Os Escritos de Maria Valtorta

184. Le petit Benjamin de Magdala et deux paraboles sur le Royaume des Cieux.

184. O pequeno Benjamim de Magdala

184.1

Le miracle doit avoir eu lieu récemment car les apôtres en parlent, et des citadins le commentent en montrant du doigt le Maître qui, droit et sévère, se dirige vers la périphérie de la ville, vers le quartier des pauvres.

Il s’arrête près d’une maisonnette d’où sort en sautillant un petit garçon suivi de sa mère.

« Femme, me laisses-tu entrer dans ton jardin et y faire une pause jusqu’à ce que le soleil soit moins ardent ?

– Entre, Seigneur, même dans la cuisine si tu veux. Je t’apporterai de l’eau et de quoi te restaurer.

– Ne te fatigue pas. Il me suffit de rester dans ce jardin tranquille. »

Mais la femme veut lui offrir de l’eau mélangée à je ne sais quoi, puis elle va et vient dans le jardin, comme si elle voulait parler, mais elle n’ose pas. Elle s’occupe de ses légumes, mais c’est pour donner le change. En réalité, elle s’occupe du Maître, et l’enfant la gêne quand il pousse des cris à la capture d’un papillon ou d’un autre insecte, car cela l’empêche d’entendre ce que dit Jésus. Elle s’impatiente et donne une taloche au petit garçon… qui crie encore plus fort.

A cette question de Simon le Zélote « Crois-tu que Marie en soit émue ? », Jésus était en train de répondre :

« Plus qu’il ne semble… » Il se retourne et appelle à lui l’enfant qui accourt pour finir de pleurer sur ses genoux.

La femme crie :

« Benjamin ! Viens ici, ne dérange pas. »

Mais Jésus dit :

« Laisse-le, laisse-le. Il sera gentil et te laissera tranquille. »

Puis il se tourne vers l’enfant :

« Ne pleure pas. Ta maman ne t’a pas fait mal. Elle t’a seulement fait obéir, elle voulait seulement te faire obéir. Pourquoi criais-tu alors qu’elle voulait le silence ? Elle se sent peut-être mal et tes cris l’incommodent. »

Avec cette franchise incomparable des enfants qui fait le désespoir des grandes personnes, le petit garçon rétorque :

« Non, elle ne se sent pas mal, mais elle voulait entendre ce que tu disais… Elle me l’a dit. Mais moi, je voulais venir auprès de toi, et je faisais du vacarme exprès pour que tu me regardes. »

Tout le monde rit, et la femme rougit violemment.

« Ne rougis pas, femme.

184.2

Approche. Tu voulais m’entendre parler ? Pourquoi donc ?

– Parce que tu es le Messie. Ce ne peut-être que toi, le Messie, avec le miracle que tu as fait… J’avais plaisir à t’entendre. Je ne sors jamais de Magdala car j’ai… un mari difficile et cinq enfants. Le plus petit a quatre mois… et tu ne viens jamais ici.

– Je suis venu, et chez toi, comme tu vois.

– C’est pour cela que je voulais t’entendre.

– Où se trouve ton mari ?

– En mer, Seigneur. S’il ne pêche pas, on ne mange pas. Je n’ai que ce petit jardin. Peut-il suffire pour sept personnes ? Et pourtant Zachée le voudrait bien…

– Sois patiente, femme. Tout le monde a sa croix.

– Oh non ! Les femmes dévergondées n’ont que le plaisir. Tu as vu leur travail ! Elles s’amusent et font souffrir. Elles ne se fatiguent pas à élever des enfants et à travailler. Elles n’attrapent pas des ampoules en piochant ou elles ne s’écorchent pas les mains à faire la lessive. Elles sont belles, fraîches. La condamnation d’Eve ne les concerne pas. Elles sont plutôt notre condamnation, car… les hommes… Tu me comprends.

– Je te comprends. Mais sache qu’elles ont elles aussi une croix redoutable. La plus redoutable. Celle qui ne se voit pas. Celle de la conscience qui les condamne, du monde qui les méprise, de leur sang qui les rejette, de Dieu qui les maudit. Elles ne sont pas heureuses, crois-moi. Elles ne se fatiguent pas à enfanter et à travailler, elles ne se blessent pas les mains à la besogne. Mais elles se sentent tout autant brisées, avec la honte en plus. Leur cœur n’est qu’une plaie. N’envie pas leur bonne mine, leur fraîcheur, leur apparente sérénité. C’est un voile posé sur une ruine pleine de remords et qui ne leur donne pas la paix. N’envie pas leur sommeil, toi qui, en mère honnête, songes à tes innocents… Pour elles, c’est le cauchemar qui les attend sur leur oreiller. Et plus tard, quand elles arriveront à la vieillesse ou à l’agonie, le remords et la terreur.

– C’est vrai… Pardonne-moi…

184.3

Me permets-tu de rester ici ?

– Reste. Nous raconterons une belle parabole à Benjamin et ceux qui ne sont plus des enfants se l’appliqueront à eux-mêmes et à Marie de Magdala. Ecoutez.

