Os Escritos de Maria Valtorta

95. Jacques, fils d’Alphée, reçu parmi les disciples.

95. Tiago de Alfeu acolhido entre os discípulos.

95.1

C’est un matin de marché à Capharnaüm. La place est pleine de marchands d’objets les plus disparates.

Jésus, qui arrive du lac, voit venir à lui ses cousins Jude et Jacques. Il se hâte à leur rencontre et, après les avoir embrassés affectueusement, leur demande avec empressement :

« Votre père ? Qu’en est-il ?

– En ce qui concerne sa vie, rien de nouveau, répond Jude.

– Alors, pourquoi es-tu venu ? Je t’avais dit de rester. »

Jude baisse la tête et se tait, mais c’est Jacques qui explose :

« C’est ma faute s’il ne t’a pas obéi. Oui, c’est ma faute. Mais je n’ai pu continuer à supporter cela. Ils sont tous contre nous. Et pourquoi ? Est-ce que j’agis mal en t’aimant ? Est-ce que nous faisons mal ? Jusqu’à présent j’étais retenu par le scrupule de mal agir. Mais maintenant que je sais, maintenant que tu m’as dit qu’il faut placer Dieu même au-dessus de son père, je n’ai pas pu le supporter plus longtemps. Oh ! J’ai essayé d’être respectueux, de faire entendre raison, de redresser les idées. J’ai dit : “ Pourquoi me combattez-vous ? S’il est bien le prophète, le Messie, pourquoi voulez-vous que le monde puisse dire : ‘ Sa famille lui était hostile. Au milieu d’un monde qui le suivait, elle s’y opposait ’ ? Et pourquoi, si c’est le malheureux que vous prétendez, ne devons-nous pas, nous qui sommes de la famille, l’assister dans sa démence pour empêcher qu’elle ne lui porte tort, à lui comme à nous ? ” Oh ! Jésus, je parlais comme ça pour raisonner humainement, selon leur manière de voir. Mais tu sais bien que Jude et moi, nous ne te croyons pas fou. Tu sais bien que nous voyons en toi le Saint de Dieu. Tu sais que toujours nous t’avons regardé comme notre grande Etoile. Mais ils n’ont pas voulu nous comprendre, ni même nous écouter. Alors je suis parti. Mis en demeure de choisir entre toi, Jésus, ou ma famille, c’est toi que j’ai choisi. Me voilà, si du moins tu veux de moi. Mais si tu ne veux pas, alors je serais le plus malheureux des hommes, parce que je n’aurais plus rien : ni ton amitié ni l’amour de ma famille.

– Nous en sommes là ? Oh ! Mon Jacques, mon pauvre Jacques ! Je n’aurais pas voulu te voir souffrir ainsi, car je t’aime. Mais si Jésus comme homme pleure avec toi, Jésus le Verbe jubile pour toi. Viens ! Je suis certain que ta joie d’apporter Dieu aux hommes augmentera d’heure en heure jusqu’à atteindre la pleine extase à la dernière heure de la terre et à l’heure éternelle du Ciel. »

95.2

Jésus se retourne et hèle ses disciples qui s’étaient arrêtés par délicatesse quelques mètres plus loin.

« Venez, mes amis. Mon cousin Jacques fait maintenant partie de mes amis et par conséquent il est aussi le vôtre. Ah ! Comme j’ai désiré ce moment, ce jour pour lui, mon parfait ami d’enfance, celui qui fut mon frère pendant notre jeunesse ! »

Les disciples font fête au nouveau venu et à Jude qu’ils n’avaient plus vu depuis quelques jours.

« Nous t’avions cherché à la maison… mais tu étais sur le lac.

– Oui, sur le lac pendant deux jours, avec Pierre et les autres. Pierre a fait une bonne pêche, n’est-ce pas ?

– Oui et maintenant, cela me fait mal au cœur, il va me falloir donner pas mal de didrachmes à ce voleur-là… » ; il montre du doigt le gabelou Matthieu dont le comptoir est assiégé par des gens qui paient pour leur emplacement, je crois, ou les denrées.

« Tout sera en proportion, je te dis : plus tu pêches et plus tu paies, mais aussi plus tu gagnes.

– Non, Maître. Plus je pêche et plus je gagne, certes. Mais si je fais deux fois plus de prises, celui-là ne me fait pas payer le double : il faut lui donner le quadruple… Chacal !

