The Writings of Maria Valtorta

17. La désobéissance d’Eve et l’obéissance de Marie.

17. The Disobedience of Eve and the Obedience of Mary.

17.1

Jésus dit :

« […][1].

Ne lit-on pas dans la Genèse[2] que Dieu donna à l’homme la domination sur tout ce qui existe sur terre, autrement dit sur tout sauf sur Dieu et ses ministres angéliques ? N’y lit-on pas qu’il a créé la femme pour servir de compagne à l’homme pour partager sa joie et sa domination sur tous les êtres vivants ? N’y lit-on pas qu’ils avaient le droit de manger de tout à l’exception du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Pourquoi donc ? Qu’est-ce que sous-entendent ces mots : “ afin qu’il domine ”, ou “ l’arbre de la connaissance du bien et du mal ” ? Vous l’êtes-vous jamais demandé, vous qui demandez tant de choses inutiles, mais ne savez demander à votre âme les vérités célestes ?

Si votre âme était vivante, elle vous le dirait, elle qui, quand elle est en état de grâce, est comme une fleur dans les mains de votre ange gardien, comme une fleur sous le baiser du soleil, baignée de rosée par l’Esprit Saint qui la réchauffe et l’illumine, l’arrose et la pare de célestes lumières. Combien de vérités votre âme ne vous révèlerait-elle pas si vous saviez converser avec elle, si vous l’aimiez comme celle qui vous donne la ressemblance de Dieu, qui est Esprit comme votre âme est esprit ! Quelle grande amie vous auriez si vous aimiez votre âme au lieu de la détester au point de la tuer ! Quelle parfaite et sublime amie avec laquelle vous pourriez vous entretenir des choses du Ciel, vous qui êtes si avides de parler, alors que vous vous dégradez l’un l’autre par des amitiés qui, loin d’être toutes indignes, n’en sont pas moins presque toujours inutiles et s’étalent en flots nuisibles de vaines paroles toutes terrestres.

N’ai-je pas dit[3] : “ Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui ” ? L’âme en état de grâce possède l’amour et par-là même elle possède Dieu, c’est-à-dire le Père qui la maintient, le Fils qui l’enseigne et l’Esprit qui l’éclaire. Elle possède donc la connaissance, la science et la sagesse. Elle possède la lumière. Imaginez donc quelles sublimes conversations vous pourriez lier avec votre âme ! Ce sont elles qui ont comblé le silence des prisons, le silence des cellules, le silence des ermi­tages, le silence des chambres de saints malades. Elles ont réconforté les prisonniers dans l’attente du martyre, les cloîtrés à la recherche de la Vérité, les solitaires aspirant à une connaissance anticipée de Dieu, elles ont aidé les malades à supporter, que dis-je, à aimer leur croix.

17.2

Si vous saviez interroger votre âme, elle vous apprendrait la signification véritable, exacte, aussi vaste que la création, de ce mot “ qu’il domine ” : “ Pour que l’homme domine sur tout. Sur ses trois niveaux[4] : le niveau inférieur, animal ; le niveau intermédiaire, moral ; et le niveau supérieur, spirituel. Tous trois tendent à une seule fin : posséder Dieu. ” Le posséder en le méritant par cette maîtrise absolue qui tient assujetties toutes les forces du “ moi ” pour les faire servir à ce seul but : mériter de posséder Dieu. Elle vous dirait que, si Dieu a interdit la connaissance du bien et du mal, c’est parce qu’il avait accordée gratuitement le bien à ses créatures, et il ne voulait pas que vous connaissiez le mal ; car le mal est un fruit doux au palais mais, une fois son suc descendu dans le sang, il y crée une fièvre qui tue et suscite une soif ardente de sorte que, plus on boit de ce suc mensonger, plus on en a soif.

17.3

Vous objecterez : “ Et pourquoi l’y a-t-il mis ? ” Parce que ! Parce que le mal est une force qui est née toute seule, comme certaines maladies monstrueuses peuvent s’en prendre aux corps les plus sains.

Lucifer était un ange, le plus beau des anges, un esprit parfait qui n’était inférieur qu’à Dieu. Dans son être de lumière, naquit pourtant une bouffée d’orgueil. Au lieu de la dissiper, il la condensa en la couvant. Le mal est né de cette incubation. Il existait avant l’apparition de l’homme. Dieu avait précipité hors du paradis cet Incubateur du mal qui l’avait souillé. Mais il est resté l’éternel Incubateur du mal et, comme il ne pouvait plus souiller le paradis, il s’en est pris à la terre.

17.4

La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “ Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme. ”

17.5

Satan a voulu retirer à l’homme cette virginité intellec­tuelle ; de sa langue de vipère, il a flatté et caressé les membres et les yeux d’Eve, provoquant en elle des réflexes et une excitation qu’ils n’avaient pas avant, quand la malice ne les avait pas encore intoxiqués.

Elle “ vit ”. Elle voulut essayer. C’était l’éveil de la chair. Ah, si elle avait appelé Dieu ! Si elle avait couru lui dire : “ Père ! Je suis malade. Le Serpent m’a caressée et le trouble est en moi. ” Le Père l’aurait purifiée et guérie par son souffle : de même qu’il lui avait infusé la vie, il aurait pu lui infuser une nouvelle innocence en lui faisant oublier le poison du serpent et même en suscitant en elle de la répulsion pour le Serpent, comme cela arrive chez ceux qui, attaqués par une maladie, en gardent une instinctive répugnance. Mais Eve ne va pas vers le Père. Elle revient vers le Serpent. Cette sensation lui est douce. “ La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir… Elle prit de son fruit et mangea. ”

Alors elle “ comprit ”. Désormais la morsure du mal était descendue en elle. Elle vit avec des yeux neufs et entendit avec des oreilles nouvelles les mœurs et les voix des brutes. Et elle les désira d’un désir fou.

