Os Escritos de Maria Valtorta

70. A Gethsémani avec Jean.

70. No Getsêmani com João de Zebedeu.

70.1

Je vois Jésus se diriger vers une petite maison basse et blanche au milieu de l’oliveraie. Un tout jeune garçon le salue. Il semble être d’ici car il tient des outils pour arroser et sarcler.

« Que Dieu soit avec toi, Rabbi. Ton disciple Jean est venu et il est reparti maintenant pour aller à ta rencontre.

– Il y a longtemps ?

– Non, il vient de prendre ce sentier. Nous pensions que tu arriverais de Béthanie… »

Jésus part en hâte, bondit dans l’autre sens. Il aperçoit Jean qui descend presque au pas de course vers la ville, et il l’appelle.

Le disciple se retourne et, le visage illuminé de joie, il s’écrie : « Oh, mon Maître ! » et revient en arrière en courant.

Jésus lui ouvre les bras et ils s’embrassent tous deux affectueusement.

« Je venais te chercher… Je croyais que tu étais allé à Béthanie, comme tu l’avais dit.

– Oui, j’en avais l’intention. Il me faut commencer à évangéliser aussi les alentours de Jérusalem. Mais ensuite j’ai été retenu en ville… pour instruire un nouveau disciple.

– Tout ce que tu fais est bien fait, Maître et réussit. Tu le vois ? Même maintenant, nous nous sommes aussitôt retrouvés. »

Ils marchent tous deux ; Jésus a passé un bras sur les épaules de Jean qui, étant plus petit, le regarde par-dessous, tout heureux de cette intimité. Ils reviennent ainsi vers la petite maison.

« Il y a longtemps que tu es arrivé ?

– Non, Maître. Je suis parti de Docco à l’aube avec Simon à qui j’ai dit ce que tu voulais. Puis nous avons fait une pause dans la campagne de Béthanie en partageant notre repas et en parlant de toi aux paysans que nous rencontrions dans les champs. Quand le soleil est devenu moins chaud, nous nous sommes séparés. Simon est allé chez un ami auquel il voulait parler de toi. C’est le propriétaire de Béthanie presque tout entière. Il le connaissait auparavant, du vivant de leurs pères à eux deux. Mais demain Simon viendra ici. Il m’a dit de te dire qu’il est heureux de te servir. C’est un homme très capable, Simon. Je voudrais être comme lui, mais je suis un garçon ignorant.

– Non, Jean. Toi aussi tu agis très bien.

– Tu es réellement content de ton pauvre Jean ?

– Très content, mon Jean, très.

– Oh ! Mon Maître ! »

Dans un élan, Jean se penche pour saisir la main de Jésus. Il la baise et la passe sur son visage comme pour le caresser.

70.2

Arrivés à la maisonnette, ils entrent dans la cuisine basse et enfumée. Le maître de maison les salue :

« Que la paix soit avec toi ! »

Jésus répond :

« Paix à cette maison, à toi et à ceux qui vivent avec toi. Un disciple m’accompagne.

– Pour lui aussi, il y aura du pain et de l’huile.

– J’ai apporté du poisson séché que m’ont donné Jacques et Pierre. Et en passant à Nazareth, ta Mère m’a donné du pain et du miel pour toi. J’ai marché sans arrêt, mais maintenant il doit être dur.

– Peu importe, Jean, il aura toujours la saveur des mains de ma Mère. »

Jean tire ses trésors de la besace qu’il avait posée dans un coin. Je vois préparer le poisson sec d’une manière insolite. On le plonge quelques instants dans l’eau chaude, puis on le badigeonne d’huile et on le fait griller sur la flamme.

Jésus bénit la nourriture et s’assied à table avec son disciple. Le maître de maison – que j’entends appeler Jonas – et son fils s’y asseyent eux aussi. La mère va et vient, apportant le poisson, les olives noires, des légumes cuits à l’eau et assaisonnés à l’huile. Jésus offre aussi du miel. Il l’offre à la mère en l’étendant sur le pain.

