Os Escritos de Maria Valtorta

415. Court passage à Béthanie.

415. Breve permanência em Betânia.

415.1

Le crépuscule rougit le ciel quand Jésus arrive à Béthanie. En nage, couverts de poussière, les apôtres le suivent. Jésus et les Douze sont les seuls à braver la fournaise de la route à peine ombragée par les arbres qui continuent du mont des Oliviers jusqu’aux pentes de Béthanie.

L’été fait rage, mais plus encore la haine. Les champs sont nus et brûlés, de vraies fournaises qui réverbèrent des souffles de feu. Mais les âmes des ennemis de Jésus sont encore plus dénuées, je ne dis pas seulement d’amour, mais d’honnêteté, de sens moral même humain, elles sont brûlées par la haine… Et il n’y a pour Jésus qu’une maison, qu’un refuge : Béthanie. C’est là qu’il trouve l’amour, le soulagement, la protection, la fidélité… Le Pèlerin persécuté s’y dirige, vêtu de blanc, le visage affligé, le pas fatigué de celui qui ne peut s’arrêter, parce que ses ennemis l’aiguillonnent par derrière, le regard résigné de celui qui déjà contemple la mort que chaque heure, chaque pas rapproche et que déjà il accepte pour obéir à Dieu…

La maison, au milieu de son vaste jardin, est toute fermée et silencieuse, dans l’attente d’heures plus fraîches. Le jardin est vide et muet ; seul le soleil y règne en maître.

415.2

De sa voix de baryton, Thomas hèle. Un rideau se déplace, un visage apparaît, on risque un regard… Puis un cri :

« Le Maître ! »

Les serviteurs accourent, suivis des maîtresses, étonnées, qui n’attendaient certainement pas Jésus à cette heure de feu.

« Rabbouni !

– Mon Seigneur ! »

Marthe et Marie saluent de loin, déjà courbées, prêtes à se prosterner, ce qu’elles font dès l’ouverture du portail. Jésus n’est plus séparé d’elles.

« Marthe, Marie, paix à vous et à votre maison.

– Paix à toi, Maître et Seigneur… Mais comment donc arrives-tu à cette heure ? demandent les sœurs en congédiant les serviteurs pour que Jésus puisse parler librement.

– Pour me reposer le corps et l’esprit là où je ne suis pas haï… » répond tristement Jésus en tendant les mains comme pour dire : « Voulez-vous de moi ? »

Il s’efforce de sourire, mais c’est un bien triste sourire que dément son regard douloureux.

« Ils t’ont fait du mal ? demande Marie en s’enflammant.

– Que t’est-il arrivé ? » questionne Marthe. Et, maternelle, elle ajoute : « Viens, je vais te donner de quoi te restaurer. Depuis quand marches-tu, pour être si fatigué ?

– Depuis l’aube… et je peux dire continuellement, car notre court arrêt dans la maison d’Elchias, le membre du Sanhédrin, a été pire qu’un long chemin…

– Ils t’ont tourmenté ?…

– Oui… et d’abord au Temple…

– Mais pourquoi es-tu allé chez ce serpent ? demande Marie.

– Ne pas m’y rendre n’aurait servi qu’à justifier sa haine : il m’aurait accusé de mépriser les membres du Sanhédrin. Mais désormais… que j’y aille ou non, la mesure de la haine des pharisiens est à son comble… et il n’y aura plus de trêve…

– Nous en sommes là ? Reste avec nous, Maître. Ici, ils ne te feront aucun mal…

– Je manquerais à ma mission… Beaucoup d’âmes attendent leur Sauveur. Je dois aller…

– Mais ils t’empêcheront de te déplacer !

– Non. Ils me persécuteront en me faisant marcher pour scruter chacun de mes pas, en me faisant parler pour étudier tous mes mots, en me surveillant comme les limiers suivent leur proie pour obtenir… quelque chose qui puisse passer pour une faute… et tout leur servira… »

Marthe, toujours si réservée, éprouve tant de pitié qu’elle lève la main comme pour caresser la joue amaigrie de Jésus, mais elle interrompt son geste en rougissant, et dit :

« Pardon ! Tu m’as fait la même peine que notre Lazare ! Pardonne-moi, Seigneur, de t’avoir aimé comme un frère souffrant !

