The Writings of Maria Valtorta

269. Discussion avec les scribes et les pharisiens à Capharnaüm.

269. In Capernaum the dispute with scribes and Pharisees. The arrival of the Mother and brothers.

269.1

Même scène qu’à la vision précédente. Jésus prend congé de la veuve. Tenant déjà le petit Joseph par la main, il dit à la femme :

« Il ne viendra personne avant mon retour, à moins que ce ne soit un païen. Mais, s’il vient quelqu’un, retiens-le jusqu’à après-demain en lui disant que je serai là sans faute.

– Je le ferai, Maître. Et s’il y a des malades, je leur donnerai l’hospitalité comme tu me l’as enseigné.

– Adieu, alors ; et que la paix soit avec vous. Viens, Manahen. »

Par cette brève indication, je comprends que des malades et des malheureux en général l’ont rejoint à Chorazeïn et qu’à la leçon du travail Jésus a uni celle du miracle. Et si Chorazeïn reste toujours indifférente, c’est signe que c’est un terrain sauvage, qu’on ne peut cultiver. Cependant Jésus la traverse, en saluant ceux qui le saluent comme si de rien n’était, puis il reprend sa conversation avec Manahen qui se demande s’il va repartir pour Machéronte ou rester encore une semaine…

269.2

… Pendant ce temps, dans la maison de Capharnaüm, on se prépare au sabbat. Matthieu, boitillant, reçoit ses compagnons, leur sert de l’eau et des fruits frais, s’informe de leurs missions.

Pierre fait la moue en voyant que des pharisiens flânent déjà près de la maison :

« Ils veulent nous empoisonner le sabbat. Je proposerais bien d’aller à la rencontre du Maître et de lui conseiller d’aller à Bethsaïde en laissant ces gens-là déçus.

– Et tu crois que le Maître le ferait ? demande son frère.

– D’ailleurs, il y a dans la pièce du bas ce pauvre malheureux qui attend, signale Matthieu.

– On pourrait l’emmener en barque à Bethsaïde et aller, moi ou un autre, à la rencontre du Maître, propose Pierre.

– Peut-être, peut-être…, dit Philippe qui, ayant de la famille à Bethsaïde, s’y rendrait volontiers.

– D’autant plus que… Voyez, voyez ! Aujourd’hui la garde est renforcée par les scribes. Allons-y sans perdre de temps. Vous, avec le malade, passez par le jardin, et en route par derrière la maison. Je vous amène la barque au “ Puits du figuier ” et Jacques fait de même. Simon le Zélote et les frères de Jésus vont à la rencontre du Maître.

– Moi, je ne vais pas avec le possédé, annonce Judas.

– Pourquoi ? Tu as peur que le démon s’attaque à toi ?

– Ne me cherche pas, Simon. J’ai dit que je ne viens pas et je ne viens pas.

– Va avec les cousins au-devant de Jésus.

– Non.

– Ouf ! Viens en barque.

– Non.

– Bref, qu’est-ce que tu veux ? Tu es toujours celui qui met des bâtons dans les roues…

– Je veux rester là où je suis : ici. Je n’ai peur de personne et je ne m’échappe pas. Et du reste, le Maître ne vous serait pas reconnaissant pour votre idée. Il y aurait un autre sermon de re­proches et je ne veux pas le subir à cause de vous. Allez-y, vous. Moi, je resterai pour donner des renseignements…

– Non, justement ! C’est tout le monde ou personne, s’écrie Pierre.

– Alors personne, parce que le Maître est ici, le voilà qui arrive » dit sérieusement Simon le Zélote qui guettait sur la route.

Pierre, mécontent, maugrée dans sa barbe. Mais il va à la rencontre de Jésus avec les autres.

269.3

Après les premières salutations, on lui parle d’un possédé aveugle et muet qui attend sa venue avec ses parents depuis plusieurs heures.

