Os Escritos de Maria Valtorta

196. Le sabbat à Gethsémani.

196. O dia de sábado no Getsêmani. Jesus fala sobre

196.1

La matinée du sabbat a été occupée en majeure partie à reposer les corps fatigués et à remettre en état les vêtements empoussiérés et froissés par le voyage. Dans les grandes citernes de Gethsémani, que les orages ont remplies, et dans le Cédron qui chante toute une symphonie sur les pierres de son lit, écumant et gonflé par les pluies des jours précédents, il y a tant d’eau que c’en est une véritable invitation. L’un après l’autre, les pèlerins, défiant la fraîcheur, s’y plongent, et puis, revêtus à nouveau de pied en cap, les cheveux encore plaqués par les embruns du torrent, ils puisent de l’eau dans les citernes pour la reverser dans des bassins où l’on a mis les vêtements, couleur par couleur.

« Ah, bien ! Dit Pierre, tout content. Ils vont tremper là et Marie se fatiguera moins à les laver. »

(je suppose que c’est la femme qui entretient Gethsémani).

« Toi seul, petit, tu ne peux pas te changer. Mais demain… »

En effet, l’enfant a un petit vêtement propre qu’il a tiré de son sac, un sac qui pourrait suffire à une poupée tant il est minuscule. Mais cet habit est encore plus délavé et plus déchiré que l’autre et Pierre le regarde avec appréhension en murmurant :

« Comment vais-je faire pour le conduire en ville ? Plié en deux, mon manteau ferait à peu près l’affaire, car, avec un manteau… il serait couvert tout entier. »

Jésus, qui entend ce soliloque paternel, lui dit :

« Il vaut mieux le laisser se reposer maintenant. Ce soir, nous irons à Béthanie…

– Mais je veux lui acheter un vêtement. Je le lui ai promis…

– Certainement, tu le feras, mais il vaut mieux prendre conseil de ma Mère. Tu sais… les femmes… elles sont plus capables que nous pour les achats… et elle sera heureuse de s’occuper d’un enfant… Vous irez ensemble ! »

La pensée d’aller faire ces achats avec Marie transporte l’a­pôtre au septième ciel. Je ne sais pas si Jésus dit toute sa pensée ou s’il n’en garde pas pour lui une partie, à savoir qu’il aurait pu dire que sa Mère a meilleur goût pour éviter un bariolage de couleurs mal assorties. En fait, il atteint son but tout en évitant d’humilier son Pierre.

196.2

Ils se dispersent dans l’oliveraie, si belle en ce jour serein d’avril. La pluie des jours précédents semble avoir argenté les oliviers et semé des fleurs, tant les frondaisons resplendissent au soleil et tant les petites fleurs abondent au pied des oliviers. Des oiseaux chantent et volent de tous côtés.

La ville s’étend là-bas, à l’ouest de Gethsémani[1].

Impossible de distinguer le fourmillement de la foule à l’intérieur de la ville, mais on voit les caravanes se diriger vers la Porte des Poissons et d’autres portes à l’est dont j’ignore le nom, et la ville les engloutir comme un ventre famélique.

Jésus se promène en observant Yabeç qui joue de bon cœur avec Jean et les plus jeunes. Judas lui-même, une fois passé son dépit d’hier, est joyeux et s’amuse. Les plus âgés les regardent et sourient.

« Que dira ta Mère de cet enfant ? demande Barthélemy.

– Moi, je crois qu’elle dira : “ Il est bien chétif ”, déclare Thomas.

– Oh non ! Elle dira : “ Pauvre enfant ! ” répond Pierre.

– Elle te dira, au contraire : “ Je suis contente que tu l’aimes ”, objecte Philippe.

– La Mère n’en aurait jamais douté. Mais je crois qu’elle ne dira rien. Elle le serrera sur son cœur, dit Simon le Zélote.

– Et, à ton avis, Maître, que dira-t-elle ?

– Elle fera ce que vous dites. Mais elle pensera bien des choses – sinon même toutes –, elle se les dira dans son cœur mais, en l’embrassant, elle lui dira seulement : “ Sois béni ! ” ; et elle prendra soin de lui comme si c’était un oiseau tombé du nid.

196.3

Ecoutez-moi : un jour, elle me racontait un événement de sa petite enfance : elle n’avait pas encore trois ans car elle n’était pas encore au Temple, et son cœur se brisait d’amour en donnant, comme des fleurs et des olives écrasées et pressurées sous le pressoir, toute son huile et tous ses parfums. Dans son délire d’amour, elle disait à sa mère qu’elle désirait être vierge pour plaire davantage au Sauveur, mais qu’elle aurait voulu être une pécheresse pour pouvoir être sauvée. Elle en pleurait presque, parce que sa mère ne la comprenait pas et elle ne savait lui expliquer comment on peut faire pour être en même temps la “ pure ” et la “ pécheresse ”. C’est son père qui lui rendit la paix, en lui apportant un petit moineau qu’il avait sauvé alors qu’il était en danger sur le rebord d’une fontaine. Il lui raconta la parabole du petit oiseau[2] en expliquant que Dieu l’avait sauvée d’avance et que, pour cette raison, elle devait le bénir deux fois. Et la petite vierge de Dieu, la très grande Vierge Marie, exerça sa première maternité spirituelle envers cet oisillon qu’elle libéra quand il fut capable de voler. Mais il ne quitta jamais le jardin de Nazareth, consolant par ses vols et ses pépiements la triste maison et les tristes cœurs d’Anne et de Joachim après le départ de Marie au Temple. Il est mort peu de temps avant qu’Anne ne rende le dernier soupir… Il avait terminé sa mission…

196.4

Ma Mère s’était vouée à la virginité par amour. Mais, étant une créature parfaite, elle avait la maternité dans le sang et dans l’âme. Car la femme est faite pour être mère, et c’est une aberration de demeurer sourde à ce sentiment, qui est un amour de deuxième puissance… »

Les autres se sont approchés tout doucement.

« Que veux-tu dire, Maître, en parlant d’amour de deuxième puissance ? demande Jude.

