Os Escritos de Maria Valtorta

317. Isolement et prière de Jésus pour le salut de Judas Iscariote.

317. A oração de Jesus pela salvação de Judas Iscariotes.

317.1

Jésus se trouve de nouveau au pied du massif sur lequel est construit Jiphtaël, mais pas sur la route principale (donnons-lui ce nom) ou muletière, suivie auparavant par le char. Il est sur un sentier de chèvres, très en pente, tout en brèches, en fissures profondes qui s’appuie à la montagne, je dirais taillé dans sa paroi verticale comme si elle était griffée par un énorme coup d’ongle, bordé par un gouffre qui descend à pic vers de nouvelles profondeurs, au fond desquelles bouillonne un torrent rageur.

Là, faire un faux pas signifie une chute sans espoir, en rebondissant de buisson en buisson de ronces ou autres plantes sauvages, qui ont poussé je ne sais comment dans les fissures du rocher et qui ne se dressent pas verticalement comme le font d’ordinaire les plantes mais obliquement ou même suivant une direction horizontale que leur impose leur situation. Un faux pas, cela veut dire se faire lacérer par tous les peignes épineux de ces plantes, ou avoir les reins brisés par le choc des troncs rigides qui se penchent sur l’abîme. Un faux pas, cela veut dire être déchiré par les pierres acérées qui dépassent des parois du précipice. Un faux pas, cela veut dire arriver tout en sang et rompu dans les eaux écumantes du torrent rageur et se noyer, submergé sur un lit de roches pointues et giflées par la violence du courant.

Et pourtant Jésus parcourt ce sentier, cette griffure dans le roc rendue encore plus dangereuse par l’humidité qui monte en fumant du torrent, qui suinte de la paroi supérieure, qui goutte des arbres qui ont poussé sur cette paroi à pic, je dirais légèrement concave.

Je m’efforce d’illustrer ce lieu[1] infernal.

Il marche lentement, avec précaution, calculant ses pas sur les pierre pointues, certaines branlantes ; il est parfois obligé de s’écraser contre la paroi, tant le sentier se rétrécit et, pour franchir des passages extrêmement dangereux, il doit s’agripper aux branches qui pendent de la paroi. Il contourne ainsi le côté ouest et arrive au côté sud sur lequel la montagne, après être descendue à pic du sommet, devient concave plus qu’ailleurs, en donnant plus de largeur au sentier, mais en revanche en lui enlevant de la hauteur, à tel point qu’en certains endroits Jésus doit marcher en se baissant pour ne pas se frapper la tête contre les roches.

317.2

Peut-être a-t-il l’intention de s’arrêter là où le sentier finit brusquement comme par un éboulis. Mais, en observant, il voit que, sous l’éboulis, il y a une caverne, une fissure dans la montagne plutôt qu’une caverne, et il y descend à travers l’éboulement. Il y entre. C’est une fissure au début, mais une vaste grotte à l’intérieur comme si la montagne avait été creusée, il y a bien longtemps, à coups de pic, dans je ne sais quel but. On voit clairement les endroits où, à la courbure naturelle de la roche, s’est associée celle que l’homme à forée. Du côté opposé à la fissure d’entrée, il a ouvert une sorte d’étroit couloir au fond duquel une bande de lumière laisse entrevoir des bois qui indiquent comment le passage s’enfonce du sud à l’est en coupant l’éperon de la montagne.

Jésus s’engage dans ce couloir sombre et étroit, et le suit jusqu’à ce qu’il arrive à l’ouverture, qui se trouve au-dessus de la route qu’il a parcourue avec les disciples et le char pour monter à Jiphtaël. Il a en face de lui les monts qui entourent le lac de Galilée ; au-delà de la vallée, et en direction du nord-est resplendit le grand Hermon sous son habit de neige. Un escalier rudimentaire est creusé dans le flanc de la montagne, qui ici n’est pas verticale, ni en montée ni en descente ; et cet escalier conduit à la route muletière qui se trouve dans la vallée et aussi au sommet où se trouve le village de Jiphtaël.

