Os Escritos de Maria Valtorta

410. Provocations de Judas dans le groupe des apôtres.

410. Provocações de Judas Iscariotes

410.1

« J’ai hâte d’arriver sur les montagnes ! » s’exclame Pierre en haletant.

Il essuie la sueur qui coule le long de ses joues et de son cou.

« Comment ? Toi qui détestais les montagnes, voilà que tu les désires ? » demande Judas d’un ton sarcastique.

Voyant s’évanouir la peur d’être découvert, il est redevenu prétentieux et insolent.

« Oui, vraiment, maintenant je les désire. A cette saison, elles sont agréables. Jamais autant que ma mer… Elle, ah !… D’ailleurs… je ne sais pas pourquoi les champs sont plus chauds après la moisson. C’est toujours le même soleil, pourtant…

– Ce n’est pas qu’ils soient plus chauds. C’est qu’ils sont plus tristes et qu’on se lasse de les voir ainsi plus que lorsque les blés sont là, répond avec bon sens Matthieu.

– Non, Simon a raison. Ils sont insupportablement chauds après la moisson. On n’a jamais connu pareille chaleur, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Jamais ? Et que fais-tu de celle que nous avons subie en allant chez Nikê ? réplique Judas.

– Elle n’était pas aussi forte que celle-ci ! lui répond André.

– Bien sûr ! L’été est en avance de quarante jours et le soleil tape en conséquence, insiste Judas.

– C’est un fait que les chaumes dégagent plus de chaleur que les champs couverts d’épis, et cela aussi s’explique. Le soleil, qui auparavant s’arrêtait à la surface des épis, chauffe maintenant directement le sol nu et brûlé. Ce dernier réverbère sa chaleur vers le haut, au contraire du soleil dont les rayons descendent vers le bas, et l’homme se trouve pris entre deux feux » dit sentencieusement Barthélemy.

Judas rit ironiquement et fait une profonde salutation à son compagnon :

« Rabbi Nathanaël, je te salue et je te remercie de ta docte leçon. »

Il est insolent comme jamais. Barthélemy le regarde… et se tait. Mais Philippe le défend :

« Il n’y a pas de quoi ricaner ! Son explication est juste ! Tu ne voudrais sûrement pas nier une vérité que des millions de cerveaux de bon sens ont jugée vraie, logique, facile à constater.

– Mais oui, mais oui ! Je sais bien que vous êtes savants, expérimentés, pleins de bon sens, bons, parfaits… Vous êtes tout ! Tout ! Moi seul suis la brebis noire du blanc troupeau !… Moi seul suis l’agneau bâtard, l’opprobre qui se révèle et prend des cornes de bélier… Moi seul suis le pécheur, l’imparfait, la cause de tout mal parmi nous, en Israël, dans le monde… peut-être aussi dans les étoiles… Je n’en peux plus ! Je n’en peux plus de voir que je suis le dernier, alors que des nullités comme ces deux imbéciles qui parlent avec le Maître sont admirés comme deux oracles saints, j’en ai assez de…

– Ecoute, mon garçon… » commence à dire Pierre, qui rougit davantage sous l’effort qu’il fait pour se contenir qu’à cause de la chaleur.

Mais Jude l’interrompt :

« Tu évalues les autres selon ta propre mesure ? Cherche donc à être toi-même une “ nullité ” comme le sont mon frère Jacques et Jean, fils de Zébédée, et il n’y aura plus d’imperfections dans le groupe des apôtres.

– N’ai-je pas raison ? L’imperfection, c’est moi. Ah ! c’en est trop ! Mais c’en est…

– Oui, en effet je crois que Joseph nous a fait boire trop de vin… et avec cette chaleur, cela fait mal… Cela fait tourner le sang… » intervient très calmement Thomas pour changer en plaisanterie la dispute qui s’enflamme.