– Mon frère, il y a plusieurs amours et de puissances diffé­rentes. Il y a l’amour de première puissance : celui avec lequel on aime Dieu. Puis l’amour de deuxième puissance : l’amour maternel ou paternel car, si le premier est entièrement spirituel, le second est pour deux parts spirituel et pour une seule charnel. Il s’y mêle, oui, le sentiment d’affection humaine, mais l’amour supérieur prédomine. En effet, un père et une mère qui le sont sainement et saintement ne se contentent pas de procurer aliments et caresses au corps de leur enfant, mais aussi nourriture et amour à son intelligence comme à son âme. C’est si vrai que celui qui se voue à l’enfance, ne serait-ce que pour l’instruire, finit par l’aimer comme si c’était sa propre chair.

– Moi, en effet, j’aimais beaucoup mes élèves, dit Jean d’En-Dor.

– J’ai compris que tu devais être un bon maître, en voyant comment tu te comportes avec Yabeç. »

L’homme d’En-Dor s’incline et baise la main de Jésus sans parler.

« Continue, je t’en prie, ta classification des amours, demande Simon le Zélote.

– Il y a l’amour pour sa compagne. C’est un amour de troisième puissance parce qu’il est fait– je parle toujours des amours sains et saints – pour moitié d’esprit et pour moitié de chair. L’homme, pour son épouse, est un maître et un père en plus d’être époux. Et la femme, pour son époux, est un ange et une mère, en plus d’être épouse. Ce sont les trois amours les plus élevés.

196.5

– Et l’amour du prochain ? Ne te trompes-tu pas ? Ou bien l’as-tu oublié ? » demande Judas.

Les autres le regardent avec surprise et… avec sévérité, à cause de son observation.

Mais Jésus répond tranquillement :

« Non, Judas. Mais réfléchis bien : on aime Dieu, parce qu’il est Dieu et aucune explication n’est nécessaire pour encourager cet amour. Il est Celui qui est, c’est-à-dire le Tout ; et l’homme, c’est le rien qui devient une partie[3] du Tout grâce à l’âme que lui infuse l’Eternel. Sans elle, l’homme serait seulement l’un des nombreux animaux sauvages qui vivent sur la terre, dans l’eau ou dans l’air. Il doit adorer Dieu par devoir et pour mériter de survivre dans le Tout, c’est-à-dire pour mériter de devenir une partie du peuple saint de Dieu au Ciel, citoyen de la Jérusalem qui ne connaîtra éternellement ni profanation ni destruction.

L’amour de l’homme, et en particulier de la femme, pour ses enfants, a valeur de commandement, selon les mots de Dieu à Adam et à Eve : après les avoir bénis, voyant qu’il avait fait une “ bonne chose ” dans un lointain sixième jour, le premier sixième jour de la création, il leur dit : “ Croissez et multipliez-vous, et remplissez la terre… ”

Je devine l’objection que tu n’exprimes pas et j’y réponds tout de suite : dans la création, avant la faute, tout était ordonné à l’amour et basé sur lui. Cette multiplication des enfants aurait été amour saint, pur, puissant, parfait. C’est le premier commandement que Dieu avait donné à l’homme : “ Croissez et multipliez-vous. ” Par conséquent, après moi, aimez vos enfants. L’amour, tel qu’il existe maintenant : celui qui actuellement engendre des enfants, n’existait pas alors. La malice n’existait pas, pas plus que l’exécrable désir des sens. L’homme aimait la femme et la femme aimait l’homme, naturellement, non pas naturellement selon la nature telle que nous l’entendons, ou plutôt telle que vous, hommes, l’entendez, mais selon la nature des enfants de Dieu : surnaturellement[4].

Comme ils étaient doux, ces premiers jours d’amour entre Adam et Eve, qui étaient frère et sœur, puisque nés d’un Père unique, et qui pourtant étaient époux et, dans leur amour, se regardaient avec les yeux innocents de deux jumeaux au berceau ! Et l’homme éprouvait l’amour d’un père pour sa compagne “ os de ses os et chair de sa chair ”, comme l’est un enfant pour un père. Et la femme connaissait la joie d’être fille, c’est-à-dire protégée par un amour très haut car elle sentait qu’elle possédait en elle quelque chose de cet homme magnifique qui l’aimait avec innocence et avec une angélique ardeur dans les belles prairies de l’Eden !

Ensuite, dans l’ordre des commandements que Dieu a donnés avec un sourire à ses enfants bien-aimés, vient celui qu’Adam lui-même — doté par la grâce d’une intelligence qui n’avait au-dessus d’elle que celle de Dieu — exprime, en parlant de sa compagne et en elle de toutes les femmes ; c’est le décret de la pensée de Dieu qui se réfléchissait avec netteté dans le pur miroir de l’âme d’Adam où naissait une fleur de pensée et de parole : “ L’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme ; les deux seront une seule chair. ”

Si les trois piliers des trois amours dont je viens de parler n’avaient pas existé, l’amour du prochain aurait-il pu exister ? Non, cela aurait été impossible. L’amour de Dieu nous donne Dieu pour ami et enseigne l’amour. Celui qui n’aime pas Dieu, qui est bon, ne peut certainement pas aimer son prochain, qui le plus souvent a des défauts. S’il n’y avait pas eu l’amour conjugal et la paternité dans le monde, il n’aurait pas pu y avoir de prochain car le prochain est fait de l’ensemble des enfants nés des hommes. En es-tu persuadé ?

– Oui, Maître. Je n’avais pas réfléchi.

– En fait, il est difficile de remonter aux sources. L’homme est désormais enfoncé depuis des siècles et des millénaires dans la boue, et ces sources sont si haut sur les cimes ! D’ailleurs, la première d’entre elles vient d’une hauteur abyssale : Dieu… Mais je vous prends par la main et je vous conduis aux sources. Je sais où elles se trouvent…

196.6

– Et les autres amours ? demandent en même temps Simon le Zélote et l’homme d’En-Dor.

– Le premier de la seconde série est l’amour du prochain. En réalité, c’est le quatrième en puissance. Ensuite vient l’amour de la science, puis l’amour du travail.

– Et c’est tout ?

– C’est tout.

– Mais il y a beaucoup d’autres amours ! S’exclame Judas Iscariote.

– Non, il y a d’autres désirs, mais ce ne sont pas des amours. Ce sont des “ absences d’amour ”. Elles nient Dieu, elles nient l’homme. Pour cette raison, elles ne peuvent être des amours car ce sont des négations, or la négation c’est la haine.

– Si je refuse de consentir au mal, est-ce également de la haine ? demande encore Judas.

