Os Escritos de Maria Valtorta

130. Les discours de la Belle Eau :

130. Os discursos de Águas Belas: Não dirás

130.1

« Quel monde ! » s’exclame Matthieu.

Pierre ajoute :

« Regarde ! Il y a même des Galiléens… Aïe ! Aïe ! Allons le dire au Maître. Ce sont trois honorables brigands !

– Ils viennent pour moi, peut-être. Ils me poursuivent même ici…

– Non, Matthieu. Le requin ne mange pas le menu fretin. C’est l’homme qu’il veut, une proie noble. C’est seulement s’il ne la trouve pas qu’il happe un gros poisson. Mais toi, moi, les autres, nous sommes du menu fretin… une proie sans importance.

– Pour le Maître, tu dis ? demande Matthieu.

– Pour qui, sinon ? Tu ne vois pas comme ils regardent de tous côtés ? On dirait des fauves qui flairent les traces de la gazelle.

– Je vais l’avertir…

– Attends ! Prévenons les fils d’Alphée. Lui, il est trop bon. C’est de la bonté gâchée quand elle tombe dans ces gueules-là.

– Tu as raison. »

Les deux hommes se rendent au fleuve et appellent Jacques et Jude.

« Venez. Il y a des types… du gibier de potence. Ils viennent sûrement importuner le Maître.

– Allons voir. Lui, où est-il ?

– Encore dans la cuisine. Dépêchons-nous car, s’il s’en aperçoit, il ne l’acceptera pas.

– Oui, et il a tort.

– Moi aussi, je suis de cet avis. »

Ils retournent dans la cour. Le groupe indiqué comme « galiléen » parle avec condescendance aux autres gens. Jude s’approche comme par hasard. Et il entend :

« …des paroles doivent s’appuyer sur des faits.

– Et lui les accomplit. Hier encore, il a guéri un Romain possédé ! Réplique un robuste homme du peuple.

– Quelle horreur ! Guérir un païen ! Quel scandale ! Tu entends, Elie ?

– Toutes les fautes sont en lui : il a les publicains et les prostituées pour amis, il a des relations avec les païens et…

– Et il endure les médisants. Cela aussi est une faute, à mes yeux, la plus grave. Mais puisqu’il ne sait pas, ne veut pas se défendre lui-même, parlez avec moi. Je suis son frère aîné, et celui-ci un frère encore plus âgé. Parlez.

– Mais pourquoi prends-tu la mouche ? Tu crois que nous parlions mal du Messie ? Mais non ! Nous sommes venus de très loin, attirés par sa renommée. C’est ce que nous disions à ces gens-là…

– Menteur ! Tu me dégoûtes tellement que je te tourne le dos. »

Et Jude, sentant peut-être en péril sa charité envers les ennemis, s’en va.

« Est-ce que ce n’est pas vrai ? Dites-le, vous tous… »

Mais « vous tous », c’est-à-dire ceux avec qui parlaient ces Galiléens, gardent le silence. Ils ne veulent pas mentir et n’osent pas les contredire. Alors ils restent silencieux.

« Nous ne savons pas même comment il est… dit le Galiléen Elie.

– Tu ne l’as pas insulté chez moi, peut-être ? demande Matthieu ironiquement. Est-ce que la maladie t’a fait perdre la mémoire ? »

Le “ galiléen ” prend son manteau et s’en va avec les autres sans répondre.

« Lâche ! Crie Pierre derrière son dos.

130.2

– Ils voulaient nous dire sur lui des choses infernales…, explique un homme. Mais nous, nous avons vu les faits. Et nous savons aussi qui sont les pharisiens. Qui croire, par conséquent ? L’homme bon qui est vraiment bon, ou les méchants qui se prétendent bons mais ne sont qu’un fléau ? Je sais que, depuis que je vais vers lui, je ne me reconnais plus tellement j’ai changé. J’étais violent, dur envers ma femme et mes enfants, sans respect pour mes voisins, mais maintenant… Tout le monde le dit dans le village : “ Azarias n’est plus le même. ” Et alors ? A-t-on jamais entendu dire qu’un démon rend les gens bons ? Pour quoi travaille-t-il alors ? Pour notre sainteté ? Oh ! C’est vraiment un suppôt de Satan bizarre s’il travaille pour le Seigneur !

