The Writings of Maria Valtorta

634. Enseignements aux apôtres et aux nombreux disciples sur le mont Thabor.

634. Jesus appears on mount Tabor.

634.1

Tous les apôtres sont présents, tous les disciples bergers et aussi Jonathas, que Kouza a renvoyé de son service. Il y a là Marziam, Manahen, ainsi que de nombreux membres des soixante-douze disciples, et beaucoup d’autres encore. Ils se tiennent à l’ombre des arbres, dont l’épais feuillage tempère la lumière et la chaleur. Ils ne sont pas tout en haut, vers le sommet où a eu lieu la Transfiguration, mais à mi-pente, là où un bois de chênes semble vouloir voiler le sommet et soutenir les flancs de la montagne de leurs puissantes racines.

Presque tous sommeillent à cause de l’heure et du manque d’occupation, sans compter la longueur de l’attente. Mais il suffit du cri d’un enfant — je ne sais pas de qui il s’agit, car je ne le vois pas de l’endroit où je me trouve — pour que tous se lèvent dans un premier mouvement impulsif, qui se change aussitôt en prosternement, visage dans l’herbe.

« Paix à vous tous. Me voici parmi vous. Paix à vous. Paix à vous. »

Jésus passe parmi eux en les saluant, en les bénissant. Beaucoup pleurent, d’autres sourient de bonheur, mais tous montrent une grande paix.

Jésus va s’arrêter là où les apôtres et les bergers forment un groupe nombreux, avec Marziam, Manahen, Etienne, Nicolaï, Jean d’Ephèse, Hermas et quelques autres parmi les disciples les plus fidèles dont je ne me rappelle pas les noms. Je vois l’homme de Chorazeïn qui a délaissé l’ensevelissement de son père pour suivre Jésus, un autre que j’ai vu une autre fois. Jésus prend dans ses mains la tête de Marziam qui pleure en le regardant, il lui donne un baiser sur le front puis le serre contre son cœur.

Puis il se tourne vers les autres, et dit :

« Vous êtes beaucoup et peu à la fois. Où sont les autres ? Je sais que nombreux sont mes disciples fidèles. Pourquoi donc n’y a-t-il ici que cinq cents personnes à peine, si je ne compte pas les enfants de tel ou tel d’entre vous ? »

634.2

Pierre, qui était resté à genoux dans l’herbe, se lève et prend la parole au nom de tous.

« Seigneur, entre le treizième et le vingtième jour après ta mort, un grand nombre de personnes sont venues ici de bien des villes de Palestine, pour raconter que tu étais chez eux. Ainsi beaucoup d’entre nous, pour te voir plus tôt, sont partis avec tel ou tel. Quelques-uns viennent de s’en aller. Ceux qui sont venus assuraient t’avoir vu et parlé à différents endroits et, ce qui était merveilleux, tous disaient t’avoir vu le douzième jour après ta mort.

Nous avons pensé que c’était un mensonge d’un de ces faux prophètes dont tu nous as annoncé la venue pour tromper les élus. Tu en as parlé sur le mont des Oliviers, la veille de… de… »

A ce souvenir, la douleur reprend Pierre ; il baisse la tête et se tait. Deux larmes, suivies d’autres, tombent de sa barbe sur le sol…

Jésus lui pose sa main droite sur l’épaule, et Pierre frémit à ce contact mais, n’osant pas toucher cette main avec les siennes, il baisse la tête pour caresser de sa joue, pour effleurer de ses lèvres, cette main adorable.

C’est Jacques, fils d’Alphée, qui reprend le récit :

« Nous avons déconseillé de croire à ces apparitions à ceux d’entre nous qui avaient l’intention de courir vers la grande mer, vers Bozra, Césarée de Philippe, Pella ou encore Cédès, sur la montagne près de Jéricho ou dans la plaine comme dans la plaine d’Esdrelon, sur le grand Hermon comme à Beteron et à Beth-Shemesh, ou dans d’autres lieux sans nom parce que ce sont des maisons isolées dans la plaine près de Japhia ou près de Galaad. Ces apparitions nous semblaient trop incertaines. Certains disaient : “ Nous l’avons vu et entendu. ” D’autres envoyaient dire qu’ils t’avaient rencontré et même qu’ils avaient mangé avec toi. Oui, nous voulions les retenir : nous pensions que c’étaient des pièges de celui qui nous combat, ou même des fantômes aperçus par des justes qui, à force de penser à toi, finissent par te voir là où tu n’es pas. Mais eux ont voulu aller, les uns ici, les autres là. C’est ainsi que nous voilà réduits à moins d’un tiers de la foule que nous formions.

– Vous avez eu raison d’insister pour les retenir. Non que je n’aie pas été réellement là où le disaient ceux qui sont venus vous l’annoncer. Mais parce que j’avais ordonné de rester ici, unis dans la prière en m’attendant. Et parce que je veux que mes serviteurs obéissent à mes paroles. Si les serviteurs commencent à désobéir, que feront les fidèles ?

634.3

Ecoutez, vous tous qui êtes autour de moi. Rappelez-vous que pour qu’un organisme soit vraiment actif et sain, il lui faut une hiérarchie, c’est-à-dire quelqu’un qui commande, quelqu’un qui transmet les ordres, et ceux qui obéissent. Ainsi en est-il dans les cours des rois comme dans les religions, de notre religion juive aux autres, même impures. Il y a toujours un chef, ses ministres, les serviteurs des ministres, enfin des fidèles. Un pontife ne peut agir tout seul. Un roi ne peut agir tout seul. Encore leurs ordres se rapportent-ils uniquement à des contingences humaines ou à des formalités rituelles…

Malheureusement, même dans la religion mosaïque, il ne reste plus désormais que le formalisme des rites, une suite de mouvements d’un mécanisme qui continue à accomplir les mêmes gestes, même maintenant que l’esprit des gestes est mort. Mort pour toujours. Leur divin Animateur, celui qui donnait aux rites leur valeur, s’est retiré. Et les rites sont devenus des gestes, rien de plus. Des gestes que n’importe quel histrion pourrait mimer sur la scène d’un amphithéâtre.

634.4

Malheur, quand une religion meurt et, de puissance réelle, vivante, devient une pantomime bruyante, extérieure, une coque vide derrière le décor peint, derrière les vêtements pompeux, un mécanisme qui accomplit des mouvements donnés, comme une clé fait agir un ressort, sans que ni l’un ni l’autre n’ait conscience de ce qu’ils font. Malheur ! Réfléchissez !

Souvenez-vous-en toujours, et dites-le à vos successeurs, pour que cette vérité soit connue au cours des siècles. La chute d’une planète est moins effrayante que la chute de la religion. Si le ciel se dépeuplait d’astres et de planètes, ce ne serait pas pour les peuples un malheur pareil à celui de rester sans réelle religion. Dieu suppléerait par sa puissance prévoyante aux nécessités humaines : en effet, il peut tout pour toutes les personnes engagées sur une voie sage, ou sur la voie que leur ignorance connaît, et qui cherchent et aiment la Divinité avec une âme droite. Mais si, un beau jour, les hommes n’aimaient plus Dieu, parce que les prêtres de toutes les religions auraient fait d’elles uniquement une comédie vide, en étant les premiers à ne pas y croire, malheur à la terre !

634.5

Je ne pense pas seulement à ces religions impures, certaines issues de révélations partielles à un sage, d’autres du besoin instinctif de l’homme de se créer une foi pour donner à son âme la pâture d’aimer un dieu, car ce besoin est le stimulant le plus fort de l’homme, l’état permanent de recherche de Celui qui est, voulu par l’esprit même si l’intelligence orgueilleuse refuse d’obéir à n’importe quel dieu, et cela même si l’homme, dans son ignorance de ce qu’est l’âme, ne sait pas nommer ce besoin qui s’agite en lui. Mais que devrais-je dire de celle que je vous ai donnée, de celle qui porte mon nom, de celle dont je vous ai créés pontifes et prêtres, de celle que je vous ordonne de propager par toute la terre ? De cette religion unique, vraie, parfaite, à la doctrine immuable puisque c’est moi, le Maître, qui vous ai instruits et qu’elle sera complétée par l’enseignement continu de Celui qui viendra : l’Esprit Saint, le Guide très saint de mes pontifes et de ceux qui les assisteront, chefs en second dans les diverses Eglises créées dans les multiples régions où s’affirmera ma Parole.

