Os Escritos de Maria Valtorta

79. En route avec les bergers.

79. Indo ao encontro dos pastores. As joias de Aglaé

79.1

Jésus marche avec ses disciples sur une route, le long d’un torrent. Le long… c’est une façon de parler : le torrent est en contrebas ; en haut, le long de la côte, il y a une route en lacets, comme on en trouve souvent dans les régions montagneuses.

Jean, chargé comme un portefaix d’un gros sac bien rempli, est rouge pivoine. Judas, quant à lui, porte celui de Jésus en plus du sien. Simon a seulement le sien et les manteaux. Jésus a repris ses sandales et son vêtement. La mère de Judas a donc dû le faire laver parce qu’il n’a pas de faux plis.

« Que de fruits ! Quels beaux vignobles sur ces collines ! Dit Jean auquel la chaleur et la fatigue ne font pas perdre sa bonne humeur. Maître, est-ce le cours d’eau sur les rives duquel nos pères cueillirent[1] les grappes miraculeuses ?

– Non, c’est l’autre, plus au sud. Mais toute la région était un endroit béni aux fruits excellents.

– Maintenant, elle ne l’est plus autant, bien qu’elle soit encore belle.

– Trop de guerres ont dévasté son sol. C’est ici que s’est fait Israël… mais pour cela, il a dû le féconder de son sang et de celui des ennemis.

– Où trouvons-nous les bergers ?

– A cinq milles d’Hébron, sur les rives du fleuve dont tu parlais.

– De l’autre côté de cette colline, alors.

– Plus loin.

– Il fait très chaud. L’été… Où allons-nous ensuite, Maître ?

– Dans un endroit encore plus chaud, mais je vous prie de venir. Nous voyagerons de nuit. Les étoiles sont si claires qu’il n’y a guère d’obscurité. Je veux vous montrer un endroit…

– Une ville ?

– Non… un endroit… qui vous fera comprendre le Maître… peut-être mieux que ses paroles.

79.2

– ce stupide incident nous a fait perdre plusieurs jours. Il a tout gâché… et ma mère, qui avait fait tant de préparatifs, a été déçue. Et puis je ne sais pourquoi tu as voulu t’isoler jusqu’à la purification.

– Judas, pourquoi qualifies-tu de stupide un événement qui a été une grâce pour un vrai fidèle ? Ne te souhaiterais-tu pas une telle mort à toi-même ? Toute sa vie, il avait attendu le Messie. Malgré son âge, il était déjà parti sur des chemins incommodes pour l’adorer quand on lui a dit : “ Il est là. ” Durant trente ans, il avait gardé au fond du cœur la parole de ma Mère. L’amour et la foi l’ont envahi de leurs feux à la dernière heure que Dieu lui réservait. Son cœur s’est brisé de joie, consumé comme un holocauste agréable par le feu de Dieu. Quel sort meilleur que celui-là ? Il a gâché la fête que tu avais préparée ? Vois en cela une réponse de Dieu. On ne mélange pas ce qui est de l’homme avec ce qui vient de Dieu… Ta mère, elle m’aura encore. Ce vieillard n’aurait plus pu me voir. Tout Kérioth peut encore venir au Christ, mais ce vieillard n’avait plus assez de force pour le faire. J’ai été heureux d’avoir accueilli sur mon cœur ce vieux père mourant et d’avoir recommandé son âme. Quant au reste… Pourquoi scandaliser en manifestant du mépris pour la Loi ? Pour dire : “ Suivez-moi ”, il faut marcher. Pour entraîner sur une voie sainte, il faut suivre la même voie. Comment aurais-je pu ou comment pourrais-je dire : “ Soyez fidèles ”, si j’étais moi-même infidèle ?

– Je crois que cette erreur est la cause de notre décadence. Les rabbins et les pharisiens accablent le peuple sous le poids des prescriptions et puis… et puis ils agissent comme celui qui a profané la maison de Jean en en faisant un lieu de débauche, observe Simon.

– C’est un homme d’Hérode… insiste Judas.

– Oui, Judas. Mais on trouve les mêmes fautes dans les castes que l’on dit saintes et qui, d’ailleurs, prétendent elles-mêmes l’être. Qu’en dis-tu, Maître ? dit Simon.