– Tu parles bien, homme. Que Dieu te protège, car tu sais bien comprendre, bien voir, bien agir. Continue comme ça et tu deviendras un vrai disciple du Messie béni, une joie pour lui qui veut votre bien et qui supporte tout pour vous y amener. Ne vous scandalisez que du mal véritable. Mais quand vous voyez que c’est au nom de Dieu que le Maître agit, ne vous scandalisez pas et ne croyez pas ceux qui voudraient vous faire croire au scandale, même s’il s’agit de choses nouvelles. Voici le temps nouveau. C’est comme une fleur qui va naître sur une racine qui travaille depuis des siècles : et ce temps est venu. S’il n’avait pas été précédé par des siècles d’attente, nous n’aurions pas pu comprendre sa parole. Mais des siècles d’obéissance à la Loi du Sinaï nous ont donné le minimum de préparation pour nous permettre, en ces temps nouveaux – fleur divine que la Bonté nous a accordé de voir –, d’en aspirer tous les parfums et tous les sucs pour nous purifier, nous fortifier, et nous parfumer de sainteté comme un autel. Puisque ce temps est nouveau, il a de nouvelles méthodes qui ne sont pas opposées à la Loi, mais toutes pénétrées de miséricorde et de charité, parce qu’il est la Miséricorde et l’Amour descendus du Ciel. »

Jacques, fils d’Alphée, salue et rentre à la maison.

130.3

« Comme tu parles bien, toi ! Dit Pierre, frappé d’admiration. Moi, je ne sais jamais quoi dire. Je dis seulement : “ Soyez bons. Aimez-le, écoutez-le, croyez en lui. ” Je ne sais vraiment pas comment il peut être content de moi !

– Il l’est pourtant énormément, répond Jacques, fils d’Alphée.

– Le dis-tu sincèrement ou bien par gentillesse ?

– C’est la vérité : il me le disait encore hier.

– Oui ? ! Alors aujourd’hui je suis plus content que le jour où on m’a amené mon épouse. Mais toi… où as-tu appris à si bien parler ?

– Sur les genoux de sa Mère et à ses côtés. Quelles leçons ! Quelles paroles ! Il n’y a que lui qui puisse parler encore mieux qu’elle. Mais ce qui lui manque en puissance, elle l’ajoute en douceur… et ça pénètre… Et ses leçons ! As-tu déjà vu un linge dont un coin a touché une huile parfumée ? Tout doucement il absorbe non seulement l’huile mais le parfum et, même si l’huile vient à disparaître, il reste toujours le parfum pour dire : “ J’ai été ici. ” Ainsi en est-il d’elle. En nous aussi, d’ailleurs, qui sommes des étoffes grossières puis lavées par l’existence, elle a pénétré par sa sagesse et sa grâce, et son parfum demeure en nous.

– Pourquoi ne la fait-il pas venir ? Il disait qu’il allait le faire ! On deviendrait meilleurs, moins têtus… moi du moins. Et même ces gens… Ils deviendraient meilleurs, même ces vipères qui viennent de temps à autre…

– Tu crois cela ? Moi non. Nous, nous deviendrions meilleurs et les humbles eux aussi. Mais les puissants et les méchants !… Ah ! Simon Pierre ! Ne prête jamais aux autres tes sentiments honnêtes ! Tu en serais déçu… Le voici. Ne lui disons rien… »

130.4

Jésus sort de la cuisine, tenant par la main un petit garçon qui trottine à ses côtés en mordillant un croûton de pain huilé. Jésus adapte le long pas de sa démarche aux petites jambes de son ami.

« Une conquête ! Dit-il joyeusement. Cet homme de quatre ans qui s’appelle Asraël m’a dit qu’il veut être un disciple et qu’il veut tout apprendre : à prêcher, à guérir les enfants malades, à faire venir du raisin sur les sarments en décembre, et puis il veut gravir une montagne et crier au monde entier : “ Venez, c’est le Messie ! ” N’est-ce pas, Asraël ? »

Rieur, l’enfant dit que oui, oui et, entre-temps, grignote son croûton.

« Toi, c’est tout juste si tu sais manger ! Lui dit Thomas pour le taquiner. Tu ne sais même pas dire qui est le Messie.

– C’est Jésus de Nazareth.

– Et qu’est-ce que ça veut dire, “ Messie ” ?

– Ça veut dire… ça veut dire : l’homme qui a été envoyé pour qu’on soit bon et rendre bon tout le monde.

– Et comment faire pour devenir bon ? Toi qui es un gamin, comment feras-tu ?

– Je l’aimerai et je ferai tout, et lui fera tout parce que je l’aime. Fais ça, toi aussi, et tu deviendras bon.