– Je suis le frère souffrant… Aimez-moi d’un pur amour de sœurs…

415.3

Mais que fait Lazare ?

– Il s’affaiblit, Seigneur… » répond Marie.

Et elle donne libre cours aux larmes que cet aveu, joint à la peine de voir son Maître ainsi affligé, lui fait monter aux yeux.

« Ne pleure pas, Marie, ni pour lui ni pour moi. Nous accomplissons la volonté divine. On doit pleurer sur ceux qui ne savent pas le faire… »

Marie se penche pour prendre la main de Jésus et en baise le bout des doigts.

Pendant ce temps, ils sont arrivés à la maison et, à peine entrés, vont aussitôt voir Lazare, tandis que les apôtres se reposent en se rafraîchissant avec ce que leur apportent les serviteurs.

Jésus se penche sur Lazare qui est de plus en plus émacié, et il l’embrasse en souriant pour soulager la tristesse de son ami.

« Maître, comme tu m’aimes ! Tu n’as même pas attendu le soir pour venir à moi, par cette chaleur…

– Mon ami, je profite de toi, et toi de moi. Le reste n’est rien.

– C’est vrai, ce n’est rien. Même ma souffrance n’est rien pour moi… Maintenant, je sais pourquoi je l’endure, et ce que je peux faire grâce à elle. »

Lazare a un sourire intime, spirituel.

« C’est ainsi, Maître. On dirait presque que notre Lazare voit avec plaisir la maladie et… »

Un sanglot brise la voix de Marthe qui se tait.

« Mais oui, dis-le simplement : et la mort. Maître, dis-leur qu’elles doivent m’aider comme le font les lévites auprès des prêtres.

– A quoi, mon ami ?

– A consommer le sacrifice…

– Pourtant, la mort te faisait trembler, il y a peu de temps ! Tu ne nous aimes donc plus ? Tu n’aimes plus le Maître ? Tu ne veux pas le servir ? » lui demande Marie avec plus de force, mais toute pâle de chagrin,

Elle caresse la main jaunâtre de son frère.

« C’est toi qui me poses cette question, justement toi, âme ardente et généreuse ? Ne suis-je pas ton frère ? N’ai-je pas le même sang et les mêmes amours que toi : Jésus, les âmes, et vous, mes sœurs bien-aimées ?… Mais depuis la Pâque, mon âme a accueilli une grande parole. Et j’aime la mort. Seigneur, je te l’offre pour tes intentions mêmes.

– Tu ne me demandes donc plus la guérison ?

– Non, Rabbouni. Je te demande ta bénédiction pour savoir souffrir et… mourir… et, si ce n’est pas trop demander, racheter… C’est toi qui l’as dit[1]

– Je l’ai dit, et je te bénis pour te donner toute force. »

Il lui impose les mains et l’embrasse.

415.4

« Nous resterons ensemble et tu m’instruiras…

– Pas maintenant, Lazare. Je ne reste pas. Je suis venu pour quelques heures seulement. Je partirai à la nuit tombée.

– Mais pourquoi ? demandent-ils tous trois, déçus.

– Parce que je ne puis m’attarder… Je reviendrai en automne. Et alors… je ferai un long séjour et j’agirai beaucoup ici… et dans les alentours… »

Un silence empreint de tristesse s’installe. Puis Marthe le prie :

« Dans ce cas, repose-toi au moins, et reprends des forces…

– Rien ne me réconforte plus que votre amour. Faites se reposer mes apôtres et laissez-moi rester ici avec vous, comme ça, en paix… »

Marthe sort en pleurant pour revenir avec des tasses de lait froid et des fruits précoces…

« Les apôtres ont déjà mangé et, comme ils sont épuisés, ils dorment. Mon Maître, ne veux-tu vraiment pas prendre quelque repos ?

– N’insiste pas, Marthe. L’aube ne sera pas encore arrivée qu’ils viendront me chercher ici, à Gethsémani, chez Jeanne, dans toute maison hospitalière. Mais je serai déjà loin.

– Où vas-tu, Maître ? demande Lazare.

– A Jéricho, mais pas par le chemin habituel… Je fais un détour vers Teqoa puis je reviens vers Jéricho.

– C’est une route pénible en cette saison, murmure Marthe.

– C’est justement pour cela qu’elle est solitaire. Nous voyagerons de nuit. Les nuits sont claires même avant le lever de la lune… et l’aurore arrive si tôt…

– Et ensuite ? demande Marie.

