Os Escritos de Maria Valtorta

440. Un autre sabbat à Nazareth.

440. Um outro sábado em Nazaré.

440.1

Un nouveau sabbat à Nazareth. Ou plutôt un nouveau début de sabbat, car le coucher de soleil du vendredi commence lorsque, tout en sueur mais joyeuses, arrivent Myrta et Noémie, avec le jeune Abel. Elles descendent de leurs mulets qu’Abel conduit ailleurs, certainement dans une écurie d’amis, peut-être celle des deux âniers de Nazareth devenus disciples. Et elles entrent par la porte de l’atelier ouverte pour aérer la pièce, où la chaleur de la cheminée rustique s’était rendue peu auparavant complice de la canicule estivale.

Thomas est en train de ranger ses outils et Simon balaie la sciure, pendant que Jésus nettoie les récipients, grands et petits, de colle et de peinture.

« Paix à toi, Maître, ainsi qu’à vous, ses disciples, saluent les femmes en s’inclinant profondément dès l’entrée, pour finir par se prosterner aux pieds de Jésus après avoir traversé l’atelier !

– Paix à vous. Vous êtes très fidèles ! Venir par cette chaleur !

– Oh ! ce n’est rien ! On est si bien ici, qu’on oublie tout. Où se trouve ta Mère ?

– Elle est à côté, elle finit un vêtement d’Auréa. Entrez donc. »

Les deux femmes reprennent leurs sacs et s’éloignent rapidement, et l’on entend leurs voix claires, assez basses, qui se fondent avec la voix encore fluette d’Auréa et celle, argentine, de Marie.

« Elles vont être heureuses ! dit Thomas.

– Oui. Ce sont deux braves femmes, répond Jésus.

– Maître, Myrta, en plus de conserver le fils qu’elle avait déjà, a reçu une nouvelle enfant. Et en un peu plus d’un an… dit Simon le Zélote.

– Oui, en un peu plus d’un an ! Il y a déjà plus d’un an que Marie, sœur de Lazare, s’est convertie. Comme le temps passe ! Il me semble que c’était hier… Que de choses se sont passées l’an dernier ! Quelle belle retraite avant l’élection ! Puis Jean d’En-Dor, ensuite Marziam ! Et Daniel de Naïm, Marie, sœur de Lazare, Syntica… Mais où peut bien être Syntica ? J’y pense souvent et je n’arrive pas à comprendre pourquoi… »

Thomas finit par parler tout seul, car Jésus et Simon ne lui répondent pas. Au contraire, ils sortent se laver dans le jardin avant de rejoindre les femmes disciples.

[…]

440.2

Abel de Bethléem de Galilée revient et trouve Thomas encore en train de réfléchir devant la place où il travaille généralement, perdu dans ses pensées et déplaçant ses menus chefs-d’œuvre d’orfèvre.

« Tu as trouvé du travail ? lui demande le disciple en se penchant sur ces petits objets.

– Ah ! j’ai fait plaisir à toutes les femmes de Nazareth. Je n’aurais jamais supposé qu’il y aurait tant de boucles, tant de bracelets, de colliers et de lys à réparer. J’ai même dû prier Matthieu de m’apporter du métal de Tibériade. Je me suis fait une clientèle… — et il rit, tout joyeux — comme mon père lui-même n’en a pas. Il est vrai que je ne demande pas d’argent…

– Mais alors ! Tu y perds !

– Non. Je prends seulement la valeur du métal. Le travail, j’en fais cadeau.

– Tu es généreux !

– Non, je suis sage. Je ne reste pas à rien faire. Je donne un exemple de travail et de détachement de l’argent et… je prêche… Tiens-toi bien : je crois avoir prêché davantage en agissant ainsi sans raconter une parabole, sans avoir dit un mot dans la synagogue, que si j’avais parlé continuellement. Et puis… je fais mon apprentissage. Je me suis promis que c’est par le travail que je propagerai la foi quand je devrai aller prêcher Jésus parmi les infidèles. Et je m’y entraîne.

