Os Escritos de Maria Valtorta

441. Un cadeau de Thomas à la Vierge,

441. Partida de Nazaré. Um milagre

441.1

Voici venu le soir du vrai sabbat, et la vie reprend après le repos sabbatique. Ici, dans la petite maison de Nazareth, on fait les préparatifs du départ : provisions que l’on range, vêtements que l’on empile dans les sacs, fermés ensuite solidement avec des cordes, examen des sandales pour vérifier si les courroies et les boucles sont en bon état, les ânes sont abreuvés et rassasiés près de la haie du jardin… puis viennent les salutations, accompagnées de quelques larmes au milieu des sourires et des bénédictions, et les promesses de se retrouver bientôt… Et, inattendu, un cadeau de Thomas à Marie : une boucle, nous dirions une broche, pour tenir le vêtement fermé au cou. Elle est formée de trois brins de muguets fins, aériens, admirables, enserrés dans deux feuilles de métal qui imitent à la perfection la nature et révèlent une main de maître.

« Tu ne la porteras pas, Marie, je le sais, mais accepte-la quand même. Le désir m’est venu de la faire un jour où mon Seigneur m’a parlé de toi[1] en te comparant au lys des vallées… Moi, je n’ai rien fait pour ta maison… mais j’ai créé cela pour toi, pour traduire par un symbole la louange de ton Fils que tu mérites plus que toute autre femme. Si je n’ai pas pu donner à l’argent la grâce de la plante vivante et le parfum de la fleur, mon amour sincère, respectueux, pour toi l’embellissent comme une caresse et le parfument de mon dévouement, pour toi, la Mère de mon Seigneur.

– Oh ! Thomas ! C’est vrai : je ne porte pas de bijoux qui me semblent être une inutilité, mais celui-ci n’en est pas une. C’est l’amour de mon Jésus et de son apôtre, et il m’est cher. Je le regarderai chaque jour et je penserai au bon Thomas qui aime son Maître au point de retenir non seulement son enseignement, mais même ses plus simples paroles sur les choses les plus humbles et les personnes les plus insignifiantes. Merci, Thomas, pas tant pour la valeur, que pour ton amour, merci ! »

Tous admirent la perfection du travail,

441.2

et Thomas, tout heureux, sort un travail plus petit : trois étoiles de jasmin, dans un feuillage minuscule, encadrées dans un cercle fin, et il le donne à Auréa :

« Parce que tu n’as pas eu la coquetterie de le vouloir, parce que tu as été ici quand le jasmin était en fleurs, et pour que ces petites étoiles te rappellent notre Etoile. Mais attention ! Toi, c’est par tes vertus que tu dois parfumer les fleurs et devenir, toi aussi, une fleur immaculée, belle, pure, qui exhale son parfum vers le Ciel. Si tu n’agis pas ainsi, je me fais rendre la broche ! Allons, ne pleure pas… tout passe… et… et bientôt nous reviendrons chez Marie, ou elle viendra vers nous… et… »

Mais, devant les larmes de plus en plus abondantes d’Auréa, Thomas se rend compte qu’il vaut mieux ne pas poursuivre, et, désolé, il sort en confiant à Pierre :

« Si j’avais pensé qu’elle se mettrait à pleurer tant et plus, je ne lui aurais rien donné… J’avais justement fait cette broche pour la consoler à cet instant… Cela ne m’a pas réussi… »

441.3

Dans la confusion du moment, Pierre n’arrive plus à se contrôler :

« Mais c’est toujours comme ça lors des adieux… Si tu avais vu Syntica à ce moment-là… »

Il s’aperçoit qu’il en a trop dit, veut se reprendre, rougit comme une pivoine… mais le mal est fait…

Thomas comprend et, gentiment, il lui passe un bras autour du cou :

« Ne t’en fais pas, Simon. Je sais me taire, et je comprends pourquoi vous n’avez rien dit… à cause de Judas. Moi, sur le Dieu de nos pères, je te jure que ce que j’ai appris involontairement est déjà oublié. Ne te désole pas, Simon !

– C’est que le Maître ne voulait pas…

– Et il avait certainement les meilleures raisons qui soient. Pour ma part, je ne m’en formalise pas.

– Je le sais, mais que va-t-il dire ?

– Rien, car il ne saura rien. Fais-moi confiance.

– Ah non ! Je n’ai pas de secret pour le Maître. Je me suis trompé, je mérite un reproche, et tout de suite. Je n’aurai pas de paix si je ne lui avoue mon erreur. Thomas, sois gentil, va l’appeler… Je vais dans l’atelier. Va, reviens avec lui. Je suis trop troublé pour le faire, et les autres s’en apercevraient. »

Thomas le regarde avec une compassion pleine d’admiration et il rentre dans la maison pour appeler Jésus :

« Maître, viens un instant, je dois te dire quelque chose. »

Jésus, qui saluait Marie, femme d’Alphée, le suit immédiatement.

« Que veux-tu ? lui demande-t-il en marchant à côté de lui.

– Moi, rien. C’est Simon qui doit te parler. Le voici…

– Simon ! Qu’as-tu pour être ainsi troublé ? »

Pierre se jette aux pieds de Jésus en gémissant :

« J’ai péché ! Absous-moi !

– Péché ? En quoi ? Tu étais ici avec nous, joyeux, paisible…

– Ah ! Maître, je t’ai désobéi. J’ai parlé à Thomas de Syntica… Je m’étais troublé à cause des larmes d’Auréa, et lui plus encore que moi ; il croyait les avoir augmentées, lui… pour le consoler, je lui ai dit : “ C’est toujours comme ça lors des adieux… Si tu avais vu Syntica… ” et il a compris !… »

Pierre lève un visage bouleversé, l’air vraiment abattu, désolé.

« Loué soit Dieu, mon Simon ! Je croyais que tu avais fait quelque chose de bien plus grave et ta sincérité efface même cela. Tu as parlé sans malice. Tu as parlé à ton compagnon. Thomas est bon, il ne dira rien.

– Effectivement, il me l’a juré… Mais tu vois ? Maintenant, j’ai peur d’être trop maladroit et de ne pas savoir garder un secret.

– Tu y es parvenu jusqu’à présent.

