Gli Scritti di Maria Valtorta

362. Mission et destin des “ voix de Dieu ”.

362. Missione e destino delle “voci di Dio”.

362.1

Ils sont maintenant de l’autre côté du Jourdain et marchent rapidement vers le sud-ouest en direction d’une seconde chaîne de collines, plus élevée que la première, des collines basses au-delà desquelles se trouve la plaine du Jourdain. Je comprends à leurs conversations qu’ils ont évité la plaine pour ne pas retomber dans la boue qu’ils ont laissée de l’autre côté, et ils pensent suivre les routes de l’intérieur qui sont mieux entretenues et plus praticables, surtout par temps de pluie.

« Où pouvons-nous être ? demande Matthieu, qui s’oriente mal.

– Entre Silo et Béthel, certainement » répond Thomas. « Je reconnais ces montagnes. J’y suis passé, il y a peu de temps, avec Judas, qui a été reçu à Béthel par des pharisiens.

– Tu pouvais l’être toi aussi. Tu n’as pas voulu venir. Mais ni eux ni moi ne t’avons dit : “ Ne viens pas. ”

– Et je ne prétends pas non plus que vous me l’ayez dit. Je dis seulement que j’ai préféré rester avec les disciples qui évangélisaient là. »

L’incident est clos. André se réjouit même :

« Si à Béthel nous avons des pharisiens comme amis, on ne nous attaquera pas.

– Mais nous revenons en arrière au lieu d’aller à Jérusalem, lui objectent-ils.

– Nous devrons pourtant y aller pour la Pâque et je ne sais pas comment nous ferons…

– Mais oui ! Pourquoi a-t-il dit que nous retournons à Cana ? Les femmes pouvaient revenir, et nous, accomplir le pèle­ri­nage…

– Il est écrit que ma femme ne fera pas la Pâque à Jérusalem ! » s’exclame Pierre.

362.2

Jean interpelle Jésus qui est en grande conversation avec Simon le Zélote :

« Maître, comment ferons-nous pour aller et revenir à temps ?

– Je ne sais pas. Je m’en remets à Dieu. Si nous sommes en retard, ce ne sera pas ma faute.

– Tu as bien fait d’être prudent, dit Simon le Zélote.

– Oh ! Pour ma part, j’aurais continué car mon heure n’est pas encore venue. Je le sens. Mais vous, comment auriez-vous supporté l’aventure, vous qui depuis quelque temps êtes si… fatigués ?

– Maître… tu as raison. On dirait qu’un démon a répandu son haleine parmi nous. Nous sommes tellement changés !

– L’homme se fatigue. Il veut que les choses aillent vite, et il a des rêves déraisonnables. Quand il s’aperçoit que le rêve est différent de la réalité, il se trouble et, s’il n’est pas de bonne volonté, il fléchit. Il ne se souvient pas que le Tout-Puissant, qui pouvait faire naître l’univers du chaos en un instant, l’a fait en des phases régulières et séparées en espaces de temps appelés jours. Je dois faire jaillir le Royaume de Dieu du chaos spirituel de tout un monde. Et je le ferai. J’en construirai les bases, je suis en train de les construire, et je dois briser la roche très dure pour y tailler des fondements qui ne s’écrouleront pas. Vous en élèverez lentement les murs. Vos successeurs continueront cette œuvre en hauteur et en largeur. De même que, moi, je mourrai au travail, vous aussi vous mourrez, et il y en viendra d’autres qui mourront en versant leur sang ou non, mais consumés par ce travail qui demande l’esprit d’immolation, de générosité, ainsi que des larmes, du sang et une infinie patience… »

362.3

Pierre passe sa tête grisonnante entre Jésus et Jean.

« On peut savoir ce que vous dites ?