– Je dis que tant qu’il y aura une poignée de vrai levain et de vrai encens en Israël, on fera du pain et on parfumera l’autel.

– Que veux-tu dire ?

– Je veux dire que si quelqu’un vient à la vérité avec un cœur droit, la vérité se répandra comme un levain dans la farine et comme un encens pour Israël tout entier.

– Que t’a dit cette femme ? » demande Judas.

Jésus ne répond pas. Il se tourne vers Jean :

« Cela pèse lourd et c’est fatigant. Donne-moi ta charge.

– Non, Jésus, je suis entraîné et puis… la joie qu’en éprouvera Isaac me la rend plus légère. »

79.3

Ils ont contourné le coteau. A l’ombre d’un bois, sur l’autre versant, se trouvent les troupeaux d’Elie. Assis à l’ombre, les bergers les gardent. Ils voient Jésus et accourent.

« La paix soit avec vous ! Vous êtes ici ?

– Nous pensions à toi… et à cause du retard, nous nous demandions s’il fallait aller à ta rencontre ou obéir… nous avons décidé de venir jusqu’ici pour t’obéir, à toi et à notre amour en même temps. Tu aurais dû être arrivé depuis plusieurs jours.

– Nous avons dû nous arrêter…

– Mais… rien de grave ?

– Non, rien, mon ami. La mort d’un fidèle sur mon cœur. Rien d’autre.

– Que veux-tu qu’il arrive, berger ? Quand les choses sont bien préparées… Bien sûr, il faut savoir les préparer et préparer les cœurs à les recevoir. Ma cité a rendu au Christ tous les honneurs. N’est-ce pas vrai, Maître ?

– C’est vrai. Isaac, nous sommes passés chez Sarah au retour. La cité de Yutta aussi, sans autre préparation que celle de la simple bonté et de la vérité des paroles d’Isaac, a su comprendre l’essentiel de ma doctrine et aimer, d’un amour mis en pratique, désintéressé et saint. Elle t’a envoyé vêtements et nourriture, Isaac, et tous ont voulu ajouter aux oboles restées sur ton grabat quelque chose pour toi, qui reviens dans le monde et qui manques de tout. Tiens. Je n’emporte jamais d’argent, mais dans ce cas je l’ai accepté parce qu’il est purifié par la charité.

– Non, Maître, garde-le. Je suis habitué à m’en passer.

– Désormais, il va te falloir aller dans les villages où je t’enverrai et tu en as besoin. L’ouvrier a droit à son salaire, même s’il travaille sur les âmes… car il a encore un corps à nourrir, comme l’âne qui aide son maître. Ce n’est pas grand-chose, mais tu sauras te débrouiller… Jean a dans ce sac des vêtements et des sandales. Joachim en a pris des siens. Ils seront grands… mais il y a tant d’amour dans ce don ! »

Isaac prend la besace et se retire derrière un buisson pour s’habiller. Il était encore pieds nus et vêtu de sa toge bizarre faite d’une couverture.

79.4

« Maître, dit Elie, cette femme… cette femme qui se trouve dans la maison de Jean… tu étais parti depuis trois jours et nous faisions paître les troupeaux sur les prés d’Hébron – ces prés sont à tout le monde et on ne pouvait pas nous en chasser – quand cette femme nous a envoyé une servante avec cette bourse, en disant qu’elle voulait nous parler… Je ne sais pas si j’ai bien fait mais, la première fois, j’ai rendu la bourse et j’ai dit : “ Je ne veux rien entendre ”… Puis, elle m’a fait dire : “ Viens, au nom de Jésus ” et j’y suis allé… Elle a attendu le départ de son… bref, de l’homme dont elle est la maîtresse… Que de choses elle a voulu… oui, elle voulait savoir. Mais moi… j’ai dit peu de choses, par prudence. C’est une courtisane. Je craignais quelque piège pour toi. Elle m’a demandé qui tu es, où tu résides, ce que tu fais, si tu es un seigneur… J’ai dit : “ C’est Jésus de Nazareth. Il habite partout car c’est un maître et il enseigne dans toute la Palestine. ” J’ai dit que tu es un homme pauvre, simple, un artisan que la Sagesse a pénétré de sagesse… Rien de plus.