– Pauvres de nous ! Mais tu es plus ergoteur qu’un scribe ! Dis-moi, qu’est-ce que tu as ? Est-ce l’air vif de la Judée qui t’excite les nerfs, comme une crampe ? s’exclame Pierre.

– Non. J’aime m’instruire et avoir beaucoup d’idées, des idées claires. Ici, il est facile de parler avec les scribes, justement. Je ne veux pas rester à court d’arguments.

– Et crois-tu pouvoir au bon moment sortir l’échantillon de la couleur réclamée, du sac où tu conserves tous ces chiffons ? demande Pierre.

– Chiffons, les paroles du Maître ? Tu blasphèmes !

– Ne fais pas le scandalisé ! Dans sa bouche à lui, ce ne sont pas des chiffons. Mais, une fois que nous avons déformé ses paroles, c’est ce qu’elles deviennent… Essaie de mettre du byssus précieux entre les mains d’un enfant… Peu de temps après, c’est une loque sale et déchirée. C’est ce qui nous arrive à nous… Maintenant, si tu prétends pêcher au bon moment la loque qu’il te faut, entre ce qui n’est qu’une loque et ce qui est sale… hum ! Je ne sais pas ce que tu en feras.

– Ne t’en soucie pas. Ce sont mes affaires.

– Ah ! Tu peux être sûr que je ne m’en soucie pas ! J’ai assez des miennes. Et d’ailleurs… Je me contente que tu ne nuises pas au Maître car, dans ce cas, je m’occuperais aussi de tes affaires…

– Quand j’agirai mal, tu le feras : mais cela n’arrivera pas, car je sais y faire… Je ne suis pas un ignorant, moi…

– Je le suis, moi, et je le sais. Mais puisque, précisément, j’en suis conscient, je ne fais pas de réserves, pour les sortir ensuite au bon moment. Je me recommande à Dieu, et Dieu m’aidera pour l’amour de son Messie dont je suis le serviteur le plus insignifiant et le plus fidèle.

– Fidèles, nous le sommes tous ! Réplique Judas avec arrogance.

– Oh ! Le méchant ! Dit Yabeç avec sévérité, rompant le silence qu’il gardait attentivement. Pourquoi offenses-tu mon père ? Il est âgé, il est bon. Tu ne dois pas. Tu es un homme méchant, et tu me fais peur !

– Et de deux ! » dit à voix basse Jacques, fils de Zébédée, en donnant un coup de coude à André.

Il a parlé doucement, mais Judas a entendu.

« Tu vois, Maître, si les paroles de cet imbécile d’enfant de Magdala ont laissé un souvenir ? dit Judas, rouge de dépit.

196.7

– Mais ne vaudrait-il pas mieux continuer la leçon du Maître, au lieu de ressembler à des chevreaux en colère ? demande le pacifique Thomas.

– Mais oui, Maître ! S’exclame Matthieu. Parle-nous encore de ta Mère. Son enfance est si lumineuse ! Elle nous rend l’âme vierge par simple reflet ; or, moi, pauvre pécheur, j’en ai bien besoin !

– Que dois-je vous raconter ? Il y a tant d’épisodes, tous plus doux l’un que l’autre…

– C’est elle qui te les a racontés ?

– Quelques-uns, oui, mais Joseph beaucoup plus. C’est lui qui m’a fait les plus beaux récits quand j’étais petit. Et aussi Alphée, fils de Sarah, qui était de six ans plus âgé que ma Mère et fut son ami pendant les quelques années où elle vécut à Nazareth.

– Oh, raconte ! » demande instamment Jean.

Ils sont tous en cercle, assis à l’ombre des oliviers avec au milieu Yabeç qui regarde fixement Jésus, comme s’il écoutait un conte paradisiaque.

« Je vais vous rapporter la leçon de chasteté que ma Mère a donnée, quelques jours avant d’entrer au Temple, à son petit ami et à beaucoup d’autres.

Ce jour-là, une jeune fille de Nazareth, parente de Sarah, s’était mariée. Joachim et Anne avaient été invités eux aussi aux noces, et avec eux la petite Marie qui, avec d’autres enfants, était chargée de jeter des pétales effeuillés sur le chemin de l’épouse. On dit qu’elle était très belle depuis sa plus tendre enfance, et tout le monde se la disputait, après la joyeuse entrée de l’épouse. Il était très difficile de voir Marie parce qu’elle vivait beaucoup à la maison, affectionnant, plus que tout autre lieu, une petite grotte qu’elle appelle toujours la grotte “ de ses fiançailles ”. Aussi, quand on la voyait, blonde, rose, gracieuse, on l’accablait de caresses. On l’appelait : “ Fleur de Nazareth ” ou bien : “ Perle de la Galilée ” ou encore : “ Paix de Dieu ” en souvenir d’un immense arc-en-ciel qui était survenu à l’improviste à son premier vagissement. Effectivement, elle était et reste tout cela, et plus encore. C’est la Fleur du Ciel et de la création, c’est la Perle du Paradis et la Paix de Dieu… Oui, la paix. Je suis le Pacifique car je suis le Fils du Père et le fils de Marie : la paix infinie et la paix douce.

Ce jour-là, tous voulaient lui donner des baisers et la prendre sur leurs genoux. Or elle, écartant les baisers et les contacts, dit avec une gracieuse gravité : “ Je vous en prie, ne me froissez pas. ” Ils crurent qu’elle parlait de son vêtement de lin ceint d’une bande bleue à la taille et aussi à ses petits poignets et autour de son cou… ou de la petite guirlande de fleurs bleues dont Anne l’avait couronnée pour tenir en place les boucles légères de ses cheveux. Ils l’assurèrent qu’ils n’allaient froisser ni son vêtement ni sa guirlande. Mais elle, avec assurance, comme une petite femme de trois ans debout au milieu d’un cercle de grandes personnes, dit avec sérieux : “ Je ne pense pas à ce qui se répare. Je parle de mon âme. Elle appartient à Dieu et je veux que Dieu seul y touche. ” On lui objecta : “ Mais c’est à toi que nous donnons des baisers, pas à ton âme. ” Elle rétorqua : “ Mon corps est le temple de mon âme et l’Esprit en est le prêtre. On n’admet pas le peuple dans l’enceinte des prêtres. Je vous en prie, n’entrez pas dans l’enceinte de Dieu. ”

Alphée, qui avait alors plus de huit ans et qui l’aimait beaucoup, fut frappé par cette réponse. Le lendemain, il la trouva près de sa petite grotte occupée à cueillir des fleurs, et il lui demanda : “ Marie, quand tu seras grande, me voudrais-tu pour époux ? ” Il était encore animé par l’effervescence de la fête nuptiale à laquelle il avait assisté. Mais elle lui répondit : “ Je t’aime bien, mais je ne te vois pas comme homme. Je te dis un secret : je vois seulement l’âme des vivants. Elle, je l’aime beaucoup, de tout mon cœur, mais je ne vois personne d’autre que Dieu comme ‘Vrai Vivant’ à qui je pourrais me donner moi-même. ” Voilà un épisode.