– Oui, et imagine-toi : jamais un mot à Philippe ni à Nathanaël ! Et maintenant…

– Allons, lève-toi ! L’homme est toujours imparfait, mais quand il l’est sans le vouloir, il ne fait pas de péché. Surveille-toi, mais ne t’afflige plus. Ton Jésus n’a pour toi qu’un baiser. Thomas, viens ici. »

Thomas accourt.

« Tu as certainement compris les raisons du silence.

– Oui, Maître. Et j’ai promis de faire mon possible pour le respecter. Je l’ai déjà dit à Simon…

– A cet imbécile de Simon, soupire Pierre.

– Non, mon ami. Tu m’as édifié par ton humilité et ta sincérité parfaites. Tu m’as donné une grande leçon, et je m’en souviendrai. Par prudence, je ne pourrai la faire connaître et j’en suis peiné,

car peu d’entre nous ont et auront la droiture que tu as eue…

441.4

Mais ils nous appellent. Allons-y. »

En effet, plusieurs sont déjà sur la route, et les trois femmes — Noémie, Myrta et Auréa — sont déjà sur leurs montures. Marie se tient avec sa belle-sœur auprès d’Auréa, et elles l’embrassent encore. Quand elles voient venir Jésus, elles embrassent leurs deux condisciples et, en dernier lieu, elles saluent Jésus, qui les bénit avant de se mettre en route…

Marie et Marie, femme de Cléophas, rentrent dans la maison… où, en souvenir de ce qu’il y avait peu auparavant, les sièges restent déplacés, la vaisselle encore éparse, bref c’est le désordre qui suit un départ.

Marie, perdue dans ses pensées, caresse le petit métier sur lequel elle apprenait à Auréa à travailler… Ses yeux sont humides et brillent des larmes qu’elle retient.

« Tu souffres, Marie ! » lui dit sa belle-sœur, qui pleure sans essayer de retenir ses larmes. « Tu t’étais attachée à elle !… Ceux que nous aimons viennent ici… puis ils repartent… et nous, nous souffrons…

– C’est notre vie de femmes disciples. Tu as entendu aujourd’hui ce que disait Jésus : “ C’est ce que vous ferez à l’avenir ; en voyant en chacun une âme fraternelle, vous serez hospitalières, surnaturellement hospitalières, et vous vous considérerez comme des pèlerines, vous qui accueillez comme des pèlerins ceux que vous recevez. Vous les aiderez, les restaurerez, les conseillerez, puis vous laisserez vos frères partir vers leur destin, sans les retenir par un amour jaloux, avec l’assurance que vous les retrouverez après la mort. Les persécutions viendront, et beaucoup vous quitteront pour aller au martyre. Ne soyez pas lâches et ne conseillez pas la lâcheté. Restez en prière dans les maisons vides pour soutenir le courage des martyrs, sereines pour fortifier les plus faibles, fortes pour être prêtes à imiter les héros. Habituez-vous au détachement, à l’héroïsme, à l’apostolat de la charité fraternelle dès maintenant… ” Et nous, nous le faisons : en souffrant… c’est certain ! Nous sommes des êtres de chair… Mais notre âme éprouve une joie spirituelle à faire la volonté du Seigneur et à coopérer à sa gloire. D’ailleurs… je suis la Mère de tous… et je ne dois pas l’être d’un seul. Je ne le suis pas même exclusivement de Jésus… Tu vois comme je le laisse partir sans le retenir… Je voudrais être avec lui, évidemment. Mais lui juge que je dois rester ici jusqu’à ce qu’il me dise : “ Viens. ” Je reste donc. Ses séjours ici ? Ce sont mes joies de mère. Mes pérégrinations avec lui ? Mes joies de disciple. Mes solitudes ici ? Mes joies de fidèle qui accomplit la volonté de son Seigneur.

– Ce Seigneur est ton Fils, Marie…

– Oui, mais il est toujours mon Seigneur…

441.5

Tu restes avec moi, Marie ?

– Oui, si tu me gardes ici… ma maison est si triste dans les premières heures où mes fils l’ont quittée !… Demain, ce sera déjà autre chose… Et puis, cette fois, je pleurerais encore davantage…

– Pourquoi, Marie ?

– Parce que, depuis hier, je n’arrête pas de fondre en larmes… Je suis une citerne… une citerne en temps de pluie.

– Mais pourquoi, ma chérie ?

– A cause de Joseph… hier… Oh ! je ne sais pas si je dois aller lui faire des reproches amers, car enfin c’est mon fils : ce ventre l’a porté et ces seins l’ont allaité, et il n’y a pas d’enfant qui soit supérieur à une mère… ou bien si je ne dois plus jamais lui parler, à ce bâtard qui est né de moi et qui offense mon Jésus et toi et…

– Tu ne feras rien de tout cela. Tu seras toujours pour lui “ sa maman ” : la maman qui a pitié de son fils obstiné, malade, dévoyé, mais qui l’apprivoise par sa bonté et l’amène à Dieu par la prière et la patience… Allons, ne pleure pas !… Accompagne-moi plutôt. Nous allons prier dans ma chambre pour lui, pour ceux qui s’en vont, pour la fillette, afin qu’elle souffre peu et grandisse en sainteté… Viens, viens, ma Marie. »

Et elle l’entraîne…

441.6

Pendant ce temps, les pèlerins suivent leur chemin vers le sud-ouest. Les femmes sont en tête sur leurs ânes qui, bien nourris et reposés, trottent allégrement, obligeant Marziam et Abel, qui par prudence restent aux côtés d’Auréa, en selle pour la première fois, à avancer presque au pas de course. Et si la chose est fatigante, elle sert à distraire la fillette de la peine que lui cause la séparation d’avec Marie.

De temps en temps, pour permettre aux deux jeunes de souffler, Myrta arrête sa monture et fait une pause. Elle ne se remet en marche que lorsqu’elles sont rejointes par le groupe des apôtres. Pendant ces haltes, Auréa, n’étant plus distraite par les péripéties de l’équitation, redevient triste…

Marziam, instruit par son expérience des adversités en tant qu’orphelin recueilli par charité par une mère adoptive après avoir connu Marie, la console. Il lui dit comment il s’est ensuite attaché à sa seconde mère, “ absolument comme si elle avait été notre maman ”. Il raconte ses impressions, et comment Marie et Mathias sont heureux chez Jeanne, et Anastasica chez Elise.

