Os Escritos de Maria Valtorta

449. Le petit Alphée mal aimé par sa mère.

449. O pequeno Alfeu não amado pela mãe.

449.1

« Prenez des provisions et des vêtements pour plusieurs jours. Nous allons à Hippos et de là à Gamla et à Aphéqa pour descendre à Guerguesa et revenir ici avant le sabbat » ordonne Jésus, debout sur le seuil de la maison et caressant machinalement des enfants de Capharnaüm, venus saluer leur grand Ami, dès que le soleil, à son déclin, n’est plus ardent au point d’être meurtrier et permet de quitter les maisons. Et Jésus est l’un des premiers à le faire, dans la ville qui sort de la torpeur asphyxiante des heures de plomb.

Les apôtres ne semblent pas très enthousiastes : ils se regardent les uns les autres et observent le soleil encore si impitoyable, ils touchent les murs de la maison encore brûlants et, de leur pied nu, ils tâtent le sol. Puis ils disent :

« Il est chaud comme une brique mise au feu… » en sous-entendant par toute cette pantomime qu’il faudrait être fou pour se mettre en route…

Jésus se détache de l’huisserie contre laquelle il s’appuyait légèrement et dit :

« Que celui qui n’a pas envie de venir reste simplement. Je n’oblige personne, mais je ne veux pas quitter cette région sans parler.

– Maître… Tu crois cela ? Nous venons tous… Seulement… il nous paraissait encore tôt pour voyager…

– Avant la fête des Tentes, je veux aller vers le septentrion, beaucoup plus loin par conséquent, et par des voies où nous n’aurons pas de barque. Aussi doit-on parcourir maintenant cette région où le lac nous épargne beaucoup de chemin.

– Tu as raison. Je vais préparer les barques… »

Et Simon-Pierre s’éloigne, suivi de son frère, des deux fils de Zébédée et de quelques disciples pour organiser le départ.

Jésus reste avec Simon le Zélote, ses cousins, Matthieu, Judas, Thomas ainsi que les deux inséparables, Philippe et Barthélemy, qui préparent leurs sacs, remplissent les gourdes, et apportent du pain, des fruits, et tout ce qu’il faut.

449.2

Un petit garçon pleure contre les genoux de Jésus.

« Pourquoi pleures-tu, Alphée ? » demande Jésus en se penchant pour l’embrasser.

Pas de réponse… mais les larmes redoublent.

« Il a vu les fruits, et il en veut, dit Judas, agacé.

– Oh ! le pauvre petit ! Il a raison ! on ne doit pas faire passer certaines choses sous les yeux des enfants, sans leur en donner un peu. Tiens, mon enfant. Ne pleure pas ! » dit Marie, femme d’Alphée.

Ce disant, elle prend un rameau mis dans un panier avec toutes ses feuilles et les grappes qui y sont encore attachées, et en détache une bien dorée.

« Je ne veux pas de raisin… »

Il pleure encore plus fort.

« Il veut sûrement de l’eau aromatisée au miel » dit Thomas

Et il lui offre sa gourde :

« Cela plaît aux enfants et leur fait du bien. Mes neveux aussi…

– Je ne veux pas de ton eau… »

Et il pousse des cris plus aigus et plus forts.

« Mais que veux-tu alors ? demande Jude, mi-sérieux, mi-fâché.

– Deux claques, voilà ce qu’il veut ! lance Judas.

– Pourquoi ? Pauvre enfant ! demande Matthieu.

– Parce qu’il est énervant.

– S’il fallait donner des gifles à toutes les personnes qui nous ennuient, on passerait sa vie à en donner, dit Thomas avec beaucoup de calme.

– Il ne se sent peut-être pas bien » déclare Marie Salomé, qui est parmi les disciples. « Des fruits et de l’eau, de l’eau et des fruits… Le corps en souffre.

– Mais lui, c’est déjà beaucoup s’il mange du pain, de l’eau et des fruits… Ils sont tellement pauvres ! dit Matthieu qui, par son expérience de percepteur, connaît toutes les finances de Capharnaüm.

– Qu’as-tu, mon petit ? Tu souffres ici ?… Pourtant tu n’as pas de fièvre, dit Marie, femme de Cléophas, à genoux auprès de l’enfant.

