Os Escritos de Maria Valtorta

420. Guérison d’un homme complètement possédé.

420. Cura de um endemoninhado completo.

420.1

Jésus et les disciples marchent dans la campagne. Ici, la moisson du blé est déjà terminée et les champs montrent leurs chaumes brûlés. Jésus suit un sentier ombragé, et il parle avec des hommes qui se sont joints au groupe des apôtres.

« Oui, dit l’un d’eux, rien ne peut le guérir, il est plus que fou. Et, tu sais, il terrorise tout le monde, et les femmes en particulier, car il les poursuit avec des plaisanteries obscènes. Et malheur s’il les attrapait !

– On ne sait jamais où il est » dit un autre. « Dans la montagne, en forêt, dans les sillons des prés… il débouche à l’improviste comme un serpent… Les femmes en ont très peur. L’une d’elle, toute jeune, qui revenait du fleuve, a été saisie par le forcené, ce qui a provoqué une grande fièvre qui l’a emportée en quelques jours.

– L’autre jour, le frère de ma femme était allé à l’endroit où il a préparé un tombeau pour lui et les siens. Comme il avait perdu son beau-père, il faisait les préparatifs de la sépulture. Mais il a dû fuir car l’obsédé était à l’intérieur, nu et hurlant comme toujours, et le menaçait à coups de pierres… Il l’a suivi presque jusqu’au village, puis il est retourné au tombeau, et on a dû ensevelir le mort dans mon propre tombeau.

– Et la fois où il s’est rappelé que Tobie et Daniel l’avaient pris de force, lié et ramené chez lui ? Il les a attendus, à moitié enseveli dans les roseaux et la boue du fleuve et, quand ils sont montés dans la barque pour pêcher ou traverser, je ne sais au juste, il a soulevé l’embarcation de sa force démoniaque et l’a retournée. C’est un miracle qu’ils aient pu se sauver, mais tout ce qu’il y avait dans la barque a été perdu, et elle a fini avec la quille rompue et les rames brisées.

420.2

– Mais vous ne l’avez pas montré aux prêtres ? demande Jude.

– Si. On l’a emmené à Jérusalem, lié comme un ballot… Quel voyage ! Quel voyage !… J’y étais, et je t’assure qu’il n’est pas besoin de descendre dans l’enfer pour savoir ce qui s’y passe et ce qui s’y dit. Mais cela n’a servi à rien…

– Comme avant ?

– Pire !

– Et pourtant… le prêtre…, s’exclame Barthélemy.

– Mais que veux-tu !… Il faudrait que…

– Quoi ? Continue… »

Silence.

« Parle donc ! Ne crains pas, je ne t’accuserai pas.

– Voilà… je disais… mais je ne veux pas pécher… je disais… que… oui… le prêtre pourrait y parvenir si… si…

– S’il était saint, veux-tu dire, bien que tu ne l’oses pas. Pour ma part, je te dis : évite de juger. Néanmoins tu as raison : c’est douloureusement vrai !… »

Jésus se tait et soupire. Un bref silence gêné s’installe. Puis quelqu’un ose reprendre.

« Si nous le rencontrions, tu le guérirais ? Tu délivrerais cette contrée ?

– Tu espères que je le peux ? Pourquoi ?

– Parce que tu es saint.

– Dieu est saint.

– Et tu es son Fils.

– Comment peux-tu le savoir ?

– Hé ! on le dit… et puis nous sommes du fleuve et nous savons ce que tu as fait, il y a trois lunes. Qui arrête une crue, s’il n’est pas Fils de Dieu ?

– Et Moïse ? Et Josué ?

– Ils agissaient au nom de Dieu et pour sa gloire, et ils l’ont pu, parce qu’ils étaient saints. Or tu l’es davantage.

– Le feras-tu, Maître ?

– Je le ferai si nous le rencontrons. »

420.3

Ils poursuivent leur chemin. La chaleur qui augmente les pousse à quitter la route et à chercher quelque repos dans un bouquet d’arbres le long du fleuve, qui n’est plus troublé comme lorsqu’il était en crue. Mais bien qu’il soit encore assez haut, l’eau est paisible, bleue et scintille sous le soleil.

Le sentier s’élargit, et l’on aperçoit un groupe de maisons blanches. Ils doivent s’approcher d’un village. Aux abords se trouvent de petites constructions très blanches et avec une seule ouverture dans le mur ; certaines sont ouvertes, les autres sont fermées hermétiquement. On ne voit personne aux alentours. Elles sont éparses sur un terrain aride et inculte qui semble abandonné. Il n’y a là que mauvaises herbes et cailloux.

« Va-t’en ! Va-t’en ! Recule ou je te tue !

– Le possédé nous a vus ! Moi, je m’en vais !

– Moi aussi !

– Et moi, je vous suis.

– Ne craignez rien. Restez et voyez. »

Jésus montre tant d’assurance que les hommes… courageux obéissent, mais en restant derrière lui. Les disciples font de même. Jésus s’avance seul, l’air solennel, comme s’il ne voyait et n’entendait rien.

« Va-t’en ! »

Le cri est déchirant : il tient du grondement et du hurlement. Il paraît impossible qu’il puisse sortir d’une gorge humaine.

« Va-t’en ! Arrière ! Je vais te tuer ! Pourquoi me poursuis-tu ? Je ne veux pas te voir ! »

Le possédé bondit, complètement nu, brun. Sa barbe et ses cheveux sont longs et ébouriffés, et des mèches noires et hirsutes remplies de feuilles sèches et de poussière, retombent sur ses yeux torves, injectés de sang, qui roulent dans leurs orbites, jusque sur la bouche ouverte dans ses hurlements et ses éclats de rire de fou, qui semblent être un cauchemar, sur la bouche qui écume et saigne, car le forcené la frappe avec une pierre pointue. Il dit :

« Pourquoi est-ce que je ne peux pas te tuer ? Qui lie ma force ? C’est toi ? Toi ? »

420.4

Jésus le regarde et s’avance.

