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Jésus et les disciples marchent dans la campagne. Ici, la moisson du blé est déjà terminée et les champs montrent leurs chaumes brûlés. Jésus suit un sentier ombragé, et il parle avec des hommes qui se sont joints au groupe des apôtres.
« Oui, dit l’un d’eux, rien ne peut le guérir, il est plus que fou. Et, tu sais, il terrorise tout le monde, et les femmes en particulier, car il les poursuit avec des plaisanteries obscènes. Et malheur s’il les attrapait !
– On ne sait jamais où il est » dit un autre. « Dans la montagne, en forêt, dans les sillons des prés… il débouche à l’improviste comme un serpent… Les femmes en ont très peur. L’une d’elle, toute jeune, qui revenait du fleuve, a été saisie par le forcené, ce qui a provoqué une grande fièvre qui l’a emportée en quelques jours.
– L’autre jour, le frère de ma femme était allé à l’endroit où il a préparé un tombeau pour lui et les siens. Comme il avait perdu son beau-père, il faisait les préparatifs de la sépulture. Mais il a dû fuir car l’obsédé était à l’intérieur, nu et hurlant comme toujours, et le menaçait à coups de pierres… Il l’a suivi presque jusqu’au village, puis il est retourné au tombeau, et on a dû ensevelir le mort dans mon propre tombeau.
– Et la fois où il s’est rappelé que Tobie et Daniel l’avaient pris de force, lié et ramené chez lui ? Il les a attendus, à moitié enseveli dans les roseaux et la boue du fleuve et, quand ils sont montés dans la barque pour pêcher ou traverser, je ne sais au juste, il a soulevé l’embarcation de sa force démoniaque et l’a retournée. C’est un miracle qu’ils aient pu se sauver, mais tout ce qu’il y avait dans la barque a été perdu, et elle a fini avec la quille rompue et les rames brisées.