17.6

Elle a commencé seule à pécher, mais elle termina avec son compagnon. Voilà pourquoi une condamnation plus lourde pèse sur la femme. Si l’homme est devenu rebelle à Dieu, s’il a connu la luxure et la mort, c’est à cause d’elle. C’est à cause d’elle qu’il n’a plus su dominer ses trois règnes : celui de l’esprit, puisqu’il a permis que l’esprit désobéisse à Dieu ; celui de la conduite morale, parce qu’il a permis que les passions le dominent ; celui de la chair, parce qu’il l’a rabaissée aux lois instinctives des bêtes. “ C’est le serpent qui m’a séduite ”, dit Eve. “ C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé ”, dit Adam. Depuis lors, la triple convoitise s’attache aux trois règnes de l’homme.

17.7

Seule la grâce peut desserrer l’étreinte de ce monstre impitoyable. Si elle est vivante, très vivante, si la volonté d’un enfant de Dieu fidèle la maintient toujours plus vivante, elle parvient à étrangler le monstre et à n’avoir plus rien à craindre : ni les tyrans intérieurs – ceux de la chair et des passions –, ni les tyrans extérieurs – ceux du monde et des puissants de ce monde –, ni les persécutions, ni la mort. Et, comme dit l’apôtre Paul[5] : “ Mais je n’attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’Evangile de la grâce de Dieu. ”

[…]. »

[Le 8 mars 1944]

17.8

Marie dit :

« Lorsque j’eus compris la mission à laquelle Dieu m’appelait, je fus comblée de joie ; de joie, mon cœur s’ouvrit comme un lys fermé, et il en sortit le sang qui servit de terreau au Germe du Seigneur.

17.9

Joie d’être mère.

Je m’étais consacrée à Dieu dès mon plus jeune âge, car la lumière du Très-Haut m’avait éclairée sur la cause du mal du monde, et j’avais voulu, pour autant que c’était en mon pouvoir, effacer en moi l’empreinte de Satan.

J’ignorais que j’étais sans tache. Je ne pouvais l’imaginer. Cette seule pensée aurait été de la présomption, de l’orgueil, car, étant née de parents humains, il ne m’était pas permis de penser que c’était moi l’Elue appelée à être l’Immaculée.

L’Esprit de Dieu m’avait instruite sur la douleur du Père devant la corruption d’Eve qui, alors qu’elle était une créature de grâce, avait voulu s’abaisser au niveau d’une créature inférieure. J’avais le désir d’adoucir cette douleur en élevant ma chair à une pureté angélique par la volonté de me garder inviolée de toute pensée, de tout désir et de tout contact humain. Mon cœur ne battrait que pour mon Dieu, mon être tout entier ne serait qu’à lui. Mais si je ne connaissais pas la fièvre brûlante de la chair, il y avait encore le sacrifice de ne pas être mère.

Exempte de tout ce qui maintenant l’abîme, la maternité avait aussi été accordée à Eve par le Père créateur. Sans la pesanteur de la volupté, comme cette maternité était douce et pure ! J’en ai fait l’expérience ! De quoi Eve ne s’est-elle pas appauvrie en renonçant à cette richesse ! Plus que de l’immortalité ! Que cela ne vous paraisse pas exagéré. Mon Jésus et moi, sa Mère, avec lui, nous avons connu la langueur de la mort. Pour ma part, le doux affaiblissement d’une personne fatiguée qui s’endort, et lui l’atroce anéantissement du condamné. La mort est donc survenue pour nous aussi. Mais la maternité sans violation d’aucune sorte, je suis seule à l’avoir connue, moi la nouvelle Eve, afin de pouvoir dire au monde quelle est la douceur du sort de la femme appelée à être mère sans souffrance aucune. Et le désir de cette maternité pure pouvait exister et existait réellement dans la vierge toute donnée à Dieu, parce qu’elle fait la gloire de la femme. Si en outre vous pensez au grand honneur dans lequel les Juifs tenaient la femme mère, vous imaginerez d’autant mieux quel avait été mon sacrifice en acceptant par mon vœu cette privation.

Or la Bonté éternelle accorda ce don à sa servante sans m’ôter la pureté dont j’avais été revêtue pour devenir une fleur sur son trône. Et j’exultais de la double joie d’être mère d’un homme et mère de Dieu.

17.10

Joie d’être celle par qui la paix réconciliait le Ciel avec la terre.

Oh ! Avoir désiré cette paix par amour de Dieu et du prochain, et savoir que c’est par mon intermédiaire à moi, pauvre servante du Tout-Puissant, qu’elle venait au monde ! Dire : “ Ô hommes, ne pleurez plus. Je porte en moi le secret qui vous rendra heureux. Je ne puis vous le révéler, parce qu’il est scellé en moi, dans mon cœur, tout comme le Fils de Dieu est enfermé dans mon sein inviolé. Mais déjà je vous l’apporte, et chaque heure qui passe rapproche le moment où vous le verrez et en connaîtrez le nom saint. ”

17.11

Joie d’avoir rendu Dieu heureux : joie de croyante pour son Dieu empli de joie !

Avoir ôté du cœur de Dieu l’amertume de la désobéissance d’Eve, de son orgueil, de son incrédulité !

Mon Jésus t’a expliqué de quelle faute le premier couple s’est entaché. J’ai effacé cette faute en remontant à rebours les étapes de sa descente.