– Tu es sage comme orfèvre et comme apôtre.

– Je m’efforce de l’être par amour pour Jésus.

440.3

Alors, te voilà avec une sœur ? Traite-la bien, tu sais… C’est comme une petite colombe qui sort du nid, je te le dis, moi qui, par mon métier, suis habitué à traiter avec les femmes. Une petite colombe ingénue, qui a eu grand peur de l’épervier, et qui cherche pour la défendre des ailes maternelles et fraternelles. Si ta mère n’avait pas voulu l’avoir, c’est moi qui l’aurais demandée pour ma sœur jumelle. Un enfant de plus… ! Elle est si bonne, ma sœur, tu sais…

– Ma mère aussi. Elle a perdu une petite fille quand elle est devenue veuve. Peut-être son lait avait-il tourné dans la douleur de la mort de son époux… Je me souviens à peine de cette petite sœur… et peut-être ne m’en souviendrais-je plus si ma mère ne la pleurait souvent et si toute enfant pauvre de Bethléem n’avait pas eu droit à la nourriture et aux vêtements de notre maison en souvenir de la petite morte… Mais comme j’ai grandi auprès de ma mère seulement, j’ai fini par avoir moi aussi un grand amour pour les enfants… Elle, je vois qu’elle n’est plus une petite fille… mais je la verrai ainsi, pour son cœur, si elle est telle que ma mère, Noémie et toi, vous le dites…

– Sois-en certain. Passons à côté… »

440.4

Dans l’autre pièce, c’est-à-dire dans la petite salle à manger, se trouvent les femmes, Jésus et Simon le Zélote. Myrta, qui est venue avec déjà une grande espérance, est en train de conquérir Auréa en lui essayant un vêtement de lin qu’elle a cousu pour la fillette.

« Cela lui va vraiment bien, dit-elle en le lui enlevant et en la caressant pendant qu’elle lui rajuste son vêtement, qui s’était chiffonné pendant qu’on mettait le neuf.

– Cela va très bien. Mais tout ira bien. Tu verras, ma fille… Ah ! voilà mon Abel. Avance, mon garçon. Voici Auréa. Maintenant elle va être à nous, tu le sais ?

– Je le sais, mère, et je m’en réjouis avec toi.»

Il regarde la fillette… il l’étudie… ses yeux sombres se fixent et se perdent dans les larges iris couleur de ciel pâle. L’examen le satisfait. Il lui sourit et lui dit :

« Nous nous aimerons dans le Seigneur qui nous a sauvés, nous l’aimerons et nous le ferons aimer. Je serai pour toi un frère spirituellement et par l’affection. Je le promets devant le Maître et devant ma mère. »

Et avec un beau sourire limpide de jeune homme pur, en route déjà vers une haute spiritualité, il lui tend sa main forte et brune.

Auréa reste hésitante et puis, en rougissant, met sa main gauche dans la main droite qu’il lui présente, et elle dit :

« C’est ainsi que nous agirons, dans le Seigneur. »

Les adultes sourient…

440.5

« Ici, on peut entrer sans frapper aux portes…

– Voici Simon-Pierre ! Cette fois, il n’a pas résisté à la tentation, dit en riant Thomas tout en courant dehors.

– Oui, je n’ai pas résisté… Paix à toi, Maître ! »

Pierre embrasse Jésus qui lui rend son baiser.

