Los Escritos de Maria Valtorta

245. Une accusation des Nazaréens contre Jésus, réfutée par la parabole du lépreux guéri.

245. Una acusación de los nazarenos a Jesús,

245.1

Le premier arrêt de Jésus à Nazareth est à la maison d’Alphée. Il est sur le point d’entrer dans le jardin quand il rencontre Marie, femme d’Alphée, qui sort avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.

« Que la paix soit avec toi, Marie ! » dit Jésus en étreignant sa parente qui, expansive comme toujours, l’embrasse avec un cri de joie.

« Ce sera sûrement un jour de paix et de fête, mon Jésus, puisque tu es venu ! Oh, mes fils bien-aimés ! Quelle bonheur pour votre maman de vous revoir ! »

Elle embrasse affectueusement ses deux grands fils qui se tenaient juste derrière Jésus.

« Vous restez avec moi, aujourd’hui, n’est-ce pas ? J’ai justement allumé le four pour le pain. J’allais chercher de l’eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson.

– Maman, c’est nous qui y allons, disent ses fils en s’emparant des cruches.

– Comme ils sont bons ! N’est-ce pas, Jésus ? reprend Marie, femme d’Alphée.

– Très bons, confirme Jésus.

– Mais avec toi aussi, n’est-ce pas ? Car s’ils devaient t’aimer moins qu’ils ne m’aiment, ils me seraient moins chers.

– Ne crains rien, Marie. Ils ne sont que joie pour moi.

– Tu es seul ? Marie est partie à l’improviste… Je serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme… disciple, elle aussi ?

– Oui, la sœur de Marthe.

– Ah ! Que Dieu en soit béni ! J’ai tant prié pour cela ! Où est-elle ?

– La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne. »

Effectivement, les femmes sont au détour du chemin, suivies des apôtres. Marie, femme d’Alphée, court à leur rencontre et s’écrie :

« Comme je suis heureuse de t’avoir pour sœur ! Je devrais te dire “ ma fille ” car tu es jeune et moi âgée. Mais je t’appelle du nom qui m’est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Ma chérie, viens ! Tu dois être fatiguée… Mais sûrement heureuse aussi. »

Elle embrasse Marie-Madeleine puis lui prend la main comme pour lui faire encore mieux sentir qu’elle l’aime.

La beauté fraîche de Marie-Madeleine semble encore plus éclatante auprès de la figure fanée de la bonne Marie, femme d’Alphée.

« Aujourd’hui, tous chez moi ! Je ne vous laisse pas partir ! »

Et, avec un soupir involontaire de l’âme, elle avoue :

« Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n’est pas là, je passe des journées bien tristes et solitaires.

– Tes fils sont absents ? » demande Marthe.

Marie, femme d’Alphée, rougit et soupire :

« Par l’âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare… Mais de même que toi, Marie, tu es venue à Jésus, eux aussi viendront. »

Elle essuie une larme, regarde Jésus qui l’observe avec pitié, et s’efforce de sourire pour lui demander :

« ce sont des choses qui demandent du temps, n’est-ce pas ?

– Oui, Marie, mais tu les verras.

– J’espérais… Après que Simon… Mais ensuite, il a appris d’autres… choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !

– Peux-tu en douter ? »

Marie, tout en parlant, prépare pour les voyageurs de quoi se restaurer, sourde aux paroles de toutes les personnes qui dé­clarent n’avoir besoin de rien.

« Laissons les femmes disciples en paix » dit Jésus qui ajoute : « Et allons parcourir la ville.

– Tu t’en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?

– Je reste toute la journée de demain. Nous serons donc ensemble. Maintenant, je vais trouver des amis. Paix à vous, femmes. Mère, adieu. »

245.2

Nazareth est déjà en émoi par l’arrivée de Jésus et par la présence de Marie de Magdala à sa suite. Certains se précipitent vers la maison de Marie, femme d’Alphée, d’autres vers celle de Jésus pour voir et, trouvant cette dernière fermée, ils refluent tous vers Jésus qui traverse Nazareth, en direction du centre de la ville.

La cité est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec un noyau de gens manifestement méchants dont les sentiments se révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais sans amour, son grand Fils qu’elle ne comprend pas. Jusque dans les questions qu’on lui pose, il n’y a guère d’amour, mais de l’incrédulité et de la raillerie. Mais il ne montre pas qu’il les ressent, et il répond avec douceur à ceux qui s’adressent à lui.

