Os Escritos de Maria Valtorta

442. Judas chez Marie à Nazareth.

442. Judas Iscariotes em Nazaré com Maria.

442.1

C’est au moment précis où l’orient rougit au premier signe de l’aurore, que Judas frappe à la porte de la petite maison de Nazareth.

On ne voit sur le chemin que des paysans, ou plutôt des petits propriétaires de Nazareth, qui se dirigent vers leurs vignes ou leurs oliveraies, avec leurs outils de travail, et ils regardent avec étonnement l’homme qui frappe à une heure si matinale à la maison de Marie. Ils chuchotent entre eux.

« C’est un disciple », dit quelqu’un qui répond à la réflexion d’un autre. « Il cherche certainement Jésus, fils de Joseph.

– Laisse tomber! C’est Judas de Kérioth. Il ne me plaît pas, cet homme. Nous avons probablement beaucoup de torts envers Jésus et nous agissons mal. Mais celui-là, l’an dernier, a fait beaucoup de mal parmi nous… Peut-être nous serions-nous convertis, nous autres, mais lui…

– Quoi ? Quoi ? Comment le sais-tu ?

– J’étais présent un soir dans la maison du chef de la synagogue et, comme un imbécile, j’ai aussitôt cru à tout… Maintenant… assez ! Je crois avoir péché.

– Peut-être s’est-il aperçu lui aussi qu’il avait péché et… »

Ils s’éloignent, et je n’entends plus rien.

442.2

Judas frappe une nouvelle fois à la petite porte contre laquelle il s’est plaqué, le visage contre le bois, comme pour éviter d’être vu et reconnu. Mais elle reste close. L’Iscariote fait un geste de désappointement et il s’éloigne en prenant le sentier qui longe le jardin puis tourne derrière la maison. Il jette un coup d’œil par dessus la haie dans le jardin tranquille. Seules les colombes l’animent.

Judas se demande ce qu’il va faire. Il monologue :

« Serait-elle partie elle aussi ? Pourtant… je l’aurais vue… D’ailleurs… Non. Hier soir, j’ai entendu sa voix… Elle est peut-être allée dormir chez sa belle-sœur… Ouf ! C’est ennuyeux comme une abeille sur le visage, car elles vont revenir ensemble ; or je veux lui parler à elle seule, sans avoir cette vieille pour témoin. Elle est bavarde et me ferait des observations. Je ne veux pas d’observations, moi. Et elle est rusée comme toutes les vieilles femmes du peuple. Elle n’admettrait pas mes excuses et le ferait remarquer à sa stupide colombe de belle-sœur… Elle, je suis sûr de… l’embobiner à mon gré. Elle est lente à comprendre comme une brebis… Et, moi, je dois réparer ce qui s’est passé à Tibériade. Parce que si elle parle… Et puis aura-t-elle parlé ou gardé le silence ? Si elle a parlé… ce sera plus difficile d’arranger les choses… Mais elle n’en aura rien fait… Elle confond vertu et sottise. Telle Mère, tel Fils… Et les autres travaillent pendant qu’eux dorment. Du reste, ils ont raison. Pourquoi les laisser de côté, s’il semble qu’ils veuillent… Mais que veulent-ils ? J’ai la tête tellement embrouillée… Je dois arrêter de boire et… Bon ! Mais l’argent tente et, moi, je suis comme un poulain que l’on a tenu trop longtemps enfermé. Deux ans, dis-je ! Et même davantage ! Deux ans de toutes sortes de privations. Cependant… Que disait avant-hier Elchias ? Hé ! il ne me donne pas un mauvais enseignement ! Certainement ! Tout est permis, pourvu que l’on parvienne à installer Jésus sur le trône. Mais si lui s’y refuse ? Il doit pourtant penser que si on ne triomphe pas, tout se terminera pour nous comme pour les partisans de Théodas[1] ou de Judas le Galiléen… Peut-être ferais-je bien de me séparer parce que… voilà, je ne sais pas si ce qu’ils veulent, eux, est bon. Je ne leur fais guère confiance… Ils sont trop changés depuis quelque temps… Je ne voudrais pas… Horreur ! Moi, être un instrument pour nuire à Jésus ? Non. Je me sépare. Pourtant il est amer d’avoir rêvé au règne et de redevenir… quoi donc ? Plus rien… Mais mieux vaut rien que… Jésus ne cesse de dire : “ Celui qui commettra le grand péché. ” Ouh, ce ne sera pas moi, hein ! Moi ? Moi ? Plutôt me noyer dans le lac… Je m’en vais. Il vaut mieux que je parte. J’irai chez ma mère, je me ferai donner de l’argent parce que je ne peux évidemment pas en demander aux membres du Sanhédrin pour m’en aller. Ils me soutiennent parce qu’ils espèrent que je les aide à sortir de l’incertitude. Une fois que Jésus est roi, nous sommes tranquilles. La foule sera avec nous… Hérode… qui se préoccupera de lui ? Pas les Romains, ni le peuple. Tout le monde le déteste ! Et… et… Mais Jésus est capable de renoncer dès qu’il sera proclamé roi. Oh ! bien ! Quand Eléazar, fils d’Hanne, me donne l’assurance que son père est prêt à le couronner roi !… Après, il ne peut se défaire de ce caractère sacré.