« Qui peut résister ? »

Il voit Marie, s’incline pour la saluer, et reprend :

« Cependant, par scrupule, nous sommes passés par Tibériade et nous avons cherché Judas, pour que… nous soyons tous réunis, hein ? Les autres arrivent, Marziam aussi… Je disais donc que nous sommes passés par Tibériade. Hum ! oui ! pour chercher Judas, pour le cas où… il aurait pensé, au moins au quatrième sabbat, venir à Capharnaüm… Il aurait été ennuyeux que nous soyons tous partis… Et nous l’avons trouvé… oui ! Ou plutôt c’est Isaac qui l’a trouvé en allant saluer Jonathas… En effet, Isaac a fini par venir à Capharnaüm pour t’attendre avec je ne sais combien de disciples restés là-bas pour devenir plus sages sous la conduite d’Hermas et d’Etienne, de ton fils, Noémie, et du prêtre Jean… Mais Isaac nous a accompagnés, parce que lui aussi meurt d’envie de te voir… Ce pauvre Isaac n’a pas été très bien accueilli par Judas. Mais il doit avoir maîtrisé toute impatience, tout ressentiment, tout emportement pendant sa longue maladie… Il ne réagit jamais ! Même si on le gifle, il sourit… Quel homme de paix ! Bien. Il nous a assuré :

“ Judas, moi, je l’ai vu. Il ne vient pas. N’insistez pas. ”

J’ai compris. J’ai dit :

“ Il t’a mal répondu ! Reconnais-le. Je suis le chef et je dois savoir… ”

“ Oh non ” a-t-il répliqué. “ Ce n’est pas lui qui m’a mal répondu, mais son mal. Il faut le plaindre… ”

Plaignons-le donc… Bref, nous voilà. Et bienheureux de…

440.6

Voici les autres… »

Et avec les autres, il y a aussi Jude et Jacques, fils d’Alphée, avec leur mère et les disciples de Nazareth : Aser, Ismaël et Simon, fils d’Alphée, accompagné, chose rare, de son frère Joseph.

Ils se déchargent de leurs sacs : Nathanaël a apporté du miel et Philippe un panier de raisin blond comme les cheveux d’Auréa. Pierre, du poisson mariné, et de même les fils de Zébédée. Matthieu, qui n’a pas de maison tenue par des femmes et par conséquent n’a rien de bon, a apporté une jarre pleine de terre et dedans un mince tronc que, d’après son feuillage, je crois être un citronnier, un oranger ou quelque autre agrume.

Il explique :

« Il donne des primeurs… il faut aller à Cyrène pour en obtenir. Moi, je connais quelqu’un qui s’y est rendu, un employé du fisc comme moi autrefois. Il est aujourd’hui retraité à Hippos. Je suis allé le voir pour qu’il me donne ce plant parce qu’il faut le mettre en terre à la nouvelle lune. Il donnera de bons et beaux fruits. La fleur a un parfum suave et ressemble à une étoile de cire, une étoile comme ton nom… Voici. »

Et il offre l’arbuste à Marie.

« Mais quelle fatigue tu t’es donnée pour porter un tel poids, Matthieu ! Je t’en suis reconnaissante. Mon jardin se fait de plus en plus beau grâce à vous. Le camphrier de Porphyrée, les roses de Jeanne, ta plante rare, Matthieu, les autres plantes à fleurs apportées par Judas… Que de beaux cadeaux, comme vous êtes tous bons pour la Mère de Jésus ! »

Les apôtres sont tous émus ; pourtant, ils se regardent les uns les autres quand Marie cite Judas.

440.7

« Oui. Ils t’aiment bien, mais nous aussi t’aimons bien, dit avec sérieux et fierté Joseph, fils d’Alphée.

– Certainement ! Vous êtes les chers fils d’Alphée, mon parent, et de Marie, qui est si bonne. Et vous m’aimez bien. Mais c’est naturel, nous sommes parents… Eux, en revanche, ne sont pas de notre sang et pourtant ils sont pour moi comme des fils, comme des frères pour Jésus, tant ils l’aiment et le suivent… »

Joseph saisit l’allusion et il s’éclaircit la voix en cherchant ses mots… Il les trouve :

