Os Escritos de Maria Valtorta

121. Les discours de la Belle Eau :

121. Os discursos de Águas Belas: Não proferirás

121.1

Tous les disciples sont sens dessus dessous. On dirait une ruche bourdonnante tant ils sont agités. Ils parlent, guettent dehors, regardent dans tous les sens… Jésus n’est pas là. Enfin ils prennent une décision pour régler ce qui les agite et Pierre ordonne à Jean :

« Va chercher le Maître. Il est dans le bois du côté du fleuve. Dis-lui de venir tout de suite ou bien de nous dire ce que nous devons faire. »

Jean s’éloigne au galop.

Judas dit :

« Moi, je ne comprends pas pourquoi tant d’agitation et d’impolitesse. Je serais allé à lui et je l’aurais accueilli avec les honneurs dus à son rang. Sa visite est un honneur pour nous. Donc…

– Je n’en sais rien, moi, dit Pierre. Il est peut-être différent de son frère de lait… Mais… qui se trouve avec les hyènes en prend l’odeur et l’instinct. Par ailleurs tu voudrais que cette femme s’éloigne… Prends garde ! Le Maître ne le veut pas, et moi je dois la protéger. Si tu la touches… moi je ne suis pas le Maître… Cela pour que tu saches comment te conduire.

– Ah ! Qui est-elle donc ? La belle Hérodiade, par hasard ?

– Ne fais pas de l’esprit !

– C’est toi qui m’y pousses. Tu lui fais une garde royale, comme à une reine…

– Le Maître m’a dit : “ Veille à ce qu’on ne la dérange pas et respecte-la. ” C’est ce que je fais.

– Mais qui est-elle, le sais-tu ? demande Thomas.

– Moi, non.

– Allons, dis-le… tu le sais…, insistent plusieurs.

– Je vous jure que je ne sais rien. Le Maître le sait sûrement, mais pas moi.

– Il faut le lui faire demander par Jean. A lui, il dit tout.

– Pourquoi ? dit Judas. Qu’est-ce qu’il a de spécial, Jean ? Est-ce un dieu, ton frère ?

– Non, Judas, c’est le meilleur d’entre nous.

– Vous pouvez vous épargner cette fatigue, dit Jacques, fils d’Alphée. Hier, mon frère l’a vue pendant qu’elle revenait du fleuve avec le poisson que lui avait donné André et c’est lui qui a demandé à Jésus. Il lui a répondu : “ Elle n’a pas de visage. C’est une âme qui cherche Dieu. Pour moi, elle n’est rien d’autre et je veux qu’elle soit considérée comme telle par tous. ” Et il a dit ce “ je veux ” sur un tel ton que je vous conseille de ne pas insister.

– Moi, j’irai la trouver, dit Judas.

– Essaie, si tu en es capable, lance Pierre, rouge comme un coq.

– Tu fais l’espion avec Jésus ?

– Je laisse ce métier aux hommes du Temple. Nous, les gens du lac, c’est par le travail que nous gagnons notre pain, non par la délation. Ne crains pas que Simon, fils de Jonas, t’espionne. Mais ne m’agace pas et ne te permets pas de désobéir au Maître, parce que je suis là, moi…

– Et qui es-tu ? Un pauvre homme comme moi.

– Oui, monsieur. Plus pauvre même, plus ignorant, plus rustre que toi. Je le sais et cela ne m’afflige pas. En revanche, je m’inquiéterais si j’étais pareil à toi pour ce qui est du cœur. Mais le Maître m’a confié cette charge et je m’en acquitte.

– Pareil à moi pour ce qui est du cœur ? Et qu’est-ce qu’il y a dans mon cœur pour te dégoûter ? Parle, accuse, attaque…

– ça suffit ! Lance Simon le Zélote, suivi par Barthélemy. Vas-tu en finir, Judas ? Respecte les cheveux blancs de Pierre.

– Je respecte tout le monde, mais je veux savoir ce qu’il y a en moi…

– Tu vas être tout de suite servi… Laissez-moi parler… Il y a de l’orgueil – de quoi remplir cette cuisine ! –, il y a de la fausseté, il y a de la luxure.

– Moi, faux ? »

Tout le monde s’interpose et Judas doit se taire.

121.2

Simon, calme, s’adresse à Pierre :

« Excuse-moi, mon ami, si je te dis quelque chose. Il a des défauts. Mais toi aussi tu en as quelques-uns, dont celui de ne pas comprendre les jeunes. Pourquoi ne tiens-tu pas compte de l’âge, de la naissance… de tant de choses ? Regarde : tu agis par affection pour Jésus, mais ne te rends-tu pas compte que ces discussions le fatiguent ? A lui, je ne le dis pas (et il désigne Judas), mais je te fais cette prière à toi, qui es mûr et si honnête. Il a déjà tant de peine avec ses ennemis, alors ne lui en ajoutons pas nous aussi ! Tant d’hostilité l’entoure. Pourquoi donc en créer jusque dans son nid ?

