Os Escritos de Maria Valtorta

110. Dans la maison de Jacob près du lac Mérom.

110. Na casa de Jacó junto ao lago Meron.

110.1

Je dirais que, en plus du lac de Galilée et de la mer Morte, la Palestine possède un autre petit lac ou étang, un miroir d’eau en somme, dont j’ignore le nom.

Je ne vaux rien en fait d’évaluations, mais, à vue d’œil, je dirais que ce petit plan d’eau peut mesurer trois kilomètres sur deux environ. C’est peu, bien peu de chose, comme on le voit. Mais il est gracieux, dans son cadre de verdure. C’est un miroir si bleu et si serein qu’on dirait une grande écaille d’émail bleu, que veine au centre une coloration plus claire et légèrement mouvante, due sans doute au courant du fleuve qui s’y jette au nord pour en sortir au sud. A cause de la faible profondeur du lac, le courant ne se divise pas, mais il le traverse comme une veine vivante au milieu d’une eau stagnante, faisant remarquer sa présence par une couleur différente et une légère agitation de ses eaux.

Pas de bateaux à voile sur ce petit lac, mais seulement quelques petites barques à rames d’où un pêcheur solitaire descend ou retire ses nasses, ou qu’emprunte quelque voyageur pour raccourcir sa route. Et des troupeaux, des troupeaux, encore des troupeaux qui descendent certainement des pâturages de montagne à cause de l’automne qui avance, et paissent sur ces rives dans les prés où l’herbe est verte et grasse.

110.2

A la pointe sud du lac (dont la forme est ovale), passe une grande route qui s’allonge d’est en ouest, ou plutôt du nord-est au sud-ouest. Elle est assez bien entretenue et très fréquentée par des voyageurs qui se rendent dans les villages disséminés dans la région. C’est sur cette route que Jésus s’avance avec les siens.

La journée est plutôt grise et Pierre déclare :

« Il aurait mieux valu ne pas aller chez cette femme. Les jours deviennent de plus en plus courts et sombres… et Jérusalem est encore loin.

– Nous arriverons à temps. Crois-moi, Pierre, il vaut mieux obéir à Dieu en faisant le bien que d’assister à une cérémonie extérieure. Maintenant, cette femme bénit Dieu avec tous ses enfants, autour du chef de famille qui est si bien guéri qu’il pourra se trouver à Jérusalem pour la fête des Tentes, alors qu’il aurait dû, à ce moment-là, reposer dans un tombeau sous les bandelettes et au milieu des aromates. Ne confondez jamais la foi avec les actes extérieurs. Il ne faut jamais critiquer. Mais comment les pharisiens peuvent-ils t’étonner si, toi-même, tu t’illusionnes avec une piété mal comprise, et si tu fermes ton cœur au prochain en disant : “ Je sers Dieu. Cela suffit ” ?

– Tu as raison, Maître. Je suis plus ignorant qu’un ânon.

– Et je te garde avec moi pour te rendre sage. N’aie pas peur. Kouza m’a offert un char presque jusqu’à Jaboc. De là au gué, le chemin est court. Il a tant insisté, et avec des raisons si justes, que j’ai cédé, bien que je juge que le Roi des pauvres doit se servir des moyens des pauvres. Mais la mort de Jonas nous a retardés et je dois adapter mes plans à l’imprévu. »

110.3

Les disciples parlent de Jonas en plaignant sa misérable existence et en enviant son heureuse mort. Simon le Zélote murmure :

« Je n’ai pas pu le rendre heureux et donner au Maître un vrai disciple mûri par un long martyre et une foi inébranlable… et j’en suis peiné. Le monde a tant besoin de personnes fidèles, pleines de foi en Jésus, pour compenser ceux, si nombreux, qui nient et nieront !

– Peu importe, Simon, répond Jésus. Il est plus heureux au­jour­d’hui, et plus actif. Et toi, tu as fait davantage pour lui et pour moi que nul autre à ta place. Pour lui aussi, je te remercie. Maintenant, il sait qui a été son libérateur et il te bénit.

– Alors, il maudit Doras, aussi » s’exclame Pierre.

