Gli Scritti di Maria Valtorta

137. Le retour à la Belle Eau et conflit avec les pharisiens qui ont agressé et chassé la femme voilée.

137. Ritorno all’Acqua Speciosa e scontro con i farisei che hanno aggredito e scacciato la “velata”.

137.1

Jésus, en compagnie de ses apôtres, parcourt les champs plats de la Belle Eau. La journée est pluvieuse et l’endroit désert. Il doit être environ midi, car ce soleil pâlot qui apparaît de temps à autre de derrière le rideau gris des nuages descend perpendiculairement.

Jésus parle avec Judas, à qui il confie la charge d’aller au village faire les achats les plus urgents.

Quand il reste seul, André le rejoint. Timide comme toujours, il dit doucement :

« Peux-tu m’écouter, Maître ?

– Oui, viens avec moi, marchons »

Et il allonge le pas, suivi de l’apôtre, pour s’éloigner de quelques mètres des autres.

« La femme n’est plus là, Maître ! » dit André, sur un ton peiné.

Et il explique :

« On l’a poursuivie et elle s’est enfuie. Elle était blessée et saignait. Le régisseur l’a vue. Je suis parti en avant, en disant que j’allais voir s’il n’y avait pas quelque piège, mais c’est parce que je voulais aller la chercher sur-le-champ. J’espérais tant l’amener à la lumière ! J’ai tellement prié ces jours-ci à cette intention !… Maintenant elle fuit ! Elle va se perdre. Si je savais où la trouver, je la rejoindrais… Je ne dirais pas cela aux autres, mais à toi oui, parce que tu me comprends. Tu sais qu’il n’y a aucune sensualité dans cette recherche, mais seulement le désir – d’ailleurs si grand que c’en est un vrai tourment – d’amener au salut une sœur…

– Je le sais, André, et je te dis : malgré tout ce qui s’est passé, ton désir se réalisera. Une prière faite dans cette intention n’est jamais perdue, Dieu s’en sert et elle sera sauvée.

– Tu l’assures ? Ah ! Ma douleur se fait plus douce !

137.2

– Ne voudrais-tu pas savoir ce qu’elle va devenir ? est-ce qu’il ne t’importe même pas de ne pas être celui qui me l’amènera ? Ne te demandes-tu pas comment elle va faire ? »

Jésus sourit doucement, avec un éclair de lumière dans ses yeux bleus posés sur l’apôtre qui marche à ses côtés. Il a un de ces sourires et de ces regards qui sont un des secrets de Jésus pour conquérir les cœurs.

André le regarde de ses doux yeux bruns et répond :

« Il me suffit de savoir qu’elle vient à toi. D’ailleurs, moi ou un autre, qu’est-ce que cela peut bien faire ? Et comment elle le fera ? Tu le sais et il n’est pas nécessaire que je le sache. Ce que tu m’assures me suffit pleinement et j’en suis heureux. »

Jésus lui passe le bras derrière les épaules et l’attire à lui en une étreinte affectueuse qui met en extase le bon André. Et il lui parle en le tenant ainsi :

« C’est le privilège du véritable apôtre. Tu vois, mon ami, ta vie et celle des futurs apôtres ressemblera toujours à cela. Parfois vous saurez que vous êtes des “ sauveurs ”. Mais, le plus souvent, vous sauverez sans le savoir les personnes que vous voudriez le plus sauver. Ce n’est qu’au Ciel que vous verrez venir à votre rencontre, ou monter au Royaume éternel, ceux que vous aurez sauvés. Et votre joie de bienheureux augmentera pour chaque personne sauvée. Parfois, vous le saurez dès cette terre. Ce sont les joies que je vous donne pour vous infuser une vigueur encore plus grande pour de nouvelles conquêtes. Mais bienheureux le prêtre qui n’aura pas besoin d’être ainsi aiguillonné pour accomplir son devoir ! Bienheureux celui qui ne se désole pas parce qu’il ne voit pas de triomphes, et qui ne dit pas : “ Je ne fais plus rien parce que je n’ai aucune satisfaction. ” La satisfaction de l’apôtre, considérée comme l’unique encouragement au travail, dénote une absence de formation apostolique, abaisse l’apostolat, qui est une chose spirituelle, au niveau d’un travail humain ordinaire. Il ne faut jamais tomber dans l’idolâtrie du ministère. Ce n’est pas vous qui devez être adorés, mais le Seigneur votre Dieu. A lui seul la gloire de ceux qui sont sauvés. A vous la tâche de sauver, en attendant, au temps du ciel, la gloire d’avoir été des “ sauveurs. ”

