The Writings of Maria Valtorta

245. Une accusation des Nazaréens contre Jésus, réfutée par la parabole du lépreux guéri.

245. An accusation by the Nazarenes to Jesus,

245.1

Le premier arrêt de Jésus à Nazareth est à la maison d’Alphée. Il est sur le point d’entrer dans le jardin quand il rencontre Marie, femme d’Alphée, qui sort avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.

« Que la paix soit avec toi, Marie ! » dit Jésus en étreignant sa parente qui, expansive comme toujours, l’embrasse avec un cri de joie.

« Ce sera sûrement un jour de paix et de fête, mon Jésus, puisque tu es venu ! Oh, mes fils bien-aimés ! Quelle bonheur pour votre maman de vous revoir ! »

Elle embrasse affectueusement ses deux grands fils qui se tenaient juste derrière Jésus.

« Vous restez avec moi, aujourd’hui, n’est-ce pas ? J’ai justement allumé le four pour le pain. J’allais chercher de l’eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson.

– Maman, c’est nous qui y allons, disent ses fils en s’emparant des cruches.

– Comme ils sont bons ! N’est-ce pas, Jésus ? reprend Marie, femme d’Alphée.

– Très bons, confirme Jésus.

– Mais avec toi aussi, n’est-ce pas ? Car s’ils devaient t’aimer moins qu’ils ne m’aiment, ils me seraient moins chers.

– Ne crains rien, Marie. Ils ne sont que joie pour moi.

– Tu es seul ? Marie est partie à l’improviste… Je serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme… disciple, elle aussi ?

– Oui, la sœur de Marthe.

– Ah ! Que Dieu en soit béni ! J’ai tant prié pour cela ! Où est-elle ?

– La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne. »

Effectivement, les femmes sont au détour du chemin, suivies des apôtres. Marie, femme d’Alphée, court à leur rencontre et s’écrie :

« Comme je suis heureuse de t’avoir pour sœur ! Je devrais te dire “ ma fille ” car tu es jeune et moi âgée. Mais je t’appelle du nom qui m’est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Ma chérie, viens ! Tu dois être fatiguée… Mais sûrement heureuse aussi. »

Elle embrasse Marie-Madeleine puis lui prend la main comme pour lui faire encore mieux sentir qu’elle l’aime.

La beauté fraîche de Marie-Madeleine semble encore plus éclatante auprès de la figure fanée de la bonne Marie, femme d’Alphée.

« Aujourd’hui, tous chez moi ! Je ne vous laisse pas partir ! »

Et, avec un soupir involontaire de l’âme, elle avoue :

« Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n’est pas là, je passe des journées bien tristes et solitaires.

– Tes fils sont absents ? » demande Marthe.

Marie, femme d’Alphée, rougit et soupire :

« Par l’âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare… Mais de même que toi, Marie, tu es venue à Jésus, eux aussi viendront. »

Elle essuie une larme, regarde Jésus qui l’observe avec pitié, et s’efforce de sourire pour lui demander :

« ce sont des choses qui demandent du temps, n’est-ce pas ?

– Oui, Marie, mais tu les verras.

– J’espérais… Après que Simon… Mais ensuite, il a appris d’autres… choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !

– Peux-tu en douter ? »

Marie, tout en parlant, prépare pour les voyageurs de quoi se restaurer, sourde aux paroles de toutes les personnes qui dé­clarent n’avoir besoin de rien.

« Laissons les femmes disciples en paix » dit Jésus qui ajoute : « Et allons parcourir la ville.

– Tu t’en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?

– Je reste toute la journée de demain. Nous serons donc ensemble. Maintenant, je vais trouver des amis. Paix à vous, femmes. Mère, adieu. »

245.2

Nazareth est déjà en émoi par l’arrivée de Jésus et par la présence de Marie de Magdala à sa suite. Certains se précipitent vers la maison de Marie, femme d’Alphée, d’autres vers celle de Jésus pour voir et, trouvant cette dernière fermée, ils refluent tous vers Jésus qui traverse Nazareth, en direction du centre de la ville.