– Pierre ! Eh bien, approchons-nous de là. Je veux parler. Il y a toujours des gens près du comptoir de la gabelle.

– Je le crois bien ! Dit Pierre en grommelant. Des gens et des malédictions !

– Eh bien, j’y apporterai des bénédictions. Qui sait si un peu d’honnêteté ne va pas rentrer chez le gabelou ?

– Sois-en sûr, ta parole ne traversera pas sa peau de crocodile.

– Nous verrons bien !

– Que lui diras-tu ?

– Rien directement, mais je parlerai de façon qu’il en prenne aussi pour lui.

– Tu diras que celui qui dépouille les pauvres qui travaillent pour gagner leur pain, et non pas pour les femmes et les soûleries, est un aussi grand voleur que les bandits de grand chemin ?

– Pierre, veux-tu parler à ma place ?

– Oh non, Maître ! Je ne saurais pas bien m’expliquer.

– Et avec l’amertume que tu as en toi, tu te ferais du mal, et à lui aussi. »

95.3

Ils sont arrivés près du comptoir de la gabelle.

Pierre se dispose à payer. Jésus l’arrête et lui dit :

« Donne-moi l’argent. C’est moi qui paie aujourd’hui. »

Pierre le regarde, étonné, et lui donne une bourse de peau bien garnie.

Jésus attend son tour et, quand il est en face du gabelou, il dit :

« Je paie pour huit corbeilles de poisson de Simon-Pierre. Elles sont là, aux pieds des employés. Vérifie, si tu veux. Mais, entre honnêtes gens, la parole devrait suffire. Et je pense que tu me considères bien ainsi. Combien pour la taxe ? »

Matthieu, qui était assis à son comptoir, se lève au moment où Jésus dit : « Je pense que tu me considères bien ainsi. » De petite taille et déjà âgé, à peu près comme Pierre, il montre pourtant un visage fatigué de jouisseur et une évidente confusion. Il reste tête basse au début, puis la lève et regarde Jésus. Jésus le regarde fixement, gravement, le dominant de sa haute taille.

« Combien ? répète Jésus après un moment.

– Il n’y a pas de taxe pour le disciple du Maître » répond Matthieu, qui ajoute plus bas : « Prie pour mon âme.

– Je la porte en moi, car j’y abrite les pécheurs. Mais toi… pourquoi n’en as-tu pas souci ? »

Aussitôt, Jésus lui tourne le dos et revient vers Pierre, resté bouche bée. Les autres aussi sont ébahis. Ils chuchotent, n’en croyant pas leurs yeux…

95.4

Jésus s’adosse à un arbre, à une dizaine de mètres de Matthieu et commence à parler.

« Le monde est comparable à une grande famille dont les membres exercent des métiers différents et tous nécessaires. Il y a les agriculteurs, les bergers, les vignerons, les charpentiers, les pêcheurs, les maçons, les ouvriers du bois et du fer, et puis les écrivains, les soldats, les fonctionnaires affectés à des missions spéciales, les médecins, les prêtres. Il y a de tout. Le monde ne saurait être composé d’une seule catégorie. Les professions sont toutes indispensables, toutes saintes, si elles sont exercées avec honnêteté et justice. Comment peut-on y arriver, si Satan nous tente de tellement de côtés ? En pensant à Dieu – qui voit tout, même les actions les plus cachées – et à sa Loi qui dit : “ Aime ton prochain comme toi-même, ne lui fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Ne vole pas, en aucune manière. ”

Dites-moi, vous qui m’écoutez : quand quelqu’un meurt, emporte-t-il avec lui ses sacs d’argent ? Et même s’il était assez sot pour les vouloir auprès de lui dans sa tombe, pourrait-il s’en servir dans l’autre vie ? Non. Les pièces de monnaie s’abîment au contact de la pourriture d’un corps décomposé. Mais son âme, elle, serait nue, plus pauvre que celle du bienheureux Job, ne disposant pas de la plus petite pièce de monnaie, même si, ici-bas et dans la tombe, elle avait laissé des masses de talents. Aussi, écoutez bien ! En vérité, je vous le dis : il est difficile d’acquérir le Ciel par des richesses ; au contraire, on le perd généralement à cause d’elles, même si elles proviennent d’un héritage ou d’un gain honnête, car il y a peu de riches qui sachent en user avec justice.