Ces Eglises, bien que différentes en nombre, n’auront pas de différence de pensée : elles ne feront qu’un avec l’Eglise, et formeront toutes ensemble le grand édifice, toujours plus grand, le grand, le nouveau Temple qui par ses pavillons atteindra les limites du monde. Elles ne seront ni différentes de pensée, ni opposées entre elles, mais unies, fraternelles les unes envers les autres, toutes soumises au Chef de l’Eglise, à Pierre et à ses successeurs, jusqu’à la fin des siècles.

Celles qui se sépareraient pour quelque raison de l’Eglise Mère, seraient des membres coupés qui ne seraient plus nourris par le sang mystique qu’est la grâce qui vient de moi, le Chef divin de l’Eglise. Semblables à des fils prodigues séparés volontairement de la maison paternelle, elles seraient, dans leur éphémère richesse et dans leur misère constante et toujours plus grave, réduites à émousser leur intelligence spirituelle par des nourritures et des vins trop lourds, puis à s’affaiblir en mangeant les glands amers des animaux impurs, jusqu’au moment où, le cœur contrit, elles reviendraient à la maison de leur père en avouant : “ Nous avons péché. Père, pardonne-nous et ouvre-nous les portes de ta demeure. ” Alors, que ce soit le membre d’une Eglise séparée, ou une Eglise entière — puisse-t-il en être ainsi, mais où et quand se lèveront suffisamment de saints capables de racheter ces Eglises entières séparées, au prix de leur vie, pour créer, pour recréer un unique Bercail sous un même pasteur, comme je le désire ardemment ? — alors, que ce soit un seul membre ou une assemblée qui revienne, ouvrez-leur les portes.

634.6

Soyez paternels. Pensez que tous, pendant une heure ou plusieurs, peut-être pendant des années, vous avez été, chacun de vous, des fils prodigues pris par la concupiscence. Ne soyez pas durs envers ceux qui se repentent. Souvenez-vous ! Souvenez-vous ! Plusieurs d’entre vous ont fui, il y a de cela vingt-deux jours. Or la fuite n’était-elle pas une abjuration de votre amour pour moi ? Donc accueillez-les comme je vous ai accueillis, à peine repentis et revenus à moi. Tout ce que j’ai fait, faites-le. C’est là mon commandement. Vous avez vécu avec moi pendant trois ans. Mes œuvres, ma pensée, vous les connaissez. Quand, à l’avenir, vous vous trouverez en face d’un cas à trancher, tournez votre regard vers le temps où vous avez vécu avec moi et comportez-vous comme je me suis comporté. Vous ne vous tromperez jamais. Je suis l’exemple vivant et parfait de ce que vous devez faire.

Rappelez-vous encore que je ne me suis pas refusé à Judas lui-même… Le prêtre doit chercher à sauver par tous les moyens. Et parmi les moyens employés pour sauver, que l’amour prédomine toujours. Pensez que je n’ai pas ignoré l’horreur de Judas… Mais, surmontant toute répugnance, j’ai traité ce malheureux comme j’ai traité Jean. A vous… il vous sera souvent épargné l’amertume de savoir que tout est inutile pour sauver un disciple aimé… Cela vous permettra d’agir en évitant la lassitude qui vous saisit quand vous savez que tout est vain… On doit travailler même dans ce cas… toujours… jusqu’à ce que tout soit accompli…

634.7

– Mais tu souffres, Seigneur ? Oh ! je ne croyais pas que tu pourrais encore souffrir ! Tu souffres encore pour Judas ! Oublie-le, Seigneur ! » s’écrie Jean, qui n’a pas détourné les yeux de son Seigneur.

Jésus ouvre les bras dans son geste habituel de confirmation résignée d’un fait pénible.

« C’est ainsi… Judas a été et est la douleur la plus grande dans la mer de mes douleurs. C’est la douleur qui demeure[1]… Les autres souffrances ont pris fin avec la fin du Sacrifice. Mais celle-là reste. Je l’ai aimé. Je me suis consumé moi-même dans mon effort pour le sauver… J’ai pu ouvrir les portes des limbes et en tirer les justes, j’ai pu ouvrir les portes du Purgatoire et en tirer ceux qui se purifiaient. Mais le lieu d’horreur était fermé sur lui. Pour lui, ma mort a été vaine.

– Je ne veux pas que tu souffres ! Tu es glorieux, mon Seigneur ! A toi la gloire et la joie. Tu es déjà allé au bout de ta douleur ! supplie Jean.

– Vraiment, personne n’aurait imaginé qu’il pourrait souffrir encore ! se disent-ils tous les uns aux autres. »

Ils sont à la fois émus et surpris.

« Ne pensez-vous donc pas à la douleur que devra encore subir mon cœur au cours des siècles, pour tout pécheur impénitent, pour toute hérésie qui me nie, pour tout croyant qui m’abjure, et — déchirement des déchirements — pour tout prêtre coupable, cause de scandale et de ruine ? Vous ne le savez pas ! Vous ne le savez pas encore. Vous ne le saurez jamais complètement tant que vous ne serez pas avec moi dans la lumière des Cieux. C’est alors que vous comprendrez… En observant Judas, j’ai observé les élus pour lesquels l’élection se change en malheur à cause de leur volonté perverse…

Oh ! vous qui êtes fidèles, vous qui formerez les futurs prêtres, rappelez-vous ma souffrance, formez-vous toujours plus à la sainteté pour consoler ma douleur, formez-les à la sainteté pour que, autant que possible, elle ne se réitère pas, exhortez, veillez, enseignez, combattez, soyez attentifs comme des mères, infatigables comme des maîtres, vigilants comme des bergers, virils comme des guerriers pour soutenir les prêtres qui seront formés par vous. Faites en sorte que la faute du douzième apôtre ne se répète pas trop à l’avenir…

634.8

Soyez comme j’ai été avec vous, comme je suis avec vous. Je vous ai dit : “ Soyez parfaits comme votre Père des Cieux. ” Et votre humanité tremble devant un tel commandement. Plus encore aujourd’hui que lorsque je vous l’ai dit, parce que désormais vous connaissez votre faiblesse.

Eh bien ! Pour vous rendre courage, je vais vous dire : “ Soyez comme votre Maître. ” Je suis l’Homme. Ce que j’ai fait, vous pouvez le faire. Même les miracles. Oui, même eux, pour que le monde sache que c’est moi qui vous envoie, et pour que ceux qui souffrent ne pleurent pas de découragement à l’idée que je ne suis plus parmi eux pour soigner leurs malades et les consoler de leurs douleurs.

Ces derniers jours, j’ai accompli des miracles pour consoler les cœurs et les convaincre que le Christ n’est pas détruit parce qu’on l’a mis à mort, mais qu’au contraire, il est plus fort, éternellement fort et puissant. Mais quand je ne serai plus parmi vous, vous ferez ce que j’ai fait jusqu’ici et que je ferai encore. Toutefois, c’est moins par la puissance du miracle que par votre sainteté que grandira l’amour pour la nouvelle Religion. C’est sur votre sainteté, et non sur le don que je vous transmets, que vous devez veiller jalousement. Plus vous serez saints et plus vous serez chers à mon cœur. Et l’Esprit de Dieu vous illuminera pendant que la bonté de Dieu et sa puissance rempliront vos mains des dons du Ciel.