Le fou se roule sur le sol, il se mord, écume encore davantage, se frappe avec son caillou, se redresse, pointe son index vers Jésus, qu’il examine d’un air bouleversé. Il lance :

« Ecoutez ! Ecoutez ! Celui qui vient, c’est…

– Tais-toi, démon de l’homme ! Je te l’ordonne.

– Non ! Non ! Non ! Je ne me tais pas, non, je ne me tais pas. Qu’y a-t-il entre toi et nous ? Pourquoi ne nous traites-tu pas bien ? Il ne t’a pas suffi de nous avoir confinés dans le royaume de l’enfer ? Il ne te suffit pas de venir, d’être venu pour nous arracher l’homme ? Pourquoi nous repousses-tu là-bas ? Laisse-nous habiter dans nos proies ! Toi, qui est grand et puissant, passe et conquiers, si tu le peux, mais laisse-nous jouir et nuire. C’est pour cela que nous existons. Oh ! mau… Non ! Je ne peux pas dire cela ! Ne te le fais pas dire ! Ne te le fais pas dire ! Je ne peux te maudire ! Je te hais ! Je te persécute ! Je t’attends pour te torturer ! Je te hais, toi et Celui de qui tu procèdes, et je hais Celui qui est votre Esprit. L’Amour, je le hais, moi qui suis la Haine ! Je veux te maudire ! Je veux te tuer ! Mais je ne peux pas. Je ne peux pas ! Je ne peux pas encore ! Mais je t’attends, ô Christ, je t’attends. Je te verrai mort ! Ah ! quelle heure de joie ! Non ! Pas de joie ! Toi, mort ? Non, pas mort. Et moi je serai vaincu ! Vaincu ! Toujours vaincu !… Ah ! ! !… »

Le paroxysme est atteint.

Jésus s’avance vers le possédé en le tenant sous le rayonnement de ses yeux magnétiques. Il est tout seul, maintenant. Tous sont restés en arrière, le peuple derrière les apôtres, et ceux-ci à une trentaine de mètres au moins de Jésus.

Attirés par les cris, des habitants du village, qui paraît très peuplé et riche, me semble-t-il, sont sortis pour regarder la scène, aussi prêts à s’enfuir que l’autre groupe. Voici la disposition des lieux : au centre le possédé et Jésus, à quelques mètres désormais l’un de l’autre ; à gauche, derrière Jésus, les apôtres et des gens du peuple ; à droite les citadins, derrière le possédé.

420.5

Jésus, après lui avoir ordonné de se taire, n’a plus rien dit. Il le fixe seulement des yeux. Puis il s’arrête et lève les bras, les tend vers le possédé, et s’apprête à parler. Les hurlements deviennent vraiment infernaux. L’homme se contorsionne, saute à droite, à gauche, en l’air. Il semble vouloir s’enfuir ou se précipiter, mais il ne le peut. Il est cloué sur place et, en dehors de son continuel tortillement, aucun mouvement ne lui est permis.

Quand Jésus lève les bras, les mains tendues comme s’il faisait un serment, le fou crie plus fort et après avoir fait tant d’imprécations, ri et blasphémé, il se met à pleurer et à supplier.

« Pas en enfer ! Non, pas en enfer ! Ne m’y envoie pas ! Même ici, dans cette prison d’homme, ma vie est horrible car je voudrais parcourir le monde et mettre en pièces tes créatures. Mais là-bas…! Non ! Non ! Non ! Laisse-moi dehors !…

– Sors de lui. Je te le commande.

– Non !

– Sors !

– Non !

– Sors !

– Non !

– Au nom du Dieu vrai, sors !

– Oh ! Pourquoi es-tu victorieux de moi ? Mais je ne sors pas, non. Tu es le Christ, le Fils de Dieu, mais moi je suis…

– Qui es-tu ?

– Je suis Belzébuth, je suis Belzébuth, le maître du monde, et je ne me soumets pas. Je te défie, ô Christ ! »

Le possédé s’immobilise tout à coup, raide, presque hiératique, et il fixe Jésus de ses yeux phosphorescents, remuant à peine les lèvres pour prononcer des paroles inintelligibles. Les mains levées vers les épaules, les coudes pliés, il fait de légers mouvements.

Jésus, lui aussi, s’est arrêté ; maintenant, les bras croisés sur la poitrine, il le fixe. Lui aussi remue à peine les lèvres, mais je n’entends pas de mots.

420.6

Les spectateurs attendent, mais tous ne sont pas du même avis :

« Il n’y parvient pas !

– Si, le Christ va y arriver.

– Non, c’est l’autre qui a le dessus.

– Il est vraiment fort !

– Oui.

– Non. »

Jésus desserre les bras. Son visage est un flamboiement impérieux, sa voix est un tonnerre.

« Sors. Pour la dernière fois, sors, Satan ! C’est moi qui commande !