17.12

L’origine de la faute se situe dans la désobéissance. “ Vous ne mangerez pas de cet arbre ”, avait dit Dieu. Or l’homme et la femme, ces rois de la création, qui pouvaient manger de tout excepté de cela, parce que Dieu voulait que les anges seuls leur soient supérieurs, ne tinrent pas compte de cette interdiction.

L’arbre, c’était le moyen de mettre à l’épreuve l’obéissance de ses enfants.

Qu’est-ce qu’obéir au commandement de Dieu ? C’est agir bien, car Dieu ne commande que le bien. Qu’est-ce que désobéir ? C’est agir mal, car cela crée en l’homme une disposition à la rébellion, terrain propice à l’action de Satan.

Eve s’approche de l’arbre : elle aurait dû fuir pour en recevoir le bien, mais son geste lui a valu le mal. Elle se laisse entraîner par la curiosité puérile de voir ce qu’il pouvait bien avoir de spécial, par l’imprudence qui lui fait juger inutile le commandement de Dieu, étant donné qu’elle est forte et pure, reine de l’Eden où tout lui est soumis et où rien ne saurait lui faire du mal. Sa présomption la perd, cette présomption qui est déjà le levain de l’orgueil.

C’est le Séducteur qu’elle trouve auprès de l’arbre : face à son inexpérience, à sa pure et si belle inexpérience, à la faiblesse de son inexpérience, il entonne la chanson du mensonge : “ Penses-tu qu’il y ait quoi que ce soit de mal ? Mais non ! Dieu te l’a dit parce qu’il veut vous garder esclaves de son pouvoir. Vous vous prenez pour des rois ? Vous êtes moins libres qu’une bête sauvage. Elle, au moins, a eu le droit d’aimer d’un amour véritable. Pas vous. Elle a le droit d’être créatrice comme Dieu. Elle en­gendre des enfants et voit grandir à souhait sa famille. Pas vous. Cette joie vous est refusée. A quoi bon vous avoir fait homme et femme si c’est pour vivre de cette manière ? Soyez des dieux. Ne connaissez-vous pas la joie d’être deux en une seule chair, qui en crée une troisième et ainsi de suite ? Ne croyez pas aux pro­messes de Dieu de jouir de votre postérité en voyant vos enfants créer de nouvelles familles, après avoir quitté père et mère pour elles. Il vous a donné un semblant de vie. La vraie vie, c’est d’en con­naître les lois. Alors vous serez comme des dieux et vous pourrez dire à Dieu : ‘ Nous sommes tes égaux. ’ ”

Et la séduction a continué, parce que Eve n’a pas eu la volonté de la repousser, mais plutôt de la suivre et d’expérimenter ce qu’il n’appartenait pas à l’homme de connaître. C’est ainsi que l’arbre interdit est devenu réellement mortel pour la race hu­maine, car ses branches portent le fruit de l’amère connaissance qui vient de Satan. La femme devient femelle et, le levain de la connaissance satanique dans le cœur, elle va corrompre Adam. Leur chair ainsi avilie, leur sens moral corrompu, l’esprit dégradé, ils connurent alors la douleur et la mort de l’âme privée de la grâce et de la chair privée de l’immortalité. La blessure d’Eve engendra la souffrance, qui ne sera pas apaisée avant la mort du dernier couple sur terre.

17.13

Moi, j’ai parcouru en sens contraire le chemin de ces deux pécheurs. J’ai obéi. En toutes circonstances, j’ai obéi. Dieu m’avait demandé d’être vierge. J’ai obéi. Après avoir aimé la virginité qui me rendait aussi pure que la première femme avant de connaître Satan, Dieu m’a demandé d’être épouse. J’ai obéi, relevant ainsi le mariage au degré de pureté qu’il avait dans la pensée de Dieu lorsqu’il a créé nos premiers parents. Alors que j’étais convaincue que je serais destinée à la solitude dans le mariage et au mépris des autres à cause de ma sainte stérilité, voici que Dieu m’a demandé de devenir mère. J’ai obéi. J’ai cru que ce serait possible et que cette parole venait bien de Dieu, parce qu’en l’écoutant j’étais inondée de paix. Je n’ai pas pensé : “ Je l’ai mérité. ” Je ne me suis pas dit : “ Désormais, le monde va m’admirer, car je suis semblable à Dieu en créant la chair de Dieu. ” Non, je me suis anéantie dans l’humilité.

La joie a jailli de mon cœur comme la tige d’une rose en fleur. Mais elle s’est aussitôt parée d’épines aiguës et la douleur m’a étreinte comme ces branches autour desquelles s’enroulent les liserons. La douleur due à la souffrance de mon époux, c’est le spasme au sein de ma joie. La douleur due à la souffrance de mon Fils, ce sont les épines de ma joie.

Eve a recherché la jouissance, le triomphe, la liberté. Moi, j’ai accepté la douleur, l’anéantissement, l’esclavage. J’ai renoncé à ma vie tranquille, à l’estime de mon époux, à ma propre liberté. Je n’ai rien gardé pour moi. Je suis devenue la servante de Dieu dans mon corps, ma conduite et mon âme ; je me suis fiée à lui non seulement pour la conception virginale, mais aussi pour la défense de mon honneur, pour la consolation de mon époux, pour le moyen de l’amener lui aussi à sublimer notre mariage, pour que nous devenions ceux qui rendent à l’homme et à la femme leur dignité perdue.

17.14

J’ai embrassé la volonté du Seigneur sur moi, sur mon époux, sur mon enfant. J’ai dit “ oui ” pour tous les trois, avec la certitude que Dieu n’allait pas mentir à sa promesse de me secourir dans ma douleur d’épouse qui se voit jugée coupable et de mère qui se rend compte qu’elle enfante son fils pour le livrer à la souffrance.