« Il vient de mes ruches, dit-il. Ma Mère prend soin des abeilles. Mange-le, il est bon. Tu es tellement bonne avec moi, Marie, que tu mérites bien ça, et plus encore », ajoute-t-il parce que la femme ne voudrait pas le priver de ce doux miel.

Le repas se termine rapidement au milieu de brèves conversations. A peine ont-il fini et rendu grâces pour la nourriture prise que Jésus propose à Jean :

« Viens, sortons un peu dans l’oliveraie. La nuit est tiède et claire. Il fera bon rester un peu dehors. »

Le maître de maison dit :

« Maître, je te salue. Je suis fatigué et mon fils aussi. Nous allons nous reposer. Je laisse la porte poussée et la lumière sur la table. Tu sais comment faire.

– Oui, vas-y, Jonas, et éteins aussi la lampe. Il fait un si beau clair de lune que nous y verrons sans lumière.

– Mais ton disciple, où dormira-t-il ?

– Avec moi. Sur ma natte, il y a encore de la place pour lui ; n’est-ce pas, Jean ? »

Jean est ravi à l’idée de dormir à côté de Jésus.

70.3

Ils sortent dans l’oliveraie, mais auparavant Jean a pris quelque chose dans le sac posé dans le coin. Ils font quelques pas et arrivent sur un talus d’où l’on voit toute la ville de Jérusalem.

« Asseyons-nous ici et discutons » dit Jésus.

Mais Jean préfère s’asseoir à ses pieds sur l’herbe courte et il reste, le bras appuyé sur les genoux de Jésus, la tête posée sur son bras, jetant de temps à autre un regard sur son Jésus. On dirait un enfant auprès de la personne qui lui est la plus chère.

« C’est beau, ici aussi, Maître. Regarde comme la ville semble grande, la nuit. Plus que de jour.

– C’est parce que la lumière de la lune en estompe les contours. Vois, on dirait qu’une lumière argentée en repousse les limites. Regarde le sommet du Temple, là-haut. Ne semble-t-il pas suspendu dans le vide ?

– On dirait que les anges le portent sur leurs ailes d’argent. »

Jésus soupire.

« Pourquoi soupires-tu, Maître ?

– Parce que les anges ont abandonné le Temple. Son aspect de pureté et de sainteté se limite à ses murs. Chaque lieu a son âme, c’est-à-dire l’esprit pour lequel il fut édifié, et le Temple devrait avoir une âme de prière, de sainteté. Or ceux qui devraient donner cette âme au Temple sont les premiers à la lui enlever. On ne peut donner ce qu’on ne possède plus, Jean. Et s’il y a beaucoup de prêtres et de lévites qui vivent là, il n’y en a pas même un sur dix qui soit en état de donner la vie au Lieu saint. C’est la mort qu’ils donnent. Ils lui communiquent la mort qui est dans leur âme, la mort à ce qui est saint. Ils ont beau connaître les formules, ils n’ont pas la vie qui devrait les animer. Ce sont des cadavres qui n’ont d’autre chaleur que celle qui leur vient de la putréfaction qui les gonfle.

– Est-ce qu’ils t’ont fait du mal, Maître ? »

Jean est tout désolé.

« Non, ils m’ont même laissé parler quand je leur ai demandé de le faire.

– Tu l’as demandé ? Pourquoi ?

– Parce que je ne veux pas être celui qui déclare la guerre. La guerre viendra quand même, car certains auront de moi une sotte peur humaine, et je serai un reproche pour d’autres. Mais cela doit être porté sur leur livre, pas sur le mien. »

70.4

Après un moment de silence, Jean reprend :

« Maître… Moi, je connais Hanne et Caïphe. Ma famille a avec eux des rapports d’affaires et, quand j’étais en Judée, à cause de Jean-Baptiste, je venais aussi au Temple ; ils se montraient gentils avec le fils de Zébédée. Mon père leur réserve toujours le meilleur poisson ; c’est la coutume, sais-tu ? Quand on veut les avoir pour amis, garder leur amitié, il faut agir ainsi…

– Je le sais. »

Le visage de Jésus s’assombrit.