Le miracle n’est pas un acte commun et indispensable pour vivre dans la foi. Mieux : bienheureux ceux qui sauront rester dans la foi sans moyens extraordinaires pour les aider à croire ! Cependant, le miracle n’est pas non plus un acte si exclusivement réservé à des temps particuliers qu’il doive cesser quand ces temps-là ne seront plus. Le miracle existera toujours dans le monde. Ils seront d’autant plus nombreux qu’il y aura plus de justes dans le monde. Quand on verra se faire très rares les vrais miracles, qu’on dise alors que la foi et la justice se sont affaiblies. En effet, j’ai dit : “ Si vous avez la foi, vous pourrez déplacer les montagnes. ” Et aussi : “ Les signes qui accompagneront ceux qui ont vraiment foi en moi seront la victoire sur les démons et sur les maladies, sur les éléments et les embûches. ”

Dieu est avec celui qui l’aime. Le nombre et la force des prodiges que mes fidèles accompliront en mon nom et pour glorifier Dieu sera le signe de leur intimité avec moi. A un monde privé de vrais miracles, on pourra dire sans le calomnier : “ Tu as perdu la foi et la justice, tu es un monde sans saints. ”

634.9

Donc — pour revenir à ce que je vous disais au début —, vous avez bien fait de chercher à retenir ceux qui, pareils à des enfants séduits par un air de musique ou quelque étrange miroitement, courent se perdre loin des valeurs sûres. Vous voyez ? Ils en sont punis parce qu’ils perdent ma parole. Cependant, vous avez vous aussi votre part de tort. Vous vous êtes souvenus que j’ai recommandé de ne pas courir çà et là pour suivre toute voix qui affirmait que j’étais à tel endroit. Mais vous ne vous êtes pas rappelés que j’ai également dit que, à sa seconde venue, le Christ sera semblable à un éclair qui sort du levant pour aller au couchant en un temps moins long que le battement d’une paupière.

Or cette seconde venue a commencé au moment de ma Résurrection. Elle aura sa fin par l’apparition du Christ Juge à tous les ressuscités. Mais auparavant, que de fois j’apparaîtrai pour convertir, pour guérir, pour consoler, enseigner, donner des ordres !

En vérité, je vous le dis : je vais retourner chez mon Père. Mais la terre ne sera pas privée de ma présence. Je serai vigilant et ami, maître et médecin, là où les corps ou les âmes, pécheurs ou saints, auront besoin de moi ou seront choisis par moi pour transmettre mes paroles aux autres. Car cela aussi est vrai, l’humanité aura besoin d’un acte continuel d’amour de ma part : elle a bien du mal à se plier, son ardeur se refroidit facilement, elle oublie vite, elle préfère descendre plutôt que monter, de sorte que, si je ne la retenais pas par des moyens surnaturels, rien ne l’aiderait : ni la Loi, ni l’Evangile, ni les secours divins que mon Eglise dispensera pour garder l’humanité dans la connaissance de la vérité et dans la volonté d’atteindre le Ciel. Et je parle de l’humanité qui croit en moi… toujours peu nombreuse en comparaison de la grande foule des habitants de la terre.

634.10

Je viendrai. Que celui qui aura ma présence reste humble. Que celui qui ne l’aura pas ne la souhaite pas dans le but d’en tirer quelque éloge. Que personne ne désire ce qui est extraordinaire. Dieu sait quand et où le donner. L’extraordinaire n’est pas nécessaire pour entrer dans le Royaume des Cieux. C’est même une arme qui, mal employée, peut ouvrir l’enfer au lieu du Ciel. Je vais vous expliquer comment : l’orgueil peut surgir. Il est possible d’en arriver à un état d’esprit méprisable aux yeux de Dieu, similaire à une torpeur où l’on se complaît pour caresser le trésor obtenu, avec l’illusion d’être déjà au Ciel parce que l’on a reçu ce don.

Non. Dans ce cas, au lieu de devenir flamme et aile, il devient gel et lourde pierre, de sorte que l’âme tombe et meurt. Et aussi : un don mal employé peut susciter un vif désir d’en obtenir davantage pour en tirer de plus grands éloges. C’est alors qu’au Seigneur pourrait se substituer l’Esprit du Mal pour séduire les imprudents par des prodiges impurs.

Tenez-vous toujours loin des séductions de toute espèce. Fuyez-les. Soyez satisfaits de ce que Dieu vous accorde. Lui sait ce qui vous est utile, et de quelle manière. Pensez toujours que tout don est une épreuve en plus d’être un don, une mise à l’épreuve de votre justice et de votre volonté. Je vous ai donné à tous les mêmes bienfaits. Mais ce qui vous a rendus meilleurs a conduit Judas à sa perte. Etait-ce donc un mal que le don ? Non. Mais mauvaise était la volonté de cette âme…

634.11

Ainsi en est-il maintenant. Je suis apparu à un grand nombre, non seulement pour consoler et combler de bienfaits, mais pour vous satisfaire. Vous m’aviez prié de persuader le peuple que je suis ressuscité, ce peuple que les membres du Sanhédrin essaient d’amener à leurs vues. Je suis apparu à des enfants comme à des adultes, le même jour, en des lieux si éloignés les uns des autres qu’il faudrait plusieurs jours de marche pour s’y rendre. Mais l’esclavage des distances n’existe plus pour moi. Ces apparitions simultanées vous ont désorientés, vous aussi. Vous avez pensé : “ Ces gens-là ont vu des fantômes. ” Vous avez donc oublié une partie de mes paroles, c’est-à-dire que je serai dorénavant à l’orient comme à l’occident, au septentrion comme au midi, là où je trouverai juste d’être, sans que rien m’en empêche, en me déplaçant aussi rapidement que l’éclair qui sillonne le ciel.

Je suis un homme véritable. Voici mes membres et mon corps, solide, chaud, capable de se mouvoir, de respirer, de parler, comme le vôtre. Mais je suis vrai Dieu. Et si, pendant trente-trois années, ma divinité a été, dans un but supérieur, dissimulée sous mon humanité, maintenant la divinité, bien qu’unie à l’humanité, a pris le dessus et l’humanité jouit de la liberté parfaite des corps glorifiés. Reine avec la divinité, elle n’est plus sujette aux limites de l’humanité. Me voici. Je suis avec vous et je pourrais, si je le voulais, me trouver en un instant aux confins du monde pour attirer à moi une âme qui me cherche.

634.12

Et quelle fécondité aura ma présence près de Césarée Maritime et à Césarée de Philippe, à Kérith comme à Engaddi, près de Pella et de Yutta comme dans d’autres lieux de Judée, à Bozra comme sur le grand Hermon, à Sidon et aux confins de la Galilée ? Quelle fécondité auront la guérison d’un enfant, la résurrection d’un homme qui avait expiré depuis peu, le réconfort d’une personne angoissée, l’appel à mon service de quelqu’un qui se mortifiait par une dure pénitence, le retour à Dieu d’un juste qui m’en avait prié, le don de mon message à des innocents et de mes ordres à un cœur fidèle ?

Est-ce que cela convaincra le monde ? Non. Ceux qui ont déjà la foi continueront à croire, avec plus de paix, mais pas avec plus de force parce qu’ils savaient déjà vraiment croire. Ceux qui n’ont pas su croire avec une vraie foi resteront dubitatifs. Quant aux mauvais, ils prétendront que ces apparitions ne sont que délires ou mensonges, et que le mort n’était pas mort, mais endormi…

Vous souvenez-vous quand je vous ai raconté la parabole du mauvais riche ? J’ai dit qu’Abraham répondit au damné : “ S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne croiront pas davantage à un ressuscité d’entre les morts qui viendrait leur dire ce qu’ils doivent faire. ” Ont-ils peut-être cru à moi, le Maître, et à mes miracles ? Qu’a obtenu le miracle de Lazare ? Il a hâté ma condamnation. Qu’a obtenu ma résurrection ? L’exacerbation de leur haine. Même ces récents miracles parmi vous ne persuaderont pas le monde, mais uniquement ceux qui ne sont plus du monde, et ont déjà choisi le Royaume de Dieu, avec ses fatigues et ses peines actuelles, mais aussi sa gloire future.