Vous doutez que Marie revienne au bien. Aucun signe, en elle, n’indique qu’elle fera ce pas. Dévergondée et impudente, consciente de sa situation et de son pouvoir, elle a osé défier les gens et venir jusqu’au seuil de la maison où l’on pleure par sa faute. Elle a répondu au reproche de Pierre par un éclat de rire. Devant mon regard qui l’invite, elle se raidit orgueilleusement. Vous auriez peut-être voulu, les uns par amour pour Lazare, les autres par amour pour moi, que je lui parle directement, longuement, en la subjuguant par ma puissance, en faisant voir ma force de Messie Sauveur. Non. Il ne faut pas. Je l’ai dit[1] à propos d’une autre pécheresse, il y a plusieurs mois. Les âmes doivent se faire par elles-mêmes. Moi, je passe, je jette la semence. Secrètement la semence travaille. L’âme doit être respectée dans son travail. Si la première semence ne s’enracine pas, on en sème une autre, et encore une autre… ne renonçant que lorsqu’on a des preuves certaines de l’inutilité de l’ensemencement. Et on prie. La prière, c’est comme la rosée sur les mottes de terre : elle les garde souples et bien nourries, si bien que la semence peut germer. N’en fais-tu pas autant, femme, avec tes légumes ?

184.4

Maintenant, écoutez la parabole de l’œuvre de Dieu dans les cœurs pour fonder son Royaume, car chaque cœur est un petit royaume de Dieu sur la terre. Ensuite, après la mort, tous ces petits royaumes s’agglomèrent en un seul, dans le Royaume des Cieux, Royaume sans bornes, saint, éternel.

Le Royaume de Dieu dans les cœurs est créé par le divin Semeur. Il vient dans son domaine – l’homme appartient à Dieu car tout homme lui appartient dès son origine – et il l’ensemence. Puis il s’en va vers d’autres domaines, vers d’autres cœurs. Les jours succèdent aux nuits et les nuits aux jours. Les jours amènent le soleil et la pluie – dans ce cas, le rayonnement de l’amour divin et l’effusion de la sagesse divine qui parle à l’âme –. Les nuits amènent les étoiles et le silence reposant – dans notre cas, les rappels lumineux de Dieu et le silence pour l’esprit afin de permettre à l’âme de se recueillir et de méditer.

La semence, dans cette succession d’imperceptibles influences providentielles et puissantes, se gonfle, se fend, étend des racines, les enfonce, pousse à l’extérieur les premières petites feuilles, et croît. Tout cela sans l’aide de l’homme. La terre produit spontanément l’herbe issue de la semence, puis l’herbe se fortifie et porte l’épi qui se lève, se dresse, se gonfle, se durcit, devient blond, dur, parfait dans la formation du grain. Quand il est mûr, le semeur revient et y passe la faux parce qu’est venu pour cette semence le moment du parfait achèvement. L’épi ne pourrait se développer davantage et il est temps de le moissonner.

Dans les cœurs, ma parole accomplit le même travail. Je parle des cœurs qui accueillent la semence. Mais ce travail est lent. Il faut éviter de tout abîmer par des interventions intempestives. Comme c’est dur, pour la petite semence, de se fendre et d’enfoncer ses racines dans la terre ! Pour le cœur dur et sauvage, ce travail est difficile aussi. Il doit s’ouvrir, se laisser fouiller, accueillir des nouveautés, peiner pour les nourrir, apparaître différent parce que recouvert de choses humbles et utiles et non plus de l’attrayante, pompeuse, inutile et exubérante floraison qui le revêtait précédemment. Il doit se contenter de travailler humblement, sans attirer l’admiration, pour le bien de l’Idée divine. Il doit mettre en œuvre toutes ses capacités pour croître et former l’épi. Il doit se consumer d’amour pour devenir grain. Et, après avoir triomphé des respects humains si pénibles, après avoir peiné et souffert pour s’adapter à son nouveau vêtement, il doit encore s’en dépouiller pour subir une taille cruelle. Tout donner pour tout avoir. Rester nu, pour être revêtu au Ciel du vêtement des saints. La vie du pécheur qui devient saint est le plus long, le plus héroïque, le plus glorieux des combats. Je vous l’affirme.

184.5

Ce que je viens de vous dire doit vous aider à comprendre que mon attitude à l’égard de Marie est juste. Est-ce que j’ai agi autrement avec toi, Matthieu ?

– Non, mon Seigneur.

– Et dis-moi la vérité : est-ce ma patience qui t’a davantage persuadé ou les reproches acerbes des pharisiens ?

– C’est ta patience, au point que me voilà ici. Les pharisiens, par leur mépris et leurs anathèmes, me rendaient méprisant et par mépris, j’agissais encore plus mal que je ne l’avais fait jusqu’alors. Voici ce qui arrive : on se raidit davantage quand, étant dans le péché, on s’entend traiter de pécheur. Mais quand, au lieu d’une insulte, c’est une caresse qu’on reçoit, on en reste stupéfait, puis on pleure… et, quand on pleure, l’armature du péché se déboulonne et tombe. On reste nu devant la Bonté et on la supplie de tout cœur de nous revêtir d’elle-même.

– Tu as bien parlé.

184.6

Benjamin, est-ce que cette histoire te plaît ? Oui ? Bravo ! Et ta maman, où est-elle ? »

C’est Jacques, fils d’Alphée, qui répond :

« A la fin de la parabole, elle est sortie et elle est partie au pas de course par cette rue.

– Elle est peut-être allée à la mer pour voir si son époux arrivait, dit Thomas.