Il achève :

« Sois-en sûre, toutes les femmes disciples sont bonnes, et Jésus sait à qui confier les malheureux que nous sommes. »

Et Abel insiste :

« Tu ne dois pas te méfier de ma mère : elle est si heureuse de t’avoir et elle a tant prié ces derniers jours pour que Dieu te donne à elle ! »

Auréa, qui les a écoutés attentivement, répond :

« Je le crois et je l’aime bien… Mais, Marie, c’est Marie… et vous devez compatir…

– Oui, mais cela nous désole de te voir triste…

– Oh ! Je ne suis plus triste comme dans la maison du Romain et dans les premières heures après ma libération… Je suis seulement… perdue. Depuis des années, je n’ai jamais eu de caresses… Il n’y a que Marie qui m’en a redonné, après que j’ai eu des maîtres pendant tant d’années…

– Mon cœur ! Mais je suis ici pour t’en faire ! Je serai une seconde Marie pour toi. Viens ici, tout près… Si tu étais plus petite, je te prendrais en selle avec moi, comme je le faisais avec mon Abel quand il était enfant… Mais tu es déjà une femme… » dit Myrta en s’approchant et en lui prenant la main. « Tu es ma petite femme et je t’apprendrai plein de choses, et quand Abel partira au loin évangéliser, toi et moi, nous accueillerons les pèlerins, comme dit le Seigneur, et nous ferons beaucoup de bien en son nom. Tu es jeune et tu m’aideras…

441.7

– Regardez donc cette lumière là-bas, de l’autre côté de cette colline ! » s’écrie Jacques, fils de Zébédée, qui les a rejointes. « C’est un bois qui brûle ?

– Ou un village ?

– Courons voir… »

Plus personne n’est fatigué, car la curiosité fait disparaître toute autre sensation. Jésus les suit de bon gré, et il abandonne la route pour prendre un sentier qui monte sur un coteau. Le sommet est vite atteint…

Ce n’est ni un bois, ni un village qui brûle, mais une vaste cuvette entre deux coteaux, toute couverte de bruyères. Desséchées par l’été, elles ont pris feu, peut-être à cause de quelque étincelle échappée aux bûcherons qui ont travaillé plus haut à l’abattage des arbres, et maintenant elles brûlent : c’est un vrai tapis de flammes basses mais vives qui se déplace après avoir tout consumé là où le feu a d’abord pris, en cherchant de nouvelles bruyères à brûler. Les bûcherons essaient de faire un contre-feu en battant les flammes, mais en vain. Ils sont peu nombreux et quand ils s’y efforcent d’un côté, le feu s’étend d’un autre.

« Si le feu arrive au bois, ce sera un désastre. Il y a des résineux » observe sentencieusement Philippe.

441.8

Debout au sommet du coteau, Jésus, les bras croisés, regarde et médite en souriant…

La lueur blanche de la lune à l’orient contraste vivement avec la lumière rouge des flammes à l’occident. La lune rend les spectateurs tout blancs par derrière alors que la réverbération des flammes leur rougit le visage.

Et les flammes courent, courent, comme les eaux qui débordent, montent et s’étendent… L’incendie arrive à quelques mètres de la forêt, et déjà il éclaire les piles de bois couchées sur le bord. Sa clarté, de plus en plus vive, permet de voir les petites maisons d’un village situé au sommet du coteau sur lequel monte le feu.

« Pauvres gens ! Ils vont tout perdre ! » disent plusieurs.

Et ils regardent Jésus, qui sourit sans rien dire…

Mais ensuite… voilà qu’il décroise les bras et s’écrie :

« Arrête-toi ! Meurs ! Je le veux ! »

Alors, comme si un grand boisseau s’abaissait pour étouffer les flammes, voilà que, par quelque prodige, le feu cesse de flamber. La danse vive, agile, des langues de flammes se change en un rouge de braises allumées, mais sans flammes, puis le rouge devient violet, orange, gris… quelque éclair glisse encore parmi les cendres… et il ne reste enfin que la lune pour éclairer les bois de sa lumière argentée.

A sa blanche clarté, on voit les bûcherons se réunir en faisant de grands gestes. Ils regardent tout autour d’eux, en haut… pour découvrir l’ange du miracle…

« Descendons. Je travaillerai les âmes par le motif imprévu qui m’a été donné et nous ferons halte dans ce village au lieu de nous arrêter en ville. Nous partirons à l’aube. Ils auront bien une place pour les femmes. Pour nous, la forêt suffira » dit Jésus.

Et il descend rapidement, suivi des autres.

« Mais pourquoi souriais-tu ainsi ? Tu paraissais bienheureux ! demande Pierre.

– Mes paroles te l’apprendront. »

441.9

Ils arrivent à l’endroit où la friche s’est changée en cendres encore chaudes qui craquent sous les sandales. Ils la traversent. Quand ils parviennent au milieu, là où la lune donne en plein, les bûcherons les aperçoivent.

« Oh ! Je l’avais bien dit ! Lui seul pouvait avoir fait cela ! Courons pour le vénérer, s’écrie un bûcheron, en se jetant dans la cendre aux pieds de Jésus.

– Pourquoi crois-tu que je l’aie pu ?

– Parce qu’il n’y a que le Messie qui en soit capable.

– Et comment sais-tu que je suis le Messie ? Tu me connais donc ?

– Non. Mais seul celui qui est bon et qui aime les pauvres peut avoir eu pitié, et seul le Saint de Dieu peut avoir commandé au feu et être obéi. Béni soit le Très-Haut qui nous a envoyé son Messie ! Et le Messie est venu à temps pour sauver nos maisons !

– Vous devriez montrer plus d’empressement pour sauver vos âmes.

– Elles se sauvent en croyant en toi et en cherchant à faire ce que tu enseignes. Mais tu comprends, Seigneur, que la désolation d’être dépouillés de tout peut rendre fragile notre âme déjà faible… et la porter à douter de la Providence.

– Qui vous a instruits à mon sujet ?