– Oh ! Maman ! Mais c’est un caprice !… Tu ne le vois pas ? Tu les gâterais tous.

– Je ne t’ai pas gâté, mon Jude, mais je t’ai aimé. Et tu ne te rendais pas compte que je t’aimais jusqu’à te protéger contre la sévérité de ton père…

– C’est vrai, maman… J’ai eu tort de te faire des reproches.

– Ce n’est rien, mon fils. Mais si tu veux être apôtre, sache avoir des entrailles de mère pour les fidèles. Ils sont comme des enfants, tu sais… et il faut avoir pour eux une patience affectueuse…

– Tu as bien raison, Marie ! approuve Jésus.

449.3

– Nous allons finir par être instruits par les femmes » bougonne Judas. « Si ce n’est même par des païennes…

– Sans aucun doute. Elles vous dépasseront de beaucoup, si vous restez ce que vous êtes, et toi plus que tous, Judas. Tous te dépasseront sûrement : les petits, les mendiants, les ignorants, les femmes, les païens…

– Autant dire que je serai le roi des avortons, ce serait plus vite fait, répond Judas, qui rit jaune.

– Les autres sont en train de revenir… et ce sera l’heure de partir, n’est-ce pas ? » dit Barthélemy pour couper court à la scène dont souffrent plusieurs, chacun à sa manière.

Les pleurs du petit garçon atteignent leur maximum.

« Mais enfin ! Que veux-tu ? Qu’as-tu ? » fulmine Judas en le secouant rudement pour le détacher des genoux de Jésus auxquels l’enfant s’est agrippé et surtout pour passer son dépit sur l’innocent.

– Avec toi ! Avec toi !… Tu t’en vas… et les coups…, ça fait très mal !

449.4

– Ah !… Oh ! le pauvre petit ! C’est vrai ! Depuis qu’elle s’est remariée, les enfants du premier mari sont traités comme des gueux… comme s’ils n’étaient pas nés d’elle… Elle les envoie mendier, mais… il n’y a pas de pain pour eux… » dit la femme du maître de maison, qui semble bien connaître la situation et les responsables. Et elle achève : « Il faudrait que quelqu’un les adopte, ces trois abandonnés…

– N’en parle pas à Pierre, femme. Tu te ferais haïr à mort par sa belle-mère qui est plus que jamais remontée contre lui et nous tous. Ce matin même, elle a couvert d’insolences Simon et Marziam, et moi qui étais avec eux… dit Matthieu.

– Je n’en dirai rien à Pierre… Mais c’est ainsi…

– Et toi, tu ne les prendrais pas ? Tu n’as pas d’enfants… dit Jésus en la regardant fixement…

– Moi… Cela me plairait bien… Mais nous sommes pauvres… et puis… Thomas… C’est qu’il a des neveux… et moi aussi… et… et…

– Et surtout tu n’es pas disposée à faire du bien à tes semblables… Femme, hier tu traitais les pharisiens d’ici de durs de cœur, et les gens de la ville de revêches à ma parole… Mais que fais-tu de différent, toi qui me connais depuis plus de deux ans ? »

La femme baisse la tête en chiffonnant son vêtement, mais elle ne dit pas un mot en faveur de l’enfantì qui pleure toujours.

449.5

« Nous sommes prêts, Maître, crie Pierre en arrivant.

– Ah ! être pauvre !… et persécuté !… » soupire Jésus en levant les bras en un geste de découragement…

– Mon Fils !… » dit pour le réconforter Marie, qui jusqu’alors s’était tue.

Et il suffit de cette parole pour consoler Jésus.

« Allez de l’avant avec les provisions. Moi, je vais avec ma Mère à la maison de l’enfant » ordonne Jésus à tous les apôtres.

Il s’éloigne avec sa Mère, qui a pris l’enfant à son cou, et ils prennent la direction de la campagne.

« Que vas-tu lui dire, mon Fils?

– Maman, que veux-tu que je dise à une femme qui, dans ses entrailles de mère, n’a même pas d’amour pour ceux qui sont nés de son sein?

– Tu as raison… Et alors?

– Et alors… Prions, ma Mère.»

Ils marchent en priant.