410.2

Mais Pierre a épuisé ses ressources en patience. Serrant les dents, fermant les poings pour continuer de se dominer, il dit :

« Ecoute, mon garçon. Il n’y a qu’un conseil à te donner : prends de la distance un moment…

– Moi ? Moi, me séparer de vous ? Sur ton ordre ? Seul le Maître peut me donner des ordres, et c’est à lui seul que j’obéis. Qui es-tu, toi ? Un pauvre…

– Pêcheur, ignorant, rustre, bon à rien. Tu as raison… Je n’ai pas besoin de toi pour me le dire. Et devant notre Yahvé omniprésent et qui voit tout, je t’assure que je préférerais la dernière place à la première ; j’affirme que je voudrais te voir, toi, ou tout autre à ma place — mais plutôt toi, pour que tu sois délivré du monstre de la jalousie qui te rend injuste —, et n’avoir qu’à obéir, à t’obéir, mon garçon… Et sois sûr que cela me coûterait moins d’effort que de devoir te parler en tant que “ premier ”. Mais c’est lui, le Maître, qui m’a établi le “ premier ” parmi vous… Et c’est à lui que je dois obéir pour commencer, à lui plus qu’à tout autre… Et toi, tu dois obéir. Et avec mon bon sens de pêcheur, je te dis, non pas de te séparer, comme tu l’as compris en voyant du feu dans mes paroles les plus fraîches, mais de t’éloigner pour un peu de temps, de rester seul, de réfléchir… Tu te tenais bien derrière tout le monde, de Béther à la vallée ? Fais de même maintenant aussi… Le Maître marche en tête… toi en dernier… Nous autres sommes au milieu… les nullités… Il n’y a rien de mieux que rester seul pour comprendre et se calmer… Crois-moi… cela vaut mieux pour tous, et pour toi d’abord… »

Il le saisit par le bras et le tire hors du groupe, en ajoutant :

« Reste ici pendant que nous rejoignons le Maître. Et puis… avance lentement, lentement… et tu verras passer… ton orage. »

Et il le plante là pour rejoindre ses compagnons qui ont avancé de quelques mètres.

410.3

« Ouf ! J’ai plus transpiré en lui parlant qu’en marchant… Quel caractère ! Mais pourra-t-on un jour obtenir quelque chose de lui ?

– Jamais, Simon. Mon Frère s’obstine à le garder. Mais… il n’en fera jamais rien de bon, lui répond Jude.

– C’est un vrai fléau que nous avons parmi nous ! » murmure André, qui achève : « Jean et moi, nous en avons presque peur et nous nous taisons toujours par crainte d’autres disputes.

– C’est en effet la meilleure façon de faire, dit Barthélemy.

– Moi, je n’arrive pas à me taire, avoue Jude.

– J’y arrive mal moi aussi… Mais j’ai trouvé un truc pour le faire, déclare Pierre.

– Lequel ? Lequel ? Apprends-nous ! disent-ils tous.

– En travaillant comme un bœuf à la charrue. Un travail inutile, sûrement… mais qui me sert à me faire déverser ce qui bout en moi sur… quelque chose qui ne soit pas Judas.

– Ah, j’ai compris ! C’est pour cela que tu as fait cette hécatombe d’arbustes à la descente de la vallée, hein ? lui demande Jacques, fils de Zébédée.

– Oui… Mais aujourd’hui… ici… je n’avais rien à briser sans faire de dégâts. Il n’y a que des arbres fruitiers, et ç’aurait été dommage de les saccager… J’ai fait trois fois plus de efforts à… me briser moi-même… pour ne pas être le vieux Simon de Capharnaüm… J’en ai les os tout endoloris… »

Barthélemy et Jude ont le même mouvement et les mêmes paroles : ils embrassent Pierre en s’écriant :

« Et tu t’étonnes que Jésus t’ait donné la première place parmi nous ? Tu es pour nous un maître…

– Moi ? Pour ça ? Cette bagatelle ! Je suis un pauvre homme… Mais je vous demande seulement de m’aimer en me donnant de bons conseils, des conseils affectueux et simples, de l’amour et de la simplicité pour que je devienne comme vous… Et uniquement par amour pour Jésus, qui a déjà tant de peines…

– Tu as raison. Faisons en sorte, nous au moins, de ne pas lui en causer ! s’exclame Matthieu.

