Os Escritos de Maria Valtorta

75. Jésus retrouve les bergers Elie et Lévi.

75. Jesus reencontra os pastores Elias e Levi.

75.1

Les collines se font beaucoup plus hautes et boisées que celles de Bethléem et s’élèvent toujours plus, formant une vraie chaîne de montagnes.

Jésus monte, en tête, scrutant devant et autour de lui, comme s’il cherchait quelque chose. Il ne parle pas. Il écoute les bruits des bois plutôt que les discussions des disciples, quelques mètres derrière lui.

Une clarine se fait entendre au loin, mais le vent apporte le son de la clochette. Jésus sourit. Il se retourne.

« J’entends des brebis, dit-il.

– Où ça, Maître ?

– Vers ce coteau, à ce qu’il me semble, mais le bois m’empêche de voir. »

Jean ne dit mot. Il retire son habit – le manteau, tous le portent roulé en bandoulière, car ils ont chaud – et, gardant sa tunique courte, il enlace un tronc élevé et lisse, un frêne, dirait-on, et il grimpe, il grimpe… jusqu’à ce qu’il voie.

« Oui, Maître, il y a beaucoup de troupeaux, ainsi que trois bergers là-bas, derrière ce bois touffu. »

Il descend et tous y vont, rassurés.

« Est-ce qu’il s’agit bien d’eux ?

– Nous le leur demanderons, Simon, et si ce n’est pas eux, ils nous renseigneront. Ils se connaissent entre eux. »

Encore environ une centaine de mètres, puis voilà un grand pâturage vert, entouré de gros arbres anciens.

75.2

Des troupeaux nombreux se trouvent sur la pente du pré et broutent l’herbe abondante. Trois hommes les gardent. L’un est âgé, déjà tout blanc, les autres ont, l’un la trentaine, l’autre la quarantaine environ.

« Attention, Maître, ce sont des pâtres… » conseille Judas, en voyant que Jésus presse le pas.

Mais Jésus ne répond même pas. Il avance, grand, beau, le visage éclairé par le soleil couchant, dans son blanc vêtement. On dirait un ange, tant il est lumineux…

« Que la paix soit avec vous, mes amis » dit-il quand il arrive à la limite du pré.

Surpris, les trois hommes se retournent. Un silence, puis le plus ancien demande :

« Qui es-tu ?

– Quelqu’un qui t’aime.

– Tu serais bien le premier depuis de nombreuses années ! D’où viens-tu ?

– De Galilée.

– De Galilée ? Oh ! »

L’homme le regarde attentivement. Les autres aussi se sont approchés.

« De Galilée » répète le berger ; et il ajoute à mi-voix, comme s’il s’adressait à lui-même : « Lui aussi venait de Galilée… De quel endroit, Seigneur ?

– De Nazareth.

– Oh ! Dis-moi, alors : est-ce qu’un enfant y est revenu, avec une femme qui s’appelait Marie et un homme du nom de Joseph, un enfant encore plus beau que sa mère ? On n’a jamais vu de fleur plus belle sur les collines de Juda. Un bébé né à Bethléem de Juda, au temps de l’édit ? Un enfant qui a ensuite pris la fuite pour le bonheur du monde. Cet enfant, je donnerais ma vie pour le savoir vivant et devenu maintenant un homme !

– Pourquoi dis-tu que sa fuite a fait le bonheur du monde ?