– Certains de tes disciples… Voici nos familles… Nous avions envoyé quelqu’un les réveiller de peur que toute la colline ne brûle… Avancez… Et puis nous avons envoyé un autre homme annoncer qu’un miracle avait eu lieu et leur demander de venir voir. Voilà nos familles, Seigneur. La mienne, celle de Jacob, celle de Jonathas, celle de Marc, celle de mon frère Tobie, celle de mon beau-frère Melchias, celle de Philippe et enfin celle d’Eléazar. Et puis les autres, celles des bergers qui sont en ce moment aux pâturages… »

Cela forme un groupe de quelque deux cent cinquante personnes y compris les nombreux bébés, encore nourrissons ou à peine sevrés, qui pleurnichent, à moitié éveillés, ou bien dorment, inconscients du danger qu’ils ont couru.

« Paix à vous tous. L’ange de Dieu vous a sauvés. Louons ensemble le Seigneur.

– C’est toi qui nous as sauvés ! Tu es toujours présent là où des fidèles croient en toi ! » disent quelques femmes…

Les hommes acquiescent gravement.

« Oui,

441.10

là où il y a la foi en moi, la Providence est présente. Cependant, dans les questions spirituelles comme dans les matérielles, il faut agir avec une prudence continue. Qu’est-ce qui a mis le feu aux brindilles ? Probablement une étincelle qui s’est échappée de vos foyers, ou bien une branche qu’un enfant a voulu allumer au feu, pour s’amuser à l’agiter et à la lancer en bas avec l’insouciance de cet âge. Car c’est beau de voir une flèche de feu traverser l’air qui s’assombrit. Mais voyez ce que peut faire une imprudence ! Elle peut causer de graves dommages. Une étincelle, ou une brindille tombée sur des bruyères sèches a suffi à mettre le feu à une vallée, et si l’Eternel ne m’avait pas envoyé, la forêt tout entière serait devenue un brasier qui aurait consumé dans un étau de feu vos biens et vos vies.

Il en est ainsi des choses de l’esprit. Il faut exercer une continuelle et prudente attention pour qu’une flèche de feu, une étincelle, après avoir couvé sans être remarquée dans le cœur, ne s’en prenne à votre foi et ne la détruise en un incendie voulu par ceux qui me haïssent et provoqué par eux pour m’enlever des fidèles. Cette fois-ci, le feu, arrêté à temps, a tourné en bienfait ce qui aurait pu être un désastre, en détruisant la friche inutile que vous aviez laissé prospérer dans la vallée, et en vous préparant par la destruction et par la fumure des cendres un terrain que, si vous en avez la volonté, vous pourrez rendre fertile par des cultures utiles. Mais, dans les cœurs, il en est bien autrement ! Quand tout le bien a disparu en vous, plus rien ne peut lever, sauf des ronces pour servir de litière aux démons.

Rappelez-vous cela et restez vigilants contre les insinuations de mes ennemis qui, comme des étincelles infernales, seront jetées dans votre cœur. Soyez prêts alors pour le contre-feu. Et quel est ce contre-feu ? C’est une foi de plus en plus forte, une volonté inébranlable d’appartenir à Dieu. C’est appartenir au Feu saint, car le feu ne dévore pas le feu. Or si vous êtes un feu d’amour pour le Dieu vrai, le feu de la haine contre Dieu ne pourra vous nuire. Le feu de l’amour triomphe de tout autre feu. Ma doctrine est amour, et celui qui l’accueille entre dans le feu de la charité et ne peut plus être torturé par le feu du démon.

441.11

Du haut de ce coteau, pendant que je regardais brûler la friche et que j’entendais les paroles que votre âme adressait au Seigneur Dieu, plus encore que je ne voyais votre action visant à éteindre les flammes, je souriais. Et l’un de mes apôtres m’a demandé : “ Pourquoi souriais-tu ? ” Je lui ai promis ceci : “ Je te le dirai en parlant à ceux qui sont sauvés. ” Je le fais donc. Je souriais en pensant que, de même que les flammes se propageaient parmi les bruyères de la vallée, vainement étouffées par vos manœuvres, de même ma Doctrine se propagera dans le monde, vainement persécutée par ceux qui refusent la Lumière. Et elle sera lumière, elle sera purification, elle sera grâce. Combien de serpents ont péri dans ces cendres et avec eux d’autres êtres nuisibles ! Vous craigniez cette vallée parce qu’il s’y trouvait trop d’aspics. Or il n’en survit pas un seul. Pareillement, le monde sera libéré de beaucoup d’hérésies, de péchés, de souffrances, quand il m’aura connu et qu’il aura été purifié par le feu de ma Doctrine : purifié et libéré des végétations inutiles, rendu capable de recevoir la semence, devenu riche en fruits de sainteté.

Voilà pourquoi je souriais… Dans le feu qui progressait, je voyais un symbole de la propagation de ma Doctrine dans le monde. Puis la charité envers le prochain, qui ne doit pas être séparée de celle que l’on a pour Dieu, a ramené ma pensée à vos besoins et j’ai abaissé mon regard mental de la contemplation des intérêts de Dieu à celle des intérêts de mes frères. C’est alors que j’ai arrêté le feu pour que, dans votre joie, vous louiez le Seigneur.

Vous voyez ainsi que ma pensée s’est élevée vers Dieu et en est redescendue, encore plus puissante — car l’identification à Dieu augmente toujours nos facultés —, puis est remontée, en même temps que la vôtre, vers Dieu. De cette façon, grâce à la charité, j’ai servi à la fois les intérêts de Dieu et ceux de mes frères. Vous aussi, faites-en autant à l’avenir.

441.12

Et maintenant, je vous demande pour ces femmes un abri pour la nuit. La lune descend et l’incendie a retardé notre marche, si bien que nous ne pouvons continuer jusqu’à la ville voisine.

– Viens ! Venez ! Il y a de la place pour tout le monde. Nous aurions pu nous retrouver sans toit. Nos maisons sont les vôtres. Ce sont des maisons de pauvres, mais propres. Venez, et elles seront bénies » s’écrient-ils tous.

