Os Escritos de Maria Valtorta

140. A Emmaüs, chez Cléophas, le chef de la synagogue.

140. Em Emaús, na casa do sinagogo Cléofas.

140.1

Jean et son frère frappent à la porte d’une maison de village. Je reconnais la maison où les deux disciples d’Emmaüs entrèrent avec Jésus ressuscité. Quand on leur ouvre, ils parlent avec quelqu’un que je ne vois pas, ressortent et prennent une rue pour rejoindre Jésus, arrêté avec les autres dans un endroit à l’écart.

« Il est là, Maître, et il est tout heureux que tu sois venu. Il nous a dit : “ Allez lui dire que ma maison est à sa disposition. J’arrive moi aussi. ”

– Alors, allons-y. »

Ils marchent quelque temps, puis rencontrent le vieux chef de synagogue, Cléophas, déjà vu à la Belle Eau. Ils s’inclinent l’un et l’autre, mais ensuite le bon vieillard, qui ressemble à un pa­triarche, s’agenouille en saluant avec vénération. Des citadins qui le voient s’approchent avec curiosité.

Le vieillard se lève et dit :

« Voici le Messie promis. Souvenez-vous de ce jour, habitants d’Emmaüs. »

Les uns regardent avec une curiosité tout humaine, d’autres manifestent déjà un respect religieux. Deux hommes se fraient un chemin et disent :

« Paix à toi, Rabbi. Nous y étions, nous aussi, ce jour là.

– Paix à vous et à tous. Je suis venu comme le chef de votre synagogue m’en avait prié.

– Feras-tu des miracles ici aussi ?

– S’il y a des enfants de Dieu qui croient et qui ont besoin de miracles, j’en ferai certainement. »

Le chef de la synagogue dit :

« Que ceux qui veulent entendre le Maître viennent à la synagogue, et de même ceux qui ont des malades. Puis-je dire cela, Maître ?

– Tu le peux. Après l’heure de sexte, je serai tout à vous. Mais pour l’instant, j’appartiens au bon Cléophas. »

Et, suivi d’une escorte de gens, il accompagne le vieillard jusqu’à sa maison.

« Voici mon fils, Maître, et mon épouse, et l’épouse de mon fils et ses petits enfants. Je regrette beaucoup que mon autre fils soit avec le beau-père de mon fils Cléophas à Jérusalem en même temps qu’un pauvre homme d’ici… Mais je t’en parlerai. Entre, Seigneur, avec tes disciples. »

Ils entrent et s’apprêtent suivant les usages juifs. Puis ils s’approchent d’un feu qui brûle dans une large cheminée, car la journée est humide et froide.

« Nous allons bientôt passer à table. J’ai invité les notables de l’endroit. C’est aujourd’hui une grande fête. Ils ne croient pas tous en toi, mais ils n’ont pas de sentiments hostiles non plus. Ils cherchent seulement… Ils voudraient croire. Mais nous avons été trompés tant de fois, ces derniers temps, au sujet du Messie… Il y a de la méfiance. Il suffirait d’un mot du Temple pour dissiper tous les doutes. Mais le Temple… J’ai pensé qu’en te voyant et en t’entendant, comme ça, simplement, on peut beaucoup obtenir en ce sens. Je voudrais te donner de vrais amis.

– Tu es l’un d’eux.

– Je suis un pauvre vieux, moi. Si j’étais plus jeune, je te suivrais, mais le poids des ans m’en empêche.

– Tu me sers déjà en croyant. Tu me prêches par ta foi. Sois tranquille, Cléophas. Je ne t’oublierai pas à l’heure de la Rédemption.

140.2

– Voici Simon avec Hermas. Ils sont sur le point d’arriver » annonce le fils du chef de la synagogue.

Tout le monde se lève pendant qu’entrent deux hommes d’un certain âge, de molle apparence.

« Voici Simon et lui, c’est Hermas, Maître. Ce sont de vrais juifs, mais sincères au fond de l’âme.

– Dieu se révélera à leurs âmes. Que la paix, en attendant, descende sur eux. Sans paix on n’entend pas Dieu.

– Le livre des Rois le dit aussi à propos d’Elie.

– Est-ce que ce sont tes disciples, ceux-ci ? demande l’homme qui s’appelle Simon.

– Oui.

– Il y en a de tout âge et de toute région. Et toi, tu es galiléen ?

– De Nazareth, mais je suis né à Bethléem à l’époque du recensement.