Mais il me plaît que vous ayez été confirmés dans la foi et que vous vous soyez montrés fidèles à mon ordre, en restant à m’attendre sur cette montagne, sans avoir la hâte trop humaine de jouir de choses bonnes, mais différentes de ce que je vous avais indiqué. La désobéissance donne un dixième et en enlève neuf. Eux sont partis, et ils entendront des paroles d’hommes, toujours celles-là. Vous, vous êtes restés, et vous avez pu écouter ma Parole qui, même si elle reprend des discours anciens, est toujours bonne et utile. La leçon vous servira d’exemple à tous, et aussi à eux, pour l’avenir. »

634.13

Jésus regarde tout autour de lui ces visages rassemblés, et il appelle :

« Viens, Elisée d’Engaddi[2]. J’ai quelque chose à te dire. »

Je n’avais pas reconnu le fils du vieil Abraham, l’ancien lépreux. C’était alors un spectre squelettique, c’est maintenant un homme robuste dans la fleur de l’âge.

Il s’approche et se prosterne aux pieds de Jésus, qui lui dit :

« Une question te brûle les lèvres depuis que tu as appris que je suis allé à Engaddi, et c’est celle-ci : “ As-tu consolé mon père ? ” et moi, je te réponds : “ Je l’ai plus que consolé ! Je l’ai pris avec moi. ”

– Avec toi, mon Seigneur. Mais où est-il, je ne le vois pas ?

– Elisée, je suis ici encore pour peu de temps. Ensuite, j’irai chez mon Père…

– Seigneur !… Tu veux dire… Mon père est mort !

– Il s’est endormi sur mon cœur. Lui aussi ne souffre plus. Il a enduré toute souffrance en restant toujours fidèle au Seigneur. Ne pleure pas. Ne l’avais-tu pas quitté pour me suivre ?

– Oui, mon Seigneur…

– Voilà. Ton père est avec moi. Donc, en me suivant, tu viens encore près de ton père.

– Mais quand ? Comment ?

– Dans sa vigne, là où il a entendu parler de moi la première fois. Il m’a rappelé sa prière de l’an passé. Je lui ai dit : “ Viens. ” Il est mort heureux parce que tu as tout quitté pour me suivre.

– Pardonne-moi si je pleure… C’était mon père…

– Je sais comprendre la douleur. »

Il lui pose la main sur la tête pour le consoler, et dit aux disciples :

« Voici un nouveau compagnon. Qu’il vous soit cher, parce que je l’ai tiré de son tombeau pour qu’il me serve. »

634.14

Puis il appelle :

« Elie, viens à moi. Ne sois pas honteux comme un étranger parmi des frères. Tout le passé est détruit. Et toi aussi, Zacharie, qui as quitté père et mère pour moi, prend place avec les soixante-douze disciples, en compagnie de Joseph de Cinthium. Vous le méritez, puisque vous avez défié pour moi les voies des puissants. Toi aussi, Philippe, et encore toi, son compagnon qui ne veux plus être appelé par ton nom tant il te paraît horrible ; prends celui de ton père qui est un juste, même s’il ne fait pas encore partie de ceux qui me suivent ouvertement.

Voyez-vous tous ? Je n’exclus personne de bonne volonté. Ni ceux qui me suivaient déjà comme disciples, ni ceux qui faisaient des œuvres bonnes en mon nom même s’ils n’appartenaient pas aux groupes de mes disciples, pas plus que les anciens membres de sectes que tous n’aiment pas, car ils peuvent toujours rentrer dans le droit chemin et ne doivent pas être repoussés. Agissez comme je le fais. J’unis ceux-ci aux anciens disciples, car le Royaume des Cieux est ouvert à toutes les personnes de bonne volonté. Et, bien qu’aucun ne soit présent, je vous demande de ne pas même repousser les païens. Moi, je ne les ai pas repoussés quand je les ai sus désireux de la vérité. Imitez-moi.

Et toi, Daniel, qui es vraiment sorti de la fosse[3], non aux lions mais aux chacals, viens, unis-toi à ceux-ci. Viens également, Benjamin. Je vous unis à ceux-ci (il montre les soixante-douze presque au complet), car la moisson du Seigneur donnera beaucoup de fruits et de nombreux ouvriers sont nécessaires.

Maintenant, restons un peu ici pendant que la journée s’écoule. Ce soir, vous quitterez la montagne et à l’aurore vous viendrez avec moi : vous les apôtres, vous deux que j’ai nommés — il désigne Zacharie et ce Joseph de Cinthium qui ne m’est pas inconnu[4] —, et tous les disciples présents du groupe des soixante-douze.

Les autres resteront ici pour attendre ceux qui ont couru ici et là comme des guêpes oisives ; ils leur diront en mon nom que ce n’est pas en imitant les enfants paresseux et désobéissants que l’on trouve le Seigneur. Vous recommanderez à tous de se trouver à Béthanie vingt jours avant la Pentecôte, car ensuite ils me chercheraient en vain. Asseyez-vous tous, reposez-vous.

634.15

Quant à vous, venez à l’écart avec moi. »

Il se met en route en tenant toujours par la main Marziam, suivi des onze apôtres. Il s’assied au plus profond du bois de chênes et il attire à lui Marziam qui est très triste, tellement triste que Pierre dit :

« Console-le, Seigneur. Il l’était déjà, mais maintenant il l’est davantage.

– Pourquoi, mon enfant ? Est-ce que tu n’es pas avec moi ? Ne devrais-tu pas être heureux que j’aie dépassé la douleur ?

Pour toute réponse, Marziam se met à pleurer à chaudes larmes.

« Je ne sais pas ce qu’il a. Je l’ai questionné en vain. Et puis, aujourd’hui, je ne m’attendais pas à ces larmes ! bougonne Pierre, un peu fâché.

– Moi, je le sais, intervient Jean.

– Tant mieux pour toi ! Pourquoi pleure-t-il, alors ?

– Ce n’est pas d’aujourd’hui ! Cela fait plusieurs jours…

– Hé ! Je m’en suis bien aperçu ! Mais pourquoi ?

– Le Seigneur le sait. J’en suis certain. Et je sais que lui seul trouvera les mots qui consolent, répond Jean en souriant.

– C’est vrai. Je le sais. Je sais également que Marziam, qui est bon disciple, fait vraiment l’enfant en ce moment, un enfant qui ne voit pas la vérité des choses. Mais, mon bien-aimé entre tous les disciples, tu ne réfléchis pas que je suis allé affermir la foi vacillante de beaucoup, absoudre, recueillir des existences terminées, éradiquer des doutes empoisonnés inoculés à des personnes faibles, répondre avec pitié ou rigueur à ceux qui veulent encore me combattre, témoigner par ma présence que je suis ressuscité là où on travaillait le plus à me dire mort ? Quel besoin y avait-il de venir te trouver, toi qui es un enfant dont je connais la foi, l’espérance, la charité, la volonté et l’obéissance ? J’aurais passé un instant seulement avec toi, alors que je t’aurai avec moi, comme maintenant, plusieurs fois encore ? Qui assistera au banquet de la Pâque avec moi, sinon toi seul, de tous les disciples ? Vois-tu tous ceux-ci ? Eux l’ont faite, leur Pâque, et la saveur de l’agneau, du harosset[5], des azymes et du vin s’est changée en cendre, fiel et vinaigre pour leur palais dans les heures qui ont suivi.

Mais toi et moi, mon enfant, nous consommerons notre Pâque dans la joie, et ce sera du miel pour nous, un miel durable. Celui qui a pleuré le jour de la Pâque se réjouira maintenant. Celui qui s’est réjoui alors ne peut prétendre se réjouir de nouveau.

634.16

Effectivement… nous n’étions pas très gais à ce moment-là… murmure Thomas.

– Oui. Notre cœur tremblait… dit Matthieu.

– Nous avions en nous tout un bouillonnement de soupçons et de colère, moi du moins, ajoute Jude.