Jésus est satisfait de son exploration. Il revient sur ses pas dans la vaste caverne et cherche un endroit bien abrité où il entasse des feuilles mortes poussées dans l’antre par les vents. Une bien misérable couchette, cette épaisseur de feuilles sèches mise entre son corps et le sol nu et glacé… Il s’y laisse tomber et reste immobile, étendu, les mains sous la tête, les yeux fixés sur la voûte rocheuse, pensif, je pourrais même dire abasourdi, comme quelqu’un qui a supporté une souffrance ou un effort supérieur à ses forces.

317.3

Puis, lentement, des larmes, sans sanglots, commencent à couler de ses yeux sur les deux côtés du visage, en se perdant dans les cheveux près des oreilles et en finissant certainement dans son pauvre matelas…

Il pleure ainsi, longuement, sans parler ni bouger… Puis il s’assied, la tête entre les genoux qu’il soulève et entoure de ses mains entrelacées, et il appelle de toute son âme sa Mère au loin :

« Maman ! Maman ! Maman ! Mon éternelle douceur ! O Maman ! O Maman ! Comme je voudrais t’avoir auprès de moi ! Pourquoi ne t’ai-je pas toujours, toi le seul réconfort de Dieu ? »

Seule la cavité de la grotte répond par un murmure d’écho imparfait à ses paroles, à ses sanglots ; elle semble sangloter elle aussi dans tous ses recoins, ses roches et dans les rares petites stalactites qui pendent dans un coin, celui sans doute qui est le plus exposé au travail des eaux intérieures.

Les pleurs de Jésus continuent, bien que plus calmes, comme si le simple fait d’avoir appelé sa Mère l’avait réconforté, et lentement, ils se sont changés en monologue.

« Ils sont partis… Et pourquoi ? Pour qui ? Pourquoi ai-je dû leur causer cette souffrance ? Et pourquoi me la faire subir, puisque le monde déjà en remplit ma journée ? … Judas ! »…

Qui sait où s’envole la pensée de Jésus, qui relève la tête de ses genoux et regarde devant lui, les yeux dilatés et le visage tendu d’un homme absorbé par les spectacles spirituels de l’avenir ou par de grandes méditations. Il ne pleure plus, mais il souffre visiblement. Puis il semble répondre à un interlocuteur invisible et, pour ce faire, il se met debout.

« Je suis homme, Père. Je suis l’Homme. La vertu d’amitié, blessée et déchirée en moi, se tord et se lamente douloureusement…

Je sais que je dois tout souffrir. Je le sais. Comme Dieu, je le sais, et comme Dieu je le veux, pour le bien du monde. Comme homme aussi je le sais, car mon esprit divin le communique à mon humanité. Et comme homme aussi, je le veux, pour le bien du monde. Mais quelle douleur, ô mon Père ! Cette heure est bien plus pénible que celle que j’ai vécue avec ton esprit et le mien au désert[2]… Et elle est bien plus forte, la tentation présente de ne pas aimer et de ne pas supporter à mes côtés cet être visqueux et sournois qui a pour nom Judas, la cause de la grande douleur qui m’abreuve jusqu’à saturation, et torture les âmes auxquelles j’avais donné la paix.

317.4

Père, je le sens. Tu deviens plus rigoureuse envers ton Fils au fur et à mesure que j’approche du terme de mon expiation en faveur du genre humain. De plus en plus, ta douceur s’éloigne de moi, et ton visage paraît sévère à mon esprit, qui se trouve toujours plus repoussé dans les profondeurs, là où l’humanité, frappée par ton châtiment, gémit depuis des millénaires.

Il m’était doux de souffrir : le chemin au commencement de mon existence était doux, doux aussi quand, de fils du menuisier, je devins le Maître du monde en m’arrachant à une Mère pour te donner, Père, à l’homme déchu. La lutte contre l’Ennemi dans la tentation du désert m’était encore douce en comparaison de maintenant. Je l’ai affrontée avec la hardiesse d’un héros aux forces intactes… O mon Père !… Maintenant mes forces sont alourdies par l’absence d’amour et par la connaissance de trop de personnes et de trop d’infamies…

