The Writings of Maria Valtorta

171. Troisième sermon sur la Montagne :

171. The third sermon on the Mount:

171.1

Le sermon sur la montagne continue.

Le lieu et l’heure sont toujours les mêmes. Il y a encore plus d’affluence. Dans un coin, près d’un sentier, comme s’il voulait entendre sans provoquer l’hostilité de la foule, se tient un romain. Je le reconnais à son vêtement court et à son manteau différent. Etienne et Hermas sont encore là.

Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler.

« Après ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu abolir la Loi. Non. Seulement, puisque je suis l’Homme et que je comprends les faiblesses de l’homme, j’ai voulu vous encourager à la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l’abîme des ténèbres, mais vers l’Abîme de lumière. Car, si la peur du châtiment peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous donne de l’élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleinement, avec assurance, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix, mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du Ciel.

Je ne change pas un iota de la Loi. Qui l’a donnée au milieu des foudres du Sinaï ? Le Très-Haut. Et qui est le Très-Haut ? Le Dieu un et trine. D’où l’a-t-il tirée ? De sa Pensée. Comment l’a-t-il transmise ? Par sa Parole. Pourquoi l’a-t-il donnée ? En raison de son Amour. Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe, obéissant comme toujours à la Pensée et à l’Amour, a parlé au nom de la Pensée et au nom de l’Amour.

Pourrais-je me démentir moi-même ? Non, ce me serait impossible. Mais comme je peux tout, je peux compléter la Loi, la rendre divinement complète, non pas telle que l’ont faite les hommes qui, au cours des siècles, l’ont rendue non pas complète, mais seulement indéchiffrable, irréalisable, en y superposant lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur propre pensée en accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à déformer et rendre stérile la Loi très sainte donnée par Dieu. Est-ce qu’une plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des avalanches, des décombres, des inondations ? Non : la plante meurt. La Loi est morte dans beaucoup de cœurs, enterrée sous l’avalanche de trop de surcharges. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois sortie du tombeau, une fois ressuscitée, j’en fais non plus une loi mais une reine.

171.2

Ce sont les reines qui promulguent les lois. Les lois sont l’œuvre des reines, mais elles ne sont pas plus grandes que des reines. Moi, au contraire, je fais de la Loi la reine : je la complète, je la couronne en déposant à son sommet le diadème des conseils évangéliques. Auparavant, il y avait l’ordre. Désormais, il y a mieux que l’ordre. Auparavant, il y avait l’indispensable. Désormais, il y a mieux que l’indispensable : la perfection. Celui qui dispose de la Loi comme je vous la donne devient roi, car il atteint la “ perfection ” : il n’a pas été seulement obéissant, mais héroïque, c’est-à-dire saint. Car la sainteté est l’ensemble des vertus portées au sommet le plus élevé que puisse atteindre la créature, des vertus aimées héroïquement et servies avec un détachement complet de tout ce qui est appétit ou réflexion humaine envers quoi que ce soit.

Je pourrais dire que le saint est celui chez qui l’amour et le désir s’opposent à toute vue qui ne soit pas Dieu. N’étant pas distrait par des vues inférieures, il garde les yeux du cœur fixés sur la Splendeur toute sainte qui est Dieu et en qui il voit – puisque tout est en Dieu – ses frères s’agiter et tendre leurs mains suppliantes ; et, sans détourner ses yeux de Dieu, le saint s’épanche sur ses frères suppliants. Contre la chair, contre les richesses, contre le confort, il dresse son idéal : servir. Le saint, un être pauvre, un être amoindri ? Non : il est arrivé à posséder la sagesse et la richesse véritables. Il possède donc tout. Et il ne sent pas la fatigue, car, s’il est vrai qu’il ne cesse de produire, il est tout aussi vrai qu’il ne cesse de se nourrir. S’il est vrai qu’il comprend la souffrance du monde, il est tout aussi vrai qu’il se nourrit de la joie du Ciel. C’est de Dieu que lui vient sa nourriture, c’est en Dieu qu’il trouve sa joie. Le saint est la personne qui a compris le sens de la vie.