Jésus le regarde et lui demande :

« Tu crois cela ? Tu es dans l’erreur. Jonas était un juste. Maintenant, c’est un saint. Il n’a haï et maudit personne de son vivant. Il ne hait et ne maudit pas maintenant. Dans le lieu où il séjourne, il regarde vers le paradis et jubile, car il sait déjà que bientôt les limbes laisseront sortir ceux qui s’y trouvent. Il ne fait rien d’autre.

– Et pour ce qui est de Doras… ton anathème agira ?

– Dans quel sens, Pierre ?

– En l’amenant à réfléchir et à changer… ou bien… en le frappant de quelque châtiment.

– Je l’ai livré à la Justice de Dieu[1]. Moi, l’Amour, je l’ai abandonné.

– Miséricorde ! Je ne voudrais pas être à sa place !

– Moi, non plus !

– Ni moi !

– Personne ne le voudrait, car la justice du Parfait, que sera-t-elle donc ? disent les disciples.

– Pour les bons, ce sera l’extase, pour les satans, ce sera la foudre, mes amis. En vérité je vous le dis : être toute la vie esclave, lépreux, mendiant, est un bonheur royal en comparaison d’une heure, d’une seule heure de punition divine.

110.4

– Il pleut, Maître. Qu’allons-nous faire ? Où aller ? »

En effet, sur le lac assombri sous un ciel maintenant tout couvert de nuages couleur de plomb, tombent et rebondissent les premières gouttes d’une pluie qui menace de devenir plus violente.

« Dans quelque maison, nous demanderons abri au nom de Dieu.

– Espérons que nous trouverons des gens aussi bons que ce Romain. Je ne les croyais pas comme ça… Je les avais toujours évités comme impurs, et je vois que… oui, tout compte fait, ils valent mieux que beaucoup d’entre nous, dit Pierre.

– Les Romains te plaisent ? demande Jésus.

– Eh bien… je ne les trouve pas pires que nous. Seulement, ce sont des samaritains… »

Jésus sourit sans rien dire.

Ils sont rejoints par une petite femme qui pousse devant elle huit brebis.

« Femme, sais-tu où nous pourrons trouver un toit ?… demande Pierre.

– Je suis la servante d’un homme pauvre et seul. Mais si vous voulez venir… je crois que mon maître vous recevra avec bonté.

– Allons-y. »

Ils se hâtent sous l’averse au milieu des brebis au corps obèse qui trottent pour fuir la pluie. Ils quittent la grand-route pour prendre un chemin qui mène à une maisonnette basse. Je reconnais la maison du paysan Jacob, ce Jacob de l’épisode de Matthias et Marie, les deux orphelins de la vision[2] du mois d’août, me semble-t-il.

« Voilà : c’est ici ! Courez devant, pendant que je mène les brebis au bercail. Au-delà du muret il y a une cour à passer pour arriver à la maison. Il doit être dans la cuisine. Ne faites pas attention s’il parle peu… Il a beaucoup d’ennuis. »

La femme se dirige vers un cagibi à droite.

110.5

Jésus et ses disciples tournent à gauche.

Voilà l’aire avec le puits et le four au fond, le pommier de côté, et voici la porte grande ouverte de la cuisine où brûle un feu de branches, et où un homme est en train de réparer un outil de culture endommagé.

« Paix à cette maison. Je te demande un abri pour la nuit pour mes compagnons et moi » dit Jésus sur le seuil de la porte.

L’homme lève la tête.

« Entre, dit-il, et que Dieu te rende la paix que tu donnes. Mais… parler de paix ici ! Elle est l’ennemie de Jacob, depuis quelque temps. Entre, entre !… Entrez tous. Le feu est l’unique chose que je puisse vous offrir en abondance… parce que… Oh ! Mais… Mais toi, maintenant que tu as enlevé le capuchon (Jésus s’était couvert la tête avec un pan de son manteau, en le tenant serré sous la gorge avec la main) et que je te vois bien… Tu es, oui, tu es le Rabbi galiléen, celui qu’on nomme Messie et qui fait des miracles… Est-ce toi ? Dis-le, au nom de Dieu.

– Je suis Jésus de Nazareth, le Messie. Tu me connais ?