Satan, je le savais, allait partir, et il est effectivement parti une fois la tentation finie, puis les anges vinrent pour consoler ton Fils d’être homme, soumis à la tentation du Démon. Mais maintenant, elle ne cessera pas, une fois passée l’heure où l’Ami a souffert pour ses amis envoyés au loin, et pour l’ami parjure qui lui nuit de près et de loin. Elle ne cessera pas. Tes anges ne viendront pas me consoler de cette heure et après cette heure. En revanche, le monde viendra, avec toute sa haine, ses moqueries, son incompréhension. Et le parjure, le traître, le vendu à Satan viendra, et il sera toujours plus près et plus sournois et plus visqueux. Père !… »

Ce cri est vraiment déchirant, c’est un cri d’épouvante, un appel, et l’agitation de Jésus me rappelle l’heure de Gethsémani.

« Père ! Je le sais, je le vois… Pendant que, moi ici, je souffre et vais souffrir, et que je t’offre ma souffrance pour sa conversion, et pour ceux qui ont été arrachés à mes bras et qui sont en train de marcher, le cœur transpercé, vers leur destin, lui, il se vend pour devenir plus grand que moi, le Fils de l’homme !

C’est moi, n’est-ce pas, le Fils de l’homme ? Oui. Mais je ne suis pas seul à l’être. L’humanité, l’Eve prolifique a engendré ses fils, et si je suis l’Abel, l’Innocent, Caïn ne fait pas défaut dans la descendance de l’humanité. Et si je suis le Premier-Né, parce que je suis tel qu’auraient dû être les fils de l’homme, sans tache à tes yeux, lui, qui a été engendré dans le péché, est le premier de ce qu’ils sont devenus après avoir mordu le fruit empoisonné. Et maintenant, non content d’avoir en lui les ferments répugnants et les blasphèmes du mensonge, la malveillance, la cruauté, le désir cupide de l’argent, l’orgueil et la luxure, il devient démoniaque, lui, cet homme qui pouvait devenir ange, pour être l’homme qui devient démon[3]… “ Et Lucifer voulut être semblable à Dieu, et pour cela il fut chassé du Paradis et, changé en démon, il habita l’enfer. ”

317.5

Mais, Père ! O mon Père ! Je l’aime… je l’aime encore. C’est un homme… C’est un de ceux pour lesquels je t’ai quitté… Au nom de mon humiliation, sauve-le… Permets-moi de le racheter, Seigneur très-haut ! Cette pénitence est plus pour lui que pour les autres ! Oh ! Je sais l’incohérence de ce que je demande, moi qui sais tout ce qu’il est !… Mais, mon Père, pour un instant, ne vois pas en moi ton Verbe. Contemple seulement mon humanité de Juste… et permets que, pour un instant, je puisse être seulement “ l’Homme ” dans ta grâce, l’Homme qui ne connaît pas l’avenir, qui peut s’illusionner… l’Homme qui, ne sachant pas l’inéluctable destin, peut prier avec une espérance absolue pour t’arracher le miracle. Un miracle ! Un miracle pour Jésus de Nazareth, pour Jésus, fils de Marie de Nazareth, notre éternelle Aimée ! Un miracle qui viole ce qui est marqué et l’annule ! Le salut de Judas ! Il a vécu à mes côtés. Il a bu mes paroles, il a partagé ma nourriture, il a dormi sur ma poitrine… Pas lui, que ce ne soit pas lui mon satan !…

Je ne te demande pas de n’être pas trahi… Cela doit être et cela sera… pour que, par ma souffrance de trahi tous les mensonges soient effacés, par ma douleur de vendu toutes les avarices soient expiées, par mon déchirement de blasphémé tous les blasphèmes soient réparés, par ma souffrance de n’être pas cru la foi soit donnée à ceux qui sont et seront sans foi, et par ma torture toutes les fautes de la chair soient purifiées… Mais, je t’en prie : pas lui, pas lui, Judas, mon ami, mon apôtre !

Je voudrais que personne ne trahisse… Personne… Pas même le plus éloigné dans les glaces hyperboréennes ou les feux de la zone torride… Je voudrais que le sacrificateur soit toi seul… comme tu l’as été d’autres fois en brûlant[4] par tes feux les holocaustes… Mais puisque je dois mourir de la main de l’homme – et plus qu’un vrai bourreau, le bourreau sera l’ami traître, l’homme pourri qui portera en lui la puanteur de Satan et déjà l’aspire en lui pour être semblable à moi en puissance… c’est ce qu’il pense dans son orgueil et dans sa convoitise –, puisque c’est par la main de l’homme que je dois mourir, Père, accorde-moi que le Traître ne soit pas celui que j’ai appelé ami et aimé comme tel.

