Os Escritos de Maria Valtorta

627. Apparition aux apôtres réunis au Cénacle.

627. Aparição aos apóstolos no Cenáculo.

627.1

Ils sont rassemblés au Cénacle. La soirée doit être bien avancée, car aucun bruit ne monte plus de la maison ni de la rue. Je pense que, fatigués par tant d’émotions, tous ceux qui sont venus dans la journée se sont retirés chez eux pour la nuit.

En revanche, les dix apôtres, après un repas de poissons — il en reste quelques-uns sur un plateau posé sur la crédence —, conversent à la lumière d’une seule flamme du candélabre le plus proche de la table, autour de laquelle ils sont restés assis. En fait de conversations, elles tiennent davantage du monologue : chacun semble se parler à lui-même plutôt qu’à son compagnon. Et les autres le laissent dire, quitte à intervenir à leur tour sur un tout autre thème. Pourtant ces “ conversations ” décousues, qui me donnent l’impression d’être les rayons d’une roue démontée, tournent autour d’un seul sujet qui est au centre de ce fouillis : c’est Jésus.

627.2

« Je ne voudrais pas que Lazare ait mal entendu et que les femmes aient mieux compris que lui… déclare Jude.

– A quelle heure la Romaine dit-elle l’avoir vu ? demande Matthieu.

Personne ne lui répond.

« Demain, je vais à Capharnaüm, annonce André.

– Quelle merveille ! Agir de telle façon que c’est le moment précis où sort la litière de Claudia ! lance Barthélemy.

– Nous avons mal fait, Pierre, de nous éloigner aussitôt, ce matin… Si nous étions restés, nous l’aurions vu comme Marie-Madeleine, soupire Jean.

– Moi, je ne comprends pas comment il peut être à Emmaüs et en même temps au palais. Et apparaître ici, chez sa Mère, chez Marie-Madeleine et chez Jeanne à la fois… intervient Jacques, fils de Zébédée.

– Il ne viendra pas. Je n’ai pas suffisamment pleuré pour le mériter… Il a raison. Je suis certain qu’il me fait attendre pendant trois jours à cause de mes trois reniements. Comment ai-je donc pu faire cela ?

– Lazare était complètement transfiguré ! On aurait dit un soleil, je peux vous l’assurer. Je pense qu’il lui est arrivé la même chose qu’à Moïse après avoir vu Dieu. Et aussitôt n’est-ce pas, vous qui étiez là ? aussitôt après avoir offert sa vie ! » s’exclame Simon le Zélote.

Personne ne l’écoute.

627.3

Jacques, fils d’Alphée, se tourne vers Jean :

« Qu’a-t-il dit aux disciples d’Emmaüs ? Il me semble qu’il nous a excusés, non ? N’a-t-il pas déclaré que tout est arrivé à cause de notre erreur d’israélites sur la façon de comprendre son Royaume ? »

Jean ne l’écoute pas. Il se tourne pour regarder Philippe et parle en l’air… car il ne s’adresse pas à Philippe :

« Pour moi, il me suffit de savoir qu’il est ressuscité. Et puis… Et puis que mon amour soit toujours plus fort. Vous avez vu, hein ! Si vous regardez de près, c’est en proportion de l’amour que nous lui avons témoigné qu’il est allé rencontrer d’abord Marie, puis Marie-Madeleine, les enfants, ma mère et la tienne, enfin Lazare et Marthe… Quand à Marthe… Tu te souviens comment elle nous a fait sursauter quand elle a entonné à l’improviste ce psaume de David[1] : “ Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre. ” Et ces paroles sont en relation avec ce qu’elle a dit : “ Il a appelé mon âme à lui. ” En effet, Marthe semble avoir retrouvé sa route… Auparvant, elle était égarée, elle, la courageuse ! Peut-être qu’en l’appelant il lui a indiqué l’endroit où il la veut. C’est même certain car, s’il lui a donné rendez-vous, il doit savoir où elle sera. Qu’aura-t-il voulu dire en parlant d’un “ accomplissement des noces ” ? »

Philippe, qui le regarde depuis un certain temps mais l’a laissé monologuer, gémit :

« Je ne saurai pas que lui dire s’il vient… Je me suis enfui… et je sens que je vais fuir. La première fois, c’était par peur des hommes. Maintenant, c’est par peur de lui.

– Tous racontent qu’il est très beau. Peut-il donc être plus beau qu’il ne l’était déjà ? se demande Barthélemy.

– Moi, je lui dirai : “ Tu m’as pardonné sans même me parler quand j’étais publicain. Pardonne-moi encore une fois par ton silence, car ma lâcheté ne mérite pas que tu t’adresses à moi ”, annonce Matthieu.

– Longinus rapporte qu’il s’est demandé : “ Dois-je lui demander de guérir ou de croire ” ? Mais son cœur a répondu : “ de croire ”, et alors la Voix a dit : “ Viens à moi ”, et il a senti en lui la volonté de croire et en même temps la guérison. Ce sont ses propres mots, affirme Jude.

– Personnellement, je soutiens que Lazare a été récompensé si vite, à cause de son offrande… J’ai dit, moi aussi : “ Ma vie pour ta gloire. ” Mais il n’est pas venu, soupire Simon le Zélote.

627.4

– Qu’en penses-tu, Simon ? Toi qui es cultivé, dis-moi : quels mots dois-je employer pour lui faire comprendre que je l’aime et que je lui demande pardon ? Et toi, Jean ? Tu as parlé beaucoup avec Marie, aide-moi. Par pitié, ne laisse pas seul le pauvre Pierre ! »

Jean est ému de compassion pour son compagnon humilié et il répond :

« Je lui dirais tout simplement : “ Je t’aime. ” L’amour inclut le désir du pardon et le repentir. Mais… je ne sais pas. Simon, quel est ton avis ? »

– Je répéterais le cri des miraculés : “ Jésus, aie pitié de moi ! ” Je dirais : “ Jésus ” et c’est tout, car il est bien plus que le Fils de David !

– C’est bien ce que je pense, et ce qui me fait trembler. Oh ! je me cacherai la tête… Ce matin, je redoutais de le voir…

– Tu es néanmoins entré le premier. Mais n’aie donc pas peur. On dirait que tu ne le connais pas » lui dit Jean pour l’encourager.

627.5

La pièce s’illumine vivement comme par un éclair éblouissant. Les apôtres se cachent le visage, craignant que ce ne soit la foudre, mais ils n’entendent pas de bruit et relèvent la tête.

Jésus se tient au milieu de la pièce, près de la table. Il ouvre les bras en disant :

« La paix soit avec vous. »

Personne ne répond. Les uns sont plus pâles, d’autres plus rouges, ils le fixent tous, craintifs et émus, fascinés et en même temps un peu tentés de fuir.

Jésus fait un pas en avant avec un grand sourire.

« N’ayez donc pas peur ! C’est moi. Pourquoi êtes-vous si troublés ? Ne désiriez-vous pas me voir ? Ne vous avais-je pas fait dire que j’allais venir ? Ne vous l’avais-je pas annoncé dès le soir de la Pâque ? »

Personne n’ose parler. Déjà, Pierre pleure et Jean sourit, pendant que les deux cousins, les yeux brillants et remuant les lèvres sans réussir à parler, semblent être deux statues représentant le désir.

« Pourquoi avez-vous au fond du cœur des pensées si opposées entre le doute et la foi, entre l’amour et la crainte ? Pourquoi voulez-vous être encore chair, au lieu de voir, comprendre, juger, agir avec votre esprit uniquement ? Votre vieux moi n’a-t-il pas complètement brûlé sous la flamme de la douleur, pour faire place au nouveau moi d’une vie renouvelée ?

