The Writings of Maria Valtorta

146. Le second jour à Sychar.

146. The second day in Sychar and

146.1

Jésus dit aux samaritains de Sychar :

« Avant de vous quitter – car j’ai d’autres enfants à évangéliser –, je veux vous ouvrir clairement les chemins de l’espérance et vous y engager par cet encouragement : allez, et soyez sûrs que vous parviendrez au but. Aujourd’hui, je ne vais pas citer le grand Ezéchiel, mais le disciple préféré de Jérémie, le très grand prophète.

Baruch parle pour vous[1]. Ah ! Il prend réellement vos âmes et parle pour elles toutes au Dieu sublime qui réside dans les Cieux. Je parle bien des vôtres. Pas seulement de celles des samaritains, mais de toutes vos âmes, ô descendants du peuple élu qui êtes tombés dans de nombreux péchés ; et il prend aussi les vôtres, ô peuples païens qui pressentez l’existence d’un Dieu inconnu parmi les nombreuses divinités que vous adorez, un Dieu que votre âme pressent être l’unique et le vrai, mais que votre pesanteur empêche de chercher pour le connaître comme votre âme l’aurait désiré. Du moins, une loi morale vous avait été donnée, à vous les peuples païens et idolâtres, parce que vous êtes des hommes. Or l’homme possède une essence qui vient de Dieu et qui s’appelle âme : elle vous parle et vous conseille toujours de vous élever et elle vous pousse à mener une vie sainte. Or vous l’avez abaissée au rôle d’esclave d’une chair vicieuse, brisant ainsi la loi morale humaine que vous aviez, et devenant pécheurs – même humainement parlant –, rabaissant enfin l’idée de vos croyances et vous-mêmes au niveau d’une animalité qui vous rend inférieurs aux bêtes.

Et pourtant écoutez. Ecoutez tous. Vous comprenez d’autant mieux et par conséquent vous agissez d’autant plus que vous connaissez davantage la Loi d’une morale surnaturelle qui vous a été donnée par le vrai Dieu.

146.2

La prière de Baruch doit être dans vos cœurs humiliés par une noble humilité qui n’est pas dégradation et lâcheté, mais connaissance exacte de la misère de sa condition et désir saint de trouver le moyen de les améliorer spirituellement. Voici donc sa prière : “ Seigneur, regarde-nous de ta demeure sainte et pense à nous, tends l’oreille et écoute-nous. Ouvre les yeux, Seigneur, et vois : ce ne sont pas les morts en enfer, ceux dont l’âme est séparée du corps, qui seront ceux qui rendent gloire et justice au Seigneur ; mais l’âme comblée d’affliction, celui qui chemine courbé et sans force les yeux défaillants et l’âme affamée de toi, voilà ce qui te rend gloire et justice, Seigneur ! ”

Baruch pleure humblement et tous les justes doivent pleurer avec lui en voyant et en désignant de leur vrai nom les malheurs qui, d’un peuple fort, ont fait un peuple triste, divisé et assujetti : “ Nous n’avons pas écouté ton invitation, alors tu as accompli tes paroles que tu avais prononcées par le ministère de tes serviteurs, les prophètes : que les os de nos rois et les os de nos pères seraient arrachés de leurs tombeaux et exposés à la chaleur du soleil, au froid de la nuit, et que les habitants des villes mourraient dans d’atroces souffrances par la faim, l’épée et la peste. Et le Temple, où l’on invoquait ton nom, tu l’as réduit à l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui à cause de l’iniquité d’Israël et de Juda. ”

Vous qui êtes des enfants du Père, ne dites pas : “ Aussi bien notre Temple que le vôtre sont construits et reconstruits, et ils sont beaux. ” Non. Un arbre déchiqueté par la foudre depuis la cime jusqu’aux racines ne survit pas. Certes, il pourra végéter misérablement en essayant de vivre grâce aux surgeons poussés des racines qui ne veulent pas mourir, mais ce ne seront que des broussailles sans fruits et plus jamais l’arbre opulent aux fruits abondants, sains et sucrés qu’il était. La désagrégation qui a commencé avec la séparation ne cesse de s’accentuer – bien que l’édifice matériel ne paraisse pas abîmé mais encore beau et neuf – et elle atteint les âmes qui l’habitent. Ensuite viendra l’heure où toute flamme surnaturelle sera éteinte ; alors, il manquera au Temple ce qui fait sa vie, car l’autel de métal précieux, pour subsister, doit être tenu en état de continuelle fusion par la chaleur de la foi et de la charité de ses ministres. Une fois devenu glacial, éteint, souillé, rempli de morts, ce ne sera plus qu’une pourriture sur laquelle les corbeaux étrangers et l’avalanche de la divine punition s’abattront pour en faire une ruine.