– C’est vrai, dit Jude. Jésus est très triste et même amaigri. La nuit, je l’entends se tourner et se retourner sur son lit en soupirant. Il y a quelques jours, je me suis levé de nuit et je l’ai vu pleurer en priant. Je lui ai demandé : “ qu’est-ce que tu as ? ” Alors il m’a embrassé et m’a répondu : “ Aime-moi. Comme il est dur d’être le ‘Rédempteur’ ! ”

– Moi aussi, je l’ai trouvé en larmes dans le bois du fleuve, dit Philippe. Et à mon regard interrogatif, il a répondu : “ Sais-tu la différence entre le Ciel et la terre en dehors de celle qui résulte de la présence visible de Dieu ? C’est le manque d’amour entre les hommes. Cela me fait l’effet d’une corde qui m’étrangle. Je suis venu ici jeter le grain aux petits oiseaux pour être aimé par des êtres qui s’aiment les uns les autres. ” »

Judas (il doit être un peu déséquilibré) se jette par terre et pleure comme un gosse.

121.3

Jésus, accompagné de Jean, entre justement à ce moment :

« Mais qu’arrive-t-il ? Pourquoi ces larmes ?…

– C’est ma faute, Maître, dit franchement Pierre. J’ai mal agi. J’ai blâmé Judas trop durement.

– Non… c’est moi… c’est moi le coupable. Je te fais de la peine… je ne suis pas bon… je mets du désordre, de la mauvaise humeur, de la désobéissance, je suis… Pierre a raison. Mais aidez-moi donc à être bon ! Car j’ai quelque chose, là, dans le cœur, qui me fait faire ce que je ne voudrais pas. C’est plus fort que moi… et je ne te cause que de la souffrance, Maître, quand je ne voudrais t’apporter que la joie… Crois-moi ! Ce n’est pas de la fausseté…

– Mais oui, Judas. Je n’en doute pas. Tu es venu à moi avec un cœur pleinement sincère, dans un élan réel. Mais tu es jeune… Personne, pas même toi, ne te connait comme je te connais. Allons, lève-toi et viens ici. Nous parlerons tous les deux en tête-à-tête. En attendant, parlons de celui pour qui vous m’avez appelé. Quel mal y a-t-il à ce que Manahen soit venu aussi ? Quelqu’un ne peut-il pas, tout en étant parent d’Hérode, avoir soif du Dieu vrai ? Vous craignez pour moi ? Mais non. Fiez-vous en ma parole. Cet homme ne vient que dans une intention honnête.

– Pourquoi, alors, ne s’est-il pas fait connaître ? demandent les disciples.

– Parce que, justement, il vient comme “ âme ”, non pas en tant que frère de lait d’Hérode. S’il s’est entouré de silence, c’est parce qu’il pense que, devant la parole de Dieu, la parenté avec un roi ne compte pas… Nous respecterons son silence.

– Mais si, au contraire, c’est lui qui l’a envoyé ?

– Qui ? Hérode ? Non, n’ayez pas peur.

– Mais qui l’envoie, alors ? Comment te connaît-il ?

– C’est par mon cousin Jean lui-même. Croyez-vous qu’en prison il ne m’aura pas prêché ? Et aussi par Kouza… par la voix de la foule… par la haine même des pharisiens… Même les frondaisons et l’air parlent de moi, désormais. Le caillou a été jeté dans l’eau immobile, et le bâton a frappé le bronze. Les vagues forment des cercles toujours plus vastes, portant aux eaux lointaines la révélation, et le son la livre à l’espace… La terre a appris à dire : “ Jésus ” et jamais plus elle ne se taira. Allez, et soyez courtois avec lui comme tout un chacun. Allez. Je reste avec Judas. »

Les disciples s’en vont.

121.4

Jésus regarde Judas encore larmoyant et lui demande :

« Eh bien ! N’as-tu rien à me dire ? Je sais tout ce qui te concerne, mais je veux l’apprendre de toi. Pourquoi ces pleurs ? Et surtout : pourquoi cette instabilité qui fait de toi un perpétuel mécontent ?

– Oh ! Oui, Maître. Tu l’as dit. Je suis d’une nature jalouse. Tu le sais certainement et je souffre de voir que… de voir tant de choses. C’est ce qui me rend inquiet et… injuste. Et je deviens mauvais, alors que je ne le voudrais pas, non…

– Ne recommence pas à pleurer ! De qui es-tu jaloux ? Habitue-toi à parler avec ta vraie âme. Tu parles beaucoup et même trop. Mais avec quoi ? Avec l’instinct et la pensée. Tu suis un fatigant et continuel travail pour dire ce que tu veux dire : je parle de toi, de ton moi, car pour ce que tu dois dire des autres ou aux autres, rien ne te retient ni ne t’arrête. Il en est de même pour la chair. Elle est ton cheval fou. Tu ressembles à un aurige auquel le directeur des courses a donné deux chevaux fous. L’un, c’est les sens. L’autre… veux-tu savoir quel est l’autre ? Oui ? C’est l’erreur que tu ne veux pas dompter. Toi, qui es un aurige habile mais imprudent, tu te fies à ton savoir-faire et tu crois que cela suffit. Tu veux arriver le premier… tu ne perds pas de temps à changer au moins un cheval. Au lieu de cela, tu les excites et les cravaches. Tu veux être “ le vainqueur ”. Tu veux les applaudissements… Ne sais-tu pas que toute victoire est certaine lorsqu’on la conquiert par un travail constant, patient et prudent ? Parle avec ton âme. C’est d’elle que je veux que vienne ton aveu. Ou bien dois-je te dire, moi, ce qui se trouve au fond de toi ?

– Je trouve que, toi non plus, tu n’es pas juste et pas d’accord avec toi-même, et j’en souffre.

– Pourquoi m’accuses-tu ? En quoi ai-je fauté à tes yeux ?