– Tu as bien fait » dit Jésus.

Au même instant Judas s’écrie :

« Tu as mal fait ! Pourquoi n’as-tu pas dit que c’était le Messie et le Roi du monde ? Chasse-la, cette orgueilleuse Romaine sous l’éclat de la splendeur de Dieu !

– Elle ne m’aurait pas compris. D’ailleurs étais-je certain qu’elle était sincère ? Quand tu l’as vue, tu as dit, toi, qui elle est. Pouvais-je jeter les choses saintes – or tout ce qui touche Jésus est saint – dans sa bouche à elle ? Pouvais-je mettre Jésus en danger en lui donnant trop d’informations ? Que le mal provienne de tous les autres, mais pas de moi !

– Nous, Jean, allons proclamer qu’il est le Maître, expliquer la vérité sainte.

– Moi, non, à moins que Jésus ne me l’ordonne.

– Tu as peur ? Que veux-tu que cela te fasse ? En as-tu du dégoût ? Le Maître n’en a pas éprouvé !

– Ni peur, ni dégoût. J’ai pitié d’elle. Mais je pense que, si Jésus l’avait voulu, il aurait pu s’arrêter pour l’instruire. Il ne l’a pas fait… Il ne nous revient pas de le faire.

– A ce moment-là, elle ne montrait aucun signe de conversion… Mais maintenant…

79.5

Elie, fais voir la bourse. »

Et Judas renverse sur un pan de son manteau – car il s’est assis sur l’herbe – le contenu de la bourse. Anneaux, pendentifs, bracelets, un collier, tout roule : jaune d’or sur le jaune foncé du vêtement de Judas.

– Un tas de bijoux !… Qu’en faisons-nous ?

– Cela peut se vendre, estime Simon.

– Ce sont des choses compromettantes, objecte Judas qui pourtant les admire.

– Je le lui ai dit, moi aussi, en les prenant. J’ai ajouté : “ Ton maître va te battre. ” Elle m’a répondu : “ Ce ne sont pas ses affaires ; c’est à moi. J’en fais ce que je veux. Je sais que c’est l’or du péché… mais il sera purifié s’il sert pour qui est pauvre et saint. Pour qu’il se souvienne de moi ”, et elle pleurait.

– Vas-y, Maître.

– Non.

– Envoie Simon.

– Non.

– Alors, j’y vais, moi.

– Non. »

Les “ non ” de Jésus sont secs et impérieux.

« Ai-je mal fait, Maître, de lui parler et d’accepter cet or ? demande Elie qui voit Jésus soucieux.

– Tu n’as pas mal agi, mais il n’y a rien de plus à faire.

79.6

– Mais peut-être cette femme veut-elle se racheter et a-t-elle besoin qu’on l’instruise, objecte encore Judas.

– En elle se trouvent déjà bien des étincelles capables d’allumer l’incendie dans lequel son vice peut se consumer, laissant son âme à nouveau redevenue vierge par l’effet du repentir. Il y a peu de temps, je vous ai parlé du levain qui agit sur toute la pâte et en fait un pain sanctifié. Ecoutez une courte parabole.

Cette femme, c’est la farine, une farine où le Malin a mélangé ses poussières d’enfer. Moi, je suis le levain : cela signifie que ma parole est le levain. Mais s’il y a trop de son dans la farine, ou si on y a mélangé des graviers et du sable, et de la cendre encore en plus, peut-on faire du pain, même si le levain est excellent ? Non. Il faut extraire patiemment de la farine, son, cendres, gravier et sable. La miséricorde passe et offre le crible… Le premier : il est fait de courtes vérités fondamentales. Il est nécessaire qu’elles soient comprises par la personne prise dans le filet d’une complète ignorance, du vice, des erreurs du paganisme. Si l’âme les accueille, elle commence sa première purification.

La seconde arrive par le crible de l’âme elle-même, qui confronte son être avec l’Etre qui s’est manifesté. Elle a horreur d’elle-même et commence son travail. Par une opération toujours plus précise, après les pierres, après le sable, après la cendre, elle en arrive aussi à enlever ce qui est déjà de la farine, mais avec des grains encore grossiers, trop grossiers pour donner un pain excellent. A ce moment-là, tout est prêt. Alors la miséricorde revient et se mélange à cette farine préparée – cela aussi est préparation, Judas –, elle la fait lever et la transforme en pain. Mais c’est une longue opération qui requiert la “ volonté ” de l’âme.