627.6

Je suis Jésus, votre Jésus ressuscité, comme il vous l’avait annoncé. Regardez : toi qui as vu mes blessures et vous qui ignorez ma torture, car ce que vous savez est bien différent de la connaissance exacte qu’en a Jean. Viens, toi, le premier. Tu es déjà tout à fait pur, si pur que tu peux me toucher sans crainte. L’amour, l’obéissance, la fidélité t’avaient déjà rendu pur. Mon sang, dont tu as été inondé quand tu m’as descendu de la croix, a fini de te purifier. Regarde : ce sont de vraies mains et de vraies blessures. Observe mes pieds. Tu vois la marque du clou ? Oui, c’est vraiment moi et non pas un fantôme. Touchez-moi. Les spectres n’ont pas de corps. Moi, j’ai une vraie chair sur un vrai squelette. »

Il pose sa main sur la tête de Jean qui a osé s’approcher de lui :

« Tu sens ? Elle est chaude et lourde. » Il lui souffle sur le visage : « Et ceci, c’est ma respiration.

– Oh ! mon Seigneur ! »

Ce n’est pas une exclamation, mais un doux murmure…

« Oui, votre Seigneur. Jean, ne pleure pas de crainte et de désir. Viens vers moi. Je suis toujours celui qui t’aime. Mettons-nous à table comme toujours. N’avez-vous rien à manger ? Donnez-le-moi donc. »

Avec des mouvements de somnambules, André et Matthieu prennent sur les crédences les pains et les poissons, ainsi qu’un plateau contenant un rayon de miel à peine entamé dans un coin.

Jésus offre la nourriture et mange, puis il en donne un peu à chacun. Et il les regarde d’un air si bon, mais si majestueux, qu’ils en sont paralysés.

627.7

Le premier à oser parler, c’est Jacques, le frère de Jean :

« Pourquoi nous observes-tu ainsi’ ?

– Parce que je veux vous connaître.

– Tu ne nous connais pas encore ?

– Comme vous ne me connaissez pas. Si vous me connaissiez, vous sauriez qui je suis et vous trouveriez les mots pour me faire part de votre tourment. Vous vous taisez, comme en face d’un étranger puissant que vous craignez. Tout à l’heure, vous parliez… Cela fait presque quatre jours que vous réfléchissez à l’attitude que vous aurez à cet instant : “ Je lui dirai ceci… ” en disant à mon Esprit : “ Reviens, Seigneur, que je puisse te dire ceci. ” Je suis là désormais, et vous vous taisez ? Ai-je tellement changé que je ne vous semble plus être moi-même ? Ou bien êtes-vous tellement changés que vous ne m’aimez plus ? »

Jean, assis auprès de Jésus, retrouve son geste habituel de poser la tête sur sa poitrine en murmurant :

« Moi, je t’aime, mon Dieu. »

Mais il se raidit pour s’interdire cet abandon par respect pour le resplendissant Fils de Dieu. En effet, Jésus a beau avoir un corps en tout point semblable au nôtre, il semble irradier une lumière. Mais lorsqu’il l’attire sur son cœur, Jean ouvre les digues de ses larmes de joie.

C’est le signal pour tous.

627.8

Pierre, deux places après Jean, glisse entre la table et son siège, et il pleure en criant :

« Pardon, pardon ! Retire-moi de l’enfer où je me trouve depuis si longtemps. Dis-moi que tu as vu mon erreur pour ce qu’elle a été : non pas une faute de l’esprit, mais une faiblesse de la chair qui a dominé le cœur. Dis-moi que tu as vu mon repentir… Il durera jusqu’à la mort. Mais toi… dis-moi que, comme Jésus, je ne dois pas te craindre… Et moi, je chercherai à bien agir, de façon à être pardonné même par Dieu… et, à ma mort, à avoir seulement un grand purgatoire à faire.

– Viens ici, Simon, fils de Jonas.

– J’ai peur.

– Viens ici. Ne sois plus lâche.

– Je ne mérite pas de venir près de toi.

– Viens ici. Que t’a dit ma Mère ? “ Si tu ne le regardes pas sur ce suaire, tu n’auras jamais plus le courage de le regarder. ” Homme borné que tu es ! Ce Visage ne t’a-t-il pas dit, par son regard douloureux, que je te comprenais et que je te pardonnais ? J’ai pourtant donné ce linge pour qu’il vous soit un signe de réconfort, d’absolution, de bénédiction, un guide… Mais que vous a fait Satan pour vous aveugler à ce point ? Je te le dis : si tu ne me regardes pas, maintenant que j’ai encore un voile étendu sur ma gloire pour me mettre à la portée de votre faiblesse, tu ne pourras jamais plus venir sans peur à ton Seigneur. Et que t’arrivera-t-il alors ? Tu as péché par présomption. Veux-tu pécher de nouveau par obstination ? Viens, te dis-je ! »

Pierre se traîne sur ses genoux, entre la table et les sièges, les mains sur son visage en larmes. Jésus l’arrête, quand il arrive à ses pieds, en lui posant la main sur la tête. Pierre, en pleurant plus fort, saisit cette main et la baise dans un vrai sanglot sans frein. Il ne sait que répéter :

« Pardon ! Pardon ! »

Jésus se dégage de son étreinte et, faisant levier de sa main sous le menton de l’apôtre, il l’oblige à lever la tête et fixe, de ses yeux brillants et sereins, les yeux rougis, brûlés, déchirés par le repentir de Pierre. Il semble vouloir lui transpercer l’âme, puis il dit :

« Allons ! Lève l’opprobre de Judas. Embrasse-moi là où il m’a embrassé. Lave, par ton baiser, la marque de la trahison. »

Jésus se penche encore davantage, Pierre lève la tête et effleure sa joue. Puis il incline la tête sur les genoux de Jésus, et il reste ainsi… comme un vieil enfant qui a mal agi, mais qui est pardonné.

627.9

Maintenant que les autres voient la bonté de leur Jésus, ils retrouvent un peu de hardiesse et s’approchent comme ils peuvent.

Viennent d’abord ses cousins… Ils voudraient dire tant de choses que rien ne sort. Jésus les caresse et les encourage d’un sourire.

Matthieu s’avance avec André, et dit :

« Comme à Capharnaüm… » et André : « Moi, moi… je t’aime, moi. »

Barthélemy s’approche en gémissant :

« Je n’ai pas été sage, mais sot. Lui est sage »

Et il désigne Simon le Zélote, auquel Jésus sourit déjà.

Jacques, fils de Zébédée, vient à son tour, et murmure à Jean :

« Dis-le-lui, toi… »

Jésus se tourne :

« Tu l’as répété depuis quatre soirs, et depuis tout ce temps j’étais plein de compassion pour toi. »

Philippe, en dernier lieu, arrive, tout courbé, mais Jésus le force à lever la tête, et lui dit :

« Pour prêcher le Christ, il faut davantage de courage. »

627.10

Maintenant qu’ils sont tous autour de Jésus, ils s’enhardissent peu à peu et retrouvent ce qu’ils ont perdu ou craint d’avoir perdu pour toujours. La confiance, la tranquillité réapparaissent et, bien que Jésus soit si majestueux qu’il tient ses apôtres dans un respect nouveau, ils trouvent finalement le courage de parler.