– “ Vrai Vivant ” ! Mais tu sais que c’est une parole profonde ! » s’exclame Barthélemy.

Souriant, Jésus répond humblement :

« Elle était la Mère de la Sagesse.

– Elle était… ? Mais n’avait-elle pas trois ans ?

– Elle l’était. Je vivais déjà en elle, car j’étais Dieu en elle[5], dès sa conception, dans son Unité et sa très parfaite Trinité.

196.8

– Mais, excuse-moi si j’ose parler, moi qui suis coupable, mais

Joachim et Anne savaient-ils qu’elle était la Vierge élue ? demande Judas.

– Non, ils l’ignoraient.

– Dans ce cas, comment Joachim pouvait-il dire que Dieu l’avait sauvée d’avance ? Cela ne fait-il pas allusion à son privilège par rapport à la faute ?

– C’est une allusion. Mais, comme pour tous les prophètes, c’est Dieu qui parlait par la bouche de Joachim. Lui non plus n’a pas compris la sublime vérité surnaturelle que l’Esprit mettait sur ses lèvres, car Joachim était un juste, au point de mériter cette paternité, et c’était un humble – puisqu’il n’y a pas de justice là où règne l’orgueil –. Lui, il était juste et humble. Il consola sa fille par son amour de père. Il l’instruisit par sa science de prêtre, car il l’était en tant que tuteur de l’Arche de Dieu. Il la consacra comme pontife par le titre le plus doux : “ La femme sans tache. ” Un jour viendra où un autre Pontife aux cheveux blancs dira au monde : “ Elle est la Femme conçue immaculée ” ; il donnera aux croyants cette vérité, comme un article de foi incontestable, pour que, dans le monde d’alors, en train de s’enfoncer toujours plus dans une grisaille nébuleuse d’hérésies et de vices, resplendisse ouvertement la Toute-Belle de Dieu, couronnée d’étoiles, vêtue des rayons de la lune moins purs qu’elle, et appuyée sur les astres, la Reine du créé et de l’incréé ; car, dans son Royaume, Dieu-Roi a pour Reine Marie.

– Alors Joachim était prophète ?

– C’était un juste. Son âme répétait comme un écho ce que Dieu disait à son âme aimée de Dieu.

196.9

– Quand allons-nous voir cette Maman, Seigneur ? demande Yabeç dont les yeux traduisent le désir.

– Ce soir. Que lui diras-tu, en la voyant ?

– “ Je te salue, Mère du Sauveur. ” Cela va bien comme ça ?

– Très bien, confirme Jésus avec une caresse.

– Mais nous n’irons pas au Temple aujourd’hui ? demande Philippe.

– Nous irons avant de partir pour Béthanie. Et toi, Yabeç, tu resteras tranquille ici, n’est-ce pas ?

– Oui, Seigneur. »

L’épouse de Jonas, le régisseur de l’oliveraie, qui s’est approchée tout doucement, demande :

« Pourquoi ne l’y conduis-tu pas ? L’enfant en a envie… »

Jésus la regarde avec insistance sans parler.

La femme comprend et le dit :

« J’ai compris ! Mais je dois avoir encore un petit manteau de Marc. Je vais le chercher. »

Sur ce, elle s’éloigne en courant.

Yabeç tire Jean par la manche :

« Est-ce que les maîtres seront sévères ?

– Oh non ! N’aie pas peur ; et puis ce n’est pas pour aujourd’hui. Dans quelques jours, avec la Mère de Jésus, tu seras plus sage qu’un docteur » dit Jean pour le réconforter.

Les autres entendent et sourient de l’appréhension de Yabeç.

« Mais qui le présentera en qualité de père ? demande Matthieu.

– Moi. C’est naturel ! A moins que… le Maître ne veuille le présenter, dit Pierre.

– Non, Simon. Je ne le ferai pas. Je te laisse cet honneur.

– Merci, Maître. Mais… tu seras présent toi aussi ?

– Certainement. Nous le serons tous. C’est “ notre ” enfant… »

Marie, femme de Jonas, revient avec un manteau violet foncé encore en bon état. Mais quelle couleur ! Elle-même le dit :

« Marc n’a jamais voulu le porter parce que la couleur ne lui plaisait pas. »

Je le crois bien ! C’est affreux ! Et le pauvre Yabeç, avec son teint olivâtre, a l’air d’un noyé dans cette couleur violente. Mais lui ne se voit pas… si bien qu’il est heureux de porter ce manteau dans lequel il peut se draper comme un homme…

« Le repas est prêt, Maître. La servante a déjà enlevé l’agneau de la broche.

– Alors allons-y. »

Et, descendant de l’endroit où ils se trouvent, ils entrent dans la vaste cuisine pour le repas.

196.1

A manhã do sábado foi ocupada, na maior parte do tempo, em restaurar os corpos cansados e limpar as roupas cheias de poeira e amarrotadas pela viagem. Nas amplas cisternas do Getsêmani, que a água da chuva foi enchendo, e no Cedron, cujas águas cantam ao bater nas pedras, espumando, cheio como ele está pelas chuvas dos últimos dias, há tanta água que é um verdadeiro convite a quem a vê. Por isso, os peregrinos, um depois do outro, sem terem medo da água fria, descem para mergulhar e depois, tornando a vestir-se da cabeça aos pés, com os cabelos ainda um pouco corridos, por causa da água da torrente, tiram água das cisternas para despejá-la em tanques de bom tamanho, onde estão as roupas, separadas pelas cores.