– C’est pourquoi vous souhaiteriez tous faire la Pâque supplémentaire…

– C’est bien cela, Seigneur, approuve Pierre.

– Un jour, tu t’es plains de ce que les femmes disciples et ton fils n’allaient pas prendre part au banquet pascal. Aujourd’hui, tu te plains de ce que ceux qui ne se sont pas réjouis à cette époque doivent avoir leur joie.

– C’est vrai. Je suis un pécheur.

– Or moi, je suis celui qui compatit. Je veux que vous soyez tous autour de moi, et pas vous seulement, mais aussi les femmes disciples. Lazare nous accordera encore une fois l’hospitalité. Je n’ai pas voulu de tes filles, Philippe, ni de vos épouses, ni de Mirta, de Noémi et de la jeune fille qui est avec elles, ni de celui-ci. Jérusalem n’était pas un lieu pour tous, ces jours-là !

– C’est vrai ! Il valait mieux qu’elles n’y soient pas, soupire Philippe.

– Oui. Elles auraient vu notre lâcheté.

– Tais-toi, Pierre, elle est pardonnée.

– Oui. Mais je l’ai avouée à mon fils, et je croyais que c’était pour cette raison qu’il était triste. Je la lui ai révélée parce que chaque fois que je le fais, c’est un soulagement. C’est comme si on m’enlevait une grosse pierre du cœur. Je me sens plus absous chaque fois que je m’humilie. Mais si Marziam est triste parce que tu t’es montré à d’autres…

– C’est pour cette unique raison, mon père.

– Alors sois heureux ! Lui t’a aimé et t’aime. Tu le vois. Je t’avais pourtant parlé de la seconde Pâque…

– Je pensais avoir obéi avec trop peu de bonne volonté à l’ordre que Porphyrée m’avait donné en ton nom, Seigneur, et que c’était pour cela que tu me punissais. Je m’imaginais aussi que tu ne te montrais pas à moi parce que je haïssais Judas et ceux qui t’ont crucifié, avoue Marziam.

– Ne hais personne. Moi, j’ai pardonné.

– Oui, Seigneur. Je ne haïrai plus.

– Et ne sois plus triste.

– Je ne le serai plus, Seigneur. »

Comme tous les jeunes, Marziam est moins timide devant Jésus que les autres. Il s’abandonne aux bras de Jésus, maintenant qu’il est certain que celui-ci n’est pas en colère contre lui. Il y va en toute confiance. Il se réfugie même tout entier, tel un poussin sous l’aile maternelle, dans le cercle des bras qui l’attirent à lui. Et puisque l’angoisse qui le rendait triste et inquiet depuis des jours a disparu, il s’endort heureux.

« C’est encore un enfant, observe Simon le Zélote.

– Oui. Mais quelle peine il a eue ! Porphyrée me l’a dit quand, prévenue par Joseph de Tibériade, elle me l’a amené » lui répond Pierre.

Puis, au Maître :

« Porphyrée est, elle aussi, à Jérusalem ? »

Quel désir dans la voix de Pierre !

« Elles y sont toutes. Je veux les bénir avant de monter vers mon Père. Elles aussi m’ont servi, et souvent mieux que les hommes.

634.17

Et tu ne vas pas chez ta Mère? demande Jude.

– Nous sommes ensemble.

– Ensemble ? Quand ?

– Jude, Jude, crois-tu que, moi qui ai toujours trouvé ma joie près d’elle, je ne sois pas en ce moment avec elle ?

– Mais Marie est seule chez elle. Ma mère me l’a dit hier. »

Jésus sourit et répond :

« Seul le grand-prêtre entre derrière le voile du Saint des Saints.

– Que veux-tu dire ?

– Qu’il est des béatitudes que l’on ne peut décrire et qui ne peuvent être connues. Voilà ce que je veux dire. »

Il détache doucement Marziam de lui et le confie aux bras de Jean, qui est le plus proche. Il se lève, les bénit, et pendant qu’ils reçoivent la bénédiction, tous à genoux et tête inclinée, excepté Jean qui a sur ses genoux la tête de Marziam, il disparaît.

– « Il est vraiment comme l’éclair dont il parlait » dit Barthélemy…

Ils restent pensifs en attendant le coucher du soleil.

634.18

Le Seigneur veut que je prenne un autre cahier pour les dernières instructions et visions qui ne trouveraient pas place ici, car il reste trop peu de pages.

J’aurais dû commencer sur le nouveau cahier. Mais comme Marthe est malade, j’ai écrit ici puis recopié sur le nouveau.

634.1

All the apostles are there, all the shepherd disciples, also Jonathan, whom Chuza has dismissed from his service. There is Marjiam and Manaen and many of the seventy two disciples and many more. They are in the shade of trees, which with their foliage mitigate light and heat. They are not up towards the summit, where the Transfiguration took place, but half-way up the hill, where a wood of oak-trees seems to be wanting to veil the summit and support the sides of the mountain with its powerful roots.

Almost everybody is dozing, because of the hour and also because of the inactivity and the long wait. But the cry of a boy – I do not know who he is, because I cannot see him from where I am – is sufficient to make them all stand up, in a first impulsive movement, which soon changes into prostration with their faces among the grass.

«Peace to all of you. Here I am among you. Peace to you. Peace to you.» Jesus passes amid them greeting and blessing.

Many weep, many smile blissfully. But there is so much peace in everybody.

Jesus goes and stops where the apostles and the shepherds form a thick group with Marjiam, Manaen, Stephen, Nicolaus, John of Ephesus, Hermas, and some of the more faithful disciples, whose names I do not remember. I see the man from Korazim who left off burying his father in order to follow Jesus, and another whom I have seen at other times. Jesus takes in His hands the head of Marjiam, who weeps looking at Him, He kisses his forehead and then presses him against His heart.

He then turns round towards the others and says: «Many and few. Where are the others? I know that many are My faithful disciples. Why here there are hardly five hundred people here, without taking into account the children of this one or that one among you?»

634.2

Peter, who had remained kneeling on the grass, stands up and speaks on behalf of everybody: «Lord, between the thirteenth and twentieth day from Your death, many people have come here from many towns in Palestine, saying that You were among them. So many of us, in order to see You sooner, went some with this one, some with that one. Some have just left. Those who came here said that they had seen You and spoken to You in different places, and, what was wonderful, they all said that they had seen You on the twelfth day from Your death. We thought this was a deceit of some of those false prophets, that You said will rise to deceive the chosen ones. You said so, on the Mount of Olives, the evening before… before…» Peter, seized again with grief at that recollection, lowers his head and becomes silent. Two tears, followed by more, fall from his beard on the ground…

Jesus lays His right hand on the shoulder of Peter, who quivers at that contact and, as he dare not touch that Hand with his own, he bends his neck, his face to caress that adorable Hand with his cheek, and touch it lightly with his lips.

James of Alphaeus continues the narration: «And we discouraged people from believing those apparitions, that is those among us who got up to run towards the great sea, or towards Bozrah, or Caesarea Philippi, Pella or Kedesh, to the mountain near Jericho and to the plain, and also to the Esdraelon plain, to the great Hermon and to Beth-horon and Beth-shemesh, and to other places which have no names, as they are isolated houses in the plain near Japhia or Gilead. Too uncertain. Some people said: “We have seen Him and heard Him”. Others sent word that they had seen You and had even a meal with You. Yes, we wanted to hold them back, because we thought that they were either snares of those who oppose us, or even phantasms seen by just people, who think of You so much that they end up by seeing You where You are not. But they wanted to go away. Some here, some there. And so we are reduced to less than one third.»

«You were right in insisting to hold them back. Not because I have not really been where those, who came to tell you, said. But because I had ordered you to stay here, united in prayer awaiting Me. And because I want My words to be obeyed, particularly by those who are My servants. If My servants begin to be disobedient, what will the believers do?