– J’ai eu très peur quand Jeanne l’a appelé. Vous ne savez vraiment rien, vous deux qui étiez partis en avant ? demande Thomas.

– Non, rien du tout. Mais nous avons pensé intérieurement que c’était celui qui est derrière qui… en a fait une belle, répond Pierre.

– Tais-toi ! J’ai eu la même idée en entendant le Maître parler le jour du sabbat, avoue Jude.

– Moi aussi, ajoute Jacques, fils de Zébédée.

– Tiens !… Cela ne m’était pas venu à l’esprit… pas même en voyant Judas si sombre, ce soir-là, et aussi grossier, il faut bien le dire, remarque Thomas.

– Bon ! N’en parlons plus. Et cherchons à… le rendre meilleur par beaucoup d’amour et de sacrifices, comme nous l’a appris Marziam…, dit Pierre.

410.4

– Que peut bien faire Marziam ? demande André en souriant.

– Nous serons bientôt avec lui. Je meurs d’impatience… ces séparations me coûtent vraiment.

– Qui sait pourquoi le Maître les veut. Désormais… Marziam pourrait rester avec nous. Ce n’est plus un enfant et il n’est pas délicat, observe Jacques, fils de Zébédée.

– Et puis… s’il a fait tant de chemin l’an passé alors qu’il était si grêle, à plus forte raison le pourrait-il maintenant, constate Philippe.

– Je suppose que c’est pour lui éviter d’assister à certaines scènes déplaisantes…, dit Matthieu.

– Ou pour lui éviter certains contacts…, murmure Jude qui ne supporte vraiment pas Judas.

– Peut-être avez-vous raison tous les deux, dit Pierre.

– Mais non ! Il doit attendre d’avoir achevé sa croissance ! Vous verrez que l’an prochain il sera avec nous, affirme Thomas.

– L’an prochain ! Le Maître sera-t-il encore avec nous ? » demande Barthélemy, pensif. « Ses discours me semblent si… suggestifs…

– Ne parle pas de ça ! supplient les autres.

– Je ne voudrais pas en parler, mais s’en abstenir n’éloigne pas ce qui est écrit.

– Eh bien… Raison de plus pour nous de devenir bien meilleurs pendant ces mois… pour ne pas le faire souffrir et pour être prêts. Je veux lui dire que, maintenant que nous allons prendre du repos en Galilée, il nous instruise beaucoup, beaucoup, spécialement nous les douze… Nous allons bientôt arriver…

– Oui, et il me tarde d’y être. Je suis âgé, et ces marches, par cette chaleur, me causent beaucoup d’ennuis secrets, avoue Barthélemy.

– A moi aussi. J’ai été un dépravé et je suis plus vieux que l’on ne pense en comptant les années. La débauche… hein ! Maintenant je la ressens toute dans mes os… Et puis nous, fils de Lévi, nous souffrons de douleurs, vraiment par nature…

410.5

– Quant à moi, j’ai été malade pendant des années… et cette vie, dans les cavernes, avec une nourriture peu abondante et misérable… tout cela se ressent…, se plaint Simon le Zélote.

– Mais tu dis habituellement que, depuis que tu as été guéri, tu t’es toujours senti fort ? » demande derrière lui Judas qui les a rejoints. « L’effet du miracle est peut-être fini pour toi ? »

Simon fait une moue typique sur son visage laid et expressif. Il semble dire : “ Il est ici ! Seigneur, donne-moi la patience ! ” Mais il répond avec la plus grande politesse :

« Non. L’effet du miracle n’est pas terminé. Cela se voit, d’ailleurs : je n’ai plus été malade, je suis fort, résistant. Mais les années sont les années et les fatigues sont les fatigues. Et ces chaleurs qui nous mettent en nage comme si nous étions tombés dans un fossé, puis ces nuits qu’on peut dire glaciales en comparaison de la chaleur du jour, et qui gèlent la sueur sur nous, alors que la rosée finit d’humidifier nos vêtements déjà trempés de sueur, tout cela ne me fait sûrement pas de bien. Il me tarde donc d’être au repos pour m’occuper un peu de moi. Le matin, surtout si on dort à la belle étoile, je suis tout endolori. Si je deviens complètement malade, à quoi puis-je servir ?

