Os Escritos de Maria Valtorta

292. A Bozra, le piège des scribes et des pharisiens.

292. Em Bozra, a insídia dos escribas e fariseus.

292.1

Bozra, soit à cause de la saison, soit parce qu’elle est étouffée dans ses ruelles, se montre au matin tout embrumée. Embrumée et très sale. Les apôtres, de retour du marché où ils sont allés faire des achats, en parlent entre eux. C’est que l’industrie hôtelière de cette époque et de cette localité est tellement préhistorique que chacun doit s’occuper de son ravitaillement. On comprend que les hôteliers ne veulent pas y perdre. Ils se bornent à cuire ce que les clients leur apportent – et espérons qu’ils n’en prennent pas leur part ! –. Tout au plus, ils achètent pour le client ou lui vendent le ravitaillement qu’ils ont en provision en exerçant à l’occasion le métier de bouchers sur les pauvres agneaux destinés à être rôtis.

Acheter à l’hôtelier ne plaît pas à Pierre, et il y a une prise de bec entre lui et l’hôtelier – il a bien une tête de voleur ! – qui ne manque pas d’insulter l’apôtre, en le traitant de « galiléen », alors que ce dernier réplique en lui montrant un porcelet égorgé par l’hôtelier pour le compte de clients de passage :

« Moi, je suis un Galiléen, mais toi, un cochon de païen. Je ne resterais pas une heure dans ton hôtellerie puante, si c’était moi le maître. Voleur et… (je laisse dans l’encrier un autre terme… plus expressif). »

J’en conclus que, entre les habitants de Bozra et les galiléens, il y a une de ces nombreuses incompatibilités régionales et religieuses dont était rempli Israël, ou plutôt la Palestine.

L’hôtelier hausse la voix :

« Si tu n’étais pas avec le Nazaréen et parce que je vaux mieux que vos dégoûtants pharisiens qui le haïssent sans raison, je te laverais la figure avec le sang du porc. Comme cela, tu devrais débarrasser le plancher et aller te purifier. Mais je le respecte, lui, dont la puissance est certaine. Et je te dis qu’avec toutes vos histoires, vous êtes des pécheurs. Nous valons mieux que vous. Nous, nous ne posons pas de pièges, nous ne sommes pas des fourbes. Vous, pouah ! Race de traîtres injustes et criminels qui ne respectez même pas le peu de saints que vous avez parmi vous.

– Qui appelles-tu traîtres ? Nous ? Ah ! Fasse le Ciel que maintenant… »

Pierre est furieux et il est sur le point d’en venir aux mains alors que son frère et Jacques le retiennent et que Simon le Zélote s’interpose avec Matthieu.

292.2

Mais, plus que leur intervention, c’est la voix de Jésus qui fait tomber sa colère. Il se montre à une porte et dit :

« Simon, tais-toi maintenant, et toi aussi, homme.

– Seigneur, cet hôtelier m’a insulté et menacé le premier.

– Nazaréen, c’est lui qui m’a offensé le premier. »

Moi, lui. Lui, moi. Ils se renvoient mutuellement la faute. Sérieux et calme, Jésus s’avance.

« Vous avez tort, tous les deux. Et toi, Simon, plus que lui. Car toi, tu connais la doctrine de l’amour, du pardon, de la douceur, de la patience, de la fraternité. Pour ne pas être maltraité comme galiléen, il faut se faire respecter comme saint. Et toi, homme, si tu te sens meilleur que les autres, bénis-en Dieu et sois digne de devenir toujours meilleur. Et surtout, ne souille pas ton âme par des accusations mensongères. Mes apôtres ne sont pas des fourbes ni des poseurs de pièges.

– En es-tu certain, Nazaréen ? Dans ce cas, pourquoi ces quatre hommes sont-ils venus me demander si tu étais venu, avec qui tu étais, et tant de belles choses ?

– Quoi ? Quoi ? Qui est-ce ? Où sont-ils ? »

Les apôtres l’entourent, oubliant qu’ils s’approchent d’un homme couvert de sang de porc, ce qui auparavant les horrifiait et les tenait à distance.

« Vous, allez à vos affaires. Mais toi, Misace, reste. »

292.3

Les apôtres s’en vont dans la pièce d’où est sorti Jésus et il ne reste dans la cour, l’un en face de l’autre, que Jésus et l’hôtelier. A quelques pas de Jésus se trouve le marchand qui reste à observer la scène, étonné.