Alors que faut-il faire, pour posséder ce Ciel béni, ce repos au sein du Père ? Il faut n’être pas avide de richesses. Pas avide dans le sens de ne pas les vouloir à tout prix, même en manquant à l’honnêteté et à l’amour. Pas avide, si, les possédant, on les aime plus que le Ciel, plus que son prochain, en refusant la charité aux personnes dans le besoin. Pas avide de ce que les richesses peuvent procurer : femmes, plaisirs, table opulente, vêtements fastueux qui font offense à la misère de ceux qui ont froid et faim. Il y a bien une manière de changer les monnaies du monde en celles qui ont cours dans le royaume des Cieux : c’est la sainte ruse qui consiste à transformer les richesses humaines, souvent injustes ou causes d’injustices, en richesses éternelles. Il faut pour cela gagner honnêtement sa vie, restituer ce qu’on a pris injustement, faire un usage modéré des biens du monde et sans s’y attacher. Il faut savoir quitter les richesses parce que, tôt ou tard, elles nous quitteront – il faut le garder à l’esprit ! – tandis que le bien accompli ne nous abandonne jamais.

Tous voudraient être qualifiés de “ justes ”, considérés comme tels et récompensés par Dieu pour cette raison. Mais comment Dieu pourrait-il récompenser celui qui n’a du juste que le nom, mais pas les œuvres ? Comment pourrait-il dire : “ Je te pardonne ”, s’il se rend compte que son repentir n’est que dans les mots, sans changement véritable dans son âme ? Il n’y a pas de repentir tant que dure le désir de l’objet qui est cause du péché. Mais quand quelqu’un s’humilie, quand il mutile moralement ce qui est en lui la source d’une passion mauvaise – qu’il s’agisse de femme ou d’or –, quand il dit : “ Pour toi, Seigneur, je ne veux plus entendre parler de tout cela ”, voilà alors un repentir authentique. Et Dieu l’accueille en disant : “ Viens, tu m’es aussi cher qu’un être innocent ou un héros. ” »

Jésus a fini. Il s’en va sans même se tourner vers Matthieu, qui s’est rapproché du cercle des auditeurs dès les premiers mots.

95.5

Quand ils arrivent près de la maison de Pierre, sa femme accourt pour dire quelque chose à son mari. Pierre fait signe à Jésus de s’approcher.

« C’est la mère de Jude et de Jacques. Elle veut te parler, mais sans être vue. Comment faire ?

– Comme ceci : j’entre dans la maison comme pour me reposer et vous tous allez distribuer l’obole aux pauvres. Prends aussi l’argent de la taxe dont il n’a pas voulu. Va. »

Jésus fait un signe pour les congédier tous, pendant que Pierre se charge de les persuader de l’accompagner.

« Où est leur mère, femme ? demande Jésus à l’épouse de Pierre.

– Sur la terrasse, Maître. Il y a encore de l’ombre et de la fraîcheur. Montes-y. Tu y seras plus libre que dans la maison. »

Jésus gravit le petit escalier. Dans un coin, sous la tonnelle drue que forme la vigne, Marie, femme d’Alphée, est assise sur un petit coffre près du parapet, en vêtements sombres, le visage presque caché par son voile. Elle pleure doucement, sans bruit.

Jésus l’appelle :

« Marie, ma chère tante ! »

Elle lève vers lui un pauvre visage angoissé et lui tend les mains :

« Jésus ! Quelle douleur dans mon cœur ! »

Jésus est tout près. Il la force à rester assise, mais lui reste debout, avec son manteau dont il est encore drapé, une main sur l’épaule de sa tante et l’autre entre ses mains.

« Qu’as-tu ? Pourquoi ces larmes ?

– Oh Jésus ! Je me suis échappée de la maison en prétextant : “ Je vais à Cana chercher des œufs et du vin pour le malade. ” Ta Mère est auprès d’Alphée, elle en prend soin comme elle sait si bien le faire, et je suis tranquille. Mais en réalité, c’est ici que je suis venue. J’ai couru toutes les nuits pour y arriver plus tôt. Je n’en peux plus… Mais la fatigue, ce n’est rien. C’est la douleur de mon cœur qui me fait mal !… Mon Alphée… mon Alphée… mes fils… Ah, pourquoi une telle différence entre eux alors qu’ils sont issus d’un même sang ? On dirait les deux meules d’un moulin qui broient le cœur d’une mère. Jude et Jacques sont avec toi ? Oui ? Alors, tu sais… Ah ! Jésus, pourquoi mon Alphée ne comprend-il pas ? Pourquoi mourir ? Pourquoi veut-il mourir ainsi ? Et Simon et Joseph ? Pourquoi, pourquoi ne sont-ils pas avec toi, mais contre toi ?