“ Oui ”, ai-je dit. Oui, et cela suffit. Ce “ oui ” a effacé le “ non ” d’Eve au commandement de Dieu. “ Oui, Seigneur, comme tu veux. Je connaîtrai ce que tu veux. Je vivrai comme tu le veux. Je connaîtrai la joie si tu le veux. Je souffrirai de ce que tu veux. Oui, toujours oui, mon Seigneur, depuis cet instant où ton rayon m’a rendue mère jusqu’au moment où tu m’as appelée à toi. Oui, toujours oui. Toutes les voix de la chair, toutes les inclinations de mes sens sont remises sous le poids de ce oui perpétuel. Plus haut se trouve mon âme, placée comme sur un piédestal de diamant. Il lui manque des ailes pour voler vers toi, mais elle maîtrise tout mon être dompté et asservi pour te servir dans la joie comme dans la douleur. Mais souris, mon Dieu, et sois heureux : la faute est vaincue, effacée, annihilée. Elle gît sous mon talon, elle est lavée par mes larmes, détruite par mon obéissance. De mon sein naîtra l’Arbre nouveau. Il portera le Fruit qui connaîtra le mal, intégralement, pour l’avoir souffert en lui-même, et il produira le bien, intégralement. Les hommes pourront venir à lui et je serai heureuse qu’ils le cueillent, même sans penser qu’il naît de moi. Pourvu que l’homme soit sauvé et Dieu aimé, qu’il soit fait de sa servante ce que l’on fait de la terre où un arbre se dresse : un tremplin pour s’élever. ”

17.15

Maria, il faut toujours savoir être un tremplin pour que les autres s’élèvent vers Dieu. Peu importe s’ils nous piétinent, pourvu qu’ils réussissent à marcher vers la croix. C’est le nouvel arbre qui porte le fruit de la connaissance du bien et du mal : il dit en effet aux hommes ce qui est mal et ce qui est bien pour qu’ils sachent choisir et vivre. Il sait en même temps devenir une liqueur ca­pable de guérir les personnes empoisonnées par le mal auquel elles ont voulu goûter. Qu’importe si les pieds des hommes foulent notre cœur, pourvu que le nombre des rachetés croisse et que le sang de mon Jésus n’ait pas été versé sans produire de fruit. C’est là le sort des servantes de Dieu. Mais, ensuite, nous méritons de recevoir dans notre sein la sainte Hostie et de dire au pied de la croix baignée de son sang et de nos larmes : “ Père, voici l’hostie immaculée que nous t’offrons pour le salut du monde. Garde-nous, Père, unies à elle et, par ses mérites infinis, donne-nous ta bénédiction. ”

Quant à moi, je te donne ma caresse. Prends du repos, ma fille, le Seigneur est avec toi. »

17.16

Jésus dit :

« Ces mots de ma Mère devraient dissiper toute hésitation même chez ceux qui s’embrouillent le plus dans les formules.

[…].

J’ai parlé d’un “ arbre métaphorique ”, mais je dirai plutôt maintenant : “ l’arbre symbolique ”. Peut-être comprendrez-vous mieux. Le symbole en est évident : à voir comment les deux enfants de Dieu allaient agir à son égard, on allait comprendre si leurs tendances étaient tournées vers le bien ou vers le mal. De même que l’eau régale éprouve l’or et que la balance de l’orfèvre en donne le poids en carats, cet arbre, devenu une “ mission ” de par le commandement de Dieu à son sujet, a donné la mesure de la pureté du métal d’Adam et d’Eve.

17.17

J’entends déjà votre objection : “ Est-ce que leur condamnation n’a pas été exagérée, et puéril, le moyen employé pour qu’elle ait lieu ? ”

Non. Si vous commettiez actuellement une telle désobéis­sance, vous qui êtes leurs héritiers, ce serait moins grave que ce ne le fut pour eux. Je vous ai rachetés, mais le venin de Satan reste toujours prêt à réapparaître, tout comme certaines maladies dont l’effet n’est jamais complètement neutralisé dans le sang. Eux deux, vos premiers parents, possédaient la grâce sans avoir jamais été déflorés par la disgrâce. Ils étaient par conséquent plus forts, plus soutenus par la grâce, cette source en eux d’innocence et d’amour. Puisque le don de Dieu était infini, leur chute malgré ce don était bien plus grave.

17.18

Tout aussi symbolique est le fruit offert et mangé. C’était le fruit d’une expérience qu’ils ont voulu faire à l’instigation de Satan, contrairement au commandement de Dieu. Je n’avais pas interdit l’amour aux hommes. Je voulais simplement qu’il soit sans malice ; de même que moi, je les aimais d’un pur amour, ils devaient s’aimer pareillement d’une sainte affection qu’aucune luxure ne viendrait souiller.

17.19

Il ne faut pas oublier que la grâce est lumière et que celui qui la possède sait discerner ce qu’il est utile et bon de connaître. La Femme pleine de grâce a tout connu parce que la Sagesse – qui est grâce – l’instruisait, et elle sut se conduire saintement. Eve connaissait donc ce qu’il lui était bon de connaître. Rien de plus, parce qu’il est inutile de connaître ce qui n’est pas bon. Elle n’a pas cru dans les paroles de Dieu et ne fut pas fidèle à sa promesse d’obéissance. Elle a cru Satan, elle a rompu sa promesse, elle a voulu savoir ce qui n’était pas bon et l’a aimé sans remords ; elle a corrompu et avili l’amour si saint que je lui avais offert. Ange déchu, elle s’est roulée dans la fange et l’ordure, alors qu’elle pouvait courir, tout heureuse, au milieu des fleurs du paradis ter­restre et voir sa descendance fleurir autour d’elle, comme un arbre se couvre de fleurs sans traîner son feuillage dans le bourbier.