– Parce que c’était le Sauveur, le Messie, et qu’Hérode voulait sa mort. Je n’étais pas là quand il s’est enfui avec son père et sa Mère… Lorsque j’ai appris le massacre et que je suis revenu – car moi aussi, j’avais des enfants (il sanglote), Seigneur, et une femme… (il sanglote encore)… je les ai vus massacrés (il san­glote), mais je te jure par le Dieu d’Abraham que je tremblais plus pour lui que pour ma propre chair –, j’ai appris qu’il s’était enfui et pourtant, je n’ai pas pu m’informer ni retrouver mes enfants égorgés… A coups de pierres, comme un lépreux, comme un impur, j’ai été pris pour un assassin… et j’ai dû m’enfuir dans les bois, vivre comme un loup… jusqu’à ce que je trouve un maître. Ah, ce n’est plus Anne… Celui-ci est dur et cruel… Si une brebis chute et se blesse, si le loup m’emporte un agneau, il me faut être fouetté jusqu’au sang ou bien perdre mes petites économies, travailler dans les bois pour les autres, faire n’importe quoi, mais payer, toujours le triple de la valeur. Mais peu importe. J’ai toujours dit au Très-Haut : “ Fais-moi voir ton Messie, fais-moi savoir au moins qu’il est vivant et tout le reste n’est rien. ” Seigneur, je t’ai dit comment j’ai été traité par les habitants de Bethléem et comment je le suis par mon patron. J’aurais pu rendre le mal pour le mal ou faire le mal en volant, pour ne pas souffrir à cause de mon maître. Mais je n’ai voulu que pardonner, souffrir, être honnête car les anges ont dit : “ Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. ”

– C’est ce qu’ils ont dit ?

– Oui, Seigneur, tu peux le croire, toi au moins qui es bon. Sais-tu, au moins, et le crois-tu, que le Messie est né ? Personne ne veut plus le croire. Mais les anges ne mentent pas… et nous, nous n’étions pas ivres, comme ils l’ont prétendu. Celui-ci, tu vois, n’était alors qu’un enfant, et il fut le premier à voir l’ange. Il ne buvait que du lait, lui. Est-ce que le lait peut enivrer ? Les anges ont dit : “ Aujourd’hui, dans la cité de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Vous le reconnaîtrez à ceci : vous trouverez un bébé couché dans une mangeoire, enveloppé de langes. ”

– C’est exactement ce qu’ils ont dit ? N’avez-vous pas mal entendu ? Ne vous trompez-vous pas, depuis si longtemps ?

– Oh ! Non, hein, Lévi ? Pour ne pas oublier – d’ailleurs, nous ne l’aurions pas pu, car c’étaient des paroles du Ciel qui s’étaient gravées en lettres de feu dans nos cœurs –, tous les matins, tous les soirs, au lever du soleil et quand brille la première étoile, nous le disons comme une prière, pour en recevoir bénédiction, force et réconfort, avec son nom à lui et le nom de sa Mère.

– Ah ! Vous disiez : “ Christ ” ?

– Non, Seigneur, nous disions : “ Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, par Jésus, le Christ, qui est né de Marie dans une étable de Bethléem et qui était dans une mangeoire, enveloppé dans des langes. C’est lui le Sauveur du monde.»

75.3

– Mais, en somme, qui cherchez-vous ?

– Jésus, le Christ, fils de Marie, le Nazaréen, le Sauveur.

– C’est moi. »

A ces mots, Jésus s’illumine en se manifestant à ses fidèles et tenaces amis. Tenaces, fidèles, patients.

« Toi ! O Seigneur, Sauveur, notre Jésus ! »

Les trois hommes sont à terre et baisent les pieds de Jésus, pleurant de joie.

« Relevez-vous. Debout, Elie, et toi Lévi, et toi que je ne con­nais pas.

– Joseph, fils de Joseph.

– Et voici mes disciples : Jean, galiléen, Simon et Judas, judéens. »

Les bergers ne sont plus face à terre, mais encore à genoux. Penchés en arrière sur leurs talons, ils adorent le Sauveur avec un regard d’amour, des lèvres qui tremblent d’émotion, leurs visages pâles ou rouges de joie.

Jésus s’assied sur l’herbe.

« Non, Seigneur ! Pas sur l’herbe, pas toi, le roi d’Israël !

– Laissez, mes amis. Je suis pauvre, seulement un menuisier pour le monde. Riche uniquement d’amour pour le monde, et de l’amour que les bons me témoignent. Je suis venu pour rester chez vous, rompre avec vous le pain du soir, dormir sur le foin à côté de vous, recevoir votre réconfort…

– Du réconfort ! Nous sommes rustres et persécutés…

– Je suis persécuté moi aussi, mais vous me donnez ce que je cherche : l’amour, la foi et l’espérance qui résiste après bien des années et donne sa fleur. Vous voyez ? Vous avez su m’attendre et vous avez cru sans hésitation que c’était moi. Et moi, je suis venu.