Comme vous le voyez, je ne change ni ne mutile la Loi, comme je ne la corromps pas en lui superposant des théories humaines toujours en fermentation. Je la complète plutôt. Elle est ce qu’elle est, et telle elle restera jusqu’au dernier jour, sans qu’on en change un seul mot ou qu’on en supprime le moindre commandement. Mais elle est couronnée de perfection. Pour obtenir le salut, il suffit de l’accepter telle qu’elle a été donnée. Pour obtenir l’union immédiate à Dieu, il faut la vivre comme je conseille de le faire. Mais puisque les héros sont l’exception, je vais parler pour les âmes ordinaires, pour la masse des âmes, afin qu’on ne dise pas que, pour vouloir la perfection, je laisse dans l’inconnu ce qui est nécessaire. Cependant, de ce que je vous dis, retenez bien ceci : celui qui se permet de violer l’un des plus petits de ces commandements sera considéré comme l’un des plus petits dans le Royaume des Cieux. Et celui qui en amènera d’autres à les violer sera considéré comme très petit, lui-même et celui qu’il a amené à les violer. A l’opposé, l’homme qui, par sa vie et ses œuvres plus encore que par ses paroles, aura persuadé les autres d’obéir, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux et sa grandeur s’accroîtra pour chacun de ceux qu’il aura portés à obéir et à se sanctifier de cette façon.

171.3

Je sais que ce que je vais dire sera désagréable pour un grand nombre. Mais je ne puis mentir, même si la vérité que je vais énoncer me crée des ennemis.

En vérité, je vous dis ceci : si votre justice ne se recrée pas en se détachant complètement de cette pauvre chose qu’on a injustement dénommée justice, celle que les scribes et les pharisiens vous ont enseignée, si vous n’êtes pas beaucoup plus justes – vraiment justes – que les pharisiens et les scribes qui croient l’être en accumulant les formules, mais sans changer profondément leur âme, vous n’entrerez pas au Royaume des Cieux.

Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l’erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux, mais ce sont des loups rapaces. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté, mais ils se moquent de Dieu. Ils prétendent aimer la vérité, mais se nourrissent de mensonges. Examinez-les avant de les suivre.

L’homme a une langue pour parler, des yeux pour voir et des mains pour faire des gestes. Mais il y a autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu’il est réellement : ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l’homme est voleur et adultère ? Que sont deux yeux qui chavirent de tous côtés pour jouer aux inspirés, si ensuite, une fois passée l’heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l’ennemi dans un désir de luxure ou d’homicide ? Que voulez-vous que soit la langue qui sait entonner la chanson mensongère des éloges et séduire par des paroles mielleuses quand, par derrière, elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables ? Qu’est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites, mais s’en va aussitôt détruire la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi ? Elle est répugnante ! Les yeux et les mains qui mentent sont répugnants. Mais les actes de l’homme, ses vrais actes, c’est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers son prochain et ses serviteurs, voilà ce qui témoigne : “ Voici un serviteur du Seigneur. ” Car les actions saintes sont le fruit d’une religion vraie.

Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits, comme un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits. Ces ronces pleines d’épines pourront-elles donner des raisins savoureux ? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses ? Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs, épineuses bien qu’elles soient des fleurs.

L’homme qui n’est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux ressemble à une touffe de fils d’argent très fins que la rosée a ornée de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n’est qu’une masse de piquants qui vous font souffrir, et sont nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent-ils de leurs pâturages et ils les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que même les graines n’échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance. Moi, je ne vous dis pas : “ Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites ”, mais au contraire : “ Laissez-en la charge à Dieu. ” Je vous dis pourtant : “ Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs. ”

171.4

je vous ai enseigné hier comment Dieu doit être aimé. J’insiste maintenant sur la façon dont on doit aimer le prochain.

On disait autrefois[1] : “ Tu aimeras ton ami et tu haïras ton ennemi. ” Non, qu’il n’en aille pas ainsi. C’était bon pour les temps où l’homme n’avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l’homme qu’il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle, et c’est déjà la grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la grâce, non seulement sera répandue, mais elle sera donnée à toute âme qui croit au Christ. C’est pour cela qu’il faut élever l’amour du prochain à la perfection qui ne fait pas de distinction entre l’ami et l’ennemi.