– Oh! Muito bem –diz contente Pedro–. Ali elas já ficarão menos sujas e Maria as poderá lavar com menos cansaço. –(Suponho que seja a mulher que mora no Getsêmani)–. Só tu, pequenino, não podes mudar de roupa. Mas amanhã…

De fato, o menino tem uma vestezinha limpa, tira-a de sua sacolinha, uma sacolinha que mal daria para o enxoval de uma boneca, de tão pequena que é. Mas a vestezinha que ele tirou, está ainda mais desbotada e rasgada do que a outra e Pedro olha para ela preocupado e murmurando:

– Como é que eu vou fazer para levá-lo pela cidade? Eu poderia dividir em duas a minha capa, porque com uma capa… ele se cobriria todo.

Jesus, que ouviu este solilóquio paterno, diz:

– É melhor fazer que ele descanse agora. Esta tarde iremos a Betânia…

– Mas eu quero comprar a roupa para ele. Eu lhe prometi…

– Tu o farás com certeza. Mas é melhor aconselhar-se antes com a mãe. Tu sabes… as mulheres… têm mais capacidade do que nós nas compras… e ela se sentirá feliz por ocupar-se com um menino… Vós ireis juntos!

A ideia de ir junto com Maria fazer as compras arrebata o apóstolo taté o sétimo céu. Não sei se Jesus lhe expressou todo o seu pensamento, ou se omitiu uma parte , ou seja, aquela que tivesse dito que a mãe tem um gosto mais apurado para evitar certos conjuntos horríveis de cores. Mas o fato é que Ele consegue o seu escopo sem precisar deixar aborrecido seu Pedro.

196.2

Eles se espalham pelo olival, que está muito bonito, neste sereno dia de abril. A chuva dos dias passados parece ter prateado as oliveiras e semeado flores, pois lindamente as copas estão brilhando ao sol e bem numerosas são as florzinhas aos pés das oliveiras. Os passarinhos cantam e voam de todos os lados. A cidade se estende por ali afora, na direção oeste para quem olha daqui[1].

Não se vê o formigueiro humano, que está pelo meio dela, mas vêem-se as caravanas, que vão indo para a Porta dos Peixes e para outras portas, cujo nome eu não sei, deste lado leste, e que depois são engolidas pela cidade, como se ela fosse um ventre esfaimado.

Jesus está passeando e observando Jabé, que alegre está brincando com João e com os mais jovens. Também Iscariotes, depois de passada a sua raiva de ontem, está alegre e brincando. Os mais velhos observam e sorriem.

– Que dirá a tua mãe deste menino? –pergunta Bartolomeu.

– Eu acho que Ela dirá: “É muito fraquinho” –diz Tomé.

– Oh! Não. Ela dirá: “Pobre menino” –responde Pedro.

– Ela Te dirá, pelo contrário: “Estou contente, porque Tu o amas”

–objeta Filipe.

– A mãe nunca teria dúvidado disso. Mas eu creio que Ela não dirá nada. Ela o receberá em seu coração –diz Zelotes.

– E Tu, Mestre, que dizes que Ela dirá?

– Ela fará o que vós estais dizendo. Mas muitas coisas, ou melhor, todas Ela as pensará, e ao beijá-lo dirá só: “Que tu sejas bendito!”, e cuidará dele como se fosse um passarinho que caiu do ninho.

196.3

Um dia, Ela me contou o que aconteceu, quando Ela era uma menininha. Ainda não tinha três anos, porque ainda não estava no Templo, e seu coração se partia de amor, produzindo, como a flor ou a azeitona esmagadas na prensa, todos os seus óleos ou os seus perfumes. E, em seu delírio de amor, dizia à sua mãe que queria ser virgem para agradar mais ao Salvador, mas que teria gostado de ser pecadora, para poder ser salva e ficava quase chorando, porque a mãe não a compreendia e não sabia dizer-lhe como é que se pode ser “pura” e “pecadora”, ao mesmo tempo. Quem a tranquilizou foi seu pai, que lhe mostrou um pequeno passarinho, que ele tinha conseguido salvar quando estava em perigo, à beira de uma fonte. O pai, então, com o passarinho, criou uma parábola[2], dizendo-lhe que Deus a tinha salvado de um modo antecipado e que, por isso, Ela lhe devia dar graças duas vezes. E a pequena Virgem de Deus, a grandíssima Virgem Maria, exerceu pela primeira vez sua maternidade espiritual sobre aquele pequeno ser caído do ninho, que Ela pôde lançar ao vôo, quando ficou forte, mas que nunca mais abandonou o jardim de Nazaré e lá ficou ainda, consolando com seus vôos e seus pios, a triste casa e os tristes corações de Ana e de Joaquim, quando Maria esteve no Templo. O passarinho morreu pouco antes da morte de Ana… Ele tinha cumprido sua tarefa…

196.4

Minha mãe tinha feito voto de virgindade por amor. Mas tinha, sendo uma criatura perfeita, a maternidade no sangue e no espírito. Porque a mulher foi feita para ser mãe. E é até uma aberração, quando ela se faz de surda aos apelos desse instinto, que é amor de segunda potência…

Pouco a pouco, os outros foram chegando para perto.

– Que queres dizer, Senhor, quando falas de amor de segunda potência? –pergunta Judas Tadeu.

– Meu irmão, há muitos amores e de diversas potências. Há um amor de primeira potência: é o que se dá a Deus. Depois, o amor de segunda potência: é esse amor materno, ou paterno, porque, se o primeiro é todo espiritual, este é espiritual em duas partes, e carnal por uma. É verdade que no homem se mistura, sim, o sentimento afetivo humano, mas sempre predomina o superior, porque um pai e uma mãe, sadia e santamente tais, não dão somente alimento e carícias à carne de seu filho, mas também alimento e amor à mente e ao espírito dele. E, tanto é verdade o que digo que quem se dedica à infância, ainda que seja apenas para instruí-la, acaba por amá-la como sua carne.

– De fato, eu amava muito aos meus discípulos –diz João de Endor.

– Já compreendi que devias ter sido um bom mestre, ao ver como tratas Jabé.

O homem de Endor se inclina, e beija a mão de Jesus, sem dizer nada.

– Continua, por favor, a tua classificação dos amores –pede-lhe Zelotes.

– Existe o amor pela companheira: é um amor de terceira potência, porque é feito — falo sempre dos sadios e santos amores — pela metade de espírito e pela metade de carne. O homem para a esposa é um mestre e um pai, além de esposo. e a mulher, para o esposo, é um anjo e uma mãe, além de esposa. Estes são os três amores mais elevados.

