Os Escritos de Maria Valtorta

111. Rencontre de Salomon au gué du Jourdain.

111. Encontro com Salomão no vale do Jordão.

111.1

« Je suis très étonné que Jean-Baptiste ne soit pas là », dit Jean au Maître.

Ils sont tous sur la rive orientale du Jourdain, près du fameux gué où, pendant un certain temps, Jean-Baptiste baptisait.

« Et il n’est pas non plus sur l’autre rive, observe Jacques.

– Ils l’auront arrêté, dans l’espoir d’une nouvelle bourse, commente Pierre. Ce sont des canailles, ces hommes d’Hérode !

– Nous allons passer de l’autre côté et nous informer », dit Jésus.

Une fois passés, ils interrogent un passeur de l’autre rive :

« Jean-Baptiste ne baptise plus ici ?

– Non. Il est aux confins de la Samarie. On l’a réduit à cela ! Un saint doit s’établir près des Samaritains pour échapper aux citoyens d’Israël.

111.2

Et vous vous étonnez que Dieu nous abandonne ? Une seule chose m’étonne : qu’il ne traite pas toute la Palestine comme Sodome et Gomorrhe !…

– Il ne le fait pas à cause des justes qui s’y trouvent, à cause de ceux qui, sans être tout à fait justes, ont soif de justice et suivent les enseignements de ceux qui prêchent la sainteté, répond Jésus.

– Dans ce cas, il y en a deux : Jean-Baptiste et le Messie. Le premier, je le connais car je l’ai servi ici au Jourdain, en lui amenant avec ma barque des fidèles sans rien demander, car il disait qu’il faut se contenter d’un juste salaire. Il me paraissait juste de me contenter du gain que je réalisais pour les autres services et injuste de réclamer un paiement pour amener une âme à la purification. Mes amis me traitaient de fou. Mais enfin… Je me contente du peu que j’ai. Qui peut y trouver à redire ? Du reste, je vois que je ne suis pas encore mort de faim, et j’espère qu’à ma mort Abraham me sourira.

– Tu as raison, homme. Qui es-tu ? demande Jésus.

– Oh ! Je porte un bien grand nom et j’en ris car je ne connais que les rames. Je m’appelle Salomon.

– Tu as la sagesse de juger que celui qui coopère à une purification ne doit pas la souiller en prenant de l’argent. Je te le dis : ce n’est pas seulement Abraham, mais le Dieu d’Abraham qui te sourira à ta mort comme à un fils fidèle.

– Oh ! Mon Dieu ! Tu me le dis vraiment ?

111.3

Qui es-tu ?

– Je suis un juste.

– Ecoute : je t’ai dit qu’il y en a deux en Israël : l’un, c’est Jean-Baptiste et l’autre, le Messie. Es-tu le Messie ?

– Je le suis.

– Oh ! éternelle miséricorde ! Mais… j’ai entendu un jour des pharisiens qui disaient… Laissons tomber… Je ne veux pas me souiller la bouche. Tu n’es pas ce qu’ils disaient. Quelles langues bifides, pires que celle des vipères !…

– C’est bien moi, et je te l’affirme : tu n’es pas très loin de la Lumière. Adieu, Salomon. Que la paix soit avec toi.

– Où vas-tu, Seigneur ? »

L’homme est abasourdi par la révélation. Il a pris un ton tout différent. C’était d’abord un brave homme qui parlait. Maintenant, c’est un disciple qui adore.

« Je vais à Jérusalem par Jéricho, à la fête des Tentes.

– A Jérusalem ? Mais… Toi aussi ?

– Je suis moi aussi un fils de la Loi. Je ne supprime pas la Loi. Je vous donne lumière et force pour la suivre parfaitement.

– Mais Jérusalem a déjà de la haine pour toi ! Je veux dire les grands, les pharisiens de Jérusalem. Je t’ai dit que j’ai entendu…

– Laisse-les faire. Eux font leur devoir, ce qu’il croient être leur devoir. Moi, je fais le mien. En vérité je te dis que tant que ce ne sera pas l’heure, ils ne pourront rien.

– Quelle heure, Seigneur ? demandent les disciples et le passeur.

– Celle du triomphe des Ténèbres.

– Tu vivras jusqu’à la fin du monde ?

– Non. Il y aura des ténèbres plus atroces que celles des astres éteints et de notre planète morte ainsi que tous les hommes. Ce sera quand les hommes étoufferont la Lumière que je suis. En beaucoup, ce crime est déjà arrivé. Adieu, Salomon.