137.3

Mais tu me disais que le régisseur l’a vue. Raconte-moi.

– Trois jours après notre départ, des pharisiens sont venus te chercher. Ils ne nous ont pas trouvés, naturellement. Ils ont fait le tour du village et des maisons de la campagne en se donnant comme désireux de te voir. Mais personne ne l’a cru. Ils se sont installés à l’hôtellerie en la débarrassant orgueilleusement de tous ceux qui s’y trouvaient, disant qu’ils ne voulaient pas de contacts avec des étrangers inconnus qui pouvaient même les profaner. Et, tous les jours, ils allaient à la maison. Après quelques jours, ils y ont rencontré cette pauvre femme, qui venait toujours là dans l’espoir de te trouver et d’avoir ta paix. Ils l’ont mise en fuite et l’ont poursuivie jusqu’à son refuge dans l’étable du régisseur. Ils ne l’ont pas attaquée tout de suite, parce que ce dernier était arrivé avec ses fils, armés de matraques. Mais le soir, quand elle est sortie, ils sont revenus avec d’autres. Lorsqu’elle est allée à la fontaine, ils lui ont lancé des pierres en la traitant de “ prostituée ” et en la montrant du doigt pour que le village la méprise. Et comme elle s’enfuyait, ils l’ont rattrapée, maltraitée, lui ont arraché son voile et son manteau pour que tout le monde la voie. Ils l’ont frappée et ont fait valoir leur autorité au chef de la synagogue pour qu’il la maudisse, la fasse lapider, et te maudisse toi aussi, qui l’avais amenée dans le village. Mais il a refusé d’obéir et attend maintenant l’anathème du Sanhédrin. Le régisseur l’a arrachée aux mains de ces canailles et l’a secourue. Mais pendant la nuit elle est partie, laissant un bracelet avec ce mot écrit sur un morceau de parchemin : “ Merci. Prie pour moi. ” Le régisseur dit qu’elle est jeune et très belle, bien que très pâle et amaigrie. Il l’a cherchée dans la campagne car elle était sérieusement blessée, mais sans la trouver. Et il ne sait pas comment elle aura pu aller loin. Peut-être est-elle morte en quelque endroit… sans pouvoir être sauvée…

– Non.

– Non ? Elle n’est pas morte ? Ou elle n’est pas perdue ?

– La volonté de se racheter est déjà absolution. Quand bien même elle serait morte, elle serait pardonnée parce qu’elle a recherché la vérité en foulant aux pieds l’erreur. Mais elle n’est pas morte. Elle gravit les premières pentes de la montagne du rachat. Je la vois… Courbée sous les larmes du repentir. Mais sa peine la rend de plus en plus forte, pendant que son fardeau s’allège. Je la vois. Elle va à la rencontre du Soleil. Quand elle aura gravi toute la montée, elle sera dans la gloire du Soleil-Dieu. Elle monte… Aide-la par ta prière.

– Oh ! Mon Seigneur ! »

André est presque abasourdi de pouvoir aider une âme à se sauver. Jésus sourit avec encore plus de douceur :

« Il faudra ouvrir les bras et le cœur au chef de la synagogue persécuté, et aller bénir le bon régisseur. Allons trouver nos compagnons pour leur en parler. »

137.4

Ils retournent sur leurs pas et rejoignent les dix apôtres qui se sont arrêtés à l’écart, comprenant qu’André dialogue confidentiellement avec le Maître. A ce moment Judas arrive en courant. On dirait un gros papillon qui vole sur le pré tant il court rapidement, avec son manteau qui vole en arrière pendant qu’il se livre à une vraie joute de signes.