196.5

– E o amor ao próximo? Não estás enganado? Ou terás esquecido dele? –pergunta Iscariotes.

Os outros olham espantados para ele e ameaçadores por causa da observação que ele fez.

Mas Jesus, placidamente, responde:

– Não, Judas. Mas presta atenção. Deus há de ser amado porque é Deus e, por isso, não há necessidade de explicação para persuadir a prestar esse amor. Ele é o que é, ou seja: o Tudo; e o homem é o nada, que se torna participante do Tudo pela alma que nele foi infundida pelo Eterno — sem a alma, o homem seria um dos muitos animais brutos, que vivem na terra, nas águas e no ar — e que deve adorá-lo por dever, e para merecer sobreviver no Tudo, isto é, para merecer fazer parte do Povo santo de Deus no Céu, cidadão da Jerusalém, que não conhecerá profanações e destruições, nunca mais.

O amor do homem, e especialmente o da mulher, aos filhos, é indicado como uma ordem nas palavras de Deus a Adão e Eva, depois de tê-los abençoado, vendo que havia feito “coisa boa”, naquele longínquo sexto dia, o primeiro sexto dia da criação. E Ele lhes disse: “Crescei e multiplicai-vos, enchei a terra…”

Vejo a tua não formulada objeção e respondo assim dado que na criação, antes da culpa, tudo era regulado e baseado no amor, essa multiplicação dos filhos teria sido amor, um amor santo, puro, poderoso e perfeito. E Deus o deu como primeira ordem, ao homem: “Crescei e multiplicai-vos.” Amai, pois, depois de Mim, aos vossos filhos. O amor, como agora existe, esse amor atual gerador de filhos, antes não existia. A malícia não existia e não existia a execrável fome da sensualidade. O homem amava a mulher, e a mulher ao homem, de um modo natural, não natural segundo a natureza como nós a entendemos, ou melhor, como vós homens a entendeis, mas segundo a natureza de filhos de Deus: sobrenaturalmente[3].

Que doces os primeiros dias de amor entre os dois, que eram irmãos, porque nascidos do mesmo Pai, e que, no entanto, eram esposos, e que, ao se amarem, olhavam um para o outro com os olhos inocentes de dois gêmeos no berço; e o homem sentia um amor de pai para com sua companheira “osso de seus ossos e carne de sua carne”, assim como é o filho em relação a seu pai. E a mulher conhecia a alegria de ser filha, isto é, protegida por um amor bem alto, porque sentia ter em si alguma coisa daquele maravilhoso homem que a amava, com inocência e angélico ardor, nos belos prados do Éden!

Depois, na ordem dos mandamentos dados por Deus, com um sorriso para os seus queridos pequeninos, vem aquilo que o próprio Adão, dotado pela Graça de uma inteligência, que só era menor que a de Deus, decreta, falando da companheira do homem, e nela, de todas as mulheres, o decreto do pensamento de Deus, que se refletia nítido no tenro espelho do espírito de Adão, e florescia no pensamento e na palavra: “O homem deixará seu pai e sua mãe, e se unirá à sua mulher, e os dois serão uma só carne.”

Se não houvesse os três pilares dos três amores acima referidos, teríamos podido ter o amor ao próximo? Não. Não o teríamos podido. O amor a Deus torna Deus amigo, e ensina o amor. Quem não ama a Deus, que é bom, com toda a certeza não pode amar ao próximo que, em sua maior parte, é defeituoso. Se não houvesse amor conjugal e paternidade no mundo, não teríamos o próximo, porque os próximos são os filhos nascidos dos homens. Estás persuadido disso?

– Sim, Mestre. Eu não havia refletido.

– De fato, é difícil voltar atrás, subindo para as nascentes. O homem já está pregado, há muitos séculos e milênios, na lama, e aquelas nascentes estão bem lá nos cumes! A primeira delas é uma nascente que vem de um abismo de altura: É Deus… Mas Eu vos tomo pela mão e vos levo às nascentes. Eu sei onde elas estão…

196.6

– E os outros amores? –perguntam juntos Simão Zelotes e o homem de Endor.

– O primeiro da segunda série, é o do próximo. Na realidade, é o quarto em potência. Segue o amor à ciência. Depois vem o amor ao trabalho.

– E basta?

– E basta.

– Mas há ainda muitos outros amores! –exclama Judas Iscariotes

– Não. Há outras fomes. Mas não são amores. São desamores. São a negação de Deus e a negação do homem. Por isso, não podem ser amores, visto que são negações, e a negação é o ódio.

– Se eu me nego a consentir no mal, isso é ódio? –pergunta Iscariotes.

– Infelizes de nós! Mas tu és mais capcioso do que um escriba. Queres dizer-me o que tens? Será o ar fino da Judeia que te está beliscando os nervos como uma caimbra? –exclama Pedro.

– Não. Eu gosto de instruir-me e de ter muitas ideia s, mas claras. Aqui é fácil falar e logo com os escribas. Não quero ficar sem argumentos.

– E achas que podes, no momento em que precisares, puxar para fora o fio da cor de que estás precisando do saco que vais atulhando com todos estes trapos? –pergunta Pedro.

– Trapos, as palavras do Mestre? Estás blasfemando!

– Ora, não me queiras parecer escandalizado. Na boca do Senhor não são trapos; mas, uma vez que sejam mal usadas por nós, tornam-se tais. Experimenta tu pôr um linho fino na mão de um menino… Não leva muito tempo, ele já será um trapo sujo e imprestável. Isto acontece conosco… Agora se pretendes pescar, no momento bom, um trapinho que te interessa, entre este trapinho e o que é sujo, não sei aonde poderás chegar.

– Não penses nisso. Esses assuntos são meus…

– Oh! Está certo. que não penso. Já tenho que pensar muito nos meus. E depois!… Eu me contento que não prejudiques o Mestre. Porque, neste caso, pensarei também nos teus assuntos…

– Quando eu lhe prejudicar, tu farás assim. Mas isso não acontecerá nunca, porque eu sei fazer as coisas… Eu não sou um ignorante…

– Mas eu o sou, sei disso. Mas, justamente porque sei, não fico acumulando nada, para o ficar ostentando, quando chega o bom momento. Mas nessa hora eu me recomendo a Deus e Deus me ajudará por amor ao seu Messias, de quem eu sou o último dos servos e o mais fiel.