« Réponds, homme, avec sincérité. Et pardonne si le sang a rendu furieux l’un de mes disciples. Qui sont ces quatre hommes et qu’ont-ils dit ?

– Qui ils sont, je n’en sais rien de précis, mais ce sont certainement des scribes et des pharisiens de l’autre côté. Qui les a amenés ici, je l’ignore. Je ne les ai jamais vus. Mais ils sont bien au courant de ce qui te concerne. Ils savent d’où tu viens, où tu vas, avec qui tu es. Mais ils voulaient que je le leur confirme. Non. Je suis peut-être un scélérat, mais je connais mon métier. Moi, je ne connais personne, je ne vois rien, je ne sais rien. Pour les autres, bien entendu. Car pour moi, je sais tout. Mais pourquoi dois-je dire aux autres ce que je sais, et en particulier à ces hypocrites ? Un ribaud, moi ? Oui. A l’occasion je rends service aux voleurs. Tu le sais très bien… Mais je ne saurais voler ou tenter de te voler la liberté, l’honneur, la vie. Et eux – je ne suis plus Fara, fils de Tolomée, si ce que je dis n’est pas la vérité – eux, ils te pistent pour te faire du mal. Et qui les envoie ? Peut-être quelqu’un de la Pérée ou de la Décapole ? Peut-être quelqu’un de Trachonitide, de Gaulanitide ou d’Auranitide ? Non. Nous, soit nous ne te connaissons pas, soit, si nous te connaissons, nous te respectons comme un juste, même si nous ne croyons pas en toi comme un saint. Alors qui les a envoyés ? Quelqu’un de ton côté et peut-être l’un de tes amis, car ils savent trop de choses…

– Etre renseigné sur ma caravane, c’est facile… dit Misace.

– Non, marchand, pas de ton côté à toi, mais par d’autres qui sont avec Jésus. Moi, je ne sais pas et je ne veux pas savoir. Je ne vois pas et je ne veux pas voir. Néanmoins, je te dis : si tu te sais coupable, tu dois remédier. Si tu te sais trahi, tu dois pourvoir.

– Ni coupable ni trahi, homme. Il y a seulement qu’Israël ne me comprend pas.

292.4

Mais comment me connais-tu ?

– Par un garçon. Un garnement qui faisait parler de lui à Bozra et à Arbel. Ici, parce qu’il venait y accomplir ses péchés, là-bas parce qu’il déshonorait sa famille. Plus tard, il s’est converti, il est devenu plus honnête qu’un juste et maintenant, il est passé avec tes disciples, disciple lui aussi, et il t’attend à Arbel pour t’honorer avec son père et sa mère. Et il raconte à tout le monde que tu as changé son cœur grâce à la prière de sa mère. Si jamais cette région devient sainte, Philippe, fils de Jacob, aura le mérite de l’avoir sanctifiée. Et si à Bozra il y a quelqu’un qui croit en toi, c’est grâce à lui.

– Où sont maintenant les scribes venus ici ?

– Je l’ignore. Ils sont partis parce que je leur ai dit qu’il n’y avait pas de place pour eux. J’avais de la place, mais je ne voulais pas loger les serpents à côté de la colombe. Ils sont dans la région, c’est certain. Fais attention.

– Je te remercie, homme, comment t’appelles-tu ?

– Fara. J’ai fait mon devoir, souviens-toi de moi.

– Oui. Et toi, souviens-toi de Dieu et pardonne à mon Simon. Le grand amour qu’il me porte l’aveugle parfois.

– Il n’y a pas de mal, je l’ai offensé moi aussi… Mais cela blesse de s’entendre insulter. Toi, tu n’insultes pas… »

Jésus soupire, puis il dit :

« Veux-tu aider le Nazaréen ?

– Si je le peux…

– Je parlerais volontiers de cette cour…

– Je te laisserai parler. Quand ?

– Entre la sixième et la neuvième heure.

– Va tranquillement là où tu veux. Bozra saura que tu parles. Je m’en occupe moi-même.

– Que Dieu t’en récompense. »

Et Jésus lui fait un sourire qui est déjà une récompense. Puis il se dirige vers la pièce où il était d’abord.