– Voilà une belle leçon, Thomas. C’est le commandement : “ Aime-moi et tu feras tout, car je t’aimerai si tu m’aimes, et l’amour fera tout en toi. ” L’Esprit Saint a parlé. Viens, Asraël. Allons prêcher. »

Jésus est si joyeux quand il a un enfant que je voudrais les lui amener tous et le leur faire connaître à tous. Il y en a tant qui ne le connaissent même pas de nom !

Avant de passer devant la femme voilée, il souffle à l’enfant :

« Dis à cette femme : “ Que la paix soit avec toi. ”

– Pourquoi ?

– Parce qu’elle a un “ bobo ”, comme toi quand tu tombes. Et elle pleure. Mais si tu lui dis cela, ça va la guérir.

– Que la paix soit avec toi, femme. Ne pleure pas. C’est le Messie qui me l’a dit. Si tu l’aimes, lui il t’aime et te guérit » crie l’enfant pendant que Jésus l’entraîne avec lui sans s’arrêter.

Il y a vraiment en Asraël l’étoffe d’un missionnaire. Même s’il est parfois un peu… intempestif dans ses prédications et s’il en dit plus que ce qu’on lui a demandé de dire.

130.5

« Que la paix soit en vous tous.

“ Tu ne porteras pas de faux témoignages ”, est-il dit.

Qu’y a-t-il de plus dégoûtant qu’un menteur ? Ne peut-on pas dire qu’il unit la cruauté à l’impureté ? On le peut en effet. Le menteur – je parle de celui qui ment en matière grave – est cruel. Il tue une réputation par sa langue. Il n’est donc pas différent de l’assassin. Je dis même : il est pire qu’un assassin. Ce dernier ne tue que le corps. Le menteur tue aussi le renom, le bon souvenir d’un homme. Il est donc deux fois assassin. C’est l’assassin impuni car il ne répand pas le sang, mais il blesse l’honneur à la fois de celui qu’il calomnie et de sa famille tout entière. Et je ne m’arrête même pas au cas de celui qui, en prêtant serment, en envoie un autre à la mort. Sur celui-là, les charbons de la Géhenne sont déjà accumulés. Mais je parle seulement de celui qui, par un mensonge, fait des insinuations et persuade d’autres personnes au détriment d’un innocent. Pourquoi le fait-il ? Soit par haine sans raison, soit par désir de posséder les biens d’un autre, ou encore par peur.

Par haine. Seul l’ami de Satan connaît la haine. Un homme bon ne hait jamais, pour aucune raison. Même si on le méprise, si on lui fait du tort, il pardonne. Il ne hait jamais. La haine, c’est le témoignage qu’une âme perdue se rend à elle-même, et c’est le plus beau témoignage qui puisse être rendu à l’innocent. Car la haine, c’est la révolte du mal contre le bien. On ne pardonne pas à l’homme bon.

Par avidité. “ Celui-ci possède ce que je n’ai pas. Je veux l’avoir. Le faire mépriser est le meilleur moyen de prendre sa place. Et je le fais. Je mens ? Quelle importance ? Je vole ? Quelle importance ? Je peux aller jusqu’à ruiner toute une famille ? Quelle importance ? ” Parmi toutes les questions que le menteur rusé se pose, il oublie, il veut oublier celle-ci : “ Et si on me démasquait ? ” Cette question, il ne se la pose pas parce que, emporté par l’orgueil et l’avidité, c’est comme s’il avait les yeux fermés. Il ne voit pas le danger. Il est encore comme un homme ivre. Il est enivré par le vin de Satan, et ne réfléchit pas que Dieu est plus fort que Satan et se charge de venger ceux que l’on calomnie. Le menteur s’est donné au Mensonge et il se fie stupidement à sa protection.

Par peur. Il arrive souvent qu’on calomnie pour s’excuser soi-même. C’est la forme la plus commune du mensonge. On a fait le mal. On craint que notre action soit découverte et reconnue. Alors, usant et abusant de l’estime que l’on a encore auprès des autres, on retourne le fait en sa faveur et on met ses actes sur le compte d’un autre dont on craint seulement l’honnêteté. On agit encore ainsi parce qu’un autre a parfois été, sans le vouloir, témoin de l’une de nos mauvaises actions, et on veut se mettre à l’abri de son témoignage. On l’accuse pour le faire mal voir, afin que s’il parle, personne ne le croie.