La cité est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec un noyau de gens manifestement méchants dont les sentiments se révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais sans amour, son grand Fils qu’elle ne comprend pas. Jusque dans les questions qu’on lui pose, il n’y a guère d’amour, mais de l’incrédulité et de la raillerie. Mais il ne montre pas qu’il les ressent, et il répond avec douceur à ceux qui s’adressent à lui.

« Tu donnes à tout le monde, mais tu parais être un fils sans aucun lien avec sa patrie, puisqu’à elle tu ne donnes rien.

– Je suis ici pour donner ce que vous demandez.

– Mais tu préfères ne pas être ici. Sommes-nous donc plus pécheurs que les autres ?

– Il n’est pas de pécheur, si grand soit-il, que je ne veuille convertir. Et vous, vous ne l’êtes pas plus que les autres.

– Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle ne l’est pas. Nazareth serait-elle donc une marâtre pour toi ?

– Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu’un est bon et qu’on ne veut pas mentir. Mais je pourrais bien vite faire votre éloge si seulement vous veniez à ma doctrine.

– Tu veux donc qu’on t’admire ?

– Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos âmes.

– Dans ce cas, parle ! Nous t’écouterons.

– Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler. »

Un homme d’environ quarante ou quarante-cinq ans dit :

« Voilà : je voudrais que tu entres chez moi, dans la synagogue, et que tu m’expliques un point.

– Je viens tout de suite, Lévi. »

Ils se rendent à la synagogue, tandis que les gens se pressent derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement l’édifice.

245.3

Le chef de la synagogue prend un rouleau et lit[1] :

« “ Il fit monter de la cité de David la fille du Pharaon jusqu’à la maison qu’il lui avait fait construire. Il disait en effet : ‘ Ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d’Israël, qui fut sanctifiée lorsque l’arche du Seigneur y entra. ’” Voilà : je voudrais que tu me dises si tu juges cette mesure juste ou non, et pour quelle raison.

– Sans aucun doute elle était juste, car le respect pour la maison de David, sanctifiée du fait que l’arche du Seigneur y était entrée, l’exigeait.

– Mais le fait d’être l’épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du Pharaon digne d’habiter dans la maison de David ? La femme ne devient-elle pas, selon les termes d’Adam, “ os des os ” de son mari et “ chair de sa chair ” ? Si c’est le cas, comment peut-elle profaner si elle ne profane pas son époux ?

– Il est dit[2] dans le premier livre d’Esdras : “ Vous avez péché en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits d’Israël. ” Or l’une des causes de l’idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages avec des femmes étrangères. Dieu l’avait dit : “ Elles, les étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu’à vous faire suivre des dieux étrangers. ” Nous en connaissons les conséquences.

– Pourtant, il ne s’était pas perverti pour avoir épousé la fille du Pharaon puisqu’il arrivait à juger sagement qu’elle ne devait pas rester dans la maison sanctifiée.

– La bonté de Dieu n’a pas de commune mesure avec la nôtre. L’homme, après une faute, ne pardonne pas, bien qu’il soit lui-même toujours coupable. Dieu n’est pas inexorable après une première faute, mais il ne permet pas que l’homme s’endurcisse impunément dans le même péché. C’est pourquoi il ne punit pas à la première chute : il parle alors au cœur. Mais il punit quand sa bonté ne sert pas à convertir et quand l’homme la prend pour de la faiblesse. C’est alors que vient la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de ses os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu’une maladie se manifeste, non pas quand il y a un seul germe dans le sang, mais quand le sang est corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier. La chute de l’homme dans les bas-fonds commence toujours avec une légèreté apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On s’habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la désobéissance envers Dieu, et on en vient graduellement à de grands péchés, chez Salomon jusqu’à l’idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences persistent encore maintenant.