– Nous passerons de l’autre côté du Jourdain et, à la hauteur de la Samarie du nord, nous franchirons le fleuve pour revenir de ce côté.

– Va vite à Nazareth. Tu es fatigué, dit Lazare.

– Auparavant, je dois aller sur les rives de la mer… Puis… je me rendrai en Galilée, mais ils me persécuteront même là-bas…

– Tu auras toujours ta Mère pour te réconforter… dit Marthe.

– Oui, pauvre Maman !

– Maître, Magdala est à toi. Tu le sais, lui rappelle Marie.

– Je sais, Marie… Je connais tout le bien et tout le mal…

415.5

– Etre ainsi séparés !… pour si longtemps ! Me retrouveras-tu vivant, Maître ?

– N’en doute pas. Ne pleurez pas… Il faut s’habituer même aux séparations. Elles sont utiles pour éprouver la force des affections. On comprend mieux les cœurs quand on porte sur eux un regard spirituel, de loin. Lorsque, n’étant plus séduit par le plaisir humain de la présence de l’être aimé, on peut méditer sur son esprit et sur son amour… on comprend davantage le moi de celui qui est loin… Je suis certain qu’en pensant à votre Maître, vous le comprendrez mieux quand vous verrez et contemplerez en paix mes actions et mes affections.

– Oh ! Maître ! Mais nous, nous n’avons pas de doutes sur toi !

– Ni moi sur vous. Je le sais, mais vous me connaîtrez encore mieux. Et je ne vous dis pas de m’aimer, car je connais votre cœur. Je vous demande seulement de prier pour moi. »

Les trois pleurent… Jésus est si triste !… Comment ne pas pleurer ?

« Que voulez-vous ? Dieu avait envoyé l’amour parmi les hommes. Mais les hommes y ont substitué la haine… Or la haine divise non seulement les ennemis entre eux, mais elle s’insinue pour séparer les amis. »

Après un long silence, Lazare dit :

« Maître, quitte la Palestine pour quelque temps…

– Non. Ma place est ici pour vivre, évangéliser, mourir.

– Mais tu as pourvu à la sécurité de Jean et de la grecque. Va avec eux.

– Non. Eux, il fallait les sauver. Moi, je dois sauver. Et c’est la différence qui explique tout. L’autel est ici, et c’est ici qu’est la chaire. Je ne puis aller ailleurs. Du reste… croyez-vous que cela changerait ce qui est décidé ? Non. Ni sur terre ni au Ciel. Cela obscurcirait seulement la pureté spirituelle de la figure messianique. Je serais le “ lâche ” qui sauve sa vie en fuyant. Je dois donner l’exemple aux hommes de maintenant et à venir que, dans les affaires de Dieu, dans les œuvres saintes, il ne faut pas être lâche…

– Tu as raison, Maître » soupire Lazare…

415.6

Ecartant le rideau, Marthe dit :

« Tu as raison… Le soir s’avance. Il n’y a plus de soleil… »

Marie se met à sangloter avec désolation, comme si cette parole avait eu le pouvoir de dissoudre sa force morale, qui réduisait ses pleurs à des larmes silencieuses. Maintenant, ils sont plus déchirant que lorsque, dans la maison du Pharisien, elle implorait le pardon du Sauveur…

« Pourquoi pleures-tu ainsi ? demande Marthe.

– Parce que tu as dit vrai, ma sœur ! Il n’y a plus de soleil… Le Maître s’en va… Il n’y a plus de soleil pour moi… pour nous…

– Soyez en paix. Je vous bénis et que ma bénédiction reste sur vous. Et maintenant, laissez-moi avec Lazare, qui est fatigué et a besoin de silence. Je me reposerai en veillant mon ami. Occupez-vous des apôtres et veillez à ce qu’ils soient prêts pour l’heure des ombres… »

Les deux sœurs se retirent et Jésus reste silencieux, recueilli en lui-même, assis à côté de son ami affaibli qui, satisfait de cette présence, s’endort avec un léger sourire sur le visage.