– Aaaaah ! »

(c’est le long hurlement d’un déchirement infini, bien plus que si on transperçait lentement l’homme d’une épée). Et puis le cri se transforme en paroles :

« Je sors, oui, tu m’as vaincu. Mais je me vengerai. Tu me chasses, mais tu as un démon à côté de toi, et j’entrerai en lui pour le posséder, en l’assaillant de tout mon pouvoir. Et ce ne sera pas ton commandement qui l’arrachera à moi. En tout temps, en tout lieu, je m’engendre des fils, moi, l’auteur du Mal. Et comme Dieu s’est engendré de lui-même, moi, je m’engendre tout seul. Je me conçois dans le cœur de l’homme, et lui m’enfante, il enfante un nouveau Satan qui est lui-même. J’en jubile, je jubile d’avoir une pareille descendance ! Toi et les hommes, vous trouverez toujours mes créatures, qui sont autant d’autres moi-même. Je vais, ô Christ, prendre possession de mon nouveau royaume, comme tu veux, et je te laisse cette loque maltraitée par moi. En échange de celui que je te laisse, en guise d’aumône que Satan te fait à toi, Dieu, j’en prends d’ores et déjà des milliers pour moi : tu les trouveras quand tu seras toi-même une loque dégoûtante de chair exposée aux crocs des chiens. Au cours des siècles, j’en prendrai des centaines de milliers pour en faire mon instrument et ton tourment. Tu crois me vaincre en levant ton Signe ? Les miens l’abattront et je vaincrai… Ah ! non, je ne te vaincs pas ! Mais je te torture en toi et en tes disciples !… »

On entend un fracas semblable à un coup de foudre, mais il n’y a ni lueur d’éclair ni grondement de tonnerre, seulement un claquement sec et déchirant et, alors que le possédé gît comme mort sur le sol et y reste, un gros tronc d’arbre s’abat par terre près des disciples, comme s’il avait été sectionné à environ un mètre du sol par une scie foudroyante. Le groupe des apôtres a juste le temps de s’écarter, puis les gens du peuple s’enfuient de tous côtés.

420.7

Jésus s’est penché sur l’homme jeté à terre et l’a pris par la main, puis il se retourne, restant ainsi penché, la main de l’homme délivré dans la sienne, et il dit :

« Venez. Ne craignez rien ! »

Craintifs, les gens s’approchent.

« Il est guéri. Allez lui chercher un vêtement. »

Quelqu’un part en courant.

L’homme revient à lui tout doucement. Il ouvre les yeux et rencontre le regard de Jésus. Il s’assied. De sa main libre, il s’essuie la sueur, le sang et la bave, rejette en arrière ses cheveux, se regarde, se rend compte qu’il est nu devant tant de gens, et il a honte de lui. Il se recroqueville sur lui-même et demande :

« Que s’est-il passé ? Qui es-tu ? Pourquoi suis-je ici, nu ?

– Rien, mon ami. On va t’apporter des vêtements et tu vas rentrer chez toi.

– D’où est-ce que je viens ? Et toi, d’où viens-tu ? »

Il parle avec la voix fatiguée et blanche d’un malade.

« Je viens de la mer de Galilée.

– Comment me connais-tu ? Pourquoi me secours-tu ? Comment t’appelles-tu ? »

Des hommes arrivent avec une tunique qu’ils présentent au miraculé. Une pauvre vieille femme en pleurs accourt et serre l’homme guéri sur son cœur.

« Mon fils !

– Maman ! pourquoi m’as-tu laissé si longtemps ? »

La pauvre vieille redouble de larmes, l’embrasse et le caresse. Peut-être voudrait-elle lui en dire plus, mais Jésus la domine du regard et lui inspire d’autres mots, plus affectueux :

« Tu as été si malade, mon fils ! Loue Dieu qui t’a guéri, et son Messie qui a agi au nom de Dieu.

– Lui ? Comment s’appelle-t-il ?

– Jésus de Galilée, mais son nom est Bonté. Baise-lui les mains, mon fils, demande-lui de te pardonner pour ce que tu as fait ou dit… Tu as sûrement parlé dans ta… »

Jésus l’interrompt pour arrêter les paroles imprudentes.

« Oui, il a parlé dans sa fièvre. Mais ce n’était pas lui qui parlait et moi, je ne suis pas sévère envers lui. Sois bon, maintenant. Sois continent. »

Jésus appuie sur ces mots. Confus, l’homme baisse la tête.

420.8

Mais ce que Jésus lui épargne, va être servi par les riches citadins qui se sont maintenant approchés. Il y a parmi eux les inénarrables pharisiens.

« Tu as eu de la chance ! Heureusement que tu l’as rencontré, lui, le maître des démons.

– Possédé, moi ? »

L’homme est terrorisé.

La petite vieille s’emporte :

« Maudits ! Vous n’avez ni pitié, ni respect ! Vipères odieuses et cruelles que vous êtes ! Et toi aussi, ministre inutile de la synagogue. En plus, vous prétendez que le Saint est le maître des démons ?

– Et qui veux-tu qui ait du pouvoir sur eux, sinon leur roi et père ?

– Oh ! sacrilèges ! Blasphémateurs ! Soyez m…

– Silence, femme. Sois heureuse avec ton fils. Pas d’imprécations. Les leurs ne me causent ni chagrin, ni angoisse. Allez tous en paix. Je bénis les bons. Allons, mes amis.

– Puis-je te suivre ? »

C’est l’homme guéri qui parle.

« Non, reste. Porte-moi témoignage et sois la joie de ta mère. Va ! »

Et, au milieu des acclamations et des murmures méprisants, Jésus traverse en partie la petite ville puis rentre à l’ombre des arbres le long du fleuve.

420.9

Les apôtres se pressent autour de lui.

Pierre demande :

« Pourquoi, Maître, l’esprit immonde a-t-il fait tant de résistance ?

– Parce que c’était un esprit complet.

– Qu’est-ce que cela veut dire ?

– Ecoutez-moi. Il en est qui se donnent à Satan en ouvrant une porte à un vice principal. Il en est qui se donnent deux, trois, sept fois. Quand quelqu’un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet. C’est Satan qui entre, le prince noir.

– Comment cet homme, jeune encore, pouvait-il être pris par Satan ?