245.4

– Alors tu dis qu’il faut accorder la plus grande attention et le plus grand respect aux choses sacrées ?

– Sans nul doute.

– Maintenant, explique-moi encore ceci : tu te dis le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?

– Je le suis. C’est lui qui m’a envoyé pour apporter sur terre la bonne nouvelle à tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés.

– Par conséquent, si tu l’es, tu es plus grand que l’arche. Parce que Dieu ne serait pas sur la gloire qui domine l’arche, mais en toi-même.

– Tu dis juste, et c’est la vérité.

– Dans ce cas, pourquoi te profanes-tu ?

– Et c’est pour me dire cela que tu m’as amené ici ? Mais j’ai pitié de toi ; de toi et de celui qui t’a poussé à parler. Je ne devrais pas me justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu’elle est par votre hostilité. Mais pour vous, qui me reprochez mon manque d’amour pour vous et la profanation de ma personne, je vais me justifier.

245.5

Ecoutez. Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : “ Vous êtes dans l’erreur. ” De même que j’ouvre les bras aux mourants pour les ramener à la vie et que j’appelle les morts pour les rendre à la vie, j’ouvre les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j’appelle ceux qui sont les plus réellement morts, les pécheurs, pour les ramener à la vie éternelle et les ressusciter s’ils sont déjà décomposés, afin qu’ils ne meurent plus.

Mais je vais vous dire une parabole. Un homme, sous l’effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes l’éloignèrent de leur société et le lépreux, dans une solitude atroce, réfléchit sur son état et le péché qui l’y avait réduit. De longues années passent ainsi et, au moment où il s’y attend le moins, il guérit. Le Seigneur lui a fait miséricorde en raison de ses nombreuses prières et de ses larmes. Que fait alors cet homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu lui a fait miséricorde ? Non, il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l’avoir examiné avec attention quelque temps, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l’homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l’agnelle, la farine et l’huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Et voici l’homme religieusement réadmis dans le peuple d’Israël. Mais vous, dites-moi : quand cet homme va pour la première fois trouver le prêtre, pourquoi y va-t-il ?

– Pour être purifié une première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui le réintroduit dans le peuple saint !

– Vous avez raison. Mais n’est-il donc pas entièrement purifié ?

– Oh, non ! Il lui manque encore beaucoup pour l’être, matériellement et spirituellement.

– Dans ce cas, comment ose-t-il s’approcher du prêtre une première fois alors qu’il est totalement impur, et une seconde fois s’approcher même du Tabernacle ?

– Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis au nombre des vivants.

– Et le Tabernacle ?

– Parce que Dieu seul peut effacer les fautes et c’est avoir foi que de croire qu’au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire, dispensant de là son pardon.

– Donc le lépreux guéri n’est pas encore sans faute quand il s’approche du prêtre et du Tabernacle ?

– Non. Certainement pas !

– Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi donc m’accusez-vous si moi, qui suis Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi avez-vous deux poids et deux mesures pour juger ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux d’autres hommes et d’autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à mes côtés. Ils peuvent y être parce qu’ils sont désormais réadmis dans le peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de moi par la volonté de Dieu qui m’a remis le pouvoir de juger et d’absoudre, de guérir et de ressusciter. Il y aurait profanation si leur idolâtrie demeurait en eux comme elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n’y a pas de profanation puisqu’ils ont embrassé la doctrine que j’ai apportée sur la terre et que par elle ils sont ressuscités à la grâce du Seigneur.

245.6

Hommes de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu’il ne vous paraît pas possible que résident en moi la vraie sagesse et la justice du Verbe du Père, moi, je vous dis : “ Imitez les pécheurs. ”

En vérité, ils vous sont supérieurs quand il s’agit de venir à la vérité. Et je vous dis aussi : “ Ne recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à moi. ” Ne faites pas cela. Demandez, et je vous donnerai la parole de vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à moi. Accueillez-moi comme un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune. Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et de vous rendre heureux. Je l’espère tellement que, si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi nouvelle. »

Les gens ne sont pas d’accord entre eux. Mais la curiosité prévaut – ou bien l’amour –, et un grand nombre crient :

« Oui, oui. Viens ici demain. Nous t’écouterons.