« Eh bien, si tu es d’accord, je parlerai de toi au grand prêtre. Et puis… si tu veux, je connais quelqu’un qui a des rapports d’affaires avec mon père. C’est un riche marchand de poisson. Il a une belle et grande maison près de l’Hippique, car ce sont des gens riches, mais aussi très bons. Tu y serais plus à ton aise et tu te fatiguerais moins. Pour arriver jusqu’ici on doit passer aussi par ce faubourg d’Ophel, si turbulent et toujours encombré d’ânes et d’adolescents querelleurs.

– Non, Jean. Je te remercie. Mais je suis bien ici. Vois-tu cette paix ? Je l’ai dit aussi à l’autre disciple qui me faisait la même proposition. Lui, il disait : “ Pour être mieux considéré. ”

– Moi, je le disais pour que tu te fatigues moins.

– Je ne me fatigue pas. Je marcherai beaucoup et ne me fatiguerai jamais. Sais-tu ce qui me fatigue ? Le manque d’amour. Ah ! Quel poids cela représente pour moi, c’est comme si j’avais un poids sur le cœur !

– Moi, je t’aime, Jésus.

– Oui, et tu me soulages. Je t’aime beaucoup, Jean, et je t’aimerai toujours, car toi, tu ne me trahiras jamais.

– Te trahir ! Oh !

– Et pourtant ils seront nombreux à me trahir…

70.5

Jean, é­coute : je t’ai dit que je me suis attardé pour instruire un nouveau disciple. C’est un jeune juif, instruit et connu.

– Alors, tu auras beaucoup moins de mal qu’avec nous, Maître. Je suis content que tu aies quelqu’un de plus capable que nous.

– Tu crois que j’aurai moins de mal ?

– S’il est moins ignorant que nous, il te comprendra mieux et te servira mieux, surtout s’il t’aime mieux !

– Voilà : tu as bien parlé. Mais l’amour n’est pas proportionnel à l’instruction, ni à l’éducation. Un cœur vierge aime avec toute la force de son premier amour. Cela vaut aussi pour la virginité de la pensée. Et l’amour s’imprime davantage dans un cœur et une pensée vierges que là où ont déjà existé d’autres amours. Mais si Dieu le veut… Ecoute, Jean : je te prie d’être pour lui un ami. Mon cœur tremble de te placer, toi l’agneau encore jamais tondu, auprès de celui qui connaît la vie. Mais même s’il se calme parce qu’il sait que, certes tu seras un agneau, mais aussi un aigle, et si cet homme habile veut te mettre à terre, sur le sol boueux, le sol du bon sens humain, toi, d’un coup d’aile, tu sauras te libérer et ne vouloir que l’azur et le soleil. Dans ce but, je te prie – en restant tel que tu es –… d’être l’ami de ce nouveau disciple que Simon-Pierre et d’autres n’aimeront guère, pour faire passer en lui ton cœur…

– Oh ! Maître, mais n’y suffis-tu pas ?

– Moi, je suis le Maître auquel il ne dira pas tout. Tu es le condisciple, beaucoup plus jeune, à qui il est plus facile de s’ouvrir. Je ne te dis pas de me répéter ses paroles. Je hais les espions et les délateurs, mais je te demande, Jean, de l’évangéliser par ta foi et ta charité, par ta pureté. C’est une terre que souillent des eaux stagnantes. Il faut que le soleil de l’amour l’assainisse, que l’honnêteté des pensées, des désirs et des actes la purifie, enfin que la foi la cultive. Tu peux le faire.

– Si tu crois que je le peux… Ah oui ! Si tu me dis que je le peux, je le ferai. Par amour pour toi…

– Merci, Jean.

70.6

– Maître, tu as parlé de Simon-Pierre, et il me revient à l’esprit ce que je devais te dire d’abord. Mais la joie de t’entendre m’a fait l’oublier. De retour à Capharnaüm après la Pentecôte, nous avons tout de suite trouvé la somme habituelle de cet inconnu. L’enfant l’avait portée à ma mère. Je l’ai donnée à Pierre qui me l’a rendue en me disant d’y puiser un peu pour le retour et le séjour à Docco. Il m’avait dit de t’apporter le reste pour tes besoins éventuels… Pierre s’imaginait que, ici, tout ne serait pas confortable… mais toi, tu dis le contraire… Je n’ai pris que deux deniers pour deux pauvres rencontrés près d’Ephraïm. Pour le reste, j’ai vécu avec ce que m’avait donné ma mère et ce que m’ont donné de braves gens auxquels j’avais annoncé ton nom. Voici la bourse.