Et, lentement, ils remontent la pente, assez escarpée, jusqu’au village qui a miraculeusement échappé à la destruction ; puis chaque voyageur disparaît chez son hôte…

441.1

Já chegou a tarde do verdadeiro sábado e a vida vai recomeçar depois do repouso sabático. Aqui, na casinha de Nazaré, ela recomeça depois do repouso, com os preparativos para a partida: provisões que estão sendo embaladas, vestes que são postas nos alforjes, alforjes cujos nós são fortemente apertados, sandálias que são observadas para se ver se estão bem presas nas correias e nas fivelas, os burrinhos estão sendo levados a beber água e a pastar à margem da sebe da horta… e as saudações, e alguma lágrima por entre os sorrisos, e as bênçãos e a promessa de se verem dentro de pouco tempo… E, inesperadamente, a oferta feita por Tomé a Maria de uma fivela, nós diríamos de um broche, para conservar a roupa à altura do decote, feito com três finos, leves e perfeitos caules de lírio, reunidos em duas folhas, cujas semelhanças com as verdadeiras, conseguiu-se por meio do metal tratado por uma mão de mestre.

– Tu não a usarás, Maria, eu sei disso, mas aceita-a assim mesmo. Veio-me o desejo de oferecer-te isso, desde o dia em que o meu Senhor falou[1] sobre ti, comparando-te aos lírios dos vales. Eu não fiz nada para a tua casa… mas fiz isto para ti, a fim de que o louvor de teu Filho ficasse representado em um símbolo, por ti, que o mereces mais do que qualquer outra mulher. E, se eu não fui capaz de dar ao metal a maciez de um caule vivo, nem a fragrância da flor, que o meu sincero e reverente amor por ti o amacie como uma carícia, e perfumem com a minha devoção por ti, ó mãe do meu senhor.

– Oh! Tomé! É verdade. Eu não uso jóias, pois me parecem coisas vãs. Mas o que me ofereces não é assim. Isto significa o amor do meu Jesus e do seu apóstolo, e uma coisa que por mim é estimada. Eu olharei para ela todos os dias e pensarei no bom Tomé, que ama a tal ponto o seu Mestre, que guarda, não somente a doutrina dele, mas também até as suas mais humildes palavras sobre as mais humildes e insignificantes pessoas. Obrigada, Tomé. Não pelo valor, mas pelo teu amor. Obrigada.

Todos ficam admirados com o trabalho perfeito,

441.2

e Tomé, todo feliz, tira para fora da bolsa um trabalhinho ainda menor: três estrelinhas de jasmim com uma minúscula folha, ajuntadas por um leve círculo, e o dá à Áurea.

– Porque tu não foste coquete em desejá-lo e tens estado aqui enquanto o jasmim está florido, e para que estas estrelinhas te façam lembrar-te da nossa Estrela. Mas, toma cuidado! Tu, com as tuas virtudes, deves perfumar as flores e ser uma flor, tu também, uma flor cândida, bela, pura, que perfuma para o Céu. Se não fizeres assim, vou fazer que me entregues o broche. Vamos, não chores… porque tudo passa… e… logo voltaremos à casa de Maria ou Ela virá a nós… e…

Mas Tomé, ao ver as lágrimas a escorrer pelo rosto de Áurea, percebe que é melhor não continuar e sai envergonhado, dizendo a Pedro:

– Se eu tivesse pensado que… ela ia começar a chorar cada vez mais, não lhe teria dado nada. E eu tinha feito aquele broche justamente para consolá-la naquela hora… Mas eu não adivinhei…

441.3

E Pedro, na confusão daquele momento, perde o controle, e diz:

– Mas é sempre assim nas despedidas. Se tivesses visto Síntique, então –e então ele se dá conta do que falou e quer corrigir-se, fica muito vermelho… mas já aconteceu…

Tomé compreende, bondoso como é, passa-lhe um braço ao redor do pescoço e lhe diz:

– Não te aflijas, Simão. Eu sei calar-me. Eu, pelo Deus de nossos pais, te juro que isso que eu involuntariamente fiquei sabendo está esquecido. Não fiques sofrendo, Simão!

– É que o Mestre não queria…

– E certamente tinha todas as razões para fazê-lo. Eu não levo isso a mal.

– Eu sei. Mas que dirá Ele?

– Nada, porque nada ficará sabendo. Tem confiança em mim!

– Ah! Não! Usar de um subterfúgio com o Mestre é coisa que eu não faço. Eu errei. Mereço censura. E logo. Não terei paz, enquanto não confessar a Ele o meu erro. Tomé, sê bom. Vai chamá- lo… Eu vou para a oficina. Vai tu e volta com Ele. Eu estou muito perturbado para fazê-lo e os outros o perceberiam.

Tomé olha para ele com admiração e compaixão, entra de novo na casa para chamar Jesus:

– Mestre, vem cá um momento. Preciso dizer-te uma coisa.

Jesus, que estava saudando Maria de Alfeu, o acompanha logo.

– Que queres? –pergunta, enquanto vai indo ao lado dele.

– Eu, nada. É Simão que te quer falar. Ei-lo aí.

– Simão, que tens, para estares assim tão perturbado?

Pedro se joga aos pés de Jesus, gemendo:

– Eu pequei. Absolve-me!

– Fizeste pecado? Em quê? Estavas ali conosco, alegre e tranquilo…

– Ah! Mestre, eu te desobedeci. Falei com Tomé sobre Síntique. Eu estava perturbado por causa das lágrimas e ele o estava mais do que eu. Ele pensava que as tivesse aumentado e eu, para consolá-lo, disse: “É sempre assim nas despedidas. Se tivesses visto Síntique…” E ele compreendeu!

E Pedro levanta um rosto desfigurado, o seu olhar está de fato humilhado, desolado.

– Louvado seja Deus, meu Simão! Eu pensava que tivesses feito coisas bem mais graves do que esta. E a tua sinceridade anula esta também. Tu falaste sem malícia, falaste a um companheiro teu. Tomé é bom e não irá propalar.

– De fato, ele me jurou que não… mas, estás vendo? Agora eu fico com medo de ser bobo demais e de não saber guardar um segredo.