« Bien sûr ! Mais si moi je ne suis pas encore avec eux, c’est parce que je pense aux conséquences pour lui, pour toi… et… et… En somme, c’est de l’amour aussi, spécialement pour toi, pauvre femme, qui restes seule trop longtemps… Et je suis venu dire à Jésus que je suis content qu’il se soit souvenu aussi des besoins de sa Mère et qu’il ait fait ce qui était utile ici…»

Fier d’être le “ chef ” de toute la famille, et de pouvoir louer et réprimander, il se plaît à complimenter Jésus pour tous les travaux de menuiserie, de peinture et autres, accomplis pendant ce mois :

« C’est ce qu’il faut faire ! Maintenant, on voit que cette femme a un fils ! Mais je suis heureux de pouvoir dire que je retrouve mon sage Jésus, fils de Joseph. Bravo ! Bravo ! »

Et le sage Jésus, fils de Joseph, le très sage Verbe divin, humilié dans une chair, doux et humble, accueille les louanges mêlées aux… conseils autoritaires de son cousin Joseph avec un sourire si doux qu’il suffit à retenir toute réaction intempestive des apôtres en faveur de Jésus.

Ayant pris le vent et se voyant écouté, Joseph ne s’arrête pas là :

« Je veux espérer que désormais Nazareth n’aura plus l’occasion de voir une pauvre mère abandonnée, et son fils imprudent qui sort des sentiers battus pour suivre des chemins qui ne présentent pas de sécurité quant à leurs buts et à leurs conséquences. J’en parlerai avec mes amis, avec le chef de la synagogue… Nous te pardonnerons… Nazareth sera bien heureuse de te rouvrir ses bras comme à un fils qui revient et qui sera un exemple de vertu pour tous les habitants. Dès demain, moi-même, je t’accompagnerai à la synagogue et… »

440.8

Jésus lève la main pour imposer calme et silence, et dit très résolument :

« En tant que fidèle, j’irai évidemment à la synagogue comme je l’ai fait aux autres sabbats. Mais il ne faut pas que tu plaides en ma faveur, car une heure après le coucher du soleil, je partirai pour retourner évangéliser : c’est mon devoir d’obéissance envers le Très-Haut. »

C’est une grande humiliation pour Joseph !… Très sévère !… Toute sa bonhomie vole en éclats, et c’est son intransigeance hostile qui de nouveau affleure :

« C’est bien ! Mais ne compte pas sur moi quand tu en auras besoin. J’ai fait mon devoir et tes malheurs inévitables ne retombent pas sur moi. Adieu. Ici, je suis de trop, car je ne puis vous comprendre et vous ne pouvez me comprendre. Je me retire sans rancœur, mais très peiné… Que le Seigneur te protège, comme il protège tous ceux qui… sont un peu simples d’esprit, à qui il manque quelque chose… Adieu, Marie ! Courage, pauvre mère !

– Adieu, Joseph. Mais ce n’est pas pour lui, c’est pour toi que je dois avoir du courage, car tu es celui qui se trouve hors du chemin de Dieu et tu me désoles, dit Marie, calme, mais sûre d’elle.

– Tu es une vraie bourrique, voilà ! Et si tu n’étais pas maintenant chef de famille, je te frapperais, enfant qui es de mon sang, mais pas de mon esprit… » crie Marie, femme d’Alphée.

Et elle continuerait, mais Marie la supplie :

« Tais-toi ! Par amour pour moi…

– Je me tais, oui. Mais… Mais regardez si je dois compter parmi mes fils un pareil bâtard !… »

Entre-temps, le bâtard est parti, et la bonne Marie décharge tout ce qu’elle avait sur le cœur à cause de son entêté de fils. Son chagrin tourne à la crise de larmes et, en sanglotant, elle dit ce qui la peine par-dessus tout :

« Et je ne l’aurai pas avec moi au Ciel, lui, je ne l’aurai pas ! Je le verrai dans les tourments ! Oh ! Jésus ! Fais un miracle !