– Je la distribuerai demain aux pauvres. Comme ça, Judas apprendra nos habitudes.

– Ton cousin Jude est venu ?[1] Comment a-t-il fait pour être si rapide ? Il était à Nazareth et ne m’a pas parlé de départ…

– Non. Judas, c’est le nouveau disciple. Il est de Kérioth, mais tu l’as vu à Pâques, ici, le soir de la guérison de Simon. Il était avec Thomas.

– Ah ! C’est lui ? »

Jean est un peu interdit.

« C’est lui. Et Thomas, que fait-il ?

– Il a obéi à ton ordre en se séparant de Simon le Cananéen et en longeant la mer à la rencontre de Philippe et de Barthélemy.

– Oui, je veux que vous vous aimiez sans préférences, en vous aidant réciproquement, en vous faisant l’un à l’autre bon visage. Personne n’est parfait, Jean. Ni les jeunes, ni les vieux. Mais avec de la bonne volonté, vous atteindrez la perfection et, ce qui vous manquera, je le mettrai en vous. Vous êtes comme les fils d’une famille sainte. Il y a en elle bien des caractères différents. L’un est rude, l’autre doux, l’un est courageux, l’autre timide, l’un impulsif, l’autre prudent. Si vous étiez tous pareils, vous seriez forts dans un domaine, et déficients dans tous les autres. Ainsi, au contraire, vous formez une union parfaite, parce que vous vous complétez les uns les autres. L’amour vous unit, doit vous unir, pour la cause de Dieu.

– Et pour toi, Jésus.

– D’abord la cause de Dieu, puis l’amour pour son Christ.

– Qu’est-ce que je suis, moi, dans notre famille ?

– Tu es la paix aimante du Christ de Dieu.

70.7

Es-tu fatigué, Jean ? Veux-tu rentrer ? Moi, je reste à prier.

– Je reste aussi à prier avec toi. Laisse-moi rester.

– Eh bien, soit. »

Jésus récite des psaumes et Jean s’y associe, mais sa voix s’éteint et l’apôtre s’endort, la tête sur la poitrine de Jésus, qui sourit et étend son manteau sur les épaules du dormeur, puis continue sûrement à prier mentalement.

Sur ce, la vision prend fin.

70.8

Jésus dit ensuite :

« Encore un parallèle entre Jean et un autre disciple. Parallèle d’où la figure de mon préféré ressort avec encore plus de limpidité.

Il est celui qui se dépouille même de sa façon de penser et de juger pour être “ le disciple ”. C’est celui qui se donne sans vouloir rien retenir de sa personnalité, de celle qu’il avait avant son élection, pas même une molécule. Judas est celui qui ne veut pas se dépouiller de lui-même. C’est donc un don de soi irréel que le sien. Il apporte son moi malade d’orgueil, de sensualité, de cupidité. Il garde sa façon de penser. Il neutralise ainsi les effets du don et de la grâce.

Judas est le type même de tous les apôtres ratés. Et il y en a tant ! Jean est le type de ceux qui, comme toi, se font hostie par amour pour moi.

Ma Mère et moi sommes les hosties par excellence. Il est difficile de nous rejoindre, impossible même, parce que notre sacrifice fut d’une âpreté totale. Mais, mon Jean ! C’est l’hostie que peuvent imiter toutes les catégories de ceux qui m’aiment : vierge, martyr, confesseur, évangélisateur, serviteur de Dieu et de la Mère de Dieu, actif et contemplatif, c’est un exemple pour tous. C’est celui qui aime.

Observe les différentes manières de raisonner. Judas ergote, coupe les cheveux en quatre, se bute, et quand il paraît céder, il garde en réalité sa façon de voir. Jean se prend pour un moins que rien, il accepte tout, ne demande pas de raisons, et se contente de me plaire. Voilà le modèle.