– Fiéis somos todos nós! –rebate, arrogante, Judas.

– Oh! Malvado! Por que ofendes o meu pai? Ele é velho e bom. Não deves. És um homem mau e me causas medo –diz Jabé, muito sério, rompendo o silêncio atento em que estava.

– Já são dois! –diz em voz baixa Tiago de Zebedeu, dando uma cotovelada em André.

Ele falou baixo, mas Iscariotes ouviu.

– Vê, Mestre, se as palavras do estulto menino de Magdala não terão deixado um sinal? –diz Judas aceso de raiva.

196.7

– Mas não seria mais bonito continuar a lição do Mestre, em vez de ficarmos parecendo uns cabritos irritados? –pergunta o pacífico Tomé.

– É verdade, Mestre. Continua a falar-nos de tua mãe. É tão cheia de luz a sua infância. Ela nos torna a alma virgem por reflexo e eu, um pobre pecador, tenho tanta necessidade disso! –exclama Mateus.

– Que é que Eu vos devo dizer? Há tantos episódios, um mais doce do que o outro…

– Ela os contou?

– Alguns. Mas muitos mais José: foi a mais bela narração feita a Mim quando criança, e também Alfeu de Sara, que era pouco mais velho que minha mãe e foi amigo dela nos breves anos em que ela esteve em Nazaré.

– Oh! Então, conta… –suplica-lhe João.

Todos se põem ao redor dele, sentados à sombra das oliveiras, com Jabé no centro, olhando fixamente para Jesus, como se estivesse ouvindo uma paradisíaca lenda.

– Eu vos falarei da lição de castidade que deu minha mãe, poucos dias antes de ir para o Templo, ao seu pequeno amigo e a muitos outros.

Havia-se casado naquele dia uma moça de Nazaré, parente de Sara, e Joaquim e Ana também tinham sido convidados para a festa das núpcias.Com eles foi a pequena Maria que, junto com outras crianças, tinha o encargo de jogar pétalas desfolhadas sobre caminho da esposa. Dizem que era belíssima de pequena, e todos a disputavam, depois da festiva entrada da noiva. Era muito difícil ver Maria, porque ela vivia sempre em casa, pois gostava muito de uma pequena gruta que dizia ser a “dos seus esponsais”, mais do que qualquer outro lugar. Por isso, quando era vista — loura, rosada e graciosa —, era cumulada de carícias. Chamavam-na de “A Flor de Nazaré”, ou então “A Pérola da Galileia”, ou ainda “A Paz de Deus”, lembrando o enorme arco-íris, que se tinha formado, de repente, ao primeiro vagido dela. E ela era, de fato, tudo o que diziam e mais ainda. É a Flor do Céu e da Criação, é a Pérola do Paraíso, e a Paz de Deus… Sim, a Paz. Eu sou o Pacífico, porque sou Filho do Pai e filho de Maria: A Paz Infinita e a Paz Suave.

Naquele dia todos a queriam beijar e tomar no colo. E ela, esquivando-se aos beijos e aos contatos, disse com uma delicada gravidade: “Eu vos peço: Não me amarroteis.” Eles pensaram que Ela estava falando de sua veste de linho, cingida à cintura com uma faixa azul, e também nos pequenos pulsos, no pescoço, ou então da pequena grinalda com florzinhas azuis com que Ana a tinha coroado, para conservar em seu lugar os cachinhos do cabelo.

E, assim pensando, eles lhe garantiram que não amarrotariam nem a veste nem a grinalda.

Mas ela, segura, como uma pequena mulher de três anos, de pé, no meio de um círculo de adultos, disse-lhes séria: “Não estou pensando no que se repara. Estou falando da minha alma. Ela é de Deus. E não quer ser tocada, a não ser por Deus.” Então lhe disseram: “Nós beijamos a ti, não a tua alma.” E Ela: “O meu corpo é templo da alma, e o sacerdote nele é o espírito. O povo não é admitido no recinto sacerdotal. Eu vo-lo peço. Não entreis no recinto de Deus.”

Alfeu, que já tinha então mais de oito anos, e que a amava muito, encontrando-a perto da pequena gruta, ocupada em apanhar flores, lhe perguntou: “Maria, quando fores mulher, não me quererias como esposo?” Nele ainda estava viva a lembrança da festa de núpcias à qual estivera presente. E ela: “Eu te amo muito. Mas, não olho para ti como para um homem. Vou dizer-te um segredo. Eu só vejo a alma dos vivos. Aquela eu amo de todo o coração. Mas, nada mais eu vejo senão Deus, como ‘Verdadeiro Vivente’ ao qual poderei entregar-me a mim mesma.”

Aí está um episódio.

– “Verdadeiro Vivente!” Sabes que esta é uma palavra profunda!

–exclama Bartolomeu.

E Jesus, com humildade e com um sorriso:

– Ela era a mãe da Sabedoria.

– Era?… Mas não estava só com três anos?

– Era. Desde a sua concepção, eu já vivia nela, sendo eu Deus[4] , em sua Unidade e Trindade perfeitíssima.

196.8

– Mas, desculpa-me se eu, um culpado, ouso falar: então Joaquim e Ana sabiam que Ela era a virgem escolhida? –pergunta Judas Iscariotes.

– Eles não sabiam.

– E então, como é que Joaquim pôde dizer que Deus a tinha salvado com antecipação? Isto não se refere ao privilegio dela quanto à culpa?

– Refere-se. Mas Joaquim falava pela boca de Deus, como todos os profetas. Ele também não compreendeu a sublime verdade sobrenatural, que o espírito punha em seus lábios. Porque Joaquim era um justo. A ponto de merecer aquela paternidade. E era um homem humilde. Pois não há justiça onde existe soberba. Ele era justo e humilde. Consolou a filha por seu amor de pai. Instruiu-a pela sabedoria de sacerdote, pois ele o era, na qualidade de tutor da Arca de Deus. Ele a consagrou como Pontífice, com o mais honroso dos títulos: “A sem Mancha.” Dia virá em que um outro já encanecido sacerdote dirá ao mundo: “Ela é a concebida sem pecado”, e entregará ao mundo dos crentes esta verdade, como um artigo de fé incontestável, para que no mundo que virá, um mundo que se irá afundando sempre mais numa situação cinzenta e nebulosa, de heresias e de vícios, possa brilhar, plenamente conhecida, a Toda Bela de Deus, coroada de estrelas, vestida com a luz da Lua, que é menos pura que a Dela, apoiada sobre os astros, Rainha de todo Criado e do Incriado. Porque Deus-Rei tem Maria por Rainha, no seu Reino.