« Tu donnes à tout le monde, mais tu parais être un fils sans aucun lien avec sa patrie, puisqu’à elle tu ne donnes rien.

– Je suis ici pour donner ce que vous demandez.

– Mais tu préfères ne pas être ici. Sommes-nous donc plus pécheurs que les autres ?

– Il n’est pas de pécheur, si grand soit-il, que je ne veuille convertir. Et vous, vous ne l’êtes pas plus que les autres.

– Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle ne l’est pas. Nazareth serait-elle donc une marâtre pour toi ?

– Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu’un est bon et qu’on ne veut pas mentir. Mais je pourrais bien vite faire votre éloge si seulement vous veniez à ma doctrine.

– Tu veux donc qu’on t’admire ?

– Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos âmes.

– Dans ce cas, parle ! Nous t’écouterons.

– Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler. »

Un homme d’environ quarante ou quarante-cinq ans dit :

« Voilà : je voudrais que tu entres chez moi, dans la synagogue, et que tu m’expliques un point.

– Je viens tout de suite, Lévi. »

Ils se rendent à la synagogue, tandis que les gens se pressent derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement l’édifice.

245.3

Le chef de la synagogue prend un rouleau et lit[1] :

« “ Il fit monter de la cité de David la fille du Pharaon jusqu’à la maison qu’il lui avait fait construire. Il disait en effet : ‘ Ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d’Israël, qui fut sanctifiée lorsque l’arche du Seigneur y entra. ’” Voilà : je voudrais que tu me dises si tu juges cette mesure juste ou non, et pour quelle raison.

– Sans aucun doute elle était juste, car le respect pour la maison de David, sanctifiée du fait que l’arche du Seigneur y était entrée, l’exigeait.

– Mais le fait d’être l’épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du Pharaon digne d’habiter dans la maison de David ? La femme ne devient-elle pas, selon les termes d’Adam, “ os des os ” de son mari et “ chair de sa chair ” ? Si c’est le cas, comment peut-elle profaner si elle ne profane pas son époux ?

– Il est dit[2] dans le premier livre d’Esdras : “ Vous avez péché en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits d’Israël. ” Or l’une des causes de l’idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages avec des femmes étrangères. Dieu l’avait dit : “ Elles, les étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu’à vous faire suivre des dieux étrangers. ” Nous en connaissons les conséquences.

– Pourtant, il ne s’était pas perverti pour avoir épousé la fille du Pharaon puisqu’il arrivait à juger sagement qu’elle ne devait pas rester dans la maison sanctifiée.

– La bonté de Dieu n’a pas de commune mesure avec la nôtre. L’homme, après une faute, ne pardonne pas, bien qu’il soit lui-même toujours coupable. Dieu n’est pas inexorable après une première faute, mais il ne permet pas que l’homme s’endurcisse impunément dans le même péché. C’est pourquoi il ne punit pas à la première chute : il parle alors au cœur. Mais il punit quand sa bonté ne sert pas à convertir et quand l’homme la prend pour de la faiblesse. C’est alors que vient la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de ses os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu’une maladie se manifeste, non pas quand il y a un seul germe dans le sang, mais quand le sang est corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier. La chute de l’homme dans les bas-fonds commence toujours avec une légèreté apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On s’habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la désobéissance envers Dieu, et on en vient graduellement à de grands péchés, chez Salomon jusqu’à l’idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences persistent encore maintenant.

245.4

– Alors tu dis qu’il faut accorder la plus grande attention et le plus grand respect aux choses sacrées ?

– Sans nul doute.

– Maintenant, explique-moi encore ceci : tu te dis le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?

– Je le suis. C’est lui qui m’a envoyé pour apporter sur terre la bonne nouvelle à tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés.

– Par conséquent, si tu l’es, tu es plus grand que l’arche. Parce que Dieu ne serait pas sur la gloire qui domine l’arche, mais en toi-même.

– Tu dis juste, et c’est la vérité.

– Dans ce cas, pourquoi te profanes-tu ?

– Et c’est pour me dire cela que tu m’as amené ici ? Mais j’ai pitié de toi ; de toi et de celui qui t’a poussé à parler. Je ne devrais pas me justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu’elle est par votre hostilité. Mais pour vous, qui me reprochez mon manque d’amour pour vous et la profanation de ma personne, je vais me justifier.