70.9

D’ailleurs, n’as-tu pas senti la paix t’envahir devant sa simple façon d’aimer ? Oh, mon Jean ! Et mon petit Jean que je veux toujours plus semblable à mon bien-aimé. Accepte tout, en redisant toujours comme l’apôtre : “ Tout ce que tu fais est bien fait, Maître ” pour mériter de t’entendre toujours dire : “ Tu es ma paix aimante. ” J’ai besoin de soulagement moi aussi, Maria. Procure-m’en. Mon cœur sera ton repos. »

70.1

Vejo Jesus que se dirige à baixa casinha branca, que fica no meio do olival. Um jovenzinho o saúda. Parece ser ele do lugar porque tem nas mãos as ferramentas de podar e de sachar.

– Deus esteja Contigo, Rabi. O teu discípulo João veio e agora partiu novamente para ir ao teu encontro.

– Faz muito tempo?

– Não. Ele apenas passou aquele caminho. Nós pensávamos que Tu virias do lado de Betânia…

Jesus, rápido, toma o caminho, contorna o outeiro, vê João que desce quase correndo em direção à cidade e o chama.

O discípulo se vira e, com o rosto iluminado pela alegria, grita:

– Oh! Meu Mestre! –e volta correndo.

Jesus lhe abre os braços e os dois se abraçam afetuosamente.

– Eu ia procurar-te… Pensávamos que tinhas estado em Betânia, como havias dito.

– Sim. Eu queria fazer assim. Devo começar a evangelizar também os arredores de Jerusalém. Mas depois me entretive na cidade… para instruir um novo discípulo.

– Tudo o que fazes é bem feito, Mestre. E é bem sucedido. Estás vendo? Agora mesmo, de repente nos encontramos.

Os dois caminham, tendo Jesus um braço sobre as costas de João que, sendo mais baixo do que Ele, o olha de baixo para cima, contente com aquela intimidade. E assim eles voltam para a casinha.

– Há muito tempo que vieste?

– Não, Mestre. Eu parti de Doco, ao amanhecer, junto com Simão, ao qual eu disse aquilo que Tu desejavas. Depois, paramos juntos nos campos de Betânia, repartimos o alimento, e falamos de Ti aos camponeses que lá encontramos. Quando o sol já estava menos quente nos separamos. Simão foi à casa de um amigo, o qual quer falar de Ti. É o dono de quase toda a Betânia. Simão o conhece de antes, desde quando eram vivos os pais de um e do outro. Mas amanhã Simão virá para cá. Disse-me para falar-te que é feliz em servir-te. Simão é muito capaz. Eu gostaria de ser como ele. Mas sou um moço ignorante.

– Não, João. Tu também fazes muito bem.

– Estás mesmo contente com o teu pobre João?

– Muito contente, meu João. Muito.

– Oh! Meu Mestre!

João se inclina, num impulso, para pegar a mão de Jesus e a beija e a passa pelo rosto como uma carícia.

70.2

Chegaram à casinha. Entram na cozinha baixa e fumacenta. O dono o saúda:

– A paz esteja Contigo.

Jesus responde:

– Paz a esta casa, a ti e a quem vive contigo. Tenho Comigo um discípulo.

– Teremos pão e óleo para ele também.

– Eu trouxe peixe seco que Tiago e Pedro me deram. E, passando por Nazaré, tua mãe me deu pão e mel para Ti. Caminhei sem parar, mas agora o pão já deve estar duro.

– Não tem importância, João. Ele terá sempre o sabor das mãos da minha mãe.

João vai tirando os seus tesouros do alforje que ele tinha posto em um canto. E vejo preparar o peixe seco de uma maneira estranha. Eles o molham por poucos instantes, em água quente, depois o untam e assam sobre as chamas.

Jesus abençoa a comida e, com o discípulo, assenta-se à mesa. Estão ali também o dono da casa, que ouço ser chamado Jonas, e seu filho. A mãe vai e vem, levando o peixe, azeitonas pretas, verduras cozidas e temperadas com óleo. Jesus também põe na mesa o mel. E o oferece à mãe, estendendo-o com o pão.