415.7

Jésus dit :

« Vous placerez ici la vision de Jésus et du mendiant sur la route de Jéricho que tu as eue le 17 mai 1944, et, juste après, celle de la conversion de Zachée, que tu as eue le 17 juillet 1944. »

415.1

O pôr-do-sol já está avermelhando o céu, quando Jesus chega a Betânia. Escaldados pelo Sol e empoeirados, os seus o acompanham. E Jesus com os seus apóstolos são os únicos a desafiarem o calor da estrada, à qual pouca proteção oferecem as árvores que a acompanham, desde o Monte das Oliveiras até pelo declive de Betânia.

O verão está furioso. Mas o ódio está ainda mais. Os campos estão desnudados e torrados, verdadeiras fornalhas, que sopram um ar afogueado. Pois os ânimos dos inimigos de Jesus estão ainda mais desnudados, despidos, já não direi de amor, mas de honestidade, e até direi de moral humana, afogueados pelo ódio… E não há mais do que uma casa para Jesus. Não mais do que um refúgio: o de Betânia. Lá existe amor, refrigério, proteção, fidelidade… O peregrino perseguido para lá se dirige com o seu hábito branco e com seu rosto entristecido, com uns passos já cansados de quem não pode mais parar, porque recebe de seus inimigos aguilhoadas sobre os rins, e, com o olhar resignado de quem já está vendo a própria morte, que vem se aproximando a cada hora, a cada passo, e que Ele já aceita por obediência a Deus…

A casa, que fica no meio de um espaçoso jardim, está toda fechada e silenciosa, esperando por horas mais frescas. O jardim está como um lugar deserto onde não se ouve nenhuma voz e onde o sol reina como um déspota.

415.2

Tomé está falando com sua voz de barítono. Um toldo se levanta e uns olhos olham de soslaio… Depois se ouve um grito:

– O Mestre!

E os servos se põem a correr para fora, acompanhados pelas espantadas patroas, que certamente não estavam esperando Jesus aquela hora, ainda quente como um fogo.

– Raboni!

– Meu Senhor!

Marta e Maria o saúdam de longe, já inclinadas, prontas para a prostração, que fazem, logo que se abre a cancela, quando Jesus não está mais separado delas.

– Marta, Maria: a paz esteja convosco e com a vossa casa.

– A paz esteja contigo, Mestre e Senhor… Mas, numa hora destas?

–perguntam as irmãs, tendo despachado os servos, para que Jesus possa falar livremente.

– Para repousar o corpo e o espírito onde não me odeiem… –diz Jesus com tristeza, estendendo as mãos, como para dizer: “Vós me quereis.” Se esforça para sorrir, mas com um sorriso muito triste e desmentido pelo olhar de uns olhos cheios de dor.

– Fizeram-te algum mal? –pergunta Maria se inflamando.

– O que te aconteceu? –pergunta Marta.

E, com um ar maternal, acrescenta:

– Vem, que eu te darei um alívio. Desde que hora é que vens caminhando, para estares assim tão cansado?

– Desde o romper da aurora… e posso dizer que sem parar, porque a breve parada na casa de Elquias, o sinedrita, foi pior do que um longo caminho…

– Ali te angustiaram?…

– Sim… e antes no Templo…

– Por que foste à casa daquela serpente? –interroga Maria.

– Porque, se lá Eu não fosse, isso teria servido para justificar o ódio dele, que me teria acusado de desprezar os membros do Sinédrio. Mas agora, que Eu vá ou não vá, a medida do ódio dos fariseus está cheia… e não me darão mais trégua…

– Já chegamos a esse ponto? Fica conosco, Mestre. Aqui não te farão mal…

– Eu faltaria à minha missão… Muitas almas estão esperando o seu Salvador. Eu devo ir…

– Mas eles te impedirão de ir a elas!

– Não. Eles me perseguirão, fazendo que Eu ande, para poderem estudar todos os meus passos, cada palavra minha, vigiando-me, como os sabujos que farejam sua presa, para terem um pretexto que possa parecer uma culpa… e tudo servirá…

Marta, sempre tão cautelosa, está tão cheia de dó, que levanta a mão, como para fazer uma carícia sobre aquela face emagrecida, mas ela se contém, enrubescendo, e diz:

– Perdoa-me! Tu me deste tanta pena como a que me dá o nosso Lázaro. Por ter-te amado como a um irmão que sofre, perdoa-me, Senhor!

– Eu sou o irmão sofredor… Amai-me com puro amor de irmãs…

415.3

Mas, Lázaro, que é que ele está fazendo?