« Mais qu’est-ce qu’il a ? demande Pierre. Il est devenu fou ? »

Avant que personne ne puisse lui répondre, Judas, arrivé à proximité, peut crier, tout essoufflé par sa course :

« Arrête-toi, Maître. Ecoute-moi avant d’aller à la maison… Il y a un piège… Ah ! Quels lâches… ! »

Il a rejoint le groupe :

« Maître ! On ne peut plus y aller ! Les pharisiens sont dans le village, et ils viennent chaque jour à la maison. Ils t’attendent pour te faire du mal. Ils chassent ceux qui viennent te chercher. Ils les effraient avec des anathèmes horribles. Que veux-tu faire ? Ici tu serais persécuté et ton travail serait anéanti… L’un d’eux m’a vu et m’a attaqué, un vilain vieillard au gros nez qui me connaît parce que c’est l’un des scribes du Temple. Car il y a aussi des scribes. Il m’a attaqué en me griffant et en m’insultant de sa voix de faucon. Tant qu’il m’a insulté et griffé – regarde… (il montre un poignet et une joue où l’on voit clairement la trace des ongles) –, je l’ai laissé faire. Mais quand il a bavé sur toi, je l’ai pris au collet…

– Mais, Judas ! S’écrie Jésus.

– Non, Maître, je ne l’ai pas étranglé. Je l’ai seulement empêché de blasphémer contre toi, et je l’ai laissé partir. Maintenant il est là-bas et il meurt de peur à cause du danger qu’il a couru… Mais nous, éloignons-nous, je t’en prie. D’ailleurs, personne n’oserait plus venir te trouver…

– Maître !

– Mais c’est une horreur !

– Judas a raison.

– Ils sont aux aguets comme des hyènes !

– Feu du Ciel qui es descendu sur Sodome, pourquoi ne reviens-tu pas ?

– Mais sais-tu que tu as été brave, mon garçon ? Dommage que je n’aie pas été pas là, je t’aurais aidé.

– Ah ! Pierre, si tu avais été là, ce petit faucon aurait perdu ses plumes et sa voix pour toujours.

– Mais comment as-tu fait pour… pour ne pas y aller jusqu’au bout ?

– Eh bien… Ça a été un éclair dans mon esprit. Une pensée m’est venue de je ne sais quelles profondeurs du cœur : “ Le Maître condamne la violence ”, et je me suis arrêté. Cela m’a donné un coup encore plus fort que le choc que j’avais reçu sur le mur contre lequel m’a jeté le scribe quand il m’a attaqué. J’en ai eu les nerfs presque brisés… au point que je n’aurais pas eu la force de frapper. Comme il est dur de se vaincre !…

– Tu as été vraiment brave ! N’est-ce pas, Maître ? Tu ne dis pas ta pensée ? »

Pierre est si heureux de la conduite de Judas qu’il ne voit pas comment Jésus est passé du lumineux visage qu’il avait au début à une mine sévère qui lui assombrit le regard et lui serre la bouche, qui paraît devenir plus fine.

Mais il finit par parler :

« Je dis que je suis plus dégoûté de votre façon de penser que de la conduite des juifs. Eux, ce sont des malheureux plongés dans les ténèbres. Vous, qui êtes avec la Lumière, vous êtes durs, vindicatifs, vous murmurez, vous êtes violents. Comme eux, vous approuvez la brutalité. Je vous le dis, vous me donnez la preuve que vous êtes toujours ce que vous étiez quand vous m’avez vu pour la première fois. J’en ressens de la douleur. En ce qui concerne les pharisiens, vous savez que Jésus Christ ne fuit pas. Pour vous, retirez-vous. Je vais les affronter. Je ne suis pas un lâche. Si, après leur avoir parlé, je n’arrive pas à les convaincre, je me retirerai. On ne doit pas pouvoir prétendre que je n’ai pas essayé de toutes les manières possibles de les attirer à moi. Ils sont eux aussi des fils d’Abraham. Je fais mon devoir jusqu’au bout. Leur condamnation doit venir uniquement de leur mauvaise volonté et pas de ma négligence à leur égard. »

Jésus prend alors la direction de la maison dont on aperçoit le toit bas au-delà d’une rangée d’arbres nus. Les apôtres le suivent, tête basse, en parlant tout bas entre eux.