Au fond… je fais comme l’intendant infidèle de sa parabole : j’ai recours aux amis pour moi, oui, c’est vrai, mais aussi pour lui. J’utilise donc des moyens injustes pour… Et pourtant non ! Je dois encore essayer de le persuader. Je ne suis pas convaincu de bien agir en usant de ce subterfuge… et, oh ! si j’y parvenais, ce serait tellement beau ! Tellement… Oui ! C’est cela qu’il vaut mieux faire. Dire tout franchement au Maître. Le supplier… Pourvu que Marie n’ait pas parlé de Tibériade… Comment ai-je dit à Marie de le lui révéler ?… Ah ! voilà ! Le refus des Romaines : maudite soit cette femme ! Si je n’étais pas allé chez elle ce soir-là, je n’aurais pas rencontré Marie ! Mais qui pouvait penser que Marie était à Tibériade ? Et dire que la veille du sabbat, le jour même et le lendemain, je ne sortais jamais pour éviter de voir quelque apôtre… Quel imbécile je suis ! Quel imbécile ! Ne pouvais-je aller à Hippos ou à Guerguesa pour chercher des filles ? Non, mais justement là ! A Tibériade, par où doivent passer ceux de Capharnaüm pour venir ici… Mais la cause de tout, ce sont les Romaines… J’espérais… Non, c’est ce que je dois prétendre pour m’excuser, mais ce n’est pas vrai. Il est inutile que je me le dise, à moi qui sais pourquoi j’y suis allé : pour avoir un rendez-vous avec des puissants d’Israël, et pour bien profiter de la vie, puisque j’ai pas mal d’argent… Pourtant… comme il file ! Je n’en aurai bientôt plus… Je vais raconter quelque histoire à Elchias et compagnie, et ils vont encore m’en donner…

442.3

– Judas ! Tu es fou ? Voilà un bon moment que je te regarde du haut d’un olivier. Tu gesticules, tu parles tout seul… Le soleil de Tamuz t’a-t-il fait du mal ? » crie Alphée en se penchant d’un entrecroisement de branches d’un olivier gigantesque, à une trentaine de mètres de l’endroit où se trouve Judas.

Judas sursaute, regarde de ce côté, le voit et bougonne :

« Que la mort te prenne ! Maudit pays d’espions ! »

Mais avec un sourire aimable, il crie :

« Non, je suis inquiet que Marie n’ouvre pas… est-ce qu’elle se serait sentie mal ? J’ai frappé tant et plus !

– Marie ? Tu peux toujours frapper ! Elle est chez une pauvre vieille femme qui se meurt. On l’a appelée à la troisième veille…

– Mais je dois lui parler.

– Attends. Je descends et je vais l’avertir. Mais en as-tu vraiment besoin ?

– Hé ! Oui ! Je suis ici depuis le premier rayon de soleil. »

Alphée, empressé, descend de l’arbre et s’éloigne rapidement.

« Lui aussi m’a vu ! Et maintenant, elle va sûrement revenir avec l’autre ! Rien ne me réussit ! »

Et il sort une litanie d’imprécations adressées à Nazareth, aux Nazaréens, à Marie, femme d’Alphée, et jusqu’à la charité de la Vierge Marie pour la mourante, et à la mourante elle-même…

442.4

Il n’a pas encore fini que s’ouvre la porte qui donne de la salle à manger sur le jardin, et sur le seuil apparaît une Marie très pâle et très triste.

« Judas !

– Marie! disent-ils en même temps.

– Je vais t’ouvrir la porte. Alphée m’a seulement dit: “ Va à la maison. Il y a quelqu’un qui te demande ”, et je suis accourue, d’autant plus que la pauvre vieille n’a plus besoin de moi. Elle a fini de souffrir pour un fils mauvais… »

Pendant que Marie parle, Judas court le long du sentier et revient sur le devant de la maison… Marie lui ouvre.

« Paix à toi, Judas de Kérioth. Entre.

– Paix à toi, Marie. »

Judas hésite un peu. Marie est douce, mais sérieuse.

« J’ai frappé très longtemps à l’aurore.