– Tu es donc Bethléemite. C’est ce que confirment tes traits.

– C’est une bienveillante confirmation pour la faiblesse humaine, mais la confirmation est d’ordre spirituel.

– Dans tes œuvres, tu veux dire ? dit Hermas.

– En elles et par les paroles que l’Esprit me met sur les lèvres.

– Elles m’ont été répétées par des auditeurs. Ta sagesse est vraiment grande. Est-ce sur elle que tu as l’intention de fonder ton Royaume ?

– Un roi doit avoir des sujets qui connaissent les lois de son royaume.

– Mais tes lois sont toutes spirituelles !

– Tu l’as dit, Hermas, toutes spirituelles. J’aurai un royaume spirituel. J’ai donc un code spirituel.

– Mais le rétablissement d’Israël, alors ?

– Ne tombez pas dans l’erreur commune de donner au nom d’Israël sa signification humaine. On dit Israël pour signifier “ Peuple de Dieu ”. Je rétablirai la vraie liberté et la vraie puissance de ce peuple de Dieu et je la rétablirai en rendant au ciel les âmes, rachetées et en possession de la sagesse des vérités éternelles.

140.3

– Prenons place à table, je vous en prie » dit Cléophas qui s’installe avec Jésus au centre.

A la droite de Jésus se trouve Hermas et à côté de Cléophas Simon, puis les fils du chef de la synagogue, et aux autres places les disciples.

A l’invitation de son hôte, Jésus fait l’offrande et la bénédiction, puis le repas commence.

« Tu viens dans ces régions, Maître ? demande Hermas.

– Non, je vais en Galilée. Je suis seulement de passage.

– Comment ? Tu quittes la Belle Eau ?

– Oui, Cléophas.

– Il y venait des foules, malgré l’hiver. Pourquoi les déçois-tu ?

– Ce n’est pas moi. Les purs l’Israël en ont décidé ainsi.

– Quoi ? Pourquoi ? Quel mal faisais-tu ? La Palestine a beaucoup de rabbis qui parlent là où ils veulent. Pourquoi cela ne t’est-il pas permis, à toi ?

– Ne cherche pas, Cléophas. Tu es âgé et sage. Que la connaissance de cette dure réalité n’empoisonne pas ton cœur.

– Enseignais-tu peut-être des doctrines nouvelles, estimées dangereuses – oh ! Certainement par erreur d’appréciation – par les scribes et les pharisiens ? Ce que nous savons de toi ne nous en donne pas l’impression… n’est-ce pas, Simon ? Mais nous ne connaissons pas tout, peut-être. En quoi consiste pour toi la Doctrine ? demande Hermas.

– Dans la connaissance précise du Décalogue, dans l’amour et la miséricorde. L’amour et la miséricorde, cette respiration, ce sang de Dieu, forment la règle de mon enseignement et de ma conduite. Et j’en fais l’application dans toutes les situations de ma journée.

– Mais ce n’est pas une faute ! C’est de la bonté !

– Les scribes et les pharisiens jugent que c’est une faute, mais moi, je ne puis mentir à ma mission ni désobéir à Dieu qui m’a envoyé sur la terre comme “ Miséricorde ”. Le temps de la miséricorde totale est venu, après des siècles de justice. Elles sont sœurs, comme nées d’un même sein. Mais auparavant, la justice a été plus forte et l’autre adoucissait seulement sa rigueur – car Dieu ne peut s’empêcher d’aimer –. Désormais, c’est la miséricorde qui est reine et la justice s’en réjouit, elle qui souffrait tant de devoir punir ! Si vous y regardez de près, vous voyez aisément qu’elles ont toujours existé à partir du moment où l’homme a contraint Dieu à être sévère. L’existence de l’humanité n’est que la preuve de ce que j’avance. La miséricorde est présente à la punition même d’Adam. Dieu pouvait les réduire en cendres du fait de leur péché. Il leur a donné l’expiation. Aux yeux de la femme, cause de tout le mal, humiliée pour cette raison, il a fait briller la figure d’une Femme, cause du bien. Il a accordé à Adam et Eve des enfants et les connaissances nécessaires à l’existence. En même temps que la justice frappait Caïn l’assassin, il lui a accordé un signe qui était miséricorde pour qu’on ne le tue pas. A l’humanité corrompue, il a accordé Noé, pour la préserver dans l’arche. Et à partir de là, il a promis une alliance éternelle de paix. Plus jamais de déluge impitoyable. La justice a été influencée par la miséricorde. Voulez-vous remonter avec moi l’Histoire sainte jusqu’à mon arrivée ? Vous verrez toujours se répandre les ondes de l’amour, toujours plus largement. C’est actuellement la pleine marée de Dieu, et elle te soulève, ô Humanité, sur ses eaux douces et calmes, elle te soulève jusqu’au Ciel, pure, belle, et elle te dit : “ Je te rends à mon Père . ” »

Les trois hommes sont dans la stupéfaction devant une telle lumière d’amour. Puis Cléophas soupire :

« C’est bien cela. Mais toi seul tu es ainsi !