Multiplie mes tortures, Père, mais donne-moi l’âme de Judas… Je mets cette prière sur l’autel de ma Personne victime… Père, accueille-la !…

317.6

Le Ciel est fermé et muet !… C’est donc cela, l’horreur que j’aurai avec moi jusqu’à la mort ?

Le Ciel est muet et fermé !… Ce sera donc cela, le silence et la prison dans laquelle expirera mon esprit ?

Le Ciel est fermé et muet !… Ce sera donc cela, la suprême torture du Martyr ?

Père, que ta Volonté soit faite et non la mienne… Mais, à cause de mes peines – ah ! Cela au moins ! –, à cause de mes peines, donne paix et illusion à l’autre martyr de Judas, à Jean d’En-Dor, mon Père… Il est réellement meilleur que beaucoup. Il a parcouru un chemin que peu connaissent et connaîtront. Pour lui, toute la Rédemption est déjà accomplie. Donne-lui donc ta paix pleine et complète, pour que je l’aie dans ma gloire quand, pour moi aussi, tout sera accompli pour t’honorer et t’obéir… Mon Père !… »

Tout doucement, Jésus a glissé à genoux et maintenant il pleure, le visage contre terre, et il prie pendant que la lumière de cette brève journée d’hiver meurt avant l’heure dans la caverne obscure, et le fracas du torrent semble prendre plus de force à mesure que l’ombre envahit la vallée…

317.1

Jesus está de novo aos pés do maciço sobre o qual está construída Jeftael. Mas Ele não está na estrada mestra (digamos assim), isto é, o caminho por onde passaram antes com a carroça. Ele está indo por uma trilha de cabritos, muito escarpada, cheia de estilhaços e de rachaduras profundas, como se tivesse sido colada ao monte, ou riscada por alguma unha descomunal, limitada por um precipício, que se abre a pique sobre novas profundezas, no fundo das quais espuma raivosa a torrente. Pôr um pé em falso num lugar destes é o mesmo que precipitar-se sem esperança, tendo-se que ir pulando de uma moita de espinheiro ou de outros arbustos selvagens em outra, moitas nascidas não sei como, por entre as fendas do rochedo, e não conservando a linha vertical própria das plantas, mas uma linha oblíqua, ou até horizontal, pelas quais se delimita o seu habitat. Pôr um pé em falso num lugar destes quer dizer fazer-se dilacerar por todos os pentes espinhosos destes arbustos, ou ficar com os rins despedaçados nos choques contra os troncos rígidos, que se estendem sobre o abismo. Pôr um pé em falso quer dizer ser rasgado pelas pontas agudas das pedras que se projetam das paredes do precipício. Pôr um pé em falso aí quer dizer chegar sangrando e todo quebrado, às águas espumantes da torrente e ir afogar-se nelas, ficando submerso sobre um leito de pedras pontudas, batidas por águas violentas.

Apesar de tudo, Jesus vai percorrendo este caminho, este arranhão feito na rocha, e tornado ainda mais perigoso pela umidade, que sai vaporizada da torrente, e escorre da parede do lado de cima e a pique, e eu diria que até ligeiramente côncava.

Eu me esforço para mostrar ao leitor este lugar[1] infernal no desenho.

Ele vai indo devagar, cauteloso, medindo os passos sobre as pedras aguçadas, algumas delas soltas, obrigado algumas vezes a ir passando rente à parede, de tanto que o caminho se estreita. E, para conseguir passar por pontos que são sobremaneira perigosos, Ele precisa agarrar-se aos ramos, que estão pendurados da parede. Ela continua pelo lado norte, chegando mais adiante ao lado sul, no qual o monte, depois de ter descido perpendicularmente do cume, torna-se côncavo mais do que em outros pontos, dando mais comodidade pela largura do caminho, mas, em compensação, tirando-a, por causa da altura, tanto que em certos pontos, Jesus precisa andar de cabeça inclinada, para não bater a testa no rochedo.