– Non. Elle est allée chez sa veille mère pour y chercher mes frères. Maman les conduit là-bas pour pouvoir travailler, dit l’enfant qui s’appuie en toute confiance sur les genoux de Jésus.

– Et toi, tu restes ici, homme ? Tu dois être un bel aspic, si elle te garde toi seul ! Observe Barthélemy.

– Je suis le plus grand et je l’aide…

– A gagner son paradis, pauvre femme ! Quel âge as-tu ? demande Pierre.

– Dans trois ans, je serai fils de la loi, répond fièrement le gamin.

– Sais-tu lire ? demande Thaddée.

– Oui… mais je progresse lentement parce que… parce que le maître me met à la porte presque tous les jours…

– Je l’avais bien dit ! Lance Barthélemy.

– Mais je fais ça parce que le maître est vieux et laid et il dit toujours les mêmes choses qui font dormir ! S’il était comme lui (et il montre Jésus), je serais attentif. Est-ce que tu frappes, toi, ceux qui dorment ou qui jouent ?

– Je ne frappe personne, mais je dis à mes élèves : “ Soyez attentifs, pour votre bien et par amour pour moi ”, répond Jésus.

– Oui, c’est ça ! Par amour, oui. Pas par peur.

– Si tu deviens bon, le maître t’aimera.

– Tu n’aimes que celui qui est bon ? Il y a un instant, tu as dit que tu t’es montré patient envers celui qui n’était pas bon… »

La logique des enfants est rigoureuse…

« Je suis bon avec tous. Mais j’aime beaucoup, beaucoup, celui qui devient bon et avec lui je suis vraiment, vraiment bon. »

L’enfant réfléchit, puis il lève la tête et demande à Matthieu :

« Toi, comment as-tu fait pour devenir bon ?

– Je l’ai aimé. »

184.7

L’enfant réfléchit encore, puis il regarde les douze et dit à Jésus :

« Ils sont tous bons, eux ?

– Bien sûr qu’ils le sont !

– Tu en es certain ? Parfois, je suis sage, mais c’est quand je veux faire… de plus grosses bêtises. »

Tout le monde rit bruyamment. Le petit bonhomme en veine de franchise se mêle à ces rires. Même Jésus rit, il le serre sur son cœur et lui donne un baiser.

L’enfant, qui désormais est bien avec tout le monde, veut jouer et dit :

« Maintenant je vais te dire qui est bon. »

Et il commence son choix. Il les observe tous et va directement vers Jean et André, qui sont proches, et dit :

« Toi et toi, venez ici. »

Puis il choisit les deux Jacques et les réunit aux deux premiers. Il prend ensuite Jude. Il reste très pensif devant Simon le Zélote et Barthélemy et dit :

« Vous êtes vieux, mais vous êtes bons. »

Il les réunit eux aussi aux autres. Il examine Pierre, qui subit ce test en faisant des œillades comiques, et il le trouve bon. Matthieu aussi passe l’examen, et Philippe de même. A Thomas, il dit :

« Tu ris trop. Moi, je suis sérieux. Ne sais-tu pas que mon maître dit que celui qui rit toujours ratera son examen ? »

Mais en somme, Thomas passe aussi, avec une mauvaise note mais il est reçu à l’examen. Puis l’enfant retourne vers Jésus.

« Eh, dis donc, gamin, il y a encore moi. Je ne suis pas un arbre. Je suis jeune et beau. Pourquoi ne m’examines-tu pas ? dit Judas.

– Parce que tu ne me plais pas. Maman dit que quand quelque chose ne plaît pas, on ne doit pas y toucher. On le laisse sur la table, pour que d’autres, à qui cela peut plaire, puissent le prendre. Et elle ajoute que, si quelqu’un nous offre quelque chose qui ne plaît pas, on ne doit pas dire : “ Cela ne me plaît pas ”, mais : “ Merci, je n’ai pas faim. ” Moi, je n’ai pas faim de toi.

– comment ? Regarde : si tu me dis que je suis bon, je t’offre cette pièce de monnaie.

– Qu’est-ce que j’en ferais ? Qu’est-ce qu’on achète avec un mensonge ? Maman dit que les deniers qu’on gagne par une tromperie deviennent de la paille. Une fois, je me suis fait donner par ma grand-mère, grâce à un mensonge, une didrachme pour m’acheter des fouaces au miel et, pendant la nuit, elle est devenue de la paille. Je l’avais mise dans ce trou sous la porte pour la prendre le matin et j’y ai trouvé une botte de paille.

– Mais pourquoi est-ce que je ne te semble pas bon ? Qu’est-ce que j’ai ? Le pied fourchu ? Suis-je laid ?

– Non, mais tu me fais peur.

– pourquoi donc ? demande Judas en s’approchant de lui.

– Je ne sais pas. Laisse-moi tranquille. Ne me touche pas, sinon je te griffe.

– Quel hérisson ! Il est fou. »

Judas rit jaune.

« Je ne suis pas fou. C’est toi qui es méchant. »

Sur ce, il court se réfugier sur le sein de Jésus qui le caresse sans mot dire.

Les apôtres échangent des plaisanteries sur l’incident, qui est peu reluisant pour Judas.

184.8

Pendant ce temps, la femme revient avec une douzaine de personnes, puis d’autres et encore d’autres. Elles sont une cinquantaine environ. Rien que de pauvres gens.