– A souffrir. Jésus dit que la souffrance vaut le travail et la prière, lui répond André.

– D’accord, mais je préférerais le servir par l’apostolat, et…

– Et tu es fatigué, toi aussi. Avoue-le. Tu en as assez de continuer cette vie sans la perspective d’heures agréables, mais au contraire avec la probabilité de persécutions et… de défaites. Tu commences à réfléchir que tu risques de redevenir un proscrit, dit Judas.

– Je ne réfléchis à rien. Je dis seulement que je sens que je vais tomber malade.

– Comme il t’a guéri une fois !… »

Judas a un rire ironique.

410.6

Barthélemy sent l’imminence d’une autre prise de bec et la détourne en appelant Jésus.

« Maître ! Il n’y a rien pour nous ? Tu es toujours en avant !…

– Tu as raison, Barthélemy. Mais nous allons nous arrêter. Tu vois cette petite maison ? Allons-y, car le soleil est trop fort. Nous reprendrons la route ce soir. Il faut nous hâter de retourner à Jérusalem, car la Pentecôte est toute proche.

– De quoi discutiez-vous ? demande Jude à son frère.

– Imagine-toi donc ! Nous avions commencé à parler de Joseph d’Arimathie, et nous en sommes arrivés à évoquer l’ancien domaine de Joachim à Nazareth et son habitude, tant que cela lui fut possible, de garder pour lui la moitié des récoltes et de donner le reste aux pauvres, chose dont les anciens de Nazareth se souviennent fort bien. Que de privations pour ces deux justes qu’étaient Anne et Joachim ! Forcément, ils ont obtenu le miracle d’une fille, de cette Fille !… Et Jésus et moi, nous nous remémorions nos années d’enfance… »

La conversation continue tandis qu’ils se dirigent vers la maison au milieu des champs ensoleillés.

410.7

Jésus dit :

« Vous placerez ici la vision du miracle du glanage pour la petite vieille (dans la plaine entre Emmaüs et les monts qui mènent à Jérusalem) que tu as eue le 27 septembre 1944.

410.1

– Não vejo a hora de estar nos montes! –exclama Pedro, ofegante, e enxugando o suor que lhe escorre pelas faces e pelo pescoço.

– Como? Tu que tinhas raiva dos montes, agora queres estar neles? –pergunta, sarcástico, Judas Iscariotes, que, tendo visto que terminou em nada o seu medo de ser descoberto, voltou a ser atrevido e arrogante.

– Sim, é verdade. Agora eu os desejo. Eles são desejáveis num tempo destes. Nunca serão tão bons como o meu mar… Ele, sim! Eu não sei por que os campos ficam mais quentes, depois da colheita. O sol é sempre o mesmo, e no entanto…

– Não é que eles estejam mais quentes. É que eles estão mais tristes, e ficamos cansados de os ficar vendo assim, mais do que quando estavam cobertos de trigo –responde o Mateus, com seu bom senso.

– Não. Simão tem razão. Eles estão quentes de uma maneira insuportável, depois da ceifa. Nunca senti um calor assim –diz Tiago de Zebedeu.

– Nunca? Nem aquele pelo qual nós passamos, quando íamos para Nique –replica Judas de Keriot.

– Como este, nunca –responde-lhe André.

– É natural, o verão se adiantou em quarenta dias, e o sol esquenta, como faz nessa estação –insiste Judas.

– É um fato que o restolho solta mais o calor dos campos do que as espigas, e isso também se explica. O sol, que antes pairava lá no alto, por cima das espigas, agora esquenta diretamente o chão nu e seco, e faz que o calor deste reverbere para cima, em resposta ao sol que vai descendo, e o homem fica entre dois fogos –sentencia Bartolomeu.

Iscariotes ri, irônico, e faz uma grande saudação ao companheiro, dizendo:

– Rabi Natanael, eu te saúdo, e te agradeço pela douta lição.