– Sim, mas pensa só: eu nunca disse uma palavra nem a Filipe, nem a Natanael! E agora…

– E agora, levanta-te! O homem é sempre imperfeito. Mas, quando ele é assim sem malícia, não faz pecado. Acautela-te. Mas não te aflijas mais. Teu Jesus tem até um beijo para ti. Tomé, vem cá.

Tomé se aproxima.

– Certamente tu compreendeste as razões do silêncio.

– Sim, Mestre. E jurei respeitá-lo, por minha parte, conforme minha capacidade. Eu já disse isso a Simão…

– Ao estulto Simão –suspira Pedro.

– Não, meu amigo.Tu até que me edificaste pela tua humildade e sinceridade perfeitas. Tu me deste uma grande lição e eu me lembrarei dela. Não poderei torná-la conhecida, por prudência, e isso me entristece, porque poucos entre nós têm, e teriam tido a justiça que tu tiveste.

441.4

Mas nos estão chamando. Vamos.

De fato, muitos já estão na estrada As três mulheres, Noemi, Mirta e Áurea já estão montadas nos burrinhos. Maria está junto da cunhada e perto de Áurea e ainda a beijam, quando veemee que Jesus vem vindo, beijam as duas condiscípulas e, por último, saúdam a Jesus, que as abençoa, antes de pôr-se a caminho…

E Maria e Maria de Cléofas entram de novo em casa… Na casa onde permanecem, recordando o que acontecera pouco antes, cadeiras fora de lugar, louças ainda esparsas… a desordem que segue a uma partida.

Maria acaricia, pensativa, o pequeno tear, no qual ela ensinava Áurea a trabalhar… Ela está com os olhos já brilhando, por causa de um choro que está sendo por ela retido.

– Tu sofres, Maria! diz-lhe Maria de Cléofas, que está chorando, sem fazer esforço para reter o choro. Tu já estavas afeiçoada!… Para cá estão vindo… depois lá se vão… e nós ficamos sofrendo.

– É a nossa vida de discípulas. Ouviste hoje o que Jesus dizia: “Assim fareis no futuro: vendo em todas as criaturas almas fraternas, sereis hospitaleiros, sobrenaturalmente hospitaleiros, julgando-vos peregrinos. Dareis ajuda, comida, conselho, e depois deixareis que os irmãos vão para os seus destinos, sem os ficardes segurando com amores ciumentos, certos de que, após a morte, vos encontrareis de novo com eles. Virão as perseguições e muitos vos terão que deixar e ir para o martírio. Não sejais vós que aconselhareis a ninguem a vileza. Permanecei na oração em vossas casas, que se esvaziaram para ir garantir a coragem dos mártires, serenos para fortalecerem os mais fracos e fortes para estarem prontos a imitar aqueles heróis. Acostumai-vos com as separações, com os atos de heroísmo, com o apostolado da caridade fraterna, desde agora…” E nós o estamos fazendo. Estamos sofrendo… isto é certo! Nós somos de carne… Mas o espírito goza de uma alegria espiritual, que é a de fazer a vontade do Senhor e cooperar para a sua glória. Por outro lado… Eu sou a Mãe de todos… e não o devo ser de um só. Eu não o sou com exclusividade, nem mesmo de Jesus… Tu estás vendo como eu o deixo ir, sem ficar detendo-o… Eu gostaria de ficar aqui até que Ele dissesse: “Vem.” E eu fico. As permanências dele aqui? São as minhas alegrias de mãe. As minhas peregrinações com Ele? São as minhas alegrias de discípula. As minhas solidões aqui? São as minhas alegrias de fiel, que faz a vontade do seu Senhor.

– Aquele Senhor é teu Filho, Maria…

– Sim. Mas é sempre o meu Senhor…

441.5

Ficas comigo, Maria?

– Sim, se tu o permites. Fica tão triste a minha casa nas primeiras horas, quando ela fica vazia, sem meus filhos! Amanhã a coisa já é diferente. E desta vez, então, é que eu chorarei mais ainda…

– Por que, Maria?

– Porque desde ontem já estou para chorar… Eu sou como uma cisterna… uma cisterna em tempo de chuva.

– Mas, por que, querida?

– Por causa de José… ontem… Oh! Eu não sei se devo ir repreendê-lo severamente, porque afinal ele é meu filho, pois foi este seio que o trouxe e estes os peitos que o amamentaram, não há nenhuma primogenitura que seja mais do que uma mãe… ou então, não falar-lhe mais, nunca mais, a este bastardo que me nasceu, que ofende a Jesus e a ti e…

– Não farás nada disso. Tu serás sempre para ele “mamãe.” A mamãe que tem compaixão do filho obstinado, doente, desviado, o vai amansando com sua bondade e o leva para Deus, por meio da oração e da paciência… Eia, vamos… Não chores! Deixa disso e vem comigo. Rezaremos lá no meu quarto por ele, por aqueles que lá se vão, pela menina, para que ela sofra pouco e cresça santa… Vem, vem, minha Maria –e a leva consigo…

441.6

Enquanto isso, os peregrinos vão indo pelo seu caminho, na direção do sudoeste. Na frente vão as mulheres, montadas nos burrinhos que, bem alimentados e repousados, vão trotando contentes, obrigando Marziam e Abel, que por prudência estão ao lado de Áurea, pois ela está montada pela primeira vez, a andar quase correndo. E, se a viagem é cansativa, contudo serve para distrair a menina do sofrimento por estar separada de Maria. De vez em quando, para dar um fôlego aos dois jovenzinhos, Mirta faz parar o seu burrinho, faz um alto e não volta a pôr-se em movimento, a não ser quando são alcançados pelo grupo dos apóstolos. E, nas paradas, não mais distraída pelas peripécias da equitação, Áurea fica triste…

Marziam, já tendo experiência das agruras em sua sorte de órfão, tendo sido recolhido pela caridade de uma mãe adotiva, depois de ter conhecido Maria, a consola, dizendo-lhe como foi que se afeiçoou com a mãe adotiva e “exatamente como se fosse a nossa mãe.” Narra-lhe as suas impressões e como Maria e Matias estão felizes na casa de Joana e Anastásica, na casa de Elisa.

Áurea fica escutando esas narrações e, quando Marziam as termina dizendo:

– Podes acreditar, as discípulas são todas boas, e Jesus sabe a quem vai entregar a nós pobrezinhos.