Alexandre Misace lui dit :

« Maître, souris-moi aussi de cette manière… Je vais moi aussi dire aux habitants de venir écouter la Bonté qui parle. J’en connais beaucoup. A tout à l’heure.

– Toi aussi, que Dieu te récompense. »

Et Jésus lui sourit.

292.5

Il entre dans la pièce. Les femmes sont autour de Marie qui a le visage attristé et qui se lève aussitôt pour aller vers son Fils. Elle ne parle pas, mais tout en elle est interrogation. Jésus lui sourit et lui répond en s’adressant à tous :

« Rendez-vous libres pour la sixième heure. Ensuite, je parlerai ici à la foule. En attendant, allez, sauf Simon-Pierre, Jean et Hermastée. Annoncez-moi et faites beaucoup d’aumônes. »

Les apôtres s’en vont. Pierre s’approche lentement de Jésus qui est près des femmes et il demande :

« Pourquoi pas moi ?

– Quand on est trop impulsif, on reste à la maison. Simon, Simon ! Quand donc sauras-tu exercer la charité envers le prochain ? Pour le moment, c’est une flamme allumée, mais uniquement pour moi, c’est une lame droite et raide, mais seulement pour moi. Sois doux, Simon.

– Tu as raison, Seigneur. Ta Mère m’a déjà réprimandé comme elle sait le faire, sans blesser, mais son reproche m’a pénétré profondément. Cependant… fais-moi des reproches toi aussi, mais… ensuite ne me regarde plus avec cet air triste.

– Sois bon. Sois bon…

292.6

Syntica, je voudrais te parler en particulier. Monte sur la terrasse. Viens toi aussi, ma Mère… »

Et sur la modeste terrasse qui recouvre une aile du bâtiment, dans le tiède rayonnement du soleil, Jésus se promène lentement entre Marie et la grecque. Il dit :

« Demain, nous nous séparerons pour quelque temps. Près d’Arbel, vous, les femmes, accompagnées par Jean d’En-Dor, vous prendrez la direction de la mer de Galilée en continuant ensemble jusqu’à Nazareth. Mais, pour ne pas vous envoyer seules avec un homme un peu maladif, je vous ferai accompagner par mes frères et par Simon-Pierre. Je prévois qu’il y aura des répugnances devant cette séparation, mais l’obéissance est la vertu du juste. Comme vous passez par le territoire que Kouza est chargé de surveiller au nom d’Hérode, Jeanne pourra avoir une escorte pour le reste de la route. Vous renverrez alors les fils d’Alphée et Simon-Pierre. Mais voici pourquoi je t’ai demandé de monter ici : je veux t’annoncer, Syntica, que j’ai décidé que tu vas faire un séjour dans la maison de ma Mère. Elle le sait déjà. Avec toi, il y aura Jean d’En-Dor et Marziam. Restez-y de bon cœur, en vous formant toujours plus à la Sagesse. Je veux que tu prennes bien soin du pauvre Jean. Je ne le recommande pas à ma Mère parce qu’elle n’a pas besoin de conseils. Tu peux comprendre et avoir pitié de Jean, et lui peut te faire beaucoup de bien, car c’est un maître avisé. Puis je viendrai, moi. Bientôt ! Et nous nous verrons souvent. J’espère te trouver toujours plus savante dans la vérité. Je te bénis, Syntica, en particulier. C’est mon adieu pour toi, cette fois. A Nazareth, tu trouveras l’amour et la haine, comme partout. Mais dans ma maison tu trouveras la paix. Toujours.

– Nazareth m’ignorera et moi, je l’ignorerai. Je vivrai en me nourrissant de la vérité, et le monde ne sera rien pour moi, Seigneur.

– C’est bien. Tu peux disposer, Syntica, et silence pour l’instant. Mère, tu es au courant… Je te confie mes perles les plus chères. Pendant que nous sommes en paix, entre nous, Maman, fais que ton Jésus se réconforte par tes caresses…

– Que de haine, mon Fils !

– Que d’amour !

– Que d’amertume, Jésus bien-aimé !

– Que de douceur !

– Que d’incompréhension, mon Fils !

– Que de compréhension, Maman !

– Mon Trésor, mon Fils chéri !