C’est son cousin Jacques qui soupire :

« Pourquoi nous avoir fait cela, Seigneur ? Tu savais bien que nous ne sommes rien, et que tout vient de Dieu. Pourquoi ne nous as-tu pas donné la force de nous tenir à tes côtés ? »

Jésus le regarde et sourit sans mot dire. Simon le Zélote prend la parole à son tour :

« Maintenant, tout est accompli. Tu ne dois plus rien souffrir, mais ne me demande plus jamais une telle obéissance. Chaque heure m’a vieilli d’un lustre. Dans mon imagination, l’amour et Satan augmentaient également tes souffrances de cinq fois ce qu’elles ont été, et cela m’a épuisé, je n’ai plus aucune force. Pour ne pas périr, pour continuer à obéir alors que je ressemblais à un homme qui se noie avec les mains blessées, je n’ai pu que tenir ma force avec ma volonté, comme des dents qui serrent une planche… Ah ! ne demande plus cela à ton lépreux ! »

Jésus regarde Simon le Zélote et sourit.

« Seigneur, tu sais ce que voulait mon cœur. Mais, ensuite, je n’ai plus eu de cœur… comme si les gredins qui t’ont pris me l’avaient arraché… et il m’est resté un trou d’où fuyaient toutes mes pensées antérieures. Pourquoi as-tu permis cela, Seigneur ? » demande André.

Philippe intervient alors. Le souvenir de sa souffrance lui écarquille encore les yeux.

« Tu parles de cœur ? C’est comme si j’avais perdu la raison, comme si j’avais reçu un coup de massue sur la tête. Quand, la nuit venue, je me suis trouvé à Jéricho… Mon Dieu ! Un homme peut-il périr ainsi ? Voilà, à mon avis, ce qu’est la possession. Maintenant, je comprends ce maléfice redoutable… »

Barthélemy prend la parole :

« Tu as raison, Philippe. Moi, je regardais en arrière. Je suis âgé et non dépourvu de sagesse, or je ne savais plus rien de ce que j’avais su jusqu’à cette heure.

627.11

J’observais Lazare, si déchiré mais si sûr, et je songeais : “ Comment se peut-il que lui sache encore trouver une raison et moi plus rien ? ”

– Moi aussi, je regardais Lazare. Et, puisque je sais à peine ce que tu nous as expliqué, je ne pensais pas au savoir, mais je me disais : “ Si mon cœur pouvait être comme le sien ! ” Je ne ressentais au contraire que douleur, douleur, et encore douleur. Lazare, lui, connaissait certes la douleur, mais aussi la paix… Pourquoi tant de paix en lui ? »

Jésus regarde tour à tour d’abord Philippe, puis Barthélemy, puis Jacques, fils de Zébédée. Il sourit en silence.

Jude déclare :

« Moi, j’espérais arriver à voir ce que Lazare voyait certainement. C’est pourquoi je restais toujours à côté de lui… Son visage était un vrai miroir. Un peu avant le tremblement de terre de vendredi, il a semblé mourir, comme broyé, avant de devenir tout à coup majestueux dans sa douleur. Vous rappelez-vous l’avoir entendu dire : “ Le devoir accompli donne la paix ” ? Nous avons tous cru à quelque reproche à notre encontre, ou à l’approbation de son propre comportement. Je pense aujourd’hui qu’il disait cela pour toi. Lazare était un phare dans nos ténèbres. Combien tu lui as donné, Seigneur ! »

Jésus continue à sourire en silence. André dit :

« Oui : la vie ! Peut-être lui as-tu donné aussi une âme différente. Car enfin, pourquoi est-il différent de nous ? Il n’est plus un homme, il est déjà quelque chose de plus. Or, à cause de ce qu’il était dans le passé, il aurait dû être encore moins parfait spirituellement que nous. Mais lui s’est fait, et nous… Seigneur, mon amour a été vide comme certains épis. J’ai seulement produit de la bale. »

Et Matthieu :

« Moi, je ne peux rien demander : j’ai déjà tant obtenu avec ma conversion ! Mais oui ! J’aurais voulu avoir ce qu’a reçu Lazare : une âme donnée par toi, car je suis de l’avis d’André…

– Marie-Madeleine et Marthe ont été des phares, elles aussi. Serait-ce la race ? Vous ne les avez pas vues. L’une était pitié et silence. L’autre… ah ! si nous avons tous été un faisceau autour de la Bénie, c’est parce que Marie de Magdala nous a regroupés par les flammes de son courageux amour. Oui, j’ai dit “ la race ”, mais il est plus juste de parler d’amour. Ils nous ont dépassés en amour. C’est pour cela qu’ils ont été ce qu’ils furent » dit Jean.

Jésus sourit et continue de se taire.

« Ils en ont été grandement récompensés…

– C’est à eux que tu es apparu.

– A tous les trois.

– A Marie, tout de suite après ta Mère… »

Les apôtres éprouvent manifestement une certaine jalousie de ces apparitions privilégiées.

« Marie te sait ressuscité depuis si longtemps… Or nous, il nous a fallu attendre cet instant pour te voir…

– Elles n’ont plus aucun doute. En nous, au contraire, voilà… c’est seulement maintenant que nous sentons que rien n’est fini. Pourquoi leur être apparu à elles, Seigneur, si tu nous aimes encore et si tu ne nous repousses pas ? demande Jude.

– Oui. Pourquoi aux femmes, et en particulier à Marie ? Tu as même touché son front, et elle assure qu’il lui semble porter une couronne éternelle. Et à nous, tes apôtres, rien… »

627.12

Jésus ne sourit plus. Son visage n’est pas troublé, mais il ne sourit plus. Il regarde sérieusement Pierre qui a parlé le dernier, reprenant de la hardiesse à mesure que sa peur se dissipe, et il dit :

« J’avais douze apôtres. Je les aimais de tout mon cœur. Je les avais choisis et, comme une mère, j’avais pris soin de les faire grandir dans ma vie. Je n’avais pas de secrets pour eux. Je leur disais tout, je leur expliquais tout, je leur pardonnais tout. Leurs idées humaines, leurs étourderies, leurs entêtements… tout. Et j’avais des disciples. Des disciples riches et des pauvres. J’avais des femmes au passé ténébreux ou de faible constitution. Mais mes préférés étaient les apôtres.

Mon heure est venue. L’un m’a trahi et livré aux bourreaux. Trois ont dormi pendant que je suais du sang. Tous, sauf deux, ont fui par lâcheté. Un m’a renié par peur malgré l’exemple que lui montrait l’autre, jeune et fidèle. Et, comme si cela ne suffisait pas, il y a eu parmi les Douze le suicide d’un désespéré. Un autre a tant douté de mon pardon qu’il n’a cru que difficilement, grâce à la parole de ma Mère, à la miséricorde de Dieu. Bref, si j’avais porté sur ma troupe un regard humain, j’aurais dû dire : “ A part Jean, fidèle par amour, et Simon, fidèle à l’obéissance, je n’ai plus d’apôtres. ” Voilà ce que j’aurais dû penser pendant que je souffrais dans l’enceinte du Temple, au Prétoire, dans les rues et sur la croix.

627.13

J’avais des femmes disciples… L’une d’elles, la plus coupable dans le passé, a été, comme Jean l’a dit, la flamme qui a soudé les fibres brisées des cœurs. Cette femme, c’est Marie de Magdala. Toi, tu m’as renié et tu as fui. Elle, elle a bravé la mort pour rester près de moi. Insultée, elle a découvert son visage, prête à recevoir les crachats et les gifles pour ressembler davantage à son Roi crucifié. Méprisée, au fond des cœurs, à cause de sa foi tenace en ma résurrection, elle a su continuer à croire. Déchirée, elle a agi. Désolée, ce matin, elle a dit : “ Je suis préparée à me dépouiller de tout, mais rendez-moi mon Maître. ” Comment oses-tu me demander : “ Pourquoi elle ? ”

J’avais des disciples pauvres, des bergers. Je les ai peu approchés, et pourtant, comme ils ont su me montrer leur amour et leur foi par leur fidélité !