317.2

Talvez Ele tenha a intenção de parar ali, onde o caminho termina bruscamente, como se lá houvesse algum desmoronamento. Mas, observando, Ele vê que, por baixo da saliência, há uma caverna, mais uma fenda no monte, do que uma caverna, e para lá Ele desce, indo por cima das pedras desmoronadas. Jesus entra. Há uma rachadura logo no começo, com uma ampla gruta em seu interior, como se o monte tivesse sido escavado muito tempo antes, e a golpes de picareta, não se sabe para quê, e vê-se nitidamente onde às curvas naturais da rocha associaram-se as produzidas pelo homem, o qual, no lado oposto à rachadura da entrada, abriu uma espécie de longo corredor, em cujo fundo se nota, numa fraca claridade, as formas de uns bosques distantes, e tudo nos faz ver que o corredor penetra do sul para o leste, atravessando o esporão do monte.

Jesus vai entrando por aquele caminho subterraneo, semi-escuro e estreito, e o percorre até chegar à saída, que está por cima da estrada, por onde passaram Ele, os apóstolos e a carroça com que eles subiram para Jeftael. Os montes, que contornam o lago da Galiléia, estão à frente dele, do outro lado do vale e na direção noroeste, onde está brilhando o grande Hermon, em sua veste de neve. Uma tosca escadinha está escavada num dos lados do monte, que aqui não é muito vertical, nem nas subidas, nem nas descidas, e esta escadinha conduz àquele caminho estreito, que passa pelo vale, e chega até o cume, onde está o povoado de Jeftael.

Jesus está contente com a exploração que fez. Ele volta para trás, até à ampla caverna, procura nela um ponto mais abrigado, onde amontoa as folhas secas, levadas pelo vento para dentro da caverna. É uma cama bem pobre, uma camada de folhas secas, postas entre o seu corpo e o solo nu e gelado… Ele se deixa cair em cima daquilo, e lá fica estendido e quieto, com as mãos por baixo da cabeça, o olhar fixado na abóbada rochosa, absorto, eu diria, como alguém que está atordoado por ter feito algum grande esforço ou passado alguma dor superior às suas forças.

317.3

Depois, lágrimas lentas, mas sem soluços, começam a descer de seus olhos e a cair dos dois lados do rosto, sumindo por entre os cabelos, passando por perto das orelhas, e desaparecendo pelo meio da folhagem seca…

Fica assim chorando por longo tempo, sem falar e sem mover-se… Depois se assenta e, com a cabeça por entre os joelhos, levantados e abraçados pelas mãos, que estão cruzadas, chama, com toda sua alma, a Mãe, que está distante:

– Minha Mãe! Minha Mãe! Minha eterna doçura! Oh! Minha Mãe! Oh! Minha Mãe! Oh! Minha Mãe! Como Eu gostaria que estivesses aqui perto! Por que é que não te tenho sempre, ó meu único conforto de Deus?

Somente a gruta profunda é que responde, com o murmúrio de um eco imperfeito, aos seus soluços, e parece chorar e soluçar também ela, em suas arestas, em suas pedras, e as poucas e ainda pequenas estalactites, que estão penduradas a um canto, que talvez seja o mais exposto à força da circulação das águas interiores.

O pranto de Jesus continua, ainda que calmo, como se só ter invocado sua Mãe já o tivesse consolado, e lentamente se transformado em um diálogo.

– Eles lá se foram… E por quê? E por quem? Por que Eu tive que dar esta dor? E por que me haverão de dá-la, se com ela o mundo já me enche o dia?… Judas!…

Quem saberá por onde anda agora o pensamento de Jesus, que está levantando a cabeça dentre os joelhos, e olhando para diante de Si, com uns olhos arregalados e um rosto tenso de quem está absorvido por visões espirituais do futuro ou por uma profunda meditação. Ele não chora mais chamando, mas sofre visivelmente. Pois parece estar respondendo a um interlocutor invisível. E, para melhor fazê-lo, Ele se põe de pé.