– Ah ! Simon ! Viens ici. Nous parlions de la future Eglise. J’expliquais qu’au lieu de vos hâtes, de vos lassitudes, de vos découragements et ainsi de suite, elle réclamait calme, constance, effort, confiance. J’expliquais qu’elle demande le sacrifice de tous ses membres, de moi, qui en suis le Fondateur et la Tête mystique, jusqu’à vous, jusqu’à tous les disciples, jusqu’à tous ceux qui porteront le nom de chrétiens et appartiendront à l’Eglise universelle. Et, en vérité, dans la grande échelle des hiérarchies, ce seront souvent les plus humbles, ceux qui sembleront être de simples “ numéros ”, qui rendront l’Eglise vraiment vivante. En vérité, je devrai souvent me réfugier en eux pour continuer à maintenir vivantes la foi et la force des collèges apostoliques toujours renouvelés ; et je devrai laisser ces apôtres être tourmentés par Satan et par des hommes envieux, orgueilleux et incrédules. Et leur martyre moral ne sera pas moins pénible que le martyre matériel, pris comme ils le seront entre la volonté active de Dieu et la volonté mauvaise de l’homme, instrument de Satan, qui appliquera tout son soin et toute sa violence à les faire passer pour des menteurs, des fous, des obsédés, pour paralyser en eux mon œuvre et ses fruits, qui sont autant de coups victorieux contre la Bête.

– Et ils résisteront ?

– Et ils résisteront sans même m’avoir matériellement avec eux. Ils devront croire non seulement à ce qu’il faut croire obligatoirement, mais aussi à leur mission secrète, la croire sainte, la croire utile, croire qu’elle vient de moi, alors que Satan sifflera autour d’eux pour les terroriser, et que le monde criera pour les tourner en ridicule, ainsi que des ministres de Dieu, pas toujours parfaitement éclairés, pour les condamner. C’est le destin de mes futures voix. Et pourtant je n’aurai pas d’autres ressources pour secouer les hommes, les ramener à l’Evangile et au Christ ! Mais pour tout ce que je leur aurai demandé et imposé, pour tout ce que j’aurai reçu d’eux, je leur donnerai une joie éternelle, une gloire toute spéciale !

362.4

Il y a au Ciel un livre fermé. Dieu seul peut le lire. Il renferme toutes les vérités. Mais parfois Dieu ouvre les sceaux et réveille les vérités déjà dites aux hommes en contraignant un homme, choisi pour ce destin, à connaître le passé, le présent et l’avenir tels que ce livre mystérieux les contient. Avez-vous jamais vu un enfant, le meilleur de la famille, ou un écolier, le meilleur de la classe, appelé par son père ou par son maître à lire un livre de grandes personnes et à en recevoir l’explication ? L’enfant se tient à côté de son père ou de son maître qui l’entoure d’un bras, alors que de la main opposée il montre du doigt les lignes qu’il veut faire connaître à son préféré. C’est ce que Dieu fait pour ceux qu’il appelle à une telle destinée. Il les attire, les retient par son bras et les force à lire ce qu’il veut, à en comprendre le sens, à le divulguer ensuite, quitte à en recueillir mépris et douleur. Moi, l’Homme, je suis le Chef de file de ceux qui proclament les vérités du Livre céleste, et j’en reçois mépris, douleur et mort. Mais déjà le Père prépare ma gloire. Et une fois que je serai monté auprès de lui, je préparerai la gloire de ceux que j’aurai forcés à lire dans le livre fermé les passages que j’ai choisis, et en présence de toute l’humanité ressuscitée et des chœurs angéliques, je les montrerai pour ce qu’ils ont été, en les appelant auprès de moi tandis que j’ouvrirai les sceaux du Livre que désormais il sera inutile de tenir fermé ; et eux souriront en revoyant écrites, en relisant les paroles que j’avais déjà éclairées pour eux quand ils souffraient sur la terre.

362.5

– Et les autres ? demande Jean, très attentif à l’instruction.

– Quels autres ?

– Les autres qui, comme moi, n’ont pas lu ce livre sur la terre, ils ne sauront jamais ce qu’il dit ?

– Au Ciel, tout sera connu des bienheureux. Ils connaîtront, absorbés dans la Sagesse infinie.

– Tout de suite ? A peine morts ?

– Tout de suite, dès l’entrée dans la Vie.

– Mais alors pourquoi au Dernier Jour feras-tu voir que tu les appelles à connaître le Livre ?

– Parce qu’il ne sera pas connu des seuls bienheureux, mais de toute l’humanité. Et parmi les damnés, il y en aura beaucoup qui auront tourné en dérision les voix de Dieu comme celles de fous et de possédés, et qui les auront tourmentés pour ce don que je leur ai fait. C’est une longue mais obligatoire revanche, accordée à ces martyrs de la méchanceté obtuse du monde.

– Comme ce sera beau de voir cela ! S’écrie Jean, ravi.

– Oui, et de voir tous les pharisiens grincer des dents avec rage, dit Pierre en se frottant les mains.