Matthieu explique :

« Il est comme inerte. Il s’est jeté sur des sacs vides et il n’a plus bougé. Ses parents espèrent en toi. Viens te restaurer et puis tu le secourras.

– Non. Je vais tout de suite le trouver. Où est-il ?

– Dans la pièce du bas, près du four. Je l’ai mis là avec ses parents, car il y a beaucoup de pharisiens, et aussi des scribes, qui semblent aux aguets…

– Oui, et il vaudrait mieux ne pas leur faire plaisir, bougonne Pierre.

– Judas n’est pas là ? demande Jésus.

– Il est resté à la maison. Il faut toujours qu’il fasse autrement que les autres, bougonne encore Pierre.

Jésus le regarde, mais ne lui fait pas de reproches. Il se hâte vers la maison en confiant l’enfant à Pierre, précisément, qui lui fait une caresse et sort aussitôt un sifflet de sa ceinture en disant :

« Un pour toi et un pour mon fils. Demain soir, je t’emmène le voir. Je me les suis fait faire par un berger à qui j’ai parlé de Jésus. »

Jésus entre dans la maison, salue Judas qui semble tout occupé à ranger la vaisselle, puis va directement vers une sorte de cellier bas et sombre adossé au four.

« Faites sortir le malade » ordonne Jésus.

Un pharisien qui n’est pas de Capharnaüm, mais qui a l’air encore plus maussade que les pharisiens du pays, dit :

« Ce n’est pas un malade, c’est un possédé.

– C’est toujours une maladie de l’esprit…

– Mais lui a les yeux et la langue liés…

– La possession est toujours une maladie de l’âme qui s’étend aux membres et aux organes. Si tu m’avais laissé achever, tu aurais su ce que cela voulait dire. Même la fièvre est dans le sang quand on est malade, mais, à partir du sang, elle attaque telle ou telle partie du corps. »

Le pharisien ne sait que répliquer et se tait.

269.4

Le possédé a été conduit en face de Jésus. Il est inerte, comme l’a bien dit Matthieu, très entravé par le démon.

Pendant ce temps, les gens arrivent en nombre. C’est in­croyable comment, en particulier aux moments de distraction – si je puis dire –, les gens ont vite fait d’accourir là où il y a quelque chose à voir. Il y a maintenant les notables de Capharnaüm, parmi lesquels les quatre pharisiens, il y a Jaïre, et dans un coin, avec l’excuse de veiller sur l’ordre, il y a le centurion romain accompagné de citoyens d’autres villes.

« Au nom de Dieu, quitte les pupilles et la langue de cet homme ! Je le veux ! Libère cette créature de ta présence ! Il ne t’est plus permis de la tenir. Va-t’en ! » s’écrie Jésus qui tend les mains au moment de donner cet ordre.

Le miracle commence par un hurlement de rage du démon et se termine par un cri de joie de l’homme délivré qui s’écrie :

« Fils de David ! Fils de David ! Saint et Roi !

269.5

– Comment fait-il pour savoir qui est celui qui l’a guéri ? demande un scribe.

– Mais tout cela, c’est de la comédie ! Ces gens sont payés pour le faire ! Lance un pharisien en haussant les épaules.

– Mais par qui ? S’il est permis de vous le demander…, interroge Jaïre.

– Même par toi.

– Et dans quel but ?

– Pour rendre célèbre Capharnaüm.

– Ne rabaisse pas ton intelligence en disant des sottises et ne souille pas ta langue par des mensonges. Tu sais très bien que ce n’est pas vrai, et tu devrais comprendre que tu dis une absurdité. Ce qui s’est produit ici a eu lieu en beaucoup d’endroits en Israël. Alors, partout, il y en a qui paient ? En vérité, je ne savais pas qu’en Israël le petit peuple était si riche ! Car vous – et avec vous tous les grands –, vous ne payez certainement pas pour cela. C’est donc le petit peuple qui paie, lui qui est le seul à aimer le Maître.