17.20

Ne soyez pas comme ces enfants insensés dont je parle[6] dans l’Evangile : ils ont entendu chanter et se sont bouché les oreilles, ils ont entendu de la musique et n’ont pas dansé, ils ont entendu pleurer et ont voulu rire. Ne soyez pas mesquins ni négateurs. Acceptez la lumière, acceptez-la sans malice ni réticence, sans ironie ni incrédulité. Mais cela suffit sur ce sujet.

17.21

Pour vous faire comprendre à quel point vous devez être reconnaissants à celui qui est mort pour vous afin de vous élever au Ciel et de vaincre la concupiscence satanique, j’ai voulu vous parler, en ce temps de préparation à Pâques, de ce qui a été le premier anneau de la chaîne par laquelle le Verbe du Père fut traîné à la mort, l’Agneau divin à l’abattoir. J’ai voulu vous en parler parce que, actuellement, les neuf dixièmes d’entre vous êtes semblables à Eve, intoxiqués par le souffle et la parole de Lucifer : vous vivez, non pas pour vous aimer, mais pour vous rassasier de luxure, non pas pour le Ciel, mais pour la débauche. Vous n’êtes plus des créatures douées d’une âme et de raison, mais des chiens sans âme et sans raison. Vous avez tué votre âme et dépravé votre raison. En vérité, je vous dis que les bêtes sauvages vous dépassent par l’honnêteté de leurs amours. »

17.1

Jesus says:

«[…].30

Do we not read in Genesis[1] that God made man the overlord of everything on the earth, that is everything except God and His angelical ministers? Do we not read that He made the woman the companion of man in his joy and his domination over all living beings? Do we not read that they were allowed to eat of everything with the exception of the tree of the knowledge of Good and Evil? Why? What is the meaning of the words “that he might rule”? And what is the meaning of the tree of the knowledge of Good and Evil? Have you ever asked these questions, you man, who ask so many useless ones and never ask your soul about heavenly truths? Your soul would tell you, if it were alive, because a soul in grace is held like a flower in the hands of your angel, and like a flower it is kissed by the sun and sprinkled with dew by the Holy Spirit, Who warms and illuminates it, sprays and decorates it with heavenly lights. How many truths your soul would tell you, if you only knew how to converse with it, if you loved your soul that makes you like God, Who is a spirit, as your soul is a spirit. What a great friend you would have if you loved your soul instead of hating it to the extent of killing it; what a great and sublime friend with whom you could talk of celestial matters, since you men are so eager to talk and you ruin one another with friendships which, if they are not unworthy ones (as sometimes they are), they are almost always useless and they turn into a vain and damaging tumult of worldly words.

Did I not say[2]: “If anyone loves Me he will keep My word, and My Father will love him, and we shall come to him and make Our home with him”? The soul in grace possesses love, and by possessing love it possesses God, that is the Father Who preserves it, the Son Who teaches it, the Spirit Who illuminates it. It therefore possesses Knowledge, Science, Wisdom, Light. Consider therefore what sublime conversations your soul could hold with you. Such conversations filled the silence of prisons, the silence of cells, the silence of hermitages, the silence of the rooms of holy sick people. Such conversations were the consolation of prisoners awaiting martyrdom, of cloistered monks and nuns searching for the Truth, of hermits longing for an advanced knowledge of God, of sick people in bearing, even more, in loving their crosses.

17.2

If you knew how to question your soul, you would be told that the true, extensive meaning — as comprehensive as creation itself — of the words “that he might rule” is this: “That man might dominate everything, that is his three layers. The lower layer, the animal one. The middle layer, the moral one. The superior layer, the spiritual one. And all three of them are to be directed to one sole aim: to possess God”. To possess Him by deserving Him through a strict control which subdues all the power of one’s ego and conveys it to one only purpose: to deserve to possess God. Your soul would tell you that God had forbidden the knowledge of good and evil, because He had already granted good to His creatures gratuitously, and He did not want you to know evil, because it is a sweet fruit to taste, but once its juice becomes part of your blood, it causes a fever that kills you and produces a parching thirst, so that the more one drinks of that false juice, the more thirsty one becomes.

17.3

You may object: “And why did He put it there?” Because evil is a force that originated by itself like certain monstrous diseases in the most wholesome body.

Lucifer was an angel, the most beautiful of all the angels, a perfect spirit, inferior only to God, and yet in his bright essence a vapour of pride arose and he did not scatter it. On the contrary, he condensed it by brooding over it. And Evil was born of this incubation. It existed before man. God had hurled him out of Paradise, the cursed incubator of Evil, who had desecrated Paradise. But he is the eternal incubator of Evil and as he can no longer soil Paradise, he has soiled the earth.

17.4

That metaphorical tree proves this truth. God had said to the man and the woman: “You know all the laws and the mysteries of creation. But do not infringe on My right of being the Creator of man. My love will suffice for the propagation of the human race and it will spread among you and will excite the new Adams of the race without any lust of the senses but with purely charitable pulsations. I have given you everything. I am only keeping for Myself this mystery of the formation of man”.

17.5

Satan wanted to deprive man of this intellectual virginity and with his venomous tongue he blandished and caressed Eve’s limbs and eyes, exciting reflections and a perspicacity which they did not have before, because malice had not yet intoxicated them.