Cette femme… cette femme possède déjà en elle-même ce minimum qu’il était juste de lui donner et qui peut lui servir à accomplir son travail. Laissons-la faire, si elle le veut, sans la troubler. Tout est trouble pour l’âme qui travaille sur soi : la curiosité, le zèle inconsidéré, les intransigeances aussi bien qu’une pitié exagérée.

79.7

– Alors, nous n’y allons pas ?

– Non, et pour que nul d’entre vous n’en soit tenté, nous partons tout de suite. Dans le bois, il y a de l’ombre. Nous ferons halte au fond de la vallée du Térébinthe et, là, nous nous séparerons. Elie retournera à ses pâturages avec Lévi, pendant que Joseph m’accompagnera jusqu’au gué de Jéricho. Puis… nous nous retrouverons encore. Toi, Isaac, continue ce que tu as fait à Yutta et va d’ici à Docco en passant par Arimathie et Lydda. Nous nous retrouverons là-bas. Il y a la Judée à préparer et tu sais comment t’y prendre : comme tu l’as fait à Yutta.

– Et nous ?

– Vous, vous viendrez, comme je l’ai dit, pour voir ma préparation. Moi aussi, je me suis préparé à la mission.

– En allant chez un rabbi ?

– Non.

– Auprès de Jean ?

– Je n’en ai reçu que le baptême.

– Et alors ?

– Bethléem a parlé par les pierres et les cœurs. Là aussi, où je te conduis, Judas, les pierres, et un cœur, le mien, parleront et répondront à ta question. »

79.8

Elie, qui a apporté du lait et du pain noir, dit :

« Pendant mon attente, j’ai cherché, et Isaac avec moi, à convaincre les habitants d’Hébron… Mais ils ne croient qu’à Jean, ne jurent que par lui, ne veulent que lui. C’est “ leur saint ” et ils n’en veulent pas d’autre.

– C’est là un péché commun à beaucoup de villes et à beaucoup de croyants, présents et futurs. Ils regardent l’ouvrier et non pas le patron qui a envoyé l’ouvrier. Ils posent des questions à l’ouvrier sans même lui dire : “ Dis cela à ton patron. ” Ils oublient que, s’il y a un ouvrier, il y a forcément un patron et que c’est le patron qui instruit l’ouvrier et le rend apte au travail. Ils oublient que l’ouvrier peut intercéder, mais qu’un seul peut accorder : le patron. Dans ce cas-là, Dieu et son Verbe avec lui. Peu importe. Le Verbe en éprouve de la douleur, mais pas de rancœur. Partons. »

La vision se termine là.

79.1

Jesus caminha com os discípulos por uma estrada ao longo da torrente. Ao longo, é um modo de dizer. A torrente fica lá em baixo; no alto, ao longo da costa, é que fica a estrada cheia de curvas, como costuma ser em lugares montanhosos.

João está vermelho como um tomate, pois está carregando, como um estivador, um grande saco bem cheio de viagem. Judas leva o de Jesus, e o seu. Simão leva apenas a própria bagagem e os mantos. Jesus recebeu de volta a veste e as sandálias. A mãe de Judas deve tê-la mandado lavar, porque não está mais amarrotada.

– Quantas frutas! Que belos vinhedos sobre aquelas colinas! –diz João, que não perde o bom humor apesar do calor e do cansaço–. Mestre este é o rio em cujas margens nossos antepassados colheram[1] os cachos milagrosos?

– Não. É outro, mais ao sul. Mas toda a região era um lugar abençoado por frutos em abundância.

– Agora não é mais, embora continue bonita.

– Muitas guerras devastaram este chão. Aqui se formou Israel… Este chão para formar-se teve que ser fecundado com o sangue seu e dos inimigos.

– Onde iremos encontrar os pastores?

– A cinco milhas do Monte Hebron, às margens daquele rio sobre o qual vós indagastes.

– Atrás daquela colina, então?

– Atrás da colina.