– Oh ! Moi je pense que je regarderai seulement Jésus et les bénis qui liront avec lui le Livre… » répond Jean qui rêve à cette heure, les yeux perdus dans je ne sais quelle vision de lumière, éclaircis par une larme d’émotion qui reste dans l’œil et en fait briller l’iris bleu clair, avec un sourire enfantin sur ses lèvres rouges.

Simon le Zélote le regarde, Jésus aussi. Mais Jésus ne dit rien. Simon, en revanche, intervient :

« Tu te regarderas toi-même alors ! Car si, parmi nous, il y en a un qui doit être “ voix de Dieu ” sur la terre et qui sera appelé à lire les passages du Livre scellé, ce sera bien toi, Jean, toi qui es le préféré de Jésus et l’ami de Dieu.

– Ah ! Ne dis pas cela ! Je suis le plus ignorant de tous. Et si Jésus n’avait pas assuré que c’est aux enfants qu’appartient le Royaume des Cieux, je ne penserais pas pouvoir le posséder, tant je ne suis qu’un bon à rien. N’est-ce pas, Maître, que ma seule valeur, c’est de ressembler à un enfant ?

– Oui, tu appartiens à la bienheureuse enfance, et sois-en béni ! »

362.6

Ils marchent encore quelque temps, puis Pierre, qui se retourne pour regarder derrière lui la route caravanière sur laquelle ils se trouvent désormais, s’écrie :

« Miséricordieuse Providence ! Mais c’est le char des femmes ! »

Tout le monde se retourne. C’est effectivement le lourd char de Jeanne qui avance au trot de deux robustes chevaux. Ils s’ar­rêtent pour l’attendre. La capote de cuir entièrement descendue ne permet pas de voir qui se trouve à l’intérieur. Mais Jésus fait signe d’arrêter et le conducteur pousse une exclamation de joie quand il voit Jésus debout, les bras levés, au bord de la route.

Alors que l’homme arrête les deux chevaux qui soufflent, le visage maigre d’Isaac paraît à l’ouverture :

« Le Maître ! » s’écrie-t-il. « Mère, réjouis-toi ! Il est ici ! »

Des voix de femmes, des bruits de pas, se font entendre dans le char, mais avant qu’une seule d’entre elles ne descende, Manahen, Marziam et Isaac ont déjà sauté à terre et accourent pour vénérer le Maître.

« Encore ici, Manahen ?

– Fidèle à la consigne, et maintenant plus que jamais parce que les femmes avaient peur… Mais… Nous t’avons obéi parce qu’il faut obéir, mais crois bien qu’il n’y a rien de préoccupant. Je sais de source sûre que Pilate a rappelé à l’ordre ceux qui mettent le trouble, en disant que quiconque en serait responsable pendant ces jours de fête serait sévèrement puni. Je crois que la femme de Pilate n’est pas étrangère à cette protection, et encore moins ses amies. A la cour, on sait tout et rien. Mais on est assez informé… »

362.7

Puis Manahen s’écarte pour céder la place à Marie, qui est descendue du char et a fait quelques mètres de route, toute tremblante et émue.

Ils s’embrassent pendant que toutes les femmes disciples vénèrent le Maître. Cependant Marie et Marthe, sœurs de Lazare, ne sont pas là.

Marie murmure :

« Quelle angoisse depuis ce soir-là ! Mon Fils, comme ils te haïssent tous ! »

Des larmes coulent le long des marques rouges, traces de beaucoup d’autres qu’elle a versées ces derniers jours.

« Mais tu vois que le Père pourvoit à tout. Ne pleure donc pas ! Je défie avec courage toute la haine du monde, mais une seule de tes larmes m’accable. Allons, Mère sainte ! »

Et, la tenant enlacée, il se tourne vers les femmes disciples pour les saluer ; il a un mot particulier pour Jeanne qui a voulu revenir en arrière pour accompagner Marie.