– Mes amis ! Savez-vous par quelle voie vient Satan ? Il y a trois chemins qu’il emprunte généralement, et l’un d’eux ne fait jamais défaut. Il s’agit de la volupté, de l’argent, et de l’orgueil de l’esprit. La volupté, elle, est toujours présente. Pilote des autres concupiscences, elle passe en semant son poison, et suscite toute une floraison de fleurs sataniques. C’est pour cela que je vous dis : “ Soyez maîtres de votre chair. ” Que cette maîtrise marque le début de toute autre, comme cet esclavage est le premier de tout autre. L’esclave de la luxure devient voleur et prévaricateur, cruel, homicide, pour servir sa maîtresse. La soif de puissance est elle-même apparentée à la chair. Vous n’en avez pas l’impression ? C’est ainsi. Méditez, et vous verrez si je me trompe. C’est par la chair que Satan est entré dans l’homme et, heureux s’il le peut faire, c’est par la chair qu’il y rentre, lui, qui est un et septuple, avec la prolifération de ses légions de démons inférieurs.

– Tu disais de Marie de Magdala qu’elle avait sept démons, tu l’as dit.[1] C’étaient certainement des démons de luxure. Et pourtant, tu l’as délivrée avec beaucoup de facilité.

– Oui, Judas, c’est vrai.

– Et alors ?

– Et alors, penses-tu, ma théorie ne tient pas debout ? Non, mon ami. Cette femme voulait désormais être délivrée de sa possession. Elle le voulait. La volonté, c’est tout.

420.10

– Pourquoi, Maître, voyons-nous beaucoup de femmes être prises par le démon et, on peut le dire, par ce démon-là ?

– Tu vois, Matthieu, la femme n’est pas pareille à l’homme dans sa constitution et dans ses réactions à la faute originelle. L’homme a d’autres buts pour ses désirs plus ou moins bons. La femme a un but : l’amour. L’homme a une autre vocation. La femme a celle-là : sensible, encore plus parfaite parce qu’elle est destinée à engendrer. Tu sais que toute perfection produit une augmentation de sensibilité. Une ouïe parfaite entend ce qui échappe à une oreille moins parfaite et en tire profit. Il en est ainsi de l’œil, du goût et de l’odorat.

La femme devait être la douceur de Dieu sur la terre, elle devait être l’amour, l’incarnation de ce feu, signe de Celui qui est, la manifestation, le témoignage de cet amour. Dieu l’avait donc douée d’un esprit éminemment sensible pour que, devant être mère un jour, elle sache et puisse ouvrir à ses enfants les yeux du cœur à l’amour de Dieu et de leurs semblables, de même que l’homme leur aurait ouvert les yeux de l’intelligence pour comprendre et agir.

Réfléchis au commandement que Dieu se donna à lui-même : “ Faisons à Adam une compagne. ” Dieu-Bonté ne pouvait que vouloir faire une bonne compagne à Adam. Qui est bon, aime. La compagne d’Adam devait donc être capable d’aimer, pour finir de rendre bienheureux le jour de l’homme dans le lardin d’Eden. Elle devait aimer assez pour être aide, collaboratrice et remplaçante de Dieu dans l’amour de l’homme, sa créature : ainsi, même aux heures où la Divinité ne se manifestait pas à sa créature avec sa voix d’amour, l’homme ne se sentirait pas malheureux par manque d’amour.

Satan connaissait cette perfection. Satan sait tant de choses ! C’est lui qui parle par les lèvres des pythons en disant des mensonges mêlés à des vérités. Comme il est Mensonge, il déteste ces vérités, mais il les dit uniquement — retenez bien cela, vous tous et vous qui viendrez plus tard — pour vous séduire par l’illusion que ce ne sont pas les Ténèbres qui parlent, mais la Lumière. Satan, qui est rusé, sournois et cruel, s’est insinué dans cette perfection, il y a mordu et y a laissé son poison. La perfection de la femme en amour est ainsi devenue pour Satan un instrument pour dominer la femme et l’homme, et propager le mal…

420.11

– Mais nos mères, alors ?

– Jean, tu crains pour elles ? Toutes les femmes ne sont pas des instruments de Satan. Parfaites dans le sentiment, elles sont toujours excessives dans l’action : anges si elles veulent appartenir à Dieu, démons si elles veulent appartenir à Satan. Les femmes saintes — et ta mère est de celles-là — veulent appartenir à Dieu, et elles sont des anges.

– La punition de la femme ne te semble-t-elle pas injuste, Maître ? L’homme aussi a péché.

– Et la récompense, alors ? Il est dit que c’est par la Femme que le Bien reviendra dans le monde et que Satan sera vaincu.

– Pour commencer, ne jugez jamais les œuvres de Dieu. Mais pensez que, comme c’est par la femme que le Mal est entré, il est juste que ce soit par la femme que le Bien vienne dans le monde. Il s’agit d’effacer une page écrite par Satan, et ce seront les larmes d’une femme qui le feront. Et puisque Satan poussera éternellement ses cris, une voix de femme chantera pour les couvrir.

– Quand ?

– En vérité, je vous dis que sa voix est déjà descendue des Cieux où elle chantait éternellement alléluia.

– Elle sera plus grande que Judith ?

– Plus grande que toute autre femme.

– Que fera-t-elle ? Que fera-t-elle donc ?

– Elle renversera Eve et son triple péché : par son obéissance absolue, sa pureté absolue, son humilité absolue, elle se dressera, reine et victorieuse…

– Mais n’est-ce pas ta Mère, Jésus, qui est la plus grande, puisqu’elle t’a engendré ?

– Grand est celui qui fait la volonté de Dieu, c’est pour cela que Marie est grande. Tout autre mérite vient de Dieu, mais celui-là lui est entièrement personnel. Qu’elle en soit bénie ! »

Et tout prend fin.