245.5

Ecoutez. Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : “ Vous êtes dans l’erreur. ” De même que j’ouvre les bras aux mourants pour les ramener à la vie et que j’appelle les morts pour les rendre à la vie, j’ouvre les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j’appelle ceux qui sont les plus réellement morts, les pécheurs, pour les ramener à la vie éternelle et les ressusciter s’ils sont déjà décomposés, afin qu’ils ne meurent plus.

Mais je vais vous dire une parabole. Un homme, sous l’effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes l’éloignèrent de leur société et le lépreux, dans une solitude atroce, réfléchit sur son état et le péché qui l’y avait réduit. De longues années passent ainsi et, au moment où il s’y attend le moins, il guérit. Le Seigneur lui a fait miséricorde en raison de ses nombreuses prières et de ses larmes. Que fait alors cet homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu lui a fait miséricorde ? Non, il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l’avoir examiné avec attention quelque temps, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l’homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l’agnelle, la farine et l’huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Et voici l’homme religieusement réadmis dans le peuple d’Israël. Mais vous, dites-moi : quand cet homme va pour la première fois trouver le prêtre, pourquoi y va-t-il ?

– Pour être purifié une première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui le réintroduit dans le peuple saint !

– Vous avez raison. Mais n’est-il donc pas entièrement purifié ?

– Oh, non ! Il lui manque encore beaucoup pour l’être, matériellement et spirituellement.

– Dans ce cas, comment ose-t-il s’approcher du prêtre une première fois alors qu’il est totalement impur, et une seconde fois s’approcher même du Tabernacle ?

– Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis au nombre des vivants.

– Et le Tabernacle ?

– Parce que Dieu seul peut effacer les fautes et c’est avoir foi que de croire qu’au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire, dispensant de là son pardon.

– Donc le lépreux guéri n’est pas encore sans faute quand il s’approche du prêtre et du Tabernacle ?

– Non. Certainement pas !

– Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi donc m’accusez-vous si moi, qui suis Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi avez-vous deux poids et deux mesures pour juger ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux d’autres hommes et d’autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à mes côtés. Ils peuvent y être parce qu’ils sont désormais réadmis dans le peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de moi par la volonté de Dieu qui m’a remis le pouvoir de juger et d’absoudre, de guérir et de ressusciter. Il y aurait profanation si leur idolâtrie demeurait en eux comme elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n’y a pas de profanation puisqu’ils ont embrassé la doctrine que j’ai apportée sur la terre et que par elle ils sont ressuscités à la grâce du Seigneur.

245.6

Hommes de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu’il ne vous paraît pas possible que résident en moi la vraie sagesse et la justice du Verbe du Père, moi, je vous dis : “ Imitez les pécheurs. ”

En vérité, ils vous sont supérieurs quand il s’agit de venir à la vérité. Et je vous dis aussi : “ Ne recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à moi. ” Ne faites pas cela. Demandez, et je vous donnerai la parole de vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à moi. Accueillez-moi comme un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune. Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et de vous rendre heureux. Je l’espère tellement que, si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi nouvelle. »

Les gens ne sont pas d’accord entre eux. Mais la curiosité prévaut – ou bien l’amour –, et un grand nombre crient :

« Oui, oui. Viens ici demain. Nous t’écouterons.

– Je prierai pour que tombe, cette nuit, le crépi qui vous durcit le cœur, pour que tombent tous les préjugés et pour que, une fois délivrés, vous puissiez comprendre la Voix de Dieu, venue apporter l’Evangile à toute la terre, mais avec le désir que la première région capable de l’accueillir soit la ville où j’ai grandi. Paix à vous tous. »

245.1

La primera escala de Jesús en Nazaret es en casa de Alfeo. Estando ya para entrar en el huerto, se encuentra con María de Alfeo, que sale con dos ánforas de cobre para ir a la fuente.

«¡La paz sea contigo, María!» dice Jesús, y abraza a su pariente, la cual, efusiva como siempre, le besa y emite un grito de alegría.

«¡Sin duda será un día de paz y alegría, Jesús mío, porque has venido! ¡Oh, queridísimos hijos míos! ¡Qué felicidad para vuestra mamá el veros!» y besa a sus dos hijotes, que estaban inmediatamente detrás de Jesús. «Estáis conmigo hoy, ¿no es verdad? Tengo precisamente encendido el horno para el pan. Estaba yendo por agua para no tener luego que suspender la cocción».

