The Writings of Maria Valtorta

137. Le retour à la Belle Eau et conflit avec les pharisiens qui ont agressé et chassé la femme voilée.

137. Return to the Clear Water and

137.1

Jésus, en compagnie de ses apôtres, parcourt les champs plats de la Belle Eau. La journée est pluvieuse et l’endroit désert. Il doit être environ midi, car ce soleil pâlot qui apparaît de temps à autre de derrière le rideau gris des nuages descend perpendiculairement.

Jésus parle avec Judas, à qui il confie la charge d’aller au village faire les achats les plus urgents.

Quand il reste seul, André le rejoint. Timide comme toujours, il dit doucement :

« Peux-tu m’écouter, Maître ?

– Oui, viens avec moi, marchons »

Et il allonge le pas, suivi de l’apôtre, pour s’éloigner de quelques mètres des autres.

« La femme n’est plus là, Maître ! » dit André, sur un ton peiné.

Et il explique :

« On l’a poursuivie et elle s’est enfuie. Elle était blessée et saignait. Le régisseur l’a vue. Je suis parti en avant, en disant que j’allais voir s’il n’y avait pas quelque piège, mais c’est parce que je voulais aller la chercher sur-le-champ. J’espérais tant l’amener à la lumière ! J’ai tellement prié ces jours-ci à cette intention !… Maintenant elle fuit ! Elle va se perdre. Si je savais où la trouver, je la rejoindrais… Je ne dirais pas cela aux autres, mais à toi oui, parce que tu me comprends. Tu sais qu’il n’y a aucune sensualité dans cette recherche, mais seulement le désir – d’ailleurs si grand que c’en est un vrai tourment – d’amener au salut une sœur…

– Je le sais, André, et je te dis : malgré tout ce qui s’est passé, ton désir se réalisera. Une prière faite dans cette intention n’est jamais perdue, Dieu s’en sert et elle sera sauvée.

– Tu l’assures ? Ah ! Ma douleur se fait plus douce !

137.2

– Ne voudrais-tu pas savoir ce qu’elle va devenir ? est-ce qu’il ne t’importe même pas de ne pas être celui qui me l’amènera ? Ne te demandes-tu pas comment elle va faire ? »

Jésus sourit doucement, avec un éclair de lumière dans ses yeux bleus posés sur l’apôtre qui marche à ses côtés. Il a un de ces sourires et de ces regards qui sont un des secrets de Jésus pour conquérir les cœurs.

André le regarde de ses doux yeux bruns et répond :

« Il me suffit de savoir qu’elle vient à toi. D’ailleurs, moi ou un autre, qu’est-ce que cela peut bien faire ? Et comment elle le fera ? Tu le sais et il n’est pas nécessaire que je le sache. Ce que tu m’assures me suffit pleinement et j’en suis heureux. »

Jésus lui passe le bras derrière les épaules et l’attire à lui en une étreinte affectueuse qui met en extase le bon André. Et il lui parle en le tenant ainsi :

« C’est le privilège du véritable apôtre. Tu vois, mon ami, ta vie et celle des futurs apôtres ressemblera toujours à cela. Parfois vous saurez que vous êtes des “ sauveurs ”. Mais, le plus souvent, vous sauverez sans le savoir les personnes que vous voudriez le plus sauver. Ce n’est qu’au Ciel que vous verrez venir à votre rencontre, ou monter au Royaume éternel, ceux que vous aurez sauvés. Et votre joie de bienheureux augmentera pour chaque personne sauvée. Parfois, vous le saurez dès cette terre. Ce sont les joies que je vous donne pour vous infuser une vigueur encore plus grande pour de nouvelles conquêtes. Mais bienheureux le prêtre qui n’aura pas besoin d’être ainsi aiguillonné pour accomplir son devoir ! Bienheureux celui qui ne se désole pas parce qu’il ne voit pas de triomphes, et qui ne dit pas : “ Je ne fais plus rien parce que je n’ai aucune satisfaction. ” La satisfaction de l’apôtre, considérée comme l’unique encouragement au travail, dénote une absence de formation apostolique, abaisse l’apostolat, qui est une chose spirituelle, au niveau d’un travail humain ordinaire. Il ne faut jamais tomber dans l’idolâtrie du ministère. Ce n’est pas vous qui devez être adorés, mais le Seigneur votre Dieu. A lui seul la gloire de ceux qui sont sauvés. A vous la tâche de sauver, en attendant, au temps du ciel, la gloire d’avoir été des “ sauveurs. ”

137.3

Mais tu me disais que le régisseur l’a vue. Raconte-moi.