449.6

Une vieille femme les interpelle :

« Vous portez Alphée à Méroba ? Dites-lui qu’il est temps qu’elle s’en occupe. Ils deviendront forcément des voleurs… et ils sont comme des sauterelles là où ils arrivent… Mais c’est à elle que j’en veux, pas à ces trois malheureux… Ah ! que la mort est injuste ! Jacob n’aurait-il pas pu vivre et elle mourir ? Tu devrais la faire mourir, comme ça…

– Femme, tu n’es pas encore sage à ton âge ? Et tu dis cela alors que tu peux mourir à chaque minute ? En vérité, tu es aussi injuste que Méroba. Repens-toi et ne pèche plus.

– Pardon, Maître… C’est que sa conduite me fait déraisonner…

– Oui. Je te pardonne. Mais ne dis jamais plus de telles paroles, ne les pense même plus. Ce n’est pas par la malédiction que l’on répare les erreurs, mais par l’amour. Si Méroba mourait, le sort des enfants changerait-il ? Peut-être le veuf prendrait-il une autre femme et il aurait des enfants d’un troisième lit, et eux une marâtre… Plus pénible par conséquent serait leur sort.

– C’est vrai. Je suis vieille et sotte. Voici Méroba. Elle maugrée déjà… Je te quitte, Maître. Je ne veux pas qu’elle pense que je t’ai parlé d’elle. C’est une vipère… »

Mais la curiosité est plus forte que la peur de la “ vipère ”, et la vieille femme, tout en se tenant à distance de Jésus et de Marie, ne s’en écarte pas tellement ; elle se penche pour arracher au bord du chemin de l’herbe, rendue humide par le voisinage d’une fontaine, pour écouter sans se faire remarquer.

449.7

« Te voilà ? Qu’as-tu fait ? A la maison ! Tu es toujours en vadrouille comme une bête errante, comme un chien sans maître, comme…

– Comme un enfant sans mère. Femme, tu sais que les enfants qui ne restent pas dans les jupes de leur mère lui rendent un mauvais témoignage ?

– C’est parce qu’ils sont méchants…

– Non. Je viens ici depuis trente mois. Auparavant, du vivant de Jacob et les premiers mois de ton veuvage, il n’en était pas ainsi. Puis tu as repris un mari… et avec le souvenir de ton premier mariage, tu as perdu aussi celui de tes enfants. Mais en quoi sont-ils différents de celui qui se forme actuellement dans ton sein ? N’as-tu pas porté ces enfants de la même manière ? Ne les as-tu pas allaités, peut-être ? Regarde ici cette colombe et vois quel soin elle prend de son petit… Et pourtant elle couve déjà d’autres œufs… Regarde cette brebis : elle n’allaite plus l’agneau de la portée précédente parce qu’elle en porte déjà un autre. Et pourtant, vois comme elle lui lèche le museau et se laisse heurter le flanc par son agnelet plein de vie ? Tu ne me réponds pas ? Femme, pries-tu le Seigneur ?

– Certainement. Je ne suis pas païenne…

– Et comment peux-tu t’adresser au Seigneur qui est juste, si tu es injuste ? Et comment peux-tu aller à la synagogue et écouter les rouleaux parler de l’amour de Dieu pour ses enfants, sans ressentir de remords dans ton cœur ? Pourquoi gardes-tu le silence dans cette attitude arrogante ?

– Parce que je n’ai pas demandé ton sermon… et je ne sais pas pourquoi tu viens me harceler… L’état où je suis mérite le respect…

– Et pas celui de ton âme ? Pourquoi ne respectes-tu pas les droits de ton âme ? Je sais ce que tu veux me dire : qu’une colère peut mettre en danger la vie de celui qui doit naître… Mais ne te soucies-tu pas de la vie de ton âme ? Elle est plus précieuse que celle d’un enfant à naître… Tu le sais… Ton état peut se terminer dans la mort. Est-ce que tu veux affronter cette heure avec une âme troublée, malade, injuste ?