– É da minha colméia –diz–. Minha mãe é quem cuida das abelhas. Come dele. É bom. És tão boa para Comigo, Maria, que mereces este e mais outro–, diz Ele depois, ao ver que a mulher não queria privá-lo do doce mel.

O jantar chega logo ao fim entre breves conversações em que todos participam. Assim que termina, depois de ter agradecido pelo alimento, Jesus diz a João:

– Vem. Vamos sair um pouco até o olival. A noite está morna e clara. Será agradável estar um pouco lá fora.

O dono da casa diz:

– Mestre, eu te saúdo. Estou cansado e meu filho também está cansado. Nós vamos dormir. Eu deixo a porta encostada e a candeia sobre a mesa. Já sabes como fazer.

– Vai então, Jonas, e apaga a candeia. Há um luar tão claro, que nós enxergaremos até sem levar luz.

– Mas o teu discípulo, onde é que vai dormir?

– Comigo. Em minha esteira há lugar também para ele. Não é verdade, João?

João, à idéia de dormir ao lado de Jesus, fica extasiado.

70.3

Saem para o olival. Mas antes, João pegou qualquer coisa no saco que está no canto. Caminham um pouco e chegam a um ponto de onde se vê toda Jerusalém.

– Sentemo-nos aqui, e vamos conversar –diz Jesus.

Mas João prefere ir sentar-se aos pés de Jesus, sobre a erva cortada; está com o braço pousado sobre os joelhos do Mestre, com a cabeça apoiada sobre o braço, olhando de vez em quando para o seu Jesus. Parece um menino perto da pessoa para ele mais querida.

– É bonito também aqui, Mestre. Olha como a cidade parece grande de noite. Maior do que de dia.

– É porque a luz da lua fez desaparecer os contornos. Vê, parece que os limites se alargam nesta luminosidade prateada. Olha a cúpula do Templo lá em cima. Não parece estar suspensa no ar?

– Parece que os anjos a estão transportando sobre suas asas de prata.

Jesus suspira.

– Por que suspiras, Mestre?

– Porque os anjos abandonaram o Templo. Seu aspecto de pureza e santidade está limitado às paredes. Aqueles que deviam dar-lhe a alma — porque cada lugar tem sua alma, ou seja, o espírito para o qual ele foi erguido, e o Templo tem, deveria ter, alma de oração e santidade — são os primeiros a tirar-lhe. Não se pode dar o que não se tem, João. E, se muitos são os sacerdotes e os levitas que lá vivem, deles não há nem um décimo que seja apto para dar vida ao Lugar Santo. Morte é o que dão. Comunicam a ele a morte que está no seu espírito, morto ao que é santo. Eles têm as fórmulas. Mas não têm a vida delas. São cadáveres que estão quentes só pela putrefação que os está inchando.

– Eles te fizeram mal, Mestre?

João está com muita pena.

– Não. Ao contrário, me deixaram falar, quando pedi para fazê-lo.

– Tu o pediste? Por que?

– Porque não quero ser Eu aquele que inicia a guerra. A guerra virá assim mesmo. Porque a alguns Eu farei um tolo medo humano, e para outros, eu serei uma censura. Mas isto deve estar no livro deles. Não no meu.

70.4

Fazem um pouco de silêncio e depois João volta a falar:

– Mestre, eu conheço Ana e Caifás. Por necessidades de negócios, minha família manteve um relacionamento com eles e quando estive na Judéia por causa de João, eu ia também ao Templo, e eles eram bons aos filhos­ de Zebedeu. Meu pai sempre se lembra deles com o melhor peixe­. Virou até um costume, sabes? Quando se quer tê-los como amigos­, continuar a tê-los, é preciso fazer assim…

– Eu sei.

Jesus está sério.

– Pois bem. Se achas bom, eu falarei de Ti ao Sumo Sacerdote. E depois… se quiseres, eu conheço um que está tratando de negócios com meu pai. É um rico comerciante de peixe. Ele tem uma casa bonita e grande, perto do Hípico, porque são pessoas ricas, mas são também muito boas. Para Ti ficaria mais cômodo e Te cansarias menos. Para se vir aqui deve-se passar também por aquele subúrbio de Ofel tão mal cuidado e sempre cheio de burros e de rapazes briguentos.