J’avais des disciples timides, comme toutes les femmes de ce pays. Et pourtant, elles ont su quitter leurs maisons et venir dans la marée d’un peuple qui me blasphémait, pour m’apporter le secours que mes apôtres m’avaient refusé.

J’avais des païennes qui admiraient le “ philosophe ”. J’étais cela, pour elles. Mais ces puissantes Romaines ont su s’abaisser aux usages juifs pour me dire, à l’heure de l’abandon d’un monde ingrat : “ Nous sommes tes amies. ”

627.14

J’avais le visage couvert de crachats et de sang. Les larmes et la sueur coulaient sur mes blessures. La saleté et la poussière s’incrustaient sur ma peau. Quelle est la main qui m’a essuyé ? La tienne ? La tienne ? Celle de qui ? Aucune de vos mains. Mais celui-ci se tenait aux côtés de ma Mère. Celui-ci rassemblait les brebis dispersées, c’est-à-dire vous. Car si mes brebis étaient dispersées, auraient-elles pu venir à mon secours ? Tu cachais ton visage par peur du mépris du monde au moment où ton Maître, l’Innocent, était couvert de mépris par le monde entier.

J’avais soif. Oui, sache aussi cela : je mourais de soif. Je n’avais plus que fièvre et douleur. Le sang avait déjà coulé à Gethsémani, tant je souffrais d’être trahi, abandonné, renié, frappé, submergé par le nombre infini des fautes et par la rigueur de Dieu. Et il avait coulé au Prétoire… Qui a pensé à me donner une goutte pour ma gorge en feu ? Une main d’Israël ? Non. La pitié d’un païen. Cette même main qui, par un décret éternel, m’ouvrit la poitrine pour montrer que mon cœur avait déjà une blessure mortelle, et c’était celle que l’absence d’amour, la lâcheté, la trahison, m’avaient faite. Un païen. Je vous le rappelle : “ J’ai eu soif et tu m’as donné à boire. ” De tout Israël, il ne s’est trouvé personne pour me réconforter, que ce soit dû à l’impossibilité de le faire, comme ma Mère et les femmes fidèles, ou à la mauvaise volonté. Mais un païen trouva, pour l’inconnu que j’étais, la pitié que mon peuple m’avait refusée. Il trouvera au Ciel la gorgée qu’il m’a donnée.

En vérité, je vous le dis : j’ai refusé tout réconfort puisque, quand on est Victime, il ne faut pas adoucir son sort, mais je n’ai pas voulu repousser le païen car, dans son offrande, j’ai savouré le miel de tout l’amour que me donneront les païens pour compenser l’amertume qui m’est venue d’Israël. Il ne m’a pas ôté ma soif. Mais le découragement, oui. J’ai accepté cette gorgée ignorée pour attirer à moi celui qui déjà penchait vers le bien. Que le Père le bénisse pour sa pitié !

627.15

Vous ne parlez plus ? Pourquoi ne me demandez-vous pas pourquoi j’ai agi ainsi ? Vous ne l’osez pas ? Je vais vous le dire. Je vais tout vous dire des raisons de cette heure.

Qui êtes-vous ? Mes continuateurs. Oui. Vous l’êtes malgré votre égarement. Que devez-vous faire ? Convertir le monde au Christ. Convertir ! C’est la chose la plus difficile et la plus délicate, mes amis. Le dédain, le dégoût, l’orgueil, le zèle exagéré sont tous très nuisibles pour réussir. Mais comme rien ni personne ne vous auraient amenés à la bonté, à la pitié, à la charité pour ceux qui sont dans les ténèbres, il a été nécessaire, vous comprenez ? il a été nécessaire que soit, une bonne fois, brisé votre orgueil d’Hébreux, de mâles, d’apôtres, pour faire place à la vraie sagesse de votre ministère, à la douceur, à la miséricorde, à l’amour sans arrogance ni mépris.

Vous voyez que tous ceux que vous considériez avec mépris ou orgueilleuse compassion vous ont surpassés dans la foi et dans l’action. Tous. Même l’ancienne pécheresse. Même Lazare, pénétré de culture profane, le premier à avoir pardonné et guidé en mon nom. Même les femmes païennes. Même la faible épouse de Kouza… faible ? En réalité, elle vous surpasse tous, elle est la première martyre de ma foi. Même les soldats de Rome, les bergers, Manahen l’hérodien et jusqu’au rabbin Gamaliel. Ne sursaute pas, Jean. Crois-tu que mon esprit était dans les ténèbres ? Tous. Et cela pour que, à l’avenir, le souvenir de votre erreur vous empêche de fermer votre cœur à ceux qui viendront à la croix.

Je vous le dis. Je sais déjà que, malgré ces mots, il faudra toute la force du Seigneur pour vous plier comme des brindilles à ma volonté, qui est d’avoir des chrétiens de toute la terre. J’ai vaincu la mort, mais elle est moins dure que le vieil hébraïsme. Mais je vous plierai.

627.16

Toi, Pierre, qui dois être la Pierre de mon Eglise, grave ces amères vérités dans ton cœur au lieu de rester en larmes et humilié. La myrrhe sert à préserver de la corruption. Imprègne-toi donc de myrrhe. Et lorsque tu voudras fermer ton cœur et l’Eglise à une personne d’une autre foi, rappelle-toi que ce n’est pas Israël mais Rome qui m’a défendu et a voulu avoir pitié. Rappelle-toi que ce n’est pas toi, mais une pécheresse qui a su rester au pied de la croix et a mérité de me voir la première. Pour ne pas mériter de blâme, sois donc l’imitateur de ton Dieu. Ouvre ton cœur et l’Eglise en disant : “ Moi, le pauvre Pierre, je ne puis mépriser car, si je méprise, je serai méprisé par Dieu, et mon erreur sera ravivée à ses yeux. ” Malheur si je ne t’avais pas brisé ainsi ! Ce n’est pas un berger, mais un loup que tu serais devenu. »

627.17

Jésus se lève avec la plus grande majesté.

« Mes fils, je vous parlerai encore pendant que je resterai parmi vous. Mais pour l’instant, je vous absous et vous pardonne. Après l’épreuve qui, si elle a été humiliante et cruelle, était aussi salutaire et nécessaire, que descende en vous la paix du pardon. Une fois qu’elle sera dans votre cœur, redevenez mes amis fidèles et courageux. Le Père m’a envoyé dans le monde. A mon tour, je vous envoie dans le monde continuer mon évangélisation. Des misères de toutes sortes viendront à vous pour vous demander quelque soulagement. Soyez bons en pensant à votre propre misère quand vous êtes restés sans votre Jésus. Soyez éclairés. Dans les ténèbres, il n’est pas permis de voir. Soyez purs pour donner la pureté. Soyez amour pour aimer. Puis viendra celui qui est Lumière, Purification et Amour. Mais, en attendant, pour vous préparer à ce ministère, je vous communique l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Que votre expérience vous apporte un jugement juste. Que l’Esprit Saint vous rende saints pour sanctifier. Que la volonté sincère de surmonter vos manquements vous rende héroïques pour la vie qui vous attend. J’ai encore d’autres directives pour vous, mais attendons que l’absent soit revenu. Priez pour lui. Restez dans ma paix et sans agitation ou doute sur mon amour. »

Et Jésus disparaît comme il était entré, laissant une place vide entre Jean et Pierre. Il s’éclipse dans une lumière qui fait fermer les yeux tant elle fascine. Quand leurs yeux éblouis se rouvrent, ils trouvent seulement que la paix de Jésus est restée, flamme qui brûle, soigne et consume les amertumes du passé dans un unique désir : servir.