– Oh oui, tu es venu. Maintenant, même si je meurs, je n’ai plus rien à regretter de ce que j’aurais pu espérer sans jamais l’obtenir.

– Non, Elie, tu vivras jusqu’après le triomphe du Christ. Toi qui as vu mon aube, tu dois voir ma splendeur.

75.4

Et les autres ? Vous étiez douze : Elie, Lévi, Samuel, Jonas, Isaac, Tobie, Jonathas, Daniel, Siméon, Jean, Joseph et Benjamin. Ma Mère me répétait toujours vos noms, les noms de mes premiers amis.

– Oh ! »

Les bergers sont toujours plus émus.

« Où sont les autres ?

– Le vieux Samuel est mort de vieillesse il y a vingt ans de cela. Joseph a été tué en se battant à la porte de son enclos, pour donner le temps à son épouse – qui était mère depuis quelques heures – de s’enfuir avec celui-ci que j’ai recueilli par amour pour mon ami, et pour… et pour avoir encore des enfants autour de moi. J’ai pris aussi Lévi avec moi… Il était persécuté. Benjamin est berger sur le mont Liban, avec Daniel. Siméon, Jean et Tobie – qui maintenant a pris le nom de Mathias en souvenir de son père, tué lui aussi – sont disciples de Jean. Jonas est dans la plaine d’Esdrelon, au service d’un pharisien. Isaac a les reins malades, il est dans une misère absolue, et il est seul, à Yutta. Nous l’aidons comme nous pouvons… mais nous sommes tous battus et ce sont des gouttes d’eau dans un incendie. Jonathas est maintenant serviteur chez un grand de la cour d’Hérode.

– Comment avez-vous pu, spécialement Jonathas, Jonas, Daniel et Benjamin, trouver ces emplois ?

– Je me souvenais de Zacharie, ton parent… Ta Mère m’avait envoyé à lui. Et quand nous nous sommes trouvés aux prises avec la furie des juifs, fugitifs et maudits, je les lui ai adressés. Il s’est montré bon. Il nous a protégés, nourris, il nous a cherché des patrons, comme il le pouvait. J’avais déjà pris tout le troupeau d’Anne passé à l’hérodien… et je suis resté avec lui…[1] Une fois adulte, Jean-Baptiste a commencé à prêcher, et Siméon, Jean et Tobie l’ont suivi.

– Mais, maintenant, Jean-Baptiste est prisonnier.

– Oui. Et eux circulent aux environs de Machéronte, avec un petit troupeau. Il leur a été donné par un riche, un disciple de Jean ton parent, pour écarter les soupçons.

– Je voudrais les voir tous.

– Oui, Seigneur. Nous irons leur annoncer : “ Venez, il est vivant. Il se souvient de nous et nous aime. ”

– Et il veut les compter au nombre de ses amis.

– Oui, Seigneur.

– Mais pour commencer, nous irons voir Isaac. Quant à Samuel et Joseph, où sont-ils enterrés ?

– Samuel, à Hébron. Il est resté au service de Zacharie. Joseph… n’a pas de tombeau, Seigneur. Il a brûlé avec sa maison.

– Il sera bientôt dans la gloire, non pas dans les flammes des hommes cruels, mais dans les flammes du Seigneur. Je vous l’assure ; à toi, Joseph, fils de Joseph, je te l’assure. Viens que je t’embrasse en guise de remerciement à ton père.

– Et mes enfants ?

– Ce sont des anges, Elie. Des anges qui rediront le “ Gloria ” quand le Sauveur sera couronné.

– Couronné roi ?

– Non, Rédempteur. Oh ! Cortège des justes et des saints ! D’abord, les phalanges, blanches et pourpres des petits martyrs ! Et, une fois que sera ouverte la porte des limbes, nous monterons ensemble au Royaume où l’on ne meurt plus. Et puis vous verrez et retrouverez vos pères, mères et enfants dans le Seigneur ! Ayez foi.

