The Writings of Maria Valtorta

130. Les discours de la Belle Eau :

130. The preaching at the Clear Water. “You shall

130.1

« Quel monde ! » s’exclame Matthieu.

Pierre ajoute :

« Regarde ! Il y a même des Galiléens… Aïe ! Aïe ! Allons le dire au Maître. Ce sont trois honorables brigands !

– Ils viennent pour moi, peut-être. Ils me poursuivent même ici…

– Non, Matthieu. Le requin ne mange pas le menu fretin. C’est l’homme qu’il veut, une proie noble. C’est seulement s’il ne la trouve pas qu’il happe un gros poisson. Mais toi, moi, les autres, nous sommes du menu fretin… une proie sans importance.

– Pour le Maître, tu dis ? demande Matthieu.

– Pour qui, sinon ? Tu ne vois pas comme ils regardent de tous côtés ? On dirait des fauves qui flairent les traces de la gazelle.

– Je vais l’avertir…

– Attends ! Prévenons les fils d’Alphée. Lui, il est trop bon. C’est de la bonté gâchée quand elle tombe dans ces gueules-là.

– Tu as raison. »

Les deux hommes se rendent au fleuve et appellent Jacques et Jude.

« Venez. Il y a des types… du gibier de potence. Ils viennent sûrement importuner le Maître.

– Allons voir. Lui, où est-il ?

– Encore dans la cuisine. Dépêchons-nous car, s’il s’en aperçoit, il ne l’acceptera pas.

– Oui, et il a tort.

– Moi aussi, je suis de cet avis. »

Ils retournent dans la cour. Le groupe indiqué comme « galiléen » parle avec condescendance aux autres gens. Jude s’approche comme par hasard. Et il entend :

« …des paroles doivent s’appuyer sur des faits.

– Et lui les accomplit. Hier encore, il a guéri un Romain possédé ! Réplique un robuste homme du peuple.

– Quelle horreur ! Guérir un païen ! Quel scandale ! Tu entends, Elie ?

– Toutes les fautes sont en lui : il a les publicains et les prostituées pour amis, il a des relations avec les païens et…

– Et il endure les médisants. Cela aussi est une faute, à mes yeux, la plus grave. Mais puisqu’il ne sait pas, ne veut pas se défendre lui-même, parlez avec moi. Je suis son frère aîné, et celui-ci un frère encore plus âgé. Parlez.

– Mais pourquoi prends-tu la mouche ? Tu crois que nous parlions mal du Messie ? Mais non ! Nous sommes venus de très loin, attirés par sa renommée. C’est ce que nous disions à ces gens-là…

– Menteur ! Tu me dégoûtes tellement que je te tourne le dos. »

Et Jude, sentant peut-être en péril sa charité envers les ennemis, s’en va.

« Est-ce que ce n’est pas vrai ? Dites-le, vous tous… »

Mais « vous tous », c’est-à-dire ceux avec qui parlaient ces Galiléens, gardent le silence. Ils ne veulent pas mentir et n’osent pas les contredire. Alors ils restent silencieux.

« Nous ne savons pas même comment il est… dit le Galiléen Elie.

– Tu ne l’as pas insulté chez moi, peut-être ? demande Matthieu ironiquement. Est-ce que la maladie t’a fait perdre la mémoire ? »

Le “ galiléen ” prend son manteau et s’en va avec les autres sans répondre.

« Lâche ! Crie Pierre derrière son dos.

130.2

– Ils voulaient nous dire sur lui des choses infernales…, explique un homme. Mais nous, nous avons vu les faits. Et nous savons aussi qui sont les pharisiens. Qui croire, par conséquent ? L’homme bon qui est vraiment bon, ou les méchants qui se prétendent bons mais ne sont qu’un fléau ? Je sais que, depuis que je vais vers lui, je ne me reconnais plus tellement j’ai changé. J’étais violent, dur envers ma femme et mes enfants, sans respect pour mes voisins, mais maintenant… Tout le monde le dit dans le village : “ Azarias n’est plus le même. ” Et alors ? A-t-on jamais entendu dire qu’un démon rend les gens bons ? Pour quoi travaille-t-il alors ? Pour notre sainteté ? Oh ! C’est vraiment un suppôt de Satan bizarre s’il travaille pour le Seigneur !