– Maman ! Joie de Dieu et la mienne ! Maman ! »

Ils s’embrassent, en restant ensuite, l’un à côté de l’autre, sur le banc de pierre adossé au muret de la terrasse. Jésus tient sa mère embrassée, à la fois protecteur et affectueux. Elle a la tête sur l’épaule de son Fils, ses mains dans sa main : ils sont bienheureux… Le monde est si loin… enseveli sous des flots d’amour et de fidélité…

292.1

Bozra, tanto pela estação do ano, como por estar assim fechada no meio de suas estradinhas, mostra-se, agora pela manhã, pouco visível, por causa da névoa. Pouco visível e muito suja. Os apóstolos, tendo voltado das compras feitas na feira, estão falando entre si delas. Porque a indústria dos albergues daquele tempo e de lugares como este é de tal modo pré-histórica, que cada um precisa pensar em seus mantimentos. Compreende-se que os albergadores não queiram perdoar nem uma migalha. Eles se limitam a cozinhar o que os que chegam vêm trazendo e esperamos que nada roubem do que foi trazido. Ou o mais que podem é fazer as compras para os que chegam ou, então, vender diretamente a eles os alimentos dos quais eles tenham provisão, e fazendo-se também de açougueiros, se for necessário, com os pobres cordeirinhos destinados a ser assados.

Isto de comprar do albergador não agradou a Pedro e até agora ainda continua o bate-boca entre o apóstolo e o albergador: este tem cara de malandro, não deixa de insultar o apóstolo, chamando-o de “galileu”, enquanto que o outro rebate, mostrando um leitão que foi degolado agora mesmo, por conta de alguns que ali estão de passagem:

– Eu sou galileu, e tu és um porco, um pagão é que és. No teu mal cheiroso albergue, eu não ficaria nem uma hora, se eu fosse dono de mim mesmo. Ladrão e… –(aqui ele diz uma outra palavra muito… expressiva, que eu deixo de escrever.)

Percebo que, entre estes de Bozra e os galileus, deve haver uma das muitas incompatibilidades regionais e religiosas, das quais Israel estava cheio, ou melhor, a Palestina.

O albergador grita mais forte:

– Se não fosse porque tu estás com o Nazareno, eu, que sou melhor do que os vossos imundos fariseus, que o odeiam sem motivo, eu te lavaria a cara com o sangue do porco e terias que sair daqui correndo, para ires purificar-te. Mas eu presto respeito a Ele, cujo poder é indiscutível. E a ti eu digo que, com todas as vossas histórias, sois pecadores. Nós somos melhores do que vós. Nós não armamos ciladas. Nós não traímos. Vós, ah! Uma raça de traidores, injustos e velhacos, que não respeitais nem mesmo os poucos santos que tendes entre vós.

– A quem dizes que são traidores? A nós? Ah! Viva o Céu, que agora…

Pedro, irritado, está para atirar-se sobre o homem, mas seu irmão e Tiago o seguram e Simão Zelotes, junto com Mateus, se interpõem.

292.2

Todavia, mais do que a intervenção deles, o que vale para fazer cessar a ira é a voz de Jesus, quando Ele aparece por uma porta, e diz:

– Agora, tu, Simão, cala a boca. E tu, também, homem cala-te.

– Senhor, este albergador andou insinuando coisas e me ameaçando por primeiro.

– Nazareno, eu é que fui ofendido por primeiro.

Eu, ele. Ele, eu. Os dois culpáveis jogam a culpa um ao outro.

Jesus vai para a frente, sério e calmo:

– Vós dois não tendes razão. E tu, Simão, menos razão do que ele. Porque tu conheces a doutrina do amor, do perdão, da mansidão, da paciência, da fraternidade. Para não serdes maltratados como galileus, precisais fazer-vos respeitar como santos. E tu, homem, se te sentes melhor do que os outros, dá graças a Deus e torna-te digno de seres sempre melhor. E, sobretudo, não sujes a tua alma com acusações mentirosas. Os meus discípulos não traem, nem armam ciladas.

– Tens certeza disso, Nazareno? E, então, por que é que aqueles quatro vieram fazer-me perguntas se Tu tinhas vindo, com quem é que estavas e muitas outras coisas?

– Coisas? Que coisas? E quem são eles? Onde estão?

Os apóstolos se agrupam, esquecendo-se de que se estão pondo ao lado de um que está sujo com sangue de porco, coisa esta que antes os fazia ficar horrorizados.

– Ide para os vossos trabalhos. Mas tu fica, Misaque.