She “saw”. And seeing, she wanted to try. Her flesh was aroused. Oh! If she had called to God! If she had hurried to Him saying: “Father! I am sick. The Serpent has caressed me and I am upset”. The Father would have purified and healed her with His breath, which could have infused new innocence into her as it had infused life. And it would have made her forget the snake’s poison, even more it would have filled her with a disgust for the Serpent, as it happens in those who bear an instinctive dislike for diseases of which they have just been cured. But Eve does not go to the Father. Eve goes back to the Serpent. The sensation is a sweet one for her. “Seeing that the fruit of the tree was good to eat and pleasing and agreeable to the eye, she took it and ate it”.

And “she understood”. Now Malice was inside her and was gnawing at her intestines. She saw with new eyes and heard with new ears the habits and voices of beasts. And she craved for them with insane greed.

17.6

She began the sin by herself. She accomplished it with her companion. That is why a heavier sentence is laid on woman. Because of her, man has become rebellious towards God and has become acquainted with lewdness and death. Because of her, he was no longer capable of dominating his three reigns: the reign of the spirit, because he allowed the spirit to disobey God; the moral reign, because he allowed passions to master him; the reign of the flesh, because he lowered it down to the instinctive level of beasts. “The Serpent seduced me” says Eve. “The woman offered me the fruit and I ate of it” says Adam. And the triple greed has ruled the three dominions since then.

17.7

Only Grace can relax the hold of this ruthless monster. And if Grace is alive, thoroughly alive, and kept more and more alive by the goodwill of a faithful son, it will succeed in strangling the monster and will no longer have anything to fear. It will not be afraid of internal tyrants, which are the flesh and passions; neither will it be afraid of external tyrants, these are the world and the mighty ones on the earth. It will dread neither persecutions nor death. It is as Paul the Apostle says[3]: “I fear none of these things, neither do I care for my life more than I care for myself, provided I carry out the mission and the ministry the Lord Jesus gave me, and that was to bear witness to the Good News of God’s Grace”.

[…]».

8th March 1944.

17.8

Mary says:

«I obeyed in My joy, because when I understood the mission to which God called Me, I was full of joy, My heart opened like a closed lily and it shed that blood which was to become the soil for the Lord’s Seed.

17.9

The joy of being a mother.

I had consecrated Myself to God since My childhood, because the light of the Most High had shown Me the cause of evil in the world and, as far as it was in My power, I wanted to remove from Myself every trace of Satan.

I did not know I was pure. I could not think I was. That simple thought would have been presumption and pride, because, since I was born of human parents, it was not right for Me to think that I was the Chosen One to be the Faultless One. The Spirit of God had informed Me of the pain of the Father because of the corruption of Eve, who had lowered herself to the level of inferior creatures, whereas she was a creature of grace. It was My intention to soothe that pain by remaining unprofaned by human thoughts, wishes and contacts and thus restoring an angelical purity in My body. The palpitations of My heart were to be only for Him, and only for Him My whole being.

But if there was no passion of the flesh in Me, there was still the sacrifice of not being a mother. Also Eve had been granted by the Father Creator the gift of maternity, a maternity devoid of what now degrades it. The sweet and pure maternity without a sensual burden! I experienced it! Of how much did Eve divest herself by giving up such wealth! More than immortality. And do not think that I am exaggerating. My Jesus and I, His Mother, with Him, have experienced the languor of death. I, the sweet languor of a tired person who falls asleep, Jesus, the intense languor of who dies sentenced to death. So we also experienced death. But only I, the new Eve, experienced maternity without any kind of profanation, that I might tell the world how sweet was the destiny of woman called to be a mother without any bodily pain. And the desire of such pure maternity was possible and actually existed in the Virgin wholly devoted to God, because that maternity is the glory of woman.

If you consider in what high esteem the Israelites held a mother, you will realise even more what sacrifice I had made when I consecrated Myself to virginity. Now the Eternal Good Father granted Me, His servant, this gift, without divesting Me of the purity I had wrapped Myself in to be a flower on His throne. And I rejoiced with the double joy of being the mother of a man and the Mother of God.

17.10

The joy of being the Woman by means of Whom peace was re-established between Heaven and earth.

Oh! What a joy to have desired this peace for the sake of God and of men and to know that it was coming to the world through Me, the poor handmaid of the Almighty! What a joy to say: “Men, do not cry any longer. I have in Me the secret that will make you happy. I cannot tell what it is because it is sealed in Me, in My heart, just as the Son is enclosed in My pure womb. But I am already bringing it to you, and the moment when you will see Him and hear His Holy name is getting nearer and nearer”.

17.11

The joy of having made God happy: the joy of the believer for his God made happy.

Oh! The joy of removing from God’s heart the bitterness of Eve’s disobedience, pride and disbelief!

My Jesus explained the fault with which the first Couple got stained. I redeemed that sin by going up the same levels that they had descended.

17.12

Disobedience was the beginning of the downfall: “Do not eat and do not touch of that tree” said God. And man and woman did not respect that prohibition, although as kings of creation they were allowed to touch and eat of everything except of that tree, because God wanted them to be inferior only to angels.

The tree: the means to test their obedience. What does obedience to God’s commands imply? It implies all possible good, because God commands nothing but good. What is disobedience? It is evil, because it brings about a rebellious mental state in which Satan can be active.

Eve goes toward the tree, which, if avoided, would have caused her welfare, if approached, would cause her ruin. She goes there led by the childish curiosity of seeing what is special about it, and by a rashness that makes her consider God’s command a useless one since she is strong and pure, the queen of Eden, where everything is subject to her and nothing can hurt her. Her presumption is her ruin. Presumption is the yeast of pride.