– Je te suis, Maître.

– Non. Viens dans trois jours au Beth Midrash. Paix à toi. »

111.4

Jésus se met en route, au milieu des disciples songeurs.

« A quoi pensez-vous ? Ne craignez ni pour moi ni pour vous. Nous sommes passés par la Décapole et la Pérée, et partout nous avons vu des agriculteurs au travail dans les champs. En certains endroits, la terre était encore occupée par le chaume et le chiendent, aride, dure, encombrée de plantes parasites que les vents d’été y avaient semées après en avoir transporté les graines des déserts désolés. C’étaient là les champs des paresseux et des jouisseurs. Ailleurs, la terre était déjà ouverte par la charrue et débarrassée, par le feu et la main, des pierres, des ronces ainsi que du chiendent. Et ce qui d’abord était nuisible, à savoir les mauvaises herbes, voilà que par la purification du feu ou de la taille, elles s’étaient changées en engrais bienfaisants : en fumier, en sels utiles pour rendre la terre féconde. La glèbe avait pleuré sous la douleur du soc qui l’ouvrait et la fouillait, et sous la morsure du feu qui ravivait ses blessures. Mais elle sera plus riante au printemps et elle dira : “ L’homme m’a torturée pour me donner cette moisson opulente qui est pour moi parure et beauté. ” Ces champs appartenaient à ceux qui font preuve de bonne volonté. Ailleurs encore la terre était déjà moelleuse, débarrassée même des cendres, un vrai lit nuptial pour les épousailles des sillons et de la semence, ce mariage fécond qui donne une si glorieuse moisson d’épis. C’étaient là les champs des généreux qui ne se satisfont que de la perfection du travail.

Eh bien, il en est de même des cœurs. Je suis le Soc et ma parole est le Feu qui prépare au triomphe éternel.

Il en est qui, fainéants ou jouisseurs, ne me cherchent pas encore, ne veulent pas de moi, ne cherchent qu’à suivre leurs vices et leurs passions mauvaises. Tout ce qui leur semble parure de verdure et de fleurs n’est que ronces et épines qui déchirent mortellement leur esprit, l’enchaînent et font d’eux des fagots pour le feu de la Géhenne. Actuellement, la Décapole et la Pérée sont ainsi… mais elles ne sont pas les seules. On ne m’y demande pas de miracles parce qu’on ne veut pas de la taille de la parole ni de l’ardeur du feu, mais leur heure viendra. Ailleurs, il en est qui acceptent cette taille et cette ardeur ; ils pensent : “ C’est pénible, mais cela me purifie et me rendra fécond en bonnes actions. ” Ce sont ceux qui, s’ils n’ont pas l’héroïsme d’agir par eux-mêmes, me permettent néanmoins d’agir. C’est le premier pas sur la voie qui mène à moi. Il y en a enfin qui m’aident de leur travail actif inlassable. Ils accompagnent ma mission. Ils ne marchent pas, mais ils volent sur la route de Dieu. Ceux-là sont les disciples fidèles : vous et les autres disséminés en Israël.

111.5

– Mais nous sommes peu nombreux… contre un si grand nombre. Nous sommes humbles… contre les puissants. Comment te défendre s’ils veulent te nuire ?

– Mes amis, souvenez-vous du songe de Jacob. Il vit une multitude innombrable d’anges qui montaient et descendaient par l’échelle qui allait du ciel au patriarche. Une multitude, et pourtant ce n’était qu’une partie des légions angéliques… Eh bien, même si toutes les légions qui chantent alléluia à Dieu dans le Ciel descendaient autour de moi pour me défendre, lorsque ce sera l’heure, elles ne pourront rien. La justice doit s’accomplir…

– Tu veux dire l’injustice ! Car tu es saint, et s’ils te font du mal, s’ils te haïssent, ce sont des injustes.

– C’est pour cela que je dis que, pour certains, le crime est déjà accompli. Celui qui couve une pensée homicide est déjà homicide ; si c’est le vol, c’est déjà un voleur ; si c’est un adultère, il est déjà adultère ; si c’est la trahison, c’est déjà un traître. Le Père sait et moi je sais. Mais il me laisse aller, et je vais mon chemin, car c’est pour cela que je suis venu. Mais les moissons mûriront encore et on fera les semailles une première fois et une seconde avant que le Pain et le Vin ne soient donnés en nourriture aux hommes.

