Os Escritos de Maria Valtorta

220. Les idolâtres de Magdalgad et le miracle accompli pour une femme en couches.

220. Os idólatras de Magdalgade

220.1

Ashqelôn et ses cultures maraîchères ne sont plus qu’un souvenir. Dans la fraîcheur d’une splendide matinée, tournant le dos à la mer, Jésus se dirige avec ses disciples vers des collines toutes vertes, de faible altitude mais jolies, qui s’élèvent au-dessus de la plaine fertile. Ses apôtres reposés et satisfaits, sont tout joyeux ; ils parlent d’Ananias, de ses esclaves, d’Ashqelôn, de la bagarre qu’il y avait, à leur retour en ville pour apporter l’argent à Dina.

« J’étais destiné, dit Thomas, à subir l’étreinte des philistins. La haine et l’amour se manifestent, si l’on veut, de la même façon et moi, qui n’avais pas souffert de leur haine, je n’ai pas été loin d’être blessé par leur amour. Pour un peu, ces gens que le miracle avait exaltés allaient nous mettre en prison pour nous faire dire où était le Maître. Et quel chahut ! N’est-ce pas, Jean ? La ville bouillonnait comme un chaudron. Ceux qui étaient fâchés ne voulaient pas entendre raison et voulaient rechercher les juifs pour les rosser. Ceux qui avaient profité du miracle et leurs amis voulaient persuader les premiers qu’un dieu était passé. Quelle confusion ! Ils ont de quoi discuter pendant des mois. L’ennui est qu’ils discutent plus avec des bâtons qu’avec leur langue. Eh bien… ils sont entre eux, qu’ils fassent ce qu’ils veulent !

– Pourtant… ils ne sont pas méchants…, fait remarquer Jean.

– Non. Ils sont seulement aveuglés par bien de choses » répond Simon le Zélote.

Jésus garde le silence pendant un bon bout de chemin. Puis il dit :

« Moi, je vais dans ce hameau sur la colline. Quant à vous, continuez vers Azoto. Faites attention. Soyez courtois, doux, patients. Même s’ils vous ridiculisent, supportez-le paisiblement, comme Matthieu hier, et Dieu vous viendra en aide. Sortez au crépuscule et allez près de l’étang qui se trouve aux environs d’Azoto. Nous nous retrouverons là.

– Mais, Seigneur, je ne vais pas te laisser aller seul ! Ces gens-là sont violents. C’est imprudent, s’exclame Judas.

– N’ayez pas peur pour moi. Va, Judas, va et sois prudent, toi. Adieu. Que la paix soit avec vous. »

Guère enthousiastes, les douze s’éloignent. Jésus les regarde partir, puis il prend le sentier de la colline, frais, ombragé. La colline est couverte de vignes et de bosquets d’oliviers, de noyers, de figuiers bien cultivés, qui annoncent déjà une belle récolte. De petits champs de céréales occupent les endroits plats et, sur les pentes, paissent des chèvres blanches dans l’herbe verte.

220.2

Jésus arrive aux premières maisons du pays. Il est sur le point d’y entrer quand il rencontre un étrange cortège. Des femmes crient, la voix des hommes alterne avec la leur dans un chant funèbre, et tous se livrent à une sorte de danse autour d’un bouc qui avance, les yeux bandés, meurtri de coups, les genoux en sang pour avoir trébuché et être tombé sur les pierres du sentier.

Un second groupe, lui aussi vociférant et hurlant, s’agite autour d’une statue d’idole sculptée, bien laide en vérité, et tient en l’air des poêles avec des braises allumées dont ils alimentent la combustion en y jetant de la résine et du sel – du moins à ce qu’il me semble, car la première dégage une odeur de térébenthine et l’autre crépite comme le fait le sel –.

Un dernier groupe entoure un santon devant lequel ils s’in­clinent en criant :

« Par ta force ! (hommes).

– Toi seul le peux ! (femmes).

– Supplie le dieu ! (hommes).

– Enlève le sortilège ! (femmes).

– Commande à la matrice !

– Sauve la femme ! »

Et tous ensemble, en un hurlement infernal :

« Mort à la magicienne ! »

Et, de nouveau, avec une variante :

« Par ta force !

– Toi seul le peux !

– ordonne au dieu !