– Então, Joaquim era um profeta?

– Era um justo. Sua alma disse como um eco, aquilo que Deus dizia à sua alma amada por Deus.

196.9

– Quando iremos a esta “Mamãe”, Senhor? –pergunta, com uns olhos cheios de desejo, Jabé.

– Hoje de tarde. Que dirás a ela, quando a vires?

– “Eu te saúdo, mãe do Salvador.” Está bem assim?

– Muito bem, confirma Jesus, acariciando-o.

– Mas hoje não vamos ao Templo? –pergunta Filipe.

– Antes de irmos para Betânia, iremos ao Templo. E tu ficarás aqui. Não é verdade?

– Sim, Senhor.

A mulher de Jonas, guarda do olival, que veio se aproximando pouco a pouco, diz:

– Por que não o levas? O menino está desejando isso.

Jesus a fita com insistência, sem dizer nada.

A mulher compreende e diz:

– Já compreendi. Mas devo ter ainda uma pequena capa, a do Marcos. Vou buscá-la –e sai correndo, depressa.

Jabé puxa João por uma manga:

– Os mestres serão muito exigentes?

– Oh! Não. Não tenhas medo. Depois não é para hoje. Em poucos dias, estando com a mãe, serás mais sábio do que um doutor –encoraja-o João.

Os outros ouvem e sorriem diante da apreensão de Jabé.

– Mas quem é que vai apresentá-lo, como se fosse pai dele? –pergunta Mateus.

– Eu. É natural. A não ser que… o mestre queira apresentá-lo

–diz Pedro.

– Não, Simão. Não farei isso. Deixo para ti essa honra.

– Obrigado, Mestre. Mas estarás lá Tu também?

– Certamente. Todos estaremos lá. É o “nosso” menino…

Maria de Jonas está de volta, com uma capa roxo-escura, ainda em boas condições. Mas, que cor! Ela mesma o diz:

– Marcos não a quis mais usar por que a cor não lhe agradava.

Com toda a razão. A capa é horrorosa! E o pobre Jabé, já de cor azeitonada como é, parece um afogado, vestido com aquele roxo… Mas ele não se vê… e por isso está feliz com aquela capa, com a qual vai poder enfeitar-se como adulto..

– A refeição está pronta, Mestre. A servente tirou agora mesmo o cordeiro do espeto.

– Então, vamos.

E, descendo do lugar onde estão, entram na ampla cozinha para a refeição.


Notes

  1. à l’ouest de Gethsémani : Maria Valtorta a tracé le croquis au crayon noir, parfois recouvert de rouge et de bleu. Certain noms ont été tracés à la plume. Au centre se trouve le “ Temple ”, avec “ Maisons très serrées ”, et, en demi-cercle à gauche : “ Faubourgs et maisons plus clairsemées ”, le tout ceint d’un double cercle dont l’explication est en bas de page : “ (Le cercle rouge et bleu indique les murs). ” Sur ces “ murs ”, on lit une “ porte ” à côté de l’indication “ nord ”, et une autre “ porte ” au sud-est. Hors des “ murs ” : “ Cédron ” et “ Gethsémani ” à l’est, deux fois “ Maisons ” au sud, “ torrent ” et “ Golgotha ” à l’ouest.
  2. parabole du petit oiseau : voir en 7.5.
  3. partie a été corrigé (selon l’explication apportée dans la note de 167.9) en “ participant ” sur une copie dactylographiée ; elle ajoute en bas de page : “ Si l’âme sait rester en état de grâce, donc déifiée, non pas par identité de substance, mais par élévation à l’ordre surnaturel. ”
  4. surnaturellement : Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : sans que le désordre de la malice s’unisse ou même “ se substitue ” aux lois ordonnées de Dieu, inhérentes à la multiplication et à la population de la terre. Elle ajoute en marge : Tant que l’homme est resté dans cet ordre, le venin de la triple concupiscence qui le rendit délirant, puis rebelle, enfin déchu, ne naquit pas en lui.
  5. Dieu en elle : Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : Marie, sanctuaire perpétuel et très pur en qui le Dieu un et trine fit sa perpétuelle demeure, ne fut jamais séparée de la Sagesse : le Verbe de Dieu fut toujours en elle, vraie Arche qui porte la Parole éternelle, et aucune créature n’a connu aussi bien qu’elle cette Parole qui est Sagesse divine, qui allait prendre chair en elle, et qui allait encore et toujours rester en elle.

Notas

  1. quem olha daqui. Segue o desenho que MV fez a lápis preto com parciais sobreposições em vermelho e azul e com o contorno a caneta em alguns nomes. Ao centro é o Templo com Casas fincadas e, em semicírculo a esquerda, Subúrbios e casas mais esparsas, fechado como um todo em duplo cerco do qual é a explicação em rodapé: (o cerco vermelho e azul são o muro). No “muro” se lê porta ao lado da indicação norte e uma outra porta em direção ao sudeste. Fora dos “muros”: Cedron e Getsemani a leste, Casas e Casas ao sul, fiumicello e Gólgota a oeste.
  2. parábola em 7.5.
  3. sobrenaturalmente, sem as leis ordenadas de Deus – assim anota MV em uma cópia datilografada – inerentes a multiplicação e população da Terra, se unisse a desordem da malícia, antes de “se substituir”. E anota na margem: Assim que o homem permanecer em ordem, não teriam origem nele os venenos da tríplice concupisciência que o fizesse delirante, depois rebelde, depois decaído.
  4. sendo eu Deus: Maria, Santuário perpétuo e puríssimo onde o Deus Uno e Trino fez morada perpétua – assim anota MV em uma cópia datilografada – não foi nunca separada da Sabedoria: o Verbo de Deus esteve sempre n’Ela, verdadeira Arca portadora da Palavra Eterna, e nenhuma criatura a conhecee como Ela a conhece; esta Palavra que é Sabedoria Divina que se fez carne n’Ela e que ainda sempre esteve n’Ela.