Ele está mais atrevido do que nunca. Bartolomeu olha para ele… e fica calado. Mas Filipe o defende:

– É pouca coisa para se fazer ironia! Ele falou certo! Não irás querer, com certeza, negar uma verdade que milhões de cérebros de bom senso julgaram verdadeira, lógica e que se pode averiguar.

– Mas, sim, é certo. Eu sei disso, eu sei que vós sois doutos, experientes, sensatos, bons, perfeitos… Sois tudo! Tudo! Somente eu é que sou a ovelha negra do rebanho branco!… Só eu é que sou o cordeirinho bastardo, o opróbrio que se revela, e aparece com chifres de carneiro… Só eu é que sou o pecador, o imperfeito, a causa de todo mal entre nós em Israel, no mundo… talvez até nas estrelas… Não posso mais com isso. Isso de ficar vendo que sou o último, ficar vendo que umas nulidades, como aqueles dois estultos, que estão conversando com o Mestre, e que são admirados como dois oráculos santos... eu estou cansado de…

– Escuta, rapaz… –começa a dizer Pedro, que está vermelho, mais pelo esforço que faz para conter-se do que pelo calor.

Mas Judas Tadeu o interrompe:

– Tu medes os outros pela tua medida? Procura ser uma nulidade, como são Tiago, meu irmão, e João de Zebedeu, e já não haverá imperfeições no grupo apostólico.

– Ora, vede se eu não tenho razão. A imperfeição sou eu! Ah! Mas é demais! Mas é...

– Sim, eu creio que de fato foi demais o vinho que o José nos fez beber… e, com este calor, ele te fez mal… São travessuras do sangue… –diz, muito calmo, Tomé, para ver se transforma em brincadeira a discussão que começa a esquentar.

410.2

Mas Pedro chegou ao limite de sua tolerância e, com os dentes apertados e os punhos cerrados, para dominar-se ainda, ele diz:

– Escuta, rapaz. Para ti uma coisa é aconselhável. Separa-te um pouco…

– Eu? Separar-me? Por tua ordem? Só o Mestre pode dar-me uma ordem e só a ele eu obedeço. Quem és tu? Um pobre…

– Pescador, ignorante, rústico, bom para nada. Tens razão… mas, eu o digo antes de ti. E, diante de nosso Javé, que está presente em toda parte, e que tudo vê, eu dou testemunho de que preferiria ser o último a ser o primeiro, dou testemunho de que quereria ver-te, qualquer outro estando em meu posto, mas a ti mais do que a todos, a fim de que ficasses livre do monstro do ciúme que te faz ser injusto, e não ter senão que obedecer, obedecer a ti mesmo, rapaz… E podes crer que isso me custaria menos trabalho, do que este de ter que falar-te, como “primeiro”. Mas foi o Mestre que me fez “primeiro” entre vós… E a ele devo obedecer em primeiro lugar, a Ele mais do que a qualquer outro. E, com o meu bom senso de pescador, eu te digo, não que te separes, como tu, vendo fogo até nas palavras mais frescas, — como tu entendeste — , mas que te afastes um pouco, que fiques sozinho, que reflitas… Não estavas atrás de todos, desde Beter até o vale? Faze o mesmo também agora… O Mestre lá na frente… Tu lá atrás… E no meio, nós, as nulidades. Não há como ficar sozinhos para compreender e para acalmar-se… Presta atenção… É melhor para todos, para ti em primeiro lugar…

E o pega por um braço, e o leva para fora do grupo, dizendo:

– Fica ali, enquanto nós vamos ao encontro do Mestre. E depois… vem para cá devagar, devagar… e verás que para ti… o temporal passou –e o deixa no ar, indo unir-se aos companheiros, que já lá se vão, alguns metros à frente.

410.3

– Ufa! Suei mais falando-lhe, do que caminhando… Que temperamento! Será que algum dia se poderá conseguir alguma coisa com ele?

– Nunca, Simão. O meu irmão teima em segurá-lo. Mas ele nunca fará nada de bom –responde-lhe Judas Tadeu.