292.3

Os apóstolos lá se vão para a sala da qual saiu Jesus. No pátio ficam sozinhos, um na frente do outro, Jesus e o albergador. A poucos passos de Jesus está o mercador que, assombrado, está observando a cena.

– Responde-me, homem. Com sinceridade. E perdoa, se o sangue irritou a língua de um discípulo meu. Quem são os tais quatro e que foi que disseram?

– Quem sejam eles, eu não sei exatamente. Mas com certeza são escribas e fariseus do outro lado. Quem foi que os trouxe até aqui, eu não sei. Eu nunca os havia visto. Mas eles estão bem informados a respeito de Ti. Sabem de onde vens, para onde vais e quem és. Mas queriam que eu confirmasse tudo isso. Não. Eu posso ser um velhaco. Mas eu sei o meu ofício. Eu não conheço ninguém, não vejo nada, não sei nada para dizer aos outros, compreenda-se. Porque para mim eu sei tudo. No entanto, por que eu devo dizer aos outros o que eu sei, e especialmente àqueles hipócritas? Velhaco, eu? Sim. Se for necessário, defendo até os ladrões. Tu bem o sabes… Mas eu não seria capaz de roubar ou tentar roubar-te a liberdade, a honra, a vida. E aqueles — já não sou mais Farã de Ptolomeu, se não for verdade o que digo — e aqueles estão à espera de ti para te fazerem mal. E quem os manda? Será talvez alguém da Pereia ou da Decápole? Talvez alguém da Traconítide, ou da Gaulanítide ou da Auranítide? Não. Nós, ou não te conhecemos ou, se de Ti sabemos, te respeitamos, como a um justo, se é que não cremos em Ti como um santo. Quem, pois, os terá mandado? Será alguém do teu lado, e talvez um dos teus amigos, porque eles estão sabendo coisas demais…

– Saber por meio de minha caravana é fácil… –diz Misaque.

– Não, mercador. Não é por meio de ti. Mas de outros, que estão com Jesus. Eu não sei, nem quero saber. Não vejo, nem quero ver. Mas, eu te digo: se sabes que és culpado, procura reparar o mal e, se sabes que estás sendo traído, toma providências.

– Culpa, eu não tenho, homem. E não estou sendo traído. O que acontece é que Israel não me compreende.

292.4

Mas, como tiveste notícias de Mim?

– Por um rapaz. Um libertino, que dava o que falar de si, tanto em Bozra, como em Arbela. Aqui, pois para cá ele vinha consumar os seus pecados. E lá, porque lá ele desonrava a sua família. Mas depois ele se converteu. Ele se tornou mais honesto do que um justo. Agora mesmo ele passou com os teus discípulos, pois ele é discípulo também e te espera em Arbela para prestar-te homenagem, junto com seu pai e sua mãe. E ele conta a todos que Tu lhe mudaste o coração, pela oração da mãe dele. Filipe de Jacó, se algum dia esta região se tornar santa, terá o merecimento de ter sido o santificador dela. E, se em Bozra há quem creia em ti, é por causa dele.

– Onde estão agora os escribas que aqui vieram?

– Eu não sei. Eles foram embora, porque eu disse que não tinha lugar para eles. Bem que tinha. Mas eu não quis dar hospedagem às serpentes, perto da pomba. Certamente eles estão nesta região. Fica atento.

– Eu te agradeço, homem. Como te chamas?

– Farã. Não fiz mais do que meu dever. Lembra-te de mim.

– Sim. E tu lembra-te de Deus. E perdoa a meu Simão. O grande amor que ele me tem faz, às vezes, que ele fique cego.

– Já passou. Nada de mal. Eu também o ofendi. Mas, sentimo-nos mal, ao sermos insultados. Tu não insultas…

Jesus suspira… Depois diz:

– Queres ajudar o Nazareno?

– Se eu puder…

– Eu falaria deste pátio, com prazer.

– E eu te deixarei falar. Quando?

– Entre a sexta e a nona.

– Vai tranquilo para onde quiseres. Bozra vai ficar sabendo que Tu vais falar. Eu cuido disso.

– Deus te recompense por isso.

E Jesus lhe dá um sorriso, que já é uma recompensa. Depois se encaminha para a sala onde estava antes.

Alexandre Misaque diz:

– Mestre, sorri assim para mim também… Eu também irei dizer aos habitantes da cidade que venham ouvir a Bondade que está falando. Eu conheço muitos deles. Adeus.