130.6

Mais agissez bien ! Agissez bien, et vous n’aurez jamais besoin de mentir. Ne réfléchissez-vous pas, quand vous mentez, au joug pesant que vous vous mettez sur le dos ? Il est fait de l’assujettissement au démon, de la peur perpétuelle d’un démenti et de la nécessité de se rappeler son mensonge, avec les faits et détails qui l’entouraient, même des années après, sans se contredire. Un vrai travail de galérien. Si encore il servait au Ciel ! Mais il ne sert qu’à se préparer une place en enfer !

Soyez francs. Comme elle est belle, la bouche de l’homme qui ne connaît pas le mensonge ! Il sera pauvre ? Il sera fruste ? Il sera inconnu ? Il l’est même ? Oui. Mais c’est toujours un roi parce qu’il est sincère. Or la sincérité est plus royale que l’or ou qu’un diadème, et elle élève au-dessus des foules plus qu’un trône ; il a enfin une cour de gens honnêtes plus nombreuse que celle d’un monarque. Le voisinage de l’homme sincère procure sécurité et réconfort. L’amitié d’un homme non sincère crée des ennuis et son seul voisinage suffit à donner une impression de malaise. Le menteur réfléchit-il qu’il est toujours tenu en suspicion puisque le mensonge a vite fait de se manifester pour mille raisons ? Comment le croire désormais ? Même s’il dit la vérité, et qu’on ne demande pas mieux que de le croire, au fond, il restera toujours un doute : “ Va-t-il encore mentir ” ?

Vous allez dire : “ Mais quel rapport peut-il y avoir avec un faux témoignage ? ” Tout mensonge est un faux témoignage. Il n’y a pas que le faux témoignage en justice.

Soyez simples comme Dieu et un petit enfant. Soyez véridiques à tous les moments de votre vie. Vous voulez qu’on vous considère comme bons ? Soyez-le réellement. Même si un médisant voulait dire du mal de vous, il y aurait cent bonnes personnes pour répliquer : “ Non, ce n’est pas vrai. Il est bon. Ses œuvres parlent pour lui. ”

Dans un livre sapientiel, il est dit [1]: “ L’homme inique s’avance, la perversité sur les lèvres… la fourberie au coeur, méditant le mal en toute saison, il suscite des querelles… Il y a six choses que le Seigneur hait, sept qui lui sont en abomination : des yeux hautains, une langue menteuse, des mains qui répandent le sang innocent, un cœur qui médite des desseins coupables, des pieds empressés à courir au mal, un faux témoin qui profère des mensonges et le semeur de querelles entre frères… La ruine s’approche du méchant à cause des péchés de sa langue… Un menteur est un témoin frauduleux. Les lèvres sincères ne changent jamais, mais le témoignage d’un homme au langage frauduleux est changeant. Les paroles de celui qui chuchote semblent simples, mais elles pénètrent dans les viscères. L’ennemi se reconnaît à sa façon de parler quand il couve la trahison. Quand il parle à voix basse, ne t’y fie pas car il porte en son cœur les sept méchancetés. Sous des dehors engageants, il cache sa haine, mais sa malice sera étalée au grand jour… Celui qui creuse une fosse y tombera et la pierre reviendra sur celui qui la fait rouler. ”

Le péché de mensonge est vieux comme le monde et le sage s’en tient à ce qu’il a décidé, de même que le jugement de Dieu à l’égard du menteur.

Je vous le dis : “ N’ayez qu’une parole. Que votre oui soit toujours oui et votre non toujours non, même en face des puissants et des tyrans. Vous en aurez un grand mérite au Ciel. ”

Je vous le dis : “ gardez la spontanéité de l’enfant qui va d’instinct vers celui dont il ressent la bonté sans rechercher autre chose que la bonté, et qui dit ce que sa propre bonté lui fait penser sans calculer s’il en dit trop et si cela peut lui attirer un blâme. ”

Allez en paix, et que la vérité devienne votre amie. »

130.7

Le petit Asraël, qui est toujours resté assis aux pieds de Jésus, la tête levée comme un petit oiseau qui écoute la voix de son père, a un mouvement tout de douceur : il frotte de son petit visage les genoux de Jésus, et dit :

« Toi et moi, nous sommes amis parce que tu es bon et que je t’aime. Maintenant, je le dis moi aussi », et il force sa voix pour se faire entendre dans toute la vaste pièce, en imitant les gestes qu’il a vu faire à Jésus :

« Ecoutez tous. Je sais où vont les gens qui ne disent pas de mensonges et qui aiment Jésus de Nazareth. Ils montent par l’échelle de Jacob et vont en haut, tout en haut … avec les anges, et ils s’arrêtent quand ils trouvent le Seigneur. »

Il rit, heureux, en montrant toutes ses petites quenottes.