– Qu’il fasse voir !

– Ordonne au bouc !

– Qu’il montre la magicienne ! »

Puis, avec des cris de damnés :

« Qui hait la maison de Fara ! »

220.3

Jésus arrête un homme du dernier groupe et lui demande doucement :

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Je suis étranger… »

Comme la procession s’est arrêtée un moment pour frapper le bouc, jeter de la résine sur les braises et reprendre haleine, l’homme explique :

« L’épouse de Fara, le grand homme de Magdalgad, est en train de mourir en couches. C’est une femme qui la hait qui lui a jeté un sort. Ses entrailles se sont nouées, et l’enfant ne peut naître. Nous recherchons la magicienne pour la tuer. C’est seulement comme cela que l’épouse de Fara sera sauve et, si nous ne trouvons pas la magicienne, nous sacrifierons le bouc, pour obtenir la plus grande pitié de la déesse Matrice. »

(Je comprends alors que cette horreur de poupée est une déesse…).

« Arrêtez-vous, dit Jésus à l’homme et à deux autres qui se sont approchés. Je suis capable de guérir la femme et de sauver le garçon. Dites-le au prêtre.

– Tu es médecin ?

– Plus que cela. »

Les trois hommes fendent la foule et s’avancent vers le prêtre idolâtre. Ils lui parlent. La rumeur se répand. La procession, qui avait repris sa marche, s’arrête.

Le prêtre, que ses oripeaux multicolores rendent imposant, fait signe à Jésus et ordonne :

« Jeune homme, viens ici ! »

Et quand il est près de lui :

« Est-ce vrai, ce que tu dis ? Prends garde : si ce que tu prétends ne se produit pas, nous penserons que l’esprit de la magicienne s’est incarné en toi, et nous te tuerons à sa place.

– C’est vrai. Conduisez-moi immédiatement auprès de cette femme et, en attendant, donnez-moi le bouc. J’en ai besoin. Otez-lui son bandeau et amenez-le-moi ici. »

Ils obéissent. La pauvre bête, abasourdie, chancelante, tout en sang, est amenée à Jésus qui caresse son épais poil noir.

« Maintenant il faut m’obéir en tout. L’acceptez-vous ?

– Oui ! Crie la foule.

– Allons, ne criez plus. Ne brûlez plus de résine. Je vous l’ordonne. »

220.4

Ils se mettent en chemin, rentrent dans le village et, par la meilleure route, ils se rendent à une maison située au milieu d’un verger. Des cris et des pleurs sortent par les portes grandes ouvertes et, dominant tout, lugubres, les lamentations atroces de la femme qui ne peut donner le jour à son enfant.

Ils courent avertir Fara qui s’avance, le teint terreux, échevelé, accompagné de femmes qui pleurent et d’inutiles santons pour qui on brûle de l’encens et des feuilles au-dessus des poêles en cuivre.

« Sauve ma femme !

– Sauve ma fille !

– Sauve-la, sauve-la ! Crient tour à tour l’homme, une vieille femme, la foule.

– Je la sauverai, et ton garçon avec elle, car c’est un garçon. Il est bien robuste, et il a des yeux doux de la couleur d’une olive qui mûrit et la tête couverte de cheveux noirs comme cette toison.

– Comment le sais-tu ? Que vois-tu ? Même dans les entrailles ?

– C’est en toute chose que je vois et pénètre. Je connais et je peux tout. Je suis Dieu. »

Il aurait lancé la foudre que cela aurait produit moins d’effet. Tous se jettent par terre, comme morts.

« Relevez-vous. Ecoutez : je suis le Dieu puissant et je ne supporte pas d’autres dieux en ma présence. Allumez un feu, et je­tez-y cette statue. »

La foule se révolte. Elle commence à douter du “ dieu ” mystérieux qui lui enjoint de brûler la déesse. Les plus enflammés sont les prêtres.

Mais Fara et la mère de l’épouse, à qui la vie de la femme tient à cœur, s’opposent à la foule hostile. Comme Fara est le grand homme du village, la foule réfrène son indignation. L’homme interroge néanmoins Jésus :

« Comment puis-je croire que tu es un dieu ? Donne-m’en une preuve et j’ordonnerai qu’on fasse ce que tu veux.