– A la dernière lune, je t’ai entendu parler chez Jude et Anne… j’étais au nombre des vendangeurs car… je suis pauvre… Une série de malheurs : la grêle, les chenilles, des arbres et des brebis malades… Pour moi, qui suis seul avec une servante, mes biens me suffisaient. Mais maintenant j’ai fait des dettes parce que le malheur s’acharne sur moi… Pour ne pas vendre toutes mes brebis, j’ai travaillé dans la maison des autres… Et puis, mes champs !… On aurait dit que la guerre y était passée tant ils étaient brûlés, et tant les vignes et les oliviers étaient stériles. Depuis la mort de ma femme, cela fait six ans, on dirait que Mammon s’amuse à mes dépens. Tu vois ? Je suis en train de travailler sur cette charrue. Mais le bois en est tout abîmé. Comment faire ? Je ne suis pas du métier, et j’attache, j’attache. Mais cela ne sert à rien. Il me faut aussi veiller à ma bourse, désormais… Je vais vendre une autre brebis pour réparer les outils. Le toit fait eau… mais les champs m’inquiètent plus que la maison. Quel dommage ! Les brebis sont toutes pleines… j’espérais reconstituer le troupeau… Mais voilà…

– Je vois que je viens apporter des ennuis, là où il y en a déjà tant.

– Des ennuis, toi ? Non. Je t’ai entendu parler et… tes paroles me sont restées au fond du cœur. C’est vrai que j’ai travaillé honnêtement, et pourtant… Mais je pense que je ne devais pas encore être assez bon. Je pense que celle qui était bonne, c’était peut-être ma femme qui avait pitié de tout le monde. Pauvre Lia, morte trop tôt, trop tôt pour son mari… Je pense que la prospérité de ces temps-là venait du Ciel grâce à elle. Et je veux devenir meilleur pour pratiquer ce que tu dis et imiter mon épouse. Je ne demande pas grand-chose… : seulement de rester dans cette maison où elle est morte et où, moi, je suis né… et d’avoir du pain pour moi et pour la servante qui remplace ma femme, sert de bergère et m’aide comme elle le peut. Je n’ai plus de serviteur. J’en avais deux et ils me suffisaient, car je travaillais moi aussi aux champs et à l’oliveraie… Mais je n’ai plus de pain que pour moi, et encore bien peu…

– Ne te prive pas de pain pour nous…

– Non, Maître, même si je n’en avais qu’une bouchée, je te la donnerais. C’est un honneur pour moi de t’avoir… Je ne l’aurais jamais espéré. Mais je te parle de mes misères parce que tu es bon et que tu comprends.

– Oui, je comprends.

110.6

Donne-moi ce marteau. Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Tu abîmes le bois. Donne-moi aussi ce poinçon, mais après l’avoir rougi au feu. Il percera mieux le bois et nous y passerons sans difficulté une cheville de fer. Laisse-moi faire. J’étais menuisier…

– Toi, travailler pour moi ? Non !

– Laisse-moi faire. Tu me donnes l’hospitalité. Moi, je t’aide. Il faut s’aimer entre hommes, en donnant chacun ce qu’il peut.

– Tu donnes la paix. Tu donnes la sagesse. Tu donnes des miracles. Tu donnes déjà beaucoup, beaucoup !

– Je donne aussi le travail. Allez, obéis… »

Jésus, qui n’a gardé que son habit, travaille rapidement et avec dextérité au timon abîmé. Il perce, attache, cheville, l’essaie jusqu’à ce qu’il le voie solide.

« Il pourra encore servir longtemps, jusqu’à l’année prochaine. Tu pourras le changer à ce moment-là.

– Je le crois bien. Cette charrue est passée par tes mains et me bénira la terre.

– Ce n’est pas la raison pour laquelle elle sera bénie, Jacob.

– Pourquoi, alors, mon Seigneur ?

– Parce que tu fais preuve de miséricorde. Tu ne te renfermes pas dans la rancœur de l’égoïsme et de l’envie, mais tu reçois mon enseignement et le mets en pratique. Bienheureux les miséricordieux. Ils obtiendront miséricorde.

– En quoi est-ce que j’en fais preuve pour toi, mon Seigneur ? C’est à peine si j’ai une place et la nourriture dont tu as besoin. Je n’ai que de la bonne volonté, et jamais je n’ai tant souffert d’être pauvre pour n’avoir pas de quoi vous faire honneur, à toi et à tes amis.