« Accepterais-tu de leur parler ? Au moins un petit peu. Celle-ci, c’est la mère de mon mari et voilà mes enfants. Cet homme-là, c’est mon époux. Dis un mot, Seigneur, supplie la femme.

– Pour te remercier de ton hospitalité, oui, je vais parler. »

La femme entre dans la maison où le bébé la réclame, puis elle s’assied sur le seuil pour lui donner le sein.

« Ecoutez : j’ai ici sur les genoux un garçon qui a parlé avec beaucoup de sagesse. Il a dit : “ Tout ce qu’on obtient par tromperie devient de la paille. ” Sa mère lui a enseigné cette vérité. Ce n’est pas une fable. C’est une vérité éternelle. Ce qu’on fait sans honnêteté ne réussit jamais. En effet, mentir en parole, en acte, en matière de religion, est toujours le signe d’une alliance avec Satan, le maître du mensonge.

Ne croyez pas que les œuvres qui permettent d’obtenir le Royaume des Cieux sont bruyantes et tapageuses. Ce sont des actions ordinaires, communes, mais faites dans un but surnaturel d’amour. L’amour, c’est la semence de la plante qui, naissant en vous, s’élève jusqu’au ciel et c’est à son ombre que naissent toutes les autres vertus. Je le comparerai à une minuscule graine de sénevé. Comme elle est petite ! C’est même l’une des plus petites que l’homme sème. Et pourtant, une fois la plante développée, voyez comme elle devient forte, touffue, et combien de fruits elle donne ! Non pas cent pour cent, mais cent pour un. C’est la plus petite, mais la plus active. Et que de profit elle vous donne !

Il en va de même de l’amour. Si vous enfermez dans votre sein une semence d’amour pour notre Dieu très saint et pour votre prochain, et si vos actions sont inspirées par l’amour, vous ne manquerez à aucun précepte du Décalogue. Vous ne mentirez pas à Dieu par une religion fausse faite de pratiques et non de spiritualité. Vous ne mentirez pas à votre prochain en vous conduisant en enfants ingrats, en époux adultères ou même seulement trop exigeants, en commerçants malhonnêtes, en menteurs dans la vie, en personnes violentes envers qui vous est hostile. Regardez combien d’oiseaux, à cette heure chaude, se réfugient dans les feuillages de ce jardin. D’ici peu, cette plante de sénevé, encore petite maintenant, sera un vrai perchoir. Tous les oiseaux viendront à l’abri et à l’ombre de ces plantes si touffues et si hospitalières. Les petits oiseaux apprendront à voler en sécurité dans ces rameaux qui servent d’échelles pour monter et de filet pour éviter la chute. Il en est ainsi de l’amour, base du Royaume de Dieu.

Aimez et l’on vous aimera. Aimez et vous serez compatissants. Aimez et vous ne serez pas cruels en exigeant plus qu’il n’est permis de ceux qui vous sont soumis. Amour et sincérité pour obtenir la paix et la gloire des Cieux. Sinon, comme l’a dit Benjamin, tous vos actes accomplis en mentant à l’amour et à la vérité se changeront en paille pour votre lit infernal.

Je ne vous en dis rien de plus. Je vous dis seulement : gardez présent à l’esprit le grand précepte de l’amour et soyez fidèles à Dieu Vérité et à la vérité en toute parole, acte et sentiment, car la vérité est fille de Dieu. Ce doit être un continuel travail de perfectionnement de votre part, comme la semence qui croît jusqu’à ce qu’elle atteigne sa perfection. Un travail silencieux, humble, patient. Soyez certains que Dieu voit vos combats et vous récompense davantage pour un égoïsme vaincu, pour une vilaine parole que vous retenez, pour une exigence qui ne s’impose pas, que si, armés pour la lutte, vous mettiez à mort l’ennemi. Le Royaume des Cieux, dont vous serez les possesseurs si vous vivez en justes, se construit par les petites réalités quotidiennes. Par la bonté, la modération, la patience, en se contentant de ce que l’on a, par la compassion réciproque, par l’amour, l’amour, l’amour.

Soyez bons. Vivez en paix les uns avec les autres. Ne murmurez pas. Ne jugez pas. Dieu sera alors avec vous. Je vous donne ma paix comme bénédiction et comme remerciement de la foi que vous avez en moi. »

184.9

Puis Jésus s’adresse à la femme :

« Que Dieu te bénisse tout particulièrement, car tu es une sainte épouse et une sainte mère. Persévère dans la vertu. Adieu, Benjamin. Aime toujours plus la vérité et obéis à ta mère. Je te donne ma bénédiction, à toi, à tes frères et à toi, mère. »

Un homme s’avance ; il est confus et balbutie :

« Mais, mais… je suis ému de ce que tu dis de mon épouse… Je ne savais pas…

– N’as-tu donc pas d’yeux pour voir, et n’as-tu aucune intelligence ?

– Si.

– Pourquoi ne t’en sers-tu pas ? Tu veux que je les ouvre ?

– Tu l’as déjà fait, Seigneur. Je l’aime bien, tu sais. C’est que… on s’habitue… et… et…

– Et on se croit permis d’exiger trop parce que l’autre est meilleur que nous… Ne le fais plus. Tu es toujours en danger avec ton métier. Ne crains pas les bourrasques si Dieu est avec toi. Mais si c’est l’injustice, crains fortement. Tu as compris ?