– Tu parles bien, homme. Que Dieu te protège, car tu sais bien comprendre, bien voir, bien agir. Continue comme ça et tu deviendras un vrai disciple du Messie béni, une joie pour lui qui veut votre bien et qui supporte tout pour vous y amener. Ne vous scandalisez que du mal véritable. Mais quand vous voyez que c’est au nom de Dieu que le Maître agit, ne vous scandalisez pas et ne croyez pas ceux qui voudraient vous faire croire au scandale, même s’il s’agit de choses nouvelles. Voici le temps nouveau. C’est comme une fleur qui va naître sur une racine qui travaille depuis des siècles : et ce temps est venu. S’il n’avait pas été précédé par des siècles d’attente, nous n’aurions pas pu comprendre sa parole. Mais des siècles d’obéissance à la Loi du Sinaï nous ont donné le minimum de préparation pour nous permettre, en ces temps nouveaux – fleur divine que la Bonté nous a accordé de voir –, d’en aspirer tous les parfums et tous les sucs pour nous purifier, nous fortifier, et nous parfumer de sainteté comme un autel. Puisque ce temps est nouveau, il a de nouvelles méthodes qui ne sont pas opposées à la Loi, mais toutes pénétrées de miséricorde et de charité, parce qu’il est la Miséricorde et l’Amour descendus du Ciel. »

Jacques, fils d’Alphée, salue et rentre à la maison.

130.3

« Comme tu parles bien, toi ! Dit Pierre, frappé d’admiration. Moi, je ne sais jamais quoi dire. Je dis seulement : “ Soyez bons. Aimez-le, écoutez-le, croyez en lui. ” Je ne sais vraiment pas comment il peut être content de moi !

– Il l’est pourtant énormément, répond Jacques, fils d’Alphée.

– Le dis-tu sincèrement ou bien par gentillesse ?

– C’est la vérité : il me le disait encore hier.

– Oui ? ! Alors aujourd’hui je suis plus content que le jour où on m’a amené mon épouse. Mais toi… où as-tu appris à si bien parler ?

– Sur les genoux de sa Mère et à ses côtés. Quelles leçons ! Quelles paroles ! Il n’y a que lui qui puisse parler encore mieux qu’elle. Mais ce qui lui manque en puissance, elle l’ajoute en douceur… et ça pénètre… Et ses leçons ! As-tu déjà vu un linge dont un coin a touché une huile parfumée ? Tout doucement il absorbe non seulement l’huile mais le parfum et, même si l’huile vient à disparaître, il reste toujours le parfum pour dire : “ J’ai été ici. ” Ainsi en est-il d’elle. En nous aussi, d’ailleurs, qui sommes des étoffes grossières puis lavées par l’existence, elle a pénétré par sa sagesse et sa grâce, et son parfum demeure en nous.

– Pourquoi ne la fait-il pas venir ? Il disait qu’il allait le faire ! On deviendrait meilleurs, moins têtus… moi du moins. Et même ces gens… Ils deviendraient meilleurs, même ces vipères qui viennent de temps à autre…

– Tu crois cela ? Moi non. Nous, nous deviendrions meilleurs et les humbles eux aussi. Mais les puissants et les méchants !… Ah ! Simon Pierre ! Ne prête jamais aux autres tes sentiments honnêtes ! Tu en serais déçu… Le voici. Ne lui disons rien… »

130.4

Jésus sort de la cuisine, tenant par la main un petit garçon qui trottine à ses côtés en mordillant un croûton de pain huilé. Jésus adapte le long pas de sa démarche aux petites jambes de son ami.