140.4

Qu’en sera-t-il de Joseph ? Il devrait déjà avoir été entendu ! L’aura-t-il été ? »

Personne ne répond.

Cléophas se tourne vers Jésus :

« Maître, il s’agit d’un habitant d’Emmaüs. Son père a autrefois répudié son épouse. Elle alla à Antioche s’établir avec un frère, propriétaire d’un magasin. Cet homme est tombé dans une faute grave. Il n’avait jamais connu cette femme, qui avait été chassée après quelques mois de mariage, et je n’en cherche pas les raisons. Il n’en avait jamais entendu parler, car naturellement son nom était banni de cette maison. Arrivé à l’âge d’homme, et ayant hérité de son père son commerce et ses biens, il pensa à se marier. Il avait connu à Joppé une femme propriétaire d’un riche magasin et l’avait épousée. Or, je ne sais comment on l’a su ni comment on le lui a appris, cette femme était une fille de l’épouse de son père. C’était donc un péché grave, bien que, à mon avis, la filiation de cette femme soit très incertaine. Joseph, frappé de condamnation, a perdu à la fois sa paix de fidèle et de mari. Malgré sa douleur, il répudia sa femme – sa sœur éventuelle – qui, de chagrin, fut prise par la fièvre et en mourut. Malgré cela, on ne lui a pas pardonné. Moi, je dis qu’en conscience, s’il n’avait pas eu d’ennemis autour de ses biens, il n’aurait pas été ainsi frappé. Toi, que ferais-tu ?

– Le cas est très grave, Cléophas. Quand tu es venu me trouver, pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ?

– Je ne voulais pas t’éloigner d’ici…

– Mais des choses de ce genre ne me chassent pas ! Maintenant, écoute. Matériellement, c’est un inceste qui demande une punition[1]. Mais la faute, pour l’être moralement, doit avoir pour base la volonté de pécher. Cet homme a-t-il sciemment commis un inceste ? Tu dis que non. Alors, où est la faute ? Je veux dire : la faute d’avoir voulu pécher ? Il reste celle de la vie commune avec une fille de son propre père. Mais tu dis que cette parenté est incertaine. Et même si elle était établie, la faute cesse avec l’interruption de la vie commune. Ici, l’interruption est certaine, non seulement par la répudiation, mais du fait que la mort est survenue. Je dis donc qu’on devrait pardonner à cet homme, même ce semblant de péché. J’affirme même : puisqu’il n’y a pas de condamnation de l’inceste royal qui dure au vu et su de tout le monde, on devrait avoir pitié de ce cas douloureux, dont l’origine remonte à l’autorisation accordée par Moïse de répudier sa femme, pour éviter des maux plus nombreux, sinon plus graves. Cette permission, je la condamne, car l’homme, qu’il soit bien ou mal marié, doit vivre avec son épouse et ne pas la répudier, ce qui favorise des adultères et des situations semblables à celle-ci. En outre, je le répète, en matière de sévérité, il faut l’exercer avec une égale mesure à l’égard de tous. Et surtout à l’égard de soi-même et des grands. Maintenant, personne, que je sache, à part Jean-Baptiste, n’a élevé la voix contre le péché du roi. Ceux qui condamnent sont-ils exempts de fautes semblables ou pires, ou bien leur nom et leur puissance servent-ils à les voiler, comme leur somptueux manteau dérobe la vue de leur corps que le vice rend souvent malade ?

– Tu as bien parlé, Maître. C’est bien cela. Mais toi, en somme, qui es-tu ?… » demandent ensemble les deux amis du chef de la synagogue.

140.5

Jésus ne peut répondre, car on ouvre la porte que franchit Simon, beau-père de Cléophas fils.

« Bon retour ! Eh bien ? »

La curiosité est si vive que personne ne pense plus au Maître.