634.3

Listen all of you who are around here. Remember that in an organism a hierarchy is required, so that it may be really active and wholesome, that is, someone who commands, someone who transmits orders, and those who obey. That is what happens in the courts of kings, as well as in religions. From our Hebrew religion to the others, even if they are so impure, there is always a chief, his ministers, the servants of the ministers, and lastly the believers. A pontiff cannot act by himself. A king cannot act by himself. And their dispositions concern only human contingencies, or the formalism of rites… Yes. Unfortunately, now, also in the Mosaic religion, there is nothing left but the formalism of rites, the continuation of the movements of a device that goes on making the same gestures, even now that the spirit of the gestures is dead. Dead forever. Their Divine Animator, He Who gave value to the rites, has withdrawn from them. And the rites are gestures, nothing else. Gestures that any histrion could mime on the stage of an amphitheatre.

634.4

Woe, when a religion dies, and from a real living power becomes a clamorous exterior pantomime, an empty thing behind a painted scenery, behind pompous garments, the movements of devices performing certain actions, just as a key activates a spring, but neither key nor spring is conscious of what they do. Woe! Ponder! Remember this truth and tell your successors about it, so that it may be known throughout ages. The fall of a planet is less frightening than the fall of religion. If the sky should be depopulated of its stars and planets, it would not be for peoples as bad a misfortune as if they remained without religion. God would provide with provident power for the needs of men, because God can do everything for those who, in a wise way, or in the way that their ignorance knows, seek and love the Divinity in a right spirit. But if the day should come when men no longer loved God, because the priests of every religion had made only an empty pantomime of it, as they were the first not to believe in their religion, woe betide the Earth!

634.5

Now, if I say so for those religions that are impure, as some have come through partial revelation to a wise person, some derive from the instinctive need of man to create a faith for himself to nourish his soul to love a god – as this need is the strongest incentive of man, the permanent state of research for Him Who is, and Who is wanted by the spirit even if the proud intellect refuses to pay homage to any god, even if man, unaware of the soul, is unable to give a name to such need that stirs within him – what shall I say for this religion that I have given you, for this one that bears My Name, for this one of which I have created you pontiffs and priests, for this one that I order you to propagate all over the world? For this religion Unique, True, Perfect, Immutable in the Doctrine taught by Me, the Master, completed by the continuous teaching of He Who will come, the Holy Spirit, the Most Holy Guide for My Pontiffs and for those who will help them, second chiefs in the various Churches created in the various regions where My Word will be asserted. These Churches, although various in number, will not be different in thought, but will be one thing only with the Church, as with their individual parts they will form the great building, greater and greater, the great new Temple, that with its pavilions will reach all the corners of the earth. Not different in thought, nor contrasting with one another, but united, brotherly to one another, all subjected to the Head of the Church, to Peter, and to his successors until the end of time.

And those that for any reason should separate from the Mother Church, would be members cut off, no longer nourished with the mystic blood that is Grace coming from Me, the divine Head of the Church. Like prodigal sons, separated through their own will from the paternal house, in their short-lived wealth and constant and graver and graver misery, they would be blunting their spiritual intellects by means of too heavy foods and wines, and then they would languish eating the bitter acorns of unclean animals until they returned to the paternal house, saying with contrite hearts:

“We have sinned. Father, forgive us and open the doors of your abode to us”. Then, whether it is a member of a separated Church, or an entire Church – oh! if it were so, but where, when will so many imitators of Me arise, capable of redeeming these entire separated Churches, at the cost of their lives, to make, to remake only one Fold under only one shepherd, as I ardently wish? – then whether it is only one person or an assembly that comes back, open the doors to them.

634.6

Be fatherly. Consider that all of you, for one hour or for many, perhaps for years, were, individually, prodigal sons engulfed in concupiscence. Do not be hard on those who repent. Remember! Remember! Many of you ran away twenty two days ago. And was your running away perhaps not an abjuration of your love for Me? Therefore, as I received you as soon as you, repentant, came to Me, do the same yourselves. Do everything I did. That is My command. You lived with Me for three years. You know My deeds and My thoughts. When, in future, you will find yourselves in front of a case to be decided, look back to the time when you were with Me and behave as I behaved. You will never go wrong. I am the living perfect example of what you have to do.

And remember also that I did not refuse Myself even to Judas of Kerioth… A priest must try to save, by all possible means. And let love always prevail, among the means used to save. Consider that I was not unaware of Judas’ horror… But, overcoming all disgust, I treated the wretch as I treated John. You… you will often be spared the bitterness of knowing that nothing is of any use to save a beloved disciple… And you will therefore be able to work without the tiredness that affects one, when one knows that everything is useless… One must work even then… always… until everything is accomplished…»

634.7

«But You are suffering, Lord!?! Oh! I did not believe that You could suffer any more! You still suffer because of Judas! Forget him Lord!» shouts John, who does not turn his eyes away from his Lord for one moment.

Jesus opens His arms, in His usual attitude of resigned confirmation of a painful fact, and He says: «It is so… Judas has been and is the deepest sorrow in the sea of My sorrows. It is the sorrow that remains… The other sorrows have come to an end with the end of the Sacrifice. But this one remains. I loved him. I consumed Myself in the effort to save him… I was able to open the doors of Limbo and bring out the just, I was able to open the doors of Purgatory, and bring out those who were being purified. But the place of horror was closed upon him. In vain I died for him.»

«Do not suffer! Do not suffer! You are glorious, my Lord! Glory and joy to You. You have consumed Your sorrow!» implores John again.

«No one really thought that He could still suffer!» they all say, amazed and moved, whispering to one another.

«And do you not think of how much sorrow My Heart will still have to suffer throughout ages, for every unrepentant sinner, for every heresy that denies Me, for every believer who abjures Me, for every – torture of all tortures – for every guilty priest, the cause of scandal and ruin? You do not know! You do not know as yet. You will never know fully, until you are with Me in the Light of Heaven. Then you will understand… In contemplating Judas, I contemplated the chosen ones whose election is changed into ruin through their wicked will…

Oh! you who are faithful, you who will form the future priests, remember My sorrow, grow holier and holier to comfort My sorrow, make them holy so that, as far as possible, there may be no repetition of this sorrow, exhort, watch, teach, fight, be as heedful as mothers, as untiring as teachers, as vigilant as shepherds, as manlike as warriors, to support the priests that will be formed by you. Ensure, oh! do ensure that the sin of the twelfth apostle may not have too many repetitions in future…

634.8

Be as I was with you, as I am with you. I said to you: “Be as perfect as the Father in Heaven”. And let your humanity tremble at that command, now even more than when I told you. Because now you are aware of your weakness. Well, to encourage you I will say to you: “Be like your Master”. I am the Man. What I have done, you can do. Also miracles. Yes, also them. So that the world may know that it is I Who send you, and he who suffers may not weep, disheartened by this thought: “He is no longer among us to cure our sick people and to comfort our sorrows”.

During these days I have worked miracles to comfort hearts and convince them that the Christ is not destroyed because He was put to death. On the contrary, He is stronger, eternally strong and powerful. But when I am no longer among you, you will do what I have done so far, and what I will still do. But not so much out of the power or working miracles, but because through your holiness the love for the new Religion will grow greater. And it is over your holiness, not over the gift I transmit to you, that you must be jealously watchful. The holier you are, the dearer you will be to My Heart, and the Spirit of God will enlighten you, while the Goodness of God and His Power will fill your hands with the gifts of Heaven.

A miracle is not a common and essential act for the life in faith. On the contrary, blessed are those who will be able to remain in the faith without extraordinary means to help them to believe! But neither is a miracle an act so exclusively reserved to special times, that it must cease when they cease. There will always be miracles in the world. Always. And the more numerous are the just in the world, the more numerous will the miracles be. When you see that the true miracles are becoming very rare, you can then say that faith and justice are languishing. Because I said: “If you have faith, you will be able to move mountains”. Because I said: “The signs that will accompany those, who have true faith in Me, are the victories over demons and diseases, over elements and snares”. God is with those who love Him. The sign of how My believers are in Me will be the number and the power of the miracles they will work in My name and to glorify God. To a world without true miracles, it will be possible to say, without slander: “You have lost faith and justice. You are a world without saints”.

