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La maison du Cénacle est bondée. Le vestibule, la cour, les pièces, hormis le Cénacle et la salle où se trouve la Vierge Marie, présentent cet air d’allégresse et d’animation d’un lieu où plusieurs se retrouvent après un certain temps pour une fête. Il y a là les apôtres — Thomas excepté —, les bergers, les femmes fidèles et, avec Jeanne, je vois aussi Nikê, Elise, Syra, Marcelle et Anne. Tous parlent, à voix basse mais avec une animation visible et joyeuse. La maison est bien fermée comme si on redoutait quelque chose, mais la peur de l’extérieur ne saurait porter atteinte à la joie de l’intérieur.
Marthe, aidée de Marcelle et de Suzanne, s’affaire à la préparation du repas des “ serviteurs du Seigneur ”, comme elle appelle les apôtres. Les autres, hommes et femmes, s’interrogent, se confient leurs impressions, leurs joies, leurs peurs… comme autant d’enfants qui attendent quelque chose qui les électrise et les effraie aussi un peu.
Les apôtres voudraient paraître avoir plus d’assurance que les autres, mais ils sont les premiers à se troubler si un bruit laisse croire qu’on frappe à la porte ou imite l’ouverture d’une fenêtre. Même l’entrée rapide de Suzanne, qui arrive avec deux lampes à plusieurs flammes au secours de Marthe, qui cherche du linge, fait sursauter Matthieu ; il s’écrie : “ Le Seigneur ! ”, ce qui fait tomber à genoux Pierre, qui semble visiblement plus agité que les autres.