« Eh bien… condamnation absolue. Ils n’ont même pas accepté l’offrande du sacrifice. Joseph est mis au ban d’Israël.

– Où est-il ?

– Là dehors, et il pleure. J’ai cherché à discuter avec les plus puissants. Ils m’ont chassé comme un lépreux. Maintenant… Mais… C’est la ruine de cet homme. De ses biens comme de son âme. Que voulez-vous qu’il fasse ? »

Sans un mot, Jésus se lève et se dirige vers la porte.

Le vieux Cléophas croit qu’il a été offensé de sa négligence et dit :

« Ah ! Pardonne-moi, Maître ! Mais la douleur de l’événement m’a troublé l’esprit. Reste, je t’en prie !

– Je reste, Cléophas. Je vais seulement trouver ce malheureux. Venez avec moi, si vous voulez. »

Jésus sort dans le vestibule. Devant la maison, il y a une bande de terrain et des petits parterres, puis, au-delà, la rue. Un homme est par terre, sur le seuil. Jésus s’en approche en lui tendant les mains. Par derrière, tous cherchent à voir.

« Joseph, personne ne t’a pardonné ? »

Jésus parle avec une extrême douceur.

L’homme tressaille en entendant une voix inconnue et toute bonté, après tant de voix qui le condamnent. Etonné, il lève la tête et le regarde.

« Joseph, personne ne t’a pardonné ? » reprend Jésus, qui se penche pour prendre les mains de l’homme pour essayer de le relever.

– Qui es-tu ? demande le malheureux.

– Je suis la Miséricorde et la Paix.

– Pour moi, il n’y a plus de miséricorde ni de paix.

– Dans le sein de Dieu, il y en a toujours. Ce sein en déborde, en particulier pour ses enfants infidèles.

– Mais ma faute est telle que je suis séparé de Dieu. Laisse-moi, toi qui certainement es bon, pour ne pas te contaminer.

– Je ne te lâche pas. Je veux te conduire à la paix.

– Mais moi, je suis… D’ailleurs toi, qui es-tu ?

– Je te l’ai dit : Miséricorde et Paix. Je suis le Sauveur. Je suis Jésus. Lève-toi. Moi, je peux ce que je veux. Au nom de Dieu, je t’absous de ta contamination involontaire. L’autre mal n’existe pas.

140.6

Je suis l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. C’est à moi que l’Eternel a remis tout jugement. Celui qui croit en ma parole aura la vie éternelle. Viens, pauvre fils d’Israël. Restaure ton corps épuisé et fortifie ton esprit abattu. Je pardonnerai bien d’autres fautes. Non, le désespoir dans les cœurs ne viendra pas de moi ! Je suis l’Agneau sans tache, mais je ne fuis pas les brebis blessées, par peur de me contaminer. Au contraire je les cherche et les conduis avec moi. Bien trop nombreux sont ceux qu’un jugement excessivement sévère, et d’ailleurs injuste, entraîne dans une ruine complète. Malheur à ceux qui, par une rigueur intransigeante, amènent une âme au désespoir ! Ce ne sont pas les intérêts de Dieu qu’ils servent, mais ceux de Satan. En ce moment, je vois une pécheresse, éloignée du Rédempteur, mais ardemment désireuse de sa rédemption. Je vois un chef de synagogue persécuté pour sa justice. Je vois que l’on frappe un homme tombé dans une faute par inadvertance. Je vois que trop de choses se font qui proviennent de lieux où règnent le vice et le mensonge. A la manière d’un mur qui se dresse brique après brique et crée une séparation, ainsi les choses que j’ai vues – et elles sont déjà trop nombreuses en une année – sont en train d’élever entre eux et moi un mur de dureté. Malheur à eux quand il sera complètement élevé avec les matériaux qu’ils fournissent eux-mêmes ! Tiens : bois, mange. Tu es épuisé. Puis, demain, tu viendras avec moi. Ne crains pas. Quand ton âme sera redevenue tranquille et paisible, tu seras libre de choisir ton avenir. En ce moment, tu ne le pourrais pas, et il serait dangereux de te laisser faire. »

Jésus a amené l’homme dans la salle et l’a forcé à s’asseoir à sa place, puis il le sert. Il se tourne ensuite vers Hermas et Simon et leur dit :

« Voilà mon enseignement : c’est cela et rien d’autre. Et je ne me borne pas à le prêcher, je le mets en œuvre. Que celui qui a soif de vérité et d’amour vienne à moi. »

140.7

Jésus dit :

« Ainsi se termine la première année d’évangélisation. Prenez-en bonne note. Que vous dire encore ? Je vous ai livré ce récit parce que mon désir était qu’il soit connu. Mais il se produit pour ce travail la même chose qu’avec les pharisiens. Mon désir d’être aimé – connaître, c’est aimer – se trouve repoussé par trop de choses. C’est une grande douleur pour moi, le Maître éternel, qui suis tenu en captivité par vous… »

Deuxième année

de la vie publique de Jésus.