634.9

So, to go back to what I was saying at the beginning, you did the right thing in trying to detain those who, like children seduced by the noise of music or by something glittering strangely, run away absent-mindedly from what is certain. But, see? They have their punishment, because they lose My word. But you have been wrong as well. You did remember that I told you not to run here and there at every rumour saying that I was in a certain place. But you did not remember that I also said that, in His second coming, the Christ will be like lightning striking in the east and flashing into the west, in a time shorter than the blinking of an eye. Now this second coming began at the moment of My Resurrection. It will culminate in the apparition of the Christ Judge to all the risen. But before that, how many times I will appear to convert, to cure, to console, to teach, to give orders!

I solemnly tell you: I am about to go back to My Father. But the Earth will not lose My Presence. I shall be watchful and friendly, Master and Doctor, where bodies or souls, sinners or saints, will need Me or will be elected by Me to transmit My words to other people. Because, and this also is true, Mankind will be in need of a continuous act of love from Me because it is so hard to bend, so easy to wane, ready to forget, eager to descend instead of ascending, that if I did not detain it with supernatural means, the law, the Gospel, the divine assistance administered by My Church would be of no avail to keep Humanity in the knowledge of the Truth and in the will to reach Heaven. And I am speaking of the Humanity that believes in Me… Always little when compared to the great mass of the inhabitants of the Earth.

634.10

I will come. Let those who will have Me remain humble. Let those who will not have Me, not be eager to have Me, to be praised thereby. Let no one wish what is uncommon. God knows when and where to give you it. It is not necessary to have extraordinary things to enter Heaven. On the contrary, they are a weapon, that, when it is badly used, may open hell instead of Heaven. And now I will tell you how. Because pride may arise. Because a state of the spirit may intervene, despicable in the eyes of God, as it is like a torpor in which one may relax to caress the treasure received, considering oneself already in Heaven having been granted that gift. No. In that case, instead of flame and wing, it becomes ice and boulder, and the soul falls and dies. And also: a gift badly used may give rise to the eagerness to have even more, in order to be more praised. Then, in that case, the Spirit of Evil might replace the Lord to seduce the imprudent believers by means of impure prodigies. Always keep away from all kinds of enticements. Avoid them. Be happy with what God grants you. He knows what is useful to you and in what manner. And always consider that every gift is also a trial, in addition to being a gift, a trial of your justice and will. I have given everyone of you the same things. But what improved you, ruined Judas. Was it therefore a bad gift? No. But wicked was the will of that spirit…

634.11

The same now. I have appeared to many people. Not only to console and assist, but also to make you happy. You have begged Me to convince the people that I have risen, because the members of the Sanhedrin are trying to convince them of what they think. I have appeared to children and to adults, on the same day, in places so distant from one another, that it would take many days’ walk to reach them. But I am no longer subjected to distances. And My simultaneous appearances have puzzled you as well. You have said to one another: “These people have seen phantasms”. So you have forgotten part of My words, that is, that from now on I shall be east and west, north and south, wherever I think it is just that I should be, without anything preventing Me from doing so, and as fast as lightning flashing across the sky. I am a real Man. Here are My limbs, My solid warm Body, capable of moving, breathing, speaking, as you do. But I am true God. And if for thirty three years My Divinity, for a supreme purpose, was concealed in My Humanity, now the Divinity, although joined to the Humanity, has overwhelmed the latter, and My Humanity enjoys the perfect freedom of glorified bodies. Queen with the Divinity no longer subjected to what is limitation for Humanity. Here I am. I am here with you and I could be, if I wanted, in a moment at the end of the world to draw to Myself a spirit seeking Me.

634.12

And what effect will have the fact that I have been near Caesarea on the Sea and at the high Caesarea, and at the Cherith, and at Engedi, and near Pella and Juttah, and in other places in Judaea, and at Bozrah, and on the Great Hermon, and at Sidon and at the borders of Galilee? And that I cured a boy, and I brought back to life one who had died shortly before, and I consoled an anguished person, and I called to My service one who had mortified himself with hard penance, and to God a just man who had begged Me to do so, and I gave My message to some innocents and My orders to a faithful heart? Will that convince the world? No, it will not. Those who believe, will continue to believe, with greater peace, but not with greater strength, because they already really believed. Those who did not believe with true faith will remain doubtful, and the wicked will say that My apparitions are frenzy and falsehood, and that the dead man was not dead, but was sleeping…

Do you remember when I told you the parable of Dives? I said that Abraham replied to the damned soul: “If they do not listen to Moses and the prophets, they will not believe even one who rises from the dead to tell them what they have to do”. Did they perhaps believe Me, the Master, and My miracles? What did Lazarus’ miracle achieve? My hurried death sentence. And My Resurrection? An increase of their hatred. Even My miracles of these last days among you will not convince the world, but only those who no longer belong to the world, as they have chosen the Kingdom of God with its present fatigue and pains and its future glory.

But I am glad that you have been confirmed in the faith and that you have been faithful to My order, by remaining upon this mountain waiting, without being in a hurry to enjoy things that are also good, but are different from the ones I mentioned to you. Disobedience gives one tenth and takes away nine tenths. They went away and will hear words of men, always those. You have remained and you have heard My Word which, even if it repeats things already said, is always good and useful. The lesson will serve as an example for all of you, and also for them, for the future.»

634.13

Jesus looks around at those faces gathered there and calls: «Elisha of Engedi[1], come here. I have something to tell you.»

I had not recognised the ex-leper, the son of old Abraham. Then he was a ghastly skeleton, now he is a buxom man in the prime of life.

He goes near, prostrating himself at the feet of Jesus, Who says to him: «A question is trembling on your lips since you heard that I have been to Engedi. And it is this: “Have You comforted my father?” I say to you: “I have more than consoled him! I have taken him with Me”.»

«With You, my Lord? And where is he, since I do not see him?»

«Elisha, I am still here for a short time. Then I will go to My Father…»

«Lord!… You mean… My father is dead!»

«He died peacefully on My Heart. Sorrow is over also for him. He consumed it all, and by remaining always faithful to the Lord. Do not weep. Had you not left him to follow Me?»

«Yes, my Lord…»

«Well. Your father is with Me. Therefore, by following Me, you still come near your father.»

«But when? And how?»

«In his vineyard, where he heard Me speak for the first time. He reminded Me of his prayer of last year. I said to him: “Come”. He died a happy death, because you left everything to follow Me.»

«Forgive me if I weep… He was my father…»

«I do appreciate grief.» He lays His hand on his head to comfort him and says to the disciples: «Here is a new companion. Love him, because I took him from his sepulchre, so that he may serve Me.»

634.14

He then calls: «Elias. Come to Me. Do not be shy like one who is a stranger among brothers. All the past is destroyed. And you come, too, Zacharias, who left father and mother for Me, go among the seventy-two with Joseph of Cintium. You deserve it, as you have defied the ways of the mighty ones for My sake. And you, Philip, and you, his companion, who do not want to be called with your name any more, as it sounds horrible to you, so take that of your father, who is a just man, even if he is not yet among those who follow Me openly.

Can you all see? I do not exclude anybody of goodwill. Neither those who followed Me already as disciples, nor those who performed good deeds in My name, even if they did not belong to the groups of My disciples, nor those who belonged to sects, that not everybody loves, as they can always take the right road and are not to be rejected. Do, as I do. I join these to the old disciples. Because the Kingdom of Heaven is open to all those of goodwill. And, although they are not present, I tell you not to reject the Gentiles either. I have not repelled them, when I knew that they were anxious to know the Truth. Do what I have done.

And you, Daniel, who have really come out, not of the pit of the lions, but of the jackals, come and join these. And you, Benjamin. I join you to these (he points to the group of the seventy-two which is almost complete) because the harvest of the Lord will be very rich and many labourers are required.

