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Tous les apôtres sont présents, tous les disciples bergers et aussi Jonathas, que Kouza a renvoyé de son service. Il y a là Marziam, Manahen, ainsi que de nombreux membres des soixante-douze disciples, et beaucoup d’autres encore. Ils se tiennent à l’ombre des arbres, dont l’épais feuillage tempère la lumière et la chaleur. Ils ne sont pas tout en haut, vers le sommet où a eu lieu la Transfiguration, mais à mi-pente, là où un bois de chênes semble vouloir voiler le sommet et soutenir les flancs de la montagne de leurs puissantes racines.
Presque tous sommeillent à cause de l’heure et du manque d’occupation, sans compter la longueur de l’attente. Mais il suffit du cri d’un enfant — je ne sais pas de qui il s’agit, car je ne le vois pas de l’endroit où je me trouve — pour que tous se lèvent dans un premier mouvement impulsif, qui se change aussitôt en prosternement, visage dans l’herbe.
« Paix à vous tous. Me voici parmi vous. Paix à vous. Paix à vous. »
Jésus passe parmi eux en les saluant, en les bénissant. Beaucoup pleurent, d’autres sourient de bonheur, mais tous montrent une grande paix.
Jésus va s’arrêter là où les apôtres et les bergers forment un groupe nombreux, avec Marziam, Manahen, Etienne, Nicolaï, Jean d’Ephèse, Hermas et quelques autres parmi les disciples les plus fidèles dont je ne me rappelle pas les noms. Je vois l’homme de Chorazeïn qui a délaissé l’ensevelissement de son père pour suivre Jésus, un autre que j’ai vu une autre fois. Jésus prend dans ses mains la tête de Marziam qui pleure en le regardant, il lui donne un baiser sur le front puis le serre contre son cœur.
Puis il se tourne vers les autres, et dit :
« Vous êtes beaucoup et peu à la fois. Où sont les autres ? Je sais que nombreux sont mes disciples fidèles. Pourquoi donc n’y a-t-il ici que cinq cents personnes à peine, si je ne compte pas les enfants de tel ou tel d’entre vous ? »