Fils d’Israël, priez, en pleurant avec moi, votre Sauveur. Que ma voix soutienne les vôtres et pénètre, elle qui le peut, jusqu’au trône de Dieu. Celui qui prie avec le Christ, Fils du Père, est écouté par Dieu, le Père du Fils.

Reprenons l’ancienne prière de Baruch, car elle est juste : “ Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, c’est une âme angoissée, un esprit ébranlé, qui te crie : ‘ Ecoute, Seigneur, et prends pitié. Tu es un Dieu miséricordieux, aie pitié de nous car nous avons péché devant toi. Toi, tu trônes éternellement ; nous autres, nous périssons pour toujours. Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, écoute donc la supplication des morts d’Israël, des fils de ceux qui ont péché contre toi, qui n’ont pas écouté la voix du Seigneur leur Dieu, de sorte que tous leurs malheurs se sont attachés à nous. Ne te souviens plus des fautes de nos pères, mais en cette heure souviens-toi de ta puissance et de ton nom… Pour que nous invoquions ce nom et nous nous convertissions de l’iniquité de nos pères, aie pitié. ’ ”

Priez ainsi et convertissez-vous réellement en revenant à la vraie sagesse qui est celle de Dieu et qui se trouve dans le Livre des commandements de Dieu et dans la Loi qui demeure éternellement. Aujourd’hui, moi qui suis le Messie de Dieu, je suis venu apporter de nouveau cette loi sous une forme simple et inaltérable aux pauvres du monde, en leur annonçant la bonne nouvelle de l’ère de la Rédemption, du pardon, de l’amour, de la paix. Celui qui croira à cette Parole obtiendra la vie éternelle.

146.3

Je vous quitte, habitants de Sychar qui avez fait preuve de bonté à l’égard du Messie de Dieu. Je vous laisse avec ma paix.

– Reste encore !

– Reviens !

– Jamais plus personne ne nous parlera comme toi.

– Sois béni, bon Maître !

– Bénis mon enfant.

– Prie pour moi, toi qui es le Saint.

– Permets-moi de garder une de tes franges comme bénédiction !

– Souviens-toi d’Abel.

– Et de moi, Timothée.

– Et aussi de moi, Joraï.

– De tous, de tous. Que la paix vienne sur vous. »

Ils l’accompagnent jusqu’au-dehors de la ville pendant quelques centaines de mètres puis, lentement, font demi-tour…

146.1

Jesus says to the Samaritans of Sychar: «Before leaving you, as I have other children to evangelize, I want to show you the shining paths of hope, and set you on them saying to you: you may go safely as the goal is certain. Today I will not quote the great Ezekiel; I will quote Jeremiah’s favourite disciple, a most great Prophet.

Baruch speaks for you. Oh! He really takes your souls and speaks on behalf of them all to the Sublime God Who is in Heaven. Your souls. I do not mean only the souls of the Samaritans, but all your souls, o families of the chosen people who have fallen into manifold sins; and He also takes your souls, o Gentile people, who feel there is an unknown God among the many gods you worship, a God Whom your souls perceive to be the Only True God and Whom your dullness prevents you from seeking and knowing, as your souls would wish. At least a moral law was given to you, o Gentiles and idolaters, because you are men, and man has in himself an essence that comes from God, and its name is spirit, which always speaks of and suggests nobility and urges for holy things in life. And you have compelled it to become the slave of your vicious flesh, infringing the human moral law that you had, thus becoming sinners, also from a human point of view and you lowered the concept of your faith and yourselves to a level of brutality that makes you inferior to animals. And yet listen. You all listen. The deeper your knowledge of the moral supernatural Law given to you by the True God, the more you will understand and, consequently, act accordingly.