– Ton désir suffit. En vérité, je te dis que même un seul verre d’eau donné en mon nom est une grande chose aux yeux de Dieu. J’étais un voyageur fatigué sous la bourrasque : tu m’as abrité. L’heure du repas arrive et tu me dis : “ Je t’offre ce que j’ai. ” La nuit tombe, et tu m’offres un toit ami. Que veux-tu faire de plus ? Fais confiance, Jacob. Le Fils de l’homme ne fait pas attention au luxe de la réception et de la nourriture. Il regarde les sentiments du cœur. Le Fils de Dieu dit au Père : “ Père, bénis mes bienfaiteurs et tous ceux qui, en mon nom, sont miséricordieux pour leurs frères. ” Cela, je le dis pour toi. »

110.7

Pendant que Jésus travaillait à la herse, la servante a parlé avec le maître, et elle revient avec du pain, du lait qu’elle vient de traire, quelques pommes ratatinées et un plateau d’olives.

« Je n’ai rien d’autre, dit l’homme en s’excusant.

– Oh ! Moi, je vois parmi ta nourriture une nourriture que tu ne vois pas ! Et je m’en nourris, car elle a une saveur céleste.

– Tu te nourris, peut-être, toi, Fils de Dieu, d’une nourriture que t’apportent les anges ? Peut-être vis-tu d’un pain spirituel.

– Oui, l’âme a plus de valeur que le corps, et pas seulement en moi. Mais je ne me nourris pas de pain angélique, bien plutôt de l’amour du Père et des hommes. Je le trouve aussi sur ta table, et j’en bénis le Père qui par amour m’a conduit à toi, et je te bénis de m’accueillir avec amour et de me donner l’amour. Voilà ma nourriture : que la volonté de mon Père soit faite.

– Alors bénis cette nourriture et fais-en l’offrande à Dieu à ma place. Aujourd’hui, tu es pour moi le chef de famille et toujours tu seras mon Maître et mon Ami. »

Jésus prend le pain et l’offre en le tenant haut levé entre ses mains. Il prie, avec un psaume, je crois. Puis il s’assied, rompt le pain et le distribue…

Tout se termine ainsi.

110.1

Eu diria que, além do lago da Galileia e do Mar Morto, a Palestina tem um outro lago pequeno, ou lagoa, um espelho d’água em suma, cujo nome eu ignoro. Nesse assunto de medidas, eu não valho nada, mas, assim a olho, eu diria que esta pequena bacia pode ter uns três quilômetros, por dois, mais ou menos. Pouca, bem pouca coisa, como se vê. Mas é gracioso no seu contorno verde e no seu espelho tão azul e plácido, a ponto de parecer uma grande escama de esmalte da cor do céu, tendo ao centro listras mais claras e ligeiramente mais agitadas, talvez por causa da corrente do rio que nele penetra no lado norte, para sair no lado sul, e que, apesar da leveza desse espelho d’água, pois creio que a lagoa tem pouca profundidade, não perde a sua correnteza, mas, como uma veia viva no meio de uma água parada, mostra essa sua vitalidade e presença com uma cor diferente e um leve enrugamento das águas.

Não há barcos a vela no pequeno lago, somente pequenos barcos a remo, dos quais algum pescador solitário lança e puxa suas cestas de pesca, ou com eles transporta algum viajante que quer encurtar seu caminho. E rebanhos e mais rebanhos, que certamente estão descendo das pastagens das montanhas, por causa do outono que já vem chegando, e vêm pastar nestas margens de prados verdes e viçosos.

110.2

Na extremidade sul do lago, visto que é de forma oval, passa uma estrada mestra, que se estende de leste para oeste, ou melhor, de nordeste para sudoeste. É uma estrada bem conservada e muito batida pelos passantes, que se dirigem aos povoados esparsos pela região. Por essa estrada prossegue Jesus com os seus.

O dia está um pouco escuro e Pedro observa:

– Era melhor não ter ido à casa daquela mulher. Os dias vão ficando cada vez mais curtos e feios… e Jerusalém ainda está muito longe.