420.12

Jésus dit :

« Tu as vu un “ possédé ” de Satan. Il y a beaucoup de réponses dans mes paroles. Moins pour toi que pour les autres. Serviront-elles ? Non. Elles ne serviront pas à ceux qui en ont le plus besoin. Repose dans ma paix. »

420.1

Jesus e os seus ainda estão pelas campinas. Aqui a ceifa dos trigais já terminou, e os campos mostram os restolhos queimados. O Senhor vai indo ao lado de um caminho sombreado, e está falando com uns homens, que se ajuntaram ao grupo dos apóstolos.

– Sim –diz um deles–, nada o pode curar. Está mais do que louco. E, sabes de uma coisa? Ele é o terror de todos, especialmente das mulheres, porque ele sai correndo atrás delas, dizendo chalaças obscenas. E ai delas, se ele as pegasse!

– Nunca se sabe onde é que ele está –diz um outro–. Sobre os montes, nos bosques, nos sulcos dos prados… sai de uma cova de repente, como uma cobra… As mulheres têm muito medo dele. Uma, ainda jovenzinha, que estava voltando do rio, vendo-se agarrada pelo louco, morreu dentro de poucos dias com uma grande febre.

– Outro dia, meu cunhado tinha ido ao lugar, onde havia preparado para si e para os seus um sepulcro, pois havia morrido o pai de sua mulher, e a fim de preparar tudo o mais também para a sepultura. Mas teve que fugir, porque dentro do sepulcro lá estava o obsesso, nu e uivando como sempre, que o ameaçava com pedradas… Ele o acompanhou quase até o povoado, depois voltou para o sepulcro, e meu cunhado teve que sepultar o seu morto no meu sepulcro.

– E aquela vez em que ele se lembrou de que Tobias e Daniel o pegaram à força, o amarraram e o levaram para casa? Ele os esperou, meio escondido no meio dos caniços e da lama do rio. E, quando eles subiram para a barca, indo para a pesca ou para a travessia, não estou bem certo, com sua força de demônio, levantou a barquinha e a emborcou. Eles ficaram vivos por milagre, mas tudo o que havia na barca se perdeu, e ela também ficou com a quilha quebrada e os remos imprestáveis.

420.2

– Mas vós não fizestes que os sacerdotes o vissem? –interroga Judas de Alfeu.

– Sim. Amarrado como um fardo de mercadoria, ele foi levado até Jerusalém. Foi uma viagem!… Eu te digo, pois eu estava lá, que eu não preciso descer ao inferno para ficar sabendo o que acontece por lá e o que por lá se diz. Mas não adiantou nada…

– Como da outra vez?

– Pior!

– No entanto… e o sacerdote? –esclama Bartolomeu.

– Mas, que queres tu!… Seria necessário que…

– Necessário o quê? Continua…

Silêncio.

– Fala, afinal! Não tenhas medo. Não te acusarei.

– Pois bem… como eu ia dizendo… mas eu não quero pecar… ia dizendo… que… se… o sacerdote poderia sair-se bem se… se…

– Se ele fosse santo, queres dizer, mas não tens coragem de o dizer. Eu te digo: evita julgar. Mas é verdade tudo o que dizes. É dolorosamente verdadeiro!… –diz Pedro.

Jesus se cala, e suspira. Há um silêncio breve, mas completo. Depois, outro se atreve de novo.

– Se nós o encontrarmos, Tu o curas? E livras estes lugares dele?

– Tu esperas que Eu o possa? Por quê?

– Porque Tu és santo.

– Santo é Deus.

– E Tu és o Filho dele.

– Como é que o podes saber?

– Ora! Esta notícia está correndo e, além disso, nós somos da beira-rio, e sabemos o que fizeste, há três meses. Quem é que pode fazer parar uma cheia, senão o Filho de Deus?

– E Moisés não o fez? E Josué também?

– Eles trabalharam em nome de Deus e para sua glória. E puderam, porque eram santos… Tu o és ainda mais do que eles.

– E Tu o farás, Mestre?

– Eu o farei, se nós nos encontrarmos.

420.3

Eles continuam para diante. O calor, que está aumentando, os faz deixar a estrada e ir procurar um abrigo em um capão de mato, que fica à beira do rio, que agora está com suas águas revoltas, como quando estava na cheia. Mas, se bem que ele esteja com bastante água, ela está tranquila e azul, e cintilando ao receber a luz do sol.

O caminho se alarga, e deixa que se veja lá ao longe o branco das casas. Deve ser um lugarejo este, do qual eles se aproximam. Às margens do rio há pequenas construções, muito brancas e sem aberturas, a não ser uma em uma das paredes. Algumas delas estão abertas. Em sua maior parte estão fechadas. Ao redor das casas não há ninguém. Elas estão espalhadas por sobre um terreno árido e não cultivado, que parece abandonado. Nele só se veem ervas daninhas e grandes pedras.

– Vai-te embora! Vai-te embora! Para trás, senão eu te mato!

– Eis o obsesso, que já nos viu! Eu vou-me embora.

– Eu também.

– Eu vos acompanho.

– Não temais. Ficai e vede.

Jesus está tão seguro que os… corajosos lhe obedecem… mas indo colocar-se atrás dele. Jesus vai na frente, sozinho e majestático, como se nada estivesse vendo, nem ouvindo.

– Vai-te embora!

O urro daquela voz é de dilacerar. É um meio rosnado, e meio uivo. Parece impossível que aquilo possa ter saído de uma garganta humana.

– Vai-te embora! Para trás! Eu te mato. Por que me persegues? Eu não quero te ver!