146.2

He prays[1] — and this is the prayer that is to be said by your hearts humiliated by a noble humbleness, which is not degradation or pusillanimity, but an exact knowledge of one’s miserable conditions, as well as a holy desire to find means of improving them spiritually — Baruch thus prays: “Look down, Lord, from Your holy dwelling place, take heed of us and listen. Look at us, Lord and consider; the dead down in Sheol, whose breath has been taken from their bodies, are not the ones to give glory and due observance to the Lord; the person overcome with affliction, who goes his way bowed down and frail, with failing eyes and hungering soul, he is the one to give You glory, Lord, and due observance”. Baruch weeps humbly, and every just soul should weep with him, seeing and calling by their true names the misfortunes that have turned a strong people into a sad, divided and subdued one: “We did not listen to Your voice and so You carried out what You had promised through Your servants the prophets… and behold the bones of our kings and of our ancestors have been dragged from their resting places and have been tossed out to the heat of the day and the frost of the night and people died in dreadful agony, from famine, sword and plague. And so because of the wickedness of the House of Israel and the House of Judah, You have reduced this Temple, where Your Name was invoked, to what it is today”.

Oh! Children of the Father, do not say: “Both our Temple and yours have been rebuilt and are beautiful”. No. A tree split by a thunderbolt from its top down to the roots will not survive. It may just vegetate in a miserable manner through an effort to live by means of the shoots coming from the roots, which are reluctant to die, but it will be barren brushwood, it will no longer be a healthy tree, laden with wholesome sweet fruit. The ruin that started with the separation, grows worse and worse, although the material structure does not appear to be damaged, on the contrary it looks beautiful and new. It crushes down the consciences that live in it. And then the hour will come when every supernatural flame will be extinguished and the Temple will be deprived of its very life, the Temple, an altar of precious metal, which can subsist only if it is continuously smelted by the warmth of its ministers’ faith and charity; and icy, dull, soiled, full of dead bodies, it will become putrefaction upon which foreign crows and the avalanche of divine punishment will rush to ruin it completely.

Pray, children of Israel, weeping with Me, your Saviour. May My voice support yours and reach up to the throne of God, as it is able to. He who prays with Christ, the Son of the Father, is heard by God, the Father of the Son. Let us say the old just prayer of Baruch: “And now, Almighty Lord, God of Israel, every soul in anguish, every troubled heart cries to You. Listen and have pity, o Lord. You are a Merciful God, have mercy on us for we have sinned in Your sight. You sit enthroned forever, and shall we perish continually? Almighty Lord, God of Israel, hear the prayer of the dead of Israel and of their sons, who have sinned against You. They did not listen to the voice of the Lord their God, hence the disasters that have befallen us. Do not call to mind the misdeeds of our ancestors, but remember instead Your power and Your Name… Because we invoke Your Name and we turn from the wickedness of our ancestors, have mercy on us”.

Pray thus and be truly converted, by returning to true wisdom, which is the wisdom of God. It can be found in the Book of God’s commandments and in the Law that lasts forever, and that I, the Messiah of God, have now come to bring to the poor of the world in its simple unchangeable form, announcing them the Gospel of the time of Redemption, of Forgiveness, of Love, of Peace. He who believes in that Word will reach eternal life.

146.3

I leave you, citizens of Sychar, who have been good to the Messiah of God. I leave you with My peace.»

«Stay a little longer.»

«Come back again.»

«No one will ever speak to us as You did.»

«May You be blessed, good Master.»

«Bless my little one.»

«Pray for me, since You are a Saint.»

«Allow me to keep one of Your fringes, as a blessing.»

«Remember Abel.»

«And me, Timothy.»

«And me, Jorai.»

«I will remember you all. Peace be with you.»

They go with Him for a few hundred yards out of town, and then they slowly go back…


Notes

  1. parle pour vous en : Ba 2, 16-18.24-26 ; 3, 1-7.

Notes

  1. He prays: Baruch 2:16-18.24-26; 3: 1-17.