« Oh, Maître ! On n’a pas de peine à rester avec ta Mère. Marie est retenue à Béthanie par les souffrances de son frère. Moi, je suis venue. J’ai laissé les enfants à la femme du gardien du palais, qui est bonne et maternelle. Mais il y a aussi Kouza qui y veille. Et tu peux être sûr qu’il ne manquera rien au cher Matthias, que mon mari aime particulièrement ! Pourtant Kouza m’a dit aussi qu’il était inutile de partir. L’avertissement du Proconsul a brisé les ongles même à Hérodiade. Quant au Tétrarque, il tremble de peur et n’a qu’une pensée : veiller à ce qu’Hérodiade ne le ruine pas aux yeux de Rome. La mort de Jean a causé beaucoup de tort à Hérodiade. En outre, Hérode se rend fort bien compte que le peuple est révolté contre lui à cause du meurtre de Jean. Ce renard comprend que son pire châtiment serait de perdre la protection haineuse et dérisoire de Rome. Le peuple s’en prendrait à lui aussitôt. Par conséquent, n’en doute pas, il ne prendra aucune initiative !

362.8

– Dans ce cas, retournons à Jérusalem ! Vous pouvez avancer en toute sécurité. Allons ! Que les femmes remontent sur le char et avec elles Matthieu et ceux qui sont fatigués. Nous nous reposerons à Béthel. Allons-y. »

Les femmes obéissent. Matthieu et Barthélemy montent avec elles. Les autres préfèrent suivre le char à pied avec Manahen, Isaac et Marziam. Et Manahen raconte comment il s’est informé pour savoir ce qu’il y avait de vrai dans les racontars de l’hérodien qui avait semé l’inquiétude dans la paisible retraite de Béthanie près de Lazare “ très souffrant ”, selon Manahen.

« Est-il venu une femme à Béthanie ?

– Non, Seigneur. Mais nous en sommes absents depuis trois jours. De qui s’agit-il ?

– D’une femme disciple : comme elle est jeune, seule et sans moyens, je la confierai à Elise.

– Elise est au palais de Jeanne. Elle voulait venir, mais elle est très enrhumée. Elle brûlait de te voir. Elle disait : “ Mais vous ne comprenez pas que sa vue me donne la paix ? ”

– Je lui donnerai aussi une joie avec cette jeune femme.

362.9

Et toi, Marziam, tu ne parles pas ?

– J’écoute, Maître.

– Le garçon écoute et écrit. Par l’un, par l’autre, il se fait répéter tes paroles et il écrit, il écrit. Mais les aurons-nous bien dites, nous ? dit Isaac.

– Je les regarderai moi-même, et j’ajouterai ce qui manque dans le travail de mon disciple » répond Jésus en caressant la joue légèrement brune de Marziam.

Puis il demande :

« Et ton grand-père ? Tu l’as vu ?

– Oh oui ! Il ne me reconnaissait pas. Il a pleuré de joie. Mais nous le reverrons au Temple, car Ismaël les envoie. D’ailleurs, il leur a donné cette année quelques jours de plus. Il a peur de toi.

– Naturellement ! Après le petit ennui arrivé à Chanania au mois de Shebat ! Dit Pierre en riant.

– Toutefois, la peur de Dieu ne construit pas, elle démolit plutôt. Ce n’est pas de l’amitié, c’est une précaution qui souvent se change en haine. Mais chacun donne ce qu’il peut… »

Ils continuent leur route et je les perds de vue.

362.1

Sono ora dall’altra parte del Giordano e camminano lesti in direzione sud ovest, puntando verso una seconda catena di colli, più elevata della prima, di basse colline, oltre le quali è la pianura del Giordano. Dai loro discorsi comprendo che hanno evitato la pianura per non ricadere nella melma lasciata dall’altra parte e pensano di andare dove devono seguendo le strade interne, che sono meglio tenute e meglio praticabili, specie in tempo di pioggia.

«Verso che punto saremo?», chiede Matteo che si orienta male.

«Fra Silo e Betel di certo. Riconosco i monti», dice Tommaso. «Ci siamo passati da poco, con Giuda, che a Bétèl fu ospite di alcuni farisei».

«Potevi esserlo anche tu. Non ci sei voluto venire. Ma né io né loro ti abbiamo detto: “Non venire”».

«E neppure io dico che me lo avete detto. Dico solo che ho preferito rimanere coi discepoli che evangelizzavano qui».

E l’incidente ha termine. Anzi Andrea si rallegra dicendo:

«Se a Betel abbiamo farisei amici, non saremo assaliti».

«Ma noi andiamo indietro. Non a Gerusalemme», gli obbiettano.

«Ci dovremo pure andare per la Pasqua! Neppure so come faremo…».

«Ma sì! Perché ha detto che torna a Cana? Potevano ritornare le donne, e noi compiere il pellegrinaggio…».