– Mais oui, Marie, mais oui ! Ne pleure pas ! L’heure viendra pour lui aussi. Ce sera peut-être la onzième, mais elle viendra, je te l’assure. Ne pleure pas… » dit Jésus pour la réconforter…

Et une fois les larmes séchées, il s’adresse aux apôtres et aux disciples :

« Venez à l’oliveraie pendant que les femmes préparent leurs affaires. Nous parlerons ensemble. »

440.1

Começa mais um sábado em Nazaré. Ou seja, um novo início de sábado porque mal começa o pôr de sol da sexta-feira, quando vêm chegando, sob um forte calor, mas alegres, Mirta e Noemi, em companhia do jovem Abel. Apeiam de seus burrinhos, que Abel leva para outro lugar, certamente para a estrebaria de algum amigo, ou então, para a dos burriqueiros de Nazaré que já foram discípulos, e entram pela porta da oficina que está aberta, a fim de canalizar uma ventilação para dentro do salão, onde, até pouco antes, o calor da rústica chaminé se foi acumulando em cumplicidade com o grande calor do tempo de verão.

Tomé está guardando as suas ferramentas e Simão está varrendo a serragem, enquanto Jesus limpa as latinhas e latas das colas e vernizes.

– A paz esteja contigo, Mestre, e a vós, discípulos –assim os saúdam as mulheres, inclinando-se muito, desde o momento em que entraram, e terminam indo prosternar-se aos pés de Jesus, depois de terem atravessado a oficina.

– A paz esteja convosco. Vós sois muito fiéis. Virdes até aqui com este calor!

– Oh! Isto não é nada! Estamos tão bem aqui que até nos esquecemos de tudo. Tua Mãe, onde está?

– Está lá, terminando uma veste para Áurea. Então, ide lá.

As duas vão logo com os seus alforjes, e já se ouvem suas vozes, que ressoam em tom grave, misturando-se com a vozinha, ainda desarmônica, de Áurea, e com a voz argentina de Maria.

– Agora estarão felizes! –diz Tomé.

– Sim. São boas mulheres –responde Jesus.

– Mestre, Mirta, além de conservar o filho que tinha, adquiriu mais uma nova filha. E em pouco mais de um ano… –diz Zelotes.

– Sim. Em pouco mais de um ano! Há pouco mais de um ano que Maria de Lázaro se converteu. Como passa o tempo! Parece-me que foi ontem… Quantas outras coisas aconteceram neste ano que passou! Que ritmo bonito aquele de antes da eleição! Depois, veio João de Endor. Depois Marziam. Depois Daniel de Naim, e depois Maria de Lázaro, e ainda Síntique… Mas, onde estará Síntique? Eu penso nela muitas vezes e não sei entender por quê…

Termina Tomé, falando consigo mesmo, pois Jesus e Simão não lhe responderam, visto que saíram e foram lavar-se na horta para depois irem ao encontro das discípulas.

[…]

440.2

Está de volta Abel de Belém da Galileia, e ainda encontra Tomé, que está pensando, diante do lugar onde costuma trabalhar, removendo, muito preocupado, suas pequeninas obras-primas de ourives.

– Encontraste trabalho? –pergunta-lhe o discípulo, inclinando-se para olhar os minúsculos objetos.

– Oh! Fiz que ficassem felizes todas as mulheres de Nazaré. Eu não teria suposto nunca que aqui houvesse tantos broches, tantos braceletes e colares e lírios para consertar. Eu tive até que pedir a Mateus que me levasse ao metalista de Tiberíades. E cheguei a ter boa clientela… ah!! ah! ah! (ele ri alegremente), como nem meu pai tem. É verdade que eu não peço dinheiro.

– Tu entregas tudo de volta?

– Não. Eu só fico com o valor do metal comprado. O trabalho, eu dou de graça.

– Tu és generoso.