– Regarde. Vois-tu les blessures de ce bouc ? Elles sont ouvertes, n’est-ce pas ? Sanglantes, n’est-ce pas ? La bête est quasi mourante, n’est-ce pas ? Eh bien, je veux que cela ne soit pas… Voilà, regarde. »

L’homme se penche et regarde… il s’écrie :

« Il n’a plus de blessures ! » et il se jette par terre en suppliant :

« Ma femme, ma femme ! »

Mais le prêtre de la procession intervient :

« Méfie-toi, Fara. Nous ne savons pas qui est cet homme ! Crains la vengeance des dieux. »

L’homme est pris entre deux peurs : les dieux, sa femme… Il demande :

« Qui es-tu ?

– Je suis Celui qui suis, au Ciel, sur la terre. Toute force m’est soumise, toute pensée connue. Les habitants du Ciel m’adorent, les habitants de l’enfer me craignent. Et ceux qui croient en moi verront s’accomplir toutes sortes de prodiges.

– Je crois ! Je crois… Quel est ton nom ?

– Jésus Christ, le Seigneur incarné. Jetez cette idole aux flammes ! Je ne supporte pas de dieux en ma présence. Eteignez ces encensoirs ! Il n’y a que mon Feu qui possède puissance et volonté. Obéissez, ou je réduis en cendre votre vaine idole et je pars sans opérer le salut. »

Jésus est terrible, dans son vêtement de lin des épaules duquel pend le manteau bleu qui retombe en arrière. Il a le bras levé dans l’attitude du commandement, le visage fulgurant. Ils en ont peur. Personne ne parle plus… Le cri, de plus en plus épuisé de la femme, déchire le silence. Mais ils hésitent à obéir.

Le visage de Jésus devient de plus en plus insoutenable à regarder. C’est vraiment un feu qui brûle la matière et les âmes. Les encensoirs sont les premiers à subir sa volonté. Ceux qui les tiennent doivent les jeter parce qu’ils ne peuvent plus en supporter la chaleur. Et pourtant, les charbons paraissent éteints… Puis ce sont ceux qui portent l’idole qui doivent poser à terre le brancard qu’ils portaient sur leurs épaules avec des barres, car le bois se carbo­nise comme si une flamme mystérieuse le léchait et à peine arrivé au sol, le brancard de l’idole prend feu. Les gens fuient, terrorisés…

220.5

Jésus se tourne vers Fara :

« Peux-tu donc réellement croire à ma puissance ?

– Je crois, je crois. Tu es Dieu. Tu es le dieu Jésus.

– Non. Je suis le Verbe du Père, de Yahvé d’Israël, venu avec sa chair, son sang, son âme et sa divinité racheter le monde et lui donner la foi au Dieu véritable, un et trine, qui se tient dans les Cieux très hauts. Je viens apporter aide et miséricorde aux hommes pour qu’ils abandonnent l’erreur et viennent à la vérité, qui est le Dieu unique de Moïse et des prophètes. Peux-tu croire encore ?

– Je crois, je crois !

– Je suis venu apporter aux hommes la voie, la vérité, et la vie pour abattre les idoles, pour enseigner la sagesse. Le monde obtiendra la rédemption par moi, car je mourrai par amour pour le monde et pour le salut éternel des hommes. Peux-tu croire encore ?

– Je crois, je crois !

– Je suis venu dire aux hommes que, s’ils croient au vrai Dieu, ils auront la vie éternelle dans les Cieux, près du Très-Haut qui a créé tous les hommes, les animaux, les plantes et les planètes. Peux-tu croire encore ?

– Je crois, je crois ! »

Jésus n’entre même pas dans la maison. Il tend seulement les bras vers la pièce où souffre la femme, les mains tendues comme à la résurrection de Lazare et il crie :

« Sors à la lumière, pour connaître la Lumière divine et sur l’ordre de la Lumière qui est Dieu ! »

C’est un commandement de tonnerre auquel, après un moment, fait écho un cri de triomphe où résonnent une plainte et une joie, puis le cri d’un nouveau-né, faible, mais bien distinct, et qui se renforce de plus en plus.