– Tu es chef de la synagogue et tu l’aimes. Il y a ici Manahen et, à Béthanie, il y a Lazare, fils de Théophile. Ils n’appartiennent pas au petit peuple.

– Mais ils sont honnêtes, et moi aussi, et nous n’escroquons personne, en rien. Et encore moins en ce qui concerne la foi. Nous autres, nous ne nous le permettons pas car nous craignons Dieu et nous avons compris que ce qui plaît à Dieu, c’est l’honnêteté. »

Les pharisiens tournent le dos à Jaïre et s’en prennent aux parents de l’homme guéri :

« Qui vous a dit de venir ici ?

– Qui ? Bien des gens, déjà guéris personnellement, ou leur parenté.

– Mais que vous ont-ils donné ?

– Donné ? L’assurance qu’il allait le guérir.

– Mais était-il réellement malade ?

– Oh, esprits sournois ! Vous croyez que tout cela n’est qu’une feinte ? Allez à Gadara et, si vous ne croyez pas, informez-vous du malheur de la famille d’Anne d’Ismaël. »

Les habitants de Capharnaüm, indignés, manifestent bruyamment alors que des galiléens, venus des environs de Nazareth, disent :

« Et pourtant, c’est le fils de Joseph, le menuisier! »

Les habitants de Capharnaüm, fidèles à Jésus, hurlent :

« Non. Il est celui qu’il dit être et que l’homme guéri a appelé : “ Fils de Dieu et Fils de David ”.

– Mais n’augmentez pas l’exaltation du peuple par vos affirmations ! Dit un scribe avec mépris.

– Et qui est-il alors, selon vous ?

– Un Belzébuth !

– Ah ! Langues de vipères ! Blasphémateurs ! Possédés vous-mêmes ! Cœurs aveugles ! Vous êtes notre ruine ! Même la joie du Messie, vous voudriez nous l’enlever, hein ? Usuriers ! Cailloux arides ! »

Cela fait un beau vacarme !

Jésus, qui s’était retiré à la cuisine pour boire un peu d’eau, paraît sur le seuil juste à temps pour entendre, une fois encore, la sotte accusation que ressassent les pharisiens :

« Ce n’est qu’un Belzébuth, puisque les démons lui obéissent. Le grand Belzébuth, son père, l’aide et il ne chasse les démons que par l’influence de Belzébuth, le prince des démons. »

269.6

Jésus descend les deux petites marches du seuil et s’avance, droit, sévère et calme. Il s’arrête juste en face du groupe des scribes et des pharisiens, les fixe d’un regard perçant et dit :

« Même sur la terre, on voit qu’un royaume divisé en factions opposées s’affaiblit intérieurement. C’est une proie facile pour les états voisins qui le dévastent pour le réduire en esclavage. Sur la terre aussi, on voit qu’une cité divisée en factions opposées perd sa prospérité, et il en est de même d’une famille dont les membres sont divisés par la haine. Elle s’effrite et devient un émiettement qui ne sert à personne et qui fait la risée de ses concitoyens. La concorde n’est pas seulement un devoir, mais une habileté, car elle garde les hommes indépendants, forts et aimants. C’est à cela que devraient réfléchir les patriotes, les habitants de la même ville ou les membres d’une même famille quand, poussés par le désir d’un intérêt particulier, ils sont amenés à des séparations et à des vexations, qui sont toujours dangereuses parce qu’elles opposent les groupes les uns aux autres et détruisent les affections.

C’est cette habileté que mettent en œuvre ceux qui sont les maîtres du monde. Observez Rome et son indéniable puissance, si pénible pour nous. Elle domine le monde, mais elle est unie dans un même dessein, une seule volonté : “ dominer ”. Même parmi eux, il doit sûrement y avoir des désaccords, des antipathies, des révoltes. Mais cela reste au fond. A la surface, c’est un seul bloc, sans failles, sans troubles. Tous veulent la même chose et y parviennent parce qu’ils la veulent. Et ils réussiront, tant qu’ils voudront la même chose.