140.1

João com o seu irmão, batem à porta de uma casa do povoado. Reconheço a casa onde entraram os dois discípulos de Emaús, em companhia de Jesus ressuscitado. Quando lhes foi aberta a porta, entram e com certeza conversam com alguém que não estou vendo. Depois saem e vão por um caminho, alcançando Jesus, que está com os outros, parado em um lugar afastado.

– Ele está, Mestre. E está todo feliz, por teres vindo mesmo. Ele nos disse: “Ide dizer-lhe que a minha casa é sua. Agora, eu também vou.”

– Então vamos.

Caminham por algum tempo e depois encontram o velho sinagogo Cléofas, visto em Águas Belas. Inclinam-se reciprocamente, mas depois o ancião, que parece um patriarca, ajoelha-se, com uma reverente saudação. Alguns cidadãos, ao verem isto, aproximam-se, curiosos.

O velho se levanta e diz:

– Eis o Messias prometido. Lembrai-vos deste dia, ó cidadãos de Emaús.

Uns observam com uma curiosidade toda humana, enquanto outros têm olhares de um religioso respeito. Dois abrem caminho e dizem:

– A paz esteja Contigo, Rabi. Nós também estávamos lá, naquele dia.

– A paz esteja convosco e com todos. Vim, como me havia pedido o vosso sinagogo.

– Farás milagres aqui também?

– Se houver aqui filhos de Deus, que creem e têm necessidade do milagre, certamente Eu o farei.

O sinagogo diz:

– Aqueles que querem ouvir o Mestre, vão à sinagoga. E também quem tiver doentes. Posso dizer isso, Mestre?

– Podes. Depois da hora sexta, Eu serei todo para vós. Agora Eu sou do bom Cléofas.

E seguido por um grupo de pessoas, prossegue ao lado do velho, até à sua casa.

– Eis o meu filho, Mestre. E a minha mulher. E esta é a mulher do meu filho, com seus meninos pequenos. Muito me desagrada que o outro filho esteja, junto com o sogro do meu filho Cléofas, em Jerusalém, em companhia de um infeliz daqui… Depois te direi. Entra, Senhor, com os teus discípulos.

Eles entram e comem alguma coisa, conforme os costumes dos hebreus. Depois aproximam-se do fogo, que está aceso em um grande fogão, pois o dia está úmido e frio.

– Daqui a pouco vamos sentar-nos à mesa. Convidei os notáveis do lugar. É uma grande festa hoje. Nem todos estão crendo em Ti. Mas tampouco são teus inimigos. São somente uns indagadores… Quereriam crer. Mas temos ficado decepcionados muitas vezes, nestes últimos tempos, a respeito do Messias. Há muita desconfiança. Bastaria uma palavra do Templo para acabar com toda dúvida. Mas o Templo… Eu tenho pensado que, vendo-te e ouvindo-te, assim, simplesmente, muita coisa se possa fazer neste sentido. Eu gostaria de dar-te verdadeiros amigos.

– Tu és um deles.

– Eu sou um pobre velho. Se eu fôsse mais jovem, te seguiria. Mas os anos pesam.

– Já me serves com o teu crer. Falas de Mim com a tua fé. Fica tranquilo, Cléofas. Eu não te esquecerei na hora da Redenção.

140.2

– Eis Simão com Hermes. Estão chegando –avisa o filho do sinagogo.

Levantam-se todos, enquanto entram dois de meia idade e de aspecto senhoril.

– Este é o Simão e este é o Hermes, Mestre. São verdadeiros israelitas. Mas são sinceros em seus espíritos.

– Deus se revelará aos seus espíritos. Por enquanto, que a paz desça sobre eles. Sem paz, não se ouve a Deus.

– Está dito também no livro dos Reis, falando de Elias.

– Estes são os teus discípulos? –pergunta o que tem o nome de Simão.

– Sim.

– São de todas as idades e lugares. E Tu, és Galileu?