– Ne pleure pas, Marie. Moi, je n’ai aucune rancœur à leur égard. Je l’ai dit aussi à Jude. Je comprends et je compatis. Si c’est pour cela que tu pleures, il ne faut plus pleurer.

– C’est pour ça, oui, car ils t’offensent. C’est aussi parce que… parce que je ne veux pas que mon époux meure en t’étant hostile. Dieu ne lui pardonnera pas… et moi… je ne l’aurai plus, même dans l’autre vie… »

Marie est vraiment effondrée. Elle pleure à chaudes larmes sur la main que Jésus lui a abandonnée, et de temps à autre elle la baise et lève vers lui son pauvre visage défait.

« Non, dit Jésus. Non, ne dis pas cela. Moi, je pardonne, et si c’est moi qui le fais…

95.6

– Oh ! Viens, Jésus. Viens sauver son corps et son âme. Viens… Pour trouver d’autres motifs d’accusation, ils disent même que tu as enlevé deux fils à un père qui va mourir et ils le colportent dans Nazareth. Comprends-tu ? Mais ils disent aussi : “ Il fait partout des miracles, mais, dans sa propre maison, il ne sait pas en accomplir ! ” Moi, je te défends en disant : “ Que peut-il faire, puisque vous l’avez chassé par vos reproches, et puisque vous ne croyez pas ? ” Alors ils s’en prennent à moi.

– Tu as raison de dire : “ puisque vous ne croyez pas ”. Comment puis-je en faire là où on ne croit pas ?

– Oh, tu peux tout ! Je crois pour tous ! Viens. Fais un miracle… pour ta pauvre tante…

– Je ne le puis. »

Jésus est profondément attristé de le dire. Debout, serrant contre sa poitrine la tête de Marie en pleurs, il semble avouer son impuissance à la nature sereine, il semble en faire le témoin de sa peine d’en être empêché par un décret éternel.

La femme pleure plus fort.

« Ecoute, Marie. Sois raisonnable. Je te jure que si je pouvais, s’il était bien de le faire, je le ferais. J’arracherais au Père cette grâce pour toi, pour ma Mère, pour Jude et Jacques et aussi, oui, aussi pour Alphée, Joseph et Simon. Mais cela m’est impossible. Actuellement, tu souffres trop et tu ne peux comprendre la justice de mon impuissance. Je t’en parle, mais tu ne la comprendras tout de même pas. Quand vint l’heure du départ de mon père – et tu sais combien il était juste et combien ma Mère l’aimait – je n’ai pas prolongé sa vie. Il n’est pas de règle que la famille où vit un saint soit préservée des inévitables malheurs de la vie. S’il en était ainsi, je devrais rester éternellement sur la terre, et pourtant je mourrai, bientôt, et Marie, ma sainte Mère, ne pourra m’arracher à la mort. Je ne le puis. Mais voilà ce qui m’est possible – et je vais le faire –. »

Jésus s’est assis et serre contre son épaule la tête de sa parente.

« Je vais faire ceci : en raison de ta souffrance, je te promets la paix pour ton Alphée, je t’assure que tu n’en seras pas séparée. Je te donne ma parole que notre famille sera réunie au Ciel, rassemblée pour toujours. Tant que je vivrai, et même après, je déverserai toujours dans le cœur de ma chère tante tant de paix, tant de force que je ferai d’elle un apôtre auprès de bien des pauvres femmes qu’il te sera plus facile d’approcher, toi qui es femme. Tu seras pour moi une amie bien-aimée en ce temps d’évangélisation. La mort – ne pleure pas ! – la mort d’Alphée te délivre de tes devoirs d’épouse et t’élève aux devoirs plus sublimes d’un mystique sacerdoce féminin, si nécessaire près de l’autel de la grande Victime et aux yeux de bien des païens dont l’âme sera plus touchée par le saint héroïsme des femmes disciples que par celui des hommes. Ton nom, ma chère tante, sera comme une flamme dans le ciel chrétien… Ne pleure plus. Va en paix. Sois forte, résignée, sainte ! Ma Mère… a été veuve avant toi… Elle te réconfortera comme elle sait le faire. Viens ! Je ne veux pas que tu repartes seule sous ce soleil ; Pierre t’accompagnera en barque jusqu’au Jourdain et de là à Nazareth avec un âne. Sois bonne.