At the tree she finds the Seducer, who sings his song of lies to her inexperience, to her beautiful virginal inexperience, to her badly guarded inexperience. “You think there is evil here? No, there isn’t. God told you because He wants to keep you as slaves under His power. You think you are king and queen? You are not even as free as wild animals. Animals can love one another with true love. You cannot. Animals are granted the gift of being creators like God. Animals generate little ones and see their families grow as much as they like. You do not. You are denied this joy. Why make you man and woman if you have to live thus? Be gods. You do not know the joy of being two in one flesh, that creates a third one and many more. Do not believe God when He promised you the joy of posterity seeing your children forming new families, leaving their father and mother for their families. He has given you a sham life: real life is to know the laws of life. Then you will be like gods and will be able to say to God: ‘We are all equal’”.

And the allurement continued because there was no will to break it, on the contrary there was the will to continue it and to learn what did not belong to man. And the forbidden tree becomes really mortal for the human race because from its branches there hangs the fruit of bitter knowledge that comes from Satan. And the woman becomes a female and with the yeast of Satanic knowledge in her heart, she moves on to corrupt Adam. With their bodies and souls degraded and their morals corrupted, they became acquainted with sorrow and the death of both their souls deprived of Grace and of their bodies divested of immortality. And Eve’s wound engendered suffering, which will not subside until the last couple on earth are dead.

17.13

I went along the road of the two sinners, but in the opposite direction: I obeyed. I obeyed in every way. God inspired Me to be a virgin. I obeyed. When I loved virginity that made Me as pure as the first woman before she met Satan, God asked Me to get married. I obeyed, elevating marriage to the degree of purity intended by God when He created the First Parents. I was then convinced that My destiny was solitude in marriage and the contempt of people because of My holy sterility, when God asked Me to be a Mother. I obeyed. I believed that it was possible and that the word came from God, because I was filled with peace when I heard it. I did not think: “I deserved it”. I did not say: “Now the world will admire Me, because I am like God, creating the flesh of God”. No, I did not. I lowered Myself in My humbleness.

Joy gushed out of My heart like the stem of a rose. But it was soon decorated with sharp thorns and it was clenched in the tangle of sorrow, like branches enveloped by bindweeds. Sorrow for the pain of My spouse: it suffocated My joy. Sorrow for the pain of My Son: a thorn that pierced My joy.

Eve wanted pleasure, triumph, freedom. I accepted sorrow, humiliation, slavery. I gave up My peaceful life, the esteem of My spouse, My own freedom. I kept nothing for Myself. I became the maid of God in the flesh, in morals, in the spirit, relying on Him not only for the virginal conception, but also for the protection of My honour, for the consolation of My spouse, for the means suitable to elevate him also to the sublimation of marriage, so that we could restore man and woman to their lost dignity.

17.14

I embraced the will of the Lord for Myself, My spouse and My Creature. I said “Yes” for the whole three, as I was certain that God would not break His promise to assist Me in My sorrow of a spouse who realises she is considered guilty, and of a mother who knows she is generating a Son to deliver Him to sorrow.

I said “Yes” and nothing else. That “Yes” cancelled Eve’s “No” to God’s command. “Yes, My Lord, as You wish. I will know what You want Me to know. I will live as You want Me to live. I will rejoice if You wish so. I will suffer for what You want Me to suffer. Yes, forever, My Lord, from the moment Your ray made Me a Mother to the moment You called Me back to You. ‘Yes’, forever ‘Yes’. All the good voices of the flesh, all the good passions of the spirit were under the weight of My perpetual ‘Yes’. And above, on a diamond pedestal, there was My spirit, lacking wings to fly to You, but it was the master of the whole ‘ego’ subdued and made Your servant. Servant in joy, servant in sorrow. But smile, o God. And be happy. Guilt has been defeated. It has been removed and destroyed. It lies under My heel, it was washed in My tears and destroyed by My obedience. The new Tree will be born of My bosom and it will bear the Fruit that knows all the evil because It suffered it all in Itself and will give all the good. All men will be able to come to It and I shall be happy if they take of It, even if they do not remember that It was born of Me. Providing man is saved and God is loved, let it be done to His handmaid what is done to a clod of earth on which a tree is planted: a step to ascend”.

17.15

Mary, we must always be steps so that other people may ascend to God. It does not matter if they tread on us, providing they are successful in reaching the Cross. It is the new tree that has the knowledge of Good and Evil, because it tells man what is good and what is evil, so that he may choose and live, and at the same time it is a medicine that cures those who are intoxicated by the evil they wanted to taste. Let our hearts be under the feet of men, that the number of the redeemed may increase and the Blood of My Jesus not be shed fruitlessly. That is the destiny of the maids of God. But then we deserve to receive the holy Host in our hearts and to say at the foot of the Cross drenched with His Blood and our tears: “Here is, o Father, the immaculate Host which we offer to You for the salvation of the world. Look at us, Father, melted with It and give us Your blessing for Its infinite merits”.

And I give you My caresses. Rest now, My dear daughter. The Lord is with you.»

17.16

Jesus says:

«My Mother’s words should disperse all perplexity of thought also in the minds most confused and muddled by pseudo science.

[…].

I said: “metaphorical tree”. Now I will say: “symbolic tree”. Perhaps you will understand better. Its symbol is clear: the inclination to good and to evil of the two children of God would be understood by their behaviour towards the tree. Like ‘aqua regia’ that tests gold and the scales of the goldsmith that weigh its carats, that tree, by God’s command, became a means of testing and it gave the measure of Adam’s and Eve’s symbolic metal purity.