«Mamá, vamos nosotros» dicen sus hijos mientras se apoderan de las ánforas.

«¡Qué buenos son! ¿No es verdad, Jesús?».

«Muy buenos» confirma Jesús.

«Pero también contigo, ¿no es verdad? Porque si te quisieran menos de lo que me quieren a mí, los querría menos».

«No temas, María. Para mí son sólo motivo de alegría».

«¿Estás solo? María se ha ido tan al improviso… Habría ido también yo. Estaba con una mujer… ¿Una discípula?».

«Sí. La hermana de Marta».

«¡Oh, bendito sea Dios! ¡He orado mucho por esto! ¿Dónde está?».

«Mira, está llegando con mi Madre, Marta y Susana».

En efecto, las mujeres están apareciendo por un recodo del camino, seguidas por los apóstoles. María de Alfeo corre a su encuentro y exclama: «¡Qué feliz me siento de poder llamarte hermana! Debería llamarte hija, porque tú eres joven y yo vieja, pero te llamo con ese nombre que tanto amo desde que se lo doy a mi María. ¡Querida mía! Ven, estarás cansada… aunque, bueno, también contenta» y besa a la Magdalena mientras la tiene cogida de la mano, como queriendo hacerle sentir aún más que la quiere. La belleza fresca de la Magdalena parece todavía más viva al lado de la persona gastada de la buena María de Alfeo.

«Hoy todos en mi casa. No os dejo que os marchéis» y, con un suspiro del alma que le sale involuntariamente, se le escapa la confesión: «¡Estoy siempre muy sola! Cuando no está mi cuñada paso los días bien tristes y solitarios».

«¿No están tus hijos?» pregunta Marta.

María de Alfeo se ruboriza y suspira: «Con el alma sí. Todavía. Ser discípulos une y divide… Pero, de la misma forma que tú, María, has venido, también ellos vendrán» y se seca una lágrima. Mira a Jesús, que la está observando con piedad, y se esfuerza en sonreír para preguntar: «¿Son cosas largas, verdad?».

«Sí, María. Pero tú las verás».

«Tenía esta esperanza… Después de que Simón… Pero después ha sabido otras… cosas, y está otra vez en la indecisión. ¡Ámale igualmente, Jesús!».

«¿Lo pones en duda?».

María, mientras habla, prepara algo de comer y beber para los peregrinos, sorda a las palabras de todos, que le aseguran que no tienen necesidad de nada.

«Vamos a dejar a las discípulas tranquilas» dice Jesús, y añade: «Y vamos por el pueblo».

«¿Te vas? Quizás vienen mis otros hijos».

«Estaré aquí todo el día de mañana. Por tanto, estaremos juntos. Ahora voy a ver a los amigos. Paz a vosotras, mujeres. Adiós, Madre».

245.2

Nazaret ya está toda revuelta por la llegada de Jesús (y por añadidura con María de Mágdala). Quién se apresura a ir a casa de María de Alfeo, quién a la de Jesús, para ver; pero, habiendo encontrado esta última cerrada, retornan todos en dirección a Jesús, que está atravesando Nazaret hacia el centro.

La ciudad sigue cerrada al Maestro. En parte irónica, en parte incrédula, con algún núcleo incluso de clara maldad que se manifiesta en ciertas frases hirientes, sigue, por curiosidad pero sin amor, a este gran Hijo suyo al que no comprende. Incluso en las preguntas que le hacen no hay amor, sino incredulidad e ironía; pero Él no hace ver que lo nota, y dulce y manso responde a quien le habla.

«A todos das. Pero pareces un hijo desvinculado de tu tierra, porque a tu tierra no le das».

«Estoy aquí para daros lo que pedís».

«Pero prefieres no estar aquí. ¿Es que somos más pecadores que los demás?».

«No hay pecador, por grande que sea, al que Yo no quiera convertir. Y vosotros no sois peores que los demás».

«Pero tampoco dices que seamos mejores que los otros. Un buen hijo siempre dice que su madre es mejor que las otras, aunque no lo sea. ¿Acaso Nazaret es sólo madrastra para ti?».

«Yo no digo nada. Callar es regla de caridad hacia los demás y hacia uno mismo, cuando decir que uno es bueno no se puede y no se quiere mentir. Pero diligente brotaría la alabanza a vosotros, con el solo hecho de que vinierais a mi doctrina».

«¿Buscas ser admirado?».

«No. Sólo que me escuchéis y creáis en mí, por el bien de vuestras almas».