– Bénis-moi, Jésus. Toi, donne-moi la force.

– Oui, je te bénis et te donne un baiser, ma chère tante. »

Il l’embrasse tendrement, et l’étreint encore longuement sur son cœur jusqu’à ce qu’il la voie calmée.

95.1

É uma manhã de feira em Cafarnaum. A praça está cheia de vendedores das mais diversas mercadorias.

Jesus, que chega à praça, vindo do lago, vê que estão vindo ao seu encontro os seus primos Judas e Tiago. Apressa-se em ir também ao encontro deles e, depois de tê-los abraçado com afeto, pergunta-lhes atenciosamente:

– E vosso pai? Que foi que aconteceu?

– Nada de novo, quanto à vida dele, responde Judas.

– E então, por que vieste? Eu te havia dito: “fica aí”.

Judas abaixa a cabeça e fica calado. Mas quem explode agora é Tiago:

– É por minha culpa que ele não te obedeceu. Sim. Por culpa minha. Mas eu não pude suportar mais. Todos contra. E por quê? Por acaso, faço mal em amar-te? Fazemos mal, por acaso? Até aqui, eu me tinha detido, com o escrúpulo de agir mal. Mas agora que sei, agora que Tu disseste que acima de Deus nem mesmo o pai está, então eu não suportei mais. Oh! Procurei ser respeitoso, fazer entender as razões, endireitar as ideias. Eu disse: “Por que me combateis? Se é o Profeta, se é o Messias, por que quereis que o mundo diga: ‘A sua família lhe foi inimiga. Em um mundo que o seguia, essa faltou’? Por que, se Ele é o infeliz que vós dizeis, não devemos estar nós da família junto à sua demência, para impedir que ela lhe seja nociva, e que seja nociva a nós?” Ó Jesus, assim eu dizia, para raciocinar humanamente, como eles raciocinavam. Mas Tu sabes que eu e Judas não te julgamos doido. Tu sabes que vemos em Ti o Santo de Deus. Tu sabes que sempre te olhamos como a nossa Estrela maior. Mas não quiseram entender-nos. Nem escutar-nos quiseram mais. E eu vim embora. Na escolha, ou Jesus ou a família, escolhi a Ti. Eis-me, se é que Tu me queres. Se não me quiseres, eu serei, então, o mais infeliz dos homens, porque não terei mais nada. Nem a tua amizade, nem o amor da família.

– Assim é que estão as coisas? Ó meu Tiago, meu pobre Tiago! Não queria ver-te sofrer assim, porque Eu te amo. Mas, se o Jesus-Homem contigo chora, o Jesus-Verbo por ti jubila. Vem. Estou certo de que a alegria de seres o portador de Deus entre os homens aumentará cada vez mais o teu júbilo, até alcançar o pleno êxtase, na hora extrema desta vida e na vida eterna do Céu.

95.2

Jesus se vira e chama os seus discípulos, que haviam parado prudentemente a alguns metros de distância.

– Vinde, amigos. O meu primo Tiago agora é um dos meus amigos e por isto, vosso amigo. Quanto Eu desejei esta hora, este dia, para ele, o meu perfeito amigo de infância, o meu bom irmão na juventude!

Os discípulos fazem festa ao novo que chegou e a Judas que fazia dias que não viam.

– Nós te havíamos procurado em tua casa… mas estavas no lago.

– Sim, estive dois dias no lago com Pedro e os outros. Pedro teve uma boa pesca. Não é verdade?

– Sim, e agora, o que me desagrada, é que terei que dar muitas didracmas àquele ladrão ali–, e aponta o cobrador de iimpostos, Mateus, que tem sua banca cheia de gente que vem pagar por suas terras, eu creio, ou por mercadorias.

– Tudo será proporcional, Eu te digo. Mais pescas, mais pagas, mas também mais ganhas.

– Não, Mestre. Mais pesco, mais ganho. Mas, se dobro o peso da pesca, aquele ali não me faz pagar o dobro. Faz-me dar quatro vezes mais… É um chacal!