– Eu sou homem, meu Pai. Eu sou homem. A virtude da amizade, ferida e dilacerada em Mim, se torce e se lamenta dolorosamente…

Eu sei que devo sofrer tudo. Eu sei. Como Deus, Eu sei, e, como Deus, Eu quero para o bem do mundo, também como homem. Eu sei, porque o meu espírito divino o comunica à minha humanidade. E até como homem Eu quero, para o bem do mundo. Mas, que dor, ó meu Pai!

Esta hora é muito mais penosa do que aquela que Eu vivi com o teu e com o meu Espírito no deserto[2]… E é bem mais forte a tentação presente de não amar e de não suportar ao meu lado este ser viscoso e tortuoso, que tem o nome de Judas, a causa da grande dor que me abebera e me sacia, e que tortura as almas às quais Eu já havia dado a paz.

317.4

Pai, Eu sinto. Tu te fazes severo com o teu Filho à medida que Eu me vou me aproximando do fim desta minha expiação em favor do gênero humano. Sempre mais vai-se afastando de Mim a tua doçura, e o teu rosto se mostra severo para com o meu espírito, que vem sendo sempre rejeitado em sua parte mais profunda, naquela em que a humanidade, atingida pelo teu castigo, vem gemendo, há milênios.

Para Mim era doce o sofrer, era doce o caminho para o início da existência, doce também, quando de filho do carpinteiro Eu me tornei Mestre do mundo, afastando-me de minha Mãe para dar-te, ó Pai, ao homem decaído. Era-me doce também, em comparação com esta hora, a luta com o Inimigo, na Tentação no deserto. Eu o enfrentei com a galhardia de um herói que tem força total… Oh! Meu Pai!… como agora as minhas forças estão sob o peso do desamor e de muitas e muitas coisas demais…

Satanás, Eu sabia, depois de terminada a tentação, se teria ido embora, e de fato se foi, e os anjos vieram consolar o teu Filho feito homem, porque, como tal é que Ele era objeto da tentação do Demônio.

Mas agora ela não cessará, quando tiver passado esta hora, na qual o Amigo está sofrendo pelos amigos, por Ele mandados para longe, e pelo amigo perjuro, que o prejudica, tanto de perto como de longe. Ela não cessará. Não virão mais os teus anjos consolar-me nessa hora. Mas quem virá vai ser o mundo. Com todo o seu ódio, com sua derisão, sua incompreensão. Mas virá, e estará sempre mais perto, mais tortuoso e viscoso, o perjuro, o traidor, o vendido a Satanás. Meu Pai!…

É verdadeiramente um grito dilacerante de espanto, de invocação, e Jesus se agita, o que me faz pensar na hora do Getsêmani.

– Pai, Eu sei. Eu o vejo… Enquanto Eu aqui sofro e sofrerei, Eu te ofereço o meu sofrimento pela conversão deles, e por aqueles, que me foram arrancados dos braços, e que vão indo com seus corações traspassados, para os seus destinos, e ele se vende, para tornar-se maior do que Eu, o Filho do homem!

Sou Eu, não é verdade, o Filho do homem? Sim. Mas não sou o único a ser. A humanidade, esta Eva prolífica, gerou os seus filhos e, se Eu sou o Inocente Abel, não falta um Caim entre os filhos da humanidade. E se Eu sou o Primogênito, porque Eu o sou, como teriam devido ser os filhos do homem, sem mancha diante de teus olhos, ele, que foi gerado no pecado, é o primeiro daquilo que se tornaram depois aqueles que morderam o fruto envenenado. E agora, não saciados por terem em si os estímulos repugnantes e blasfemos da mentira, da falta de caridade, a sede de sangue, a avidez de dinheiro, a soberba e a luxúria, se endemoninharam, para serem, em vez de homens, que podiam chegar a ser anjos, a ser homens que se tornam demônios[3]… E Lúcifer quis ser semelhante a Deus, e por isso foi expulso do Paraíso e, transformado em demônio, foi morar no Inferno.