– A ti também Deus recompensa –e Jesus lhe sorri.

292.5

Entra na sala. As mulheres estão ao redor de Maria, que está com o rosto entristecido e se levanta logo, indo ao encontro do Filho. Ela não fala. Mas tudo nela são perguntas. Jesus lhe sorri, e lhe responde, dizendo a todos:

– Procurai estar livres na hora sexta, falarei em seguida a muitos. Por enquanto ide, todos, menos Simão Pedro, João e Hermasteu. Anunciai-me ao povo, e dai muitas esmolas.

Os apóstolos vão. Pedro se aproxima lentamente de Jesus, que está perto das mulheres e lhe pergunta:

– Por que não eu também?

– Quando somos impulsivos demais, ficamos em casa. Simão, Simão! Quando chegará o dia em que saberás usar de tua caridade para com o próximo? Por enquanto, ela é uma chama ardente, mas toda por Mim, é uma lâmina reta e rija, mas só por Mim. Sê manso, Simão de Jonas!

– Tens razão, Senhor. Tua Mãe já me censurou, como Ela sabe fazer, sem me rebaixar. Mas penetrou até dentro de mim. Mas censuras-me Tu também, mas… depois, não fiques olhando para mim, assim tão triste.

– Sê bom… Sê bom…

292.6

Síntique, eu quereria falar-te em particular. Sobe para o terraço. Vem tu também, minha Mãe…

E, no rústico terraço, que cobre toda uma ala da construção, ao sol quente que está aquecendo o ar, Jesus está dando lentamente uns passos, entre Maria e a grega, e diz:

– Amanhã nos separaremos por algum tempo. Perto de Arbela, vós, mulheres, junto com João de Endor, ireis para o Mar da Galileia, continuando juntos até Nazaré. Mas, para não mandar-vos sozinhas, só com um homem já bem enfraquecido, Eu vos farei acompanhar pelos meus irmãos e por Simão Pedro. Eu prevejo que haverá repugnância por esta separação. Mas a obediência é a virtude do justo. Passando pelas terras de que Cusa cuida em nome de Herodes, Joana pode ter escolta para o resto do caminho. Então, vós dispensareis a companhia dos filhos de Alfeu e de Simão Pedro. Mas o motivo pelo qual Eu pedi para subires até aqui é o seguinte: Quero dizer-te, Síntique, que Eu decidi que passes algum tempo na casa de minha Mãe. Ela já o sabe. Contigo ficarão João de Endor e Marziam. Estando lá, tratai-vos bem, formando-vos sempre mais na Sabedoria. Eu quero que tomes muito cuidado com o pobre João. À minha Mãe Eu nem digo isso, porque Ela não precisa de conselhos. Tu podes compreender João e ter dó dele e ele pode fazer-te muito bem, pois é um mestre experiente. Depois, Eu irei. Oh! Irei logo! E nos veremos frequentemente. Espero achar-te mais sábia no conhecimento da Verdade. Eu te abençôo particularmente, Síntique. Este é o meu adeus para ti, por esta vez. Em Nazaré, encontrarás amor e ódio, como em toda parte. Mas na minha casa encontrarás paz. Sempre.

– Nazaré me ignorará, e Eu a ignorarei. Viverei instruindo-me na Verdade e o mundo não será nada para mim, Senhor.

– Está bem. Vai, então, Síntique. E, por enquanto, silêncio. Mãe, tu sabes… Eu te confio estas minhas pérolas mais caras. Enquanto estamos em paz entre nós, minha Mãe, faze que o teu Jesus se restaure com as tuas carícias…

– Quanto ódio, meu Filho!

– Quanto amor.

– Quanta amargura, caro Jesus!

– Quanta doçura!

– Quanta incompreensão, meu Filho!

– Quanta compreensão, minha Mãe!

– Oh! meu Tesouro, querido Filho!

– Minha Mãe! Alegria de Deus e minha. Minha Mãe!

Beijam-se, ficando perto depois um do outro, sobre o banquinho de pedra que rodeia o pequeno muro do terraço, Jesus segurando abraçada sua Mãe, como um protetor amoroso e Ela estando com a cabeça sobre o ombro do Filho e as mãos nas mãos dele, felizes… O mundo está tão longe… sepultado por ondas de amor e de fidelidade…