627.1

Estão reunidos no Cenáculo. A noite deve estar bem avançada, porque nenhum rumor chega mais da rua nem das casas. Creio que até mesmo aqueles que chegaram antes tenham se retirado, ou nas próprias casas ou foram dormir em algum canto, cansados com tantas emoções.

Ao invés, os dez, depois de terem comido peixe, que ainda está sobrando em alguma travessa apoiada no balcão, estão conversando à luz de uma única chama de lamparina, a que está mais próxima da mesa. Eles continuam sentados ali. E seus discursos são entrecortados. Só se ouvem monólogos, porque parece que cada um deles, mais do que com os companheiros, fale consigo mesmo. E os outros o deixam falar, talvez falando, eles mesmos, de coisas completamente diferentes. Porém, essas falas desconexas, que me fazem pensar em raios soltos de uma roda desfeita, percebe-se que giram ao redor de um único assunto, ainda que eles estejam espalhados. E é Jesus.

627.2

– Eu não gostaria que Lázaro tivesse ouvido mal, e que as mulheres tivessem entendido melhor do que ele… –diz Judas de Alfeu.

– A que horas a romana disse que o viu? –pergunta Mateus.

Ninguém lhe responde.

– Amanhã eu vou a Cafarnaum –diz André.

– Que maravilha! Fazer que saia justamente naquele momento a liteira da Cláudia! –diz Bartolomeu.

– Nós fizemos mal, Pedro, por termos vindo às pressas nesta manhã… Se tivéssemos ficado lá, o teríamos visto assim como a Madalena –suspira João.

– Eu não compreendo como é que Ele pode estar em Emaús e no palácio ao mesmo tempo. E como pode estar aqui, na casa da Mãe, na de Madalena e na de Joana ao mesmo tempo… –diz a si mesmo Tiago do Zebedeu.

– Ele não virá. Eu não chorei ainda o bastante para merecer isso… Ele tem razão. Eu acho que Ele me fez esperar três dias por causa das minhas três negações. Mas como, como Ele pôde fazer isso?

– Como Lázaro estava transfigurado! Eu vos digo: Ele parecia um sol. Eu penso que aconteceu com ele como a Moisés, depois que ele viu Deus. E de repente — não é verdade, ó vós que estáveis lá? — logo depois de ter oferecido sua vida! –diz Zelotes.

Ninguém lhe prestou atenção.

627.3

Tiago de Alfeu se volta para João e diz:

– Como foi mesmo que ele falou àqueles de Emaús? Parece-me que ele nos perdoou, não é verdade? Ele não disse que tudo aconteceu devido ao nosso erro de israelitas no modo de entender o seu Reino?

João não lhe presta nenhuma atenção e, virando-se a fim de olhar para Filipe, diz… ao ar, porque a Filipe é que ele não está falando quando diz:

– Para mim basta saber que Ele ressuscitou. E depois… E depois que o meu amor seja sempre mais forte. Ele foi visto! E foi, se prestais atenção, na proporção do amor que lhe tivemos: a Mãe, Maria Madalena, as crianças, minha mãe e a tua, e depois Lázaro e Marta… Quando é que ele foi até Marta? Eu digo que foi quando ela entoou o salmo de Davi[1]: “O Senhor é meu Pastor, nada me faltarà. Ele me pôs num lugar de abundantes pastagens e me conduziu às águas restauradoras. Ele chamou a Si a minha alma…” Tu te lembras de como Ele nos fez vibrar com aquele canto inesperado? E aquelas palavras se referem a tudo o que Ele disse: “Ele chamou de novo para Si a minha alma…” De fato, Marta parece ter encontrado de novo o seu caminho… Antes ela estava perdida, ela, que é forte! Talvez naquelas palavras Ele lhe tenha dito qual é o lugar em que a quer ver. E isso é certo mesmo, se marcou encontro com ela Ele deve saber onde ela estará. Que terá Ele querido dizer com aquelas palavras: “esponsais realizados?”

Filipe, que o ficou olhando por um instante e que depois o deixou monologando, se queixa:

– Eu nem sei o que dizer-lhe, se Ele vier. Eu fugi… e acho que fugirei. Primeiro era por medo dos homens. E agora é por medo Dele.

– Todos dizem: “É esplêndido!” Poderá estar mais bonito do que já era? –pergunta a si mesmo Bartolomeu.

– E eu lhe direi: “Tu me perdoaste sem dizer nada quando eu era publicano. Perdoa-me também agora com o teu silêncio, pois minha covardia não merece a tua palavra” –diz Mateus.

– Longino diz que pensou assim: “Devo pedir-lhe que me cure ou que eu creia?” Mas em seu coração ele disse: “Acredita,” e logo a Voz disse: “Vem a Mim,” e ele sentiu a vontade de crer e o desejo de sua cura, ao mesmo tempo. A mim ele falou justamente assim –afirma Judas de Alfeu.

– Eu estou sempre firme no pensamento de Lázaro, que foi premiado logo por causa da sua oferta… Então, eu também disse: “A minha vida para a tua glória.” Mas ele não veio –suspira Zelotes.

627.4

– Que estás dizendo, Simão? Tu que és culto, dize-me: o que lhe devo dizer para fazê-lo entender que o amo e que peço perdão? E tu, João? Tu conversaste muito com a Mãe. Ajuda-me. Não é piedade deixar sozinho o pobre Pedro!

João sente compaixão pelo companheiro aviltado, e diz:

– Mas… eu lhe direi simplesmente: “Eu te amo!” Pois no amor está encerrado também o perdão e o arrependimento. Mas… eu não sei. Simão, que achas tu?

E Zelotes diz:

– Eu diria aquilo que era o grito para pedir milagres: “Jesus, tem piedade de mim.” Ou diria “Jesus.” E basta. Porque Ele é bem mais do que o Filho de Davi!

– É bem isso que eu penso e que me faz tremer. Oh! Eu vou esconder minha cabeça… Ainda hoje de manhã eu estava com medo de vê-lo e…

– … e depois tu entraste em primeiro lugar. Mas não tenhas medo assim. Parece que tu não o conheces –encoraja João.

627.5

A sala se ilumina intensamente, como se fosse um relâmpago ofuscante. Os apóstolos cobrem o rosto temendo que seja um raio. Mas não ouvindo nenhum barulho, levantam a cabeça.

Jesus está no meio da sala, perto da mesa. E abre os braços, dizendo:

– A paz esteja convosco.

Ninguém responde nada. Uns estão mais pálidos, outros mais vermelhos, e todos o fitam com medo e submissão. Estão fascinados e, ao mesmo tempo, querendo fugir.

Jesus dá um passo para a frente, aumentando o seu sorriso.

– Mas não temais assim! Sou Eu. Por que ficais assim tão perturbados? Será que não me desejáveis? Eu não vos mandei dizer que viria? Eu não vo-lo tinha dito desde a tarde da Páscoa?

Ninguém tem coragem de abrir a boca. Pedro está chorando, João está sorrindo, enquanto os dois primos, com os olhos brilhantes e um movimento de palavras sem som sobre os lábios, parecem duas estátuas representando os seus desejos.

– Por que em vossos corações tendes pensamentos tão contrastantes, entre a dúvida e a fé, entre o amor e o temor? É porque ainda quereis ser carne e não espírito, e só assim quereis ver, compreender, julgar e agir? No fogo da dor já não se queimou completamente o velho eu, e não surgiu um novo eu de uma vida nova?