– Não, João. Eu te agradeço. Mas estou bem aqui. Estás vendo quanta paz? Eu disse isto também ao outro discípulo que me fazia a mesma proposta. Ele dizia: “Para seres melhor considerado.”

– Eu o dizia para que Tu não te cansasses muito.

– Eu não me canso. Caminharei muito e não me cansarei nunca. Sabes o que é que me cansa? O desamor. Oh! aquele, que peso! É como se Eu tivesse um peso no coração.

– Eu te amo, Jesus.

– Sim. E tu me alivias. Eu te quero muito bem, João, e te quererei sempre, porque tu não me trairás nunca.

– Trair-te? Oh!

– Contudo, haverá muitos que me trairão…

70.5

João, escuta. Eu te disse que parei aqui para instruir um novo discípulo. É um jovem judeu instruído e conhecido.

– Então, terás com ele muito menos trabalho do que conosco, Mestre. Estou contente por teres alguém mais capaz do que nós.

– Pensas tu que me dará menos trabalho?

– Ora, se é menos ignorante do que nós, Te compreenderá melhor e Te servirá melhor, especialmente se Te amar melhor.

– Aí está. Disseste bem. Mas o amor não depende da instrução e nem da formação. Um virgem ama com toda a força do seu primeiro amor. Isso também se dá com a virgindade do pensamento. E o amado penetra e se imprime mais em um coração e em um pensamento virgem do que em um no qual já estiveram outros amores. Mas, se Deus quiser… Escuta, João. Eu te peço que sejas amigo dele. O meu coração treme, ao colocar-te, cordeiro insonso, junto a alguém já experimentado na vida. Mas também se acalma, porque sabe que tu serás cordeiro, mas também águia e se o experimentado quiser fazer-te tocar o chão, sempre lamacento, o chão do bom sentido humano, tu, com um bater de asas, saberás livrar-te e querer só o azul e o sol. Por isto te peço que… — conservando-te como és — sejas amigo do novo discípulo, que não vai ser muito amado por Simão Pedro e também pelos outros, para lhe transfundires o teu coração…

– Oh! Mestre! Mas já não bastas Tu?

– Eu sou o Mestre ao qual não se dirá tudo. Tu és o condiscípulo, um pouco mais jovem, com o qual é mais fácil abrir-se. Eu não estou dizendo que me venhas repetir tudo o que ele te disser. Abomino os espias e os traidores. Mas o que te peço é que o evangelizes com a tua fé e tua caridade, com a tua pureza, João. É uma terra corrompida por águas mortas. Há de ser seca com o sol do amor, purificada com a honestidade de pensamentos, desejos e obras e cultivada com a fé. E tu podes fazer isso.

– Se achas que eu posso… oh! sim. Se Tu dizes que eu posso fazer isso, isso farei. Por amor a Ti…

– Obrigado, João.

70.6

– Mestre, falaste de Simão Pedro. E voltou-me à lembrança o que eu devia dizer-te primeiro, mas que a alegria de ouvir-te tinha afastado do meu pensamento. Quando voltamos a Cafarnaum, depois do Pentecostes, encontramos logo a importância de costume daquele desconhecido. O menino a tinha entregue à minha mãe. Eu a dei a Pedro e ele me devolveu dizendo que a usasse um pouco para a volta e a parada em Doco e que o restante o levasse a Ti, pois podias estar precisando… porque Pedro também pensava que aqui não tens comodidade… mas Tu dizes que tens… Eu não tirei senão duas moedas para dois pobrezinhos que encontrei perto de Efraim. Quanto ao mais, vim passando com o que minha mãe me havia dado e com o que me deram algumas pessoas boas, às quais eu preguei o teu Nome. Aqui está a bolsa.

– Amanhã a distribuiremos aos pobres. Assim, também Judas irá aprendendo os nossos costumes.