137.5

Les voilà dans la maison. Ils entrent en silence dans la cuisine et s’affairent autour du foyer. Jésus s’absorbe dans ses pensées.

Ils sont sur le point de prendre leur repas quand un groupe de personnes se présente à la porte.

« Les voilà » murmure Judas.

Jésus se lève immédiatement et va vers eux. Il est si imposant que le groupe recule un instant. Mais la salutation de Jésus les rassure :

« Que la paix soit avec vous. Que voulez-vous ? »

Alors ces lâches croient pouvoir tout oser et lui intiment avec arrogance cet ordre :

« Au nom de la Loi sainte, nous t’ordonnons de quitter ce lieu, car tu troubles les consciences, tu violes la Loi, tu corromps les villes paisibles de Judée. Ne crains-tu pas la punition du Ciel, toi qui singes le juste qui baptise au Jourdain, toi qui protèges les prostituées ? Sors de la terre sainte de Judée ! Que ton souffle n’arrive pas depuis ici jusqu’à l’intérieur de la cité sainte.

– Je ne fais rien de mal. J’enseigne comme rabbi, je guéris comme thaumaturge, je chasse les démons comme exorciste. Toutes ces catégories existent aussi en Judée. Et Dieu, qui les veut, les fait respecter et vénérer par vous. Je ne demande pas la vénération. Je vous demande seulement de me laisser faire du bien à ceux qui ont quelque infirmité dans leur chair, dans leur tête ou dans leur esprit. Pourquoi me le défendez-vous ?

– Tu es un possédé. Va-t’en.

– L’insulte n’est pas une réponse. Je vous ai demandé pourquoi vous me l’interdisez alors que vous le permettez aux autres.

– Parce que tu es un possédé. Tu chasses les démons et tu fais des miracles avec l’aide des démons.

– Et vos exorcistes, alors, avec l’aide de qui est-ce qu’ils les font ?

– Par leur vie sainte. Tu es un pécheur et tu te sers des prostituées pour augmenter ta puissance, car l’union avec elles accroît le pouvoir de la force démoniaque. Notre sainteté a purifié la région de ta complice. Mais nous ne permettons pas que tu restes ici pour attirer d’autres femmes.

– Mais est-ce que cette maison est à vous ? demande Pierre qui est venu près du Maître avec un air peu rassurant.

– Ce n’est pas notre maison. Mais toute la Judée et tout Israël est aux mains saintes des purs d’Israël.

– Que vous prétendez être, vous ! » termine Judas, venu sur le seuil et qui conclut par un éclat de rire moqueur. Puis il demande :

« Et votre autre ami, où est-il ? Il en tremble encore ? Misérables, allez-vous en ! Et tout de suite ! Sinon, je vous ferai regretter de…

– Silence, Judas. Et toi, Pierre retourne à ta place.

137.6

Ecoutez, scribes et pharisiens. Pour votre bien, par pitié pour votre âme, je vous prie de ne pas combattre le Verbe de Dieu. Venez à moi. Je ne vous hais pas. Je comprends votre mentalité et je la regrette. Mais je veux vous amener à une mentalité nouvelle, sainte, capable de vous sanctifier et de vous donner le Ciel. Pensez-vous donc que je suis venu pour vous combattre ? Oh non ! Je suis venu vous sauver. C’est pour cela que je suis venu. Je vous prends sur mon cœur. Je vous demande amour et compréhension. Justement parce que vous êtes les plus sages en Israël, vous devez plus que tout autre comprendre la vérité. Soyez âme et non pas corps. Voulez-vous que je vous en supplie à genoux ? L’enjeu, votre âme, est tel que je me mettrais sous vos pieds pour la gagner au Ciel, avec la certitude que le Père ne regarderait pas comme une erreur mon humiliation. Parlez ! Dites-moi un seul mot, je l’attends !