O obsesso salta, completamente nu, moreno, com barba e cabelos longos e desgrenhados. As madeixas pretas e cheias de folhas secas e de poeira, estão caídas sobre seus olhos turvos, injetados pelo sangue, e que se viram nas órbitas. Sua boca espuma e sangra, porque o louco se golpeou com uma pedra cortante, e diz:

– Por que é que não te posso matar? Quem é que amarra a minha força? És Tu? És Tu?

420.4

Jesus olha para ele, e continua a ir para a frente.

O louco rola no chão e se morde, espuma ainda mais, fere-se com uma pedra, levanta-se, aponta com o dedo para Jesus, para o qual ele olha fixamente, todo transtornado, e diz:

– Ouvi, ouvi! Este que aí vem!

– Cala-te, demônio que estás no homem. Eu te ordeno.

– Não! Não! Não. Eu não me calo, não, não me calo. Que é que há entre nós e ti? Por que não nos tratas bem? Não te bastou ter-nos confinado no reino do inferno? Não te basta vir, ter vindo para tomar-nos o homem! Tu, que és grande e poderoso, passa e conquista, se é que o podes fazer. Mas deixa que nós façamos o que quisermos, e causemos prejuízos.. Nós somos para essas coisas. Oh! Mal… Não o posso dizer. Não faças que eu to diga! Não posso maldizer-te Eu te odeio! Eu te persigo! Eu te espero para torturar-te. Eu te odeio e odeio Aquele do qual tu procedes, e odeio Aquele que é o Espírito. Eu odeio o Amor, pois eu sou o ódio. Eu te quero maldizer. Eu te quero matar! Mas não posso. Não posso! Não posso, por enquanto! Mas eu te estou esperando, ó Cristo. Estou te esperando. Eu hei de ver-te morto! Ó hora de alegria! Não! Não é de alegria! Não! Morto, Tu? Não. Não estarás morto. E eu estarei vencido. Vencido! Sempre vencido… Ah!…

É o auge do paroxismo.

Jesus continua a dirigir-se para o obsesso, mantendo-o sob os raios dos seus olhares magnéticos. Jesus está agora completamente sozinho. Os apóstolos e os populares ficaram lá atrás. Estes últimos atrás dos apóstolos. E os apóstolos, afastados pelo menos uns trinta metros de Jesus.

Alguns dos moradores do lugar, que me parece muito povoado, e também rico, saíram, atraídos pelos gritos, e estão olhando a cena, prontos também eles para fugir, como os do outro grupo. A cena está formada assim: no centro está o obsesso e Jesus, já a poucos metros um do outro. Atrás de Jesus, do lado esquerdo, estão os apóstolos e os populares. A direita, atrás do obsesso, estão os moradores do povoado.

420.5

Jesus, depois de ter dado a ordem para que o demônio se calasse, também não falou mais nada. Somente ficou olhando fixamente para o obsesso. Agora, porém, Jesus levanta os braços, estende-os na direção do endemoninhado, e está para falar. Mas os urros do endemoninhado tornam-se verdadeiramente infernais. O obsesso se contorce, pula para a direita, para a esquerda, para o alto. Parece querer fugir, ou investir contra Jesus, mas não o consegue. E, pregado ali, e impossibilitado de fazer suas contorções, não pode mais fazer movimento algum. Quando Jesus estende os braços, com as mãos também estendidas, como quem está jurando, o louco urra com mais força e, depois de ter dito tantas imprecações e dado risadas, e blasfemado, ele se põe a chorar e a suplicar.

– Para o inferno, não. No inferno, não. Não me mandes para lá! A minha vida já é tão horrível aqui mesmo, neste cárcere de homem, que eu quero percorrer o mundo e despedaçar as tuas criaturas. Mas lá, lá, lá!… Não! Não! Não! Deixa-me fora!…

– Sai deste homem. Eu te ordeno.

– Não.

– Sai.

– Não.

– Sai!

– Não!

– Em nome do Deus verdadeiro, sai!

– Oh! Por que é que me vences? Mas eu não saio, não. Tu és o Cristo, o Filho de Deus, mas eu sou…

– Quem és?

– Eu sou Belzebu, Belzebu eu sou, o Dono do mundo, e não me dobro. Eu te desafio, ó Cristo!

O possesso se imobiliza de repente, fica rígido, quase hierático, e fita a Jesus com olhos fosforescentes, movendo apenas os lábios, emitindo palavras ininteligíveis, e fazendo, com as mãos levadas para as costas e com os cotovelos dobrados, alguns leves movimentos. Jesus também se deteve. Com os braços, agora cruzados sobre o peito, olha para ele. Jesus move somente os lábios. Mas não ouço nenhuma palavra.

420.6

Os presentes estão esperando, e são de parecer diferente.

– Ele não vai conseguir!

– Sim, agora o Cristo consegue.

– Não. O outro está ganhando.

– Ele é muito forte.

– Sim.

– Não.

Jesus descruza os braços. O seu rosto irradia autoridade, e sua voz é como um trovão.

– Sai. É a última vez. Sai, ó Satanás! Sou Eu que ordeno!

– Aaaah!