« Une conquête ! Dit-il joyeusement. Cet homme de quatre ans qui s’appelle Asraël m’a dit qu’il veut être un disciple et qu’il veut tout apprendre : à prêcher, à guérir les enfants malades, à faire venir du raisin sur les sarments en décembre, et puis il veut gravir une montagne et crier au monde entier : “ Venez, c’est le Messie ! ” N’est-ce pas, Asraël ? »

Rieur, l’enfant dit que oui, oui et, entre-temps, grignote son croûton.

« Toi, c’est tout juste si tu sais manger ! Lui dit Thomas pour le taquiner. Tu ne sais même pas dire qui est le Messie.

– C’est Jésus de Nazareth.

– Et qu’est-ce que ça veut dire, “ Messie ” ?

– Ça veut dire… ça veut dire : l’homme qui a été envoyé pour qu’on soit bon et rendre bon tout le monde.

– Et comment faire pour devenir bon ? Toi qui es un gamin, comment feras-tu ?

– Je l’aimerai et je ferai tout, et lui fera tout parce que je l’aime. Fais ça, toi aussi, et tu deviendras bon.

– Voilà une belle leçon, Thomas. C’est le commandement : “ Aime-moi et tu feras tout, car je t’aimerai si tu m’aimes, et l’amour fera tout en toi. ” L’Esprit Saint a parlé. Viens, Asraël. Allons prêcher. »

Jésus est si joyeux quand il a un enfant que je voudrais les lui amener tous et le leur faire connaître à tous. Il y en a tant qui ne le connaissent même pas de nom !

Avant de passer devant la femme voilée, il souffle à l’enfant :

« Dis à cette femme : “ Que la paix soit avec toi. ”

– Pourquoi ?

– Parce qu’elle a un “ bobo ”, comme toi quand tu tombes. Et elle pleure. Mais si tu lui dis cela, ça va la guérir.

– Que la paix soit avec toi, femme. Ne pleure pas. C’est le Messie qui me l’a dit. Si tu l’aimes, lui il t’aime et te guérit » crie l’enfant pendant que Jésus l’entraîne avec lui sans s’arrêter.

Il y a vraiment en Asraël l’étoffe d’un missionnaire. Même s’il est parfois un peu… intempestif dans ses prédications et s’il en dit plus que ce qu’on lui a demandé de dire.

130.5

« Que la paix soit en vous tous.

“ Tu ne porteras pas de faux témoignages ”, est-il dit.

Qu’y a-t-il de plus dégoûtant qu’un menteur ? Ne peut-on pas dire qu’il unit la cruauté à l’impureté ? On le peut en effet. Le menteur – je parle de celui qui ment en matière grave – est cruel. Il tue une réputation par sa langue. Il n’est donc pas différent de l’assassin. Je dis même : il est pire qu’un assassin. Ce dernier ne tue que le corps. Le menteur tue aussi le renom, le bon souvenir d’un homme. Il est donc deux fois assassin. C’est l’assassin impuni car il ne répand pas le sang, mais il blesse l’honneur à la fois de celui qu’il calomnie et de sa famille tout entière. Et je ne m’arrête même pas au cas de celui qui, en prêtant serment, en envoie un autre à la mort. Sur celui-là, les charbons de la Géhenne sont déjà accumulés. Mais je parle seulement de celui qui, par un mensonge, fait des insinuations et persuade d’autres personnes au détriment d’un innocent. Pourquoi le fait-il ? Soit par haine sans raison, soit par désir de posséder les biens d’un autre, ou encore par peur.

Par haine. Seul l’ami de Satan connaît la haine. Un homme bon ne hait jamais, pour aucune raison. Même si on le méprise, si on lui fait du tort, il pardonne. Il ne hait jamais. La haine, c’est le témoignage qu’une âme perdue se rend à elle-même, et c’est le plus beau témoignage qui puisse être rendu à l’innocent. Car la haine, c’est la révolte du mal contre le bien. On ne pardonne pas à l’homme bon.