– Quand j’ai voulu te conduire chez mes amis, tu n’as pas voulu, et tu as dit : “ Je préfère rester avec les humbles. ” Par la suite, Simon et Lazare t’ont conseillé de te mettre sous la protection d’un homme puissant, et tu as accepté. Tu donnes la préférence à Pierre, à Simon, à Jean… Tu…

– Quoi encore ?

– Rien d’autre, Jésus.

– Fariboles !… Ce sont des bulles dans l’écume de l’eau. Tu me fais de la peine car tu es un pauvre être qui se torture alors qu’il pourrait être heureux. Peux-tu dire qu’il est luxueux, ce logement ? Peux-tu dire qu’il n’y a pas eu une raison importante pour me pousser à l’accepter ? Si Sion ne se comportait pas avec ses prophètes comme une marâtre, serais-je ici comme un homme qui craint la justice humaine et se réfugie dans un lieu d’asile ?

– Non.

– Et alors ? Peux-tu dire que je ne t’ai pas donné des missions, à toi comme aux autres ? Peux-tu dire que j’ai été dur avec toi quand tu as eu des manquements ? Tu n’as pas été sincère… Les vignes… Oh ! Les vignes ! Quel nom avaient-elles, ces vignes ? Tu n’as pas été complaisant avec ceux qui souffraient ou se rachetaient. Tu n’as pas non plus été respectueux envers moi. Et les autres l’ont vu… Pourtant, une seule voix s’est élevée pour te défendre, toujours : la mienne. Les autres auraient le droit d’être jaloux car, s’il y en a un que j’ai protégé, c’est bien toi. »

Judas pleure, humilié et ému.

121.5

« Je m’en vais. C’est l’heure où j’appartiens à tout le monde. Quant à toi, reste ici et réfléchis.

– Pardonne-moi, Maître. Je ne puis avoir la paix si je n’obtiens pas ton pardon. Ne t’attriste pas à cause de moi. Je suis un mauvais garçon… J’aime et je tourmente… J’en fais autant avec ma mère… et avec toi… Ce serait la même chose avec mon épouse si demain j’en avais une… Il vaudrait mieux que je meure !…

– Il vaudrait mieux que tu te repentes. Mais tu es pardonné. Adieu. »

Jésus sort et arrive à la porte.

Pierre est dehors :

« Viens, Maître. Il est déjà tard, et il y a beaucoup de monde. D’ici peu la nuit va tomber. Et tu n’as même pas mangé… C’est ce garçon qui est la cause de tout.

– Ce “ garçon ” a besoin de vous tous pour n’être plus la cause de tout cela. Tâche de t’en souvenir, Pierre. Si c’était ton fils, le plaindrais-tu ?…

– Hum ! Oui et non. Je le plaindrais… mais… je lui apprendrais aussi quelque chose, même s’il était déjà un homme, comme à un méchant gamin. Mais si c’était mon fils, il ne serait pas comme ça…

– ça suffit.

– Oui, ça suffit, mon Seigneur. Voilà Manahen. C’est celui qui a un manteau d’un rouge si foncé qu’il en est presque noir. Il m’a donné ceci pour les pauvres et m’a demandé s’il pouvait rester pour dormir.

– Et qu’as-tu répondu ?

– La vérité : “ Nous n’avons de lits que pour nous. Va au village. ” »

Jésus ne dit rien. Mais il laisse Pierre en plan et va dire quelque chose à Jean.

121.6

Puis il gagne sa place et commence à parler.

« Que la paix soit avec vous tous et avec la paix la lumière et la sainteté.

Il est dit : “ Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu en vain. ”

Quand le prononce-t-on en vain et qui le fait ? Seulement quand on blasphème ? Non. Même quand on le prononce sans se rendre digne de Dieu. Un fils peut-il dire : “ J’aime mon père et je l’ho­nore ” si ensuite, à tout ce que désire son père, il oppose des œuvres contraires ? Ce n’est pas en disant : “ père, père ” qu’on l’aime réellement. Ce n’est pas en disant : “ Dieu, Dieu ” que l’on aime le Seigneur.

121.7

En Israël où, comme je l’ai expliqué avant-hier, il y a tant d’idoles dans le secret des cœurs, on trouve aussi une louange hypocrite à Dieu, louange à laquelle ne correspondent pas les œuvres de ceux qui le louent. En Israël, il y a aussi une tendance : celle de trouver nombre de péchés dans les choses extérieures, sans vouloir les trouver là où ils sont réellement, à l’intérieur. Les juifs font encore preuve d’un sot orgueil, une habitude antihumaine et antispirituelle : celle de considérer comme blasphématoire le Nom de notre Dieu sur des lèvres païennes ; ils vont même jusqu’à défendre aux païens de s’approcher du vrai Dieu parce qu’ils y voient un sacrilège.

C’était valable jusqu’à présent, mais plus aujourd’hui.