– Hier soir, un fils a fait éclater le cœur d’une mère… Et ils sont venus chercher Jésus. Mais Jésus n’est pas ici. Donc je te le dis à toi aussi : “ Jésus n’est pas là. Tu es venu trop tard.

– Je sais bien qu’il n’est pas là.

– Comment le sais-tu? Tu viens d’arriver…

– Mère, je veux être franc avec toi qui es bonne : c’est depuis hier que je suis ici…

– Dans ce cas, pourquoi n’es-tu pas venu? Pendant ces sabbats, tes compagnons n’ont été absents qu’une seule fois.

– Je le sais bien ! Je suis allé à Capharnaüm et je ne les ai pas trouvés.

– Ne mens pas, Judas : tu n’es jamais allé à Capharnaüm. Barthélemy y est toujours resté et il ne t’y a jamais vu. Barthélemy nous a rejoints hier seulement, mais toi, tu étais ici… et donc… Pourquoi mens-tu, Judas ? Ne sais-tu pas que le mensonge est le premier pas vers le vol et l’homicide ?… La pauvre Esther est morte de douleur à cause de la conduite de son fils. Et Samuel, son fils, commença à devenir la honte de Nazareth avec de petits mensonges qui devinrent ensuite de plus en plus grands… De là, il en est arrivé à tout le reste. Veux-tu l’imiter, toi, un apôtre du Seigneur ? Veux-tu faire mourir ta mère de douleur? »

Ce reproche est fait à voix basse, lentement. Mais comme il tombe juste ! Judas ne sait que répliquer. Il s’assied soudainement, la tête dans les mains.

442.5

Marie l’observe, puis elle dit :

« Eh bien ? Pourquoi as-tu voulu me voir ? Tout en assistant la pauvre Esther, je priais pour ta mère… et pour toi… car vous me faites pitié, l’un et l’autre, et pour deux motifs différents.

– Alors, si tu as pitié, pardonne-moi.

– Je n’ai jamais eu de rancœur.

– Comment ?… Pas même après… ce matin à Tibériade ?… Tu sais ? J’étais comme cela parce que, la veille au soir, les Romaines m’avaient mal reçu, comme si j’étais un fou et comme si… je trahissais le Maître. Oui, je l’avoue, j’ai mal fait de parler à Claudia. Je me suis trompé sur son compte. Mais je croyais bien faire. J’ai attristé le Maître. Il ne me l’a pas dit, mais je sais qu’il sait que moi j’ai parlé. C’est sûrement Jeanne qui l’a prévenu — elle n’a jamais pu me voir —, et les Romaines m’ont fait de la peine… Pour oublier, j’ai bu… »

Marie a une expression de compassion involontairement ironique, et elle dit :

« Dans ce cas, pour toute la peine que Jésus éprouve chaque jour, il devrait être ivre toutes les nuits…

– Lui en as-tu parlé ?

– Moi, je n’accrois pas l’amertume du calice de mon Fils en lui faisant connaître de nouvelles défections, chutes, fautes, embûches… Je me suis tue et je me tairai. »

Judas glisse à genoux et il essaie de déposer un baiser sur la main de Marie, mais elle la retire, sans impolitesse, bien décidée à ne pas se laisser toucher.

« Merci, Mère ! Tu me sauves. C’est pour cela que j’étais venu ici… et pour que tu me permettes d’approcher plus facilement le Maître sans blâme et sans honte.

– Pour l’éviter, il suffisait que tu ailles à Capharnaüm pour venir ici avec les autres. C’était très simple.

– C’est vrai… Mais les autres ne sont pas bons, et ils m’ont fait espionner pour ensuite me faire des reproches et m’accuser.

– N’offense pas tes frères, Judas. Cela suffit de pécher ! C’est toi qui as espionné ici, à Nazareth, la patrie du Christ… »

Judas l’interrompt :

« Quand ? L’an dernier ? Voilà ! Ils ont déformé mes paroles ! Mais crois bien que je…

– J’ignore ce que tu as dit et fait l’an dernier. Mais je te parle d’hier. Tu es ici depuis hier. Tu sais que Jésus est parti. Tu as donc enquêté. Et pas auprès des maisons amies d’Aser, d’Ismaël, d’Alphée, ou du frère de Jude ou Jacques, pas auprès de Marie, femme d’Alphée, et du petit nombre de ceux qui aiment Jésus, car si tu l’avais fait, ils seraient venus me le dire. La maison d’Esther était remplie de femmes, à l’aube, quand elle est morte, mais aucune ne savait rien de toi. C’étaient les meilleures femmes de Nazareth, celles qui m’aiment et qui aiment Jésus, et qui s’efforcent de pratiquer sa Doctrine malgré l’hostilité de leurs maris, pères et fils. Tu as donc enquêté auprès des ennemis de mon Jésus. Comment appelles-tu cela ? Ce n’est pas à moi de te le dire. Cela te revient. Pourquoi as-tu fait cela ? Je ne veux pas le savoir.

