quanto Io ho compiuto viene creduto o negato, e talora si fa arma contro di Me, agitato come è da mani che mi odiano. Sono stato detto Belzebù quando, come Maestro e alla presenza di tutti, operavo miracoli. E che diranno ora, quando sapranno che così soprannaturalmente ho agito? Sarò bestemmiato più ancora. E voi sareste perseguitati prima del momento. Perciò tacete sinché sarà l’ora di parlare».

635.20

«Ma se quest’ora venisse quando noi, testimoni, fossimo mor­ti?».

«Nella mia Chiesa saranno sempre sacerdoti, dottori, profeti, esorcisti, confessori, operatori di miracoli, ispirati, quanto occorre ad Essa perché le genti abbiano da Essa quello che è necessario. Il Cielo: la Chiesa trionfante, non lascerà sola la Chiesa docente, e questa soccorrerà la Chiesa militante. Non sono tre corpi. Sono un sol Corpo. Non c’è divisione fra loro, ma comunione d’amore e di fine: amare la Carità, goderla in Cielo suo Regno. Per questo ancora la Chiesa militante dovrà con amore sovvenire ai suffragi della parte di essa che, già destinata alla trionfante, ancora ne è esclusa per l’espiazione soddisfattoria delle mancanze assolte ma non interamente scontate davanti alla perfetta divina Giustizia. Tutto nell’amore e per l’amore deve farsi nel Corpo mistico. Perché l’amore è il sangue che circola in esso. Sovvenite i fratelli purganti. Così come ho detto che le opere di misericordia corporali vi conquistano premio in Cielo, così pure ho detto che ve lo conquistano quelle spirituali. E in verità vi dico che il suffragio ai morti, perché en­trino nella pace, è grande opera di misericordia, della quale vi benedirà Iddio e vi saranno riconoscenti i suffragati. Quando, alla risurrezione della carne, sarete tutti raccolti davanti a Cristo Giudice, fra quelli che Io benedirò saranno anche coloro che ebbero amore ai fratelli purganti, offrendo e pregando per la loro pace. Io ve lo dico. Non una delle azioni buone rimarrà senza frutto, e molti splenderanno vivamente in Cielo senza aver predicato, amministrato, compiuto viaggi apostolici, abbracciato stati speciali, ma soltanto per avere pregato e sofferto per dare pace ai purganti, per portare alla conversione i mortali. Anche questi, sacerdoti ignoti al mondo, apostoli sconosciuti, vittime che solo Dio vede, avranno il premio degli operai del Signore, avendo fatto della loro vita un perpetuo sacrificio d’amore per i fratelli e per la gloria di Dio. In verità vi dico che alla vita eterna si giunge per molte vie, e una è questa, ed è tanto cara al mio Cuore.

635.21

Avete altro da chiedere? Parlate».

«Signore, ieri, e non solo ieri, pensavamo che Tu hai detto: “Voi siederete su dodici troni a giudicare le dodici tribù d’Israele”. Ma ora siamo in undici…».

«Eleggete il dodicesimo. Tocca a te, Pietro».

«A me? A me no, Signore! Indicalo Tu».

«Io ho eletto i miei Dodici una volta e li ho formati. Poi ho eletto il loro capo. Poi ho dato loro la Grazia e ho infuso lo Spirito Santo. Ora tocca ad essi camminare, ché non sono più lattanti incapaci di farlo».

«Ma dicci almeno dove dobbiamo posare il nostro occhio…».

«Ecco. Questa è la parte eletta del gregge», dice Gesù facendo un cenno circolare su quelli che sono presenti dei settantadue.

«Non noi, Signore. Non noi. Il posto del traditore ci fa pau­ra», supplicano questi.

«Prendiamo Lazzaro. Vuoi, Signore?».

Gesù tace.

«Giuseppe d’Arimatea? Nicodemo?…».

Gesù tace.

«Ma sì! Lazzaro prendiamo».

«E all’amico perfetto volete dare quel posto che voi non volete?», dice Gesù.