«È destino che mia moglie non faccia la Pasqua a Gerusalemme!», esclama Pietro.

362.2

Giovanni interpella Gesù che parla fitto fitto con lo Zelote:

«Maestro, come faremo ad andare e tornare in tempo?».

«Non lo so. Mi affido a Dio. Se saremo in ritardo non sarà colpa mia».

«Hai fatto bene ad essere prudente», dice lo Zelote.

«Oh! per Me sarei andato avanti. Perché non è ancora la mia ora. Questo lo sento. Ma come avreste sopportato, voi, l’avventura, voi che da qualche tempo siete così… stanchi?».

«Maestro… hai ragione. Sembra che un demonio abbia messo il suo alito fra di noi. Siamo tanto cambiati!».

«L’uomo si stanca. Vuole le cose rapide. E sogna le cose stolte. Quando si avvede che altro è il sogno dalla realtà, si turba e, se non è di buona volontà, flette. Non ricorda che l’Onnipotente, che poteva in un attimo fare del Caos l’Universo, lo fece con fasi ordinate e separate in spazi di tempo detti giorni. Io devo dal Caos spirituale di tutto un mondo trarre il Regno di Dio. E lo farò. Io ne costruirò le basi, le sto costruendo, e devo spezzare la roccia durissima per tagliarvi dentro le fondamenta che non crolleranno. Voi alzerete lentamente i muri. I vostri successori continueranno l’opera, in altezza e in larghezza. Come Io morirò nell’opera, così voi morirete, e ce ne saranno altri e altri che moriranno cruentemente o incruentemente, ma consumati da questo lavoro che richiede spirito di immolazione, di generosità, e lacrime, e sangue, e pazienza senza misura…».

362.3

Pietro insinua la sua testa brizzolata fra Gesù e Giovanni.

«Si può sapere cosa dite?».

«Oh! Simone! Vieni qui. Si parlava della futura Chiesa.

Spiegavo che, contro le vostre frette, stanchezze, sconforti e così via, ella richiede calma, costanza, sforzo, fiducia. Spiegavo che richiede il sacrificio di tutti i suoi membri. Da Me che ne sono Fondatore e che ne sono la mistica Testa, a voi, a tutti i discepoli, a tutti quelli che avranno nome di cristiani e appartenenti alla Chiesa universale. E in verità nella grande scala delle gerarchie saranno sovente i più umili, coloro che sembreranno semplicemente dei “numeri”, quelli che renderanno veramente vitale la Chiesa. In verità dovrò sovente rifugiarmi in questi per continuare a mantenere viva la fede e la forza dei sempre rinnovati collegi apostolici, e di questi apostoli dovrò farne dei tormentati da Satana e dagli uomini invidiosi, superbi e increduli. Né il loro martirio morale sarà meno penoso di quello materiale, presi come saranno fra la volontà attiva di Dio e la volontà malvagia dell’uomo, strumento di Satana, che cercherà con ogni studio e violenza di farli apparire menzogneri, folli, ossessi, per paralizzare la mia opera in loro e i frutti della stessa, che sono altrettanti colpi vittoriosi contro la Bestia».

«E resisteranno?».

«E resisteranno anche senza avermi materialmente con loro. Dovranno credere non solo a ciò che è dovere di credere, ma anche alla loro segreta missione, crederla santa, crederla utile, crederla venuta da Me, mentre intorno a loro fischierà Satana per terrorizzarli, e urlerà il mondo per deriderli, e i non sempre perfettamente luminosi ministri di Dio per condannarli. Questo è il destino delle mie future voci. Eppure non avrò altro modo che questo per scuotere, riportare al Vangelo e al Cristo gli uomini! Ma per tutto quello che avrò richiesto da loro, imposto loro e da loro ricevuto, oh! darò loro eterna gioia, una gloria speciale!