– Trois jours après notre départ, des pharisiens sont venus te chercher. Ils ne nous ont pas trouvés, naturellement. Ils ont fait le tour du village et des maisons de la campagne en se donnant comme désireux de te voir. Mais personne ne l’a cru. Ils se sont installés à l’hôtellerie en la débarrassant orgueilleusement de tous ceux qui s’y trouvaient, disant qu’ils ne voulaient pas de contacts avec des étrangers inconnus qui pouvaient même les profaner. Et, tous les jours, ils allaient à la maison. Après quelques jours, ils y ont rencontré cette pauvre femme, qui venait toujours là dans l’espoir de te trouver et d’avoir ta paix. Ils l’ont mise en fuite et l’ont poursuivie jusqu’à son refuge dans l’étable du régisseur. Ils ne l’ont pas attaquée tout de suite, parce que ce dernier était arrivé avec ses fils, armés de matraques. Mais le soir, quand elle est sortie, ils sont revenus avec d’autres. Lorsqu’elle est allée à la fontaine, ils lui ont lancé des pierres en la traitant de “ prostituée ” et en la montrant du doigt pour que le village la méprise. Et comme elle s’enfuyait, ils l’ont rattrapée, maltraitée, lui ont arraché son voile et son manteau pour que tout le monde la voie. Ils l’ont frappée et ont fait valoir leur autorité au chef de la synagogue pour qu’il la maudisse, la fasse lapider, et te maudisse toi aussi, qui l’avais amenée dans le village. Mais il a refusé d’obéir et attend maintenant l’anathème du Sanhédrin. Le régisseur l’a arrachée aux mains de ces canailles et l’a secourue. Mais pendant la nuit elle est partie, laissant un bracelet avec ce mot écrit sur un morceau de parchemin : “ Merci. Prie pour moi. ” Le régisseur dit qu’elle est jeune et très belle, bien que très pâle et amaigrie. Il l’a cherchée dans la campagne car elle était sérieusement blessée, mais sans la trouver. Et il ne sait pas comment elle aura pu aller loin. Peut-être est-elle morte en quelque endroit… sans pouvoir être sauvée…

– Non.

– Non ? Elle n’est pas morte ? Ou elle n’est pas perdue ?

– La volonté de se racheter est déjà absolution. Quand bien même elle serait morte, elle serait pardonnée parce qu’elle a recherché la vérité en foulant aux pieds l’erreur. Mais elle n’est pas morte. Elle gravit les premières pentes de la montagne du rachat. Je la vois… Courbée sous les larmes du repentir. Mais sa peine la rend de plus en plus forte, pendant que son fardeau s’allège. Je la vois. Elle va à la rencontre du Soleil. Quand elle aura gravi toute la montée, elle sera dans la gloire du Soleil-Dieu. Elle monte… Aide-la par ta prière.

– Oh ! Mon Seigneur ! »

André est presque abasourdi de pouvoir aider une âme à se sauver. Jésus sourit avec encore plus de douceur :

« Il faudra ouvrir les bras et le cœur au chef de la synagogue persécuté, et aller bénir le bon régisseur. Allons trouver nos compagnons pour leur en parler. »

137.4

Ils retournent sur leurs pas et rejoignent les dix apôtres qui se sont arrêtés à l’écart, comprenant qu’André dialogue confidentiellement avec le Maître. A ce moment Judas arrive en courant. On dirait un gros papillon qui vole sur le pré tant il court rapidement, avec son manteau qui vole en arrière pendant qu’il se livre à une vraie joute de signes.