627.6

Sou Jesus. O vosso Jesus, ressuscitado como havia dito. Olhai. Tu que viste as feridas e vós que ignorais a minha tortura. Porque tudo o que sabeis é bem diferente do conhecimento exato que João tem. Vem tu por primeiro. Estás já todo purificado. Tão purificado que podes me tocar sem temor. O amor, a obediência, a fidelidade já te haviam purificado. O meu Sangue, com o qual foste todo borrifado quando me depuseste do patíbulo, terminou de te purificar. Olha. São verdadeiras mãos e verdadeiras feridas. Observa os meus pés. Vê como o sinal é o dos pregos? Sim. Sou Eu mesmo e não um fantasma. Tocai-me. Os espectros não têm corpo. Eu tenho uma carne verdadeira sobre um esqueleto verdadeiro.

Ele pousa a Mão sobre a cabeça de João que ousou aproximar-se dele:

– Percebes? É quente e pesada–.

Ele sopra em seu rosto:

– E isso é respiração.

– Oh! Meu Senhor!

João murmura em voz baixa…

– Sim. Sou o vosso Senhor. João, não fiques chorando de temor e de desejo. Vem a Mim. Eu sou sempre aquele que te amo. Vamos sentar-nos à mesa, como sempre. Não tendes nada de comer? Se o tendes, dai-me.

André e Mateus, fazendo gestos de um sonâmbulo, tiram das credências o pão e os peixes e uma bandeja que está com um favo meio roído em um canto.

Jesus oferece o alimento, come dele, e dá a cada um pouco de tudo o que Ele está comendo. Depois olha para eles. Com muita bondade. Mas Ele está tão cheio de majestade, que, diante dele, eles ficam paralisados.

627.7

Quem ousa falar por primeiro é Tiago, irmão de João:

– Por que nos olhas assim?

– Porque quero conhecer-vos.

– Ainda não nos conheces?

– Assim como vós ainda não Me conheceis. Se me conhecêsseis, saberíeis quem Eu sou e como vos amo, e acharíeis palavras para Me falardes dos vossos tormentos. Vós estais calados. Estais como diante de um estranho muito poderoso e a quem vós temeis. Há pouco, vós estáveis falando… São quase quatro dias que falais a vós mesmos, dizendo: “Eu vou dizer-lhe isto…,” dizendo ao meu espírito: “Volta, Senhor, para que eu possa te dizer isto…” Agora que eu vim, vós ficais calados? Será que Eu estou tão mudado que nem mais vos pareço ser Eu? Ou será que vós é que estais tão mudados, que nem me tendes mais amor?

João, sentado perto do seu Jesus, faz, como habitualmente, o gesto de pousar-lhe a cabeça sobre o peito, enquanto murmura:

– Eu te amo, meu Deus.

Mas ele se contém, impedindo a si mesmo aquele abandono em respeito ao fulgurante Filho de Deus. Pois de Jesus parece sair uma luz, ainda que Ele seja de uma carne igual à nossa.

Mas Jesus o faz aproximar-se do seu coração, e, então, João abre o dique de seu pranto bendito. E isto valeu como um sinal para que os outros façam o mesmo.

627.8

Pedro, que está dois lugares depois de João, escorrega entre a mesa e a cadeira e chora, gritando:

– Perdão, perdão! Tira-me desse inferno no qual estou há tantas horas. Dize-me que viste o meu erro como foi realmente. Não do espírito. Mas da carne, que dominou meu coração. Dize-me que viste o meu arrependimento… Ele durará até a morte. Mas Tu… mas Tu, dize-me que, como Jesus, não devo temer-te… e eu, e eu… eu procurarei agir bem a tal ponto que possa ser perdoado também por Deus… e morrer… tendo só que passar por um longo purgatório.

– Vem cá, Simão de Jonas.

– Eu tenho medo.

– Vem cá. Não sejas covarde outra vez.

– Eu não sou digno de ficar ao teu lado.

– Vem cá. Que foi que te disse a Mãe? “Se não olhas para Ele neste Sudário, não terás coragem de olhar para Ele nunca mais.” Ó homem estulto! Aquele Rosto não te estava dizendo, com aquele seu olhar doloroso, que eu te entendia e te perdoava? Contudo, eu dei aquela tela para conforto, como guia, como sinal de absolvição, de bênção… Mas o que foi que Satanás vos fez para tornar-vos tão cegos? Agora eu te digo: se não olhas para Mim agora, que ainda conservo estendido um véu sobre a minha glória para nivelar-me com vossa fraqueza, não poderás nunca mais aproximar-te sem medo do teu Senhor. E que te acontecerá então? Tu pecaste por presunção. E agora quererás tornar a pecar por obstinação? Vem, Eu estou te dizendo.

Pedro se arrasta sobre os joelhos, por entre a mesa e as cadeiras, com as mãos sobre os olhos chorosos. Jesus o faz parar quando ele chega a seus pés, pondo sua Mão na cabeça dele. Pedro, com um choro ainda mais forte, pega aquela mão e a beija por entre um verdadeiro soluçar sem freio. Mas só sabe dizer:

– Perdão! Perdão!

Jesus se livra das mãos dele e, fazendo de sua própria mão uma alavanca colocada por debaixo do queixo do apóstolo, o obriga a levantar a cabeça, fita-o nos olhos avermelhados, congestionados e torturados pelo sofrimento, com os seus Olhos fúlgidos e serenos. Fica parecendo que lhe queira perfurar a alma. Depois diz:

– Vamos. Tira-me esse opróbrio, que já foi Judas. Beija-me onde ele me beijou. Lava com o teu beijo o sinal da traição.

Pedro levanta a cabeça, enquanto Jesus se inclina ainda mais, e o beija levemente, só roçando no dele… Depois inclina a cabeça sobre os joelhos de Jesus e fica assim… como um velho menino que fez alguma arte, mas da qual foi perdoado.

627.9

Os outros, agora que estão vendo a bondade do seu Jesus, reencontram um pouco de ousadia e se aproximam como podem.

Em primeiro lugar, vêm os primos… Eles gostariam de dizer muitas coisas, mas não conseguem dizer nada. Jesus os acaricia e encoraja com o seu sorriso.

Vem depois Mateus, com André. E Mateus diz:

– Como em Cafarnaum…

E André:

– Eu, eu… eu te amo.

Depois é Bartolomeu, que diz entre gemidos:

– Eu não fui sábio. Mas estulto. Este é que é sábio.

E mostra Zelotes, para o qual Jesus está sorrindo.

Tiago de Zebedeu se aproxima, e sussurra a João:

– Fala tu com Ele…

Jesus se vira e diz:

– Há quatro noites que disseste isso, e desde aquele dia Eu tive compaixão de ti.

Por último vem Filipe, todo encurvado. Mas Jesus manda que ele levante a cabeça, e diz:

– Para pregar o Cristo é preciso ter uma coragem ainda maior.

627.10

Agora estão todos ao redor de Jesus. Readquirem coragem pouco a pouco. Reencontram o que haviam perdido ou temido de ter perdido para sempre. Emerge de novo a confidência, a tranquilidade e, mesmo se Jesus é majestoso a ponto de impor um respeito novo aos seus apóstolos, eles finalmente encontram coragem para falar.

É o primo Tiago que suspira, dizendo:

– Por que nos fizeste isso, Senhor? Tu sabias que nós não somos nada e que tudo vem de Deus. Por que não nos deste a força para podermos estar a teu lado?

Jesus olha para ele e sorri.