Now let us be united here for a short time, while the day wears on. In the evening you will depart from the mountain and at dawn you apostles and you two, whom I have mentioned separately, will come with Me, with all those who are here of the seventy-two (He points at Zacharias and at this Joseph of Cintium, who is not new to me[2]). The others will remain here, waiting for those who have run away here and there like idle wasps, to tell them in My name that one cannot find the Lord by imitating unwilling disobedient children, and that they all have to be at Bethany twenty days before Pentecost, because later they would look for Me in vain. Sit down now, and rest.

634.15

You, come with Me a little aside.»

He sets out, holding Marjiam by the hand all the time, followed by the eleven apostles.

He sits down in the thickest part of a thick wood of oak-trees, and draws to Himself Marjiam, who is very sad. So sad that Peter says: «Comfort him, Lord. He was already sad, now he is even more so.»

«Why, child? Are you not with Me? Should you not be happy to know that I have overcome sorrow?»

Marjiam’s only answer is to burst into tears.

«I do not know what the matter is with him. I have asked him in vain. And today I was not expecting these tears!» grumbles Peter, somewhat annoyed.

«But I know» says John.

«So much the better for you! So why is he weeping?»

«He did not begin to weep today. He has been weeping for days…»

«Eh! I have noticed that! But why?»

«The Lord knows, I am sure. And I know that He alone has the word that can comfort him» says John smiling.

«That is true. I know. And I know that Marjiam, a good disciple, is really a little boy just now, a little boy who does not see the reality of things. But, My beloved one among all the disciples, do you not consider that I went to corroborate wavering faiths, to absolve, to receive lives that had come to an end, to annul poisonous doubts with which the weaker ones had been imbued, to reply with pity or severity to those who still want to fight against Me, to testify with My presence that I have risen from the dead, where they were more eager to say that I was dead? Was there any need for Me to come to you, a child, whose faith, hope, charity, whose goodwill and obedience are known to Me? Should I have come to you for a moment, when I shall have you with Me, as now, much more often? Who will celebrate Passover with Me, except you alone among all the other disciples? Can you see all these? They have celebrated their Passover, and the flavour of the lamb and of the caroset, of the unleavened bread and of the wine became completely like ashes and gall and vinegar for their palates immediately afterwards. But you and I, My dear boy, will consume our Passover joyfully, and it will be like honey that trickles and remains such. Who wept then, will rejoice now. Who rejoiced then, cannot expect to rejoice again.»

634.16

«Really… We were not very cheerful that day…» whispers Thomas.

«Yes. Our hearts trembled…» says Matthew.

«And we were boiling over with suspicion and indignation, at least I was» says Thaddeus.

«And so you all say that you would like to celebrate the supplementary Passover…»

«It is so, Lord» says Peter.

«One day you complained because the women disciples and your son were not taking part in the Passover banquet. Now you complain because who did not rejoice then, must do so now.»

«That is true. I am a sinner.»

«And I am He Who is compassionate. I want you all to be around Me, and not you only, but also the women disciples. Lazarus will give us hospitality once again. I did not want your daughter, Philip, or your wives, I did not want Myrtha, Naomi, and the young girl who is with them, and this boy. Jerusalem, in those days, was not a place for everybody!»

«True! It is a good thing that they were not there» says Philip with a sigh.

«Yes. They would have seen our cowardice.»

«Be quiet, Peter. It has been forgiven.»

«Yes. But I confessed it to my son and I thought that that was why he was so sad. I confessed it, because every time I confess it, it is a relief. It is as if I removed a big stone from my heart. I feel more absolved every time I humiliate myself. But if Marjiam is sad because You have shown Yourself to other people…»

«For that and for nothing else, father.»

«Then, cheer up! He loved you and He loves you. You can see that. But I informed you of the second Passover…»

«I thought that I had done the obedience that Porphirea had given me in Your name not too willingly, Lord. And that, therefore, You were punishing me. And I also thought that You did not show Yourself to me because I hated Judas and those who crucified You» confesses Marjiam.

«Do not hate anybody. I have forgiven.»

«Yes, my Lord. I will not hate any more.»

«And do not be sad any longer.»

«I will not be so any more, Lord.»

Marjiam, like all very young people, is not so timid with Jesus as the others are, and he relaxes confidently in Jesus’ arms, now that he is sure that Jesus is not angry with him. And even more, like a chick under its mother’s wing, he takes shelter in the arms of Jesus, Who presses Him against Himself, and as the anxiety that had made him sad and upset for so many days ceases, he blissfully falls asleep.

«He is still a boy» remarks the Zealot.

«Yes. But how much he has suffered! Porphirea told me when, informed by Joseph of Tiberias, she brought him to me» Peter replies to him. Then he says to the Master: «Porphirea also at Jerusalem?» How much eagerness there is in Peter’s voice!

«All the women. I want to bless them before I ascend to My Father. They have served as well, and very often better than men.»

634.17

«And to Your Mother? Are You not going?» asks Thaddeus.

«We are together.»

«Together? When?»

«Judas, Judas, and do you think that I, Who have always found joy near Her, should not stay with Her now?»

«But Mary is all alone in Her house. My mother told me yesterday.»

Jesus smiles and replies: «Only the High Priest goes behind the Holy of Holies.»

«So? What do You mean?»

«That there are beatitudes that cannot be described and known. That is what I mean.»

He gently moves Marjiam away from Himself and entrusts him to the arms of John, who is the one closest to Him. He stands up. He blesses them. And while they all, with their heads lowered, on their knees, with the exception of John, who has Marjiam’s head in his lap, receive His blessing, He disappears.

«He is really like the lightning of which He speaks» says Bartholomew.

They remain meditating, awaiting sunset.

634.18

The Lord wants me to take another copy book for the last instructions and visions, as they could not be contained here, the pages being too few.


Notes

  1. la douleur qui demeure n’est pas — comme on le comprendra plus bas — pour Judas, désormais mort et damné, mais pour les vivants qui sont d’autres Judas. On peut comprendre de la même façon l’expression de Jésus en 567.28, toujours à propos de Judas : “ Ce sera éternellement ma plus grande douleur ! ” Nous avons lu aussi que Jésus n’oublie pas la souffrance causée à sa Mère (106.10/11) ; que “ au-delà de sa gloire, il souffrira, dans son esprit d’amour, en voyant l’humanité mépriser son amour ” (486.9) ; et que, “ dans la gloire ”, il pleure à cause des nouveaux “ Judas ” (629.11/12). De la même manière, les bienheureux “ ne souffrent plus pour ceux qui sont séparés de Dieu ” (376.5), mais par “ anxiété d’amour ”(253.4) en “ te voyant coupable ” (582.11), “ pour aider encore ceux qui peuvent être sauvés ” (376.5). Et Marie “ a souffert et souffre encore ” (605.19) “ de voir les pécheurs rester pécheurs ”. La nature de cette douleur est mystérieuse (“ Au Ciel, il n’y a plus de larmes ” lira-t-on en 651.16) ; elle pourra seulement se comprendre, comme on le verra plus bas, “ dans la lumière des Cieux ”).
  2. Elisée d’Engaddi, et son père Abraham, ont été rencontrés dans les chapitres 390 et 391, ainsi qu’en 632.18/20.
  3. sorti de la fosse, comme le prophète du même nom, en Dn 14, 31-42. Cette comparaison s’explique par l’épisode de 632.40/41.
  4. ne m’est pas inconnu : le Romain possédé guéri par Jésus en 129.3 était de Cinthium. Joseph de Cinthium pourrait être le frère qui l’accompagnait et qui a mérité une promesse de la part de Jésus (129.6).
  5. harosset : il s’agit d’un gâteau dont l’aspect rappelle le mortier que les Hébreux devaient pétrir pour le Pharaon du temps de leur esclavage.

Notes

  1. Elisha of Engedi and Abram his father in 390-391 and in 632.18/20.
  2. who is not new to me: the possessed Roman cured by Jesus in 129.3 came from Cintium. Joseph of Cintium might be his brother who accompanied him and who deserved a promise from Jesus (129.6).