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« Prenez des provisions et des vêtements pour plusieurs jours. Nous allons à Hippos et de là à Gamla et à Aphéqa pour descendre à Guerguesa et revenir ici avant le sabbat » ordonne Jésus, debout sur le seuil de la maison et caressant machinalement des enfants de Capharnaüm, venus saluer leur grand Ami, dès que le soleil, à son déclin, n’est plus ardent au point d’être meurtrier et permet de quitter les maisons. Et Jésus est l’un des premiers à le faire, dans la ville qui sort de la torpeur asphyxiante des heures de plomb.
Les apôtres ne semblent pas très enthousiastes : ils se regardent les uns les autres et observent le soleil encore si impitoyable, ils touchent les murs de la maison encore brûlants et, de leur pied nu, ils tâtent le sol. Puis ils disent :
« Il est chaud comme une brique mise au feu… » en sous-entendant par toute cette pantomime qu’il faudrait être fou pour se mettre en route…
Jésus se détache de l’huisserie contre laquelle il s’appuyait légèrement et dit :
« Que celui qui n’a pas envie de venir reste simplement. Je n’oblige personne, mais je ne veux pas quitter cette région sans parler.
– Maître… Tu crois cela ? Nous venons tous… Seulement… il nous paraissait encore tôt pour voyager…
– Avant la fête des Tentes, je veux aller vers le septentrion, beaucoup plus loin par conséquent, et par des voies où nous n’aurons pas de barque. Aussi doit-on parcourir maintenant cette région où le lac nous épargne beaucoup de chemin.
– Tu as raison. Je vais préparer les barques… »
Et Simon-Pierre s’éloigne, suivi de son frère, des deux fils de Zébédée et de quelques disciples pour organiser le départ.
Jésus reste avec Simon le Zélote, ses cousins, Matthieu, Judas, Thomas ainsi que les deux inséparables, Philippe et Barthélemy, qui préparent leurs sacs, remplissent les gourdes, et apportent du pain, des fruits, et tout ce qu’il faut.