Jésus lui fait une caresse et descend au milieu de la foule. Il raccompagne le petit garçon auprès de sa mère :

« Merci, femme, de m’avoir donné ton enfant.

– Il t’a créé des ennuis…

– Non, il m’a donné de l’amour. C’est un petit du Seigneur, et que le Seigneur soit toujours avec lui et avec toi. Adieu. »

Tout prend fin.

130.1

– Quanta gente! –exclama Mateus.

E Pedro responde:

– Não é possível! Também há galileus… Ai! Ai! Vamos dizê-lo ao Mestre. São três honrados salteadores!

– Talvez tenham vindo por causa de mim. Até aqui me perseguem…

– Não, Mateus. Tubarão não devora peixinhos. Ele quer pegar o homem. Presa nobre. E só mesmo quando não o encontra é que come algum peixe grande. Mas eu, tu e os outros somos peixinhos… coisa pequena.

– Dizes que vieram por causa do Mestre? –pergunta Mateus.

– E por quem então? Não estás vendo como estão olhando para todos os lados? Parecem feras que estão farejando os rastos da gazela.

– Eu vou dizer a Ele…

– Espera! Vamos dizê-lo aos filhos do Alfeu. Ele é bom demais. Bondade desperdiçada, quando cair naquelas bocas.

– Tens razão.

Os dois vão até o rio e chamam Tiago e Judas:

– Vinde. Há por lá uns tipos… Bons para o suplício. Certamente vieram para importunar o Mestre.

– Vamos. Ele onde está?

– Ainda na cozinha. Vamos depressa porque, se Ele perceber, não vai querer.

– Sim. E isso fica mal.

– Eu também acho.

Voltam para a eira. O grupo, designado “Galileu”, está falando com calma a outras pessoas. Judas de Alfeu se aproxima, como por acaso. E ouve: “… palavras devem ser apoiadas pelos fatos.”

– E Ele os faz! Ainda ontem, curou um romano endemoninhado! –rebate um robusto homem do povo.

– Que horror! Curar um pagão! Que escândalo! Estás ouvindo, Eli?

– Ele tem todas as culpas: amizades com publicanos e meretrizes, negócios com pagãos e…

– E a tolerância com os maledicentes. Isto também é uma culpa. A meu ver, a mais grave. Mas, visto que Ele não sabe e não quer defender-se, falai comigo. Eu sou seu irmão e mais velho do que Ele, e este é outro irmão, ainda mais velho. Falai.

– Mas, por quem nos estás tomando? Pensas que entre nós se fala mal do Messias? Nunca! Nós viemos de muito longe, por causa da fama Dele. Era o que estávamos dizendo a estes…

– Mentiroso! Dás–me tanto nojo que te viro as costas.

E Judas de Alfeu, sentindo que talvez estivesse em perigo a caridade para com os inimigos, vai-se embora dali.

– Porventura não é verdade? Dizei-o, vós todos…

Mas os “todos”, ou seja, os outros com os quais estes galileus falavam, calam-se. Não querem mentir e não ousam desmentir. Por isso, estão calados.

– Nós não sabemos nem como Ele é… –diz o Galileu Eli.

– Não o insultaste em minha casa, não é verdade? –pergunta Mateus, irônico–. Ou será que perdeste a memória por doença?

O “Galileu” se encapota e vai-se embora com os outros, sem responder.

– Covarde! –grita Pedro atrás dele.

130.2

– Estavam querendo contar-nos coisas horrorosas sobre Ele…, explica um homem. “Mas nós vimos os fatos. E sabemos, ao contrário, como são eles, os fariseus. Em quem acreditar, então? No Bom, que é bom mesmo, ou nos maus, que se dizem bons, mas que depois são uma praga? Eu sei que, desde que vim aqui, não me conheço mais, de tão mudado que estou. Eu era um homem violento, duro para com a mulher e os filhos, não tinha respeito para com os vizinhos e agora… Todos no povoado estão dizendo: “Azarias não é mais aquele!” E então? Já se ouviu dizer que o demônio faça alguém ficar bom? Para quem trabalha então? Para a nossa santidade? Oh! Deveras é um bizarro satanás, se trabalha para o Senhor!