– Malédiction ! Voilà ce que nous disons !

– D’accord. C’est dit. Partez. Moi aussi je vais partir. »

Jésus fait demi-tour, retourne à sa place, incline la tête sur la table, et pleure.

Barthélemy ferme la porte pour qu’aucun de ces cruels qui l’ont insulté et qui s’en vont en lançant des menaces et des blasphèmes contre le Christ ne voie ses larmes.

Un long silence se passe, puis Jacques, fils d’Alphée, caresse la tête de son Jésus et dit :

« Ne pleure pas. Nous t’aimons. Même à leur place. »

Jésus relève la tête et dit :

« Ce n’est pas pour moi que je pleure, mais pour eux, qui se tuent, sourds à toute invitation.

– Qu’allons-nous donc faire, Seigneur ? demande l’autre Jacques.

– Nous irons en Galilée. Demain matin nous partirons.

– Pas aujourd’hui, Seigneur ?

– Non. Je dois saluer ceux qui sont bons ici. Et vous viendrez avec moi. »

137.1

Gesù traversa insieme ai suoi apostoli i campi piatti dell’Acqua Speciosa. La giornata è piovosa e il luogo deserto. Deve essere verso mezzogiorno, perché quella larva di sole che esce ogni tanto da dietro il sipario bigio delle nuvole scende a perpendicolo.

Gesù parla con l’Iscariota, al quale dà l’incarico di andare al paese per gli acquisti più urgenti.

Quando resta solo lo raggiunge Andrea e, sempre timido, dice piano: «Mi ascolti, Maestro?».

«Sì. Vieni con Me, avanti», e allunga il passo, seguito dall’apostolo, dilungandosi di qualche metro dagli altri.

«La donna non c’è più, Maestro!», dice accorato Andrea. E spiega: «L’hanno percossa ed è fuggita. Era ferita e sanguinava. Il fattore l’ha vista. Sono andato avanti dicendo che andavo a vedere se non c’erano insidie, ma era perché volevo andare subito da lei. Speravo tanto di portarla alla Luce! Ho tanto pregato in questi giorni per questo!… Ora è fuggita! Si perderà. Sapessi dove è, la raggiungerei… Non direi questo agli altri, ma a Te sì, perché mi capisci. Sai che non c’è senso in questa ricerca, ma solo desiderio – oh! tanto grande da essere un tormento – di portare in salvo una mia sorella…».

«Lo so, Andrea, e ti dico: anche così come sono andate le cose, il tuo desiderio si compirà. Non è mai perduta la preghiera fatta in tal senso. Dio la usa ed ella si salverà».

«Tu lo dici? Oh! il mio dolore si fa più dolce!».

137.2

«Non vorresti sapere che ne è di lei? Non ti importa neppure di non essere tu quello che me la condurrai? Non chiedi come farà?». Gesù sorride dolcemente, con tutto un brillare di luce nelle pupille azzurre chinate sull’apostolo che gli cammina al fianco. Uno di quei sorrisi e di quegli sguardi che costituiscono uno dei segreti di Gesù per conquistare i cuori.

Andrea coi suoi dolci occhi castani lo guarda e dice: «Mi basta di sapere che venga a Te. Poi, io o un altro, che fa? Come farà? Questo Tu lo sai e a me non necessita di saperlo. Ho tutto nella tua assicurazione e sono felice».