«Signore, io vorrei dire una parola», dice lo Zelote.

«Parla».

«Lazzaro per tuo amore, ne sono certo, prenderebbe anche quel posto e lo terrebbe in modo così perfetto da far dimenticare di chi era quel posto. Ma non mi pare conveniente farlo per altri motivi. Le virtù spirituali di Lazzaro sono in molti fra gli umili del tuo gregge. E io penso che sarebbe meglio dare a questi la preferenza, perché i fedeli non dicano che si cercò solo il potere e le ricchezze, atto da farisei, in luogo della sola virtù».

«Hai detto bene, Simone. E tanto più hai detto bene in quanto hai parlato con giustizia senza che l’amicizia per Lazzaro ti mettesse bavaglio».

«Facciamo allora Marziam per dodicesimo apostolo.-È un fanciullo».

«Io, per cancellare quel vuoto orrendo, accetterei, ma non sono degno. Come potrei parlare, io fanciullo, a chi è adulto? Signore, Tu devi dire se ho ragione».

«Hai ragione. Ma non abbiate fretta. L’ora verrà e stupirete allora di avere tutti un comune pensiero. Pregate, intanto. Io me ne vado. Ritiratevi in orazione. Io vi congedo per ora. Fate di essere tutti per il quattordicesimo di ziv a Betania».

Si alza, mentre tutti si inginocchiano prostrandosi col volto fra l’erba. Li benedice e la luce, sua ancella che lo annuncia e precede nelle sue venute così come lo accoglie nelle sue dipartite, lo abbraccia e lo nasconde assorbendolo una volta ancora.


Notes

  1. aux justes jusqu’à ma mort, c’est-à-dire aux justes qui ont vécu jusqu’à ma mort, distincts de ceux à venir, pour lesquels un moyen est nécessaire.
  2. ceux qui n’ont pas la faute originelle : il s’agit de Marie par l’œuvre de Dieu et de Jésus par nature divine, note Maria Valorta sur une copie dactylographiée. En ce qui concerne Marie, l’affirmation de son immaculée conception est constante dans toute l’Œuvre, à commencer par 1.3 et 4.5. En ce qui concerne Jésus, sa nature divine est affirmée, par exemple, en 126.3 et en 642.3. Il faut ajouter que Jean-Baptiste était lui aussi préservé du péché originel, puisqu’il avait été sanctifié dès le sein de sa mère, comme cela est dit en 9.5, raconté en 127.5 et rappelé à plusieurs reprises (notamment en 45.6, 166.8 et 567.16). Néanmoins, comme cela est clairement expliqué en 414.8, il faut ajouter que Jésus (en tant qu’homme) et Marie furent conçus sans le péché originel (le premier de par sa nature divine, la seconde par l’œuvre de Dieu), tandis que Jean-Baptiste en fut racheté par l’œuvre de Dieu, après sa conception et avant sa naissance.
  3. baptême : son institution semble donc être liée au lavement des pieds (en 600.11). La différence de nature entre le baptême de Jean — donné aussi, à certaines occasions, par Jésus ou par ses disciples (119.7/9) — est expliquée en 96.4 ; 259.3/4 ; 600.11 ; 630.19 ; 638.11.
  4. l’eau lustrale : ce rituel est prescrit en Nb 19, 17-22.
  5. parle, en Ez 47, 1-12.
  6. consécrations mosaïques, comme celles prescrites en Ex 29, 1-35 ; Lv 8.
  7. sept conditions qui ont été énumérées et expliquées en 126.2/8.
  8. est un contrat, comme en Tb 7, 14.
  9. notre conversation sur le mont Carmel se trouve au chapitre 258. Le repas du sabbat à Béthanie, en 586.6/8.
  10. l’abomination de la désolation mentionnée en Dn 9, 27 ; 11 ; 31 ; 12, 11.
  11. vision qui se trouve en Ez 9, 2.3.11 ; 10, 2.6.7.
  12. j’ai parlé, en 361.5.
  13. Ils annoncent la vocation des païens, par exemple en Is 45, 14-17 ; 49, 5-6 ; 55, 5 ; 60, 19-21 ; Mi 4, 1-2 : So 3, 9-10 ; Za 8, 20-23. La dureté des Juifs, par exemple en Ex 32, 7-10 ; 33, 5 ; 34, 8 ; Dt 9, 1-14 ; 31, 24-27 ; 2 Ch 30, 7-8 ; 36, 14-16 ; Jr 3, 6-25 ; 4, 1-4 ; 7, 21-28 ; Ez 2, 3-8 ; 3, 4-9 ; 6, 11-14 ; 7, 15-27 ; 8 ; 11, 2-12 ; 20 ; 22. Déjà en 177.4.
  14. récompensera : parce qu’ils appartiennent à l’âme de l’Eglise, note Maria Valorta sur une copie dactylographiée.
  15. il l’a élu, par exemple en Gn 12, 1-3.7.