362.4

In Cielo è un libro chiuso. Solo Dio può leggerlo. In esso sono tutte le verità. Ma Dio talora leva i sigilli e risveglia le verità già dette agli uomini costringendo un uomo, eletto a tale sorte, a conoscere passato, presente e futuro quale il misterioso libro lo contiene. Avete mai visto un figlio, il più buono della famiglia, od uno scolaro, il più buono della scuola, essere chiamato dal padre o dal maestro a leggere in un libro di adulti e ad averne spiegazione? Sta a fianco del padre o del maestro, circondato da un loro braccio, mentre l’altra mano del padre o del maestro segna con l’indice le righe che vuole lette e conosciute dal prediletto. Così fa Dio con i suoi consacrati a tal sorte. Li attira e li tiene col suo braccio, e li forza a leggere ciò che Egli vuole, e a saperne il significato, e a dirlo poi, e averne scherno e dolore. Io, l’Uomo, sono il Capostipite di coloro che dicono le Verità del libro celeste, e ne ho scherno, dolore e morte. Ma il Padre già prepara la mia Gloria. Ed Io, salito ad essa, preparerò la gloria di quelli che avrò forzato a leggere nel libro chiuso i punti che ho voluto, e al cospetto di tutta l’Umanità risorta e dei cori angelici Io li indicherò per quello che furono, chiamandoli presso di Me mentre aprirò i sigilli del Libro che ormai sarà inutile tenere chiuso, ed essi sorrideranno rivedendo scritte, rileggendo le parole che già furono loro illuminate quando soffrivano sulla Terra».

362.5

«E gli altri?», chiede Giovanni, attentissimo alla lezione.

«Quali altri?».

«Gli altri, che come me non hanno letto sulla Terra quel libro, non conosceranno mai ciò che dice?».

«In Cielo ai beati tutto sarà noto. Essi conosceranno, assorbiti nella Sapienza infinita».

«Subito? Appena morti?».

«Subito, appena entrati nella Vita».

«Ma allora perché all’Ultimo Giorno Tu farai vedere che li chiami a conoscere il Libro?».

«Perché non ci saranno solo i beati a vedere questo. Ma tutta l’Umanità. E nella parte dei dannati molti saranno di coloro che hanno deriso le voci di Dio come quelle di folli e di indemoniati, e li avranno tormentati per quel loro dono. Lunga ma doverosa rivincita concessa a questi martiri della ottusità malvagia del mondo».

«Come sarà bello vedere ciò!», esclama Giovanni rapito.

«Sì. E vedere tutti i farisei arrotare i denti di rabbia», dice Pietro e si sfrega le mani.

«Oh! io penso che guarderò soltanto Gesù e i benedetti che leggeranno con Lui il Libro…», risponde Giovanni, sognante quell’ora, gli occhi spersi in chissà che visione di luce, fatti più lucidi da un’onda di pianto emotivo che non sgorga ma fa splendida l’iride celeste, un sorriso di fanciullo sulle labbra rosse.

Lo Zelote lo guarda, anche Gesù lo guarda. Ma Gesù non dice niente. Lo Zelote invece dice: «Tu guarderai te stesso, allora! Perché, se fra noi ve ne è uno che sarà “voce di Dio” sulla Terra e sarà chiamato a leggere i punti del Libro sigillato, quello sei tu, Giovanni, prediletto di Gesù e amico di Dio».

«Oh! non lo dire! Io sono il più ignorante di tutti. E se Gesù non dicesse che dei fanciulli è il Regno dei Cieli, io penserei non poterlo mai avere, tanto sono un buono a nulla. Non è vero, Maestro, che io valgo solo perché sono simile ad un fanciullo?».

«Sì, tu appartieni alla beata puerizia. E che tu sia benedetto per ciò!».

362.6

Camminano ancora qualche tempo, poi Pietro, che guarda indietro per la strada carovaniera sulla quale ormai sono, esclama: «Misericordiosa Provvidenza! Ma quello è il carro delle donne!».

Tutti si volgono. È realmente il pesante carro di Giovanna che viene avanti al trotto di due robusti cavalli. Si fermano ad attenderlo. La coperta di cuoio tutta calata non permette di vedere chi è dentro ad esso. Ma Gesù fa cenno di fermare, e il conducente ha una esclamazione gioiosa quando vede Gesù, ritto sul bordo della strada a braccio alzato.

Mentre l’uomo ferma i due cavalli che sbuffano, si affaccia dall’apertura della tenda il viso magro di Isacco: «Il Maestro!», grida. «Madre, sii lieta! È qui!».

Voci di donne, trapestio di passi, avvengono nel carro, ma prima che una sola di loro scenda sono già balzati a terra Mannaen, Marziam e Isacco, che accorrono a venerare il Maestro.

«Ancora qui, Mannaen?».