Gesù gli passa il braccio dietro le spalle e se lo attira a Sé in un abbraccio affettuoso che porta all’estasi il buon Andrea. E parla tenendolo così: «Questo è il dono del vero apostolo. Vedi, amico mio, la tua vita e quella degli apostoli futuri sarà sempre fatta così. Qualche volta saprete di essere i “salvatori”. Ma il più delle volte salverete senza sapere di avere salvato le persone che più vorreste salvare. Solo in Cielo vedrete venirvi incontro, o salire al Regno eterno, i vostri salvati. E il vostro giubilo di beati aumenterà per ogni salvato. Qualche volta lo saprete dalla Terra. Sono le gioie che vi do per infondervi un vigore ancor maggiore per nuove conquiste. Ma beato quel sacerdote che non necessiterà di questi sproni per fare il proprio dovere! Beato quello che non si accascia per non vedere trionfi e dice: “Non faccio più nulla perché non ho soddisfazione”. La soddisfazione apostolica, tenuta come unico incentivo al lavoro, mostra non formazione apostolica, avvilisce l’apostolato, cosa spirituale, a livello di un comune lavoro umano. Non bisogna mai cadere nell’idolatria del ministero. Non siete voi quelli che devono essere adorati. Ma il Signore Iddio vostro. A Lui solo la gloria dei salvati. A voi l’opera di salvazione, rimettendo al tempo del Cielo la gloria di essere stati dei “salvatori”.

137.3

Ma mi dicevi che il fattore l’ha vista. Racconta».

«Tre giorni dopo che eravamo partiti, sono venuti dei farisei a cercarti. Non ci hanno trovato, è naturale. Hanno girato il paese e le case della campagna mostrandosi ansiosi di Te. Ma nessuno lo ha creduto. Si sono messi all’albergo, sbrattandolo superbamente da tutti quelli che c’erano perché, dicevano, non volevano contatti con estranei ignoti che potevano anche profanarli. E tutti i giorni andavano alla casa. Dopo qualche giorno hanno trovato la poverina, che andava sempre là perché forse sperava trovarti e avere la sua pace. E l’hanno fatta fuggire inseguendola fino al suo ricovero nella stalla del fattore. Subito non l’hanno aggredita, perché egli era venuto fuori coi figli, e armati di randelli. Ma poi, a sera, quando lei è uscita, sono tornati ed erano insieme ad altri e, quando ella fu alla fonte, a sassate l’hanno presa chiamandola “meretrice” e additandola all’obbrobrio del paese. E poiché lei fuggiva, l’hanno raggiunta, malmenata, le hanno strappato il velo e il mantello perché tutti la vedessero e ancora l’hanno picchiata, imponen dosi con la loro autorità al sinagogo perché la maledicesse per farla lapidare e maledicesse Te che l’avevi portata in paese. Ma lui non lo ha voluto fare e ora attende l’anatema del Sinedrio. Il fattore l’ha strappata alle mani di quei manigoldi e l’ha soccorsa. Ma nella notte lei se ne è andata lasciando un bracciale con una parola scritta su un brandello di pergamena. Ha scritto: “Grazie. Prega per me”. Il fattore dice che è giovane e bellissima, benché molto pallida e magra. L’ha cercata per le campagne perché era molto ferita. Ma non l’ha trovata. E non sa come possa essere andata lontano. Forse è morta così, in qualche posto… e non si è salvata…».

«No».

«No? Non è morta? O non si è perduta?».

«La volontà di redenzione è già assoluzione. Anche fosse morta, sarebbe perdonata, perché ha cercato la Verità mettendosi sotto i piedi l’Errore. Ma non è morta. Sale le prime pendici del monte della redenzione. Io la vedo… Curva sotto il suo pianto di pentimento; ma il pianto la fa sempre più forte, mentre il peso decresce. Io la vedo. Procede incontro al Sole. Quando avrà salito tutta la china, ella sarà nella gloria del SoleDio. Sale… Aiutala col tuo pregare».

«Oh! mio Signore!». Andrea è quasi esterrefatto di potere aiutare un’anima alla sua santificazione.

Gesù sorride più dolce ancora. Dice: «Bisognerà aprire le braccia e il cuore al perseguitato sinagogo e andare a benedire il buon fattore. Andiamo dai compagni. A dirlo loro».

137.4

Ma mentre, rifacendo il cammino già fatto, raggiungono i dieci che si sono fermati in disparte comprendendo che Andrea è in colloquio segreto col Maestro, viene di corsa l’Iscariota. Pare un farfallone che scorra sul prato, tanto corre veloce col mantello che gli svolazza dietro e facendo con le braccia una vera giostra di segni.

«Ma che ha?», chiede Pietro. «È diventato matto?».