« Mais qu’est-ce qu’il a ? demande Pierre. Il est devenu fou ? »

Avant que personne ne puisse lui répondre, Judas, arrivé à proximité, peut crier, tout essoufflé par sa course :

« Arrête-toi, Maître. Ecoute-moi avant d’aller à la maison… Il y a un piège… Ah ! Quels lâches… ! »

Il a rejoint le groupe :

« Maître ! On ne peut plus y aller ! Les pharisiens sont dans le village, et ils viennent chaque jour à la maison. Ils t’attendent pour te faire du mal. Ils chassent ceux qui viennent te chercher. Ils les effraient avec des anathèmes horribles. Que veux-tu faire ? Ici tu serais persécuté et ton travail serait anéanti… L’un d’eux m’a vu et m’a attaqué, un vilain vieillard au gros nez qui me connaît parce que c’est l’un des scribes du Temple. Car il y a aussi des scribes. Il m’a attaqué en me griffant et en m’insultant de sa voix de faucon. Tant qu’il m’a insulté et griffé – regarde… (il montre un poignet et une joue où l’on voit clairement la trace des ongles) –, je l’ai laissé faire. Mais quand il a bavé sur toi, je l’ai pris au collet…

– Mais, Judas ! S’écrie Jésus.

– Non, Maître, je ne l’ai pas étranglé. Je l’ai seulement empêché de blasphémer contre toi, et je l’ai laissé partir. Maintenant il est là-bas et il meurt de peur à cause du danger qu’il a couru… Mais nous, éloignons-nous, je t’en prie. D’ailleurs, personne n’oserait plus venir te trouver…

– Maître !

– Mais c’est une horreur !

– Judas a raison.

– Ils sont aux aguets comme des hyènes !

– Feu du Ciel qui es descendu sur Sodome, pourquoi ne reviens-tu pas ?

– Mais sais-tu que tu as été brave, mon garçon ? Dommage que je n’aie pas été pas là, je t’aurais aidé.

– Ah ! Pierre, si tu avais été là, ce petit faucon aurait perdu ses plumes et sa voix pour toujours.

– Mais comment as-tu fait pour… pour ne pas y aller jusqu’au bout ?

– Eh bien… Ça a été un éclair dans mon esprit. Une pensée m’est venue de je ne sais quelles profondeurs du cœur : “ Le Maître condamne la violence ”, et je me suis arrêté. Cela m’a donné un coup encore plus fort que le choc que j’avais reçu sur le mur contre lequel m’a jeté le scribe quand il m’a attaqué. J’en ai eu les nerfs presque brisés… au point que je n’aurais pas eu la force de frapper. Comme il est dur de se vaincre !…

– Tu as été vraiment brave ! N’est-ce pas, Maître ? Tu ne dis pas ta pensée ? »

Pierre est si heureux de la conduite de Judas qu’il ne voit pas comment Jésus est passé du lumineux visage qu’il avait au début à une mine sévère qui lui assombrit le regard et lui serre la bouche, qui paraît devenir plus fine.

Mais il finit par parler :

« Je dis que je suis plus dégoûté de votre façon de penser que de la conduite des juifs. Eux, ce sont des malheureux plongés dans les ténèbres. Vous, qui êtes avec la Lumière, vous êtes durs, vindicatifs, vous murmurez, vous êtes violents. Comme eux, vous approuvez la brutalité. Je vous le dis, vous me donnez la preuve que vous êtes toujours ce que vous étiez quand vous m’avez vu pour la première fois. J’en ressens de la douleur. En ce qui concerne les pharisiens, vous savez que Jésus Christ ne fuit pas. Pour vous, retirez-vous. Je vais les affronter. Je ne suis pas un lâche. Si, après leur avoir parlé, je n’arrive pas à les convaincre, je me retirerai. On ne doit pas pouvoir prétendre que je n’ai pas essayé de toutes les manières possibles de les attirer à moi. Ils sont eux aussi des fils d’Abraham. Je fais mon devoir jusqu’au bout. Leur condamnation doit venir uniquement de leur mauvaise volonté et pas de ma négligence à leur égard. »

Jésus prend alors la direction de la maison dont on aperçoit le toit bas au-delà d’une rangée d’arbres nus. Les apôtres le suivent, tête basse, en parlant tout bas entre eux.

137.5

Les voilà dans la maison. Ils entrent en silence dans la cuisine et s’affairent autour du foyer. Jésus s’absorbe dans ses pensées.

Ils sont sur le point de prendre leur repas quand un groupe de personnes se présente à la porte.