On vous calomnie ? Aimez et pardonnez. On vous frappe ? Aimez et tendez l’autre joue à celui qui vous gifle, en pensant qu’il vaut mieux que sa colère s’en prenne à vous qui savez la supporter plutôt qu’à un autre qui se vengerait de l’affront. On vous a volés ? Ne pensez pas : “ Mon prochain est un être cupide ”, mais pensez charitablement : “ Mon pauvre frère est dans le besoin ” et donnez-lui aussi votre tunique s’il vous a déjà pris votre manteau. Vous le mettrez dans l’impossibilité de faire un double vol car il n’aura plus besoin de voler la tunique d’un autre. Vous répondez : “ Ce pourrait être par vice et non par nécessité. ” Eh bien, donnez-le quand même ! Dieu vous en récompensera et l’injuste expiera. Mais souvent – et cela rappelle ce que j’ai dit hier sur la douceur –, le pécheur qui se voit ainsi traité renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant son vol par la restitution.

Montrez-vous généreux envers ceux, plus honnêtes, qui vous demandent ce dont ils ont besoin, au lieu de vous voler. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l’ai enseigné hier, ces pénibles inégalités sociales, causes de tant de malheurs humains et surnaturels, n’existeraient plus. Pensez toujours : “ Mais si, moi, j’avais été dans le besoin, quel effet m’aurait fait le refus d’une aide ? ” et agissez d’après votre réponse. Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’il vous soit fait.

L’ancienne parole : “ œil pour œil, dent pour dent ” ne se trouve pas dans les dix commandements, mais on l’a ajoutée parce que l’homme privé de la grâce est tellement féroce qu’il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu’elle est annulée, par ce nouveau précepte : “ Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, montre-toi pacifique envers le querelleur, indulgent avec celui qui t’importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas. ” Vous ne connaissez pas les tenants et les aboutissants des actions des hommes. Lorsqu’il s’agit d’aider, de quelque manière que ce soit, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez, plus l’on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l’homme généreux une mesure pleine et bien tassée. Dieu vous le rendra non seulement pour ce que vous avez donné, mais bien davantage. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus cher qu’un arrangement à l’amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue.

171.5

Aimez, aimez ! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes ; il se réserve d’accorder un soleil et des rosées éternels, ainsi que le feu et la grêle de l’enfer quand on aura trié les bons comme des épis choisis dans les gerbes de la moisson. Il ne suffit pas d’aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez quelque retour. Il n’y a guère de mérite à cela : c’est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains et les païens le font. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu, et aimez par respect pour Dieu, qui est aussi le Créateur de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables. Je veux en vous la perfection de l’amour, et c’est pourquoi je vous dis : “ Soyez parfaits comme votre Père qui est dans les Cieux est parfait. ”

Si grand est le commandement d’amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d’amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était écrit : “ Ne tuez pas ” car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dis : “ Ne vous fâchez pas ”, car vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l’aura traité de fou et lui aura donc fait du tort sera condamné par Dieu.

Il est inutile de faire des offrandes à l’autel si, auparavant, du fond du cœur, on n’a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l’amour de Dieu et si l’on n’a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d’avoir mal agi envers ton frère ou d’éprouver de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l’autel, immole d’abord ton amour-propre en te réconciliant avec lui et reviens ensuite à l’autel : alors seulement, ton sacrifice sera saint.

Un bon accord est toujours la meilleure des affaires. Le jugement de l’homme est précaire, et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire jusqu’à son dernier sou ou languir en prison.

En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous : “ Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas, à moi ? ” Car Dieu n’est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s’il l’était ! Personne ne serait sauvé. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Alors vous obtiendrez de Dieu votre récompense, ici-bas et après.

171.6

Il y a ici, devant moi, un homme qui me hait et qui n’ose pas me dire : “ Guéris-moi ” parce qu’il sait que je connais ses pensées. Mais moi, je dis : “ Qu’il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, que la rancœur et les ténèbres te tombent du cœur. ” Partez tous avec ma paix. Je vous parlerai encore demain. »

Les gens s’éloignent lentement ; ils attendent peut-être l’annonce d’un miracle qui ne se produit pas.

Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent :

« Mais qui était-ce ? Il n’est peut-être pas guéri ? »

Et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, qui regarde les gens descendre.

Dans un premier temps, Jésus ne répond pas, puis il dit :

« Les yeux sont guéris, mais pas l’âme. Elle ne le peut pas car elle est chargée de haine.

– Mais qui est-ce ? Ce romain, peut-être ?

– Non. Un pauvre homme…

– Dans ce cas, pourquoi l’avoir guéri ? demande Pierre.

– Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent ?

– Seigneur… je sais que tu ne veux pas que je dise : “ oui ”, par conséquent je ne le dis pas… mais je le pense… et cela revient au même…

– En effet, Simon-Pierre, mais sache qu’alors… Ah ! Que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de moi ! Viens. Montons au sommet regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Toi et moi, seuls. »

171.1

The Sermon of the Mount continues.

It is the same place and the same time. The crowd is larger. In a corner, near a path, there is a Roman, who seems anxious to hear but does not want to upset the crowd. I recognise him from his short tunic and the different style of his mantle. Stephen and Hermas are still there.

Jesus walks slowly to His place and resumes speaking.

«What I told you yesterday must not cause you to think that I have come to abolish the Law. No. But since I am the Man, and I understand the weakness of man, I wanted to encourage you to comply with it, turning your spiritual eyes not to the dark abyss, but to the bright Sublimity. Because if the fear of punishment can hold you back three times out of ten, the certainty of a reward will urge you seven times out of ten. Trust is therefore more efficient than fear. And I want you to be fully and firmly confident, so that you accomplish not seven parts of good out of ten, but ten out of ten and thus gain the most holy prize of Heaven.

I will not change one iota of the Law. And Who gave it amongst the peals of thunder on Sinai? The Most High. Who is the Most High? God One and Triune. Where did He take it from? From His Thought. How did He give it? By His Word. Why did He give it? Out of His Love. You can thus see that the Trinity was present. And the Word, obedient as ever to the Thought and Love, spoke on behalf of the Thought and Love. Could I give Myself the lie? No, I could not.

But since I can do everything, I can complete the Law, make it divinely complete, not what men did throughout centuries, as they did not make it complete, but incomprehensible and impossible to be fulfilled. In fact they superimposed precepts and laws taken from their own thoughts, according to their own gain, and they thus lapidated and suffocated, sterilised and buried the most holy Law given by God. Can a tree survive if it is continuously struck by avalanches, rubble and floods? No, it will die. The Law dies in many hearts, suffocated by the avalanches of too many superstructures. I have come to remove them all, and after unearthing and reviving the Law, I will make it no longer a law, but a queen.

171.2

Queens promulgate laws. The laws are the work of queens, but they are not above queens. I instead make the Law a queen: I complete it, I crown it, putting on its top the wreath of the evangelic counsels. Before it was order. Now it is more than order. Before it was the necessary thing. Now it is more than the necessary thing: now it is perfection. He who weds it, as I present you with it, becomes immediately a king, because he has reached “perfection”, because he has not been only obedient, but also heroic, that is, holy, as holiness is the sum of virtues carried to the greatest height attainable by a creature, heroically loved and practised through a complete detachment from every human desire and consideration.

I could say that he is a saint, whom love and desire prevent from seeing everything but God. As his attention is not distracted by inferior sights, his eyes and heart are fixed on the Most Holy Brightness, which is God and in which, since everything is in God, he can see his distressed brothers stretching out their hands suppliantly. And without taking his eyes away from God, the saint devotes himself to his suppliant brothers. Against the flesh, against wealth, against comforts, he pursues his ideal: to serve. Is a saint poor or disabled? No, he is not. He has succeeded in achieving true wisdom and wealth. He therefore possesses everything. And he never tires because while it is true that he is always active, it is also true that he is continuously nourished. And while he understands the sorrows of the world, he feeds on the delights of Heaven. He is nourished by God and delights in God. He is a creature who has understood the meaning of life.

As you can see I neither change nor mutilate the Law, neither do I corrupt it by superimposing human fomenting theories. I complete it. The Law is what it is and shall be such until the last day: not one word will be changed, not one precept will be abolished. It is crowned with perfection. To reach salvation it is sufficient to accept it as it was given. To obtain immediate union with God it is necessary to live it according to My advice. But since heroes are an exception, I will speak to common souls, to the mass of souls, so that no one may say that I have made what is necessary unknown, in order to reach perfection. But of everything I tell you, remember this: he who takes the liberty of infringing one of the least of these commandments, will be considered one of the least in the Kingdom of Heaven. And he who will induce others to infringe them, will be considered one of the least both with regards to himself and to those whom he led to the infringement. He, instead, who through his life and deeds, rather than by words, has convinced others to abide by the Law, will be great in the Kingdom of Heaven and his greatness will be increased by each of those whom he has led to obey and thus sanctify themselves.