« Ton fils pleure en saluant la terre. Va le trouver et dis-lui, maintenant et plus tard, que la patrie ce n’est pas la terre, mais le Ciel. Fais-le grandir et, toi aussi, grandis avec lui, pour le Ciel. C’est la Vérité qui te parle. Cela (et il montre les encensoirs de cuivre, tordus comme des feuilles sèches qui ne peuvent plus servir à rien et gisent sur le sol, et la cendre qui marque la place du brancard de l’idole) cela, c’est le Mensonge qui n’apporte ni aide, ni salut. Adieu. »

Il est sur le point de partir.

220.6

Mais une femme accourt avec un vigoureux nouveau-né enveloppé dans des langes et elle crie :

« C’est un garçon, Fara. Beau, robuste, aux yeux noirs foncés comme une olive qui mûrit ; ses cheveux sont plus noirs et plus fins que la toison d’un chevreau sacré. Et ta femme repose, heureuse. Elle ne souffre plus, comme s’il n’y avait rien eu. C’est inattendu, alors qu’elle était mourante… et après ces mots… »

Jésus sourit et, comme l’homme lui présente son nouveau-né, il lui touche la tête du bout des doigts. A l’exception des prêtres qui sont partis, indignés à la vue de la défection de Fara, la foule s’approche, curieuse de voir le nouveau-né et désireuse de regarder Jésus.

Fara voudrait lui offrir des objets et de l’argent pour le miracle. Mais Jésus dit avec douceur et fermeté :

« Rien. Le miracle ne se paie que par la fidélité à Dieu qui l’a accordé. Je garde seulement ce bouc, en souvenir de ta ville. »

Sur ce, il s’éloigne avec le bouc qui trottine auprès de lui comme si Jésus était son maître. Il est revenu à la vie, heureux, bêlant sa joie d’être avec quelqu’un qui ne le frappe pas…

Ils descendent ainsi les pentes de la colline pour reprendre la grand-route qui conduit à Azoto…

220.7

Quand, vers le soir, près de l’étang ombragé, Jésus voit arriver ses disciples, l’étonnement est réciproque : pour eux de voir Jésus avec ce bouc et pour lui de voir leurs visages déconfits d’hommes qui n’ont pas obtenu de résultats.

« C’est un désastre, Maître ! Ils ne nous ont pas frappés, mais ils nous ont chassés de la ville. Nous avons erré dans la campagne et, en payant bien cher, nous avons pu nous procurer de la nourriture. Et pourtant, nous avons été doux…, disent-ils d’un air désolé.

– Peu importe. A Hébron aussi, ils nous avaient chassés l’an dernier. Pourtant, cette fois, ils nous ont fait honneur. Il ne faut pas vous décourager.

– Et toi, Maître ? Cet animal ? demandent-ils.

– Je suis allé à Magdalgad. J’ai brûlé une idole et ses encensoirs. J’ai fait naître un garçon. J’ai prêché le vrai Dieu en faisant des miracles et j’ai emmené avec moi le bouc destiné à un rite idolâtre, à titre de récompense. Pauvre bête, elle n’était qu’une plaie !

– Mais maintenant il se porte bien ! C’est une superbe bête !

– C’était un animal sacré destiné à l’idole… En bonne santé, oui. Ce fut mon premier miracle pour les convaincre que c’était moi, le Puissant, et non pas leur morceau de bois.

– Mais que vas-tu en faire ?

– Je l’amène à Marziam. Un pantin hier, un bouc aujourd’hui. Je vais lui faire plaisir !

– Mais tu veux le prendre avec toi jusqu’à Béther ?

– Certainement. Je ne vois pas ce qu’il y a de déplaisant à le faire. Si je suis le Berger, je pourrai avoir un bouc. Puis nous le donnerons aux femmes et elles iront ainsi en Galilée. Nous trouverons une chevrette. Simon, tu deviendras berger de chèvres. Il vaudrait mieux des brebis… mais dans le monde, il y a plus de boucs que d’agneaux… C’est un symbole, mon Pierre. Rappelle-toi cela… Par ton sacrifice, tu feras en sorte que les boucs deviennent des agneaux. Venez. Rejoignons ce village parmi les vergers. Nous trouverons à nous loger soit dans les maisons, soit sur les gerbes qui sont déjà liées dans les champs. Et demain, nous irons à Jabnia. »

Les apôtres sont étonnés, peinés, découragés. Etonnés par les miracles, affligés de ne pas y avoir assisté, découragés par leur incapacité alors que Jésus peut tout.