– Je prierai pour que tombe, cette nuit, le crépi qui vous durcit le cœur, pour que tombent tous les préjugés et pour que, une fois délivrés, vous puissiez comprendre la Voix de Dieu, venue apporter l’Evangile à toute la terre, mais avec le désir que la première région capable de l’accueillir soit la ville où j’ai grandi. Paix à vous tous. »

245.1

The first place where Jesus stops in Nazareth is the house of Alphaeus. He is about to enter the kitchen garden when He meets Mary of Alphaeus who is going to the fountain carrying two copper amphoras.

«Peace be with you, Mary!» says Jesus, embracing His relative, who, effusive as usual, kisses Him shouting for joy.

«This will certainly be a peaceful joyful day, my Jesus, because You have come! Oh! My dearest sons! How happy is your mother to see you!» and she kisses her big boys who were behind Jesus. «You are staying with me today, are you not? I have just lit the oven for the bread. And I was going to the fountain, because I do not want to interrupt its baking.»

«Mother, we will go» say her sons taking the amphoras.

«How kind they are, aren’t they, Jesus?»

«Yes, they are so kind» confirms Jesus.

«Also to You, are they not? Because if they should love You less than they love me, they would be less dear to me.»

«Be not afraid, Mary. They are nothing but joy to Me.»

«Are You alone? Mary went away so suddenly… I would have come too. She was with a woman… A disciple?»

«Yes. Martha’s sister.»

«Oh! Blessed be God! I have prayed so much for that. Where is she?»

«There she is, she is arriving with My Mother Martha and Susanna.».

The women in fact have just turned the corner, followed by the apostles. Mary of Alphaeus runs to meet them and she exclaims: «How happy I am to have you as my sister! I should say “daughter” because you are young and I am old. But I will call you by the name which is so dear to me since I call my Mary by it. Come, my dear, you must be tired… But you are certainly happy» and she kisses the Magdalene holding her by the hand as if she wanted her to feel more deeply that she loves her. The fresh beauty of Mary Magdadene seems more striking when she is close to the rather run down figure of good Mary of Alphaeus.

«You are all staying with me today I will not let you go away» and with a deep involuntary sigh of her soul, confession escapes her: «I am always so lonely! When my sister-in-law is not here, my days are sad and lonely.»

«Are your sons not here?» asks Martha.

Mary of Alphaeus blushes and sighs: «With their souls, yes. They are still here. To be a disciple joins and divides… But as you came, Mary, they will come too» and she wipes a tear. She looks at Jesus Who is watching her pitifully and she strives to smile and asks: «It takes a long time, doesn’t it?»

«Yes, Mary. But you will see it happen.»

«I was hoping… After that Simon… But he heard of other… things and he became hesitant again. Love him just the same, Jesus!»

«Can you doubt it?»

While Mary is speaking she prepares some refreshments for the pilgrims, turning a deaf ear to the words of everybody assuring her that they need nothing.

«Let us leave the women disciples in peace» says Jesus and He concludes.«And let us have a walk through the village.»

«Are You going away? The other sons may come.»

«I am staying all day tomorrow. So we will be together. I am now going to see My friends. Peace to you, women. Goodbye, Mother.»

245.2

Nazareth is already in a state of excitement because of Jesus’ arrival and in the company of the Magdalene. Some rush to the house of Mary of Alphaeus, some to Jesus’ and since the latter is closed they all go back towards Jesus Who is crossing Nazareth going towards the centre of the village. The town is always ill-disposed to the Master. Some people are ironical, some incredulous, some are openly wicked as is obvious from certain biting remarks: they all follow the great Son of Nazareth out of curiosity, without love, and they do not understand Him. Even in the questions they ask Him there is no love, but disbelief and derision. But He feigns not to notice and replies kindly and mildly to those who speak to Him.