– Está muito quente. O verão… Aonde iremos depois, Mestre?

– A um lugar mais quente ainda. Mas Eu vos peço que venhais. Viajaremos de noite. As estrelas são tão claras que não há escuridão. Eu quero mostrar-vos um lugar…

– Uma cidade?

– Não… Um lugar… que vos fará entender o Mestre… talvez melhor do que suas palavras.

79.2

– Nós perdemos muitos dias com aquele estúpido acidente. Estragou tudo…e minha mãe, que tanto havia trabalhado, ficou desiludida. Além disso, não sei por que Tu quiseste segregar-te até à purificação.

– Judas, por que chamas estúpido um fato que foi uma graça para um verdadeiro fiel? Não quererias tu, para ti, tal morte? Ele esperou o Messias a vida toda; já velho, foi levado, por caminhos difíceis, até adorá-Lo, ao ouvir: “Ei-Lo.” Conservou no coração, por trinta anos, a palavra de minha Mãe. O amor e a fé o investiram com seus ardores, naquela última hora, reservada por Deus. O seu coração rompeu-se de alegria, incinerado pelo fogo de Deus, como um holocausto agradável. Qual sorte melhor do que esta? Ele estragou a festa que tu tinhas preparado? Vê nisto uma resposta de Deus. Que não se misture o que é do homem com o que é de Deus… Tua mãe ainda me terá. Aquele velho nunca mais me teria tido. Toda Keriot pode vir ao Cristo, o velho não tinha mais forças para fazê-lo. Eu fiquei feliz por ter acolhido sobre meu coração o velho pai moribundo, e ter recomendado o seu espírito. Além do mais… Por que dar escândalo, mostrando desprezo pela Lei? Para dizer: “Segui-me”, precisa caminhar. Para levar ao caminho santo, precisa fazer o mesmo caminho. Como Eu poderia dizer: “Sede fiéis”, sendo Eu infiel?

– Creio ser este erro a causa da nossa decadência. Os rabis e os fariseus abatem o povo sob os preceitos, e depois… depois fazem como aquele que profanou a casa de João Batista, fazendo dela um lugar de vício –observa Simão.

– É um dos de Herodes… –rebate Iscariotes.

– Sim, Judas. Mas as mesmas culpas estão também nas castas que se dizem santas. Que dizes disto, Mestre? –diz Simão.

– Digo que, só se houver um punhado de verdadeiro fermento, e de verdadeiro incenso em Israel, é que se formará o pão, e se perfumará o altar.

– Que queres dizer?

– Quero dizer que, se houver quem venha à Verdade com um coração reto, a Verdade se espalhará, como fermento, na massa da farinha e como incenso por todo Israel.

– Que foi que te disse aquela mulher? –pergunta Judas.

Jesus não responde. Vira-se para João:

– Está muito pesado, e estás cansado. Dá-me a tua carga.

– Não, Jesus. Estou acostumado com os pesos e, além disso… torna-me leve o pensamento da alegria de Isaque.

79.3

Contornaram a colina. À sombra do bosque, na outra vertente, estão as ovelhas de Elias. Os pastores, sentados à sombra, estão vigiando-as. Ao verem Jesus correm.

– A paz esteja convosco. Chegaste?

– Nós estávamos preocupados por pelo Teu atraso… na dúvida se era melhor virmos ao Teu encontro, ou obedecer a um outro, decidimos vir até aqui… obedecendo assim a Ti e ao nosso amor, ao mesmo tempo. Devias estar aqui há muitos dias.

– Tivemos que parar….

– Aconteceu alguma coisa?

– Não, amigo. Foi a morte de um fiel sobre o meu peito. Nada mais.

– Que querias que acontecesse, pastor? Quando as coisas estão bem preparadas… Certamente é necessário saber prepará-las, e preparar os corações para recebê-las. A minha cidade deu ao Cristo toda honra. Não é verdade, Mestre?

– É verdade. Isaque, passamos, na volta, por Sara. Também a cidade de Juta, soube compreender a essência da minha doutrina, e amar, com um amor prático, desinteressado e santo, sem outra preparação exceto sua simples bondade e a verdade das palavras de Isaque. Mandou-te roupas e alimento, Isaque, e, aos óbolos que ficaram sobre tua enxerga, todos quiseram acrescentar alguma coisa para ti, que voltas ao mundo, privado de tudo. Toma. Eu nunca carrego dinheiro. Mas este Eu peguei, porque está purificado pela caridade.