– On fera un banquet de joie et de paix, alors !

– De paix ? Oui. De joie ? Aussi, mais… oh, Pierre ! Oh, mes amis ! Que de larmes il y aura entre la première et la deuxième coupe ! Et c’est seulement après qu’on aura bu la dernière goutte de la troisième coupe que la joie sera grande parmi les justes, et qu’il y aura une paix assurée pour les hommes dont la volonté est droite.

– Et tu y seras, n’est-ce pas ?

– Moi ?… Mais quand le chef de famille manque-t-il au rite ? Et ne suis-je pas le chef de la grande famille du Christ ? »

111.6

Simon le Zélote, qui n’a pas encore parlé, dit[1] comme en se parlant à lui-même :

« “ Quel est celui-ci qui vient en habits éclatants, magnifiquement drapé dans son manteau, s’avançant dans la plénitude de sa force ? ” “ C’est moi qui parle avec justice, qui suis puissant pour sauver. ” “ Pourquoi ce rouge à ton manteau, pourquoi es-tu vêtu comme celui qui foule au pressoir ? ” “ J’ai été seul à fouler au pressoir… C’est l’année de ma Rédemption qui vient. ”

– Tu as compris, Simon, souligne Jésus.

– J’ai compris, mon Seigneur. »

Les deux hommes se regardent, intensément. Etonnés, les autres les dévisagent et se demandent entre eux :

« Mais parle-t-il des vêtements rouges que porte maintenant Jésus, ou de la pourpre royale dont il sera revêtu quand ce sera l’heure ? »

Jésus s’absorbe en lui-même et paraît ne plus rien entendre.

Pierre prend Simon à part et l’interroge :

« Toi qui es sage et humble, explique tes paroles à mon ignorance.

– Oui, mon frère ! Son nom est Rédempteur. Les coupes de paix et de joie entre l’homme et Dieu, la terre et le Ciel, c’est lui qui les remplira de son vin, en se foulant lui-même dans la souffrance par amour pour nous tous. Il sera donc présent, bien qu’en apparence la puissance des Ténèbres aura étouffé la Lumière, qu’il est lui-même.

111.7

Ah ! Il faut beaucoup l’aimer, ce Christ, notre Christ, car beaucoup lui refuseront leur amour. Faisons en sorte qu’à l’heure de sa déréliction, on ne puisse nous adresser et nous reprocher cette lamentation de David[2] : “ Des chiens nombreux me cernent ”, en l’applicant à nous-mêmes.

– Qu’est ce que tu dis ?… Mais nous, nous le défendrons, même s’il nous faut mourir avec lui.

– Nous le défendrons… Mais nous sommes des hommes, Pierre. Et notre courage fondra avant qu’on ne lui broie les os… Oui. Nous ferons comme l’eau devenue glaçon dans le ciel, que la foudre fait fondre en pluie et que le vent regèle sur le sol. C’est ainsi que nous sommes ! Notre courage actuel qui nous pousse à être ses disciples – car son amour et sa présence nous donnent solidité et hardiesse virile – fondra sous le coup de foudre de Satan et de ses sbires… Et que restera-t-il de nous ? Puis, après cette épreuve avilissante et nécessaire, la foi et l’amour nous solidifieront de nouveau et nous serons comme un cristal qui ne redoute plus d’être brisé. Mais cela, nous le saurons et nous en serons capables, dans la mesure où nous l’aimerons beaucoup, tant que nous l’avons. Alors… oui, je pense qu’alors, par l’effet de sa parole, nous ne serons pas des ennemis et des traîtres.

– Tu es sage, Simon. Moi… je suis illettré et j’ai honte aussi de lui poser tant de questions. Et cela me fait mal, quand je vois qu’il y a tant de raisons de pleurer… Observe son visage : il paraît inondé de larmes secrètes. Vois ses yeux. Ils ne regardent ni le ciel, ni le sol. Ils sont ouverts sur un monde qui nous est inconnu. Comme sa démarche le montre épuisé et courbé ! On dirait que ses pensées l’ont fait vieillir. Ah, je ne peux le voir ainsi ! Maître ! Maître ! Souris ! Je ne puis te voir si triste. Tu m’es aussi cher qu’un fils et je te donnerais ma poitrine comme oreiller pour t’endormir et te faire rêver à d’autres mondes… Oh ! Pardonne-moi de t’avoir appelé “ fils ” ! C’est que je t’aime, Jésus.