– Foi-se enfraquecendo, pouco a pouco, Senhor –responde Maria, e, entre lágrimas, que já lhe estão brotando dos olhos, procura um livre desafogo com esta confissão, que se une à pena de ver o seu Mestre tão aflito.

– Não chores, Maria. Nem por Mim, nem por ele. Nós fazemos a vontade divina. Deve-se chorar é por quem não cumpre esta vontade…

Maria se inclina para pegar a mão e a beija na ponta dos dedos.

Enquanto isso, já vão chegando à casa, e vão entrando, e indo logo a Lázaro, e os apóstolos ficam parados, e vão tomando uns refrescos que os servos lhes oferecem.

Jesus se inclina sobre o cada vez mais macilento Lázaro e o beija sorrindo para aliviar a tristeza do seu amigo.

– Mestre, como me amas! Não ficaste nem esperando a tarde para vires a mim. E com este calor…

– Meu amigo, Eu me alegro contigo, e tu comigo. Tudo mais nada é.

– É verdade. Nada é. Até o meu sofrimento para mim não é mais nada… Agora eu sei por que é que sofro e o que é que posso com o meu sofrimento.

E Lázaro sorri de um modo íntimo, com um sorriso espiritual.

– Assim é, Mestre. Quase se diria que o nosso Lázaro está enfrentando com prazer a enfermidade e…

Um soluço interrompe a voz de Marta, que se cala.

– Mas sim, dize-o logo: e a morte. Mestre, dize-lhes que me devem ajudar, como os levitas ao lado dos sacerdotes.

– Ajudar em quê, meu amigo?

– A consumar o sacrifício…

– E, no entanto tu tremias, pensando na morte, até há pouco tempo atrás! Será que não nos amas mais? Não amas mais ao Mestre? Não o queres servir? –pergunta com voz forte, mas pálida de dó, Maria, acariciando a mão amarelada do irmão.

– E o perguntas tu, logo tu, alma ardente e generosa? Eu não sou teu irmão? Não tenho o mesmo sangue que tu, e os teus mesmos santos amores: Jesus, as almas e vós, minhas queridas irmãs?… Mas, desde a Páscoa, minha alma guardou uma grande palavra. E eu amo a morte. Senhor, eu te ofereço pela tua própria intenção.

– Então, não me pedes mais a cura?

– Não, Raboni. Eu te peço a bênção para saber sofrer e… morrer… e, se não for pedir demais, e para redimir. Assim Tu disseste[1].

– Eu o disse. E te abençoo, para te dar toda a força.

E lhe impõe as mãos, e depois o beija.

415.4

– Estaremos juntos, e Tu me instruirás…

– Por enquanto, não, Lázaro. Eu não vou parar aqui. Vim somente por poucas horas. A noite Eu partirei.

– Mas, por quê? –perguntam, decepcionados os três irmãos.

– Porque não posso parar… Eu voltarei no outono. Então… ficarei aqui por muito tempo, e farei muitas coisas aqui… e nos arredores.

Faz-se um triste silêncio. Depois Maria faz um pedido:

– Então, pelo menos toma algum descanso, um novo vigor…

– Nada me poderá dar novo vigor, a não ser o vosso amor. Fazei que descansem os meus apóstolos, e deixai-os ficar aqui entre nós, em paz assim…

Marta sai dali com os olhos lacrimejantes, para voltar depois com umas taças de leite frio e umas frutas temporãs…

– Os apóstolos comeram e, cansados, dormiram. Mestre meu, não queres mesmo descansar?

– Não insistas, Marta. Ainda não terá chegado a aurora, e eles me estarão procurando aqui, no Getsêmani, na casa de Joana e em todas as casas hospitaleiras. Mas, quando chegar a aurora, Eu já estarei longe.

– Para onde irás, Mestre? –pergunta Lázaro.

– Para Jericó, mas não pelo caminho de costume… Eu tomo o rumo de Tecué, e depois é que volto para pegar o caminho de Jericó.

– Um caminho difícil nesta estação –murmura Marta.

E é justamente por isso que ele está deserto. E nós caminharemos de noite. As noites agora estão claras, até mesmo antes do nascer da lua… E a aurora chega bem depressa.

– E depois? –pergunta Maria.