– Oui, Seigneur.

– Appelez-moi : Maître.

75.5

La nuit tombe. La première étoile apparaît. Dis ta prière avant le repas.

– Non, pas moi, toi.

– Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, qui ont mérité de voir la Lumière et de la servir. Le Sauveur est parmi eux. Le Berger de race royale est au milieu de son troupeau. L’Etoile du matin s’est levée. Réjouissez-vous, vous les justes ! Réjouissez-vous dans le Seigneur ! Lui qui a créé la voûte des cieux et y a semé les étoiles, lui qui a fixé les limites des terres et de la mer, lui qui a créé les vents et les pluies et réglé le cours des saisons pour donner pain et vin à ses enfants, voici qu’il vous envoie maintenant une nourriture plus excellente: le Pain vivant qui descend du Ciel, le Vin de la vigne éternelle. Venez, vous les prémices de mes adorateurs. Venez connaître le Père, en vérité, pour le suivre en sainteté et obtenir de lui une récompense éternelle. »

Jésus a prié debout, les bras tendus, pendant que ses disciples et les bergers se tenaient à genoux.

Après cela, on distribue du pain et une jatte de lait frais tiré. Comme il y a trois écuelles, ou trois courges évidées, je ne sais, c’est d’abord Jésus, Simon et Judas qui mangent, puis Jean à qui Jésus passe son bol, en même temps que Lévi et Joseph, et en dernier Elie.

Les animaux ne broutent plus. Ils ont formé un grand troupeau, serrés les uns contre les autres, en attendant peut-être qu’on les conduise à leur enclos. Mais je vois au contraire les trois bergers les conduire dans le bois, sous un grossier hangar de branchages entouré de cordes. Ils se mettent à préparer un lit de foin pour Jésus et ses disciples. On allume des feux, probablement à cause des bêtes sauvages.

Fatigués, Judas et Jean s’étendent, et peu après s’endorment. Simon voudrait bien tenir compagnie à Jésus, mais il ne tarde pas à s’endormir lui aussi, assis sur le foin, le dos appuyé à un pieu.

75.6

Jésus reste éveillé avec les bergers. Et ils parlent : de Joseph, de Marie, de la fuite en Egypte, du retour… Après ces demandes d’informations affectueuses, voici venir des questions plus élevées : que faire pour servir Jésus ? Comment le pourront-ils, eux, de grossiers bergers ?

Jésus les instruit et explique :

« Je vais maintenant parcourir la Judée. Vous serez toujours tenus informés par les disciples. Plus tard, je vous ferai venir. Rassemblez-vous, en attendant. Faites en sorte de vous informer mutuellement de ma présence en ce monde comme Maître et Sauveur. Faites-le savoir, comme vous pourrez. Je ne vous promets pas qu’on vous croira. J’ai essuyé dérision et poursuites. Vous aussi, vous rencontrerez la même chose. Mais, comme vous avez su vous montrer courageux et justes dans cette attente, soyez-le, plus encore, maintenant que vous êtes mes disciples. Demain, nous irons à Yutta, puis à Hébron. Pouvez-vous venir ?

– Oh oui ! Les routes sont à tout le monde, et les pâturages à Dieu. Seule Bethléem nous est interdite à cause de son injuste haine. Les autres villages sont au courant… mais ils se con­tentent de nous mépriser en nous traitant “ d’ivrognes ”. C’est pourquoi nous ne pourrons pas faire grand chose ici.

– Je vous appellerai ailleurs. Je ne vous abandonnerai pas.

– Pendant toute la vie ?

– Pendant toute ma vie.

– Non, c’est moi qui mourrai d’abord, Maître. Je suis âgé.

– Tu crois cela ? Pas moi. Un des premiers visages que j’ai vus, ce fut le tien, Elie. Ce sera l’un des derniers. Dans mes yeux, j’emporterai ton visage bouleversé par la douleur de ma mort. Mais, après, ce sera à toi de porter dans ton cœur la radieuse vision d’un matin triomphal et c’est avec elle que tu attendras la mort…. La mort, cette rencontre éternelle avec Jésus que tu as adoré tout petit. A ce moment-là aussi, les anges chanteront le Gloria pour “ l’homme de bonne volonté ”. »

Je ne vois plus rien. Cette douce vision se voile. C’est la fin.