« Les voilà » murmure Judas.

Jésus se lève immédiatement et va vers eux. Il est si imposant que le groupe recule un instant. Mais la salutation de Jésus les rassure :

« Que la paix soit avec vous. Que voulez-vous ? »

Alors ces lâches croient pouvoir tout oser et lui intiment avec arrogance cet ordre :

« Au nom de la Loi sainte, nous t’ordonnons de quitter ce lieu, car tu troubles les consciences, tu violes la Loi, tu corromps les villes paisibles de Judée. Ne crains-tu pas la punition du Ciel, toi qui singes le juste qui baptise au Jourdain, toi qui protèges les prostituées ? Sors de la terre sainte de Judée ! Que ton souffle n’arrive pas depuis ici jusqu’à l’intérieur de la cité sainte.

– Je ne fais rien de mal. J’enseigne comme rabbi, je guéris comme thaumaturge, je chasse les démons comme exorciste. Toutes ces catégories existent aussi en Judée. Et Dieu, qui les veut, les fait respecter et vénérer par vous. Je ne demande pas la vénération. Je vous demande seulement de me laisser faire du bien à ceux qui ont quelque infirmité dans leur chair, dans leur tête ou dans leur esprit. Pourquoi me le défendez-vous ?

– Tu es un possédé. Va-t’en.

– L’insulte n’est pas une réponse. Je vous ai demandé pourquoi vous me l’interdisez alors que vous le permettez aux autres.

– Parce que tu es un possédé. Tu chasses les démons et tu fais des miracles avec l’aide des démons.

– Et vos exorcistes, alors, avec l’aide de qui est-ce qu’ils les font ?

– Par leur vie sainte. Tu es un pécheur et tu te sers des prostituées pour augmenter ta puissance, car l’union avec elles accroît le pouvoir de la force démoniaque. Notre sainteté a purifié la région de ta complice. Mais nous ne permettons pas que tu restes ici pour attirer d’autres femmes.

– Mais est-ce que cette maison est à vous ? demande Pierre qui est venu près du Maître avec un air peu rassurant.

– Ce n’est pas notre maison. Mais toute la Judée et tout Israël est aux mains saintes des purs d’Israël.

– Que vous prétendez être, vous ! » termine Judas, venu sur le seuil et qui conclut par un éclat de rire moqueur. Puis il demande :

« Et votre autre ami, où est-il ? Il en tremble encore ? Misérables, allez-vous en ! Et tout de suite ! Sinon, je vous ferai regretter de…

– Silence, Judas. Et toi, Pierre retourne à ta place.

137.6

Ecoutez, scribes et pharisiens. Pour votre bien, par pitié pour votre âme, je vous prie de ne pas combattre le Verbe de Dieu. Venez à moi. Je ne vous hais pas. Je comprends votre mentalité et je la regrette. Mais je veux vous amener à une mentalité nouvelle, sainte, capable de vous sanctifier et de vous donner le Ciel. Pensez-vous donc que je suis venu pour vous combattre ? Oh non ! Je suis venu vous sauver. C’est pour cela que je suis venu. Je vous prends sur mon cœur. Je vous demande amour et compréhension. Justement parce que vous êtes les plus sages en Israël, vous devez plus que tout autre comprendre la vérité. Soyez âme et non pas corps. Voulez-vous que je vous en supplie à genoux ? L’enjeu, votre âme, est tel que je me mettrais sous vos pieds pour la gagner au Ciel, avec la certitude que le Père ne regarderait pas comme une erreur mon humiliation. Parlez ! Dites-moi un seul mot, je l’attends !

– Malédiction ! Voilà ce que nous disons !

– D’accord. C’est dit. Partez. Moi aussi je vais partir. »

Jésus fait demi-tour, retourne à sa place, incline la tête sur la table, et pleure.

Barthélemy ferme la porte pour qu’aucun de ces cruels qui l’ont insulté et qui s’en vont en lançant des menaces et des blasphèmes contre le Christ ne voie ses larmes.

Un long silence se passe, puis Jacques, fils d’Alphée, caresse la tête de son Jésus et dit :

« Ne pleure pas. Nous t’aimons. Même à leur place. »

Jésus relève la tête et dit :

« Ce n’est pas pour moi que je pleure, mais pour eux, qui se tuent, sourds à toute invitation.