– Plus que tu ne dis. Mais je chercherai à t’obéir… Je ne savais pas… »

Il regarde sa femme comme s’il la voyait pour la première fois.

Jésus bénit et sort sur la petite route. Il reprend son chemin vers la campagne.

184.1

O milagre deve ter acontecido há pouco, pois dele os apóstolos estão falando, e também os moradores da cidade o estão comentando e mostrando uns aos outros o Mestre que vai saindo, bem aprumado e severo, para a periferia da cidade, a parte dos pobres.

Ele para junto a uma casinha, da qual sai pulando um menino, seguido por sua mãe.

– Mulher, deixas-me entrar no teu jardim e parar um pouco nele, até que o sol perca um pouco a força do seu calor?

– Entra, Senhor. Até para a cozinha, se quiseres. Eu Te trarei água e alguma coisa para comer.

– Não te incomodes. Basta-me ficar neste jardim sossegado.

Mas a mulher quer oferecer água misturada com não sei o quê, e depois fica dando uns giros pelo jardim, como se estivesse desejosa de falar, mas sem coragem. Ela está olhando suas verduras, mas é uma simulação. Na realidade, ela está olhando é para o Mestre, e fica aborrecida com o menino que, com os seus gritos, quando consegue apanhar uma borboleta ou outro inseto, não lhe permite ouvir o que Jesus está dizendo. Ela fica inquieta com isso e chega a dar um tapa no menino que, então, grita ainda mais forte. Jesus, que estava respondendo ao Zelotes — (que lhe fizera a pergunta: “Achas que Maria tenha ficado abalada com isso?”) — com estas palavras: “Bem mais do que pode vos parecer…”, vira-se e chama para perto de si o menino, que vem correndo para chorar sobre os joelhos de Jesus.

A mãe o chama:

– Benjamim, vem cá. Não fiques incomodando os outros!

Mas Jesus diz:

– Deixa-o, deixa-o. Ele se comportará bem e te deixará sossegada.

Depois, diz ao menino:

– Não chores. A mamãe não te fez mal. Somente te fez obedecer, ou melhor, queria te fazer obedecer. Por que é que ficavas gritando, quando ela queria silêncio? Talvez ela se sinta mal, pois os teus gritos a incomodam.

O menino, muito esperto, e com aquela insuperável sinceridade dos meninos, que é o desespero dos grandes, diz:

– Não. Não se sente mal. Mas queria ouvir o que estavas dizendo… Ela o disse a mim. Mas eu, que queria vir até perto de Ti, fazia aquele barulho de propósito, para que Tu olhasses para mim.

Todos se riem, e a mulher fica muito corada.

– Não te enrubesças, mulher.

184.2

Vem cá. Tu querias me ouvir falar. Por quê?

– Porque és o Messias. Não podes ser senão o Messias, com o milagre que fizeste… E eu tinha um grande desejo de ouvir-te. Eu nunca posso ir para fora de Magdala, porque eu… tenho um marido difícil, e cinco crianças. O mais novo está com quatro meses… e Tu nunca vens aqui.

– Eu vim, e justamente à tua casa. Como estás vendo.

– Por isso é que eu queria ouvir-te.

– Onde está o teu marido?

– No mar, Senhor. Se não se pesca, não se tem o que comer. Eu tenho apenas esta pequena horta: ela dá para sete pessoas? Mas, assim mesmo, Zaqueu ainda quereria dizer que desse…

– Tem paciência, mulher. Todos têm a sua cruz.

– Ah! Não! As que são sem vergonha só têm o prazer. Já viste o que fazem as sem-vergonhas? Elas gozam, e fazem sofrer. Elas não despedaçam os seus rins com o trabalho e gerar filhos, não criam bolhas manuseando a enxada, nem esfolam suas mãos com a potassa da lixívia. Elas são bonitas, viçosas. E não são atingidas pela condenação que Eva recebeu. Antes, são a nossa condenação, porque os homens… Tu compreendes…

– Sim, Eu te compreendo. Mas, fica sabendo que elas também têm uma cruz pesada. E é a mais pesada. Pois é uma cruz que não se vê. É a cruz da consciência que as reprova, do mundo, que escarnece delas, dos que são do seu sangue, pois eles as repudiam, e de Deus que as amaldiçoa. Elas não são felizes, podes crer. Não despedaçam seus rins na procriação, nem no trabalho, nem ficam com feridas nas mãos por trabalhar. Mas sentem-se despedaçadas da mesma forma, e com vergonha. O coração delas é uma chaga viva. Não tenhas inveja da aparência delas, do seu frescor, da sua aparente serenidade. Tudo isso é um véu cobrindo uma ruína, que remorde e não dá paz. Não tenhas inveja do sono delas, tu, ó mãe honesta, que sonhas com os teus inocentes… Elas têm o pesadelo em seus travesseiros. E amanhã, quando estiverem na agonia ou na velhice, terão o remorso e o terror.

– É verdade. Perdoa-me…

184.3

Deixas-me ficar aqui?

– Fica. Vamos contar uma bela parábola ao Benjamim, e aqueles que já não são crianças a aplicarão a si mesmos e à Maria de Magdala. Escutai.