– Não, Mestre, guarda-o Tu. Eu… estou acostumado a viver sem ele.

– Agora deverás ir aos lugares aos quais te mandarei. Tu precisarás dele. O operário tem direito ao salário… mesmo se operário das almas… porque ainda temos um corpo para alimentar, como um burrinho que ajuda o seu dono. Não é muito. Mas tu saberás fazer uso dele… João, naquele saco há roupas e sandálias. Joaquim as obteve com os seus familiares. Talvez sejam grandes… mas é um presente dado com tanto amor!

Isaque pega o saco, e se afasta dali, indo vestir-se atrás de uma moita. Ele ainda estava descalço e vestido com sua extravagante toga, feita de uma coberta.

79.4

– Mestre –diz Elias–. Aquela mulher… que está na casa de João… Após três dias que Tu tinhas ido embora, e nós estávamos apascentando as ovelhas nos prados do monte Hebron (porque os prados são de todos, e de lá não nos podem expulsar) ela nos mandou uma serva com esta bolsa e dizendo que queria falar conosco… Não sei se fiz bem… mas desta primeira vez, eu devolvi a bolsa, e lhe disse: “Não tenho nada para ouvir…” Depois, ela tornou a dizer: “Vem, em nome de Jesus”, e eu fui… Ela esperava que não estivesse lá o seu marido, enfim, o homem que a tem! Muitas coisas ela queria saber! Mas eu… falei pouco. Por prudência. Ela é uma meretriz. Eu temia que fôsse uma cilada para Ti. Perguntou-me quem és, onde estás, que é que fazes, se és um senhor… E eu disse: “É Jesus de Nazaré, está em toda parte, porque é um mestre, e vai ensinando por toda a Palestina”; eu disse que és um homem pobre, simples, um operário que a Sabedoria tornou sábio… E nada mais.

– Fizeste bem –diz Jesus.

E, ao mesmo tempo, Judas exclama:

– Fizeste mal! Por que não disseste que Ele é o Messias, que é o Rei do mundo? Esmagar a soberba romana sob o fulgor de Deus!

– Ela não me teria entendido… Além disso, podia eu estar certo de que ela estava sendo sincera? Tu mesmo o disseste, quando a viste, o que ela é. Podia eu jogar as coisas santas (tudo o que é de Jesus é santo) em sua boca? Podia eu pôr Jesus em perigo, dando tantas notícias? Se muitos Lhe fazem mal, não será nunca por meu intermédio.

– Vamos nós, João, dizer a ela quem é o Mestre, e explicar-lhe a verdade santa.

– Eu não. A não ser que Jesus me ordene.

– Estás com medo? Que queres que te faça? Tens nojo? O Mestre não teve!

– Nem medo e nem nojo. Tenho pena. Mas acho que, se Jesus quisesse, teria parado para instruí-la. Se não o fez… não é necessário que nós o façamos.

– Não havia nela então sinais de conversão… Agora…

79.5

Elias, deixa-me ver a bolsa. E Judas, que está sentado na grama, vira sobre a ponta de seu manto o conteúdo da bolsa. Anéis, pulseiras, braceletes, um colar rolam: amarelo ouro sobre o amarelo pálido da veste de Judas.

– Tudo são joias!… Que faremos com elas?

– Podem ser vendidas –diz Simão.

– São coisas que trazem aborrecimentos –diz Judas, embora admirando-as.

– Eu também lhe disse isso, ao pegá-las; disse ainda: “O teu patrão vai te bater.” Ela me respondeu: “Não são dele. São minhas, e delas faço o que eu quero delas. Eu sei que é ouro do pecado… mas se tornará bom, se for usado por quem é pobre e santo. Para que se lembre de mim”, e pôs-se a chorar.

– Vai Tu, Mestre.

– Não.

– Manda o Simão.

– Não.

– Então vou eu.

– Não.

Os “não” de Jesus são secos e imperativos.

– Fiz mal, Mestre, em falar com ela e em pegar aquele ouro? –pergunta Elias, vendo que Jesus está sério.