(é um urro muito longo, e com uma aflição sem medida. Nem quem vai sendo traspassado lentamente por uma espada sente uma coisa assim). Depois o urro se transforma em palavras:

– Eu saio, sim. Tu me venceste. Mas eu me vingarei. Tu me esmagas, mas tens ao teu lado um demônio, e nele eu entrarei para possuí-lo, investindo-o de todo o meu poder. E não haverá ordem tua que o arranque de mim. Em qualquer tempo e em qualquer lugar eu gero os meus filhos. Eu, o autor do Mal. E, como Deus por si mesmo se gerou, eu também por mim mesmo me gero. Minha concepção é no coração do homem, e este me pariu, pariu um novo Satanás, que é ele mesmo, e eu fico jubilante, jubiloso por ter tantos filhos! Tu e os homens sempre encontrareis estas minhas criaturas, que são outros tantos eu. Eu vou, ó Cristo, tomar posse do meu novo reino, como Tu queres, e vou deixar-te este farrapo de homem, estragado por mim. Por meio dele, que eu te entrego, recebe uma esmola que Satanás te faz. Ó Deus, eu pego mil e dez mil agora, e Tu os encontrarás, quando estiveres como um sujo pedaço de carne entregue à disputa dos cães, e eu tomarei dela, durante séculos e séculos, dez mil ou cem mil, para fazer dela o meu instrumento e o teu tormento. Crês Tu que ganharás de mim, ao ergueres o teu Sinal? Os meus o derrubarão, e eu vencerei… Ah! é certo que eu não te venço. Mas te torturarei em ti mesmo e nos teus…

Ouve-se um fragor, como o de um raio. Mas não há esplendor de luz, nem roncar de trovão. Somente se ouve um estampido seco e dilacerante, e, enquanto o obsesso cai como morto no chão, e lá fica, um grosso tronco, que está perto dos discípulos, cai por terra, como se, a um metro do chão, tivesse sido serrado por uma serra de fogo em funcionamento. O grupo dos apóstolos mal teve tempo de escapar. E os populares fugiram todos.

420.7

Mas Jesus, que se inclinou sobre o que está prostrado, e o tomou pela mão, estando assim encurvado e com mão do que foi libertado em sua mão, diz:

– Vinde. Não temais!

Temerosas, as pessoas se aproximam.

– Está curado. Ide buscar uma roupa.

Um deles sai correndo.

O homem vai voltando a si, pouco a pouco. Abre os olhos, e eles vão ao encontro do olhar de Jesus. Procura sentar-se. Com a mão livre, enxuga o suor, o sangue e a baba, joga para trás os cabelos e fica se observando a si mesmo. Vê que está nu, diante de tanta gente, e fica com vergonha. Então, ele se encolhe sobre si mesmo, e pergunta:

– Que foi que aconteceu? Quem és Tu? Por que estou aqui? E assim nu?

– Não é nada, amigo. Agora vão trazer-te roupa, e voltarás para tua casa.

– De onde é que eu vim? E Tu, de onde vens?

Fala com voz cansada e fraca o doente.

– Eu vim do Mar da Galileia.

– E, como é que me conheces? Por que me estás socorrendo? Como te chamas?

Chegam alguns com uma roupa, e a põem no miraculado. Chega também uma pobre velha, chorosa, que aperta ao coração o curado.

– Meu filho!

– Minha mãe! Por que me deixaste por tanto tempo?

A velha chora mais fortemente, e o beija e acaricia. Quereria dizer outras palavras, mas Jesus faz que ela se controle, e lhe inspira palavras mais piedosas:

– Tu estiveste muito tempo doente, meu filho! Louva a Deus, que te curou, e ao Messias, que agiu em nome de Deus.

– E este, como se chama?

– Jesus da Galileia. Mas o seu nome é Bondade. Beija as mãos dele, meu filho, dize-lhe que te perdoe tudo o que fizeste ou disseste… certamente tu lhe falaste de tua…

– Sim, ele já falou de sua febre –diz Jesus para evitar as palavras imprudentes–. Mas não era ele que estava falando, e Eu não tive severidade para com ele. Que ele seja bom, agora. Seja continente.

Jesus frisa bem estas palavras. O homem abaixa a cabeça, confuso.

420.8

Mas aquilo, que por Jesus foi poupado, não o é pelos moradores ricos, que se aproximaram. Entre eles estão os inevitáveis fariseus.

– Ainda te saíste bem! Bom para ti foi teres encontrado este homem, que é o patrão dos demônios.

– Endemoninhado, eu?

O homem está aterrorizado.

A velha explode:

– Malditos! Gente sem piedade e sem respeito! Víboras rancorosas e cruéis! E tu, também, ministro inútil da sinagoga. Chamar ao Santo de patrão dos demônios!

– E quem queres dizer que possa agir contra eles, senão o rei ou pai deles?

– Oh! Sacrílegos! Blasfemadores! Sede m…

– Silêncio, mulher. Sê feliz com o teu filho. Não faças imprecações. Eu não sinto pena dele, nem preocupações. Ide todos em paz. Aos bons, a minha bênção. Vamos, meus amigos.

– Posso acompanhar-te?

É o curado que fala.

– Não. Fica aí. Sê testemunha de Mim, e alegria de tua mãe. Vai.

E, por entre gritos de aplauso e murmúrios de desprezo, Jesus vai atravessando uma parte da pequena cidade, e depois torna a voltar para debaixo das sombras das árvores que estão ao longo da margem do rio.

420.9

Os apóstolos estão ao redor dele, bem perto.

Pedro pergunta:

– Por que é, Mestre que o espírito imundo fez tanta resistência?

– Porque era um espírito completo.

– Que quer dizer essa palavra?

– Ouvi-me. Há quem se dá a Satanás, abrindo uma porta a um vício capital. E há quem se dá duas vezes, quem três, quem sete. Quando alguém abre seu espírito aos sete vícios, então entra nele um espírito completo. Entra Satanás, o príncipe negro.

– Aquele homem, ainda jovem, como podia ser possuído por Satanás?