Em vós há uma dúvida sobre a conversão de Maria para o Bem. Nenhum sinal nela dá a entender que ela queira dar passos nesse sentido. Descarada e desavergonhada, ela, consciente de sua posição e de seu poder, já ousou até desafiar as pessoas, como quando foi até à soleira de uma porta, onde se estava chorando por causa dela. A uma censura de Pedro, ela respondeu ainda com uma risada. Ao meu olhar, que a convida, respondeu com uma atitude de soberba. Vós talvez teríeis querido, uns por amor para com Lázaro, outros por amor para comigo, que Eu falasse a ela diretamente, numa conversa demorada com ela, para dominá-la com o meu poder e mostrando assim a minha força de Messias Salvador. Não. Não é preciso tudo isso. Eu o disse[1] a uma pecadora, há muitos meses. As almas devem agir por si mesmas. Eu passo, jogando a semente. Em segredo, a semente trabalha. E a alma fica respeitada nesse trabalho. Se a primeira semente não vingar, semeia-se uma segunda, depois outra… e só nos retiramos dali, quando tivermos provas suficientes de que o semear ali é inútil. E se reza. A oração é como um orvalho sobre as glebas: ela as conserva fofas e nutridas, a fim de que a semente possa germinar. Não fazes assim, mulher, com as tuas verduras?

184.4

Agora escutai a parábola do trabalho de Deus nos corações, para fundar neles o seu Reino. Porque cada coração é um pequeno Reino de Deus na terra. Mais tarde, depois da morte, todos esses pequenos reinos se aglutinarão em um só, no incomensurável, santo e eterno Reino dos Céus.

O Reino de Deus nos corações é criado pelo Divino Semeador. Ele vai aos seus terrenos, — pois o homem é de Deus e, por isso, cada homem inicialmente, é dele — e ali espalha a sua semente. Depois vai para outros terrenos, para outros corações. Os dias vêm depois das noites, e as noites depois dos dias. Os dias trazem sol ou chuvas e, neste caso, raios do amor divino e a efusão da Divina Sabedoria, que fala ao espírito. As noites trazem estrelas e silêncio repousantes: em nosso caso são os chamados luminosos de Deus e o silêncio para o nosso espírito, a fim de que a alma possa entrar em recolhimento e medite.

A semente, nessa sucessão de atos providenciais, imperceptíveis e poderosos, se incha, se fende, lança raízes, firma-se no terreno, solta as primeiras folhinhas, e cresce. Tudo isso ela faz sem ajuda do homem. A terra, espontaneamente, faz nascer da semente a erva, depois a erva se torna forte e capaz de sustentar a espiga que já vem saindo; depois essa espiga se ergue, se entumece, endurece, torna-se loira, perfeita e bem granada. Quando fica de todo madura, o semeador volta para passar-lhe a foice, porque para aquela semente chegou o tempo da perfeição. Não poderia ela evoluir mais, e por isso é colhida.

Nos corações minha palavra faz esse mesmo trabalho. Eu falo dos corações que dão acolhida à semente. Mas o trabalho neles é lento. É preciso não estragar tudo pelo atabalhoamento. Que esforço faz a pequena semente para fender-se e para fincar suas raízes na terra! Até para um coração duro e selvagem, é penoso um trabalho destes. Ela precisa abrir-se, deixa-se revirar, acolher coisas novas, cansar-se em alimentá-las, ter aparências diferentes, porque está coberta só com coisas humildes, mas úteis, e não com as mais atraentes, pomposas e exuberantes, que a cobriam antes. Deve contentar-se em trabalhar com humildade, sem atrair a admiração, mas sim para o que for útil dentro do Plano divino. Deve fazer uso de todas as suas capacidades, para crescer e formar a espiga. Deve abrasar-se de amor, para tornar-se grão. E quando, depois de ter superado os respeitos humanos, que são tão molestos, depois de ter-se cansado e sofrido, depois de ter-se acostumado à sua nova veste, ei-la precisando despojar-se dela, por meio de um corte sem piedade. É dar tudo para ter tudo. Ficar despojada para ser revestida no Céu com a estola dos Santos. A vida do pecador, que se torna santo, é o mais longo, o mais heróico e glorioso dos combates. Eu vo-lo digo.

184.5

Por tudo o que Eu vos disse, compreendei que Eu tinha que agir para com Maria, como faço. Por ventura, foi de modo diferente que Eu agi contigo, Mateus?

– Não, meu Senhor.

– E, dize-me a verdade: o que te persuadiu foi a minha paciência, ou os ralhos severos dos fariseus?

– Foi a tua paciência, tanto que eu aqui estou. Os fariseus, com seus desprezos e seus anátemas, me tornavam desdenhoso e, por desdém, eu fazia ainda mais mal, do que tudo o que eu havia feito até então. Isto é o que acontece. Ficamos mais enrijecidos quando, estando em pecado, ouvimos que nos chamam de pecadores. Mas quando, em vez de um insulto, recebemos uma carícia, ficamos atordoados e depois choramos… e, quando se chora, a couraça do pecado cede e se desfaz. Ficamos, então, nus diante da Bondade, e suplicamos, com todo o coração, que nos cubra com Sua veste.

– Disseste bem.

184.6

Benjamim, gostaste da história? Sim? Muito bem. E a mamãe onde está?

Quem responde é Tiago de Alfeu:

– Ela saiu, no fim da parábola, e foi correndo por aquela estrada.