75.1

As montanhas vão ficando muito mais altas e selvosas do que aquelas de Belém, e elevam-se cada vez mais, em uma verdadeira cadeia de montanhas.

Jesus sobe na frente de todos, lançando o olhar à frente, em torno, como se procurasse alguma coisa. Ele não fala. Escuta mais as vozes da mata do que a dos discípulos, que vão alguns metros atrás Dele, conversando entre si.

Ouve-se ao longe um cincerro, mas o vento traz o seu som até Jesus. Ele sorri, e se volta para os outros:

– Estou ouvindo as ovelhas –diz Ele.

– Onde, Mestre?

– Parece-me que na direção daquela colina. Mas o bosque não me deixa ver.

João não diz nada. Tira o seu hábito — os mantos, todos os estão levando a tiracolo, enrolados, porque estão acalorados — e, só com a túnica curta, se abraça a um tronco alto e liso, que eu diria de um freixo, e sobe, vai subindo… até que vê:

– Sim, Mestre. Há muitos rebanhos e três pastores lá atrás daquele bosque.

Depois, ele desce, e vão tranqüilos.

– Serão eles?

– Nós perguntaremos, Simão, e se não são eles, nos dirão alguma coisa. Eles se conhecem entre si.

Depois de andarem cerca de uns cem metros, aparece um grande pasto verde, todo cercado por grossas e velhas árvores.

75.2

Muitas ovelhas­ estão sobre o prado ondulado, pastando a basta erva. Três homens as estão olhando. Um deles é velho, já todo encanecido, os outros têm, um os seus trinta, e o companheiro seus quarenta anos, mais ou menos.

– Cuidado, Mestre. São mandriões… –aconselha Judas, ao ver que Jesus apressou o passo.

Mas Jesus nem lhe responde. E vai alto, bonito, com o sol poente lhe batendo no rosto, e com sua veste branca. Parece um anjo, de tão luminoso que está…

– A paz esteja convosco, amigos, Ele saúda, quando chega na entrada do prado.

Os três se viram, espantados. Há um silêncio. Depois, o mais velho pergunta:

– Quem és?

– Alguém que te ama.

– Serias o primeiro, depois de tantos anos. De onde vens?

– Da Galiléia.

– Da Galiléia? Oh!

O homem o olha atentamente. Os outros também já se aproximam.

– Da Galiléia –repete o pastor, e acrescenta em voz baixa, falando para si mesmo–: Ele também tinha vindo da Galiléia… De que lugar, Senhor?”

– De Nazaré.

– Oh! Diz-me, então. Terá voltado para lá um menino, com uma mulher chamada Maria e um homem chamado José, um menino ainda mais bonito do que a sua mãe, que flor mais bonita nunca se viu nas encostas de Judá? Um menino nascido em Belém de Judá, no tempo do edito? Um menino que fugiu depois, para a grande sorte do mundo. Um menino, que eu daria a vida para saber se ainda está vivo, se já é um homem feito!

– Por que dizes que foi a grande sorte do mundo o ter Ele fugido?

– Porque Ele era o Salvador, o Messias, e Herodes queria matá-lo. Eu não estava aqui, quando Ele fugiu com o pai e a mãe… Quando fiquei sabendo da matança, e voltei… — porque eu também tinha filhos (um soluço), Senhor, e uma mulher… (soluço) e ouvi dizer que estavam mortos (outro soluço), mas eu te juro pelo Deus de Abraão, por causa Dele eu tremia mais do que pela minha própria carne — fiquei sabendo que Ele tinha fugido, e nem pude fazer perguntas; nem pude ir recolher os corpos dos meus filhos degolados… Perseguido a pedradas, como se fosse um leproso, um imundo, um assassino… e precisei fugir para os bosques, levar uma vida de lobo… até que encontrei um patrão. Oh! Ana não existe mais… É duro e cruel… Se uma ovelha se aleija, se o lobo me pega um cordeiro, ou eu vou ser espancado até o sangue, ou vão tirar-me o meu pouco ganho, ou vou trabalhar nos bosques para os outros, fazer qualquer coisa, mas pagando sempre três vezes mais do que o justo valor. Mas não importa. Eu sempre tenho dito ao Altíssimo: “Deixa-me ver o teu Messias, deixa-me pelo menos saber que Ele está vivo, e tudo o que tenho sofrido é nada.” Senhor, eu te disse como fui tratado pelos belemitas e como estou sendo tratado pelo patrão. Eu podia ter retribuído ao mal com mal, ou praticar o mal, roubando, para não ter que sofrer com o patrão. Mas, eu só quis perdoar, sofrer, ser honesto, porque os anjos haviam dito: “Glória a Deus nos Céus altíssimos, e paz na terra aos homens de boa vontade.”