317.5

Mas, meu Pai! Oh! Meu Pai! Eu o amo… Eu o amo ainda. Ele é um homem… É um daqueles pelos quais Eu te deixei… Pela minha humilhação, salva-o… concede-me que Eu possa redimi-lo, Senhor Altíssimo! Esta penitência seja mais por ele do que pelos outros! Oh! Eu sei qual a incongruência do que Eu estou pedindo, Eu que sei tudo o que existe!… Mas, meu Pai, deixa de ver, por um momento, em Mim o teu Verbo! Contempla somente a minha Humanidade do Justo na tua graça, do Homem que não conhece o futuro, e que pode iludir-se… o Homem que, não conhecendo o inevitável fato, pode rezar, com esperança absoluta, para conseguir arrancar-te o milagre. Um milagre! Um milagre concedido a Jesus de Nazaré, a Jesus de Maria de Nazaré, a nossa eterna amada! Um milagre que profane o que está escrito, e o cancele! A salvação de Judas! Ele viveu a meu lado, bebeu as minhas palavras, participou comigo das refeições, dormiu sobre o meu peito… Não ele. Não seja ele o meu Satanás!…

Eu não te peço para não ser traído… Isso terá que ser, e será… para que sejam, pela minha dor de traído, anuladas todas as mentiras, como pela minha dor de vendido, sejam expiadas todas as avarezas, como pelo meu tormento de blasfemado sejam reparadas todas as blasfêmias, como por não ser acreditado seja concedida a fé àqueles que sem fé estão e estarão, pela minha tortura sejam limpas todas as culpas da carne… Mas, te peço: não ele, não ele, Judas, o meu amigo, o meu apóstolo!

Nenhum Eu quereria que fosse o traidor… Nenhum… nem mesmo o que estivesse mais longe, no meio dos gelos do Norte, ou por entre os calores da zona tórrida… Eu quereria que o Sacrificador fosse Tu somente… como em outras vezes já o foste, incendiando[4] os holocaustos com os teus fogos… Mas, posto que devo morrer pela mão do homem, e que mais do que o carrasco real, será carrasco o amigo traidor, a podridão que terá em si o fedor de Satanás, ele já o aspira em si, para ser semelhante a Mim no poder… assim ele pensa, em seu orgulho e em sua luxúria; já que pela mão do homem Eu devo morrer, ó Pai, concede-me que não seja aquele a quem Eu dei o nome de amigo, e que é amado como tal, que não seja ele o traidor.

Multiplica, Pai meu, as minhas torturas, mas dá-me a alma de Judas… Coloco esta oração sobre o altar da minha Pessoa vítima… Meu Pai, acolhe esta oferta!…

317.6

O Céu está fechado e mudo!… É, então, este o horror que haverei de ter comigo até à Morte? O Céu está fechado e mudo!… Será, então, este o silêncio e o cárcere onde entregarei o meu espírito? O Céu está fechado e mudo!… Esta será então, a suprema tortura do Mártir?…

Pai, seja feita a tua vontade, e não a minha… Mas, pelos meus sofrimentos, oh! Pelo menos isto! Pelos meus sofrimentos, dá paz e esperança ao outro mártir de Judas, João de Endor, ó meu Pai… Ele realmente é melhor do que muitos. Ele percorreu um caminho que poucos sabem e saberão. Para ele tudo da Redenção já está cumprido. Dá-lhe, pois, a tua paz plena e completa, para que Eu o tenha na minha glória, quando o que se refere a Mim se tiver completado, para tua honra e obediência… Meu Pai!…

Jesus pouco a pouco se tinha ido pondo de joelhos, e agora está chorando com o rosto no chão, rezando, enquanto a luz de um curto dia de inverno vai diminuindo prematuramente na caverna escura, enquanto o barulho da torrente parece crescer, como uma voz tanto mais forte, quanto mais vai escurecendo a sombra no vale…