– Não. Eu sou sábio. Eu não fico à toa. Dou um exemplo de trabalhador e de desapego do dinheiro… e prego… Cala a boca! Eu acho ter pregado mais fazendo assim, sem contar nenhuma parábola, sem ter dito nenhuma palavra na sinagoga, do que se tivesse falado horas a fio. E, além disso, vou fazendo o meu aprendizado. Eu prometi que farei propaganda por meio do meu trabalho quando eu tiver que ir pregar o Evangelho de Jesus entre os infiéis. E vou-me adestrando para isso.

– Tu és sábio como ourives e como apóstolo.

– Eu me esforço para sê-lo, por amor a Jesus.

440.3

Então, tu conseguiste uma irmã? Procura tratá-la bem, sabes? Ela é como uma pombinha, eu te digo, eu que estou acostumado em meu trabalho a lidar com as mulheres. Uma pombinha inocente que teve um grande medo do gavião e que, para sua defesa, procura umas asas maternais ou fraternais. Se tua mãe não a tivesse querido, tê-la-ia eu querido para ser minha gêmea. Um filho a mais, um filho a menos. É muito boa a minha irmã, sabes?

– A minha mãe também. Morreu-lhe uma menina quando ela ficou viúva. Talvez o leite se tenha tornado nocivo, por causa da dor pela morte do esposo… Eu mal me lembro dela, da minha irmãzinha… e talvez eu não me recordaria dela, se minha mãe não tivesse ficado chorando frequentemente e se toda menininha pobre de Belém não tivesse direito ao alimento e à roupa de nossa casa, como lembrança da pequena morta… Mas, tendo crescido, como cresci, somente com minha mãe, acabei tendo um grande amor às meninas pequeninas… Esta aqui eu percebo que já não é mais uma pequenina… mas eu olharei para ela como se o fosse, pelo seu coração, se é como minha mãe, Noemi e tu dizeis ser…

– Fica certo disso. Vamos até lá…

440.4

Lá, quer dizer o pequeno quarto onde se tomam as refeições. Lá estão as mulheres com Jesus e Zelotes. E também Mirta, que chegou já com uma grande esperança, e está conquistando Áurea, e experimentando agora uma veste de linho que costurou para ela.

– Está muito bem mesmo –diz ela, enquanto ajusta a veste ao corpo da menina e a acaricia. Depois tirou a que ela estava usando e colocou-lhe a nova–. Está muito bem mesmo. E tudo vai ficar bom. Tu verás, minha filha… Oh! Aí vem o meu Abel. Vem para a frente, meu filho. Ei-lo aqui, Áurea. Agora ela será nossa, tu o sabes?

– Eu o sei, minha mãe, e estou contente como tu.

Ele olha para a menina… e a observa… seu olhos escuros se fixam e se detêm naquelas grandes íris de uma cor azul esmaecida. O exame que ele fez o deixa satisfeito. E ele lhe sorri e diz:

– Nós nos amaremos no Senhor que nos salvou e o amaremos e faremos que Ele seja amado. Eu serei para ti um irmão, no espírito e no afeto. Eu o prometo, diante do Mestre e de minha mãe.

E com um belo soriso de um jovem puro, já encaminhado na alta espiritualidade, estende-lhe a mão forte e morena.

Áurea fica hesitante e depois, enrubescendo, põe sua mão esquerda na direita que lhe foi estendida, e diz:

– Assim faremos. No Senhor.

Os adultos sorriem uns para os outros.

440.5

– Aqui se pode entrar sem precisar bater às portas…

– Eis Simão de Jonas! Desta vez ele não resistiu à tentação –Tomé diz, correndo para fora.

– Pudera! Eu não resisti… A paz esteja contigo, Mestre.

Pedro beija Jesus e por Ele é beijado.

– Quem é que pode resistir?