Par avidité. “ Celui-ci possède ce que je n’ai pas. Je veux l’avoir. Le faire mépriser est le meilleur moyen de prendre sa place. Et je le fais. Je mens ? Quelle importance ? Je vole ? Quelle importance ? Je peux aller jusqu’à ruiner toute une famille ? Quelle importance ? ” Parmi toutes les questions que le menteur rusé se pose, il oublie, il veut oublier celle-ci : “ Et si on me démasquait ? ” Cette question, il ne se la pose pas parce que, emporté par l’orgueil et l’avidité, c’est comme s’il avait les yeux fermés. Il ne voit pas le danger. Il est encore comme un homme ivre. Il est enivré par le vin de Satan, et ne réfléchit pas que Dieu est plus fort que Satan et se charge de venger ceux que l’on calomnie. Le menteur s’est donné au Mensonge et il se fie stupidement à sa protection.

Par peur. Il arrive souvent qu’on calomnie pour s’excuser soi-même. C’est la forme la plus commune du mensonge. On a fait le mal. On craint que notre action soit découverte et reconnue. Alors, usant et abusant de l’estime que l’on a encore auprès des autres, on retourne le fait en sa faveur et on met ses actes sur le compte d’un autre dont on craint seulement l’honnêteté. On agit encore ainsi parce qu’un autre a parfois été, sans le vouloir, témoin de l’une de nos mauvaises actions, et on veut se mettre à l’abri de son témoignage. On l’accuse pour le faire mal voir, afin que s’il parle, personne ne le croie.

130.6

Mais agissez bien ! Agissez bien, et vous n’aurez jamais besoin de mentir. Ne réfléchissez-vous pas, quand vous mentez, au joug pesant que vous vous mettez sur le dos ? Il est fait de l’assujettissement au démon, de la peur perpétuelle d’un démenti et de la nécessité de se rappeler son mensonge, avec les faits et détails qui l’entouraient, même des années après, sans se contredire. Un vrai travail de galérien. Si encore il servait au Ciel ! Mais il ne sert qu’à se préparer une place en enfer !

Soyez francs. Comme elle est belle, la bouche de l’homme qui ne connaît pas le mensonge ! Il sera pauvre ? Il sera fruste ? Il sera inconnu ? Il l’est même ? Oui. Mais c’est toujours un roi parce qu’il est sincère. Or la sincérité est plus royale que l’or ou qu’un diadème, et elle élève au-dessus des foules plus qu’un trône ; il a enfin une cour de gens honnêtes plus nombreuse que celle d’un monarque. Le voisinage de l’homme sincère procure sécurité et réconfort. L’amitié d’un homme non sincère crée des ennuis et son seul voisinage suffit à donner une impression de malaise. Le menteur réfléchit-il qu’il est toujours tenu en suspicion puisque le mensonge a vite fait de se manifester pour mille raisons ? Comment le croire désormais ? Même s’il dit la vérité, et qu’on ne demande pas mieux que de le croire, au fond, il restera toujours un doute : “ Va-t-il encore mentir ” ?

Vous allez dire : “ Mais quel rapport peut-il y avoir avec un faux témoignage ? ” Tout mensonge est un faux témoignage. Il n’y a pas que le faux témoignage en justice.

Soyez simples comme Dieu et un petit enfant. Soyez véridiques à tous les moments de votre vie. Vous voulez qu’on vous considère comme bons ? Soyez-le réellement. Même si un médisant voulait dire du mal de vous, il y aurait cent bonnes personnes pour répliquer : “ Non, ce n’est pas vrai. Il est bon. Ses œuvres parlent pour lui. ”