Le Dieu d’Israël est le même Dieu qui a créé tous les hommes. Pourquoi empêcher ceux qui ont été créés de sentir l’attraction de leur Créateur ? Croyez-vous que les païens n’éprouvent rien au fond du cœur, quelque chose d’insatisfait qui crie, qui s’agite, qui cherche ? Qui ? Quoi ? Le Dieu inconnu. Et, si un païen tend de tout son être vers l’autel du Dieu inconnu – vers cet autel immatériel qu’est l’âme, qui garde toujours un certain souvenir de son Créateur –, croyez-vous que Dieu repousse comme une profanation l’offrande de son âme qui attend d’être possédée par la gloire de Dieu, – comme le fut le Tabernacle érigé par Moïse, selon l’ordre qu’il avait reçu – et qui gémit jusqu’à ce moment ? Et prenez-vous pour un péché cet acte, suscité par un honnête désir de l’âme qui, éveillée par des appels célestes, répond : “ Je viens ” à Dieu qui lui dit : “ Viens ” ? Croyez-vous qu’il soit saint, le culte corrompu d’un Israël qui offre au Temple les restes de ses plaisirs et entre en présence de Dieu, et l’invoque, lui, le Très Pur, avec une âme et un corps où les fautes fourmillent comme des vers ?

Non. En vérité je vous dis que la perfection du sacrilège se trouve en ce juif qui, avec son âme impure, prononce en vain le nom de Dieu. Vous le prononcez en vain lorsque vous savez – et vous n’êtes pas sots – que, à cause de l’état de votre âme, c’est inutilement que vous le prononcez. Ah ! Je vois le visage indigné de Dieu se détourner avec dégoût quand un hypocrite l’appelle, quand quelqu’un l’invoque sans se repentir ! Et j’en éprouve de la terreur, moi qui pourtant ne mérite pas ce courroux divin.

121.8

Je lis dans plus d’un cœur cette pensée : “ Mais alors, en dehors des petits enfants, personne ne pourra invoquer Dieu, puisqu’il n’y a dans l’homme qu’impureté et péché. ” Non. Ne dites pas cela. C’est par les pécheurs que ce nom doit être invoqué et par tous ceux qui se sentent étranglés par Satan et qui veulent se libérer du péché et du Séducteur. Ceux qui le veulent ! Voilà ce qui change le sacrilège en supplication. Vouloir guérir. Appeler le Puissant pour être pardonné et pour être guéri. L’invoquer pour mettre en fuite le Séducteur.

Il est dit dans la Genèse que le Serpent tenta Eve à l’heure où le Seigneur ne se promenait pas dans l’Eden. Si Dieu avait été dans l’Eden, Satan n’aurait pu y être. Si Eve avait appelé Dieu, Satan aurait été mis en fuite. Ayez toujours dans le cœur cette pensée. Et, avec sincérité, appelez le Seigneur. Ce Nom est salut.

Beaucoup d’entre vous veulent descendre au fleuve pour se purifier. Mais purifiez-vous le cœur sans cesse, en y écrivant par l’amour le mot : Dieu. Pas de prières menteuses. Pas de pratiques routinières. Mais, de votre cœur, de votre pensée, par vos actes, par tout vous-mêmes, dites ce nom : Dieu. Dites-le pour ne pas être seuls. Dites-le pour être soutenus. Dites-le pour être pardonnés.

Comprenez le sens de la parole du Dieu au Sinaï : on prononce “ en vain ” le nom de Dieu si on n’essaie pas de changer en bien. C’est péché. Ce n’est pas “ en vain ” lorsque, tels les battements de votre cœur, chaque minute de la journée, chaque action honnête, chaque besoin, tentation et souffrance vous ramènent sur les lèvres cette parole d’amour filial : “ Viens, mon Dieu ! ” Alors, en vérité, vous ne péchez pas en invoquant le saint nom de Dieu.

Allez, que la paix soit avec vous. »

121.9

Il n’y a pas de malades. Jésus reste les bras croisés, adossé au mur sous l’appentis où déjà descend l’ombre. Il regarde ceux qui partent sur leurs ânes, ceux qui, poussés par le désir de se purifier, se hâtent vers le fleuve, ceux qui, à travers champs, se di­rigent vers le village.

L’homme vêtu de rouge très foncé semble incertain de la décision à prendre. Jésus le suit du regard. Finalement il s’en va vers son cheval. Il a un magnifique cheval blanc caparaçonné de rouge au-dessous de la selle couverte de cabochons.

« Homme, attends-moi, dit Jésus qui le rejoint. La nuit tombe. Sais-tu où dormir ? Tu viens de loin ? Tu es seul ? »

L’homme répond :

« De très loin… et j’irai… je ne sais pas… Au village, si je trouve… sinon… à Jéricho… J’y ai laissé mon escorte à qui je ne faisais pas confiance.

– Non. Je t’offre mon lit. Il est tout prêt. As-tu de la nourriture ?

– Je n’ai rien. Je croyais trouver un village plus hospitalier…

– Il n’y manque rien.

– Rien. Pas même la haine pour Hérode. Sais-tu qui je suis ?

– Pour ceux qui me cherchent, il n’y a qu’un nom : frère, au nom de Dieu. Viens. Nous romprons le pain ensemble. Tu peux abriter ton cheval sous cet appentis. J’y dormirai et te le garderai…

– Non, cela jamais. Je dormirai ici. J’accepte le pain, mais rien de plus. Je ne mettrai pas mon corps souillé là où tu étends ton corps saint.

– Tu me crois saint ?

– Je sais que tu es saint. Jean, Kouza… tes œuvres… tes paroles… La cour royale en résonne comme le coquillage garde le bruit de la mer. Je descendais chez Jean… puis, je l’ai perdu. Mais il m’avait dit : “ Quelqu’un de plus grand que moi te recueillera et t’élèvera. ” Ce ne pouvait être que toi. Je suis venu quand j’ai su où tu étais. »

Ils sont restés seuls sous l’appentis. Les disciples parlent entre eux près de la cuisine et ils guettent.