Note

  1. ai giusti sino alla mia Morte, cioè ai giusti che sono vissuti sino alla mia Morte, distinti dai futuri per i quali ci vuole un mezzo.
  2. senza Macchia d’origine sono Maria Ss. per opera di Dio e Gesù per natura di Dio, come annota MV su una copia dattiloscritta. Per Maria Ss., l’affermazione del suo immacolato concepimento è costante in tutta l’opera, a cominciare da 1.3 e da 4.5. Per Gesù si trova riaffermata, per esempio, in 126.3 e in 642.3. Bisogna tuttavia aggiungere che anche Giovanni Battista era privo della macchia originale, essendo stato presantificato nel seno della madre, come è detto in 9.5, narrato in 127.5 e ricordato più volte (per esempio in 45.6, 166.8, 567.16). Pertanto, come è spiegato molto bene in 414.8, si deve dire che Gesù (come Uomo) e Maria Ss. furono concepiti senza il peccato originale (il primo per natura di Dio, la seconda per opera di Dio); e che Giovanni Battista fu redento dal peccato originale, per opera di Dio, dopo il concepimento e prima della nascita.
  3. Battesimo, la cui istituzione come sacramento, dunque, sembra collegata con la lavanda dei piedi (in 600.11). La diversa natura del battesimo dato da Giovanni Battista, e in qualche occasione (119.7/9) anche da Gesù e dai suoi apostoli, è rimarcata in: 96.4 - 259.3/4 - 600.11 - 630.19 - 638.11.
  4. l’acqua lustrale, come nel rituale prescritto in: Numeri 19, 17-22.
  5. parla, in: Ezechiele 47, 1-12.
  6. consacrazioni mosaiche, come quelle prescritte in:-Esodo 29, 1-35; Levitico 8.
  7. sette condizioni, come quelle enunciate e spiegate in 126.2/8.
  8. è un contratto, come in: Tobia 7, 14.
  9. il discorso sul Carmelo, nel capitolo 258; nella cena del sabato a Betania, in 586.6/8.
  10. abominio della desolazione, di cui si parla in: Daniele 9, 27; 11, 31; 12, 11.
  11. visione, che è in: Ezechiele 9, 2.3.11; 10, 2.6.7.
  12. ho parlato, in 361.5.
  13. profetizzano la vocazione dei gentili, per esempio in: Isaia 45, 14-17; 49, 5-6; 55, 5; 60; Geremia 16, 19-21; Michea 4, 1-2; Sofonia 3, 9-10; Zaccaria 8, 20-23; e la durezza dei giudei, per esempio in: Esodo 32, 7-10; 33, 5; 34, 8; Deuteronomio 9, 1-14; 31, 24-27; 2 Cronache 30, 7-8; 36, 14-16; Geremia 3, 6-25; 4, 1-4; 7, 21-28; Ezechiele 2, 3-8; 3, 4-9; 6, 11-14; 7, 15-27; 8; 11, 2-12; 20; 22. Già in 177.4.
  14. premierà: perché apparterranno all’anima della Chiesa, così annota MV su una copia dattiloscritta.
  15. lo elesse, per esempio in: Genesi 12, 1-3.7.