– Mon mari dit que tu es quelqu’un qu’il ne faut pas écouter. Je ne t’écoute donc pas. Viens, Alphée… »

449.8

Et elle fait mine de se retourner au milieu des cris de l’enfant qui sait déjà qu’il va au devant des coups et ne veut pas lâcher le bras de Marie. Celle-ci, en soupirant, cherche à convaincre la femme et s’adresse à elle pour lui dire :

« Je suis mère, moi aussi, et je peux comprendre bien des choses. Et je suis femme… Je sais donc comprendre les femmes. Tu passes par une mauvaise période, n’est-ce pas ? Tu souffres et tu ne sais pas souffrir… et ainsi tu t’aigris… Ma sœur, écoute. Si je te donnais maintenant le petit Alphée, tu serais injuste envers lui et envers toi. Laisse-le-moi pendant quelques jours, quelques jours seulement. Tu verras que, quand tu ne l’auras plus, tu soupireras après lui… parce qu’il est si doux d’avoir un enfant, que lorsqu’il s’éloigne de nous, nous nous sentons pauvres, glacées, sans lumière…

– Mais emporte-le ! Emporte-le ! Si seulement tu pouvais prendre les deux autres ! Mais je ne sais pas où ils sont… »

– Je le prends, oui. Adieu, femme. Viens, Jésus. »

Marie se retourne rapidement et s’éloigne en sanglotant…

« Ne pleure pas, Maman.

– Ne la juge pas, mon Fils… »

Les deux phrases se croisent, toutes deux pleines de pitié, et puis dans une pensée unique, les lèvres s’ouvrent pour une même parole.

« S’ils ne comprennent pas l’amour naturel, peuvent-ils donc comprendre l’amour qui est dans la Bonne Nouvelle ? »

Ce Fils et cette Mère se regardent par dessus la petite tête de l’innocent, qui s’abandonne maintenant avec confiance et bonheur dans les bras de Marie…

« Nous allons avoir un disciple de plus que prévu, Maman.

– Et lui connaîtra des jours de paix…

449.9

– Vous avez vu, hein ? » leur dit la petite vieille. « Elle est sourde, sourde comme une cymbale défoncée… Je vous l’avais bien dit ! Et maintenant ? Et après? – Et maintenant, c’est la paix. Puis Dieu veuille que quelque cœur ait pitié… Pourquoi pas le tien, femme ? Une coupe d’eau donnée par amour est comptée au Ciel. Mais celui qui aide un innocent par amour pour moi… oh ! quelle béatitude pour ceux qui aiment les petits et les sauvent du mal ! »

La vieille femme reste pensive… et Jésus s’en va par un raccourci qui conduit au lac. En arrivant, il prend l’enfant des bras de Marie pour lui permettre de monter plus facilement dans la barque. Il soulève l’enfant aussi haut qu’il le peut pour le montrer et, avec un sourire lumineux, il dit à ceux qui sont déjà assis à bord :

« Regardez ! Cette fois, certainement, nous allons avoir une prédication fructueuse car nous avons un innocent avec nous. »

Puis il monte avec assurance sur la passerelle qui se balance, embarque et s’assied près de sa Mère, pendant que le bateau se détache du rivage en mettant tout droit le cap sur le sud-est, en direction d’Hippos.

449.1

– Apanhai provisões e roupas para muitos dias. Iremos a Hipo, e de lá a Gamala e Afeca, para descermos de lá a Guerguesa, e voltarmos para cá antes do sábado –ordena Jesus que está de pé na soleira da casa, acariciando distraidamente uns meninos de Cafarnaum, que vieram saudar ao seu grande Amigo, logo que o sol, ao pôr-se, já não está mais tão forte, e as pessoas podem sair de suas casas. Jesus é um dos primeiros a fazer isso na cidadezinha que está saindo do torpor asfixiante das horas ensolaradas.

Os apóstolos não parecem estar muito entusiasmados com a ordem recebida. Eles se olham uns aos outros, olham para o sol ainda um pouco forte, põem as mãos nas paredes das casas, ainda quentes, põem o pé descalço no chão, e dizem:

– Está quente como um tijolo na caieira… –dando a entender, com toda essa pantomima, que é uma coisa de loucos sair para viajar…

Jesus se afasta da ombreira em que estava apoiado, e diz:

– Quem não estiver disposto a ir, que fique. Não obrigo a ninguém. Mas não quero deixar esta região sem uma palavra.

– Mestre, que te parece? Vamos todos… Só que nos parecia ainda cedo para começar a viagem…

– Antes da festa dos Tabernáculos, quero ir para o setentrião, portanto muito mais longe, em viagem sem barca. Logo se vê que agora é que se deve fazer esta faixa da região, onde muitas estradas podem deixar de ser usadas, porque temos o lago.