– Terá ido ao mar, para ver se vem vindo o seu esposo –diz Tomé.

– Não. Ela foi à casa da vovó buscar meus irmãozinhos. Mamãe os leva para lá, a fim de poder trabalhar –diz o menino, que está apoiado, muito confiadamente, nos joelhos de Jesus.

– E tu estás aqui, homem? Deves ser uma bela víbora, para estares aqui sozinho –observa Bartolomeu.

– Eu sou o mais velho, e já a ajudo…

– Tu a ajudas a ganhar o Paraíso, coitada dela! Quantos anos tens? –pergunta Pedro.

– Dentro de três anos, serei filho da Lei –diz, todo ufano, o menino.

– Sabes ler? –pergunta Tadeu.

– Sim… mas leio devagar, porque… porque o mestre me põe para fora todos os dias…

– Bem que eu dizia –diz Bartolomeu.

– Mas eu faço assim, porque o mestre é velho e feio, e diz sempre as mesmas coisas, e faz a gente dormir! Se fosse como Ele (e mostra Jesus), eu prestaria atenção. Tu também bates em quem está dormindo ou brincando?

– Eu não bato em ninguém. Mas digo aos meus alunos: “Ficai bem atentos, para o vosso bem e por amor de Mim” –responde Jesus.

– Aí. Assim, sim. Por amor, sim. Mas não por medo.

– Mas, se tu te tornares bom, o mestre te quererá bem.

– Tu só queres bem a quem é bom? Há pouco disseste que tiveste paciência com este aqui, que não era bom…

A lógica do menino é muito exigente.

– Eu sou bom para com todos. Mas, quem procura tornar-se bom é muito, muito amado por Mim e com ele Eu sou bom, muito bom.

O menino fica pensando… depois levanta a cabeça e pergunta a Mateus:

– Como foi que fizeste para te tornares bom?

– Eu quis bem a ele.

184.7

O menino pensa ainda, depois olha os doze, e diz a Jesus:

– Todos estes são bons?

– Certamente que o são.

– Tens certeza disso? Algumas vezes eu quero passar por bom, mas é quando quero “aprontar” alguma arte bem grande.

Todos soltam uma fragorosa risada. Ri-se também o homenzinho, que está quase se confessando. Ri-se também Jesus, que o aperta contra o coração e o beija.

O menino, já muito amigo de todos, quer brincar, e diz:

– Agora eu vou dizer-te quem aqui é bom –e começa a sua escolha.

Olha para todos, e vai direto a João e André, que estão mais perto dele, e diz:

– Tu e tu. Vinde cá.

Depois, separa os dois Tiagos e os ajunta aos dois já separados. Em seguida separa Tadeu. Fica muito tempo pensativo, diante de Zelotes e de Bartolomeu, e diz:

– Sois velhos, mas sois bons –e os ajunta aos outros.

Olha para Pedro, que está passando por aquele exame e está fazendo uns esgares com os olhos, e o acha bom. Também Mateus passa pelo exame, e assim Filipe. A Tomé ele diz:

– Você ri muito. Eu estou falando sério. Não sabes que meu mestre diz que quem fica sempre rindo, erra na hora da prova?

Mas, afinal, Tomé também passa, com nota baixa, mas passa no exame. Depois o menino volta para Jesus.

– Ei, moleque. Aqui estou eu. Eu não sou uma árvore. Sou jovem e belo. Por que não me examinas? –diz Iscariotes.

– Porque não me agradas. Mamãe diz que, quando uma coisa não nos agrada, não devemos tocar nela. Deixamo-la sobre a mesa, e que a apanhem outros, que talvez gostem dela. E ela diz também que, se alguém nos oferece uma coisa de que não gostamos, não se deve dizer: “Não me agrada”, mas se diz: “Obrigado, não estou com fome.” Eu não tenho fome de ti.

– Mas, como? Olha, se disseres que eu sou bom, eu te darei esta moeda.

– Que é que eu vou fazer com ela? Que é que eu vou comprar com uma mentira? Mamãe diz que o dinheiro, conseguido com enganos, vira palha. Uma vez eu consegui, com uma mentira, que minha avó me desse uma didracma para eu comprar umas fogaças com mel, e de noite a moeda virou palha. Eu a tinha colocado ali naquele buraco, por baixo da porta, para apanhá-la no outro dia, pela manhã, mas lá só encontrei um punhado de palha.

– Mas, porque é que não sou bom? Que é que eu tenho? O pé rachado? Serei tão feio assim?

– Não. Tu me causas medo.

– Mas, por quê? –pergunta Iscariotes, aproximando-se dele.

– Eu não sei. Deixa-me. Não me toques ou eu vou te arranhar.

– Que porco espinho! Está louco.

Judas ri mal.

– Não louco. Tu és mau –e o menino vai refugiar-se no colo de Jesus, que o acaricia sem dizer nada.

Os apóstolos conversam sobre o acontecido, que não é de bom augúrio para Iscariotes.

184.8

Nesse ínterim, vem vindo uma mulher com uma dúzia de pessoas, e depois vêm chegando outras, e mais outras.

Já serão umas cinquenta. Todas pobres.

– Falarias a estas pessoas? Pelo menos um pouquinho. Esta é a mãe do meu marido, e estes são os meus filhos. Aquele homem ali é o meu marido. Fala uma palavra, Senhor –suplica-lhe a mulher.