– É um bom castigo que temos entre nós –murmura André.

E termina:

– Eu e João quase temos medo dele, e nos calamos sempre por temor de outras discussões.

– De fato, é a melhor medida a tomar –diz Bartolomeu.

– Eu não consigo me calar –confessa Tadeu.

– Nisso eu também me saio mal… mas descobri o segredo de o fazer –diz Pedro.

– Qual é? Qual é? Ensina-o a nós… –dizem todos.

– Trabalhando como um boi jungido ao arado. Um trabalho talvez inútil… Mas que sirva para fazer-me derramar o que me fica fervendo aqui dentro… sobre qualquer outra coisa que não seja Judas.

– Ah! Compreendi! Foi por isso que fizeste todo aquele estrago nas árvores, quando íamos descendo pelo vale! Foi por isso, não foi?

–pergunta-lhe Tiago do Zebedeu.

– Sim, foi por isso… mas hoje… aqui… eu não tinha nada para despedaçar, sem dar prejuízo. Por aqui só há árvores frutíferas, e seria pecado estragá-las. Fiquei três vezes mais cansado, ao despedaçar-me a mim mesmo… para não ficar sendo o velho Simão de Cafarnaum. Por isso, ainda estou com os ossos doloridos…

Bartolomeu e Zelotes fazem os mesmos movimentos, e dizem as mesmas palavras. Eles abraçam o Pedro, exclamando:

– E ficas espantado por Ele te ter feito o primeiro entre nós? Para nós tu és mestre…

– Eu? Por causa disso?… Inépcias!… Eu sou um pobre homem… Mas eu vos peço somente que me queirais bem, dando-me doutos conselhos, amorosos e simples conselhos. Amor e simplicidade, para que eu me torne como vós… E unicamente por amor dele, que já sofre tanto…

– Tens razão. Pelo menos, pelo menos, não sejamos nós que lhe demos tais sofrimentos –exclama Mateus.

– Eu fiquei com um grande medo, por causa do chamado de Joana. Vós não ficastes sabendo de nada, vós dois que fostes na frente?

–interroga Tomé.

– Não. De certo, nada. Mas em nosso interior ficamos pensando que tenha sido aquele lá atrás que… andou tramando alguma…

–responde Pedro.

– Cala-te! Eu também tive o mesmo pensamento, ao ouvir o Mestre, quando falou no sábado –confessa Judas Tadeu.

– Eu também –acrescenta Tiago do Zebedeu.

– Olha só… Eu nem havia pensado nisso… nem mesmo vendo Judas tão sombrio aquela tarde, e tão vilão, é preciso que se diga –diz Tomé.

– Bem. Não falemos mais nisso. E procuremos… torná-lo melhor, com muito amor, muito sacrifício. Como nos ensinou Marziam…

–diz Pedro.

410.4

– Que é que estará fazendo Marziam? –pergunta, sorrindo, André.

– Ora, logo nós estaremos com ele. E não vejo essa hora. São-me muito dolorosas essas separações.

– Quem sabe por que é que o Mestre as quer? Já… Poderia estar conosco também Marziam. Já não é mais um menino, nem aquele magrinho –observa Tiago de Zebedeu.

– E, além disso, se ele fez tantas viagens no ano passado, quando estava fraco daquele modo, quanto mais não poderia caminhar agora –diz Filipe.

– Eu acho que seja para não ser visto tomando parte em alguma doideira… –diz Mateus.

– Ou com certos contatos… –resmunga Tadeu, que não suporta mesmo Iscariotes.

– Talvez, vós dois tenhais razão –diz Pedro.

– Mas, não. Ele o fará, para conseguir ficar mais forte! Vereis como no próximo ano ele estará conosco! –afirma Tomé.

– No próximo ano! E estará conosco o Mestre no próximo ano?

–pergunta pensativo Bartolomeu–. A mim os seus discursos parecem referir-se a isso.

– Não digas isso –explicam os outros.

– Eu não o quereria dizer. Mas deixar de dizer não serve para afastar o que está marcado.