17.17

I can already hear your objection: “Was the punishment not excessive and the means used to condemn them not childish?”

Not so. Actual disobedience in you, who are their heirs, is not so grave as if it were in them. You have been redeemed by Me. But Satan’s poison is always ready to rise again, like certain diseases that never disappear completely in the blood. The First Parents possessed Grace without ever even nearing Disgrace. They were therefore stronger and more firmly supported by Grace that generated love and innocence. The gift given them by God was infinite. Much graver is therefore their fall notwithstanding that gift.

17.18

Also the fruit that was offered and eaten was symbolic. It was the fruit of an experience they wanted to have at Satan’s instigation to break God’s command. I had not forbidden men love. I only wanted them to love each other without malice; as I loved them in My holiness, they were to love each other in the holiness of affections unsoiled by lewdness.

17.19

It must not be forgotten that Grace is light, and whoever possesses it knows what is good and useful to know. Mary, Full of Grace, knew everything, because Wisdom taught Her, Wisdom that is Grace, and She knew how to live in a holy way. Also Eve knew what was good for her to know. But not more, because it is useless to know what is not good. But she did not have faith in God’s word, and was not faithful to her promise of obedience. She believed in Satan, she broke her promise, she wanted to know what was not good, she loved it without regret, she turned love into something corrupt and degraded, which I instead had permitted as something holy. A sullied angel, she wallowed in mud and litter, whereas she could have run happily amongst the flowers of the earthly Paradise and she could have seen her offspring flourish around her, like a plant that is covered with flowers without bending its leaves into the mire.

17.20

Do not be like the foolish children mentioned by Me in the Gospel[4]; they heard other children sing and they plugged their ears, they heard them play the pipes and they did not dance, they heard them weep and they wanted to laugh. Do not be narrow-minded, do not be deniers. Accept the Light without malice and stubbornness, without irony and disbelief. Enough said about that.

17.21

To make you understand how grateful you must be to Him Who died to raise you to Heaven and to defeat Satan’s concupiscence, I wanted to speak to you, in this period of preparation for Easter, of what was the first link of the chain by which the Word of the Father was dragged to death, the Divine Lamb to the slaughterhouse. I wanted to speak to you about it, because at present ninety per cent of you are like Eve intoxicated by Lucifer’s breath and words, and you do not live, to love one another, but to glut yourselves with sensuality, you do not live for Heaven but for filth, you are no longer creatures gifted with soul and reason, but dogs without soul and without reason. You have killed your souls and perverted your reason. I solemnly tell you that brutes surpass you in the honesty of their love.»


Notes

  1. […] Ce signe indiquera toujours l’omission d’un passage sans rapport avec le reste. On le retrouvera soit dans l’un des volumes intitulés “ Les cahiers ”, soit à un autre passage de cet ouvrage.
  2. Ne lit-on pas dans la Genèse… Référence constante à l’histoire des origines (création de l’univers et de l’homme, faute d’Adam et Eve avec ses conséquences). Une fois pour toutes, nous renvoyons le lecteur à Gn 1-3. Le thème de la création sera traité avec plus d’acuité dans le discours de Jésus rapporté par Jean en 244.5/8 et en celui prononcé par Jésus en 506.2 ; il sera traité également en 540.8/10 et 651.14/15. En plus de ce chapitre, le thème du péché originel est traité en : 5.14/15, 29.7/12, 45.6, 47.6 (consulter aussi la note), 122.8, 126.3, 131.2, 140.3, 174.9 (avec une longue note), 188.6, 196.5 (avec note), 207.10, 242.6 (en note), 265.4, 267.3, 286.7, 307.6/7, 317.4, 365.6, 381.6, 406.10, 412.2, 414.8, 420.10/11, 477.3 (dernières lignes), 511.3, 515.3, 527.7, 553.6, 554.10 (expliqué sous forme de parabole), 567.19.23 (en note), 593.6, 596.29 (avec note), 600.36, 606 (le chapitre entier), 620.5, 635.2, 642.8, 643.2, 645.12.
  3. dit, en : Jn 14, 23 (600.27).
  4. trois niveaux. C’est ce que rappelle saint Paul en 1 Th 5, 23. Les œuvres de Maria Valtorta présentent fréquemment cette division tripartite de l’homme en corps (ou chair, matière, sensualité, etc.), âme (ou intelligence, pensée, morale, cœur, etc.) et esprit (ou âme spirituelle, essence spirituelle, etc.). Tout en conservant toujours la gradualité de ces trois parties, elle appelle souvent “ âme ” l’âme spirituelle ou esprit, jusqu’à la définir, en 651.1, comme “ la partie élue de l’âme ”. Cette division tripartite de l’homme se retrouve en : 35.10, 36.9, 37.8, 46.13, 47.4, 69.1.3, 80.9, 122.8, 125.2, 137.5, 174.9 (dans la note sur le péché originel), 196.4, 204.5, 209.6, 212.2, 225.8, 237.2, 243.10, 272.4, 275.13, 286.7, 346.5, 406.10, 465.4, 473.9, 524.7/8, 527.7, 548.18, 555.6 (note), 567.21, 601.1, 608.13, 610.16, 613.9, 651.4.17.
  5. comme dit l’Apótre Paul, en : Ac 20, 24.
  6. dont je parle… en : Mt 11, 16-17, Lc 7, 31-32 (266.12). Même citation en 45.9.

Notes

  1. Do we not read in Genesis: 1-3.
  2. say: John 14:23 (600.27).
  3. Paul the Apostle says in: Acts 20:24.
  4. Gospel, Matthew 11:16-17; Luke 7:31-32 (266.12).