– Pedro! Pois bem, vamos exatamente lá perto. Quero falar. Sempre há gente perto daquela banca de impostos.

– Sem dúvida alguma! –resmungou Pedro–. Gente e maldições.

– Pois bem. Eu irei até lá levar bênçãos. Quem sabe se um pouco de honestidade não entre no cobrador da impostos.

– Podes ficar tranquilo, pois a tua palavra não passará pela sua pele de crocodilo.

– Veremos.

– Que lhe dirás?

– Diretamente, nada. Mas falarei de modo que chegue também a ele.

– Dirás que é ladrão tanto quem assalta nas estradas, como quem esfola os pobres que trabalham para terem o pão, e não para ir atrás de mulheres e bebedeiras?

– Pedro, não queres tu ir falar no meu lugar?

– Não, Mestre. Eu não saberia falar bem.

– E, com o azedume que trazes dentro de ti, farias mal a ti e a ele.

95.3

Chegaram junto à banca do imposto.

Pedro faz menção de pagar. Jesus segura-o e diz:

– Dá-me as moedas. Hoje, pago Eu.

Pedro o olha espantado, e depois lhe dá uma bolsa de pele com algumas moedas dentro.

Jesus espera a sua vez e, quando está à frente do cobrador, diz:

– Pago por oito cestas de peixe, de Simão de Jonas. Os cabazes estão ali, aos pés dos aprendizes. Podes verificar, se julgares necessário. Mas entre pessoas honestas deveria bastar a palavra. E creio que tu me julgues tal. Quanto é a taxa?

Mateus, que estava sentado à sua banca, na hora em que Jesus diz: “Creio que tu me julgues tal”, pôs-se de pé. Baixo e já velhote, mais ou menos da idade de Pedro, mostra porém um rosto cansado de gozador, e uma visível confusão. No início ele fica com a cabeça inclinada, depois a levanta e olha para Jesus. E Jesus o olha fixo, sério, dominando-o com a sua imponente estatura.

– Quanto? –repete Jesus, pouco depois.

– Não há taxa para o discípulo do Mestre –responde Mateus. E em voz mais baixa, acrescenta:– Reza pela minha alma.

– Eu a trago em Mim, porque recolho os pecadores. Mas tu… por que não cuidas dela?

E Jesus, logo em seguida, lhe vira as costas, voltando para Pedro, que está admirado. Também os outros estão espantados. Cochicham, piscam….

95.4

Jesus vai-se encostar a uma árvore, que está a uns dez metros de Mateus, e começa a falar.

– O mundo é comparável a uma grande família, cujos componentes têm ofícios diferentes e todos necessários. Há agricultores, pastores, vinhateiros, carpinteiros, pescadores, pedreiros, os operários da madeira e do ferro, depois os escrivães, os soldados, os oficiais destinados a missões especiais, os médicos, os sacerdotes. Há de tudo. O mundo não poderia ser feito de uma só classe. Todas são necessárias, todas santas, se todas fazem o que devem, com honestidade e justiça. Como se pode chegar a isso, se satanás tenta de todos os lados? Pensando em Deus, que tudo vê, até as obras mais escondidas, e na sua Lei, que diz: “Ama ao teu próximo como a ti mesmo, não lhe faças o que não gostarias que te fôsse feito, não roubes de modo nenhum.”

Dizei, ó vós, que me estais ouvindo: porventura, quando alguém morre, leva consigo suas bolsas de dinheiro? E, ainda que fôsse tão tolo, de querê-las consigo no sepulcro, pode, por acaso, usá-las na outra vida? Não. As moedas tornam-se metais corroídos sobre a podridão de um corpo desfeito. Mas a sua alma, nessa outra vida, estaria nua, mais pobre que o bem-aventurado Jó, privada até da menor das moedas, ainda que aqui e no sepulcro tivesse deixado talentos e talentos. Aliás, ouvi, ouvi! Aliás, em verdade Eu vos digo, que com as riquezas dificilmente se conquista o Céu, mas, ao contrário, geralmente com elas se perde o Céu, mesmo com as riquezas honestamente adquiridas, ou por herança, ou por ganho, porque poucos são os ricos que sabem usar com justiça as suas riquezas.