– Je suis le Fils… Ce nom est mon Nom. Mais je ne suis plus triste. Tu vois ? Je souris car vous êtes pour moi des amis.

111.8

Voici, là au fond, Jéricho toute rouge au crépuscule. Que deux d’entre vous aillent y chercher un logement. Les autres et moi, nous irons les attendre à côté de la synagogue. Allez. »

Et tout se termine pendant que Jean et Jude partent à la recherche d’une maison hospitalière.

111.1

– Admiro-me de que o Batista não esteja aqui –diz João ao Mestre.

Estão todos à margem oriental do Jordão, junto ao famoso vale, onde, algum tempo atrás, o Batista batizava.

– E nem do outro lado ele está –observa Tiago.

– Tê-lo-ão agarrado outra vez, esperando outra bolsa –comenta Pedro–. Os funcionários de Herodes são sujeitos dignos da cruz!

– Nós passaremos por lá e perguntaremos –diz Jesus.

De fato, eles passam, e perguntam a um barqueiro, que está na outra margem:

– O Batista não batiza mais aqui?

– Não. Ele está nos confins da Samaria. A que ponto chegamos! Um santo precisa ir abrigar-se junto aos samaritanos, para salvar-se dos cidadãos de Israel.

111.2

E, por que vos admirais, se Deus nos abandona? Eu só me admiro de uma coisa: que não faça da Palestina toda uma Sodoma e Gomorra.

– Não o faz, por causa dos justos que estão nela, por aqueles que, ainda não sendo completamente justos, sentem a sede da justiça, e seguem a doutrina dos que pregam a santidade –responde Jesus.

– De dois, então: Do Batista e do Messias. O primeiro eu conheço, porque eu até o servi aqui no Jordão, ao levar-lhe na travessia alguns de seus fiéis, e não cobrando nada, porque ele diz que devemos contentar-nos com o justo. Parecia-me justo contentar-me com o que ganhava com outros serviços, mas que seria injusto pedir um pagamento para transportar uma alma que procura a purificação. Recebi dos amigos o nome de doido. Mas enfim… Contente eu com o meu pouco, quem pode lamentar-se? Além disso, vejo que de fome não morri ainda, e espero que, na minha morte, Abraão me sorria.

– Homem, tu estás certo. Quem és? –pergunta Jesus.

– Oh! Eu tenho um nome bem célebre, e rio disso, porque não tenho sabedoria senão no remo. Eu me chamo Salomão.

– Tens a sabedoria de julgar que quem coopera para uma purificação não deve corrompê-la com o dinheiro. Eu te digo: não é Abraão somente, mas o Deus de Abraão que sorrirá a ti em tua morte, como a um filho fiel.

– Oh! Deus! Dizes isto de verdade?

111.3

Quem és Tu?

– Eu sou um justo.

– Escuta, eu te disse que há dois justos em Israel: um é o Batista, o outro é o Messias. És Tu o Messias?

– Eu sou.

– Oh! Eterna Misericórdia! Mas… um dia eu ouvi os fariseus dizerem… Deixemos para lá… Não quero sujar minha boca. Tu não és como eles diziam. Línguas bífidas, mais do que as das víboras!!

– Sou Eu e te digo: tu não estás muito longe da Luz. Adeus, Salomão. A paz esteja contigo.

– Aonde vais, Senhor?

O homem está atordoado por aquela revelação e tomou um tom completamente diferente. Antes, era um bonachão que falava. Agora é um fiel que adora.

– Vou para Jerusalém, por Jericó. Vou à Festa dos Tabernáculos.

– A Jerusalém? Mas… Tu também?

– Eu também sou filho da Lei. Não anulo a Lei. Dou-vos luz e força para segui-la com perfeição.

– Mas Jerusalém já te odeia. Quero dizer: os grandes, os fariseus de Jerusalém. Eu te disse que ouvi…

– Deixa que façam. Eles fazem seu dever, o que acham que é seu dever. Eu faço o meu. Em verdade, te digo que, enquanto não chegar a hora, nada poderão fazer.

– Que hora, Senhor? –perguntam os discípulos e o barqueiro.

– A hora do triunfo das Trevas.

– Viverás até o fim do mundo?

– Não. Haverá uma treva mais atroz do que a dos astros apagados e do nosso planeta, morto com todos os seus homens. E será, quando os homens sufocarão a Luz que Eu sou. Em muitos o delito já aconteceu. Adeus, Salomão.

– Eu vou te seguir, Mestre.