– Chegaremos a tempo. E, acredita-me, Pedro, vale mais obedecer a Deus para fazer o bem, do que ir fazer uma cerimônia externa. Aquela mulher agora bendiz a Deus com todos os seus filhos, ao redor do dono da casa, que já está tão curado, que vai até poder estar em Jerusalém para a Festa dos Tabernáculos, enquanto teria devido, por aquele tempo, já estar dormindo sob as faixas e os aromas de um sepulcro. Não deteriores nunca a fé com a exterioridade dos atos. Não se deve criticar nunca. Mas como podes estranhar os fariseus, se tu também cais assim num erro de piedade e fechas teu coração ao próximo, dizendo: “Eu sirvo a Deus e basta”?

– Tens razão, Mestre. Eu sou mais ignorante do que um burrinho.

– E Eu te tenho Comigo para fazer de ti um sábio. Não tenhas medo. Cusa me ofereceu o carro, quase até o Jaboque. Dali até o vale, o caminho é pouco. Ele insistiu tanto, e com razões tão justas, que Eu cedi, por mais que Eu creia que o Rei dos pobres deve servir-se dos meios que os pobres usam. Mas a morte de Jonas nos atrasou, e Eu preciso adaptar os meus propósitos a este imprevisto.

110.3

Os discípulos falam de Jonas, compadecendo-se de sua mísera vida e invejando a sua feliz morte.

Simão Zelote murmura:

– Não pude fazê-lo feliz, e dar ao Mestre um verdadeiro discípulo, amadurecido em um longo martírio, e numa fé inabalável… e sinto pesar por isso. O mundo tem tanta necessidade de almas fiéis, que adoram firmemente a Jesus, para equilibrar os tantos que se recusam ou se recusarão a fazê-lo!

– Não importa, Simão! –responde Jesus–. Ele está mais feliz agora. E mais ativo. Tu fizeste mais do que teria feito qualquer outro por ele e por Mim. Também em nome dele Eu te agradeço. Agora ele sabe quem foi o seu libertador. E te bendiz.

– Então, ele amaldiçoa a Doras também –exclama Pedro.

Jesus o olha e lhe pergunta:

– Assim achas? Estás errado. Jonas era um justo. Agora é um santo. Em vida não odiou, nem amaldiçoou. Não será agora que irá odiar e amaldiçoar. Ele, lá do seu lugar de repouso, está olhando para o Paraíso, e, como ele já sabe que logo, o Limbo deixará sair os que lá estão esperando, ele está jubilante. E não faz nada mais.

– E tua maldição, não cairá sobre o Doras?

– Em que sentido, Pedro?

– Ora… fazendo-o meditar e mudar… ou… ferindo-o com um castigo.

– Eu o entreguei à Justiça de Deus[1]. Eu, o Amor, o abandonei.

– Misericórdia! Eu não queria estar no lugar dele!

– Nem eu!

– Tampouco eu!

– Ninguém quereria, porque como será a Justiça do Perfeito? –dizem os discípulos.

– Para os bons será um êxtase, para os satanases será um raio, amigos. Em verdade, Eu vos digo: ser escravo a vida inteira, ou leproso, ou mendigo, é uma felicidade de rei, em comparação a uma, uma hora só, de castigo divino.

110.4

– Mestre, está chovendo. Que vamos fazer? Para onde iremos?

De fato, sobre o lago, que se escureceu, refletindo o céu, agora todo coberto de nuvens plúmbeas, começam a cair e a ricochetear as primeiras grandes gotas de uma chuva que promete intensificar-se.

– Para alguma casa. Pediremos abrigo em nome de Deus.

– E vamos esperar que encontremos alguém que seja bom, como aquele romano. Não imaginava que fossem assim… Sempre os tinha evitado, como a uns imundos e vejo que… sim, se fizer bem as contas, são melhores do que muitos de nós –diz Pedro.

– Gostas dos romanos? –pergunta Jesus.

– Ah!! Acho que eles não são piores do que nós. Só que são uns samaritanos…

Jesus sorri e não diz nada.

São alcançados por uma mulherzinha que impele oito ovelhas para a frente.

– Mulher, sabes dizer-nos onde poderemos encontrar um abrigo?… –pergunta Pedro.

– Eu sou serva de um homem pobre e sozinho. Mas, se quiserdes ir… penso que meu patrão vos acolherá com bondade.

– Vamos.

Vão sob o aguaceiro, rápidos em meio às ovelhas que trotam com seus corpos pesados, para fugirem do pé d’água. Deixam a estrada mestra, para pegarem uma estradinha, que conduz a uma casinha baixa. Reconheço a casa do camponês Jacó, aquele do Matias e da Maria, os dois órfãos da visão[2] de agosto, me parece.