– Depois vamos para o Além-Jordão. E, à altura da Samaria, ao norte dela, atravessarei o rio, e de lá é que Eu virei.

– Vai logo para Nazaré. Estás cansado… –diz Lázaro.

– Antes Eu devo ir às praias do mar… Depois… irei para a Galileia. Mas lá também me perseguirão…

– Lá terás sempre a tua Mãe, que te conforta –diz Marta.

– Sim, pobre Mãe!

– Mestre, Magdala é tua. Tu sabes disso –diz Maria.

– Eu sei, Maria… Tudo o que é bem e tudo o que é mal Eu sei…

415.5

– Ficarmos separados assim!… e por tanto tempo! Será que ainda me encontrarás vivo, Mestre?

– Não tenhas dúvidas disso. Não choreis… Pois até com as separações precisais ir-vos habituando. São coisas úteis para pôr à prova a força dos afetos. Compreendem-se melhor os corações que se amam, olhando-os, com olhos espirituais, de longe. Quando não são seduzidos pelo prazer humano da proximidade física da pessoa que amamos, é então que podem meditar sobre o seu amor e a espiritualidade dele… Compreende-se mais o eu de longe… Eu estou certo de que, pensando em vosso Mestre, o compreendereis melhor ainda, quando virdes e contemplardes em paz as minhas ações e os meus afetos.

– Oh! Mestre! Mas nós não temos dúvidas a respeito de Ti!

– Nem Eu a respeito de vós. Eu sei. mas ainda me conhecereis melhor. E não vos digo que me ameis, porque Eu conheço os vossos corações. Eu somente digo: rezai por Mim.

Os três irmãos põem-se a chorar… Jesus está muito triste… Como deixar de chorar?

– Que quereis? Deus havia colocado o amor entre os homens! Mas os homens o substituíram pelo ódio… E o ódio não separa somente os inimigos uns dos outros, mas se insinua até entre os amigos para separá-los.

Há um longo silêncio. Depois Lázaro diz:

– Mestre, vai-te embora da Palestina por algum tempo…

– Não. O meu lugar é aqui. Aqui para viver, para evangelizar e para morrer.

– Mas Tu tomaste providências para com o João e a grega. Vai ficar com eles.

– Não. Eles estavam sendo salvos. Eu devo salvar. E esta é a diferença que tudo explica. O altar é aqui, e aqui é a cátedra, Eu não posso ir para outro lugar! E, afinal!… Credes vós que isso mudaria o que está decidido? Não. Nem na Terra, nem no Céu. Somente serviria para ofuscar a pureza espiritual da figura do Messias. Eu seria “o vilão,” que se salva por meio da fuga. Eu devo dar o exemplo aos presentes e aos futuros, pois nas coisas de Deus, nas coisas santas não há necessidade de sermos vilões…

– Tens razão, mestre, suspira Lázaro…

415.6

E Marta, descendo o toldo, diz:

– Tens razão… A tarde está chegando. Não há mais sol…

Maria põe-se a chorar angustiadamente, como se aquela palavra tivesse tido o poder de desarmar sua força moral, que ainda estava retendo o seu pranto, apenas com um silencioso lacrimejar. Ela chora de um modo mais dilacerante do que na casa do Fariseu, quando, com seu pranto, pedia perdão ao Salvador…

– Por que estás chorando assim? –pergunta-lhe Marta.

– Porque tu disseste a verdade, minha irmã! Não há mais sol… O Mestre vai-se embora… Não há mais sol… nem para nós…

– Sede bons. Eu vos abençoo, e que a minha bênção fique convosco. E agora deixai-me com Lázaro, que está cansado e precisando de silêncio. Velando o amigo, eu descansarei. Provede às necessidades dos apóstolos, e fazei que eles estejam prontos para a hora das sombras…

As discípulas se retiram, e Jesus fica silencioso, recolhido em Si mesmo, sentado junto ao amigo enfraquecido que, contente por aquela proximidade, adormece com um leve sorriso no rosto.

415.7

Diz Jesus:

– Colocar aqui a visão de Jesus e o mendigo no caminho de Jericó, tida a 17 de maio de 1944, e logo depois aquela da conversão de Zaqueu, tida a 17 de julho de 1944.


Notes

  1. C’est toi qui l’as dit, en 376.3.

Notas

  1. disseste, em 376.3.