– Qu’allons-nous donc faire, Seigneur ? demande l’autre Jacques.

– Nous irons en Galilée. Demain matin nous partirons.

– Pas aujourd’hui, Seigneur ?

– Non. Je dois saluer ceux qui sont bons ici. Et vous viendrez avec moi. »

137.1

Jesus is going across the flat fields at the Clear Water with His apostles. It is a rainy day and the place is deserted. It must be about midday, because the weak sun that appears now and again from behind the grey curtain of clouds, shines down directly.

Jesus is speaking to the Iscariot whom He entrusts with the task of going to the village to buy what is most urgently required.

When He is alone, Andrew goes near Him and, always shy, he says to Him in a low voice. «Will You listen to me, Master?»

«Yes. Come with Me, let us go ahead» and He quickens His step, followed by the apostle, until they are a few yards away.

«The woman is no longer there, Master!» says Andrew sadly. And he explains. «They have beaten her and she ran away. She was wounded and bleeding. The steward saw her. I went ahead, saying that I wanted to see whether there were any snares, but in actual fact I wanted to go and see her at once. I was hoping so much to bring her to the Light! I have prayed so much these past days for that!… Now she has run away! She will get lost. If I knew where she was, I would reach her… I would not say that to the others, but I am telling You, because You understand me. You know that there is no sensuality in this research, but only a desire to save a sister of mine, a desire so strong as to be a torture…»

«I know, Andrew, and I say to you: even now, after what happened, your desire will be fulfilled. A prayer said for that purpose is never lost. God makes use of it and she will be saved.»

«You say so? My pain is somewhat soothed!»

137.2

«Would you not like to know what happened to her? Do you not even care if you are not the one who will bring her to Me? Are you not asking how he will succeed?» Jesus smiles kindly while His blue eyes shine brightly when He looks at the apostle who is walking beside Him. One of those smiles and looks which are a secret of Jesus for conquering hearts.

Andrew looks at Him with his kind brown eyes and says: «It is enough for me to know that she will come to You. What does it matter whether it is I or someone else? How will he succeed? You know and I need not know. Your assurance is everything and I am happy.»

Jesus lays His arm on Andrew’s shoulders and draws him to Himself in an affectionate embrace, which throws good Andrew into ecstasy. And holding him thus He says: «That is the gift of the true apostle. See, My dear friend, your life and the lives of future apostles will always be like that. Sometimes you will know that you have been the “saviours”. But in most cases you will save without knowing that you have saved the very people you are most anxious to save. Only in Heaven you will see the people you have saved come to meet you or enter the eternal Kingdom. And the joy of your blessed souls will increase for each person saved. Sometimes you will know while on the earth. It is the joy I grant you to infuse you with greater vigour for new conquests. But blessed be that priest who does not need such spurs to do his duty! Blessed be he who does not lose heart because he sees no triumph and does not say : “I am not going to work anymore because I get no satisfaction out of it”. Apostolic satisfaction, considered as the only stimulus to work, shows lack of apostolic formation, degrades apostolate, a spiritual mission, to the level of common human work. You must never fall into the idolatry of your ministry. You are not the ones to be worshipped, but it is the Lord your God. The glory of saved souls is only His. The work of salvation is your task, and the glory of being the “saviours” is to be postponed till you are in Heaven.

137.3

But you were telling Me that the steward saw her. Tell Me.»

«Three days after we left, some Pharisees came looking for You. Of course, they did not find us. They went round the village and the houses in the country saying they were anxious to see You. But no one believed them. They put themselves up at the hotel, turning out arrogantly all the people who were in it, because, they said, they did not want to have any contact with unknown strangers, who might even profane them. And they went to the house every day. After some days they found the poor woman, who always went there, probably because she was hoping to find You and her peace. And they made her run away, chasing her as far as her refuge in the steward’s stable. They did not assail her at once, because he came out with his sons, all armed with cudgels. But in the evening, when she went out, they came back together with other people, and when she was at the fountain, they pelted her with stones, calling her a “prostitute” and pointing her out to the scorn of the village. And as she was running away, they reached her and abused her, they tore off her veil and mantle so that everybody could see her, they thrashed her once again, and with their authority they imposed themselves on the head of the synagogue, requesting that he should anathematize her, in order to have her stoned, and he should also anathematize You for bringing her to the village. But he refused to do it and is now awaiting the anathema of the Sanhedrin. The steward tore her from the hands of those rascals and assisted her. But during the night she went away leaving a bracelet with words written on a bit of parchment. She wrote: “Thanks. Pray for me”. The steward says that she is young and beautiful, although she is very pale and thin. He looked for her in the country, because she was badly wounded. But he did not find her. And he does not know how she has been able to go far. Perhaps she is dead, somewhere… and she did not save herself…»