442.6

Je t’affirme seulement ceci : beaucoup d’épées seront plantées dans mon cœur, encore et encore, sans pitié, par les hommes qui affligent mon Jésus et le haïssent. Mais l’une viendra de ta part, et elle ne sera plus retirée. Car le souvenir de toi, Judas, qui ne veux pas te sauver, qui te détruis, qui me fais peur — non pas peur pour moi-même mais pour ton âme — ne sortira plus de mon cœur. Le juste Syméon en a fixé une quand je portais sur mon cœur mon Bébé, mon petit Agneau saint… L’autre… l’autre, c’est toi… La pointe de ton épée me torture déjà le cœur. Mais tu n’es pas encore rassasié de causer cette peine à une pauvre femme… et tu attends d’enfoncer ton épée tout entière, ton épée de bourreau, dans le cœur de celle qui ne t’a donné que de l’amour… Mais je suis naïve de prétendre à ta pitié, alors que tu n’en a même pas pour ta mère ! Voilà, c’est dit ! D’un seul coup, tu nous transperceras, elle et moi, ô fils malheureux que ne sauvent pas les prières de deux mères !… »

Marie pleure en parlant. Ses larmes ne tombent pas sur la tête brune de Judas, car il est resté là où il est tombé à genoux, à distance de Marie… C’est le pavement de terre cuite qui boit ces larmes saintes… Et cette scène me remet en mémoire, par contraste, Aglaé se serrant contre la Vierge dans un sincère désir de rédemption, et sur qui tombaient les larmes de Marie[2].

442.7

« Tu ne trouves rien à répondre, Judas ? Tu n’arrives pas à trouver en toi la force d’une bonne résolution ? Oh ! Judas ! Judas ! Mais dis-moi : es-tu content de ta vie ? Examine-toi, Judas. Sois humble, sincère avec toi-même pour commencer, et puis avec Dieu, pour aller vers lui, avec ton fardeau de pierres enlevées de ton cœur et lui dire : “ Voici, je me suis enlevé ces pierres par amour pour toi. ”

– Je n’ai pas… le courage de faire des aveux à Jésus.

– Tu n’as pas l’humilité de le faire.

– C’est vrai. Aide-moi…

– Va à Capharnaüm et attends-le, avec humilité.

– Mais tu pourrais…

– Moi, je ne pourrais que dire de faire ce que mon Fils fait toujours : avoir miséricorde. Ce n’est pas moi qui fais la leçon à Jésus, mais c’est Jésus qui instruit sa disciple.

– Tu es sa Mère.

– Cela, c’est pour mon cœur. Mais en vertu de son droit, il est mon Maître : ni plus ni moins que pour toutes les autres femmes disciples.

– Toi, tu es parfaite.

– Lui est toute Perfection. »

Judas se tait et réfléchit, puis il demande :

« Où est parti le Maître?

– A Bethléem de Galilée.

– Et ensuite ?

– Je ne sais pas.

– Mais il revient ici ?

– Oui.

– Quand ?

– Je l’ignore.

– Tu ne veux pas me le révéler !

– Je ne peux pas dire ce que je ne sais pas. Tu l’accompagne depuis deux ans : peux-tu dire qu’il a toujours suivi un itinéraire certain ? Combien de fois la volonté des hommes l’a obligé à faire des changements ?

– C’est vrai.

442.8

Je vais partir… Pour Capharnaüm.

– Le soleil est trop chaud pour voyager. Reste. Tu es un pèlerin comme tous les autres. Or il a demandé aux femmes disciples d’en prendre soin.

– Ma vie est répréhensible pour toi…

– Ton refus de guérir m’est douloureux ! Cela seulement… Enlève ton manteau… Où as-tu dormi ?

– Je n’ai pas dormi. J’ai attendu l’aube pour te voir seule.

– Alors, tu dois être fatigué. Dans la pièce principale, il y a les deux lits qui ont servi à Simon et à Thomas, elle est encore tranquille et fraîche. Va et dors pendant que je te prépare un repas. »

Judas sort sans un mot. Et Marie, sans se reposer après la nuit qu’elle a passée à veiller, se rend à la cuisine pour préparer le feu et au jardin pour prendre des légumes. Et des larmes sans fin tombent silencieusement pendant qu’elle se penche sur le foyer pour disposer le bois, ou sur la terre pour cueillir les légumes, et pendant qu’elle les lave dans le bassin et les épluche… Ses larmes tombent avec les graines blondes qu’elle donne aux colombes, ou sur le linge qu’elle retire de la vasque et étend au soleil… Les larmes de la Mère de Dieu… de Celle qui, exempte de toute faute, ne fut pas exempte de douleur et souffrit plus que toute autre femme pour devenir la Corédemptrice…

442.1

Apenas, propriamente apenas começou a avermelhar-se o oriente, aos primeiros sinais da aurora, quando Judas de Keriot está batendo à porta da pequena casa de Nazaré.