«¡Pues habla entonces! ¡Te escuchamos!».

«Decidme sobre qué os debo hablar».

Un hombre de unos cuarenta o cuarenta y cinco años dice: «Yo querría que vinieras y me explicaras un punto».

«Voy enseguida, Leví».

Y se encaminan. La gente se aglomera tras el Maestro y el arquisinagogo. La sinagoga se abarrota enseguida de gente.

245.3

El arquisinagogo toma un rollo y lee[1]: «“Él hizo subir a la hija de Faraón de la ciudad de David a la casa que había construido para ella, porque dijo: ‘Mi mujer no debe vivir en la casa de David, rey de Israel, que fue santificada cuando en ella entró el arca del Señor’”. Bien, pues querría que dieras tu juicio acerca de si esa medida fue justa o no, y ¿por qué?».

«Sin duda fue justa, porque el respeto a la casa de David, santificada por haber entrado en ella el arca del Señor, exigía aquello».

«¿Pero, el hecho de ser la mujer de Salomón no hacía a la hija del Faraón digna de vivir en la casa de David? ¿La esposa no viene a ser, según las palabras de Adán, “hueso de los huesos” de su marido y “carne de su carne”? Si es tal, ¿cómo profanará lo que no profana su esposo?».

«Está escrito en el primer libro de Esdras: “Habéis pecado al casaros con mujeres extranjeras, y habéis añadido este delito a los muchos de Israel”. Y una de las causas de la idolatría de Salomón precisamente se debe a estos connubios con mujeres extranjeras. Dios lo había dicho: “Ellas, las extranjeras, pervertirán vuestros corazones hasta el punto de haceros seguir a dioses extranjeros”. Las consecuencias las conocemos».

«Y, sin embargo, no se había pervertido casándose con la hija del Faraón; tanto que llegó a juzgar con sabiduría que su esposa no debía permanecer en la casa santificada».

«No se puede medir la bondad de Dios con la nuestra. El hombre, después de una culpa, no perdona, aunque él mismo sea también culpable. Dios no se muestra implacable a la primera caída, pero no permite que impunemente el hombre se endurezca en el mismo pecado. A la primera caída, por tanto, no castiga, sino que habla al corazón; pero sí castiga cuando su bondad no sirve para convertir y el hombre juzga tal bondad como debilidad. Entonces desciende el castigo, porque nadie se burla de Dios.

Hueso de su hueso y carne de su carne, la hija del Faraón había depositado los primeros gérmenes de corrupción en el corazón del Sabio, y, como sabéis, una enfermedad no se declara realmente por un sólo germen en la sangre, sino cuando la sangre está corrompida por muchos gérmenes originados del primero. El hombre se viene abajo siempre a partir de una ligereza aparentemente inocua. Luego aumenta la condescendencia con el mal. Se forma el hábito de transigir con la conciencia y de descuidar lo que constituye el deber y la obediencia a Dios, y, por grados, se llega al pecado grande (en Salomón incluso de idolatría, y provocó el cisma cuyas consecuencias duran hasta hoy)».

245.4

«¿Estás diciendo, entonces, que es necesaria la máxima atención y respeto hacia las cosas sagradas?».

«Sin duda».

«Explícame ahora otra cosa. Tú te dices el Verbo de Dios. ¿Es verdad?».

«Lo soy. Él me ha enviado para traer a la tierra la buena nueva para todos los hombres, y para que los redima de todo pecado».

«Si lo eres, eres más que el Arca, pues, no ya en la gloria que está por encima del Arca, sino en ti mismo, estaría Dios».

«Tú lo dices y es verdad».

«¿Y, entonces, por qué te profanas?».

«¿Y me has traído aquí para decirme esto? Me das pena, tú y quien te ha movido a hablar. No debería justificarme, porque toda justificación queda quebrada por vuestro rencor. Mas os daré una justificación, a los que me acusáis de falta de amor hacia vosotros y de profanación de mi persona.