«No.»

«No? She is not dead? Or she is not lost?»

«Her will to redeem herself is already an absolution. Even if she were dead, she would be forgiven, because she sought the Truth, stamping down Error. But she is not dead. She is climbing the first slopes of the mountain of redemption. I see her… She is bent under the tears of repentance; but her tears make her stronger and stronger, whilst her burden becomes lighter and lighter. I see her. She is proceeding towards the Sun. When she has climbed all the mountains, she will be in the glory of the Sun-God. She is climbing… Help her with your prayers.»

«Oh! my Lord!» Andrew is almost amazed at the thought of being able to help a soul in its sanctification.

Jesus smiles even more gently. He says: «We must open our arms and our hearts to the persecuted head of the synagogue and we must also go and bless the good steward. Let us go to your companions and tell them.»

137.4

But while walking back to reach the ten disciples who stopped at a distance when they realised that Andrew was having a private conversation with the Master, the Iscariot arrives in great haste. He looks like a huge butterfly running on the meadow, as he moves so fast while his mantle flutters behind him and he makes wide gestures with his arms.

«What’s the matter with him?» asks Peter. «Has he gone mad?»

Before anybody can reply to him, the Iscariot, who is now nearby, is able to shout in a choked voice: «Stop, Master. Listen to me before going to the house… There is a trap. Oh! the cowards!…» and he carries on running. He has now arrived. «Oh! Master. It is no longer possible to go there! The Pharisees are in the village and they go to the house every day. They are awaiting You to hurt You. They are sending away those who come looking for You. They are frightening them with horrible anathemas. What do You want to do? You would be persecuted here and Your work would be frustrated… One of them saw me and attacked me. An ugly big-nosed old man who knows me because he is one of the Scribes of the Temple. Because also some Scribes are there. He assailed me, laying hold of me with his claws and insulting me in a hawk-like voice. As long as he insulted and scratched me, look… (and he shows a wrist and a cheek adorned with clear nail marks) I did not mind. But when he spat on You, I caught him by the neck…»

«But Judas!» shouts Jesus.

«No, Master. I did not strangle him. I only prevented him from cursing You and then I let him go. He is now dying with fear for the risk he ran… But, please, let us go away. In any case, no one could come to You anymore…»

«Master!»

«But it’s terrible!»

«Judas is right.»

«They are like hyenas laying an ambush!»

«Fire of heaven that fell on Sodom, why don’t you come back again?»

«Do you know, boy, that you have been brave? What a pity I was not there, too; I could have given you a hand.»

«Oh! Peter! If you had been there, that little hawk would have lost feathers and voice forever.»

«But how did you manage… not to finish the job?»

«Who knows!… A flash in my mind: a thought from I wonder which part of my heart: “The Master condemns violence” and I stopped. And it struck me harder than the impact on the wall against which the Scribe threw me when he attacked me. I felt as if my nerves had been shattered… so much so that afterwards I would not have had enough strength to be pitiless against him. What an effort it is to control oneself!…»

«You have been really brave! Hasn’t he, Master? Are you not telling us Your point of view?» Peter is so pleased with Judas’ behaviour, that he does not notice that Jesus’ face, which before was bright, has become severe and dark looking, while He tightens His lips so much that His mouth looks smaller.