Na rua só estão os camponeses, ou melhor, os pequenos proprietários de Nazaré, que estão indo para suas vinhas e para seus olivais com suas ferramentas de trabalho. Estão olhando, espantados, para o homem que tão cedo, está batendo à porta de Maria. E eles entre si começam a comentar aquilo.

– É um dos discípulos –diz um deles, respondendo ao comentário de um outro–. Certamente está procurando Jesus de José…

– Mas é inútil. Ontem cedo Ele foi embora. Eu vi quando Ele foi. E agora vou lhe dizer… –diz um outro.

– Deixa disso! É Judas de Keriot. Esse homem não me agrada. Talvez tenhamos cometido muitas injustiças contra Jesus e fizemos mal. Mas ele, aquele ali, no ano passado, fez muito mal aqui, entre nós… Talvez nós nos teríamos convertido. Mas ele…

– Que foi? Que foi? Como é que o sabes?

– Eu estava presente certa tarde na casa do sinagogo e, como um bobo, acreditei logo em tudo. Acho que pequei.

– Talvez ele também tenha percebido que havia pecado…

Eles se afastam e eu não ouço mais nada.

442.2

Judas torna a bater na pequena porta, junto à qual ele estava encostado, com o rosto encostado à madeira, como para evitar ser visto e reconhecido. Mas a pequena porta continua fechada. Judas fica desapontado, se afasta dali, indo pelo beco que rodeia a horta, e vai para trás da casa. Dá uma olhada por cima da sebe da horta silenciosa. Somente os pombos lhe dão alguma esperança.

Judas fica pensando no que fazer. Fica monologando:

– Será que terá saído também ela? Mas…eu a teria visto… além disso! Não. Ontem cedo eu estava ouvindo a voz dela… Talvez tenha ido dormir com a cunhada. Ufa! Isso é tão desagradável como uma abelha no rosto, porque ela voltará acompanhada, e eu quero falar com ela sozinha, sem ter aquela velha como testemunha. Ela é linguaruda, ficaria fazendo-me observações. Ela é muito esperta, como todas as velhas populares. Não aceitaria como boas as minhas desculpas e o faria notar àquela estúpida pomba, que é a cunhada. Aquela eu tenho a certeza de poder revirá-la para todos os rumos. É lerda como uma ovelha… E eu devo consertar aquilo que aconteceu em Tiberíades. Porque se Ela falar… Terá ela já falado, ou se calou? Se tiver falado, então fica muito difícil acertar as coisas, mas acho que não terá falado… Ela confunde a virtude com a estultícia. Tal Mãe, tal Filho… E os outros trabalham, enquanto eles estão dormindo. E, afinal, têm razão. Porque deixá-los de lado parece ser o que querem. Mas que quererão depois? Estou com a cabeça confusa. Devo deixar de beber… quanto antes! Mas o dinheiro tenta, e eu sou como um poldro, que ficou muito tempo preso. Dois anos, digamos! E mais ainda! Dois anos com abstinência de tudo… Mas, por enquanto… Que é que me estava dizendo anteontem Elquias? Ora! Ele não está me ensinando mal! Isso mesmo! Tudo é lícito, contanto que cheguemos a instalar Jesus no trono. E se Ele não quiser? Contudo, certamente Ele deve pensar que, se não conseguirmos triunfar, todos nós teremos o que tiveram o Teodas[1] ou Judas, o galileu… Tal vez eu fizesse bem em separar-me porque… porque eu não sei se isso que eles estão querendo é bom.

Eu não confio muito neles… Estão muito mudados, de um tempo para cá… Eu não quereria… Que horror! Que eu fosse o meio de dar cabo de Jesus! Não. Eu vou separar-me. Mas é uma coisa amarga ter sonhado com um reino, e voltar a ser o quê? Sim. Eu? Eu? É melhor que eu vá afogarme no lago… Vou-me embora. É melhor que eu vá embora. Irei para a casa de minha mãe, farei que me deemee uns denários, porque é certo que eu não posso ir pedir aos sinedritas algum dinheiro para ir-me embora.