Dans un livre sapientiel, il est dit [1]: “ L’homme inique s’avance, la perversité sur les lèvres… la fourberie au coeur, méditant le mal en toute saison, il suscite des querelles… Il y a six choses que le Seigneur hait, sept qui lui sont en abomination : des yeux hautains, une langue menteuse, des mains qui répandent le sang innocent, un cœur qui médite des desseins coupables, des pieds empressés à courir au mal, un faux témoin qui profère des mensonges et le semeur de querelles entre frères… La ruine s’approche du méchant à cause des péchés de sa langue… Un menteur est un témoin frauduleux. Les lèvres sincères ne changent jamais, mais le témoignage d’un homme au langage frauduleux est changeant. Les paroles de celui qui chuchote semblent simples, mais elles pénètrent dans les viscères. L’ennemi se reconnaît à sa façon de parler quand il couve la trahison. Quand il parle à voix basse, ne t’y fie pas car il porte en son cœur les sept méchancetés. Sous des dehors engageants, il cache sa haine, mais sa malice sera étalée au grand jour… Celui qui creuse une fosse y tombera et la pierre reviendra sur celui qui la fait rouler. ”

Le péché de mensonge est vieux comme le monde et le sage s’en tient à ce qu’il a décidé, de même que le jugement de Dieu à l’égard du menteur.

Je vous le dis : “ N’ayez qu’une parole. Que votre oui soit toujours oui et votre non toujours non, même en face des puissants et des tyrans. Vous en aurez un grand mérite au Ciel. ”

Je vous le dis : “ gardez la spontanéité de l’enfant qui va d’instinct vers celui dont il ressent la bonté sans rechercher autre chose que la bonté, et qui dit ce que sa propre bonté lui fait penser sans calculer s’il en dit trop et si cela peut lui attirer un blâme. ”

Allez en paix, et que la vérité devienne votre amie. »

130.7

Le petit Asraël, qui est toujours resté assis aux pieds de Jésus, la tête levée comme un petit oiseau qui écoute la voix de son père, a un mouvement tout de douceur : il frotte de son petit visage les genoux de Jésus, et dit :

« Toi et moi, nous sommes amis parce que tu es bon et que je t’aime. Maintenant, je le dis moi aussi », et il force sa voix pour se faire entendre dans toute la vaste pièce, en imitant les gestes qu’il a vu faire à Jésus :

« Ecoutez tous. Je sais où vont les gens qui ne disent pas de mensonges et qui aiment Jésus de Nazareth. Ils montent par l’échelle de Jacob et vont en haut, tout en haut … avec les anges, et ils s’arrêtent quand ils trouvent le Seigneur. »

Il rit, heureux, en montrant toutes ses petites quenottes.

Jésus lui fait une caresse et descend au milieu de la foule. Il raccompagne le petit garçon auprès de sa mère :

« Merci, femme, de m’avoir donné ton enfant.

– Il t’a créé des ennuis…

– Non, il m’a donné de l’amour. C’est un petit du Seigneur, et que le Seigneur soit toujours avec lui et avec toi. Adieu. »

Tout prend fin.

130.1

«How many people!» exclaims Matthew.

And Peter replies: «Look! There are also some Galileans… Ah! Ah! Let us go and tell the Master. They are three honourable bandits!»

«They are after me, perhaps. They pester me even here…»

«No, Matthew. A shark will not eat a little fish. It wants a man, a noble prey. And if it cannot really find one, it will gorge a big fish. But you, I and the others, are tiny little fish… trifles.»

«Are you referring to the Master?» asks Matthew.

«Of course! Can’t you see how they are looking in every direction? They are like wild beasts scenting the trail of a gazelle.»

«I am going to tell Him…»

«Wait! Let us tell Alphaeus’ sons. He is too good. A wasted goodness if swallowed by those mouths.»

«You are right.»

The two go to the river and call James and Judas. «Come here. There are some strange types… Good for the gallows. They have certainly come to annoy the Master.»

«Let us go. Where is He?»

«He is still in the kitchen. Let us be quick, because if He finds out He will object.»

«Yes. And He is wrong.»

«I say that, too.»

They go back to the threshing floor. The group, described as “Galilean”, are speaking condescendingly to other people. Judas of Alphaeus goes near them, as if by chance. And he hears:

«… words are to be supported by facts.»

«And they are! Also yesterday He cured a Roman who was possessed!»

«Horrible! He cured a pagan! What a scandal! Have you heard that, Eli?»