Prima che nessuno possa rispondergli l’Iscariota, giunto vicino, può gridare, col fiato mozzo: «Fermo, Maestro. Ascoltami prima di andare alla casa… Insidia c’è. Oh! che vigliacchi!…», e corre. Eccolo giunto: «O Maestro! Non si può più andare là! I farisei sono in paese e tutti i giorni vanno alla casa. Ti aspettano per nuocerti. Mandano via chi viene a cercarti. Con anatemi orrendi li spauriscono. Che vuoi fare? Qui saresti perseguitato e la tua opera resa nulla… Uno di loro mi ha visto e mi ha aggredito. Un brutto vecchio nasuto che mi conosce, perché è uno degli scribi del Tempio. Perché ci sono anche degli scribi. Mi ha aggredito afferrandomi con le sue zampe unghiute e insultandomi con la sua voce di falco. Finché ha insultato me e mi ha graffiato, guarda… (e mostra un polso e una guancia decorati di chiari segni di unghie) l’ho lasciato fare. Ma quando ha sbavato su Te, l’ho preso per il collo…».

«Ma Giuda!», urla Gesù.

«No, Maestro. Non l’ho strozzato. Gli ho solo impedito di bestemmiarti e poi l’ho lasciato andare. Ora è là che muore di paura per il pericolo corso… Ma noi andiamo via, te ne prego.

Tanto, nessuno potrebbe più venire a Te…».

«Maestro!».

«Ma è un orrore!».

«Giuda ha ragione».

«Come iene all’agguato sono!».

«Fuoco del cielo che scendesti su Sodoma, a che non torni?».

«Ma sai che sei stato bravo, ragazzo? Peccato che non c’ero anche io; ti avrei aiutato».

«Oh! Pietro! se c’eri anche tu, quel falchetto aveva per sempre perduto le penne e la voce».

«Ma come hai fatto a… a non andare fino in fondo?».

«Mah!… Un lampo nella mente, il pensiero venuto da chissà qual fondo di cuore: “Il Maestro condanna la violenza”, e mi sono fermato, avendone un urto ancor più profondo di quello che avevo ricevuto dal muro contro cui mi aveva gettato lo scriba quando mi aveva aggredito. Ne ho avuto i nervi come spezzati… tanto che dopo non avrei avuto più forza di infierire. Che fatica vincersi!…».

«Sei proprio stato bravo! Vero, Maestro? Non esprimi il tuo pensiero?».

Pietro è tanto felice dell’atto di Giuda che non vede come Gesù sia passato dal luminoso viso di prima ad un volto severo, che gli scurisce lo sguardo e gli serra la bocca che pare farsi più sottile.

La apre per dire: «Io dico che sono più disgustato del vostro modo di pensare che della condotta dei giudei. Loro sono dei disgraziati nelle tenebre. Voi, che siete con la Luce, siete duri, vendicativi, mormoratori, violenti, approvatori dell’atto brutale come loro. Vi dico che mi date la prova di essere sempre quelli che eravate quando mi vedeste per la prima volta. E ne ho dolore. Riguardo ai farisei sappiate che Gesù Cristo non fugge. Voi ritiratevi. Io li affronto. Non sono un vile. Quando avrò parlato con loro e non li avrò persuasi, mi ritirerò. Non si deve dire che Io non ho cercato con ogni mezzo di attirarli a Me. Sono essi pure figli di Abramo. Io faccio il mio dovere fino in fondo. La loro condanna deve essere causata unicamente dalla loro mala volontà e non da una mia trascuranza verso loro».

E Gesù va verso la casa, che mostra il suo tetto basso oltre una riga di alberi spogli. Gli apostoli lo seguono a capo basso, parlando piano fra loro.

137.5

Eccoli alla casa. Entrano nella cucina in silenzio. E si dànno da fare intorno al focolare. Gesù si assorbe nel suo pensiero.

Stanno per prendere il cibo quando un gruppo di persone si mostra alla porta. «Eccoli», bisbiglia l’Iscariota.