– De Nazaré. Mas nascido em Belém, no tempo do censo.

– Então és belemita. Isto está confirmado por tua figura.

– É uma confirmação bondosa, para a fraqueza humana. Mas a confirmação mesmo está no sobre-humano.

– Em tuas obras, queres dizer –diz Hermes.

– Nelas e nas palavras, que o Espírito acende sobre os meus lábios.

– Já me foram repetidas por pessoas que te ouviram. Verdadeiramente grande é a tua sabedoria. E com ela pretendes fundar o teu Reino?

– Um rei deve ter súditos, que conheçam as leis do seu reino.

– Mas as tuas leis são todas espirituais!

– Tu o disseste, Hermes. Todas espirituais. Eu terei um reino espiritual. Para isso, tenho o código espiritual

– Mas, e a reconstrução de Israel, então?

– Não caiais no erro comum de tomar o nome Israel no sentido que ele tem no significado humano. Israel quer dizer “Povo de Deus.” Eu reconstituirei a liberdade e o poder verdadeiro deste povo de Deus e o reconstituirei, ao entregar ao Céu as almas, redimidas e tornadas conhecedoras das eternas verdades.

140.3

– Vamos sentar-nos à mesa. Eu vo-lo peço –diz Cléofas, que toma lugar com Jesus, ao centro.

À direita de Jesus está Hermes e ao lado de Cléofas está Simão, depois o filho do sinagogo e, nos outros lugares, os discípulos.

Jesus, a pedido do anfitrião, oferece e abençoa, e tem início a refeição.

– Estás vindo para estes lados, Mestre? –pergunta Hermes.

– Não. Estou indo para a Galileia. Aqui Eu virei de passagem.

– Como? Estás deixando Águas Belas?

– Sim, Cléofas.

– Aí vinham as turbas, não obstante fôsse inverno. Por que as decepcionas?

– Não Eu. Assim querem os puros de Israel.

– Que é isso? Por que? Que mal estavas fazendo? A Palestina tem muitos rabis, que falam onde querem. Por que isso não te é concedido?

– Não faças indagações, Cléofas. És velho e sábio. Não ponhas em teu coração um tóxico de amargo conhecimento.

– Mas talvez Tu estivesses ensinando doutrinas novas, julgadas perigosas, oh! certamente por erro de avaliação, por parte dos escribas e fariseus? Tudo o que de Ti sabemos não nos parece… não é verdade, Simão? Mas talvez nós não estejamos sabendo de tudo. Para ti, em que é que consiste a Doutrina? –pergunta Hermes.

– No conhecimento exato do Decálogo. No amor e na Misericórdia. O amor e a Misericórdia, esta respiração e este sangue de Deus, são a norma de minha conduta e da minha doutrina. E dela Eu faço a aplicação em todos os difíceis momentos de minha jornada.

– Mas isto não é uma culpa! É uma bondade.

– Foi julgado como culpa pelos escribas e fariseus. Mas Eu não posso mentir, quanto à minha missão, nem desobedecer a Deus, que me mandou como “Misericórdia sobre a terra.” Chegou o tempo da Misericórdia plena, depois dos séculos da Justiça. Esta é irmã da primeira. Como duas nascidas do mesmo ventre; mas, enquanto antes era mais forte a Justiça, e a outra somente temperava o seu rigor — porque Deus não pode proibir-se de amar — agora a rainha é a Misericórdia, e, como se alegra com isso a Justiça, que tanto sofria por ter que punir! Se olhardes bem, vereis facilmente que sempre existiram, desde que o Homem obrigou a Deus de usar de severidade. O subsistir da Humanidade, não é mais que a prova do que Eu digo. Na mesma punição de Adão está presente a Misericórdia. Deus podia reduzi-los a cinzas no seu pecado. Deu-lhes a possibilidade de fazer expiação, e na mulher, causadora de todo o mal, aviltada por isso, por ser causa do mal, fez brilhar uma figura de Mulher, causa do bem. Aos dois concedeu os filhos e os conhecimentos da existência. Ao assassino Caim, junto com a justiça, concedeu o sinal, e que era de Misericórdia, para que não fôsse morto. E à Humanidade corrompida concedeu Noé, para que a conservasse na arca e, em seguida, prometeu um pacto sempiterno de paz. Não mais o feroz dilúvio. Não mais. A Justiça cedeu, diante da Misericórdia. Quereis remontar Comigo a História Sagrada, até chegarmos a este meu momento? Vereis sempre, e cada vez mais vastas, repetir-se as ondas do Amor. Agora está cheio o mar de Deus, e ele te levanta, ó Humanidade, sobre as suas águas doces e serenas, te eleva para o Céu, limpa, bela, e te diz: “Eu te entrego ao meu Pai.”