– Foi assim mesmo que os anjos disseram?

– Sim, Senhor, podes crê-lo Tu, ao menos Tu, que és tão bom. Fica sabendo Tu, pelo menos, e crede que o Messias já nasceu. Ninguém quer mais crer nisso. Mas os anjos não mentem… e nós não estávamos bêbados, como disseram. Este, que estás vendo, naquele tempo era um menino, e foi o primeiro a ver o anjo. Ele só bebia leite. Será que o leite pode embriagar? Os anjos disseram: “Hoje na cidade de Davi nasceu o Salvador, que é Cristo, o Senhor. E vós o reconhecereis pelo seguinte: Encontrareis um Menino deitado em uma manjedoura, envolvido em faixas.”

– Foi assim mesmo que falaram? Não tereis entendido mal? Não estareis enganados, depois de tanto tempo?

– Oh! Não! Não é verdade, Levi? Para não nos esquecermos daquelas palavras — e nem o poderíamos, porque eram palavras do Céu, e foram escritas com o fogo do Céu em nossos corações — todas as manhãs, todas as tardes, quando o sol surge, quando brilha a primeira estrela, nós as dizemos como oração, como pedido de bênção, para termos força e conforto, em nome Dele e da mãe.

– Ah! Vós dizíeis: “O Cristo”?

– Não, Senhor. Nós dizemos: “Glória a Deus nos Céus altíssimos e paz na terra aos homens de boa vontade, por Jesus Cristo que nasceu de Maria em uma estrebaria em Belém e que, envolvido em faixas, estava em uma manjedoura, Ele que é o Salvador do mundo.”

75.3

– Mas em suma, a quem vós procurais?

– A Jesus Cristo, Filho de Maria, o Nazareno, o Salvador.

– Sou Eu.

Jesus resplandece ao dizer isso, manifestando-se a esses seus firmes amadores. Firmes, fiéis, pacientes.

– Tu! Oh! Senhor, Salvador, Nosso Jesus!

Os três se prostram por terra e beijam os pés de Jesus chorando de alegria.

– Levantai-vos. Levanta-te Elias, e tu, Levi, e tu que não sei quem és.

– José, filho de José.

– Estes são os meus discípulos: João, galileu, Simão e Judas, judeus.

Os pastores não estão mais com o rosto por terra, mas estão ainda de joelhos, largados para trás sobre os calcanhares, e adoram o Salvador com olhos de amor, com lábios que tremem de emoção, com rostos embranquecidos ou avermelhados pela alegria.

Jesus se assenta sobre a relva.

– Não, Senhor. Sobre a relva, Tu não, ó Rei de Israel!

– Deixai, amigos. Eu sou pobre. Para o mundo, Eu sou carpinteiro. Só sou rico de amor que tenho para com o mundo, e do amor que os bons me dão. Eu vim para estar convosco, para partir convosco o pão da tarde, para dormir ao vosso lado sobre o feno, e receber de vós um conforto…

– Oh! Conforto! Nós somos rudes e perseguidos.

– Eu também sou perseguido. Mas vós me dais o que Eu procuro: amor, fé e esperança que resiste através dos anos, e ainda dá flor. Estais vendo? Vós soubestes esperar, crendo sem dúvidas que era Eu. E Eu vim.