121.10

Simon le Zélote, qui était aujourd’hui chargé de baptiser, revient du fleuve avec les derniers qui ont reçu le baptême. Jésus les bénit et puis il dit à Simon :

« Cet homme est un pèlerin qui cherche un abri au nom de Dieu. Et, au nom de Dieu, nous le saluons comme ami. »

Simon s’incline, et l’homme également. Ils entrent dans la pièce et Manahen attache son cheval à la mangeoire. Jean, averti par un signe de Jésus, accourt, apportant de l’herbe et un seau d’eau. Pierre accourt aussi avec un lumignon à huile car il fait déjà sombre.

« Je serai très bien ici. Que Dieu vous récompense » dit le cavalier ; puis il pénètre, entre Jésus et Simon, dans la cuisine éclairée par un feu de brindilles qu’on a allumé.

Tout se termine.

121.1

Os discípulos estão todos alvoroçados. Parecem uma colmeia atiçada, de tão agitados que estão. Falam, olham de soslaio para fora, para todos os lados… Jesus não está. Enfim, tomam uma decisão sobre os motivos de sua agitação e Pedro ordena a João:

– Vai procurar o Mestre. Ele está no bosque acima do rio. Diz-lhe que venha logo, ou que diga o que é que temos que fazer.

João vai correndo.

Iscariotes diz:

– Eu não entendo porque tanta agitação e tanta descortesia. Eu teria ido e o teria recebido com todas as honras… O que ele está fazendo é uma honra para nós. Portanto…

– Eu não sei de nada. Ele poderá ser diferente do seu parente colaço… Mas… quem vive com as hienas pega delas o cheiro e o instinto. Além disso, tu quererías que se fôsse embora aquela mulher… Porém toma cuidado! O Mestre não quer, e eu a tenho sob minha proteção. Se tocares nela… eu não sou o Mestre… E o estou dizendo para o teu governo.

– Ih! Quem será ela? Talvez a bela Herodíades?

– Não fiques bancando o engraçado!

– És tu mesmo que me fazes agir assim. Tens feito guarda ao redor dela como a uma rainha…

– O Mestre me disse: “Toma cuidado para que ela não seja perturbada e respeite-a.” E eu o estou fazendo.

– Mas quem é ela? Tu o sabes? –pergunta Tomé.

– Eu não.

– Vamos, diz… Tu o sabes –insistem muitos.

– Eu vos juro que não sei de nada. O Mestre certamente o sabe. Mas eu não.

– É preciso fazer que João pergunte a Ele. A ele o Mestre diz tudo.

– Por que? Que é que João tem de especial? Será um deus o teu irmão?

– Não, Judas. É o melhor de nós.

– Podeis poupar-vos o cansaço, diz Tiago do Alfeu. “Ontem meu irmão a viu, enquanto ele voltava do rio com o peixe que André lhe havia dado, e perguntou a Jesus. Ele respondeu: “Ela não tem rosto. É um espírito que procura Deus. Para Mim não é outra coisa, e assim quero que seja para todos.” E disse aquele “quero” de tal maneira… que eu vos aconselho a não insistir.

– Eu irei a ela –diz Judas de Keriot.

– Experimenta, se és capaz –diz Pedro, vermelho como um galinho.

– Estás me espionando para Jesus?

– Eu deixo este ofício para aqueles do Templo. Nós, os do lago, ganhamos o pão com o trabalho, e não com a delação. Não tenhas nunca medo de nenhuma espionagem feita por Simão de Jonas. Mas não me fiques provocando e não tomes a liberdade de desobedecer ao Mestre, porque aqui estou eu…

– E quem és tu? Um pobre homem como eu.

– Sim, senhor. Aliás, mais pobre, mais ignorante, mais grosseiro do que tu. Eu sei e por isso não fico triste. Eu ficaria triste se fôsse igual a ti no coração. Mas o Mestre me deu este encargo e eu o cumprirei.

– Igual a mim no coração? E que é que há em meu coração que te cause repugnância? Fala, acusa, ofende…

– Ora, chega! –disparam o Zelote e o Bartolomeu–. Afinal, para com isso, Judas. Respeita os cabelos brancos do Pedro.

– Respeito a todos, mas quero saber o que é que há em mim…

– Logo serás atendido… Deixai-me falar… há uma soberba tão grande que dá para encher esta cozinha; há falsidade e há luxúria.

– Falsidade em mim?

Todos intervêm, e Judas deve calar-se.

121.2

Simão, pacato, diz a Pedro:

– Desculpa-me, amigo, se eu vou te dizer uma coisa. Ele tem seus defeitos. Mas tu também tens alguns. Um deles é não seres indulgente com os jovens. Por que é que não levas em conta a idade deles, o nascimento… e tantas outras coisas? Vê, tu ages por amor a Jesus. Mas não percebes que estas discussões cansam? A Ele eu não digo (e aponta Judas), mas a ti, que és maduro e tão honesto, eu faço este pedido. Ele tem tanto desgosto por causa dos inimigos. Mas nós também lhe damos desgosto!! Há tanta guerra ao nosso redor. Mas, por que também criar guerras no seu ninho?