– Tens razão. Eu vou preparar as barcas…

E Simão de Jonas vai, com seu irmão e os dois filhos de Zebedeu, e alguns discípulos, preparar a partida.

Jesus fica com Zelotes, os primos, Mateus, Iscariotes, Tomé e os inseparáveis Filipe e Bartolomeu, que já estão preparando suas sacolas e enchendo os odres, pondo de novo dentro das sacolas pães, frutas e tudo mais que é necessário.

449.2

Um menino buliçoso vem choramingar entre os joelhos de Jesus.

– Por que estás chorando, Alfeu? –pergunta Jesus, inclinando-se para beijá-lo. Nada… E uma choradeira mais forte.

– Ele viu as frutas e as quer –diz, aborrecido, Iscariotes.

– Oh! Pobrezinho! Tem razão. Não é necessário fazer passar certas coisas diante dos olhos das crianças, sem que se lhes dê um pouco. Toma, meu filho, não chores –diz Maria de Alfeu, tirando um cacho dourado de um sarmento colocado num cesto com todas as folhas e cachos ainda a ele pegados.

– Não quero a uva… –e chora com grande barulho.

– Certamente ele quer água com mel –diz Tomé.

E lhe oferece a sua garrafinha, dizendo:

– Os meninos gostam disso, e lhes faz bem também aos meus sobrinhos…

– Não quero a tua água… –e o choro cresce no tom e na intensidade.

– Mas, que queres então? –pergunta, entre sério e aborrecido, Judas de Alfeu.

– Duas bofetadas, isto é o que queres –diz Iscariotes.

– Por quê? Pobre menino! –pergunta Mateus.

– Porque nos está aborrecendo.

– Oh! Se tivéssemos que dar sopapos em todos os que nos aborrecem, teríamos que passar a vida distribuindo-os –diz, com muita calma, Tomé.

– Talvez ele não se sinta bem. Frutas e água, água e frutas… dá dores no corpo –observa Maria Salomé, que está entre as discípulas.

– E aquele ali já tem muito, se já come pão, frutas e bebe água. São tão pobres –diz Mateus, que conhece, por sua experiência de exator, todas as crianças de Cafarnaum.

– Que tens, meu filhinho? Estás sentindo aqui? Não. Não dói…

–diz Maria do Cléofas, que está de joelhos, diante do menino.

– Oh! Minha mãe! Mas isso é um capricho dele. Não o estás vendo? Tu porás em mau costume a todos.

– Eu não te pus em mau costume, meu Judas. Mas eu te amei. E não te parecia verdade, meu filho, que eu te amava, até o ponto de proteger-te contra os rigores de Alfeu…

– É verdade, minha mãe… Eu te censurei sem razão.

– Não faz mal, meu filho. Mas, se queres ser apóstolo, procura saber ter vísceras de mãe para com os fiéis… Eles são como crianças, sabes?… E é preciso ter um paciente amor para com eles…

– Falaste bem, Maria –aprova-a Jesus.

449.3

– Vamos acabar tendo que ser instruídos pelas mulheres –resmunga Judas Iscariotes–. E talvez até pelas mulheres pagãs.

– Sem dúvida. Elas vos superarão muito, se permanecerdes como estais, e tu mais do que todos os outros, Judas. Serás superado por todos, pelos pequeninos, pelos mendigos, pelos ignorantes, pelas mulheres, pelos gentios…

– Poderias dizer que eu sou o aborto do mundo e chegarias logo ao que queres dizer –respondeu Judas com um sorriso cheio de bílis.

– Os outros já estão chegando… e será conveniente partir, não?

–diz Bartolomeu, para interromper a cena, que está fazendo que muitos sofram, mas de maneiras diferentes.

O choro do menino atinge seu ponto mais alto.

– Mas, afinal! Que estás querendo? Que tens?

E Iscariotes o empurra e o sacode rudemente para arrancá-lo de entre os joelhos de Jesus, aos quais o pequenino se agarrou, sobretudo para desafogar sobre o inocente a sua ira.

– Quero ficar contigo! Contigo! E tu, vai-te embora… ou levas pancadas, pancadas…

449.4

– Ah! Oh! Pobre menino! É verdade! Desde que ela se casou de novo, estes do primeiro marido… são como uns mendigos… como se não fossem nascidos dela… Ela os manda por aí, como uns mendigos e… oh! nada de pão para eles… –diz a mulher do dono da casa, que parece conhecer bem os fatos e os protagonistas deles.