E Abel também a anima:

– E tu não precisas desconfiar de minha mãe, que está contente por ter-te recebido, e rezou muito nestes dias por ter-te recebido de Deus.

Áurea diz:

– Assim eu creio. E lhes quero bem… Mas Maria é Maria… e deveis ter compaixão…

– Sim. Mas não me agrada ver-te triste…

– Oh! Mas não estou mais triste como estava na casa do romano e nas primeiras horas depois de minha libertação… Eu estou apenas… como uma extraviada. Nunca tive mais carícias, há anos. Somente Maria tornou a fazee-las, depois de tantos anos com patrões…

– Querida minha! Mas eu estou aqui para isso. Serei uma segunda Maria para ti. Vem cá perto de mim. Se tu fosses pequenina, eu te tomaria comigo na sela, como eu fazia com o meu Abel, quando era menino… Mas tu já és uma mulher… –diz Mirta, aproximando-se dela e tomando-lhe a mão–. És a minha pequena mulher, vou te ensinar muitas coisas e, quando Abel for para longe evangelizar, eu e tu acolheremos os peregrinos, como manda o Senhor, e faremos muito bem em Nome dele. Tu és jovem, e me ajudarás…

441.7

– Mas olhai que luz é aquela, depois daquele pequeno monte?

–exclama Tiago de Zebedeu, que as alcançou. Um bosque está se queimando?

– Ou um povoado?

– Vamos correr para vermos…

Ninguém mais está cansado, porque a curiosidade anula todas as outras sensações. Jesus os acompanha, complacentemente, deixando a estrada e indo por uma senda, que sobe para uma pequena elevação do terreno. E logo atingem o cume.

Não é nenhum bosque nem povoado, que está pegando fogo, mas um vasto vale entre duas colinas, cheio de urzes. As éricas, que ficaram secas no verão, pegaram fogo, talvez por meio de alguma centelha, que tenha escapado das mãos dos lenhadores, que trabalhavam mais acima derrubando árvores, e agora virou um incêndio: é um tapete de chamas baixas, que procuram sempre levantar-se e avançar sobre o terreno, depois de terem queimado tudo lá por onde teve começo, e saírem procurando novas éricas para as queimar. Os mateiros tentam acabar com o fogo, batendo nas chamas. Mas é inútil. Eles são poucos e, quando batem de um lado, o fogo se estende pelo outro.

– Se o fogo chegar ao bosque, vai ser um desastre. Lá há muitas árvores resinosas –observa Filipe.

441.8

Jesus, com os braços cruzados, de pé sobre o alto da colina, fica olhando, e sorri, pensando…

O contraste entre a luz branca da lua, que vem do oriente, e a luz vermelha das chamas, do lado do ocidente, é vivo. Os que estão olhando estão brancos por causa da claridade da lua, que lhes bate nas costas, e vermelhos pelo reverberar das chamas que atinge os seus rostos. E as chamas avançam, voam, transbordam como a água que sobe, transborda e alaga tudo. Já está a poucos metros do bosque o incêndio, já está iluminando as pilhas de lenha colocadas no limite, enquanto o clarão sempre crescente já vai fazendo ver as casas de um pequeno povoado colocado no alto da colina sobre o qual o fogo agora se levanta.

– Pobre gente! Perderão tudo –dizem muitos. E olham para Jesus que nada fala, e sorri…

Mas depois… eis que ele abre os braços e grita:

– Pára aí! Morre! Assim eu quero.

E, como se um grande peso se abatesse para sufocar as chamas, eis que, prodigiosamente, o fogo deixa de soltar suas labaredas. A inquieta e ágil dança das línguas de fogo se transforma em vermelhos carvões acesos, mas já sem labaredas, porque o vermelho vai-se transformando em roxo, cinzento roxo, e algumas pequenas chamas ainda serpeiam por entre as cinzas… e depois só fica a luz da lua, toda prateada, iluminando as selvas. Ao clarão do luar, veeem-se os mateiros, que se ajuntam e estão gesticulando, olhando ao redor de si e para o alto, como quem estivesse procurando achar onde está o anjo do milagre.

– Vamos descer. Vou trabalhar aquelas almas, aproveitando o inesperado motivo que me deu. Passaremos pelo pequeno povoado e também pela cidade. Partiremos ao romper do dia. Um lugar para para as mulheres, eles terão. Para nós basta o bosque –diz Jesus e vai descendo apressado e acompanhado pelos outros.

– Mas, por que estavas sorrindo daquele modo? Parecias feliz!

–pergunta Pedro.

– Tu ficarás sabendo pelas minhas palavras.

441.9

Já chegaram ao lugar onde a charneca se transformou em cinzas, que ainda estão quentes e rangendo por baixo das sandálias. Eles a atravessam. Chegam ao centro, lá onde a lua brilha plenamente e são vistos pelos mateiros.

– Oh! Eu o disse. Só Ele podia ter feito isso! Corramos para irmos venerá-lo –grita um dos mateiros, e o faz jogando-se por entre as cinzas aos pés de Jesus.

– Como achas que Eu tenha podido fazer isso?

– Porque somente o Messias é capaz disso.

– E como sabes que Eu sou o Messias? Por acaso Me conheces?

– Não. Mas só o Bom, que ama os pobres, é que pode ter tido piedade, somente o Santo de Deus pode ter dado ordens ao fogo e ser obedecido. Bendito seja o Altíssimo, que nos mandou o seu Messias! O Messias que ainda chegou a tempo de salvar nossas casas!

– Deveríeis ter mais interesse em salvar vossa alma.

– Ela se salva crendo em Ti e procurando fazer o que Tu ensinas. Mas Tu compreendes, ó Senhor, que a desolação, por termos sido despojados de tudo, pode tornar mais enfraquecidas as nossas almas despojadas… e levá-las a duvidar da Providência.

– Quem foi que vos instruiu sobre Mim?