Que é preciso então, para se ter esse Céu bendito, este repouso no seio do Pai? É preciso que não sejais ávidos de riquezas. Ávidos no sentido de querê-las a todo custo, mesmo faltando com a honestidade e o amor; ávidos no sentido que, possuindo-as, sejam amadas mais do que o Céu e o próximo, negando caridade ao próximo necessitado; ávidos pelas coisas que as riquezas podem dar, ou seja, mulheres, prazeres, mesa lauta, vestes de luxo, que são ofensa para quem tem frio e fome. Há, sim, há uma moeda pela qual podem trocar-se as moedas injustas do mundo em dinheiro que vale no Reino dos Céus. E é a santa esperteza de fazer que as riquezas humanas, muitas vezes injustas ou causas de injustiça, se transformem em riquezas eternas. Ou seja, ganhar com honestidade, devolver aquilo que injustamente se deteve, usar dos bens com parcimônia e desapego, sabendo separar-se deles, porque, antes ou depois, eles nos deixam — oh! pensai nisto! — enquanto que o bem praticado não nos deixa nunca.

Todos gostaríamos de ser chamados “justos” e ser julgados como tais e, como tais, premiados por Deus. Mas como é que Deus pode premiar a quem de justo só tem o nome, mas não as obras? Como pode dizer: “Eu te perdoo”, se vê que o arrependimento é só verbal, mas não acompanhado por uma verdadeira mudança de espírito? Não existe arrependimento, enquanto continua o desejo do objeto pelo qual pecamos. Mas quando uma pessoa se humilha, quando ela corta o membro moral de uma paixão má, que pode chamar-se mulher ou ouro, e diz: “Por Ti, Senhor, não quero saber mais disto”, eis então que ela está verdadeiramente arrependida. E Deus a acolhe, dizendo: “Vem, tu me és querido como um inocente e um herói.”

Jesus terminou. E vai saindo, sem sequer virar-se para Mateus, que tinha ido para o círculo dos ouvintes, desde as primeiras palavras.

95.5

Quando estão perto da casa de Pedro, a mulher dele corre ao seu encontro para dizer-lhe qualquer coisa. Pedro faz sinal a Jesus para que venha perto dele.

– Aí está a mãe de Judas e de Tiago. Ela quer falar Contigo, mas não quer ser vista. Como iremos fazer?

– Assim. Eu entro em casa como para descansar, e vós todos ireis distribuir o óbolo aos pobres. Toma também as moedas da taxa que foi devolvida. Vai.

Jesus faz um aceno de despedida para todos, enquanto Pedro distrai, tentando persuadi-los a ir com ele.

– Onde está a mãe, mulher? –pergunta Jesus à mulher de Pedro.

– Está no terraço, Mestre. Lá ainda está fazendo sombra, e está fresco. Podes subir. Lá estarás mais à vontade do que em casa.

Jesus sobe pela escadinha. Em um canto, sob a cerrada parreira de uva, sentada em um banquinho colocado junto ao parapeito, toda vestida de escuro, com o véu muito caído sobre o rosto, está Maria de Alfeu. Está chorando, sem fazer barulho.

Jesus a chama:

– Maria! Tia querida!

Ela levanta um pobre rosto angustiado e estende as mãos:

– Oh Jesus! Quanta dor sinto em meu coração!

Jesus vai para junto dela. Obriga-a a ficar sentada. Mas Ele fica em pé, com seu manto ainda pendente das costas, e tendo uma mão sobre o ombro da tia e a outra entre as mãos dela:

– Que tens? Por que tanto pranto?

– Oh! Jesus! Eu escapei de casa, dizendo: “Vou a Caná procurar ovos e vinho para o doente.” Junto ao Alfeu está tua Mãe, que cuida dele como Ela sabe fazer, e eu fico tranquila. Mas na realidade vim até aqui. Corri noites inteiras[1], para chegar aqui mais depressa. E já não aguento mais… Mas o cansaço não é nada. O que me faz mal é a dor do coração!… O meu Alfeu… o meu Alfeu… os meus filhos… oh! por que tanta diferença entre os que são do mesmo sangue? E por que essa diferença há de ser como as duas pedras de um moinho para triturar o coração de uma mãe? Estão Contigo Judas e Tiago? Sim? Então já sabes… Oh! Jesus! Por que o meu Alfeu não compreende? Por que está morrendo? Por que quer morrer assim? E Simão e José? Por que, por que não estão Contigo, mas contra Ti?