E termina:

– Seria necessário alguém que os tomasse por filhos a estes três abandonados…

– Não o digas a Simão de Jonas, mulher. Tu farias que a sogra dele te odiasse até à morte, agora mais do que nunca, pois ela está mais irritada contra ele e contra nós todos. Ainda nesta manhã ela cobriu de insolências Simão e Marziam e a mim, que estava com ele… –diz Mateus.

– Não o direi a Simão. Mas assim é…

– E tu, não os tomarias? Estás sem filhos… –diz Jesus, olhando fixamente para ela…

– Eu? Oh! isso me agradaria… Mas nós somos pobres… e depois… Tomé… Agora ele tem netos… e eu também… e…

– Principalmente tu não tens vontade de fazer o bem aos teus semelhantes… Mulher, ontem tu estavas criticando os fariseus daqui como duros de coração, criticavas os cidadãos como duros diante de minhas palavras. Mas tu, que fazes de diferente, tu, que há mais de dois anos me conheces?

A mulher inclina a cabeça, amarfanhando sua veste… Mas não diz nenhuma palavra em favor do pequenino, que continua a chorar.

449.5

– Estamos prontos, Mestre –grita Pedro, que acabou de chegar.

– Oh! Pobre ser! Ele é perseguido! –suspira Jesus, num gesto de desconforto, levantando os braços e agitando-os…

– Meu Filho!… –conforta-o Maria, que até agora tinha ficado calada.

E basta aquela palavra dela para consolar a Jesus.

– Ide adiante, vós, com as provisões. Eu vou, com minha Mãe, à casa do menino –ordena Jesus a quem está chegando e a quem já estava com Ele, e põe-se a caminho com sua Mãe, que pegou no colo o menino…

Vão para o campo.

– Que lhe dirás, meu Filho?

– Minha Mãe, que queres que Eu diga a uma que não tem amor em suas vísceras de mãe, nem mesmo para com os que nasceram de seu ventre?

– Tens razão… E então?

– E então… Rezemos, minha Mãe.

Vão caminhando e rezando.

449.6

Uma velha os interpela:

– Estais levando Alfeu à Meroba? Dizei-lhe que já é tempo de ela cuidar deles. Deverão forçosamente virar uns ladrões… e, como uns gafanhotos, ficam lá aonde chegam… Mas eu tenho queixas contra ela, não contra aqueles três infelizes… Oh! Como é injusta a morte! Não podias deixar vivo Jacó e fazer que ela tivesse morrido…

– Mulher, velha como tu estás, ainda não és sábia? E dizeres essas palavras, logo tu, que podes morrer a qualquer minuto? Em verdade, és tu tão injusta como Meroba. Arrependei-vos disso, e não pequeis mais…

– Perdão, Mestre… É que a culpa dela me faz disparatar…

– Sim. Eu te perdoo. Mas não digas mais nada, nem para ti mesma, daquelas palavras. Não é com a maldição que se reparam os erros. É com o amor. Se Meroba morresse, a sorte deles mudaria? Talvez o viúvo tomasse outra mulher, teria filhos de um terceiro leito, e estes teriam um madrasta… E assim seria mais pesada a sorte deles.

– É verdade. Eu sou velha e estulta. Lá está Meroba. Já começou a rogar pragas. Eu te deixo, Mestre. Não quero que ela pense que eu te falei dela. Ela é uma víbora…

Mas a curiosidade é mais forte do que o medo da víbora, e a velhinha, ainda que se afaste de Jesus e Maria, assim o faz também de acordo com os seus interesses, inclinando-se aqui e ali para arrancar o mato, que está perto de uma fonte, para poder escutar sem ser vista.

449.7

– Estás aqui? Que foi que fizeste? Aqui em casa! Sempre andando, como uns animais vadios, como uns cães sem dono, como…

– Como filhos sem mãe. Mulher, tu sabes que são um mau testemunho para uma mãe os filhos que não estão agarrados na saia dela?