– Eis, é lá! Correi na frente, enquanto eu levo as ovelhas para o ovil. Além do murinho, há um pátio, e dele se vai para a casa. O patrão deve estar na cozinha. Não repareis se é de poucas palavras… Tem muitas preocupações.

A mulher se dirige a um pequeno quarto escuro à direita.

110.5

Jesus com os seus viram à esquerda.

Eis a eira com o poço e o forno ao fundo, e uma macieira ao lado e eis a porta escancarada da cozinha na qual vê-se aceso um fogo de gravetos e um homem consertando um utensílio agrícola quebrado.

– Paz a esta casa. Venho te pedir abrigo, por esta noite, para Mim e para os meus companheiros –diz Jesus sobre a soleira da porta.

O homem levanta a cabeça.

– Entra –diz ele–, e que Deus te dê a paz que me ofereces. Mas… paz aqui! A paz é inimiga de Jacó, já de algum tempo. Entra, entra!! Entrai todos. O fogo é a única coisa que posso dar-vos com abundância… porque… Oh! mas… mas Tu, agora que tiraste o capuz (Jesus tinha coberto a cabeça com a orla do manto, conservando-o seguro com a mão sob o pescoço) e te vejo bem… Tu és, sim, és o Rabi Galileu, o que dizem que é o Messias e que faz milagres… És Tu? Diz em nome de Deus.

– Sou Jesus de Nazaré, o Messias. Tu me conheces?

– Eu te ouvi falar na casa de Judas e Ana, na lua passada… eu estava entre os vindimadores porque… eu sou pobre… Uma série de infortúnios: granizo, as lagartas, doenças nas plantas e nas ovelhas… Para mim, só com uma serva, bastava o que eu tinha. Mas agora eu contraí dívidas, porque estou sendo perseguido pela má sorte… Para não ter que vender todas as ovelhas, trabalhei nas propriedades dos outros… Os meus campos!! Parecia até que a guerra houvesse passado por eles, de tão queimados que estavam, com suas videiras e oliveiras improdutivas. Desde que minha mulher morreu, e já são seis anos, parece que Mamon está divertindo-se comigo. Estás vendo? Eu estou trabalhando com este arado. Mas a madeira está toda quebrada. Como é que eu faço? Não sou carpinteiro, e amarro, amarro. Mas não adianta. E preciso também poupar o dinheiro, agora… Venderei mais uma ovelha para poder consertar os utensílios. O telhado tem goteiras… mas estou mais preocupado com o campo do que com a casa. É uma pena! As ovelhas estão todas prenhes… eu esperava refazer o rebanho… mas…

– Vejo que vim dar incômodo, onde já há tanto incômodo.

– Incômodo, Tu? Não. Eu te ouvi falar e… em meu coração ficou aquilo que disseste. É verdade que tenho trabalhado honestamente, contudo… Mas acho que não era ainda bom o bastante. Acho que talvez boa era a mulher, que tinha pena de todos, pobre Lia, morta tão cedo, muito cedo para o seu marido… Acho que o bem-estar daqueles tempos vinha do Céu por meio dela. E quero tornar-me melhor por causa daquilo que Tu dizes, e para imitar a minha esposa. E não peço muito… só de permanecer nesta casa, onde ela morreu, onde eu nasci… e ter um pão para mim e para a serva, que para mim é mulher e pastora, e me ajuda como pode. Não tenho mais servos. Tinha dois, e me bastavam, trabalhando eu também, nos campos e no olival… Mas tenho pão só para mim, e ainda é escasso…

– Não te prives dele por causa de nós…

– Não, Mestre. Ainda que tivesse só um pedaço, eu o daria a Ti. Para mim é uma honra ter-te em minha casa… Nunca o teria esperado. Mas, se te conto as minhas misérias, é porque Tu és bom e compreendes.

– Sim, Eu compreendo.

110.6

Dá-me aquele martelo. Não é assim que se faz. Desse jeito despedaças a madeira. Dá-me também aquele punção, mas depois de tê-lo abrasado. Furar-se-á a madeira melhor e passaremos com mais facilidade a cunha de ferro. Deixa-me fazer. Eu era carpinteiro…

– Tu trabalhar para mim? Não!