Vê Maria e se inclina, saudando-a, e depois continua:

– Por escrúpulo, fomos para Tiberíades, e saímos para procurar Judas. Por que… aqui estamos todos, não? Os outros estão chegando. Até Marziam… Portanto, eu ia dizendo, passamos para lá de Tiberíades. Ufa! A procurar Judas, porque, no caso dele estar pensando, pelo menos no quarto sábado, em ir a Cafarnaum… teria ficado feio se estivéssemos todos fora… E, afinal, o encontramos. Também foi encontrado com ele Isaque, quando foi visitar Jônatas… Porque Isaque acabou indo para Cafarnaum com a intenção de aprender mais, guiados por Hermes, por Estêvão, pelo teu filho, Noemi, e pelo sacerdote João… e Isaque veio ficar conosco, porque ele também morre, se ficar sem te ver… E, pobre de Isaque! Não foi bem recebido por Judas. Mas Isaque deve ter acabado com as impaciências, os ressentimentos e as fúrias, durante a longa doença… Ele não reage mais. E, ainda que o tratem a bofetadas, ele fica sorrindo. Que homem pacífico! Está bem. Ele nos disse: “Eu vi Judas. Ele não quer vir. Não insistais…” Eu compreendi. E lhe disse: “Ele te respondeu mal? Dize-o. Eu sou o chefe e preciso saber”. “Oh! Não”, respondeu ele. “Não foi ele que respondeu, mas o mal dele. Merece compaixão…” E compadeçamo-nos dele… Neste ponto já estamos, afinal. E bem felizes por…

440.6

Aí vêm os outros…

E com os outros estão também Judas e Tiago de Alfeu, com sua mãe e os discípulos de Nazaré: Aser, Ismael, Simão de Alfeu e, um caso raro, José de Alfeu.

Eles depõem suas bolsas. Natanael trouxe mel e Filipe, um cestinho de uvas claras como os cabelos de Áurea. Pedro trouxe peixe em escabeche e os filhos de Zebedeu também. Mateus, que não tem casa mantida por mulheres, e por isso não tem nada de bom, trouxe um jarro cheio de terra, tendo dentro um raminho, eu diria, umas folhagens, um limão ou laranja, ou alguma outra coisa azeda, e explica:

– São primícias… Somente quem esteve em Cirene pode tê-las, e eu conheço um que esteve em Cirene, um que era do fisco, como eu, naquele tempo. Agora ele está descansando em Hipo. Eu fui afim de que me dessem a plantinha, porque a lua vai ser nova logo. Ela dá frutos bonitos e bons e sua flor tem um perfume agradável. Ela parece uma estrela de cera, uma estrela com o teu nome… Eis –e oferece a planta a Maria.

– Mas, quanto tiveste que cansar-te com este peso, Mateus. Eu te agradeço. O meu jardim vai ficando sempre mais bonito por causa de vós. A cânfora de Porfíria, as rosas de Joana, a tua planta rara, Mateus, e as outras plantas trazidas por Judas de Keriot… Que belas coisas! Como sois todos bons para com a Mãe de Jesus! Os apóstolos estão comovidos, só que olham de soslaio uns para os outros, quando Maria fala em Judas.

440.7

– Sim. Eles te querem bem. Mas nós também te queremos bem

–diz, sério e orgulhoso, José de Alfeu.

– É certo. Vós sois os caros filhos de Alfeu, meu parente, e de Maria, tão boa. E me quereis bem. Mas isso é natural. Nós somos parentes… Os outros, na verdade, não são do mesmo sangue e, no entanto, para mim são como filhos, para Jesus são como irmãos, pois eles o amam e o acompanham.

José compreendeu o sentido daquelas palavras, e procura limpar a garganta, enquanto procura o que dizer… E o encontra… E diz:

– Muito bem! Mas se eu não estou ainda com eles, é porque eu penso também nas consequencias para Ele, para ti… afinal de contas! Também o meu é amor especialmente para contigo, ó pobre mulher, que ficas sozinha por tanto tempo… E eu vim para dizer que estou contente por ter-se Ele lembrado das necessidades de sua Mãe, e tenha feito o que era necessário aqui…

E contente por ser o “chefe” dos parentes e poder louvar e admoestar, e que se digna elogiar a Jesus por todos os trabalhos de carpintaria, de envernizador e outros feitos naquele mês:

– Assim é que se faz. Agora se está vendo que esta mulher tem um filho! Mas eu me sinto contente por poder dizer que reencontrei o meu sábio Jesus de José. Bravo! Bravo!