Mais lui, au contraire, est si content ! Et il réussit à les persuader que “ rien n’est inutile, pas même un échec, car il sert à vous former à l’humilité alors que la parole sert à faire résonner un nom, le mien, et à laisser un souvenir dans les cœurs. ” Et il est si convaincant, sa joie est si lumineuse qu’ils retrouvent eux aussi la sérénité.

[…].

220.1

Ascalon e suas hortas já são apenas uma recordação. Nas horas frescas de uma esplêndida manhã, virando as costas para o mar, Jesus se dirige com os seus para umas colinas muito verdes, de pouca altura mas muito aprazíveis, que se elevam da planície fértil. Seus apóstolos, descansados e satisfeitos, estão muito alegres e falando de Ananias, das suas escravas, de Ascalon, do vozerio que havia na cidade, quando eles voltaram para levar o dinheiro para Dina.

– Estava escrito que eu haveria de passar pelo pega-pega dos filisteus. O ódio e o amor têm as mesmas manifestações, se quiserdes. E eu, que não havia sofrido pelo ódio filisteu, por pouco não sou ferido pelo amor. Por pouco não nos prendem aqueles exaltados por causa do milagre, para fazer-nos dizer onde estava o Mestre. E que gritaria! Não foi, João? A cidade fervia como um caldeirão. Os que estavam inquietos não queriam ouvir razões, e queriam ir à procura dos judeus para espancá-los, enquanto os que tinham recebido benefícios, ou os amigos deles, queriam persuadir os primeiros que era um deus que tinha passado. Que confusão! Vão discutir durante dois meses. O pior é que eles discutem mais com um pau na mão, do que com a língua. Mas…que fazer? Eles se entendem. Façam o que quiserem –diz Tomé.

– Mas… eles não são maus… –observa João.

– Não. Eles são apenas obcecados por muitas coisas –responde Zelotes.

Jesus não fala durante um bom tempo da viagem. Depois, Ele diz:

– Agora Eu vou àquele lugarejo, lá no alto do monte, e vós continuareis até Azoto. Prestai atenção. Sede corteses, afáveis, pacientes. Mesmo que escarneçam de vós, suportai-o em paz, como ontem fazia Mateus, e Deus vos ajudará. Ao pôr do sol, saí e ide para perto do brejo, que fica nas cercanias de Azoto. Lá nos encontraremos.

– Mas, Senhor, eu não te deixo sozinho –exclama Iscariotes–. São uns violentos estes!… É uma imprudência.

– Não precisais temer nada por Mim.. Vai, vai, Judas, e sê prudente tu. Adeus. A paz esteja convosco.

Os doze lá se vão, não muito entusiasmados. Jesus olha como eles vão indo, depois toma o caminho da colina, fresco, sombreado, coberto de bosques de nogueiras, de oliveiras, de figueiras, de vinhedos bem cultivados e já com promessas de uma boa colheita. Nos lugares em que o terreno se inclina para a planície, há pequenos sítios com cereais e, pelas encostas, pastam as cabras louras sobre a erva verde.

220.2

Jesus alcança as primeiras casas da região. Está para entrar, quando se encontra com um estranho cortejo. São mulheres que gritam em altas vozes, homens a vozear, cantando um canto triste e alternado, em altas vozes, e todos executando uma espécie de dança, ao redor de um bode que vai à frente, com os olhos vendados, já ferido, vertendo sangue nos joelhos, por ter tropeçado e caído nas pedras do caminho. Um outro grupo, igualmente vociferando e gritando alto, agita-se ao redor de um simulacro esculpido, que na verdade é muito feio, e conserva levantadas umas frigideiras com brasas acesas, que eles alimentam jogando em cima resina e sal, pelo menos é o que parece, porque as primeiras soltam um cheiro de terebentina, e o segundo dá estalos, como faz o sal. Um último grupo rodeia um santarrão diante do qual se inclinam continuamente, gritando:

– Pela tua força! –(os homens).

– Só tu podes! –(mulheres).

– Suplica ao deus! –(homens).

– Tira o feitiço! –(mulheres).

– Comanda a mãe!