– Sim. Para agradecer-te a hospitalidade, Eu a direi.

A mulher entra em casa, onde seu filhinho de peito está reclamando dela o que precisa, e ela se assenta sobre a soleira da casa para dar-lhe de mamar.

– Ouvi. Aqui sobre os meus joelhos, estou com um menino, que falou, há pouco, com muita sabedoria. Ele disse: “Todas as coisas obtidas por meio de enganos se tornam palha.” Foi sua mamãe que lhe ensinou esta verdade.

Não é fábula. É verdade eterna. Nunca se sai bem quem age sem honestidade. Porque a mentira nas palavras, nos atos, na religião, é sempre sinal de aliança com satanás, mestre da mentira. Não acrediteis que as obras feitas para conseguir o Reino dos Céus sejam obras espetacularmente vistosas. Mas são atos contínuos e comuns, feitos com um fim sobrenatural de amor. O amor é a semente da planta que, nascendo em vós, cresce até o Céu, e na sombra dela nascem todas as outras virtudes. Eu a compararei a um pequenino grão de mostarda. Como é pequenino! É uma das menores sementes que o homem semeia. E, no entanto, olhai como, depois que a planta cresceu, se torna forte e viçosa, e quantos frutos produz. Não cem por cento, mas cem por um. É a menor. Mas é a mais diligente para trabalhar. Quantas vantagens ela vos traz.

Assim é o amor. Se vós encerrásseis em vosso seio uma semente de amor para com o vosso Santíssimo Deus e para com o vosso próximo e, sob a guia do amor, fizesseis as vossas orações, nunca ficaríeis contra nenhum preceito do Decálogo. Não mentiríeis a Deus com uma falsa religião de práticas e não de espírito. Não mentiríeis ao próximo com uma conduta de filhos ingratos, de esposos adúlteros, ou também exigentes demais, de ladrões nos negócios, de mentirosos na vida, de violentos para com quem é vosso inimigo. Olhai, nesta hora de calor, quantos passarinhos vieram refugiar-se por entre os ramos deste jardim. Daqui a pouco, aquele sulco de mostardas, que por enquanto estão pequenas, será um chilreio só. Todos os passarinhos virão para a proteção e a sombra daquelas plantas tão viçosas e agasalhadoras, e os filhotes dos passarinhos aprenderão a treinar suas asas, justamente no meio daquela ramalhada, que lhes serve de escada e de rede, para subirem e para não caírem. Assim é o amor, a base do Reino de Deus.

Amai e sereis amados. Amai e tereis compaixão. Amai e não sereis cruéis, querendo mais do que é lícito de quem depende de vós. Amor e sinceridade para obter a paz e a glória dos Céus. Do contrário, como disse Benjamim, toda a vossa ação praticada, enquanto estais mentindo ao amor e à verdade, mudar-se-à para vós em palha para ser a vossa cama no Inferno. Não vos digo outras coisas. Só vos digo isto: tende sempre presente o grande preceito do amor e sede fiéis a Deus Verdade e à verdade em todas as vossas palavras, atos e sentimentos, porque a verdade é filha de Deus. Um contínuo trabalho em vosso aperfeiçoamento, assim como a semente continuamente cresce, até chegar à sua perfeição. É um trabalho feito no silêncio, na humildade, com paciência. Ficai certos de que Deus vê as vossas lutas e vos premia mais por um egoísmo vencido, por uma palavra profana retida, por uma exigência não imposta, do que se estivésseis numa batalha, matando o inimigo. O Reino dos Céus, do qual sereis possuidores, se viverdes como justos, é construído com as pequenas coisas de cada dia. Com a bondade, com a moderação, com a paciência, com o contentar-vos com o que tendes, com a tolerância recíproca, com o amor, o amor, o amor.

Sede bons. Vivei em paz uns com os outros. Não murmureis. Não julgueis. Deus, então estará convosco. Eu vos dou a minha paz, como bênção e como agradecimento pela fé que tendes em Mim.

184.9

Depois, Jesus se vira para a mulher, e diz:

– Deus abençoe particularmente a ti, porque és uma santa mulher e uma santa mãe. Persevera na virtude. Adeus, Benjamim. Sê sempre amante da verdade, e obedece à tua mãe. Abençôo a ti e aos teus irmãozinhos, e a ti, mãe.

Um homem vem para a frente. Ele está confuso, e gagueja.

– Mas, mas… estou comovido por tudo o que disseste de minha mulher… Eu não sabia.

– Não tens olhos e intelecto, talvez?

– Tenho.

– Por que não fazes uso deles? Queres que Eu os desanuvie?

– Já fizeste isso, Senhor. Mas eu quero bem a ela, sabes? É que a gente se habitua… e… e…

– E pensa que seja permitido pretender demais, porque o outro é melhor do que nós. Não faças mais isso. Estás sempre em perigo com o teu ofício. Não tenhas medo de tempestades, se Deus estiver contigo. Mas, se for a injustiça que está contigo teme fortemente. Compreendeste?

– Mais do que disseste. Eu vou procurar obedecer-te… Eu não sabia… –e olha para a sua mulher, como se a estivesse vendo pela primeira vez.

Jesus abençoa e sai pela pequena estrada. E toma o caminho que vai para a campina.


Notes

  1. Je l’ai dit en 79.6.

Notas

  1. Eu o disse, em 79.6.