E o sábio Jesus de José, o sapientíssimo Verbo de Deus, que veio humilhar-se na carne, manso e humilde, recebe os elogios, misturados com… os conselhos abalizados de seu primo José, com um doce sorriso, tão doce que serve de freio a qualquer interpretação dos apóstolos em favor de Jesus.

E José, tendo tomado um fôlego, e vendo-se tão bem escutado, não se limita ao que já disse. Mas continua:

– Eu quero esperar que, de agora em diante, Nazaré não ficará mais vendo esta pobre mãe abandonada, e por um filho que, imprudente, sai dos caminhos comuns para ir andar por caminhos inseguros, tanto por suas metas como pelas consequências. Falarei com os meus amigos, aqui está o sinagogo… E te perdoaremos… Ah! Nazaré será bem feliz por reabrir para Ti os seus braços, como para um filho que volta. E que dá exemplo de virtude a todos os cidadãos. Amanhã mesmo, te acompanharei a sinagoga e…

440.8

Jesus levanta a mão, impõe silêncio, calmo, mas também decidido, e diz:

– À sinagoga, como fiel, certamente eu irei, como tenho ido nos outros sábados. Mas não é preciso que tu faças uma peroração em meu favor. Porque, uma hora após o pôr de sol, Eu partirei para voltar a evangelizar, como é de meu dever, em obediência ao Altíssimo.

Foi um grande vexame para José! Muito grande mesmo! Toda aquela aparente benevolência para com Jesus imediatamente se desfaz e reaparece a intransigência hostil dele:

– Está bem. Mas não me venhas procurar na hora da necessidade. Eu fiz o meu dever e que as tuas inevitáveis desventuras não venham a cair sobre mim. Adeus. Aqui eu sou alguém demais, porque eu não posso compreender-vos, e vós não podeis compreender-me. Eu me retiro sem rancor, mas muito aflito… O Senhor me proteja como protege a todos os que… são simples dementes, os deficientes.. Adeus, Maria. Coragem, pobre Mãe!

– Adeus, José. Mas, não é por Ele e, sim, por ti que eu preciso ter coragem. Porque tu és o que está fora do caminho de Deus, e só me fazes sofrer –diz Maria, de um modo pacífico, mas firme.

– Tu és um bobo, isto sim. E, se não fosses tu um da família, eu te daria uma surra, ó filho do meu sangue, mas não do meu espírito…

–grita Maria de Alfeu

E iria dizer outras coisas, mas a Virgem Maria lhe suplica:

– Cala-te! Por amor de mim.

– Eu me calo. Sim. Mas olhai só se eu tenho que ficar vendo entre os meus filhos, um bastardo como este!

Nesse ínterim, o bastardo lá se foi, enquanto a boa Maria de Alfeu descarrega todo o seu pesar causado por esse filho cabeçudo. Ela termina em um forte choro o seu desabafo e, por entre soluços, diz qual a maior de suas mágoas:

– E não o terei comigo no Céu, aquele ali, não. Eu o verei entre tormentos! Oh! Jesus! Faze Tu o milagre!

– Pois, sim, Maria! Certo que sim. Não chores! Chegará a hora também para ele. A undécima hora, talvez. Mas chegará. Eu te garanto. Não chores… –conforta-a Jesus.

E, havendo terminado aquele choro, Jesus diz aos apóstolos e discípulos:

– Vinde ao olival, enquanto as mulheres preparam as suas coisas. E nós falaremos entre nós.