– Salva a mulher!

Depois todos juntos, com um uivo de bruxos:

– Morte à maga!

E, em seguida, de novo, com uma variante:

– Pela tua força!

– Só tu podes!

– Ordena ao deus!

– Que ele faça ver!

– Comanda o bode!

– Que mostre a feiticeira!

E, com um uivo de condenados:

– Que odeia a casa de Fará!

220.3

Jesus faz parar um dos do último grupo, e pergunta com doçura:

– Que acontece? Eu sou um forasteiro…

O homem, enquanto a procissão parou um pouco para bater no bode, para jogar resina sobre as brasas, e para tomarem fôlego, explica:

– A esposa de Fará, o grande de Magdalgad, está morrendo de parto. Uma que a odeia, pôs nela um feitiço. Suas vísceras deram um nó e o filho não pode nascer Procuramos a feiticeira para matá-la. Só assim a esposa de Fará será salva e, se não encontramos a feiticeira, sacrificaremos o bode para impetrar misericórdia da deusa mãe. –(Pode-se então compreender que aquela garatuja de boneco é um deusa…)

– Parai. Eu sou capaz de curar a mulher e de salvar o filho. Dizei isso ao sacerdote –diz Jesus ao homem e a outros dois que se aproximam dele.

– És médico?

– Mais ainda.

Os três abrem a multidão, e vão ao sacerdote idólatra. E lhe falam. A notícia corre. A procissão, que tinha recomeçado a andar, para. O sacerdote, imponente em seus farrapos multicores, faz um sinal a Jesus e lhe diz:

– Jovem, vem cá!

E, quando Jesus já está perto, lhe diz:

– É verdade o que dizes? Olha bem que, se o que dizes não acontece, nós pensaremos que o espírito da feiticeira se incorporou em Ti e te mataremos no lugar dela.

– É verdade. Levai-me logo à mulher e, enquanto isso, dai-me o bode. Preciso dele. Tirai-lhe as vendas e trazei-o aqui.

Eles assim fazem. O pobre animal, espantado, cambaleando, sangrando, é levado a Jesus, que o acaricia, passando-lhe a mão sobre o espesso pelo negro.

– Mas agora é preciso que me obedeçais, sem exceção. Vós o fareis?

– Sim! –grita a multidão.

– Vamos. Não griteis mais, não queimeis resinas. Eu o ordeno.

220.4

Vão indo, entram no povoado e, por um caminho que é o melhor, chegam a uma casa que fica no meio de um pomar. Uivos e choros saem pelas portas escancaradas e, acima de tudo, ouve-se o lamento triste e atroz da mulher, que não pode dar à luz o filho.

Correm para ir avisar Fará, que vem na frente, lívido, ladeado por mulheres que choram e por uns inúteis santarrões, que vêm queimando incenso e folhas em duas frigideiras.

– Salva minha mulher!

– Salva minha filha!

– Salva-a, salva-a! –gritam, um por um, o homem, a velha e a multidão.

– Eu a salvarei, e com ela, o teu filho, pois vai ser um menino e muito viçoso, com dois olhos cor de azeitona que está amadurecendo, e a cabeça coberta de cabelos pretos como esta lã.

– Como é que sabes disso? Será que vês? Até nas vísceras?

– Em tudo Eu vejo e penetro. Tudo Eu conheço e posso. Eu sou Deus.

Se tivesse mandado um raio, teria produzido menos efeito. Todos se jogam no chão como mortos.

– Levantai-vos. Escutai. Eu sou o Deus poderoso, e não suporto outros deuses diante de Mim. Acendei um fogo e jogai nele aquela estátua.

A multidão se revolta. Começam a dúvidar do “deus” misterioso que ordena a queima da deusa. Os mais irados são os sacerdotes.

Mas Fará e a mãe da esposa, aos quais interessa muito a vida da mulher, opõem-se à multidão hostil. E como Fará é o grande do povoado, a multidão refreia a sua ira. Mas o homem pergunta:

– Como posso crer que Tu és um deus? Dá-me um sinal, e eu mandarei que se faça tudo o que quiseres.

– Olha. Estás vendo as feridas deste bode? Estão abertas, não estão? Estão sangrando, não é? O animal está quase morrendo, não está? Pois bem. Eu quero que não seja mais assim… Aí está. Olha, agora.