– Pois bem. Isto é uma razão a mais para que procuremos melhorar-nos nestes meses… Para não dar-lhe sofrimentos, e estarmos prontos. Quero dizer que agora, quando estivermos descansando na Galileia, Ele nos instrua muito, muito, especialmente a nós doze… Daqui a pouco estaremos lá…

– Sim. E não vejo essa hora. Sou ancião, e estas marchas com este calor me causam muitos incômodos secretos –confessa Bartolomeu.

– A mim também. Eu fui um viciado, e sou mais velho do que se pensa, se contarmos os anos. As devassidões… Agora as sinto todas nos ossos… Além disso, nós, filhos de Levi, sofremos de dores já por natureza…

410.5

– E eu? Estive doente durante anos… e aquela vida nas cavernas, com pouco alimento e muita miséria. Estas duas coisas se encontram uma junto com a outra… –diz Zelotes.

– Mas, se sempre disseste que, desde que foste curado, te sentes sempre forte? –pergunta atrás dele Judas, que já os alcançou–. Será que em ti já cessou o efeito do milagre?

Zelotes tem um movimento típico em seu rosto feio e expressivo, que parece querer dizer: “Está aqui, Senhor, dá-me paciência.” Mas ele responde com muita delicadeza:

– Não. Não cessou o efeito do milagre. E isto se está vendo. Eu não fiquei mais doente. Estou forte. Tenho resistência. Mas os anos são os anos. E as fadigas são as fadigas. E estes calores que nos fazem suar, como se tivéssemos caído em uma cova, e depois estas noites que eu diria geladas, em comparação com o calor dos dias, e que nos gelam o suor nas costas, enquanto o orvalho acaba de umedecer as vestes ensopadas de suor, certamente não me fazem bem. E não vejo a hora de tomar um repouso, para recobrar um pouco a saúde. Pela manhã, especialmente quando se dorme ao sereno, fico todo enrijecido. E, se eu ficar totalmente enfermo, para que irei servir?

– Para sofrer. Ele diz que o sofrimento vale trabalho e oração

–responde-lhe André.

– Está bem; mas eu preferiria servi-lo como apóstolo e…

– E estás cansado, tu também. Confessa-o. Estás cansado de continuar nesta vida, sem perspectivas de horas boas, mas, ao contrario, perspectivas de perseguições e… derrotas. Começa a refletir que riscos corres de tornares a ser o proscrito –lhe diz Judas de Keriot.

– Eu não vou refletir em nada. Somente digo estar percebendo que me adoento.

– Oh! Como Ele te curou aquela vez! –diz, ironicamente, Judas.

410.6

Bartolomeu pressente o começo de outro bate-boca, e o desvia, chamando Jesus:

– Mestre. Para nós não há nada? Estás sempre na frente!

– Tens razão, filho de Tolmai. Mas agora vamos parar. Estás vendo aquela casinha? Vamos para lá, pois o sol está muito quente. A tarde, tornaremos a andar. É preciso apressar-se na volta para Jerusalém, porque Pentecostes está às portas.

– De que é que estáveis falando entre vós? –pergunta Judas Tadeu ao irmão.

– Ora, faze uma ideia! Tínhamos começado a falar de José de Arimateia, e acabamos falando da antiga propriedade de Joaquim em Nazaré e do seu costume de, enquanto pôde fazê-lo, de ficar com a metade das colheitas e dar o resto aos pobres, coisa esta da qual os velhos de Israel se recordam muito bem. Quantas abstinências não fizeram aqueles dois justos, que foram Ana e Joaquim! Era forçoso que conseguissem o milagre de terem sua Filha, e que Filha!… E com Jesus eu me estava relembrando de quando éramos meninos pequenos…

A narração prossegue enquanto eles vão-se dirigindo para a casa, pelo meio dos campos ensolarados.

410.7

Diz Jesus:

– Aqui colocareis a visão do milagre da respigadura pela velhinha (na planície entre Emaús-da-Planície e os montes pelos quais se vai a Jerusalém), recebida a 27 de setembro de 1944.