– É verdade. Jesus está muito triste, e até emagreceu –diz Judas Tadeu–. De noite, percebo que Ele fica se virando em sua caminha e suspirando. Há algumas noites tenho me levantado e vi que estava chorando e rezando. Eu lhe disse: “Que tens?” E Ele me abraçou e me disse: “Queiram-me bem. Como é duro ser o ‘Redentor’!”

– Eu também o vi com sinal de pranto, lá no bosque do rio –diz Filipe–. E ao meu olhar interrogativo, Ele me respondeu: “Sabes o que faz diferente o Céu da terra, além da diferença da presença não visível de Deus? É a falta de amor entre os homens. Isso me estrangula como um cabresto. Eu vim aqui para espalhar grãos aos passarinhos, para ser amado por seres que se amam.”

Judas Iscariotes (deve estar um pouco desequilibrado) se joga no chão e chora como um rapazinho.

121.3

Justamente naquele momento, Jesus entra com João:

– Que é que está acontecendo? Por que este choro?

– Foi por culpa minha, Mestre. Errei. Censurei a Judas de um modo duro demais –diz com franqueza Pedro.

– Não… eu… eu… o culpado sou eu. Eu te causo dor… eu não sou bom… eu perturbo, causo o mau humor, desobedeço, sou…Pedro tem razão. Mas ajudai-me, então a ser bom! Porque eu tenho uma coisa, aqui no coração, que me leva a fazer coisas que eu não queria fazer. É mais forte do que eu… e causo dor a Ti, a Ti, Mestre, a quem gostaria de dar somente alegria… Acredita-me! Não é falsidade…

– Está bem, Judas. Não duvido disso. Tu vieste a Mim com toda a sinceridade de coração, com grande disposição. Mas és jovem… Ninguém, nem tu mesmo, te conheces como Eu te conheço. Vamos, levanta-te e vem aqui. Depois falaremos nós dois sozinhos. Por enquanto vamos falar daquilo para o que me havíeis mandado chamar. Que mal existe em ter vindo também Mananen? Será que um parente de Herodes não pode ter sede do Deus verdadeiro? Vós temeis por Mim? Oh, não. Tende fé em minha palavra. Aquele homem só veio para um fim honesto.

– Por que então, ele não veio apresentar-se? –perguntam os discípulos.

– Precisamente porque ele veio como “alma”, não como irmão colaço de Herodes. Ele se envolveu no silêncio, porque acha que, diante da palavra de Deus, o parentesco com um rei não é nada… Nós respeitaremos o seu silêncio.

– Mas, se ao invés, ele o tivesse mandado?

– Quem? Herodes? Não. Não tenhais medo.

– Quem é então que o manda? Como é que ele te conhece?

– Ora, pelo próprio João, meu primo. Achais que ele, no cárcere, não falou sobre Mim? Ou então, por meio de Cusa… Ou pela voz da multidão… Ou pelo mesmo ódio dos fariseus… Até as frondes das árvores e o ar já falam de Mim. A pedra foi lançada na água imóvel e o bastão bateu no bronze. As ondas vão-se ampliando cada vez mais, levando às águas longínquas a revelação, confiando-a aos espaços… A terra aprendeu a dizer “Jesus” e nunca mais se calará. Ide, e sede corteses para com ele, como com qualquer outro. Ide. Eu fico com Judas.

Os discípulos vão.

121.4

Jesus olha para Judas, que ainda está lacrimoso e lhe pergunta:

– E então? Não tens nada a dizer-me? Eu sei tudo sobre ti. Mas quero sabê-lo por ti. Por que este pranto? E sobretudo, por que este desequilíbrio que te torna sempre tão descontente?

– Oh! Sim, Mestre. É como disseste. Eu, por natureza, sou ciumento. Certamente Tu o sabes. E sofro por ver que… por ver tantas coisas. Isto me torna inquieto e… injusto. E me torno mau, quando não queria isso não…

– Não chores de novo! De que é que tens ciúmes? Habitua-te a falar com a tua verdadeira alma. Tu falas muito, até demais. Mas, com que falas? Com o instinto e com a mente. Segues um cansativo e contínuo trabalho para dizer aquilo que queres dizer: falo de ti, do teu eu, porque quanto àquilo que deves dizer dos outros e aos outros não impões a ti mesmo nem rédea nem limite. Igualmente não impões rédea nem limite à tua carne. Essa é o teu cavalo louco. Pareces um cocheiro, ao qual o intendente das corridas deu dois cavalos loucos. Um é a sensualidade, o outro… queres ouvir qual é o outro? Sim? É o erro que não queres domar. Tu, um cocheiro capaz, mas imprudente, confias em tua capacidade e achas que é suficiente. Queres chegar em primeiro lugar… não perdes tempo em mudar nem ao menos um dos cavalos. Ao contrário, tu os incitas e os chicoteias. Queres ser “o vencedor.” Queres o aplauso… Não sabes que toda vitória é certa, quando conquistada com um trabalho constante, paciente e prudente? Fala com a tua alma. É dela que Eu quero que venha a tua confissão. Ou devo Eu dizer-te o que é que tens dentro de ti?

– Eu acho que Tu também não és justo e não és constante, e sofro com isso.

– Por que me acusas? Em que foi que faltei, aos teus olhos?

– Quando eu queria levar-te aos meus amigos. Tu não quiseste, dizendo: “Prefiro estar entre os humildes.” Depois, Simão e Lázaro te disseram que seria bom que te colocasses sob a proteção de um poderoso e Tu aceitaste. Tu dás preferência a Pedro, a Simão, a João… Tu…

– Que mais?