«Fedele alla consegna. E ora più che mai perché le donne avevano paura… Ma… Ti abbiamo ubbidito perché si deve ubbidire, ma credi che non c’era nulla di preoccupante. So di certo che Pilato ha richiamato all’ordine i turbolenti, dicendo che chiunque creerà sedizioni in questi giorni di festa sarà punito duramente. Credo non estranea a questa protezione di Pilato la moglie, e soprattutto le dame amiche della moglie. A Corte si sa tutto e nulla. Ma si sa abbastanza…»,

362.7

e Mannaen si scansa per cedere il posto a Maria, che è scesa dal carro ed ha fatto i pochi metri di strada, tutta trepida e commossa.

Si baciano mentre le discepole, tutte, venerano il Maestro. Non ci sono però né Maria né Marta di Lazzaro.

Maria mormora: «Quanto affanno da quella sera! Figlio, come ti odiano tutti!», e delle lacrime scendono lungo le righe rosse che segnano sul viso il segno di molte altre, fatte in quei giorni.

«Ma tu vedi che il Padre provvede. Non piangere, dunque!

Io sfido tutto l’odio del mondo con coraggio. Ma una sola tua lacrima mi accascia. Suvvia, Madre santa!!», e tenendola abbracciata con un braccio a Sé si volge alle discepole per salutarle, ed ha particolari parole per Giovanna che è voluta tornare indietro per accompagnare Maria.

«Oh! Maestro! Non è una fatica stare con tua Madre. Maria è trattenuta a Betania dalle sofferenze del fratello. Sono venuta io. Ho lasciato i bambini alla moglie del custode del palazzo, che è buona e materna. Ma già c’è anche Cusa che veglia, e pensa Tu se mancherà nulla al caro Mattia che mio marito predilige! Però anche Cusa mi ha detto che la partenza era inutile. La remora del Proconsole ha spezzato le unghie anche ad Erodiade. Egli poi, il Tetrarca, trema di paura e non ha che un pensiero: vegliare acciò che Erodiade non lo rovini agli occhi di Roma. La morte di Giovanni ha distrutto molte cose in favore di Erodiade. Ed Erode sente anche, e molto bene, che il popolo è in rivolta contro di lui per l’uccisione di Giovanni. La volpe intuisce che il peggior castigo sarebbe perdere la protezione astiosa e deridente di Roma. Il popolo lo assalirebbe subito.

Perciò, oh! non dubitare! Non farà nulla di sua iniziativa!».

362.8

«Allora torniamo a Gerusalemme! Potete procedere tranquilli sulla vostra incolumità. Andiamo. Le donne rimontino sul carro e con esse Matteo e chi è stanco. Riposeremo a Bétèl. Andiamo».

Le donne ubbidiscono. Salgono con esse Matteo e Bartolomeo. Gli altri preferiscono seguire il carro a piedi insieme a Mannaen con Isacco e Marziam. E Mannaen racconta come abbia fatto le indagini per sapere quanto di vero era nella millanteria dell’erodiano, che aveva gettato un vento di dolore nella quieta accolta di Betania presso Lazzaro, «molto sofferente», dice Mannaem.

«È venuta una donna a Betania?».

«No, Signore. Ma noi vi manchiamo da tre giorni. Chi è?».

«Una discepola. La darò ad Elisa perché è giovane, sola e senza mezzi».

«Elisa è nel palazzo di Giovanna. Voleva venire. Ma è molto costipata. Spasimava per vederti. Diceva: “Ma non capite che io ho la mia pace nel vederlo?”».

«Le darò anche una gioia con questa giovane.

362.9

E tu, Marziam, non parli?».

«Ascolto, Maestro».

«Il ragazzo ascolta e scrive. Da uno, dall’altro, si fa ripetere le tue parole e scrive, scrive. Ma le avremo dette bene, noi?», dice Isacco.

«Le guarderò Io e aggiungerò ciò che manca nel lavoro del mio discepolo», dice Gesù accarezzando la guancia brunetta di Marziam. E chiede: «E il vecchio padre? Lo hai visto?».

«Oh, sì! Non mi riconosceva. Ha pianto di gioia. Ma lo vedremo al Tempio perché Ismael li manda. Anzi ha dato loro più giorni quest’anno. Ha paura di Te».

«Sfido io! Dopo lo scherzetto avvenuto a Chanania in scebat!», dice Pietro e ride.

«La paura di Dio non costruisce però, anzi demolisce. Non è amicizia. È solo attesa che si muta spesso in livore. Ma ognuno dà ciò che può…».

Proseguono la strada e li perdo di vista.