362.1
Ils sont maintenant de l’autre côté du Jourdain et marchent rapidement vers le sud-ouest en direction d’une seconde chaîne de collines, plus élevée que la première, des collines basses au-delà desquelles se trouve la plaine du Jourdain. Je comprends à leurs conversations qu’ils ont évité la plaine pour ne pas retomber dans la boue qu’ils ont laissée de l’autre côté, et ils pensent suivre les routes de l’intérieur qui sont mieux entretenues et plus praticables, surtout par temps de pluie.
« Où pouvons-nous être ? demande Matthieu, qui s’oriente mal.
– Entre Silo et Béthel, certainement » répond Thomas. « Je reconnais ces montagnes. J’y suis passé, il y a peu de temps, avec Judas, qui a été reçu à Béthel par des pharisiens.
– Tu pouvais l’être toi aussi. Tu n’as pas voulu venir. Mais ni eux ni moi ne t’avons dit : “ Ne viens pas. ”
– Et je ne prétends pas non plus que vous me l’ayez dit. Je dis seulement que j’ai préféré rester avec les disciples qui évangélisaient là. »
L’incident est clos. André se réjouit même :
« Si à Béthel nous avons des pharisiens comme amis, on ne nous attaquera pas.
– Mais nous revenons en arrière au lieu d’aller à Jérusalem, lui objectent-ils.
– Nous devrons pourtant y aller pour la Pâque et je ne sais pas comment nous ferons…
– Mais oui ! Pourquoi a-t-il dit que nous retournons à Cana ? Les femmes pouvaient revenir, et nous, accomplir le pèlerinage…
– Il est écrit que ma femme ne fera pas la Pâque à Jérusalem ! » s’exclame Pierre.