Os três estão absortos e estupefatos, diante de tanta luz de amor. Depois Cléofas suspira:

– Assim é. Mas tal és só Tu!

140.4

Que terá acontecido a José? Já deveria ter sido ouvido! Terá sido?

Ninguém responde.

Cléofas vira-se para Jesus:

– Mestre, uma pessoa de Emaús, cujo pai, há tempo, repudiou a mulher, a qual foi morar em Antioquia com um irmão, o qual era dono de um empório, incorreu em falta grave. Ele nunca tinha conhecido aquela mulher expulsa, e eu não indago as causas, depois de poucos meses de casamento. Nada ficou sabendo dela porque, naturalmente, o seu nome não se pronunciava mais naquela casa. Uma vez feito homem e tendo herdado do pai negócios e bens, pensou em casar-se e, tendo conhecido em Jope uma mulher, dona de um rico empório, a desposou. Agora, eu não sei como soube, tornou-se conhecido o fato de que aquela mulher era filha da mulher do pai dele. Por isso, pecado grave, embora, a meu ver, seja muito incerta a paternidade da mulher. José, atingido pela condenação, teve destruída, com um só golpe, a sua paz de fiel e a de marido. E ele não está sendo perdoado, não obstante, com grande dor, tenha repudiado a mulher, que talvez fôsse sua irmã, a qual, pela dor, foi atacada pela febre e morreu. Em consciência eu digo que, se não houvesse inimigos rondando os seus bens, ele não teria sido condenado. E Tu, que farias?

– O caso é muito grave, Cléofas. Quando vieste a Mim, por que não me falastes nele?

– Eu não queria afastar-te daqui…

– Oh! Mas não é por estas coisas que Eu sou expulso! Agora escuta. Materialmente há incesto. E por isso há punição[1]. Mas a culpa, para que seja moralmente culpa, deve ter como base a vontade de pecar. Esse homem terá conscientemente cometido incesto? Tu dizes que não. Então, onde está a culpa? Quero dizer: a culpa de ter querido pecar? Resta aquela da convivência com a filha do próprio pai. Mas tu dizes que é incesto se realmente ela fôsse filha. E mesmo que tal fosse, a culpa cessa ao cessar a convivência. Neste caso, houve esta cessação com certeza, não só pelo repúdio, mas pela morte que sobreveio. Onde Eu digo que o homem deveria ser perdoado, mesmo do aparente pecado. E digo que, uma vez que não existe condenação para o incesto dos reis, que permanece visível à luz do mundo, assim se deveria ter piedade desse doloroso caso, cuja origem remonta aquela licença de repúdio concedida por Moisés, para evitar males, se não mais graves, mais numerosos. Aquela licença que Eu condeno, porque a pessoa que tiver contraído núpcias, bem ou mal, deve viver com seu cônjuge e não repudiá-lo, favorecendo adultérios e situações semelhantes a esta. Além disso, Eu repito, para ser severo, é necessário que o seja na mesma medida para com todos. Primeiramente para consigo mesmo e com os grandes. Agora, que Eu saiba, ninguém, exceto o Batista, levantou a voz contra o pecado régio. Os que condenam, são imunes de culpas semelhantes ou piores ou então a elas tira a visão o nome e o poder, assim como o pomposo manto protege seus corpos, muitas vezes doentes por causa dos seus vícios?

– Bem dissestes, Mestre. Assim é. Mas em suma, Tu, quem és? –perguntam, ao mesmo tempo, os dois amigos do sinagogo.

140.5

Jesus não chega a responder, porque se abre a porta e entra Simão, o sogro do Cléofas filho.

– Bem-vindo! E então?

A curiosidade é tão viva, que ninguém pensa mais no Mestre.

– Então… condenação absoluta. Não aceitaram nem a oferta do sacrifício. José está cortado de Israel.

– Onde ele está?

– Aí fora. E está chorando. Procurei falar com os mais poderosos. Expulsaram-me como a um leproso. Agora… Mas… Aquele homem está arruinado. Em seus bens e em sua alma. Que quereis que faça?

Jesus se levanta e se encaminha para a porta, sem dizer uma palavra.