Eu estou… estou sendo ajudado, porque eles esperam que eu os ajude a saírem da incerteza. Uma vez que Jesus seja rei, estarão com seus postos garantidos. A multidão está conosco… Herodes… quem se preocupará com ele? Nem os romanos, nem o povo. Todos o odeiam! E… e.. Mas Jesus é capaz de renunciar, logo que for proclamado rei. Pois bem. Quando Eleazar de Anás me garante que seu pai está pronto para cingi-lo com a coroa real! Além disso, não se lhe poderá tirar o caráter sagrado. No fundo, eu vou fazer como o feitor infiel da parábola dele… Recorro aos amigos, a meu favor, sim, é verdade, mas também a favor dele. Portanto eu faço que os meios injustos sirvam para… mas ainda não. Devo ainda tentar persuadi-lo. Ainda não estou convencido de estar agindo bem, ao estar fazendo uso deste subterfúgio… oh! se eu o pudesse persuadir! Porque seria uma coisa muito bonita. Tão bonita… Sim. Este é o melhor pensamento. Dizer tudo sinceramente ao Mestre. Suplicar-lhe… Contanto que Maria não lhe tenha falado de Tiberíades… Como foi que eu disse que iria falar a Maria? Ah! Sim! A refeição das romanas. Maldita seja aquela mulher! Se eu não tivesse ido à casa dela naquela tarde, não encontraria Maria! O que é que Maria estava fazendo em Tiberíades? E pense-se que, durante toda a véspera de sábado, nos sábados e depois dos sábados, eu nunca saía para não ver nenhum apóstolo… Estulto! Estulto fui eu! Não podia eu ter ido para Hipos ou para Gergesa procurar mulheres? Não. Logo lá. Logo em Tiberíades pela qual devem passar para chegarem até aqui… Mas tudo isso é causado pelas romanas… Eu já o esperava… É inútil que me digam isso, a mim que sei o porquê é que fui para lá, Foi para ter um reencontro com alguns dos grandes de Israel, para gozar, uma vez que estou bem de dinheiro. Contudo… Como é que o dinheiro se vai embora depressa… Daqui a pouco, não terei nada mais… Ah! Ah! Eu contarei qualquer fábula a Elquias e a seus amigos e eles ainda me darão…

442.3

– Ó Judas, estás doido? Faz pouco tempo que eu estou olhando para ti, do alto de uma oliveira. Tu gesticulas, ficas falando sozinho… Ter-te-á feito mal o sol de Tamuz? –grita Alfeu de Sara, aparecendo em uma bifurcação de galhos de uma oliveira muito grande, à distância de uns trinta metros do lugar onde está Judas.

Judas leva um susto, corre um olhar ao redor de si, o vê e resmunga:

– Que a morte te leve! Maldita seja esta terra de espiões!

Mas, com um sorriso afável, ele grita:

– Não. Eu estou preocupado porque Maria não abre a porta… Estará ela sentindo-se mal? Eu bati e tornei a bater!…

– Maria? Estás mesmo com vontade de bater. Ela está na casa de um pobre velho, que está à morte. Vieram chamá-la, lá pela terceira vigília…

– Mas eu preciso falar-lhe.

– Espera. Eu vou descer, vou avisá-la. Tens mesmo necessidade disso?

– Ora, se… Eu o direi a ela. Estou aqui desde os primeiros raios do sol.

Alfeu, apressando-se, desce da árvore, vai sem perda de tempo.

– Aquele ali também agora já me viu! E certamente agora vai voltar com aquela outra. Não me fica bem uma só!

E vai puxando uma ladainha de impropérios contra Nazaré, contra os nazarenos, contra Maria de Alfeu, e até contra a caridade da Virgem Santíssima para com o doente, que está à morte…

442.4

Ele ainda não havia terminado, quando, da sala das refeições se abre uma porta que dá para a horta, e, na soleira aparece uma Maria muito pálida e triste.

– Judas!

– Maria –dizem os dois ao mesmo tempo.

– Agora mesmo vou abrir-te a porta. Alfeu me disse assim: “Vai à tua casa. Lá está alguém te esperando”, e eu vim correndo, muito mais do que a pobre velha, que não tem mais necessidade de mim. Ela cessou de sofrer por causa de um mau filho…

Judas, enquanto Maria está falando, corre por um longo beco, até chegar à frente da casa… Maria abre a porta.

– A paz esteja contigo, Judas de Keriot. Entra.

– A paz esteja contigo, Maria.

O Judas está um pouco vacilante. Maria está calma, mas séria.

– Eu bati muitas vezes, ao romper do dia.

– Ontem à tarde, um filho fez estourar o coração de uma mãe… E vieram procurar Jesus. Mas Jesus não está. Também a ti eu digo: Jesus não está. Tu vieste tarde.

– Eu sei que Ele não está.

– Como é que tu sabes? Acabaste de chegar agora…

– Mãe, eu quero ser sincero contigo, que és boa: desde ontem, eu estou aqui…

– E, por que foi que não vieste? Os teus companheiros, nestes sábados, só uma vez deixaram de vir…

– Sim. Eu sei disso! Eu fui a Cafarnaum e lá não os encontrei.