He opens His lips to say: «I tell you that I feel more disgusted with your way of thinking than with the behaviour of the Judaeans. They are miserable people in darkness. You, who are with the Light, are hard, vindictive, grumblers, violent, and you approve of a brutal action as they do. I tell you that you are giving Me evidence that you are exactly the same as you were when you saw Me for the first time. And it grieves Me. With regards to the Pharisees, you must know that Jesus Christ does not run away. You may withdraw. I will face them. I am not a coward. When I have spoken to them and have failed in convincing them, I will withdraw. No one must say that I have not endeavoured by all means to attract them to Me. They are children of Abraham, too. I do My duty, until the end. Their condemnation is to be caused only by their ill will and not by any negligence of Mine towards them.» And Jesus goes towards the house, the low roof of which is visible beyond a row of bare trees.

The apostles follow Him with drooping heads, speaking under their breath.

137.5

They are at the house and they enter the kitchen in silence. And they busy themselves around the fireplace. Jesus is engrossed in His thoughts.

They are about to eat their food, when a group of people appear at the door. «Here they are» whispers the Iscariot.

Jesus gets up at once and goes towards them. He is so stately that the little group move back for a moment. But Jesus’ greeting reassures them: «May peace be with you. What do you want?»

The cowards then think that they can dare everything and presumptuously they enjoin: «In the name of the Holy Law we order You to leave this place, for You are a disturber of consciences, a transgressor of the Law, a corrupter of the peaceful towns in Judaea. Are You not afraid of the punishment of Heaven, You ape of the Just One who baptises at the Jordan, You protector of prostitutes? Away from the holy land of Judaea! That Your breath may not arrive inside the walls of the holy City.»

«I am not doing anything wrong. I teach as a rabbi, I cure as a thaumaturge, I cast out demons as an exorciser. Such categories exist also in Judaea. And God, Who wants them, has them respected and venerated by you. I am not asking for veneration. I only ask to be allowed to do good to those who suffer from diseases in their bodies, their minds or their souls. Why do you forbid Me?»

«You are possessed. Go away.»

«An insult is not a reply. I asked you why you forbid Me, whilst you allow others.»

«Because You are possessed and You cast out demons and work miracles with the help of demons.»

«And what about your exorcisers? With whose help do they do it?»

«Through their holy lives. You are a sinner. And to increase Your power, you make use of prostitutes, because the possession of the diabolic strength increases in the union. Our holiness has purified the area of Your accomplice. But we will not allow You to stay here, so that You may not attract other women.»

«But is this house yours?» asks Peter who has gone near the Master with a rather menacing look.

«It is not our house. But the whole of Judaea and the whole of Israel are in the holy hands of the pure ones in Israel.»

«And that’s you, presumably!» concludes the Iscariot, who has also come to the door, and then sneers at them. He also asks: «And where is your other friend? Is he still trembling? You disgraceful lot, go away! At once. Otherwise I will make you feel sorry for…»

137.6

«Be silent, Judas. And you, Peter, go back to your place. Listen, Pharisees and Scribes. For your own good, for the sake of your souls, I beg you not to fight the Word of God. Come to Me. I do not hate you. I understand your mentality and I feel sorry for it. But I want to lead you to a new, holy mentality, capable of sanctifying you and of giving Heaven to you. Do you think that I have come to fight you? Oh! no! I have come to save you. That is why I came. I take you upon My heart. I ask you to love and understand. Since you are the wisest men in Israel, you must understand the truth better than anybody else. Be souls, not only bodies. Shall I kneel down and beg you on My knees? The stake, your souls, is such that I would put Myself under your feet to conquer them for Heaven, because I am sure that the Father would not consider My humiliation a mistake. Say one word to Me who am waiting!»

«Be cursed, that is what we say.»

«Alright. It has been said. You may go. I will go, too.» And Jesus turns His back on them and goes back to His seat. He lays His head on the table and weeps.

Bartholomew closes the door so that none of the cruel people who insulted Him, and who are now going away threatening and cursing Christ, may see His tears.

There is a long silence then James of Alphaeus caresses Jesus’ head and says: «Do not weep. We love You, also on their behalf.»

Jesus looks up and says: «I am not weeping over Myself. I am weeping over them, as they are killing themselves, deaf as they are to every invitation.»

«What shall we do now?» asks the other James.

«We will go to Galilee. We will leave tomorrow morning.»

«Not today, Lord?»

«No. I must say goodbye to the good people here. And you will come with Me.»