– Oh! Sim! Vieste. Agora, mesmo que eu morra, não tenho nada mais que me dê aquela pena por uma coisa que foi esperada, e não tida.

– Não, Elias. Tu viverás, até depois do triunfo de Cristo. Tu, que viste a minha aurora, deves ver também o meu fulgor.

75.4

E os outros? Vós éreis doze: Elias, Levi, Samuel, Jonas, Isaque, Tobias, Jônatas, Daniel, Simeão, João, José e Benjamim. Minha mãe me dizia sempre os vossos nomes. Como sendo dos meus primeiros amigos.

– Oh!

Os pastores estão cada vez mais comovidos.

– Onde estão os outros?

– O velho Samuel morreu de idade, há vinte anos. José foi morto por ter combatido à porta do recinto, para dar tempo à esposa, que havia dado à luz poucas horas antes, para fugir com este aqui, que eu recolhi por amor ao amigo, e para… para ter ainda meninos ao meu redor. Também a Levi eu tomei comigo… Ele era um dos perseguidos. Benjamim é hoje pastor nas terras do Líbano, junto com Daniel. Simeão, João e Tobias, que agora tomou o nome de Matias em memória de seu pai, também ele assassinado, são discípulos de João. Jonas está na planície de Esdrelon, a serviço de um fariseu. Isaque está com os rins quebrantados, vive em uma miséria absoluta, e mora sozinho em Juta. Nós o ajudamos, como podemos… mas vivemos perseguidos, e o que lhe podemos dar é como gotas de orvalho em um incêndio. Jônatas agora é servo de um dos grandes de Herodes.

– Como pudestes, especialmente Jônatas, Jonas, Daniel e Benjamim ir trabalhar nesses serviços?

– Eu me lembrei de Zacarias, teu parente… Tua mãe me tinha mandado a ele. E, quando nos encontramos nos desfiladeiros da Judéia, fugitivos e malditos, eu os levei a ele. Ele foi bom. Protegeu-nos, matou-nos a fome. Procurou um patrão para nós. Fez o que pôde. Eu já havia pego todo o rebanho de Ana, encampado pelo herodiano… e fiquei com ele[1]… Tendo-se feito homem, o Batista, e começado a pregar, Simeão, João e Tobias o acompanharam.

– Mas agora o Batista está preso.

– Sim. Mas eles estão de ronda perto de Maqueronte, com um punha­do de ovelhas, para não levantar suspeitas, dadas por um homem rico, discípulo de João, teu parente.

– Eu gostaria de vê-los todos.

– Sim, Senhor. Nós iremos dizer a eles: “Vinde. Ele está vivo. Ele se lembra de nós e nos ama.”

– E vos quer entre os seus amigos.

– Sim, Senhor.

– Mas, antes, nós iremos a Isaque. E Samuel e José, onde estão sepultados?

– Samuel está em Hebron. Ficou a serviço de Zacarias. José… não tem sepultura, Senhor. Ele foi queimado com a casa.

– Não entre as chamas dos cruéis, mas entre as chamas do Senhor, e na glória, logo ele haverá de estar. Eu vo-lo digo. A ti, José, filho de José, Eu te digo. Vem cá, para que Eu te beije e para dizer um obrigado ao teu pai.

– E os meus meninos?

– São anjos, Elias. Anjos que repetirão o “Glória”, quando o Salvador for coroado.

– Coroado Rei?

– Não. Coroado Redentor. Oh! Cortejo dos justos e santos! E, na frente, as falanges, brancas e purpurinas dos pequenos mártires! E, abertas as portas do Limbo, eis que subiremos juntos ao Reino, onde não há morte. E depois, vós ireis e reencontrareis vossos pais, mães e filhos no Senhor! Crede.

– Sim, Senhor.

– Chamai-me Mestre.

75.5

A tarde cai, a primeira estrela já está nascendo. Diz a tua oração antes da janta.

– Eu não. Diz tu.