– Não chores, Maria. Eu não tenho rancor deles. Disse isso também a Judas. Compreendo e sinto compaixão. Se é por isso que estás chorando, não chores mais.

– É por isso sim, porque te ofendem. Por isso, e depois, e depois… porque eu não quero que o meu esposo morra na inimizade Contigo. Deus não o perdoará… e eu… oh! eu não o terei mais nem mesmo na outra vida…

Maria está realmente angustiada. Chora com grandes lágrimas sobre a mão esquerda, de Jesus, e frequentemente a beija, erguendo o seu pobre rosto, atormentado.

– Não –diz Jesus–. Não. Não digas assim. Eu perdoo. E se Eu perdoo…

95.6

– Oh! Vem, Jesus. Vem para salvar a alma e o corpo dele. Vem… Estão dizendo também, para acusar-te, já estão dizendo que tiraste dois filhos de um pai que está morrendo, e dizem isto por toda a cidade de Nazaré, entendes? E dizem ainda: “Ele fez milagres por toda parte, mas na sua casa não os sabe fazer.” E porque te defendo, dizendo: “Que é que Ele pode fazer, se de certo modo o expulsastes com as vossas repreensões, se não credes Nele?”

– Disseste bem: se não credes. Como posso fazer onde não se tem fé?

– Oh! Tu podes tudo! Eu creio por todos! Vem. Faz um milagre… pela tua pobre tia….

– Não posso.

Jesus está muito triste ao dizer isto. Posto de pé, apertando contra o seu peito a cabeça da chorosa, parece confessar sua impotência à natureza serena, parece chamá-la como testemunha da sua pena de não poder, por decreto eterno.

A mulher chora mais forte.

– Escuta, Maria. Sê boa. Eu te asseguro que, se pudesse, se fôsse bom fazer isso, Eu o faria. Oh! Arrancaria do Pai esta graça para ti, para minha Mãe, para Judas e Tiago, e também, sim, também para Alfeu, José e Simão. Mas não posso. Tu agora sentes tanta dor no coração, que não podes entender a justiça no fato. Eu direi a ti, mas mesmo assim, não a entenderás. Quando chegou a hora da passagem de meu pai, e tu sabes como ele era justo, e como minha Mãe o amava, Eu não o trouxe de volta à vida. Não é justo que a família, na qual vive um Santo, esteja isenta das inevitáveis desventuras da vida. Se assim fosse, Eu deveria ser eterno nesta terra, e, no entanto, brevemente morrerei, e, nem Maria, a minha santa Mãe, poderá arrancar-me da morte. Não posso. O que Eu posso é isto, e o farei.

Jesus sentou-se e segurou a cabeça de sua parente sobre o ombro:

– Isto Eu farei. Prometer-te, por causa desta dor, a paz para o teu Alfeu, garantir-te que não estarás separada dele na outra vida, dar-te a minha palavra que a nossa família estará reunida no Céu, recomposta eternamente, e que, enquanto Eu viver e depois, infundirei sempre em minha querida parente tanta paz, tanta força, até fazer dela uma apóstola junto à tantas pobres mulheres, das quais a ti, como mulher, será mais fácil aproximar-te. Serás a minha dileta amiga neste tempo de evangelização. Não chores! a morte de Alfeu te livra dos deveres conjugais e te eleva àqueles mais sublimes de um sacerdócio feminino místico, tão necessário junto ao altar da grande Vítima, e junto a muitos pagãos, que inclinarão mais os seus corações diante do heroísmo santo das mulheres discípulas, do que diante dos discípulos. Oh! o teu nome, querida tia, será como uma chama no céu cristão… Não chores mais. Vai em paz. Forte, resignada, santa. Minha Mãe… ficou viúva antes de ti… e te confortará como Ela sabe. Vem. Não quero que partas sozinha, debaixo deste sol. Pedro te acompanhará com o barco até o Jordão, e de lá até Nazaré, com um burrinho. Sê boa.

– Abençoa-me, Jesus. Dá-me força, Tu.

– Sim, Eu te abençoo e te beijo, minha boa tia.

E a beija ternamente, segurando-a por muito tempo contra o seu coração, até poder vê-la acalmada.


Notas

  1. noites inteiras é leitura incerta no texto manuscrito, do qual resulta clara a forma plural. Contudo parece arbitrário, mesmo que mais realístico, a transcrição datilografada: por toda a noite.