– Falaste bem, homem. E Deus te proteja, porque sabes bem compreender, ver bem e agir bem. Continua assim e serás um verdadeiro discípulo do bendito Messias. Uma alegria para Ele, que quer o vosso bem, e que tudo suporta, contanto que vos faça chegar a Ele. Não vos escandalizeis, a não ser com o verdadeiro mal. E quando vedes que é em nome de Deus que Ele age, não vos escandalizeis, nem acrediteis naqueles que vos quereriam persuadir de escândalo, ainda que o estejais vendo fazer coisas novas. Este é o tempo novo. Ele veio como uma flor, nascida depois de séculos em que a raiz trabalhou. Se não tivesse sido precedido por aquela, não teríamos podido compreender a sua Palavra! Mas os séculos de obediência à Lei do Sinai nos deram aquele mínimo de preparação para podermos aspirar, do novo tempo — flor divina que a Bondade concedeu-nos contemplar — todos os incensos e todos os sucos para purificar-nos, fortalecer-nos, tornar-nos perfumados de santidade, como um altar. Sendo o tempo novo, ele tem novos sistemas, não contrários à Lei, mas todos cheios de Misericórdia e caridade, porque Ele é a Misericórdia e o Amor descido do Céu.

Tiago de Alfeu faz um gesto de saudação e vai para casa.

130.3

– Como tu falas bem! –diz Pedro admirado–. Eu nunca sei o que dizer. Só digo: “Sede bons. Amai-o, escutai-o, crede nele.” Na verdade, não sei como pode estar contente comigo!

– Contudo, o é tanto –responde Tiago de Alfeu.

– Estás falando sério ou o fazes por tua bondade?

– Realmente é assim. Ontem mesmo ele o disse a mim.

– Sim?! Então hoje fico mais contente do que no dia em que me foi trazida a esposa. Mas tu… Onde aprendeste a falar tão bem?

– Sobre os joelhos da mãe dele e ao lado dela. Que lições! Que palavras! Só Ele pode falar ainda melhor do que Ela. Mas o que falta a Ela em poder, o tem em doçura… E as suas lições, como entram!! Já viste um pano tocando com uma de suas pontinhas em um óleo perfumado? Lentamente o pano absorve, não o óleo, mas o perfume e mesmo que o óleo seja removido, o perfume fica sempre para dizer: “Eu estive nele.” Assim se pode dizer Dela. Também em nós, panos grosseiros e lavados pela vida, Ela penetrou com sua sabedoria e graça, e o seu perfume está em nós.

– Por que não a faz vir? Dizia que o iria fazer! Nós nos tornaríamos melhores, menos teimosos… pelo menos eu. E essa gente também… Diante Dela seriam melhores, até aquelas víboras que de vez em quando vêm…

– Tu achas? Eu não. Nós nos tornaríamos melhores e também os humildes se tornariam. Mas os poderosos e os maus!! Oh! Simão de Jonas! Não atribuas nunca aos outros os teus sentimentos honestos! Ficarias decepcionado com isto…

130.4

Eis Ele. Não lhe digamos nada…

Jesus sai da cozinha segurando pela mão um menininho, que vem, aos pulinhos, ao lado Dele, mordendo uma casca de pão untada com azeite. Jesus regula o seu longo passo, de acordo com as perninhas do seu amigo.

– Uma conquista! –diz alegre–. Disse-me este homem de quatro anos, que se chama Asrael, que quer ser um discípulo e aprender tudo: a pregar, a curar os meninos doentes, a fazer que a uva apareça nos sarmentos até no mês de dezembro, e depois, quer subir sobre um monte e gritar para o mundo todo: “Vinde, aqui está o Messias!” Não é assim, Asrael?

E o menino risonho diz que sim, que sim, e entrementes come.

– Tu só sabes comer –espicaça-o Tomé–. Não sabes nem dizer quem é o Messias.

– É Jesus de Nazaré.

– E que quer dizer “Messias”?

– Quer dizer… quer dizer: o Homem que foi mandado para ser bom e tornar-nos todos bons.

– E como faz para tornar-nos bons? Tu, que és um menino travesso, como farás?

– Eu quererei bem a Ele. E farei tudo. E Ele fará tudo, porque eu lhe quererei bem. Faz tu também assim e tornar-te-ás bom.

– E a lição foi dada, Tomé. Aí tens o preceito: “Procura querer-me bem e farás tudo, porque Eu te amarei, se me quiseres bem, e o amor fará tudo em ti.” O Espírito Santo falou. Vem, Asrael. Vamos pregar.