– Não fizeste mal. Mas nada mais há a fazer.

79.6

– Mas talvez aquela mulher queira redimir-se, e tenha necessidade de ser instruída… –objeta ainda Judas.

– Nela já existem faíscas suficientes, aptas a levantar um incêndio que pode queimar este vício, tornando-se uma alma novamente virgem, pelo arrependimento. Há pouco, Eu vos falei do fermento, que se espalha pela farinha, e a transforma em um santo pão. Ouvi uma breve parábola: Aquela mulher é a farinha. Uma farinha na qual o maligno misturou os seus pós infernais. Eu sou o fermento, ou seja, a minha Palavra é o fermento. Mas, se houver folhelho demais na farinha, ou se houver pedras e areia, ou até cinza na farinha, pode-se fazer o pão, mesmo com o fermento bom? Não se pode. É preciso que, pacientemente, se tire da farinha o folhelho, as cinzas, as pedras e a areia. A Misericórdia passa e oferece o crivo… O primeiro: aquele feito de breves verdades fundamentais, necessárias para alguém que está na rede da completa ignorância, do vício, do paganismo. Se a alma o acolhe, começa a primeira purificação. A segunda acontece com o crivo da própria alma, que compara o seu ser com o Ser que se lhe revelou. Fica horrorizada. E inicia a sua obra. Por uma operação cada vez mais minuciosa, depois das pedras, depois da areia, depois da cinza, chega a tirar até aquilo que já é farinha, mas com grãozinhos ainda pesados demais, para darem um ótimo pão. Agora ei-la toda pronta. Volta, então a Misericórdia, e se introduz naquela farinha preparada — esta também é preparação, Judas — transformando-a em pão. Mas é uma operação longa e de “vontade” da alma. Aquela mulher… aquela mulher já tem em si o mínimo que era justo dar-lhe e que lhe pode servir para terminar o seu trabalho. Deixemos que o termine, se o quiser fazer, sem perturbá-la. Tudo serve para perturbar uma alma que se trabalha: a curiosidade, os zelos imprudentes, as intransigências como a excessiva piedade.

79.7

– Então não vamos?

– Não. E, para que nenhum entre vós tenha a tentação de fazê-lo, partamos daqui já. No bosque há sombra. Pararemos nas faldas do vale do Terebinto. E lá nos separaremos. Elias voltará para suas pastagens com Levi. José virá Comigo até o vau de Jericó. Depois… nos reuniremos de novo. Tu, Isaque, continua o que estavas fazendo em Juta, indo daqui, passando por Arimateia e Lida, até chegar em Doco. Lá nos encontraremos novamente. É preciso preparar a Judeia. E tu sabes como fazê-lo. É como fizeste em Juta.

– E nós?

– Vós? Vireis, Eu disse, para verdes a minha preparação. Eu também me preparei para a missão.

– Terás ido procurar algum rabi?

– Não.

– Foste a João?

– Dele Eu só recebi o batismo.

– E então?

– Belém falou com as pedras e os corações. Também ali aonde Eu te levo, Judas, as pedras e um coração, o meu, falarão e te darão resposta.

79.8

Elias, que levou leite e pão preto, diz:

– Eu os procurei enquanto esperava, e Isaque me ajudou a procurá-los e persuadir aquelas pessoas de Hebron… Mas elas não creem, não juram, não querem senão João. É o “santo” deles, e não querem ninguém mais senão ele.

– É um pecado comum a muitos lugares e a muitos crentes, presentes e futuros. Olham o operário, e não o patrão que o enviou. Fazem perguntas ao operário, sem nem mesmo dizer-lhe: “Diz isto ao teu patrão.” Eles se esquecem de que o operário existe porque o patrão existe, e que é o patrão que instrui o operário e o torna apto ao trabalho. Esquecem-se de que o operário pode interceder, mas só um pode conceder: o patrão. Isto é, Deus e o seu Verbo com Ele. Não importa. O Verbo tem dor, mas não rancor. Vamos.

A visão termina.


Notes

  1. cueillirent, comme il est écrit en : Nb 13, 23-24.

Notas

  1. colheram, como se narra em: Números 13, 23-24.