– Agora tudo já aconteceu. E Tu nada mais tens que sofrer. Mas não exijas mais de mim essa obediência. A cada hora eu ia envelhecendo mais um lustro[2], e os teus sofrimentos, que o amor e Satanás aumentavam igualmente em minha imaginação cinco vezes mais, acabaram mesmo com todas as minhas forças. Delas não sobrou mais nada, a não ser para eu continuar a obedecer, conservando ainda, como alguém que se afoga com as mãos quebradas, a minha força unida à vontade, como uns dentes que se agarram a uma mesa para não se perderem… Oh! Não exijas mais isso do teu leproso.

Jesus olha para Simão Zelotes e sorri.

– Senhor, Tu bem sabes o que o meu coração queria. Mas depois eu não tive mais coração… foi como se o tivessem arrancado os verdugos que te prenderam… e o que sobrou para mim foi um buraco, pelo qual escapava qualquer outro pensamento que eu tivesse tido!… Por que permitiste isso, Senhor? –pergunta André.

– Eu… tu falas de coração?… Mas eu vos asseguro que eu me senti como alguém a quem falta o uso da razão. Como alguém que levou uma pancada de clava na nunca. Quando, em plena noite eu me encontrei em Jericó… Oh! Deus! Deus!… Mas será que um homem pode perder-se assim? Eu creio que a possessão seja assim. Agora eu compreendo o que é essa coisa horrível!…

E Filipe arregala ainda os olhos ao lembrar-se do que sofreu.

– Tem razão Filipe. Eu olhava para trás. Eu sou velho e não pobre de sabedoria. Eu já não sabia mais nada de tudo o que sabia até aquele momento.

627.11

Eu olhava para Lázaro, que estava tão dilacerado mas seguro, e dizia: “Mas como pode ser que ele ainda saiba encontrar uma razão e eu não?” –diz Bartolomeu.

– Eu também olhava para Lázaro. E, visto que eu só sei o que Tu me explicaste, eu já não me apoiava em meu saber. Mas dizia: “Se pelo me nos no coração eu fosse igual a ele!” Mas, ao contrário, eu só sentia dor, dor, uma dor contínua. Lázaro tinha dor, mas também tinha paz. Por que é que ele tinha tão grande paz?

Jesus olha um por vez, primeiro para Filipe, depois para Bartolomeu, depois para Tiago de Zebedeu. Sorri e se cala.

Judas diz:

– Eu esperava chegar a ver aquilo que certamente Lázaro via. Por isso eu ficava sempre perto dele… O rosto dele!… Era como um espelho. Pouco antes do terremoto da Sexta-feira, ele estava como alguém que morre triturado. Mas depois, de repente, ele se tornou majestoso em sua dor. Deveis estar lembrados daquilo que ele disse: “O dever cumprido produz paz?” Nós todos ficamos pensando que aquelas palavras fossem só uma reprovação para nós ou uma aprovação para si mesmo. Mas agora eu penso que ele se referisse a Ti. Lázaro era um farol para nós em nossas trevas. Quantas coisas boas lhe deste, Senhor!

Jesus sorri e se cala.

– Sim. A vida. E talvez com ela tenhas dado uma alma diferente a ele. Porque, afinal, em que é que ele é diferente de nós?” Contudo, ele não é mais um homem. É alguma coisa mais do que o homem e, tendo sido aquele que foi no passado, teria devido ser ainda menos perfeito do que nós no espírito. Mas ele se formou, e nós… Senhor, o meu amor ficou vazio como certas espigas. Eu só produzi sabugo

–diz André.

E Mateus toma a palavra:

– Eu não posso pedir nada. Porque já recebi muito com a minha conversão. Mas, sim! Eu gostaria de ter o que Lázaro teve. Uma alma dada por Ti. Porque eu penso também como André…

– Também Madalena e Marta foram uns faróis. Talvez seja a raça. Vós não as vistes. Uma era piedade e silêncio. E a outra! Oh! Se nós estamos todos juntos, formando como que um feixe ao redor da Bendita, é porque a Maria de Magdala nos incentivou com as chamas do seu amor corajoso. Sim. Eu disse raça. Mas eu devia ter dito: Amor. Elas nos superaram no amor. Por isso é que elas foram quem foram –diz João.

Jesus sorri e se cala.

– Mas elas receberam um grande prêmio…

– A elas Tu apareceste.

– Aos três.

– Mas para Maria logo depois de tua Mãe…

Está claro como entre os apóstolos havia um sentimento penoso por aquelas aparições de privilégio.

– Maria, já há muitas horas, sabe que ressuscitaste. E nós, só agora é que estamos podendo te ver…

– Para elas não há mais dúvidas. Mas, para nós… somente agora é que estamos percebendo que nada acabou. Por que a elas, Senhor, se ainda nos amas e não nos repudias? –pergunta Judas de Alfeu.

– Sim. Por que às mulheres, e especialmente a Maria? Tu até tocaste na fronte dela, e ela diz que tem a impressão de estar sempre com uma grinalda eterna. E a nós, os teus apóstolos, nada…

627.12

Jesus não sorri mais. O seu semblante não está alterado, mas cessa o sorriso. Olha sério para Pedro que falou por último, e que havia retomado a coragem à medida que o medo foi passando, e diz:

– Eu tinha doze apóstolos. E os amava com todo o meu Coração. Eu os havia escolhido e como uma mãe havia concentrado minha atenção no crescimento deles em minha vida. Eu não tinha segredos para eles. Dizia tudo, explicava tudo, perdoava tudo. Suas fraquezas humanas, suas desatenções, suas relutâncias… tudo. E eu tinha discípulos. Uns ricos e outros pobres. Tinha mulheres de passado nebuloso ou de constituição frágil. Mas os prediletos eram os apóstolos.

A minha hora chegou. Um deles me traiu e me entregou aos verdugos. Três deles ficaram dormindo, enquanto Eu suava sangue. Todos, menos dois, fugiram por covardia. Um me renegou por medo, ainda que estivesse vendo o exemplo do outro, jovem e fiel. E, como se isso não bastasse, entre os doze Eu tive um suicida desesperado e um que duvidou tanto do meu perdão a ponto de não acreditar facilmente, e pelas palavras da Mãe, na Misericórdia de Deus. Assim, se eu tivesse olhado para a minha fileira com olhos humanos, eu teria devido dizer: “Exceto João, fiel por seu amor, e Simão, fiel na obediência, Eu não tenho mais apóstolos.” Isto Eu teria devido dizer enquanto estava sofrendo no recinto do Templo, no Pretório, pelas ruas da cidade e sobre a Cruz.

627.13

Algumas mulheres me seguiam… E uma, a mais culpada no passado, foi — como João disse — a chama que saldou as fibras despedaçadas dos corações. Essa mulher é Maria de Magdala. Tu me renegaste e fugiste. Ela desafiou a morte para estar perto de Mim. Insultada, ela descobriu o rosto, pronta para receber cusparadas e bofetões, pensando assim de assemelhar-se mais ao seu Rei crucificado. Escarnecida no fundo dos corações pela sua fé tenaz na minha Ressurreição, ela soube continuar a crer. Dilacerada, ela agiu. Desolada, hoje de manhã, ela disse: “Eu me despojo de tudo, mas dai-me o meu Mestre.” Podes ainda ousar perguntar: “Por que a ela?”

Eu tinha uns discípulos pobres: eram pastores. Eu me aproximei pouco deles; no entanto, como eles souberam proclamar sua fidelidade!

Eu tinha discípulas tímidas, como o são todas as mulheres hebreias. Contudo, elas souberam deixar suas casas e vir para o meio do mar de um povo que blasfemava contra Mim, para me darem aquele socorro que os apóstolos me haviam negado.