«All faults are in Him: He is friendly with excisemen and prostitutes, and is in touch with heathens and…»

«And He endures backbiters, which is a fault as well, and the most serious, in my eyes. But since He does not know and does not want to defend Himself, speak to me about it. I am His brother[1] and I am older than He is, and this is another brother, the oldest. Speak up.»

«Why are you getting angry? Do you think that we are speaking ill of the Messiah? Oh! We have come from very far because of His fame. We were also telling these people…»

«Liar! You are so disgusting that I am turning my back on you.” And Judas of Alphaeus, probably because he feels that his love for his enemies is in danger, goes away.

«Isn’t what we said true? Everybody here can tell…»

But not one of the «everybody», that is of those to whom the Galileans were speaking, utters a word. They do not wish to lie and they dare not give them the lie. So they remain silent.

«We do not even know what He is like…» says the Galilean Eli.

«You did not insult Him in my house, did you?» asks Matthew ironically. «Or has a disease made you lose your memory?»

The “Galilean” covers himself with his mantle and goes away with the others without replying.

«Coward» shouts Peter after him.

130.2

«They were telling us dreadful things about Him…» explains a man. «But we have seen His deeds. On the other hand we know what they, the Pharisees, are like. Whom should we believe then? The Good One, Who is really good, or the wicked ones, who say they are good, whereas they are a calamity? I know that since I have been coming here, I have changed so much, that I do not recognise myself anymore. I was violent and hard on my wife and children, I had no respect for my neighbours, instead now… Everybody at the village says: “Azariah is no longer himself”. So? Has anyone ever heard that a demon makes people good? For whom does he work then? For our holiness? Oh! he is a strange demon indeed if he works for the Lord!»

«You are right, man. And may God protect you because you understand, see and work properly. Carry on like that and you will be a true disciple of the blessed Messiah. You will be a joy for Him Who wants your good and bears everything to lead you to it. Be scandalised only at true evil. But when you see that He works in the name of God do not be scandalised, and do not believe those who would like to persuade you of scandals, even if you see Him doing new things. These are new times. They have come like a flower, which has come up after its roots have been working for centuries. Had He not been preceded by centuries of expectation, we could not have understood His Word. But centuries of obedience to the Law of Sinai have given us the minimum preparation which enables us to inhale all the incense and the new times, a divine flower that the Bounty has granted us to see, and thus purify and fortify ourselves and spray ourselves with the scent of holiness like altars. New times have new systems, which are not contrary to the Law, but are infused with mercy and charity because He is the Mercy and the Love which descended from Heaven.» James of Alphaeus waves his hand to the people and goes towards the house.

130.3

«You do speak well!» says Peter amazed. «I never know what to say. I can only say: “Be good. Love Him, listen to Him and believe Him”. I don’t really know how He can be satisfied with me!»

«And yet He is very satisfied» replies James of Alphaeus.

«Do you really mean that or are you saying so out of kindness?»

«It is true. Also yesterday He was telling me.»

«Was He? In that case I am happier today than I was on the day they brought me my bride. But… where did you learn to speak so well?»

«On His Mother’s knees and beside Him. What lessons! What words! Only He can speak better than She does. But what She lacks in power, She gains in kindness… and penetrates your heart. Oh! Her lessons! Have you ever seen a piece of cloth the corner of which touches a scented oil? It slowly absorbs the scent but not the oil and even if the oil is removed, the scent is still there to say: “I was there”. She is like that. With Her wisdom and grace She imbued us, coarse pieces of cloth which later life washed, and Her perfume is within us.»

«Why does He not make Her come? He said He was going to! We would become good, we would not be such blockheads… at least I would not. And also these people… In Her presence they would be good, even those wicked persons who come now and again…»

«Do you think so? I don’t. We would improve and the humble people as well. But the mighty and the wicked ones!… Oh! Simon of Jonas! Don’t ascribe your honest feelings to other people!