171.3

I know that what I am about to say will taste bitter to many tongues. But I cannot tell lies, even if the truth I am about to speak will procure Me many enemies.

I solemnly tell you that unless you create anew your justice, detaching it completely from the poor and unfairly defined justice which the Pharisees and Scribes have taught you; unless you are really more just than the Pharisees and Scribes, who think they are just because they increase the number of formulae without any subtantial change of their spirits, you shall not enter the Kingdom of Heaven.

Beware of false prophets and erring doctors. They come to you clad as lambs, and they are rapacious wolves; they come clad with holiness and they deride God; they say they love the truth and they feed on falsehood. Study them before following them.

Man has a tongue and speaks with it, he has eyes and sees with them, he has hands and makes signs with them. But he has something else which is a more truthful witness of his real being: his deeds! And what are two hands joined in prayer, if a man is a thief and fornicator? And what are two eyes, which pretending to be inspired, roll in all directions, if after the farce, they greedily stare at a woman or an enemy, out of lust or for murder? And what is a tongue expert in whistling a false song of praise and in seducing by means of honeyed words, if behind your back it calumniates you and is capable of swearing falsely if only it could pass you off as a mean fellow? What is a tongue that says long hypocritical prayers and is then quick in killing the reputation of a neighbour or seducing his good faith? It is disgusting! And disgusting are untruthful hands and eyes. But the deeds of men, the true deeds, that is, his behaviour at home, in business, towards his neighbour and servants, are the things that testify: “This man is a servant of the Lord”. Because holy deeds are the fruit of true religion.

A good tree does not bear bad fruit and a bad tree does not bear good fruit. Will these thorny bushes ever be able to give you tasty grapes? And those even more stinging thistles, will they ever be able to mature sweet figs for you? No, they will not. In actual fact you will be able to pick only a few sour blackberries from the former and uneatable fruits will come from the latter, which although flowers, are still thorny.

The man who is not just will be able to command respect by his appearance, and only by it. Also the downy thistle looks like a tuft of thin silvery threads adorned with diamonds by the dew. But if inadvertently you touch it, you can see that it is not a tuft, but a bundle of thorns, painful to man, harmful to sheep, so that shepherds uproot them from their pastures and burn them on the fire they light at night so that not even the seed may be spread. A just and provident step. I do not say to you: “Kill the false prophets and hypocritical believers”. On the contrary, I say to you: “Leave the task to God”. But I say to you: “Be careful, keep away from them that you may not be poisoned by their juices”.

171.4

I told you yesterday how God is to be loved. I will insist on how our neighbour is to be loved.

Once it was said[1]: “You shall love your friend and hate your enemy”. No, not so. That was all right for the times when man did not have the comfort of God’s smile. But now new times have come, when God has loved man so much as to send His Word to redeem him. Now the Word is speaking. And it is already an effusion of Grace. Later the Word will consummate the sacrifice of peace and redemption and there will be not only an effusion of Grace, but Grace will be given to every soul believing in Christ. It is therefore necessary to elevate the love for our neighbour to a perfection that unifies friend and enemy.

Have you been slandered? Love and forgive. Have you been struck? Love and offer the other cheek to him who smacked you, considering that it is better that he gives vent to his wrath on you who can put up with it, rather than on somebody else who would take vengeance for the insult. Have you been robbed? Do not think: “This neighbour of mine is greedy”, but charitably say: “This poor brother of mine is needy” and give him also your tunic if he has stolen your mantle. You will make it impossible for him to steal twice, because he will have no need to rob another person of his tunic. You may say: “It may be a vice and not a need”. Well, give just the same. God will reward you for it and the wicked man pay for it. But many times, and this should remind you of what I told you yesterday on lowliness, when he sees how he has been dealt with, his vice will drop from his heart and the sinner will redeem himself making amends for the theft by handing back what he had stolen.

Be generous towards those, who being more honest, ask you for what they need, instead of robbing you. If the rich were really poor in spirit, as I explained yesterday, there would be no painful social inequalities, the cause of so many human and superhuman calamities. Always consider: “If I were in need, how would I feel if I were denied help?” and act according to the reply of your ego. Do to others what you would like done to yourself and do not do to others what you would not like done to yourself.