– Deixa-me fazer. Tu me estás hospedando. Eu te ajudo. É preciso que os homens se amem, dando cada um o que pode.

– Tu dás a paz, dás a sabedoria, e dás o milagre. Já dás muito, muito!

– Dou também o trabalho. Vamos, obedece…

E Jesus, que está vestido apenas com a túnica, trabalha rápido e com experiência sobre o timão quebrado, fura, amarra, encavilha, experimenta até ver que está firme.

– Poderás trabalhar com ele por muito tempo ainda. Até o ano que vem. E então poderás fazer um novo.

– Eu também acho. Aquela relha esteve em tuas mãos e me abençoará a terra.

– Não é por isso, Jacó, que ela te abençoará.

– Por que então, meu Senhor?

– Porque tu usas de Misericórdia. Não te fechas no rancor do egoísmo e da inveja, mas aceitas a minha doutrina, e a pões em prática. Bem-aventurados os misericordiosos. Eles alcançarão Misericórdia.

– Em que eu a estou usando para Contigo, meu Senhor? Quase não tenho lugar nem alimento para a tua necessidade. Não tenho mais que boa vontade, e nunca como agora me pesou a indigência, por não ter com que prestar minhas honras a Ti e aos teus amigos.

– Basta-me o teu desejo. Em verdade, Eu te digo que ainda que seja um só copo d’água dado em meu nome já é uma grande coisa, aos olhos de Deus. Eu era um viajante cansado, debaixo da tempestade, tu me hospedaste. Chegou a hora da refeição e tu me dizes: “Ofereço-te tudo o que tenho.” A noite desce, e tu me ofereces um teto amigo. E que mais queres fazer? Confia, Jacó. O Filho do homem não olha para a pompa da recepção e do alimento, olha para o sentimento do coração. O Filho de Deus diz ao Pai: “Pai, abençoa os meus benfeitores e todos aqueles que em meu nome são misericordiosos com os irmãos.” Isto Eu digo para ti.

110.7

A serva que, enquanto Jesus estava trabalhando no arado, tinha falado com o patrão, vem voltando com pão, leite tirado na hora, algumas maçãs murchas e uma bandeja com azeitonas.

– Não tenho outras coisas –desculpa-se o homem.

– Oh! Que Eu vejo entre o teu alimento, um alimento que tu não estás vendo! E daquele é que me alimento, porque tem um sabor celeste.

– Talvez Tu te nutres, Tu, Filho de Deus, de algum alimento que te é trazido pelos anjos? Talvez vivas do pão do espírito.

– Sim. Mais que o corpo, o que tem valor é o espírito, e não em Mim somente. Mas não me alimento de pão dos anjos, e, sim, do amor do Pai e dos homens. Este, Eu o encontro também em tua mesa, e por ele bendigo ao Pai, que me conduziu com amor até ti, e abençoo a ti que com amor me acolhes, e amor me dás. Eis o meu alimento unido ao do fazer a vontade de meu Pai.

– Abençoa então, e oferece Tu por mim o alimento a Deus. Hoje Tu és o Chefe da minha família, e sempre serás o meu Mestre e Amigo.

Jesus pega e oferece o pão, tendo-o nas palmas das mãos, levantadas, e reza com um salmo, ao que me parece. Depois Ele se assenta, parte e distribui…

Assim tudo chega ao fim.


Notes

  1. Je l’ai livré à la Justice de Dieu : le sens de cette affirmation, semblable à celle de 109.12 (« Je te livre au Dieu du Sinaï ») et à une autre que nous rencontrerons en 476.6 (« je suis l’Amour, c’est vrai. Mais le Père est au-dessus de moi, et il est la Justice ») sera éclairci en 191.8 et en 261.2.
  2. vision du 20 août 1944, qui sera intégrée dans le chapitre 298.

Notas

  1. Eu o entreguei à Justiça de Deus: o sentido desta afirmação, que é análoga à de 109.12 (“Eu te entrego ao Deus do Sinai”) e a uma outra que encontraremos em 476.6 (“Eu sou o Amor. É verdade. Mas sobre Mim está o Pai. E Ele é a Justiça”), será esclarecido no texto 191.8 e de 216.2.
  2. visão de 20 de Agosto de 1944, que será inserida no capítulo 298.