– Não. Vem, dentro de três dias, ao Bel Nidraxe. A paz esteja contigo.

111.4

Jesus se põe a caminho, entre os discípulos pensativos.

– Em que é que estais pensando? Não tenhais medo por Mim, nem por vós. Nós passamos pela Decápole e pela Pereia, e por toda parte vimos agricultores trabalhando nos campos. Onde a terra estava ainda sob os restolhos e a grama, árida, dura, entulhada de plantas parasitas, cujas sementes os ventos do verão tinham arrastado e transportado da desolação desértica. Eram aqueles os campos dos preguiçosos e dos gozadores. Em outros lugares a terra já estava aberta pela relha e o fogo e as mãos do homem a havia limpado das pedras, das sarsas e ervas. E, o que antes era um mal, ou seja, vegetações inúteis, eis que com a purificação do fogo e do corte, transformou-se em um bem: em adubo e em sais úteis para a fecundação. A terra terá chorado com a dor que lhe foi causada pela lâmina, que a ia abrindo e remexendo, e sob a mordida do fogo, que se deslizava sobre suas feridas. Mas ela vai-se rir, mais bonita, na primavera, dizendo: “O homem me torturou, para dar-me esta abundante colheita, que me faz bela.” E estes eram os campos dos dedicados. Em outros lugares ainda, a terra já estava fofa, limpa até das cinzas, um verdadeiro leito nupcial, para os esponsais da gleba com a semente e para o fecundo conúbio, que produz esplêndidas espigas. Estes eram os campos dos generosos, até chegarem à perfeição da operosidade.

Pois bem. Com os corações sucede o mesmo. Eu sou a Relha[1] e a minha palavra é o Fogo. Para preparar para o triunfo eterno.

Existem os que, preguiçosos ou gozadores, ainda não me pedem, não me querem, satisfazem-se com os seus vícios, com suas paixões malvadas, que parecem uma veste cheia de verdor e de flores, quando são apenas abrolhos e espinhos, que ferem mortalmente o espírito, o amarram, e dele fazem um feixe para a fornalha da Geena. Por enquanto, a Decápole e a Pereia estão assim… e não somente elas. Não me pedem milagres, porque não querem o talho da palavra e o ardor do fogo. Mas a hora delas chegará. Noutros lugares há os que aceitam esse talho e esse ardor, e pensam: “É penoso. Mas me purifica e me fará fértil para o Bem.” São aqueles que, ainda que não tenham o heroísmo de fazer, deixam que Eu faça. É esse o primeiro passo no meu caminho. Há, enfim, aqueles que ajudam, com seu trabalho contínuo e cuidadoso, o meu trabalho, e não caminham, mas voam pela estrada de Deus. Estes são os discípulos fiéis: vós, e os outros que estão espalhados por Israel.

111.5

– Mas nós somos poucos… contra tantos. Somos gente humilde… contra os poderosos. Como poderíamos defender-nos, se eles quiserem atacar-nos?

– Amigos. Lembrai-vos do sonho de Jacó. Ele viu uma multidão incalculável de anjos que subiam e desciam pela escada, que vinha do Céu até o patriarca. Era uma multidão, e, no entanto, não era mais do que uma parte das formações angélicas… Pois bem. Ainda que todas as formações, que cantam glória a Deus no Céu, descessem ao meu redor para defender-me, quando chegar a hora, nada poderão fazer. A justiça vai ter que se cumprir….

– A injustiça, queres dizer! Porque Tu és santo e, se te atacam, se te odeiam, são injustos.

– Por isso é que Eu digo que em alguns o delito já se consumou. Quem incuba um pensamento de homicídio, já é homicida; o de furto, já é ladrão; o de adultério, já é adúltero; o de traição, já é traidor. O Pai sabe e Eu sei. Mas Ele me permite que Eu vá. E Eu vou. Porque para isso é que Eu vim. Mas ainda as colheitas haverão de amadurecer e serão semeadas mais de uma vez, antes que o Pão e o Vinho sejam dados em alimento aos homens.

– Far-se-á, então, um banquete de júbilo e de paz!

– De paz? Sim. De júbilo? Também. Mas… Oh, Pedro, oh, amigos! Quantas lágrimas haverá entre o primeiro e o segundo cálice! E somente depois de ter bebido a última gota do terceiro cálice, é que o júbilo será grande entre os justos, e a paz firme entre os homens de vontade reta.

– E Tu estarás aqui, não é verdade?