You would be disappointed…

130.4

Here He is coming. Don’t let us say anything…»

Jesus comes out of the kitchen holding the hand of a little boy, who toddles along with Him, eating a piece of bread seasoned with olive oil. Jesus adapts His stride to the little legs of His friend. «I made a conquest!» He says happily. «This four year old man, whose name is Asriel, told Me that he wants to be a disciple and wants to learn everything: to preach, to cure sick children, to make the vine shoots bear bunches of grapes even in December and then he wants to climb up a mountain and shout to the whole world: “Come, the Messiah is here!” Is that right Asriel?»

The smiling child replies: «Yes» and continues eating his piece of bread.

«You are hardly capable of eating!» Thomas teases him.

«You are not even capable of saying who the Messiah is.»

«He is Jesus of Nazareth.»

«And what does “Messiah” mean?»

«It means… it means: the Man Who was sent to be good and to make us all good.»

«And what does He do to make us good? And since you are a little rascal, what will you do?»

«I will love Him. And I will do everything. And He will do everything, because I love Him. If you do that, you will become good, too.»

«And you have had your lesson, Thomas. You have the commandment: “Love Me and you will do everything, because I will love you if you love Me: and love will work everything in you”. The Holy Spirit has spoken. Come, Asriel. Let us go and preach.» Jesus is so happy when He is with a child, that I would like to take all the children to Him and make Him known to all the children. Instead there are so many who do not even know Him by name!

He passes in front of the veiled woman and before reaching her He says to the child: «Say to that woman: “Peace be with you”.»

«Why?»

«Because she is like you when you fall and hurt yourself. And she is weeping. But if you tell her that, it will pass.»

«Peace be with you, woman. Don’t cry. The Messiah told me. If you love Him, He will love you and cure you» shouts the child while Jesus drags him away without stopping. Asriel has the stuff missionaries are made of. Even if for the time being his sermons are somewhat… untimely and he says more than he was asked to say.

130.5

«Peace to you all.

It is said: “You shall not bear false witness”.

What is there more nauseating than a liar? Can we not say that he joins cruelty to impurity? Of course, we can. A liar, I am talking of a liar in serious matters, is cruel. He kills a reputation with his tongue. So he does not differ from a murderer. In fact: he is more than a murderer. A murderer kills only the body. A liar kills a good name also, the memory of a man. He is, therefore, twice a murderer. He is an unpunished murderer because he does not shed blood, but he injures the reputation both of the person calumniated and of the whole family. And I will not take into consideration the case of the person who brings about the death of his neighbour by swearing false witness. The coal of Gehenna is already piled upon such person. I am only talking of those who make false insinuations by telling lies and stir up other people against an innocent person. Why do they do that? Either out of hatred, without any reason, or out of greed to get what another man possesses, or out of fear.

Hatred. Only a friend of Satan hates. A good person does not hate. Never. For no reason whatsoever. Even if he is scorned and damaged, he forgives. He never hates. Hatred is the witness that a lost soul bears of itself and is the best witness in favour of an innocent man. Because hatred is the revolt of evil against good. Who is good does not need to be forgiven.

Greed. “He has what I have not got. I want what he has. But only by disparaging him I can obtain his position. And I am going to do it. Will I be lying? What does it matter? Will I be stealing? What does it matter? Will I ruin a whole family? What does it matter?” Of the many questions that the shrewd liar asks himself, he forgets, he wants to forget one question. This one: “And if I should be found out?” He does not ask himself such question, because a prey to pride and greed, he is like one whose eyes are closed. He does not see the danger. He is also like a drunk man. He is intoxicated with satanic wine and does not consider that God is stronger than Satan and takes vengeance of the calumniated man. The liar has given himself to Falsehood and foolishly relies on its protection.

Fear. Many a time man slanders to excuse himself. It is the most common form of falsehood. Evil has been done. We are afraid it might be found out as our deed. Then, using and abusing the esteem in which we are still held by other people, we upset the situation, and we saddle someone else, of whose honesty alone we are afraid, with the evil deed we accomplished. We also do it, because at times our neighbour has been the unintentional witness of our evil action, and we want to be secure from his eventual witness. So we accuse him to make him unpopular and thus, if he should speak, no one may believe him.