The old saying: “Eye for eye, tooth for tooth”, which is not one of the ten commandments, but was added because man, devoid of Grace, is such a beast that he only understands vengeance, the old saying has been canceled. It has indeed been canceled by the new word: “Love him who hates you, pray for him who persecutes you, justify him who slanders you, bless him who curses you, help the one who harms you, be pacific with quarrelsome people, be compliant with bothersome people, willingly help those who have recourse to you without practising usury, do not criticise, do not judge”. You do not know the particular reason for men’s actions. Be generous and merciful in all kinds of assistance. The more you give the more you will be given and a full and pressed measure will be poured by God on to the lap of he who has been generous. God will not give you only according to what you have given, but He will give you much more. Endeavour to love and be loved. Quarrels are more costly than friendly settlements and a good grace is like honey, the flavour of which lasts for a long time on one’s tongue.

171.5

Love, love. Love friends and enemies, to be like your Father, Who allows the rain to fall on the good and the wicked and lets the sun shine on the just and unjust and will grant eternal sunshine and dew, and hellish fire and hail, when the goodwill be chosen, like selected ears of corn, amongst the sheaves of the harvest. It is not enough to love those who love you and from whom you expect reciprocation. That is no merit: it is a joy and also naturally honest men can do it. Also the publicans and the gentiles do it. But you must love according to God and out of respect for God, Who is also the Creator of those who are your enemies or are not very fond of you. I want the perfection of love in you and I therefore say: “Be perfect as your Father, Who is in Heaven, is perfect”.

So great is the precept of love for your neighbour, the perfecting of the precept of love for your neighbour, that I no longer say, as used to be said: “Do not kill” because he who kills will be condemned by men. But I say to you: “Do not get angry” because a higher judgement is above you and takes into account immaterial actions. He who insults his brother will be condemned by the Sanhedrin. But he who treats him as a madman, and consequently has harmed him, will be condemned by God. It is useless to make offers at the altar, unless you, for the sake of God, first sacrifice your ill-feelings in your hearts and you fulfill the most holy rite of forgiveness. Therefore, when you are about to make an offering to God and you remember that you have wronged your brother and you bear him a grudge because of a fault of his, leave your offer before the altar, make first the sacrifice of your self-esteem, by becoming reconciled to your brother, then come to the altar and only then your sacrifice will be holy. Full agreement is always the best thing. The judgement of man is precarious and he who stubbornly challenges it, may lose the cause and have to pay the opponent down to the last coin or languish in jail.

In everything turn your eyes to God. Ask yourselves: “Am I entitled to do what God does not do to me?”. Because God is not so stubborn and implacable as you are. Woe to you if He were! No one would be saved. Let that consideration induce you to mild, humble, pitiful feelings. And then you will certainly receive a reward from God, both here and in the next world.

171.6

Here, in front of Me, there is also one who hates Me and dare not say to Me: “Cure me” because he knows that I am aware of his thoughts. But I say: “Let it be done as you wish. And as the scales fall from your eyes, so may ill-feelings and darkness fall from your heart”.

You may all go with My peace. I will speak to you again tomorrow.»

The crowds disperse slowly, waiting perhaps for the cry of a miracle, which, however, is not heard.

Also the apostles and the first disciples, who remain on the mountain, ask: «Who was it? Has he not been cured?» and they insist with the Master, Who is standing, with folded arms, watching the crowd descending the mountain.

Jesus at first does not reply; He then says: «His eyes are cured, but his soul is not. It cannot be cured because it is full of hatred.»

«But who is it? That Roman, perhaps?»

«No. A poor wretch.»

«Why did You cure him, then?» asks Peter.

«Should I strike by lightning all the people like him?»

«Lord… I know that You do not want me to say: “yes”, and so I will not say it… but that is what I think… and it is the same…»

«It is the same, Simon of Jonah. You should know then… Oh! How many hearts covered with scales of hatred there are around Me! Come. Let us go up there, to the top, to look from above at our beautiful sea of Galilee. Only you and I.»


Notes

  1. On disait autrefois : voir Lv 19, 18 pour la première partie ; pour la seconde, se référer à Si 12, 1-7. Néanmoins, l’affirmation de Jésus est citée textuellement en Mt 5, 43.

Notes

  1. Once it was said, in Leviticus 19:18 and in Sirach 12:1-7, then repeated in Matthew 5:43.