– Glória a Deus nos Céus altíssimos, e paz na terra aos homens de boa vontade, que mereceram ver a Luz e servi-la. O Salvador está entre eles. O Pastor da estirpe real está no meio do seu rebanho. A Estrela da manhã já surgiu. Jubilai-vos, ó justos! Jubilai no Senhor. Ele, que fez a abóbada dos céus, e os semeou de estrelas, Ele que pôs, como limite para as terras, os mares, Ele que criou os ventos e o orvalho e regulou o curso das estações para dar pão e vinho aos seus filhos, eis que vos manda agora um Alimento mais alto: o Pão vivo que desce dos Céus, o Vinho da Videira eterna. Vinde, vós, primícias dos meus adoradores. Vinde conhecer o Pai em verdade, para o seguirdes na santidade e terdes Dele o prêmio eterno.

Jesus rezou de pé, com os braços estendidos, enquanto os discípulos e os pastores ficaram de joelhos.

Depois é servido o pão e uma escudela de leite tirado na hora, e como são três as escudelas, ou cabaças, não sei, primeiro comem Jesus, Simão e Judas. Depois João, ao qual Jesus passa a sua escudela, com Levi e José. Por último come Elias.

As ovelhas já não estão mais pastando, elas se reúnem em um grande grupo cerrado à espera de serem levadas ao seu cercado. Mas, ao contrário, vejo que os pastores as levam para o bosque, debaixo de um rústico galpão, feito de ramos tapados com cordas. E cuidam solícitos de preparar o feno que vai servir de cama para Jesus e os discípulos. Acendem-se as fogueiras, talvez por causa dos animais selvagens.

Judas e João, cansados, se deitam, e pouco depois estão dormindo. Simão queria fazer companhia a Jesus. Mas, pouco depois, também ele está dormindo, sentado sobre o feno e com as costas apoiadas a uma estaca.

75.6

Ficam acordados Jesus e os pastores. E falam: de José, de Maria, da fuga para o Egito, da volta… E depois destas perguntas de amor, as perguntas mais altas: que fazer para servir a Jesus? Como poderão fazer isso, eles, rudes pastores?

E Jesus os instrui e explica:

– Agora Eu irei pela Judéia. Vós sereis sempre informados pelos discípulos. Depois Eu vos farei vir. No entanto, reuni-vos. Fazei que um saiba notícias do outro e da minha presença no mundo, como Mestre e Salvador. Como puderdes, fazei que todos saibam disso. Não vos prometo que acreditarão em vós. Eu sofri escárnio e maus tratos. Vós também os sofrereis. Mas, assim como soubestes ser fortes e justos nesta espera, sede-o mais ainda, agora que sois meus. Amanhã iremos para Juta, depois para Hebron. Podeis ir?

– Oh! Sim. As estradas são de todos e os pastos são de Deus. Só Belém está interditada pelo ódio injusto. Os outros lugares sabem… mas só zombam de nós, chamando-nos “beberrões.” Por isso pouco poderemos fazer aqui.

– Eu vos chamarei a um outro lugar. Não vos abandonarei.

– Por toda a vida?

– Por toda a minha vida.

– Não. Eu morrerei antes, Mestre. Sou velho.

– Pensas tu assim? Eu não. Um dos primeiros rostos que Eu vi foi o teu, Elias. E será um dos últimos. Levarei Comigo na pupila o teu rosto transtornado de dor pela minha morte. Mas depois será o teu a levar no coração o raiar de uma manhã triunfal, e com ele esperarás a morte… A morte: o encontro eterno com Jesus que tu adoraste pequenino. Também então os anjos cantarão o Glória: “pelo homem de boa vontade.”

Não ouço mais nada, a doce visão se ofusca. Termina.


Notes

  1. J’avais déjà pris tout le troupeau d’Anne passé à l’hérodien… et je suis resté avec lui… Cela signifie : le troupeau que je gardais pour le compte d’Anne avait été pris par l’hérodien, si bien que je suis passé au service de ce dernier.

Notas

  1. Eu já havia pego todo o rebanho de Ana , encampado pelo herodiano... e fiquei com ele..., significa: O rebanho que pastava por conta de Ana foi tomado por erodiano e, por conseguinte, passei ao serviço dele.