Gesù si alza subito e va verso di loro. È imponente tanto che il gruppetto arretra per un attimo. Ma il saluto di Gesù li rassicura: «La pace sia con voi. Che volete?».

Allora i vili credono di poter tutto osare e arrogantemente intimano: «In nome della Legge santa ti ordiniamo di lasciare questo luogo, Tu, turbatore delle coscienze, violatore della Legge, corruttore delle tranquille città di Giuda. Non temi la punizione del Cielo, Tu scimmiottatore del Giusto che battezza al Giordano, Tu che proteggi le meretrici? Via dalla terra santa di Giuda! Che il tuo alito non giunga da qui entro la cinta della città sacra».

«Io nulla faccio di male. Insegno come rabbi, guarisco come taumaturgo, caccio i demoni come esorcista. Queste categorie sono pure in Giuda. E Dio, che le vuole, le fa rispettare e venerare da voi. Io non chiedo venerazione. Chiedo solo di lasciarmi fare del bene a coloro che hanno infermità nella carne, nella mente o nello spirito. Perché me lo vietate?».

«Tu sei un posseduto. Vattene».

«L’insulto non è una risposta. Io vi ho chiesto perché me lo vietate, mentre agli altri lo permettete».

«Perché sei un posseduto e scacci i demoni e fai miracoli con l’aiuto dei demoni».

«E i vostri esorcisti allora? Con l’aiuto di chi lo fanno?».

«Con la loro vita santa. Tu sei un peccatore. E per aumentare la tua potenza ti servi delle peccatrici, perché nel connubio si aumenta il possesso della forza demoniaca. La nostra santità ha purificato la zona dalla tua complice. Ma non permettiamo che Tu resti qui, per non attirare altre femmine».

«Ma è casa vostra questa?», chiede Pietro che è venuto vicino al Maestro con aspetto poco raccomandabile.

«Non è casa nostra. Ma tutto Giuda e tutto Israele è nelle mani sante dei puri di Israele».

«Che sareste voi!», termina l’Iscariota, venuto anche lui sull’uscio e che termina con una risata beffarda. E poi chiede: «E l’altro amico vostro dove è? Trema ancora? O vergognosi, andatevene! E subito. Altrimenti vi farò pentire di…».

«Silenzio, Giuda. E tu, Pietro, torna al tuo posto.

137.6

Udite voi, farisei e scribi. Per il vostro bene, per pietà dell’anima vostra, Io vi prego di non combattere il Verbo di Dio. Venite a Me. Io non vi odio. Capisco la vostra mentalità e la compatisco. Ma vi voglio portare ad una mentalità nuova, santa, capace di santificarvi e darvi il Cielo. Ma credete che Io sia venuto per combattervi? Oh! no! Io sono venuto per salvarvi. Sono venuto per questo. Vi prendo sul cuore. Vi chiedo amore e intelletto. Appunto perché siete i più sapienti in Israele, dovete comprendere più di tutti la verità. Siate anima e non corpo. Volete che Io ve ne supplichi in ginocchio? La posta è tale – l’anima vostra – che sotto i piedi mi metterei per conquistarla al Cielo, sicuro che il Padre non reputerebbe errore il mio umiliarmi. Dite! Dite una parola a Me che attendo!».

«Maledizione, diciamo».

«Va bene. È detto. Andate pure. Io pure andrò». E Gesù volge le spalle tornando al suo posto.

Curva il capo sul tavolo e piange. Bartolomeo chiude la porta perché nessuno dei crudeli che lo hanno insultato, e che se ne stanno andando con minacce e bestemmie al Cristo, veda questo pianto.

Un lungo silenzio, poi Giacomo d’Alfeo carezza sul capo il suo Gesù e dice: «Non piangere. Noi ti amiamo. Anche per loro».

Gesù alza il volto e dice: «Non piango per Me. Piango per loro che si uccidono, sordi ad ogni invito».

«Che faremo ora, Signore?», chiede l’altro Giacomo.

«Andremo in Galilea. Domani mattina partiremo».

«Non oggi, Signore?».

«No. Devo salutare i buoni del luogo. E voi verrete con Me».