Fica tão alegre Jesus, quando tem consigo uma criança, que eu queria levar-lhe todas as crianças e fazê-lo conhecer a todas as crianças. Há tantas que ainda não o conhecem, nem de nome!

Passa diante da mulher velada e antes de alcançá-la, diz ao menino:

– Diz àquela mulher: “A paz esteja contigo.”

– Por quê?

– Porque tem dodói, como tu quando cais. E chora. Mas se tu lhe falares assim, o choro dela vai passar.

– A paz esteja contigo, mulher. Não chores. Foi o Messias quem disse a mim. Se lhe queres bem, Ele te quer bem e te cura –grita o menino, enquanto Jesus o vai puxando consigo, sem deter-se. Existe mesmo em Asrael a a estofa de missionário. Ainda que seja, por enquanto, um pouco… intempestivo em suas pregações, dizendo mais do que lhe foi mandado dizer.

130.5

– A paz esteja com todos vós.

“Não dirás falso testemunho”, foi dito.

Que existe de mais nauseante do que um mentiroso? Não se pode dizer que ele concentra crueldade com impureza? Sim, pode. O mentiroso — falo do mentiroso em coisas graves —, é cruel. Ele mata uma estima com sua língua. Portanto, não é diferente do assassino. Aliás, digo: é mais do que um assassino. Este mata somente um corpo. O mentiroso mata também o bom nome, a lembrança de um homem. Por isso, é duas vezes assassino. É o assassino impune, porque não derrama sangue, mas fere a honra, tanto do caluniado, como de toda a sua família. E não me estou referindo nem ao caso de alguém que, jurando falso, mande outro à morte. Sobre este já estão acumulados os carvões da Geena. Mas estou falando só de alguém que, com palavras mentirosas, insinua e persuade a outros em desfavor de um inocente. Por que faz isso? Ou por um ódio sem razão, ou pela avidez de ter o que o outro possui. Ou então, por medo.

Ódio. Tem ódio só quem é amigo de satanás. O bom não odeia. Nunca. Por nenhuma razão. Mesmo desprezado, mesmo prejudicado, ele perdoa. Não odeia nunca. O ódio é o testemunho que uma alma perdida dá de si mesma, e o testemunho mais belo que é dado ao inocente. Porque o ódio é a revolta do mal contra o bem. Não se perdoa a quem é bom.

Avidez. “Ele tem o que eu não tenho. Eu quero o que ele tem. Mas somente com espalhar uma desestima contra ele, eu posso chegar ao lugar dele. E eu vou fazer isso. Minto? Que importa? Roubo? Que importa? Posso chegar a arruinar uma família inteira? Que importa?” Entre tantas perguntas que o astuto mentiroso faz a si mesmo, ele se esquece, quer esquecer-se, de uma pergunta. É esta: “E se eu fôsse desmascarado?” Esta ele não faz a si mesmo, porque, dominado pelo orgulho e pela avidez, está como se tivesse os olhos vendados. Não vê o perigo. É ainda como um ébrio. Está embriagado pelo vinho satânico e não pensa que Deus é mais forte do que satanás e se encarrega de fazer a vingança pelo caluniado. O mentiroso entregou-se à Mentira e, estultamente, confia na sua proteção.

Medo. Muitas vezes alguém calunia para tirar a culpa de si mesmo. É a forma mais comum de mentira. O mal já foi feito. Teme-se que ele seja descoberto e reconhecido como obra nossa. Então, usando e abusando da estima que ainda se tem junto aos outros, eis que se inverte o fato, e daquilo que nós fizemos, atribuímos a culpa a um outro, do qual teme-se só a honestidade. Também se faz isso, porque o outro, às vezes, pode ter sido, sem querer, testemunha de alguma má ação nossa, e, então, queremos colocar-nos a seguro contra algum testemunho dele. Acusam-no, para que se torne malvisto onde, se ele falar, ninguém creia nele.

130.6

Mas, procedei bem! Procedei bem! E desta mentira nunca tereis necessidade. Não pensais, quando estais mentindo, que vos estais impondo a vós mesmos um pesado jugo? Ele consiste em vossa sujeição ao demônio, no medo contínuo de um desmentido e na necessidade de ficar sempre se lembrando da mentira dita, com os fatos e os particulares com que foi dita, mesmo depois de anos, sem cair em contradição. É um trabalho de galeote. E se isso ainda servisse para o Céu! Mas só serve para preparar-vos um lugar no inferno!