Notes

  1. lieu dont Maria Valtorta a fait l’esquisse. Au centre se trouve le mont de Jiphtaël avec Jiphtaël au sommet, auquel on accède de l’ouest par le sentier muletier. Au sud-ouest se trouve la route de Ptolémaïs, et vers le sud-est le sentier parcouru par Jésus, sous lequel se trouve le ravin avec le torrent au fond.
  2. au désert, en 46.3/10. En ce qui concerne la tentation présente, Maria Valtorta insère la note suivante sur une copie dactylographiée : Lutte entre les deux natures unies dans le Christ. Comme Dieu, il ne pouvait qu’aimer. Comme Homme, il ne pouvait pas ne pas ressentir de mépris pour le faux disciple. Avançant vers la fin de sa mission rédemptrice, il ressentait la préparation à l’abandon de son Père qui allait devenir totale dans les heures de sa Passion. Ce grand Solitaire et grand Incompris qu’était le Verbe incarné vivant parmi les hommes s’est toujours senti “ seul et méconnu ”. Seule sa Mère l’a vraiment connu, et elle fut sa compagne parfaite. Chez les autres, plus l’heure de la Rédemption approchait, plus l’incompréhension, la haine et l’abandon croissaient. Passion non sanglante, mais passion tout de même. Et Maria Valtorta note encore, au sujet de la prière qui suit en 317.5 : Que cette prière adressée au Père n’étonne pas les “ éternels critiques ”. Selon l’Evangile, le Christ a été tenté “ en tant qu’homme ” au désert, et il a souffert jusqu’à suer du sang dans sa lutte d’homme, d’homme seulement qui n’est plus soutenu par la Divinité, le soir du jeudi saint à Gethsémani. C’est là une autre de ses heures de “ vrai ” homme, totalement homme, sujet à l’amour humain et à la souffrance humaine, qui étaient parfaits en lui, puisqu’il était parfait entre tous les hommes. Il s’agit encore des tentations de la nature humaine de Jésus, unie en lui à la nature divine, dans le texte ou dans les notes de : 46.5, 47.6, 69.5, 80.10, 174.9, 203.12, 527.7, 540.12, 567.20/23, 602.17, 603.6/7, 610.16.
  3. démon… La citation qui suit semble tirée, avec des mots nouveaux, d’Is 14, 12-15.
  4. en brûlant, comme en Lv 9, 24 ; Jg 6, 21 ; 1 R 18, 38 ; 1 Ch 21, 26 ; 2 Ch 7, 1.

Notas

  1. lugar, de que MV fez o esboço que reproduzimos. No centro está a montanha de Jiftael com o pico Jiftael, que é acessado a partir do oeste pela trilha de mulas. Para o sudoeste é o caminho para Ptolemaida e Sudeste o caminho feito por Jesus, sob a qual é a ravina com um córrego no fundo.
  2. no deserto, 46.3/10. No que diz respeito a essa tentação, MV faz a seguinte observação numa cópia datilografada: luta entre as duas naturezas unidas em Cristo. Como Deus só podia amar. Como o homem não podia deixar de sentir desprezo pelo falso discípulo. Na passagem para o fim de sua missão redentora, intuia a preparação do abandono paterno, que teria sido total nas horas da Paixão. O grande solitário e desconhecido, que era o Verbo que se fez carne, vivendo entre os homens, sempre se sentiu “sozinho e desconhecido”. Apenas a mãe o conhecia realmente e foi sua companheira perfeita. Nos outros, quanto mais perto do momento da redenção, mais cresciam os mal-entendidos, o ódio ou o abandono. A paixão sem derramamento de sangue, mas sempre paixão. E ainda, no que diz respeito à oração que se segue em 317.5, MV comenta: Esta oração ao Pai, não surpreenda aos supercríticos. É o evangelho que Cristo foi tentado “como homem” no deserto e sofreu até suar sangue em sua luta de Homem, um Homem só não mais suportado pela Divindade, no Getsêmani, na noite de Quinta-Feira Santa. Esta é outra das suas horas de homem “real”, totalmente homem, o amor e sujeito ao sofrimento humano, Nele perfeita, porque perfeita entre todos os homens. Das tentações da natureza humana de Jesus, unidos à Sua natureza divina, tratam também as notas: 46.5 - 47.6 - 54.5 - 69.5 - 80.10 - 174.9 - 203.12 - 527.7 - 540.12 - 567.20/23 - 602.17 - 603.6/7 - 610.16.
  3. demônios... A frase seguinte parece obtida com palavras novas de: Isaías 14,12-15.
  4. incendiando, como em Levítico 9,24; Juízes 6,21; 1 Reis 18,38; 1 Crônicas 21,26; 2 Crônicas 7,1.