– O teu primo veio? Como fez para chegar aqui tão rápido? Ele estava em Nazaré e não me disse que partiria…

– Não. Judas é o novo discípulo. Ele é de Keriot. Mas tu o viste pela Páscoa, aqui, naquela tarde da cura de Simão. Ele estava com Tomé.

– Ah! É aquele?

João fica um pouco admirado…

– É ele. E Tomé, que está fazendo?

– Ele obedeceu as tuas ordens deixando Simão Cananeu e, indo pela estrada do mar, foi ao encontro de Filipe e Bartolomeu.

– Sim, Eu quero que vos ameis sem preferências, ajudando-vos reciprocamente, suportando-vos um ao outro. Ninguém é perfeito, João. Nem os jovens, nem os velhos. Mas, se tiverdes boa vontade, chegareis à perfeição, e o que faltar, Eu colocarei em vós. Vós sois como os filhos de uma santa família. Dentro dela há muitos caráteres diferentes. Um é forte, outro é calmo, outro é corajoso, outro é tímido, um é impulsivo, outro é muito cauteloso. Se todos fossem iguais, seríeis uma força em um caráter e deficiências em todos os outros. Enquanto que, como estais, formais uma união perfeita, porque vos completais mutuamente. O amor vos une, vos deve unir, o amor por causa de Deus.

– E por Ti, Jesus.

– Primeiro por causa de Deus, e depois por amor ao seu Cristo.

– Eu… que é que eu sou na nossa família?

– És a paz amorosa do Cristo de Deus.

70.7

Estás cansado, João? Queres voltar? Eu fico aqui para rezar.

– Eu também fico para rezar Contigo. Deixa-me ficar para rezar Contigo.

– Então fica.

Jesus diz os salmos e João o acompanha. Mas a voz dele vai sumindo, e o apóstolo acaba adormecendo com a cabeça sobre o colo de Jesus, que sorri e estende o seu manto sobre as costas do adormecido e depois continua a rezar, mentalmente.

A visão termina assim.

70.8

Depois Jesus diz:

– Ainda um paralelo entre o meu João e um outro discípulo. Paralelo no qual sai sempre mais nítida a figura do meu predileto.

Ele é aquele que se despoja do seu modo de pensar e de julgar, para ser “o discípulo.” É aquele que se doa, sem querer de si nem mesmo uma molécula — do si mesmo antecedente à eleição. Judas é aquele que não quer se despojar de si mesmo. A sua doação é, por isso, uma doação irreal. Ele traz consigo o seu eu doente de soberba, de sensualidade, de cobiça. Conserva o seu modo de pensar. Com isso ele neutraliza os efeitos da doação e da Graça.

Judas é o chefe da família de todos os apóstolos fracassados. E são tantos! João é o chefe da família dos que se fazem hóstias por meu amor. Ele é o teu modelo.

Eu e minha mãe somos as Hóstias excelsas. Alcançar-nos é difícil, aliás, impossível, porque o nosso sacrifício foi de uma aspereza total. Mas o meu João! É a hóstia imitável por todas as classes dos meus amadores: virgem, mártir, confessor, evangelizador, servo de Deus e da mãe de Deus, ativo e contemplativo, é um exemplo para todos. É aquele que ama.

Observa os diferentes modos de raciocinar. Judas investiga, argumenta, teima, e, mesmo quando parece estar cedendo, na realidade está conservando ainda o seu modo de pensar. João se julga um nada, aceita tudo, não pergunta as razões, e se sente bem pago se puder me fazer feliz. Eis o exemplo.

70.9

Não é verdade que te sentiste toda cheia de paz, diante daquela sua simples e querida amorosidade? Oh! O meu João! E o meu pequeno João que Eu quero seja sempre mais parecido com o meu dileto. Aceita tudo, dizendo sempre como o Apóstolo: “Tudo aquilo que fazes é bem feito, Mestre”, para merecer ouvir sempre que se lhe diga: “És a minha amorosa paz.” Preciso de consolo Eu também, Maria. Dá-me. O meu Coração seja o teu repouso.


Notes

  1. Ton cousin Jude est venu ? L’italien ne fait pas la différence entre ces deux formes du même prénom. D’où la confusion de Jean.