– Não digas mentira, Judas. Em Cafarnaum tu nunca estiveste. Bartolomeu sempre ficou por lá e nunca te viu. Só ontem, é que Bartolomeu chegou. Mas tu ontem estavas aqui. E, portanto… Para que é que tu mentes, Judas? Não sabes que a mentira é o primeiro passo para o furto e para o homicídio?… A pobre Ester chegou a morrer de dor, por causa do procedimento de seu filho. E Samuel, seu filho, começou a tornar-se a vergonha de Nazaré com pequenas mentiras, que se foram tornando cada vez maiores. Depois delas, ele passou a fazer todo o resto. E tu o queres imitar, tu, um apóstolo do Senhor? Queres fazer tua mãe morrer de dor?

Esta censura foi-lhe feita em voz baixa, devagar. Judas não sabe o que responder. Ele se assenta de repente, pondo a cabeça entre as mãos.

442.5

Maria o observa. Depois diz:

– E então? Por que me quiseste ver? Enquanto eu estava assistindo a pobre Ester, eu estava rezando por tua mãe e por ti. Porque me causais dó, tanto um como a outra, por dois motivos diferentes.

– Então, se tens dó de mim, perdoa-me.

– Eu nunca guardei rancor.

– Como? Nem mesmo… naquela manhã em Tiberíades? Sabes de uma coisa? Eu estava daquele jeito porque na tarde anterior as romanas me haviam maltratado como a um louco, como… um traidor do Mestre. Sim. Eu o confesso. Eu fiz mal em falar a Cláudia. Enganei-me com os cálculos dela. Mas eu o faço com boa intenção. Eu entristeci ao Mestre. Ele não me disse isto, mas eu sei que Ele sabe que eu falei. Certamente foi Joana que o avisou. Joana nunca me pode ver, las romanas me entristeceram… E, para esquecer, eu bebi…

Maria tem uma expressão de compaixão, involuntariamente irônica, e diz:

– Então, Jesus por todas as tristezas que cada dia experimenta, já deveria estar bêbado todas as noites…

– E tu lhe disseste isso?

– Eu não aumento o amargor do cálice para meu Filho, com notícias de novas defecções, quedas, pecados, insídias… Fiquei calada e ficarei.

Judas cai de joelhos, tentando beijar a mão de Maria, mas Ela se retira, sem faltar com a delicadeza, mas bem decidida a não deixar-se beijar nem tocar.

– Obrigado, Mãe! Tu me salvas. Eu tinha vindo aqui para isso… e para que tu me tornasses fácil o caminho para aproximar-me do Mestre, sem censuras e sem ficar envergonhado.

– Teria bastado que tivesses ido a Cafarnaum, a fim de vires depois para cá com os outros e para evitar o que houve. Era muito simples.

– É verdade. Mas os outros não são bons, fizeram que eu fosse espionado para depois me reprovarem e me acusarem.

– Não fiques ofendendo aos teus irmãos, ó Judas. Basta de pecar! Tu é que andaste espionando aqui em Nazaré, a Pátria do Cristo, tu…

Judas a interrompe:

– Quando? No ano passado? Eles alteraram as minhas palavras. Mas podes crer que eu…

– Eu não sei o que foi que disseste ou fizeste no ano passado. Eu falo do dia de ontem. Tu estás aqui desde ontem. Tu sabes que Jesus partiu. E certamente para isso fizeste indagações. E não as fizeste nas casas amigas de Aser, de Ismael, de Alfeu e do irmão de Judas e de Tiago, e também não de Maria de Alfeu, nem dos poucos que amam a Jesus. Porque, se tivesses feito assim, me teriam vindo dizer. A casa de Ester se encheu de mulheres, de manhã cedo, quando ela morreu. Mas nenhuma delas sabia de ti. Eram as melhores entre as mulheres de Nazaré, as que me amam, que amam a Jesus, e se esforçam por praticar sua Doutrina, apesar da hostilidade dos maridos, dos pais e dos filhos. Por isso, foste fazer tuas indagações junto àqueles que são inimigos do meu Jesus. Que nome dás tu a isto? Eu não o digo. Tu o deves dizer a ti mesmo. Por que foi que o fizeste? Eunão o quero saber.