«You give to everybody, but You seem a son without any tie to Your fatherland, because You give it nothing.»

«I am here to give what you ask for.»

«But You prefer not to be here. Are we perhaps bigger sinners than the others?»

«There is no sinner, no matter how big he may be, whom I do not wish to convert. And you are not worse than the others.»

«However, You do not say that we are better than the others. A good son always says that his mother is better than any other mother, even if she is not so. Is perhaps Nazareth a stepmother to You?»

«I am not saying anything. When it is not possible to say that one is good, and when one does not wish to lie, to be silent is the charitable rule towards others and oneself. But you would be readily praised if you only came to My doctrine.»

«So You wish to be admired?»

«No, only listened to and believed, for the good of your souls.»

«Speak, then! We will listen to You.»

«Tell Me what you wish Me to speak about.»

A middle-aged man says: «Listen. I would like You to come with me and explain something to me.»

«I will come at once, Levi.»

And they go to the synagogue while people gather behind the Master and the head of the synagogue. The synagogue is soon crowded.

245.3

The head of the synagogue takes a roll and reads[1]: «Solomon brought Pharaoh’s daughter from the Citadel of David up to the house he had built for her, because he said: “My wife must not live in the palace of David king of Israel, because it was sanctified when the ark of the Lord entered it.” Now I would like to have Your opinion on the matter, whether You think that measure was right or not, and why.

«It was undoubtedly right, because respect for David’s house, which had been sanctified when the ark of the Lord was brought into it, demanded it.»

«But since the Pharaoh’s daughter was Solomon’s wife, was she thereby not worthy to live in the house of David, does the wife not become, according to Adam’s word, “bone of the bone” of her husband and “flesh of his flesh”? If it is so, how could she desecrate what the husband did not desecrate?»

«In the first Book of Ezra it is written[2]: “You have committed sin by marrying foreign women; you have added to the sin of Israel”. And one of the causes of Solomon’s idolatry was his marriages with foreign women. God had said[3]: “Foreign women will lead your hearts astray to the extent of making you follow foreign gods” We are aware of the consequences.»

«But he was not led astray because he had married the Pharaoh’s daughter, in fact he wisely judged that she was not to live in the holy house.»

«God’s goodness cannot be measured by our standards. Man, after one fault, does not forgive, although he himself is always guilty. God is not inexorable after a first fault, but He does not allow man to persist with impunity in the same sin. He therefore does not punish man the first time he falls; He then speaks to his heart. But He punishes when His goodness does not serve to convert, but is mistaken for weakness by man. He then inflicts punishment, because God is not to be derided. Although bone of his bone and flesh of his flesh, the Pharaoh’s daughter had laid the first germs of corruption in the heart of the Wise King, and you know that a disease breaks out not when there is only one germ in the blood but when the blood is corrupt with many germs that have multiplied from the first one. Man’s fall into sin always begins with an apparently innocuous laxity. Then compliance with evil increases. Then one becomes accustomed to conscience compromises and to neglecting one’s duties and obedience to God and thus by degrees man falls into serious sins, even of idolatry in the case of Solomon, who thus provoked a schism, the consequences of which are still lasting.»

245.4

«So You say that it is necessary to be extremely careful and to have the greatest respect for holy things?»

«Most certainly.»

«Now explain also this to me. You say that You are the Word of God. Is it true?»

«I am. He sent Me to bring the Gospel to all men on the earth and to redeem them from all their sins.»

«So, if You really are what You say, you are greater than the Ark. Because God is not in the glory dominating the Ark, but He is within You.»

«You are right. That is the truth.»

«Why, then, do You desecrate Yourself?»

«And did you bring Me here to tell Me that? I feel sorry for you, for you and for those who urged you to speak. I ought not to justify Myself, because every justification is deliberately misunderstood by your hatred. But I will give a justification to you who accuse Me of not loving you and of desecrating My person.