Eu tinha umas pagãs que me admiravam, como a um “filósofo.” Para elas Eu o era. Mas aquelas poderosas romanas souberam descer até os costumes hebreus, a fim de me dizerem, naquelas horas de abandono por parte de um mundo de ingratos: “Nós somos tuas amigas.”

627.14

Meu rosto estava coberto de catarro e sangue. Lágrimas e suor gotejavam sobre as feridas. Imundície e poeira o cobriam como uma crosta. De quem era a mão que me limpou? A tua? Ou a tua? Ou a tua: Não foi nenhuma das vossas mãos. Este homem estava perto da Mãe. Este, estava reunindo as ovelhas desgarradas. Vós. E se as minhas ovelhas estavam desgarradas, como podiam me socorrer? Tu escondias o teu rosto por medo do desprezo do mundo, enquanto o teu Mestre era coberto de desprezo do mundo inteiro, Ele que era inocente.

Eu tinha sede. Sim. Ficai sabendo também isso. Eu estava morrendo de sede. A febre e a dor se haviam apoderado de Mim. Já havia saído sangue de Mim no Getsêmani, pela dor de ser traído e abandonado, negado, açoitado, submergido por culpas infinitas e pelo rigor de Deus. E também no Pretório correu sangue… Quem foi que quis dar-me uma gota d’água para minha garganta que ardia de sede? Uma mão de Israel? Não. Foi a piedade de um pagão. Aquela mesma mão que, por um decreto eterno, me abriu o peito para mostrar que o Coração já tinha uma ferida mortal, e era aquela que a falta de amor, que a vileza, a traição me haviam feito. Foi um pagão. E Eu vos faço lembrar: “Eu tive sede e me deste de beber.” Em todo Israel não houve um que me desse um conforto. Ou pela impossibilidade de fazê-lo, como a Mãe e as mulheres fiéis, ou pela má vontade de fazê-lo. E um pagão foi quem teve para com o Desconhecido a piedade que meu povo me negou. Ele encontrará no Céu aquele gole que me deu.

Em verdade, Eu vos digo que — se Eu recusei todo conforto, porque como vítima não convém abrandar a sorte, e Eu não quis rechaçar o pagão, em cuja oferta Eu experimentei o mel de todo amor com que me brindarão os gentios, em recompensa pela amargura que me foi dada por Israel — Ele não me tirou a sede. Mas o desconforto, sim. Por isso, Eu tomei aquele sorvo ignorado. Para atrair a Mim aquele que já estava inclinado para o Bem. Que ele seja abençoado pelo Pai por sua piedade.

627.15

Vós, não falais mais? Por que é que não perguntais também por que é que Eu agi assim? Não tendes coragem de perguntar isso? Eu vos direi. Eu vos direi tudo sobre o porque desta hora.

Quem sois vós? Os meus continuadores. Sim. Vós o sois apesar da vossa perplexidade. O que deveis fazer? Converter o mundo a Cristo. Converter! É o que há de mais delicado e difícil, amigos meus. O desprezo, a aversão, o orgulho, o zelo exagerado, tudo isso são coisas nocivas ao bom êxito. Mas, visto que nada nem ninguém vos teria persuadido a usar da bondade, da condescendência, da caridade para com aqueles que estão nas trevas, foi necessário — compreendeis? — foi necessário que vós tivésseis, de uma vez por todas, despedaçado o vosso orgulho de hebreus, de varões, de apóstolos, para dar espaço unicamente à verdadeira sabedoria do vosso ministério. À mansidão, à paciência, à piedade, ao amor sem arrogância e sem repulsa.

Vós estais vendo como todos vos superaram na fé e no agir, entre aqueles que vós olháveis com desprezo ou com uma compaixão orgulhosa. Todos. Até a pecadora de outros tempos. Até Lázaro, impregnado de cultura profana, foi o primeiro que perdoou e guiou em meu Nome. E as mulheres pagãs. E frágil mulher do Cusa. Frágil? Na verdade, ela ganha de todos vós! É a primeira mártir da minha fé. E os soldados de Roma. E os pastores. E o herodiano Manaém. E até Gamaliel, o rabino. Não te espantes, João. Pensas tu que o meu espírito estivesse nas trevas? Todos vós pensáveis assim. E isso aconteceu convosco para que amanhã, lembrando-vos do vosso erro, não fecheis o coração para os que se aproximam da Cruz.

Eu vo-lo digo. E Eu já sei que, ainda que Eu o tenha dito, vós não o fareis, a não ser quando a Força do Senhor vos dobrar como uma varinha à minha Vontade, que é a de ter cristãos por toda a Terra. Eu venci a Morte. Mas ela é menos dura do que o velho hebraísmo. Mas Eu vos dobrarei.

627.16

Tu, Pedro, ao invés de ficares desanimado e chorando, tu que deves ser a Pedra da minha Igreja, imprimi essas verdades amargas no coração. A mirra é usada para preservar da corrupção. Embebe-te de mirra, portanto. E quando quiseres fechar o coração e a Igreja a alguém de outra fé, recorda que não foi Israel, não foi Israel, não foi Israel, mas Roma que me defendeu e quis ter piedade. Recorda-te que não foste tu, mas uma pecadora é que soube estar aos pés da Cruz e mereceu ver-me por primeiro. E para não seres digno de censura, sê imitador do teu Deus. Abre o coração e a Igreja, dizendo: “Eu, o pobre Pedro, não posso desprezar, porque, se desprezar, serei desprezado por Deus e o meu erro ficará novamente vivo a Seus olhos.” Ai de ti se Eu não tivesse te despedaçado assim! Terias te tornado não um pastor, mas um lobo.

627.17

Jesus se levanta. Majestoso.

– Meus filhos. Agora Eu vos falarei durante o tempo em que Eu estiver entre vós. Mas, enquanto isso, Eu vos absolvo e perdoo. Depois da prova, que foi aviltante e cruel, mas que também foi salutar e necessária, venha a vós a paz do perdão. E com essa paz no coração, tornai-vos meus amigos fiéis e fortes. O Pai me mandou a este mundo. E Eu vos mando pelo mundo a fim de continuardes a minha evangelização. Misérias de toda sorte virão sobre vós pedindo alívio. Sede bons, pensando em vossa miséria, quando ficastes sem o vosso Jesus. Sede iluminados. Nas trevas não se pode ver. Sede puros, para ensinardes a pureza. Sede amor, para poderdes amar. Depois virá Aquele que é Luz, Purificação e Amor. Mas enquanto Ele não chega, a fim de preparar-vos para este ministério, Eu vos comunico o Espírito Santo. A quem perdoardes os pecados, estarão perdoados. E a quem os retiverdes, ficarão retidos. A vossa experiência vos faça justos, para julgardes. O Espírito Santo vos faça santos, para santificardes. A vontade sincera de corrigir-vos de vossas faltas vos torne heroicos para a vida que vos espera. Tudo o que estou por dizer, Eu vo-lo direi quando aquele que está ausente tiver chegado. Rezai a ele. Permanecei em minha paz, e sem nenhuma ansiedade ou dúvida sobre o meu amor a vós.

E Jesus desaparece, como havia entrado, deixando um lugar vazio entre João e Pedro. E Ele desaparece no meio de um vivo clarão, que os faz fechar os olhos, de tão forte que é. E, quando os olhos ofuscados se abrem, percebem somente que a paz de Jesus ficou entre eles como uma chama que queima e que cura, que consome as amarguras do passado e as transforma em um único desejo: o de servir.


Notes

  1. psaume de David, c’est à dire Ps 22 / 23.

Notas

  1. salmo de Davi, isto é: Salmo 23.
  2. um lustro: equivalente a cinco anos (NDT).