– Eu?? Quando é que se viu faltar o chefe da família ao rito? E não sou Eu o Chefe da grande família de Cristo?

111.6

Simão Zelote, que até agora não falou, diz[2], como se estivesse falando a si mesmo:

– “Quem é Este que vem com as vestes tingidas de vermelho? Ele é belo em sua veste e caminha na grandeza de sua força.” “Sou Eu que falo com justiça e proteção para que todos se salvem.” “Por que então, tuas vestes estão tingidas de vermelho, e estão como as de quem pisa no lagar?” “Somente Eu pisei no lagar. E chegou o ano da minha redenção.”

– Tu compreendeste, Simão –observa Jesus.

– Eu compreendi, meu Senhor.

Os dois se olham; os outros olham para eles assombrados, e entre si perguntam:

– Mas ele fala das vestes vermelhas vestidas por Jesus agora, ou da púrpura de rei, da qual Ele se cingirá quando chegar a hora?

Jesus se abstrai, e parece não estar ouvindo mais nada.

Pedro puxa à parte a Simão e lhe pergunta:

– Tu que és sábio e humilde, explica à minha ignorância as tuas palavras.

– Sim, irmão. O nome dele é Redentor. Os cálices que são do banquete de paz e de júbilo entre o homem e Deus, entre a terra e o Céu, Ele por si mesmo os encherá com o seu Vinho, pisando a si mesmo no sofrimento por amor de todos nós. Por isso, estará presente, não obstante os poderes das Trevas tenham aparentemente sufocado a Luz que Ele é.

111.7

Oh! É preciso amar muito a este nosso Cristo, porque muito Ele vai ser desamado. Procuremos, que, na hora do abandono, não nos apanhe e censure aquele lamento de Davi[3]: “Um bando de cães (e entre eles, nós também) colocou-se ao meu redor”.

– Tu dizes isto?? Mas nós o defenderemos, à custa de morrer com Ele.

– Nós o defenderemos… Mas nós somos homens, Pedro. E a nossa coragem desaparecerá, antes ainda que a Ele lhe sejam desconjuntados os ossos… Sim. Nós faremos como a água gelada do céu que um raio derrete e transforma em chuva, e que depois o vento congela de novo no chão. Seremos assim! Seremos assim! A nossa presente coragem de discípulos — porque o seu amor e a sua proximidade nos tornam resistentes e cheios de uma ousadia viril — sob o golpe fulminante de satanás e dos satanases, se derreterá… E, de nós, que sobrará? Após a aviltante e necessária prova, eis que a fé e o amor nos tornarão de novo firmes e consistentes seremos então como cristal que não tem medo de ser riscado. Mas isto será possível, se o amarmos muito, enquanto o tivermos conosco. Então… sim, penso que não seremos, segundo as Suas palavras, nem inimigos, nem traidores.

– Tu és sábio, Simão. Eu… sou iletrado. E me envergonho de ter que perguntar a Ele tantas coisas… E me sinto mal, quando percebo que são coisas que terminam em lágrimas… Olha o seu rosto: parece que está sendo lavado por um pranto secreto. Olha os seus olhos. Não estão olhando nem para o céu, nem para o chão. Estão abertos para um mundo que nós não conhecemos. O seu modo de andar é todo encurvado e cansado! Parece ter envelhecido no seu pensar. Oh! Eu não posso vê-lo assim! Mestre! Mestre! Sorri. Não posso ver-te assim triste. Para mim és querido como um filho, e eu te daria o meu peito como travesseiro, para fazer-te dormir e sonhar com outros mundos… Oh! Perdoa, se eu te chamei de “filho”! É que eu te amo, Jesus.

– Eu sou o Filho… Este é o meu Nome. Mas não estou mais triste. Estás vendo? Eu sorrio, porque vós sois amigos.

111.8

Eis lá ao longe Jericó, toda vermelha no pôr-do-sol. Dois de vós vão procurar alojamento. Eu e os outros iremos esperar-vos ao lado da sinagoga. Ide.

E tudo termina, enquanto João e Judas Tadeu partem à procura de uma casa que os hospede.


Notes

  1. dit ce que l’on peut lire en : Is 63, 1-4.
  2. lamentation de David en : Ps 22, 17.

Notas

  1. Relha: peça do arado que abre o sulco na terra [N.T.].
  2. diz o que se lê em: Isaías 63,1-4.
  3. lamento de Davi em: Salmos 22,17.