245.5

Listen. I know what you are hinting at. But I reply to you: “You are wrong”. As I open My arms to those who are dying in order to bring them back to life and I call the dead and give their lives back to them, likewise I open My arms to those who are more truly about to die and to those who are more truly dead: sinners, to bring them to eternal Life and raise them, if they are already putrid, so that they may not die again. But I will tell you a parable. A man became a leper because of his many vices. Human society banished him from its company and the man, in dire solitude, began to ponder on his situation and his sins, which had brought him to that state. Many years passed thus and when he had given up hope he suddenly recovered his health. The Lord had mercy on him because of his many prayers and tears. What did the man then do? Could he go back home because the Lord had had mercy on him? No. He had to show himself to the priest, who after examining him for some time, had him purified and sacrificed two sparrows. And after washing his clothes not only once, but twice, the man went back to the priest with the prescribed spotless lambs, the ewe-lamb, flour and oil. The priest then led him to the door of the Tabernacle. And the man was finally religiously re-admitted amongst the people of Israel. But tell Me: when he went to the priest the first time, why did he go?»

«To be purified the first time and thus be able to go through the great purification, which would re-admit him amongst the holy people!»

«You are right. So he was not entirely purified?»

«Ehi! No. There is still a lot missing before he is; with regards both to his body and his soul.»

«How did he dare then to go near the priest the first time when he was utterly unclean, and a second time to go near the Tabernacle?»

«Because the priest is the necessary means to be re-admitted amongst the living.»

«And the Tabernacle?»

«Because only God can forgive sins and it is of our faith to hold that God rests in His glory beyond the Holy Veil, dispensing His pardon from that source.»

«So the cured leper is not yet clear of sin when he approaches the priest and the Tabernacle?»

«No. Certainly not!»

«Men with twisted thoughts and insincere hearts, why do you accuse Me, if I, Priest and Tabernacle, allow spiritual lepers to approach Me? Why do you have two measures to judge? Yes, the woman who was lost is now here with Me, as well as Levi the publican, who is here with his new soul and his new office and many others as well, who came before them. They may stay because they have been re-admitted amongst the people of the Lord. They were brought to Me by the will of God Who has given Me the power to judge and absolve, to cure and raise people from the dead. There would be desecration if they persisted in their idolatry as Pharaoh’s daughter did, but there is no desecration because they have embraced the doctrine that I brought to the earth and through it they have risen to the Grace of the Lord.

245.6

Men of Nazareth, who lay snares for Me as you do not think that it is possible that the true Wisdom and Justice of the Word of the Father are in Me, I say to you: “Imitate sinners”. They truly surpass you in coming to the Truth. And I also say to you: “Do not have recourse to mean snares to oppose Me”. Do not do that. Ask, and I will give you the vital Word, as I give it to everyone who comes to Me. Receive Me as a son of this land of ours. I bear you no grudge. My hands are full of caresses and My heart of the desire to teach you and make you happy. I am so anxious to please you, that if you wish so, I will spend the Sabbath with you, teaching you the New Law.»

There is a conflict of opinions amongst the crowd. But curiosity or love prevails and many shout: «Yes, we will be here tomorrow and will listen to You.»

«I will pray that every obstacle oppressing your hearts may be removed during the night. So that every prejudice may vanish and with free minds you may understand the Voice of God that has come to bring the Gospel to the whole world, but it is My desire that the first place capable of receiving it may be the town where I grew up. Peace to you all.»


Notes

  1. lit : en 2 Ch 8, 11.
  2. Il est dit : en Es 10, 10 ; Dieu l’avait dit : Dt 7, 3-4 ; 1 R 11, 1-2.

Notes

  1. reads in: 2 Chronicles 8:11.
  2. it is written in Ezra 10:10.
  3. had said in Deuteronomy 7:3-4; 1 King 11:1-2.