O velho Cléofas acha que Ele tenha ficado ofendido pelo descaso e diz:

– Oh! Mestre, perdoa! Mas é a dor por este fato que perturba minha mente. Fica, eu te peço!

– Eu fico, Cléofas. Só estou indo ao infeliz. Vinde Comigo, se quiserdes.

Jesus sai até o vestíbulo. A casa tem uma nesga de terreno na frente e uns pequenos canteiros, além dos quais passa o caminho. Jogado ao chão, sobre a soleira, está um homem. Jesus vai até perto dele, com as mãos estendidas. Atrás estão todos os outros, procurando ver.

– José, ninguém te perdoou? –diz Jesus com toda doçura.

O homem estremece, ao ouvir aquela voz nova e tão boa, depois de tantas vozes de condenação. Levanta o rosto e o olha espantado.

– José, ninguém te perdoou? –torna a dizer Jesus e se inclina para segurar as mãos do homem, procurando levantá-lo.

– Quem és? –pergunta o infeliz.

– Sou a Misericórdia e a Paz.

– Para mim não há mais Misericórdia nem paz.

– No seio de Deus isso sempre se encontra. Aquele seio está repleto dessas coisas, especialmente para os filhos infelizes.

– Mas minha culpa é tal que sou um cortado de Deus. Deixa-me, Tu, que com certeza és bom, para que não te contamines.

– Eu não te deixo. Quero trazer-te a paz.

– Mas eu estou… Tu quem és?

– Eu já te disse: a Misericórdia e a Paz. Sou o Salvador. Sou Jesus. Levanta-te. Eu posso o que quero. Em nome de Deus, te absolvo da tua involuntária contaminação. O outro mal não existe.

140.6

Eu sou o Cordeiro de Deus que tira os pecados do mundo. A Mim foi deferido pelo Eterno todo julgamento. Quem crê em minha palavra terá a vida eterna. Vem, pobre filho de Israel. Restaura o teu corpo cansado e fortifica o teu espírito abatido. Bem outras culpas Eu perdoarei. Não. Não virá de Mim o desespero dos corações! Eu sou o Cordeiro sem mancha, mas não fujo das ovelhas feridas por medo de me contaminar. Pelo contrário, as procuro e as levo Comigo. Muitos, muitos são os que vão indo para completa ruína, por causa de uma severidade exagerada, até injusta, nos julgamentos. Ai daqueles que, por um rigor intransigente, levam um espírito a desesperar! Eles trabalham, não pelos interesses de Deus, mas pelos de satanás. Agora, estou vendo uma pecadora, ansiosa por sua redenção, sendo afastada do Redentor, vejo perseguido um sinagogo porque justo, vejo ser condenado alguém que, inadvertidamente, caiu em culpa. Muitas coisas estou vendo serem feitas, lá onde estão vivos o vício e a mentira. E assim como um muro, que tijolo a tijolo, vai-se erguendo e virando uma parede, assim as coisas que Eu já vi, e, no período de um ano já vi demais, estão levantando entre Mim e eles um muro de dureza. Ai deles quando tudo estiver levantado com os materiais dados por eles mesmos! Toma: bebe e come. Estás exausto. Depois, amanhã, virás Comigo. Não temas. Quando tiveres voltado a ter paz de espírito, estarás livre para pensar sobre o teu futuro. Agora não poderias fazê-lo, e seria perigoso deixar que o fizesses.

Jesus que levou o homem para a sala, e o forçou a sentar-se em seu lugar, também o serve e depois se dirige a Hermes e a Simão e diz:

– Esta é a minha Doutrina. Esta, e não outra. E não me limito a pregá-la. Mas a torno uma realidade. Quem tem sede de Verdade e Amor venha a Mim.

140.7

Jesus diz:

– E com isto termina o primeiro ano de evangelização. Tomai nota disto. Que vos direi? Eu o dei porque era meu desejo que fôsse conhecido. Mas assim como com os fariseus, acontece o mesmo com este trabalho. O meu desejo de ser amado — conhecer é amar — é rejeitado por demasiadas coisas. E isto é para Mim, uma grande dor, o Mestre eterno ser aprisionado por vós…

Segundo ano

da Vida pública de Jesus.


Notes

  1. punition : se reporter aux prescriptions de Lv 18, 6-18.29 ; 20, 17.

Notas

  1. há punição, estando às prescrições de: Levítico 18,6-18.29; 20,17.