O homem se inclina e olha… e grita:

– Está sem as feridas!

E se joga no chão gritando:

– A minha mulher, a minha mulher!

Então o sacerdote da procissão diz:

– Teme Fará. Não conhecemos quem é este. Teme a vingança dos deuses!

O homem fica tomado por dois medos: dos deuses, da mulher… e pergunta:

– Quem és Tu?

– Eu sou aquele que sou, no Céu e na Terra. Toda força me está sujeita, todo pensamento é por Mim conhecido. Os habitantes do Céu me adoram, os habitantes do Inferno me temem. E os que crêem em Mim verão realizar-se todo prodígio.

– Eu creio! Eu creio… O teu nome!

– Jesus Cristo, o Senhor Encarnado. Ponde aquele ídolo no fogo! Não suporto deuses na minha frente. Que se apaguem aqueles turíbulos. Não tendes mais do que o meu Fogo, que pode e quer. Obedecei, ou Eu porei fogo em vosso ídolo vazio e me irei embora, sem salvar ninguém.

É terrificante o aspecto de Jesus, vestido com sua veste de linho, e de cujos ombros pende o manto azul, cuja cauda se arrasta atrás dele, enquanto seu braço está elevado, num gesto de comando, e seu rosto está fulgurante. Ficam com medo dele, ninguém diz mais nada… No meio daquele silêncio, só se ouve o uivo, cada vez mais fraco e dilacerante, da sofredora. Mas eles demoram em obedecer. O rosto de Jesus se torna ainda mais insuportável ao ser olhado. É realmente um fogo que queima matérias e espíritos. E as frigideiras de cobre são as primeiras a sofrer por vontade dele. Os que as estão segurando precisam jogá-las fora, porque não resistem mais ao calor delas.. E, no entanto, os carvões parecem estar apagados… Depois, são os portadores do ídolo que precisam pôr no chão a cadeirinha que eles estavam sustentando nos ombros por meio de varais, porque a madeira deles vai sendo reduzida a carvão, como se alguma misteriosa chama os estivesse lambendo e, logo que a padiola foi posta no chão, pega fogo. O povo foge, aterrorizado…

220.5

Jesus se vira para Fará:

– Podes agora crer de fato no meu poder?

– Eu creio, creio. Tu és o Deus Jesus.

– Não, Eu sou o Verbo do Pai, de Javé de Israel, vindo em Carne e Sangue, Alma e Divindade para redimir o mundo e para dar-lhe a fé no Deus verdadeiro, uno, trino, que está nos céus altíssimos. Venho dar ajuda e misericórdia aos homens para que deixem o Erro e cheguem à Verdade, que é o único Deus de Moisés e dos profetas. Podes crer ainda?

– Creio. Creio!

– Eu vim trazer o Caminho, a Verdade e a Vida aos homens, vim abater os ídolos, ensinar a sabedoria. Por Mim o mundo terá redenção, porque Eu morrerei por amor do mundo e pela salvação eterna dos homens. Podes crer ainda?

– Creio. Eu creio!

– Eu vim para dizer aos homens que eles, se crêem no Deus Verdadeiro, terão a vida eterna no Céu, junto ao Altíssimo, que é o Criador de todos os homens, animais, plantas e astros. Podes crer ainda?

– Creio! Creio!

Jesus nem entra na casa. Somente ergue os braços para o lado do quarto da sofredora, com as mãos estendidas, como fez na ressurreição de Lázaro, e grita:

– Sai à Luz, a fim de que conheças a Luz Divina e, por ordem da Luz, que é Deus!

É uma ordem trovejante, à qual, um momento depois, faz eco um grito de triunfo, que em seu som é como um gemido de alegria e depois se ouve o queixoso choro de um recém-nascido, um queixume que sempre vai crescendo, como pela força que vai aumentando.

– Teu filho já está chorando e saudando a terra. Vai a ele, e dize-lhe, agora e depois, que a pátria não é esta terra, mas é o Céu. Educa-o, e tu cresce com ele, para o Céu. Esta é a Verdade, que está falando contigo, e estas (e mostra as frigideiras de cobre, enroladas como folhas secas, inúteis para qualquer uso, jogadas no chão, e as cinzas que mostram o lugar onde estava a padiola do ídolo) são a Mentira, que não ajuda nem salva. Adeus.