130.6

Behave properly! And you will never need such falsehood. Do you not consider, when you lie, what a heavy burden you take upon yourselves? It is made of subjection to the evil spirit, of perpetual fear of being found out, and of the necessity of remembering the lie, even after years, in all the circumstances and details in which it was told, without contradicting oneself. The labour of a galley-slave! If it only helped to gain Heaven! Instead it serves only to prepare a place in hell!

Be frank. How lovely are the lips of a man who does not know falsehood! He may be poor, coarse, unknown? He is, is he? But he is still a king. Because he is sincere. And sincerity is more regal than gold and diadems, and elevates one above the crowds more than a throne, and procures a greater court of good people than a monarch has. Intimacy with a sincere man gives safety and comfort. Whereas friendship with an insincere person, or even to be near such a person, causes a feeling of uneasiness. Since the truth soon comes to light in a thousand ways, why does he who lies not consider that afterwards he will always be suspected? How can one believe what he says? Even if he speaks the truth, and he who hears him wants to believe him, there is always a doubt: “Is he also lying now?” You may ask: “Where is the false witness?” Every lie is a false witness. Not only legal ones.

Be simple, like God and a child. Be truthful every moment of your lives. Do you want to be considered good? Be truly so. Even if a backbiter should wish to speak evil of you, one hundred good people will say: “No. It is not true. He is good. His deeds speak of him”.

In one of the sapiential books it is said: “A scoundrel, a vicious man, he goes with a leer on his lips… Deceit in his heart, always scheming evil, he sows dissension… There are six things that the Lord hates, seven that His soul abhors: a haughty look, a lying tongue, hands that shed innocent blood, a heart that weaves wicked plots, feet that hurry to do evil, a false witness who lies with every breath, a man who sows dissension among brothers… His own lips are to blame when the wicked man is entrapped. A false witness is nothing but deceit. Lips that tell the truth abide firm forever, the tongue that lies lasts only for a moment. The words of a backbiter sound simple, but they pierce man’s heart. The enemy brooding over treason is known by his speech. Do not trust him when he whispers, because he carries seven evils in his heart. He deceitfully conceals his hatred, but his wickedness will be disclosed… The man who digs a pit falls into it, the stone comes back on him that rolls it”.

The sin of falsehood is as old as the world and the thought of the wise man concerning it is unchanged, unchanged is also the judgement of God on those who lie. I say: have only one language. May your “yes” be always “yes” and your “no” be always “no”, also before mighty ones and tyrants. And you will receive great reward in Heaven for it. I say to you: be spontaneous like a child who by instinct goes towards him whom he perceives to be good without seeking anything but goodness. And he says what his own goodness makes him think, without considering whether he says too much and whether he may be reproached for it.

Go in peace. And may the Truth become your friend.»

130.7

Little Asriel, who has been sitting all the time at Jesus’ feet, looking up at Him like a little bird that listens to the song or its father, makes a loving gesture: he rubs his little face against Jesus’ knees and says to Him: «You and I are friends because You are good and I love You. Now I will say that too» and forcing his voice to make himself heard from one end to the other of the large room, gesticulating as he saw Jesus doing, he says: «Listen, everybody. I know where the people who do not tell lies and love Jesus of Nazareth go. They climb up Jacob’s ladder. Up, up, up… together with the angels and they stop when they find the Lord» and he smiles happily, displaying his little teeth.

Jesus caresses him and goes among the crowd. He takes the little one back to his mother and says: «Thank you, woman, for giving Me your child.»

«He has bothered You…»

«No. He has given Me love. He is a little one of the Lord and may the Lord be always with him and with you. Goodbye.»

It all ends.


Notes

  1. il est dit : voir par exemple : Pr 6, 12-19 ; 12, 13-28.

Notes

  1. brother: it is to be remembered that the Hebrew word “brother” was used not only for a male Kinsman having the same parents, but also for other relatives, and in particular for cousins.