– Nada mais, Jesus.

– Nuvens!! bolhas na espuma da onda. Tenho pena de ti, porque és um miserável que te torturas, quando podias alegrar-te. Podes dizer que este lugar é luxuoso? Podes dizer que não houve uma grande razão que me fez aceitá-lo? Se Sião tivesse sido menos madrasta com os seus profetas, estaria Eu aqui, escondido como um que teme a justiça humana, e que se abriga em um lugar assim?

– Não.

– E então? Podes dizer que não te dei missões como dei aos outros? Podes dizer que Eu fui áspero para contigo, mesmo quando tu estavas em falta? Tu não foste sincero… As vinhas!! Oh! As vinhas! Que nome tinham aquelas vinhas? Tu não foste complacente com quem estava sofrendo e se redimia. Tu não foste nem respeitoso para Comigo. E os outros viram… Contudo, uma só voz se levantou em tua defesa e sempre. A minha. Os outros teriam tido o direito de ficar com ciúmes, porque se havia alguém sendo protegido, eras tu.

Judas chora, humilhado e comovido.

121.5

– Eu vou. É esta a hora em que sou de todos. Tu fica. E medita.

– Perdoa-me, Mestre. Não poderei ter paz, se não tiver o teu perdão. Não fiques triste por causa de mim. Sou um rapaz mau… Amo e atormento. Assim sou com minha mãe… Assim Contigo… Assim seria com a esposa, se amanhã tivesse uma… Melhor seria que eu morresse!!

– Melhor seria que te corrigisses. Mas estás perdoado. Adeus.

Jesus vai saindo e se aproxima da porta.

Do lado de fora está Pedro:

– Vem, Mestre. Já é tarde. E há muita gente. Daqui a pouco, cai a tarde. E Tu nem comeste ainda… Aquele rapaz é a causa de tudo.

– Aquele “rapaz” precisa de vós todos para não ser mais causa destas coisas. Vê se te lembras disso, Pedro. Se ele fôsse teu filho, terias compaixão dele?

– Hum! Sim e não. Eu me compadeceria… mas… também lhe ensinaria alguma coisa, ainda que ele já fôsse homem, como se faz com um garoto mau. E, se fôsse meu filho, não seria assim…

– Basta.

– Sim, basta, meu Senhor. Eis lá Mananen. É aquele com o manto quase preto, de tão vermelho escuro que é. Ele me deu isto para os pobres, e me perguntou se podia ficar para dormir.

– E o que lhe respondeste?

– A verdade: “Temos camas só para nós. Vai ao povoado.”

Jesus não diz nada. Mas deixa Pedro só, e vai a João, ao qual lhe diz qualquer coisa.

121.6

Depois volta ao seu lugar e começa a falar.

– A paz esteja com todos vós, e, com a paz, vos venha luz e santidade.

Foi dito: “Não proferir em vão o meu Nome.”

Quando é que se profere em vão esse Nome? Só quando se blasfema? Não. Também quando o proferimos, sem nos tornarmos dignos de Deus. Poderá um filho dizer: “Eu amo a meu pai e o honro”, se depois, em tudo aquilo que o pai deseja dele, ele faz sempre o contrário? Não é dizendo “pai, pai”, que se ama ao progenitor. Não é dizendo: “Deus, Deus”, que se ama o Senhor.

121.7

Em Israel onde, como anteontem Eu expliquei, há tantos ídolos no segredo dos corações, existe também um louvor hipócrita a Deus, louvor ao qual não correspondem as obras dos louvadores. Em Israel há também uma tendência: que é a de achar tantos pecados nas coisas exteriores, e não querer encontrá-los no lugar em que realmente estão, que é nas coisas interiores. Em Israel há ainda uma estulta soberba, um costume anti-humano e antiespiritual: o de julgar que seja uma blasfêmia o Nome de nosso Deus em lábios pagãos, e se chega até a proibir os gentios de se aproximarem do Deus verdadeiro, julgando que isso seja um sacrilégio.

Isto até agora. A partir de agora, não será mais assim.

O Deus de Israel é o mesmo Deus que criou todos os homens. Por que impedir que as criaturas sintam atração pelo seu Criador? Pensais vós que os pagãos não sintam alguma coisa no fundo de seus corações, qualquer coisa de insatisfação, que grita neles, e os agita, que os leva a procurar? Procurar a quem? É o Deus desconhecido. E pensais vós que, se um pagão sente propensão pelo altar do Deus desconhecido, por aquele altar incorpóreo que é a alma, na qual existe sempre uma lembrança do seu Criador, pois é a alma que espera ser possuída pela glória de Deus, como o foi o Tabernáculo erguido por Moisés, segundo a ordem recebida e que chora, enquanto essa posse não se realiza, pensais que Deus rejeite esse seu oferecimento, como se rejeita uma profanação? Pensais que seja pecado o ato suscitado por um honesto desejo da alma que, despertada por apelos celestes, diz: “Eu vou” ao Deus que diz: “Vem”, e que seja santidade o corrompido culto de um de Israel, que oferece ao Templo aquilo que sobra de seus prazeres, e vai à presença de Deus e profere seu Nome, Puríssimo, com uma alma e um corpo, onde pululam as culpas como uma grande quantidade de vermes?