442.6

Eu te digo só isto. Muitas espadas serão fincadas no meu coração, fincadas e fincadas de novo, sem piedade, pelos homens que fazem o meu Jesus sofrer e o odeiam. Mas uma será a tua e não será mais tirada. Porque a lembrança de ti, ó Judas, que não te queres salvar, de ti que te arruínas, de ti que me fazes medo, não medo por mim mesma, mas pela tua alma, não sairá mais do meu coração. Uma foi fincada pelo justo Simeão, enquanto eu levava sobre o coração o meu Menino, o meu Cordeirinho santo… A outra, a outra és tu… A ponta da tua espada já me está torturando o coração, mas ainda não estás saciado de dar este sofrimento a uma pobre mulher… e esperas fincar completamente a tua espada de carrasco no coração de quem não te deu senão amor… Tola sou eu, ao pretender de ti que tenhas piedade, quando não a tens nem de tua própria mãe! Pelo contrário, é como acabo de dizer. Com um só golpe a transpassá-la, e a mim também, ó filho desnaturado, que nem as orações de duas mães conseguem salvar!

Ao falar, Maria está chorando e as lágrimas só não caem sobre a cabeça morena de Judas, porque ele ficou lá onde caiu de joelhos, separado de Maria. Ele bebe, endoidecido, aquelas lágrimas santas… E a cena me traz a lembrança de Aglaé sobre a qual, sim, visto que ela se abraçava a Maria em um sincero desejo de redenção, caíam as lágrimas de Maria[2].

442.7

– Não tens nada a dizer, Judas? Não consegues encontrar em ti a força para um bom propósito? Oh! Judas! Judas! Mas dize-me: estás contente com esta tua vida? Examina-te, Judas. Sê humilde, sincero contigo mesmo, em primeiro lugar. E depois para com Deus, para ires a Ele com o teu saco de pedras, tiradas do teu coração e dizer-lhe: “Eis-me aqui. Eu carreguei estas pedras por teu amor.”

– Eu não… tenho a coragem de ir confessar-me a Jesus.

– O que não tens é a humildade para fazê-lo.

– É verdade. Ajuda-me tu…

– Vai a Cafarnaum, espera-o lá, com humildade.

– Mas tu poderias…

– Eu não poderei, senão dizer que o faças e que o meu Filho sempre faz: ter misericórdia. Não sou eu quem ensina a Jesus, mas é Jesus quem ensina à sua discípula.

– Tu és a Mãe dele.

– Isto é quanto ao meu coração. Mas, por seu direito, Ele é o meu Mestre. Nem mais nem menos do que é com todas as outras discípulas.

– Tu és perfeita.

– Ele é perfeitíssimo.

Judas se cala e pensa. Depois pergunta:

– Aonde foi o Mestre?

– A Belém da Galileia.

– E depois?

– Não sei.

– Mas Ele volta aqui?

– Sim.

– Quando?

– Não sei.

– Não o queres me dizer!

– Não posso dizer o que não sei. Há dois anos que tu o acompanhas. Podes dizer que Ele sempre teve um itinerário fixo? Quantas vezes a vontade dos homens o obrigou a mudar de caminho?

– É verdade.

442.8

Eu vou-me embora. Para Cafarnaum.

– O sol está muito quente para se viajar. Fica aqui, por enquanto. Tu és um peregrino como todos os outros. E Ele diz que as discípulas devem tomar cuidado deles.

– Ver-me é dificil para ti.…

– Isso de não quereres ficar são, para mim, é doloroso. Só isso. Tira a tua capa. Onde dormiste?

– Eu não dormi. Fiquei esperando a aurora para ver-te sozinha.

– Então deves estar cansado. No salão estão as pequenas camas usadas por Simão e Tomé. Lá há sossego e ainda está fresco. Vai e dorme, enquanto eu preparo a comida.

Judas lá se vai, sem nada responder. E Maria, sem nada ter descansado depois de uma noite de vigília, vai para a cozinha acender o fogo, depois vai à horta apanhar as verduras. E lágrimas e mais lágrimas vão caindo silenciosas, à medida que ela vai-se inclinando sobre o fogão, ajeitando os tições, ou sobre os canteiros, ao colher as verduras, e, enquanto as enxágua na bacia e as prepara… E as lágrimas vão caindo, com os grãos louros do trigo, que ela joga aos pombos, ou sobre a roupa branca, que ela vai tirando do tanque e estendendo ao sol… São as lágrimas da Mãe de Deus. Daquela que, sem culpa, não ficou isenta da dor, sofreu mais do que qualquer outra mulher, para ser a Co-redentora.


Notes

  1. Théodas est déjà mentionné en 73.5 et Judas le Galiléen le sera aussi en 478.3 et 507.3. Leur sort est rappelé par Gamaliel en Ac 5, 36-37.
  2. tombaient les larmes de Marie : cet épisode est raconté en 168.8.

Notas

  1. Teodas, já mencionado em 73.5, e Judas, o galileu que será mencionado também em 478.3 e 507.3. O destino deles é lembrado por Gamaliel em Attos 5,36-37.
  2. caíam as lágrimas de Maria, como é narrado em 168.8.