E faz sinal de quem vai embora.

220.6

Mas uma mulher vem correndo com um recém-nascido cheio de vida, enrolado em um pano, e gritando:

– É um menino, Fará. É belo, robusto, tem os olhos cor de amora, como as azeitonas quando amadurecem, e os cachinhos mais pretos do que os de um cabrito sagrado. E a mulher, feliz, está descansando. Não está mais sofrendo, como se nada tivesse acontecido. Foi uma coisa repentina, quando já estava quase morrendo… e depois daquelas palavras…

Jesus sorri e, visto que o homem lhe apresenta o recém-nascido, Ele lhe toca na cabeça com as pontas dos dedos. As pessoas, menos os sacerdotes que foram embora, indignados ao verem a defecção de Fará, todas se aproximam curiosas para verem o recém-nascido e olharem para Jesus.

Fará gostaria de dar-lhe objetos e dinheiro pelo milagre. Mas Jesus diz com doçura e firmeza:

– Nada. O milagre não se paga, a não ser com a fidelidade a Deus, que o concedeu. Eu fico somente com este bode, como lembrança da tua cidade.

E vai-se com o bode, que sai trotando perto dele, como se Jesus fosse o seu dono, curado, feliz, berrando, como para dizer a sua alegria por estar com alguém que não bate nele… Descem assim os barrancos da colina, para pegarem de novo a estrada mestra, que vai para Azoto….

220.7

Quando à tarde, ao lado do brejo sombreado, Jesus vê que os discípulos vêm vindo, a admiração é dos dois lados, deles por verem Jesus com aquele bode, e dele, por vê-los com aqueles rostos humilhados de quem não conseguiu fazer o que queria.

– Foi um desastre, Mestre! Eles não nos bateram. Mas nos expulsaram para fora da cidade. Andamos vagando pela campina e pagando bem caro é que conseguimos achar comida. E, no entanto, procuramos agir com doçura… –dizem eles, desolados.

– Não tem importância. Também em Hebron, no ano passado, nos expulsaram, e desta vez até que nos prestaram honras. Não deveis desanimar.

– E Tu, Mestre? E este animal? –perguntam eles.

– Eu fui à Magdaldad. Queimei um ídolo e os turíbulos dele, fiz nascer um menino, preguei o Verdadeiro Deus por meio de milagres e apanhei para Mim o bode, que estava destinado ao rito idolátrico, como pagamento. Pobre animal. Ele estava todo ferido!

– Mas agora está bem! É um animal muito bonito.

– É um animal sagrado, oferecido ao ídolo… Um animal são. Sim. O primeiro milagre para convencê-los de que Eu era o poderoso e não o pedaço de madeira deles.

– E que vais fazer dele?

– Vou levá-lo para Margziam. Ontem um boneco, hoje um bode. Eu o farei feliz.

– Mas queres que ele vá atrás de Ti até Beter?

– Certamente. Nada vejo de horroroso nisso. Se Eu sou o Pastor, poderei ter um bode. Depois o daremos às mulheres. E irão assim para a Galileia. Encontraremos uma cabrita. Simão, tu te tornarás pastor de cabritas. Melhor seria que fossem ovelhas… Mas o mundo é mais de bodes, que de cordeiros… Isto é um símbolo, meu Pedro. Lembra-te disso. Com o teu sacrifício, farás dos bodes, cordeiros. Vinde. Cheguemos até aquela vila, por entre os pomares. Encontraremos alojamento ou nas casas ou nos feixes de palha que estão amarrados nos campos. E amanhã iremos a Jábnia.

Os apóstolos estão admirados, entristecidos, desanimados. Admirados dos milagres, entristecidos por não terem estado lá e desanimados por sua incapacidade, enquanto que Jesus é capaz de tudo. Mas Ele, pelo contrário, está muito contente!… E chega a persuadi-los de que “nada é inútil. Nem mesmo a derrota. Porque ela serve para formar-vos na humildade, enquanto que falar serve para fazer ressoar um nome, que é o meu e para deixar uma lembrança nos corações.”

E está tão convincente e luminoso em sua alegria, que eles também se tranquilizam.

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