– É porque eles são maus…

– Não. Há trinta meses que Eu venho aqui. Antes, quando Jacó era vivo, e nos primeiros meses de viuvez, a coisa não era assim. Depois, tornaste a tomar marido… e, junto com a lembrança de tuas primeiras núpcias, perdeste também a lembrança de teus filhos. Mas que diferença há entre eles e esse que agora está crescendo em teu seio? Olha para aquela pomba… Que cuidado ela tem com aquele pombinho… E, no entanto, ela já está chocando outros ovos… Olha lá aquela ovelha. Não amamenta mais o cordeiro que nasceu antes, porque já está grávida de uma outra prole. E, no entanto, olha como ela o lambe sobre o pequenino focinho, e se deixa incomodar no lado pelo vigoroso cordeirinho? Não me respondes? Mulher, tu rezas ao Senhor?

– Certamente, pois não sou pagã.

– E como podes falar ao justo Senhor, se tu és injusta? Como podes ir à sinagoga e ouvir a leitura dos rolos, quando falam do amor de Deus para com os seus filhos, sem que sintas o remorso no coração? Por que ficas calada e petulante assim?

– Porque eu não te pedi estas tuas palavras… Não sei porque me vens perturbar… O meu estado merece respeito.

– E o estado de tua alma, não? Por que não respeitas os direitos de tua alma? Eu sei o que me estás querendo dizer: que um acesso de cólera poderá pôr em perigo a vida do nascituro… Mas da vida de tua alma não tomas cuidado? Ela é mais preciosa do que a de um nascituro… Tu sabes disso… O teu estado pode terminar com a morte. E queres enfrentar aquela hora com a alma perturbada, doente e injusta?

– Meu marido diz que Tu és um dos que não se deve escutar. Eu não te escuto.

449.8

Vem cá, Alfeu… E faz o gesto de virar-se, por entre os gritos do menino, que já sabe que vai receber pancadas, por isso não quer deixar os braços de Maria que, suspirando, procura persuadi-la, e se vira para a mulher, dizendo:

– Sou Mãe, eu também, sei compreender muitas coisas. E sou mulher… Portanto, sei compadecer-me das mulheres. Estás com um período não bom, não é verdade? Sofres, e não sabes sofrer… ficas irritada em tais condições. Minha irmã, escuta. Se eu te desse agora o pequeno Alfeu, tu serias injusta com ele e contigo mesma. Deixa-o comigo por poucos, oh! por poucos dias. Verás que, quando não o tiveres mais, suspirarás por ele… porque um filho é tão doce que quando vai para longe de nós, nos sentimos pobres, geladas, sem luz…

– Pois fica, fica com ele! Antes ficasses também com os outros dois… Mas eu nem sei onde eles estão…

– Eu fico com ele, sim. Adeus, mulher. Vem, Jesus.

Maria rapidamente se vira e se afasta com um soluço…

– Não chores, minha Mãe.

– Não a julgues, meu Filho…

As duas frases se cruzam, piedosas ambas, depois, com um pensamento único, as duas bocas se abrem, para dizerem estas mesmas palavras:

– Se não compreendem nem os amores naturais, poderão algum dia compreender o amor que existe na Boa Nova?

E, olhando um para o outro, este Filho e esta Mãe, por cima da cabecinha do inocente, que se abandona, confiante e feliz agora, entre os braços de Maria…

– Teremos um discípulo, além dos que já foram previstos, minha Mãe!

– E ele terá dias de paz…

449.9

– Vistes, hein? Surda, surda como um címbalo furado… Eu vo-lo havia dito… E agora? E depois?

– E agora é paz. E depois, queira Deus que seja piedade de algum coração… Por que não será o teu, mulher? Um copo d’água dado por amor é valorizado no Céu. Mas a quem ama um inocente por amor de Mim… Oh! que felicidade para os que amam os pequenos e os salvam do mal…

A velhinha fica pensativa… Jesus entra por um atalho, que vai para o lago, e vai para lá, tirando o menino dos braços de Maria, para ajudá-lo a subir mais facilmente para a barca, levanta o menino o mais que pode para mostrá-lo, e sorri com um rosto iluminado, dizendo aos que já estão nas barcas:

– Olhai! Desta vez certamente teremos uma pregação frutuosa, porque temos um inocente conosco –e sobe com segurança para cima da tábua, que flutua, e entra na barca, indo sentar-se perto de sua Mãe, enquanto a barca vai-se afastando da margem e tomando imediatamente a direção do sudeste, no rumo de Hipo.