245.5

Escuchad. Sé a lo que aludís. Pues bien, os respondo: “Estáis en error”. Como extiendo los brazos hacia los moribundos para que vivan y llamo a los muertos para devolverlos a la vida, así extiendo los brazos hacia los más verdaderamente moribundos y llamo a los que están más verdaderamente muertos, los pecadores, para que vivan la Vida eterna y, si ya están corrompidos, resucitarlos para que no vuelvan a morir. Pero os voy a poner una parábola. Un hombre, por muchos vicios, enferma de lepra. Los demás le alejan de la comunidad. Este hombre, en medio de una soledad atroz, medita sobre su estado y sobre el pecado que le ha conducido a ese estado mísero. Pasan así largos años, y, cuando menos se lo espera, este leproso se cura. El Señor ha sido misericordioso con él por sus muchas oraciones y lágrimas. ¿Qué hace entonces este hombre? ¿Puede volver a su casa por el hecho de que Dios le haya graciado? No. Debe presentarse al sacerdote, el cual primero le observará durante un tiempo, luego le hará purificarse tras un primer sacrificio de dos gorriones; luego, después de dos lavados —no uno— de las vestiduras, el curado vuelve a presentarse al sacerdote, con los corderos sin mancha, la cordera, la harina y el aceite prescritos. El sacerdote le conduce entonces ante la puerta del Tabernáculo. Es entonces cuando este hombre es religiosamente admitido de nuevo en el pueblo de Israel. Pero, decidme: Cuando va por primera vez al sacerdote ¿para qué va?».

«¡Para pasar una primera purificación que le permitirá cumplir la otra purificación, más grande, que le admitirá de nuevo en el pueblo santo!».

«Habéis respondido bien. ¿Pero entonces no está purificado del todo?».

«¡No, no! Le falta todavía mucho para estarlo; respecto a la materia y respecto al espíritu».

«¿Cómo, pues, osa acercarse al sacerdote la primera vez, completamente impuro, y la segunda al Tabernáculo?».

«Porque el sacerdote es el medio necesario para que uno pueda ser readmitido entre los vivos».

«¿Y el Tabernáculo?».

«Porque sólo Dios puede borrar las culpas, y es de fe el creer que tras el santo Velo descansa Dios en su gloria y desde allí otorga su perdón».

«Entonces el leproso curado tiene todavía pecado cuando se acerca al sacerdote y al Tabernáculo».

«¡Sí, ciertamente!».

«¡Hombres de pensamiento retorcido y de turbio corazón! ¿Por qué, entonces, me acusáis si Yo, el Sacerdote y el Tabernáculo, dejo que se acerquen a mí los leprosos del espíritu? ¿Por qué juzgáis con dos medidas? Sí, la mujer que estaba perdida, y Leví el publicano, presente aquí ahora con su nueva alma y su nuevo oficio, y lo mismo otros y otras, que han venido antes que éstos, están ahora a mi lado. Pueden estar a mi lado porque han sido readmitidos en el pueblo del Señor. La voluntad de Dios, que ha depositado en mí el poder de juzgar y absolver, curar y resucitar, me los ha acercado. Sería profanación si perdurase su idolatría, como en el caso de la hija del Faraón; pero no lo es, porque han abrazado la doctrina que he traído a la tierra y por ella han resucitado a la Gracia del Señor.

245.6

¡Hombres de Nazaret, que me tendéis celadas porque no os parece posible que en mí esté la Sabiduría verdadera y la justicia de Verbo del Padre, Yo os digo: “Imitad a los pecadores”! En verdad os digo que saben mejor venir a la Verdad. Y también os digo: “No recurráis a bajas celadas para poderme resistir”. No lo hagáis. Pedid, y os daré, como doy a todos los que vienen a mí, la palabra vital. Acogedme como a un hijo de esta tierra nuestra. No os guardo rencor. Mis manos están llenas de caricias; mi corazón, de deseos de instruiros y de haceros felices; tanto que, si me aceptáis, pasaré con vosotros mi sábado, instruyéndoos en la Nueva Ley».

Hay contraste de ideas en la concurrencia, pero prevalece la curiosidad o el amor, y muchos gritan: «Sí, sí. Mañana aquí. Te escucharemos».

«Haré oración para que caiga esta noche la costra que oprime vuestro corazón; para que caiga todo prejuicio y, libres de ellos, podáis comprender la Voz de Dios que viene a traer a toda la tierra el Evangelio, pero con el deseo de que la primera región capaz de recibirla sea la ciudad en que he crecido. Paz a todos vosotros».


Notes

  1. lit : en 2 Ch 8, 11.
  2. Il est dit : en Es 10, 10 ; Dieu l’avait dit : Dt 7, 3-4 ; 1 R 11, 1-2.

Notas

  1. toma un rollo y lee: se trata de 2 Crónicas 8, 11.