Não. Em verdade Eu vos digo que sacrilégio máximo está naquele israelita que, com a alma impura, pronuncia em vão o Nome de Deus. Esse Nome é pronunciado em vão, quando (e vós não sois tolos), pelo estado de vossa alma, sabeis que o estais pronunciando inutilmente. Oh! Eu estou vendo o rosto indignado de Deus, que se vira, desgostoso, para o outro lado, quando um hipócrita o chama, quando um impenitente o nomina! E fico horrorizado, até Eu que não mereço aquela ira divina.

121.8

Leio em mais de um coração este pensamento: “Mas então, com exceção dos pequeninos, ninguém poderá chamar Deus? Porque tudo no homem é impureza e pecado.” Não. Não digais assim. É pelos pecadores que aquele Nome há de ser invocado. É por aqueles que se sentem estrangulados por satanás e que querem livrar-se do pecado e do Sedutor. Eles querem. Eis o que transforma o sacrilégio em um rito. Querer ficar curado. Chamar o Poderoso para ser perdoado e para ser curado. Invocá-lo, para pôr o Sedutor em fuga.

Foi dito no Gênesis que a Serpente tentou Eva na hora em que o Senhor não estava passeando no Éden. Se Deus tivesse estado no Éden, satanás não teria podido estar lá. Se Eva tivesse invocado Deus, satanás teria fugido. Tende sempre no coração este pensamento. E, com sinceridade, invocai o Senhor. Aquele Nome é salvação.

Muitos de vós querem descer para se purificarem. Mas purificai o vosso coração, incessantemente, escrevendo sobre ele com amor a palavra: Deus. Nada de orações mentirosas. Nada de práticas habituais. Mas com o coração, com o pensamento, com os atos, com todo o vosso próprio ser, dizei aquele Nome: Deus. Dizei-o para não ficardes sozinhos. Dizei-o para serdes sustentados. Dizei-o para serdes perdoados.

Compreendei o significado da palavra do Deus do Sinai. “Em vão” quer dizer a pronúncia da palavra “Deus”, sem mudança para o bem. E, nesse caso, é pecado. Mas ela não é “em vão”, quando como a pulsação do sangue no coração, cada minuto do vosso dia, cada vossa ação honesta, cada necessidade, tentação, dor, trazer de novo aos vossos lábios a filial palavra de amor: “Vem, meu Deus!” Então, em verdade não cometeis pecado, ao proferirdes o Nome santo de Deus.

Ide. A paz esteja convosco.

121.9

Não há nenhum doente. Jesus fica com os braços cruzados, encostado à parede, debaixo do telheiro, no qual já caem as sombras. Jesus olha os que partem montados em seus burrinhos, os que vão depressa para o rio, por um impulso de purificação, e os que, através dos campos, se dirigem ao povoado.

O homem vestido de vermelho muito escuro parece incerto sobre o que há de fazer. Jesus está de olho nele. Finalmente, ele se move e vai para o seu cavalo, pois ele tem um cavalo branco muito bonito, ornado com um xaile vermelho, que pende por sob a sela, cheia de brochas.

– Homem, espera-me –diz Jesus e o alcança–. A tarde cai. Tens onde dormir? Estás vindo de longe? Estás sozinho?

O homem responde:

– Venho de muito longe… e irei… não sei… A algum povoado, se encontrar… se não… a Jericó… Lá deixei a escolta, porque não confiava nela.

– Não. Eu te ofereço a minha cama. Já está pronta. Tens alimento?

– Não tenho nada. Pensava encontrar um lugar mais hospitaleiro…

– Aqui nada falta.

– Nada. Nem mesmo o ódio contra Herodes. Sabes quem sou eu?

– O nome daqueles que me procuram é um só: irmãos em nome de Deus. Vem. Vamos repartir o pão juntos. Podes abrigar o cavalo naquele quarto grande. Eu vou dormir ali e tomarei conta dele para ti…

– Não, isto nunca. Eu dormirei ali. Aceito o pão e nada mais. Não irei pôr o meu corpo sujo onde deitas o teu corpo santo.

– Achas que Eu sou santo?

– Sei que tu és santo. João, Cusa… as tuas obras… as tuas palavras… O palácio real as ressoa como concha que conserva o rumor dos vagalhões. Eu costumava ir a João… depois o perdi. Mas ele me havia dito: “Um que é mais do que eu te recolherá e te elevará.” Não podia ser outro senão Tu. E vim quando fiquei sabendo onde estavas.

Ficaram sozinhos sob o telheiro. Os discípulos estão cochichando perto da cozinha e olhando de soslaio.

121.10

Zelote está voltando do rio, pois era quem estava batizando hoje, acompanhado pelos últimos que foram batizados. Jesus abençoa e depois diz a Simão:

– O homem é o peregrino que procura abrigo em nome de Deus. E em nome de Deus o saudamos como amigo.

Simão se inclina, e o homem também. Entram no quarto grande e Manaém amarra o cavalo na manjedoura. Acorre João, advertido por um sinal de Jesus, e traz erva e uma ânfora com água. Acorre também Pedro, com uma pequena candeia de azeite, pois já está escuro.

– Aqui estarei muito bem. Deus vos pague, diz o cavaleiro, e depois entra, entre Jesus e Simão, na cozinha, que está iluminada por um feixe de acendalhas[1] que acabaram de pôr no fogo.

Tudo termina.


Notas

  1. acendalhas: produtos destinados a facilitar a combustão [N.T.]