Sede sinceros. É tão bela a boca do homem que não conhece mentira! É pobre, ou rústico, ou desconhecido? Ou melhor, ele é tudo isso? Sim. Mas sempre é um rei. Porque é um sincero. E a sinceridade é dos reis, mais do que o ouro e do que um diadema; e eleva o homem acima das multidões, mais do que um trono o eleva; e forma uma corte de bons, mais do que tudo o que pode ter um monarca. Segurança e tranquilidade é o que dá a vizinhança com um homem sincero. Ao passo que é um incômodo a amizade com um homem não sincero. Só a vizinhança dele já é um incômodo. Será que aquele que mente não pensa que depois ele é sempre considerado suspeito?– porque bem depressa a mentira se descobre de mil modos. Como se poderá mais aceitar o que ele diz? Mesmo quando diz a verdade, os que ouvem querem crer, mas, no fundo ficam sempre com uma dúvida: “Não estará mentindo agora também?”

Vós direis: “Mas onde está o testemunho falso?” Toda mentira é um falso testemunho. Não somente a mentira diante da lei.

Sede simples como simples é Deus e o menino. Sede verídicos em todos os momentos de vossa vida. Quereis ter boa reputação? Sede bons de verdade. Ainda que um maledicente quisesse falar mal de vós, cem bons diriam: “Não. Não é verdade. Ele é bom. Suas obras falam por ele.”

Em um livro sapiencial está escrito[1]: “O homem apóstata procede com perversidade em seus lábios… em seu coração perverso prepara o mal e em todo tempo vive semeando discórdias… Seis coisas o Senhor abomina e a sétima é por Ele execrada: os olhos soberbos, a língua mentirosa, as mãos que derramam sangue inocente, o coração que medita desígnios iníquos, os pés que correm apressados para o mal, a falsa testemunha que profere mentiras, e aquele que semeia discórdias entre os irmãos… Pelos pecados da língua, a ruína se aproxima do homem mau… Quem mente é uma testemunha fraudulenta. Os lábios verídicos não mudam nunca, mas é testemunho de um momento quem trama linguagem de fraude. As palavras do murmurador parecem simples, mas elas penetram até às entranhas. O inimigo é reconhecido por sua fala, quando prepara a traição. Quando fala com voz baixa, não confies nele, porque no coração ele traz sete malícias. Com dissimulação ele esconde o seu ódio, mas a sua malícia será revelada… Quem cava um buraco, cairá nele e a pedra cairá em cima de quem a vai rolando.”

Velho como o mundo é o pecado da mentira e sem mudança é o pensamento do sábio a seu respeito, como sem mudança é o juízo de Deus sobre quem é mentiroso.

Eu digo: “Tende sempre a mesma linguagem. O sim seja sempre sim, e o não seja sempre não, mesmo diante dos poderosos e dos tiranos. E grande mérito tereis por isso no Céu.”

Eu vos digo: “Tende a espontaneidade da criança que, por instinto, vai atrás de quem é bom, sem procurar outra coisa, que não seja a bondade. Ela diz o que a sua própria bondade a faz pensar, sem calcular se está falando demais, podendo ser por isso repreendida.”

Ide em paz. Que a Verdade se torne vossa amiga.

130.7

O pequeno Asrael, que esteve o tempo todo sentado aos pés de Jesus, com a cabecinha levantada, como um passarinho que escuta o canto de seu pai, tem um movimento cheio de doçura: esfrega o rostinho contra os joelhos de Jesus e diz:

– Eu e Tu somos amigos, porque Tu és bom e eu te quero bem. Agora, eu também vou dizê-lo.

E fazendo força com sua vozinha, para fazer-se ouvir por todo o vasto quarto, ele diz, gesticulando como viu Jesus fazer:

– Todos vós, escutai. Eu sei para onde vão as pessoas que não dizem mentiras e querem bem a Jesus de Nazaré. Vão subindo pela escada de Jacó. Acima, acima, acima… junto com os anjos e vão parar quando encontram o Senhor –e ri feliz, mostrando todos os dentinhos.

Jesus o acaricia e desce para o meio do povo. Leva de novo o pequenino para a mãe:

– Obrigado mulher, por me teres dado o teu menino.

– Ele ficou te aborrecendo….

– Não. Deu-me amor. É um pequeno do Senhor, e o Senhor esteja sempre com ele e contigo. Adeus.

Tudo termina.


Notes

  1. il est dit : voir par exemple : Pr 6, 12-19 ; 12, 13-28.

Notas

  1. está escrito, por exemplo em: Provérbios 6,12-19; 12,13-28.