– Oh! meus amigos! Sabeis vós por qual caminho vem Satanás? Três são os caminhos geralmente usados e deles há um que não falha nunca. Os três são: a sensualidade, o dinheiro e a soberba da mente. O da sensualidade é o que nunca falha. Feita estafeta das outras concupiscências, ela passa semeando o seu veneno, e tudo floresce, numa floração satânica. Por isso, Eu vos digo: “Sede senhores da vossa carne.” Seja esse domínio o meio de todos os outros, do mesmo modo que esta escravidão é o começo de todas as outras. O escravo da luxúria se torna ladrão e trapaceiro, cruel, homicida, contanto que esteja servindo à sua patroa. A própria sede de poder tem parentesco com a carne. Não vos parece? Mas assim é. Meditai, e vereis se Eu estou errado. Pela carne, Satanás entrou no homem e, feliz se ele o puder fazer, é pela carne que ele torna a entrar. Ele, uma e sete vezes, com a proliferação de suas legiões de demônios menores.

– De Maria de Magdala Tu disseste[1] que ela tinha sete demônios.

Tu o disseste, e com certeza eram demônios da luxúria. E, no entanto, Tu a libertaste com muita facilidade.

– Sim, Judas. É verdade.

– E, então?

– Então tu dizes que minha teoria cai por terra. Não, meu amigo. A mulher queria já ficar livre da posse dele. Ela queria. A vontade é tudo.

420.10

– Por que é, Mestre, que como nós vemos, muitas mulheres são possuídas pelo demônio e, pode-se dizer, por esse demônio ?

– Vê, Mateus. A mulher não é igual ao homem em sua formação e nas reações quanto à culpa original. O homem tem outras metas para seus desejos, mais ou menos bons. A mulher tem uma meta: o amor. O homem tem uma outra formação. A da mulher é esta: é sensível, e nisso é até mais perfeita, por estar destinada à geração. Tu sabes que toda perfeição gera um aumento de sensibilidade. Um ouvido perfeito ouve o que escapa a outro ouvido menos perfeito, e se compraz com isso. O mesmo se diga do olho, e do paladar e do olfato. A mulher devia ser a doçura de Deus sobre a terra, devia ser o amor, a encarnação desse fogo que move Aquele que é, a manifestação, o testemunho desse amor. Deus a tinha por isso dotado de um espírito superabundantemente sensível para que, sendo mãe um dia, soubesse e pudesse, a seus filhos abrir os olhos do coração para o amor a Deus e aos seus semelhantes, assim como o homem teria aberto os olhos da mente aos seus filhos para entenderem e agirem. Reflete na ordem que Deus fez a si mesmo: “Façamos para Adão uma companheira.” Deus-Bondade não podia senão querer fazer uma boa companheira para Adão. Quem é bom ama. A companheira de Adão devia, pois, ser capaz de amar, a fim de poder ajudar, colaborar, e ser a substituta de Deus em amar ao homem, sua criatura, de modo que até nas horas em que a Divindade não se manifestava à sua criatura com sua voz de amor, o homem não se sentisse infeliz por falta de amor. Satanás sabia dessa perfeição. Satanás sabe muitas coisas. É ele que fala pelos lábios dos pitões, dizendo mentiras, misturadas com verdades. E estas verdades, ele as odeia, porque ele é a Mentira, e ele as diz somente — lembrai-vos vós todos, e vós do futuro — ele somente as diz para seduzir-vos com a quimera de que não são as Trevas que estão falando, mas a Luz. Satanás, astuto, tortuoso e cruel, insinuou-se para dentro desta perfeição e mordeu nela, deixando nela o seu veneno. A perfeição da mulher no amar tornou-se assim um instrumento para Satanás poder dominar a mulher e o homem e, poder assim propagar o mal…

420.11

– Mas, e as nossas mães, então?

– João, temes tu por elas? Não são todas as mulheres que são instrumento de Satanás. Perfeitas no sentimento, são sempre exageradas na ação: São anjos, quando querem ser de Deus, e são demônios, quando querem ser de Satanás. As mulheres santas, e tua mãe está entre estas, querem ser de Deus, e são anjos.

– Não te parece injusta a punição dada à mulher, Mestre? Também o homem pecou.

– Mas, e a recompensa, então? Está escrito que a Mulher trará de volta ao mundo o Bem e que Satanás será vencido por Ela.

– Não julgueis nunca as obras de Deus. Isto em primeiro lugar. Mas pensai que, assim como pela mulher é que entrou o Mal, é justo que por Ela entre o Bem no mundo. Há de ser anulada uma página escrita por Satanás. E o que fará isso, vai ser o pranto de uma mulher. E, visto que Satanás dará eternamente os seus urros, eis que uma voz de mulher cantará para abafar aqueles urros.

– Quando será?

– Em verdade, Eu vos digo que a voz dela já desceu dos Céus, onde, desde a eternidade, ela já vinha cantando o seu aleluia.

– Ela será maior do que Judite?

– Maior do que todas as mulheres.

– Que fará? Que fará ela, então?

– Virará Eva, com o seu tríplice pecado, de cabeça para baixo. Obediência absoluta. Uma pureza absoluta. Uma humildade absoluta. Sobre isso é que ela se erguerá, como uma rainha vitoriosa.

– Mas, não é a tua mãe, Jesus, a que é a maior, por ter-te gerado?

– Grande é aquele que faz a vontade de Deus. E Maria é grande por isso. Qualquer outro merecimento vem de Deus. Mas este é todo dela, e que por isso seja Ela bendita.

E tudo termina.

420.12

Diz Jesus:

– Tu viste um “possesso” de Satanás. Muitas respostas há nas minhas palavras. Não tanto por causa de ti, mas por causa dos outros. Irão gostar? Não. Para aquelas que delas mais necessitam não adiantarão nada. Repousa com a minha paz.


Notes

  1. tu l’as dit, comme il le fera en 503.2.

Notas

  1. disseste, como dirá em 503.2.