– Alguns dos teus discípulos. Eis as nossas famílias. Tínhamos mandado despertá-las, temendo que a colina toda pegasse fogo. Vinde para a frente… Depois mandamos um outro homem ir dizer que tinha acontecido um milagre e que viessem ver. Ei-las aqui: a minha, a de Jacó, e esta é a de Jônatas. Esta é de Marcos, esta a de meu irmão Tobias, esta a de meu cunhado Melquias, esta a de Filipe e esta a de Eleazar. Depois as outras dos que são pastores e que agora estão no alto dos morros, nas pastagens…

É um grupo de umas duzentos e cinquenta pessoas, no máximo, compreendendo neste número os bem pequeninos, que ainda estão mamando, os que acabaram de ser desmamados e estão choramingando, pouco despertos, ou que estão dormindo, sem nada saberem do perigo que correram.

– A paz esteja com todos vós. O anjo de Deus vos salvou. Louvemos juntos ao Senhor.

– Tu nos salvaste! Tu estás sempre presente, onde houver fiéis que creiam em Ti! –dizem muitas das mulheres…

E concordam, sisudos, os homens.

– Sim.

441.10

Onde há fé em Mim, aí está presente a Providência. Mas, tanto nas coisas do espírito como nas da matéria, é necessário agir com uma contínua prudência. Quem foi que acendeu o fogo nas acendalhas? Provavelmente a centelha que escapou dos vossos fogos, ou então um raminho que algum dos meninos quis acender no fogo para divertir-se, agitando-o e jogando-o de cima para baixo, com a falta de juízo de sua idade. De fato, é bonito ver uma flecha de fogo, sulcando o ar, quando ele já vai ficando escuro. Mas vede só o que pode fazer uma imprudência! Pode causar grandes ruínas. Uma centelha ou um raminho caído sobre as éricas secas, bastou para incendiar todo o vale. Se o Eterno não me tivesse mandado, o bosque se teria transformado em um braseiro, que teria consumido, com o avançar do fogo, os vossos bens e as vossas vidas.

Assim acontece com as coisas do espírito. É preciso que seja contínua a prudente atenção para que uma faísca de fogo, uma centelha não se apegue à vossa fé e a destrua, depois de ter sido incubada, inadvertidamente, pelo coração, formando um incêndio querido por aqueles que me odeiam, e provocado para fazer-me ficar sem meus filhos. Aqui o fogo, apagado em tempo, mudou-se de maléfico em benéfico, destruindo a charneca inútil, que tínheis deixado crescer no vale, preparando-vos com a destruição e com a adubação pelas cinzas do terreno de que, se desejardes, poderíeis desfrutar com culturas úteis. Mas nos corações é bem diferente o que acontece! E, quando nele todo o Bem tiver sido destruído, nada mais, a não ser as sarças, por serem a palha do demônio, é o que pode nascer.

Lembrai-vos disso e vigiai contra as insinuações dos meus inimigos que, como umas centelhas infernais, serão jogadas em vossos corações. Estai, pois, preparados para a luta contra o fogo. E qual essa luta? É uma fé sempre mais forte, uma vontade inabalável de ser de Deus. É um pertencer ao Fogo Santo. Porque o fogo não come fogo. Portanto, se vós fordes um fogo de amor ao Verdadeiro Deus, o fogo do ódio a Deus não vos poderá fazer mal. O fogo do amor vence qualquer outro fogo. A minha Doutrina é maior e quem a aceita entra no Fogo da Caridade, não pode ser torturado pelo fogo do Demônio.

441.11

Do alto daquele outeiro, enquanto Eu olhava a queimada da charneca e ouvia as palavras de vossas almas ao Senhor Deus delas, mais ainda do que se estivesse vendo vossas atividades empenhadas em apagar as chamas, Eu estava sorrindo. E um apóstolo me perguntou: “Por que estás sorrindo?” E Eu lhe prometi: “Eu te direi, quando estiver falando aos que tiverem sido salvos.” E agora Eu o faço. Eu estava sorrindo ao pensar que assim como as chamas iam-se estendendo pelo meio das éricas do vale, iam sendo combatidas pelas vossas manobras, assim a minha doutrina se estenderá pelo mundo e será perseguida pelos que não querem a Luz. Mas haverá luz. E haverá purificação. E haverá um saneamento. Quantas pequenas serpentes morreram no meio destas cinzas e com elas outros seres nocivos! Vós tinheis medo deste vale, porque nele havia cobras demais. Pois bem! Nem uma só delas sobrevive mais. Igualmente o mundo vai ficar livre de muitas heresias, de muitos pecados, de muitas dores, quando ele me tiver conhecido, tiver sido limpo pelo fogo da minha Doutrina. Limpo e libertado das vegetações inúteis, tornado assim preparado para as semeaduras, e rico de santos frutos.

Aí está o porquê do meu sorriso… Eu via, no fogo que ameaçava, um símbolo da minha Doutrina inundando o mundo. Depois a Caridade para com o próximo, que nunca está separada daquela para com Deus, me levou a ficar pensando em vossas necessidades. E, então, eu baixei o olhar de minha mente da contemplação dos interesses de Deus para a dos interesses dos irmãos, e apaguei o fogo para que, em vossa alegria, louvásseis o Senhor. Vede, pois, que o meu pensamento subiu para Deus e de lá desceu, tendo-se tornado ainda mais poderoso, porque a identificação com Deus aumenta sempre as nossas faculdades, e depois tornou a subir junto com o vosso, para Deus. De tal modo que, pela caridade, Eu fiz, ao mesmo tempo, o que eram os interesses do Pai e o dos meus irmãos. Fazei, também vós, do mesmo modo em vossa vida futura.

441.12

E agora, para estas mulheres, Eu vos peço um abrigo para esta noite. A lua vai descendo e o incêndio atrasou nossa viagem. Não podemos, pois, ir para a frente, até a cidade vizinha.

– Vem, vinde. Há lugar para todos. Podíamos nós até ter ficado sem nossas casas. As nossas casas são vossas. São de pobres, mas são limpas. Vinde! Vinde, elas ficarão abençoadas –gritam todos.

E, pouco a pouco, vão subindo de novo pelo terreno um pouco a pique, até chegarem ao pequeno povoado, que miraculosamente escapou da destruição. Cada um vai saindo dali com quem lhe vai dar hospedagem.


Notes

  1. m’a parlé de toi, en 412.2/3.

Notas

  1. falou sobre ti, em 412.2/3.