Prenez cet exemple humain d’une habile cohésion et réfléchissez : si ces enfants du siècle sont ainsi, qu’est-ce que ne sera pas Satan ? Eux, pour nous, sont des satans, mais leur diabolisme de païens n’est rien en comparaison du satanisme parfait de Satan et de ses démons. Là, dans ce royaume éternel, sans siècles, sans fin, sans limite de ruse et de méchanceté, là où on jouit de nuire à Dieu et aux hommes – nuire est leur respiration, leur douloureuse jouissance, unique, atroce –, la fusion des esprits s’est opérée avec une perfection maudite, car tous sont unis par une seule volonté : “ nuire ”.

Maintenant si – comme vous voulez le soutenir pour insinuer des doutes sur ma puissance – Satan est celui qui m’aide parce que je serais un Belzébuth inférieur, le résultat n’est-il pas que Satan est en désaccord avec lui-même et avec ses démons, puisqu’il chasse ceux-ci de ses possédés ? Et s’il y a désaccord, son royaume pourrait-il durer ? Non, impossible. Satan est tout ce qu’il y a de plus fourbe et ne se fait pas du tort à lui-même : son but est d’étendre son royaume dans les cœurs, et non pas de le réduire. Sa vie, c’est de “ dérober, nuire, mentir, blesser, troubler ”. Dérober les âmes à Dieu et la paix aux hommes. Nuire aux créatures du Père, tout en le faisant souffrir. Mentir pour dévoyer. Blesser pour jouir. Troubler parce qu’il est le Désordre. Et il ne peut changer. Son être et ses méthodes sont éternels.

269.7

Mais répondez à cette question : si, moi, je chasse les démons au nom de Belzébuth, au nom de qui vos fils les chassent-ils ? Vous voudrez reconnaître alors qu’eux aussi sont des Belzébuth ? Si vous dites cela, ils verront en vous des calomniateurs. Et si leur sainteté est telle qu’ils ne réagissent pas à l’accusation, vous vous jugerez vous-mêmes en avouant qu’il y a beaucoup de démons en Israël, et Dieu vous jugera au nom des fils d’Israël accusés d’être des démons. Car, d’où que vienne le jugement, eux, au fond, seront vos juges, là où le jugement n’est pas dévoyé par des pressions humaines.

Ensuite si, comme c’est le cas, je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, c’est donc la preuve que le Royaume de Dieu est arrivé à vous, ainsi que le Roi de ce Royaume. Ce Roi a une puissance telle qu’aucune force opposée à son Royaume ne saurait lui résister. C’est pour cela que je lie les usurpateurs des fils de mon Royaume et que je les contrains à sortir des endroits qu’ils occupent et à me rendre leur proie pour que j’en prenne possession. N’est-ce pas ce que fait celui qui veut entrer dans une maison habitée par un homme fort pour lui enlever ses biens, honnêtement ou mal acquis ? C’est ce qu’il fait : il entre et le ligote, après quoi il peut piller la maison. Moi, je ligote l’ange des ténèbres qui a pris ce qui m’appartient et je lui enlève ce qu’il m’a dérobé. Et moi seul je peux le faire, parce que je suis le seul Fort, le Père du siècle à venir, le Prince de la Paix.

269.8

– Explique-nous ce que tu veux dire par ces mots : “ Père du siècle à venir ”, demande un scribe. “ Crois-tu vivre jusqu’au nouveau siècle et, plus sottement encore, penses-tu créer le temps ? Toi, un pauvre homme ? Le temps appartient à Dieu. ”

– C’est toi, scribe, qui me le demandes ? Ne sais-tu donc pas qu’il y aura un siècle qui aura un commencement, mais qui n’aura pas de fin, et qui sera le mien ? C’est en lui que je triompherai, en rassemblant autour de moi ceux qui sont ses fils ; et ils vivront éternellement, comme ce siècle que j’aurai créé. Je suis déjà en train de le créer en mettant l’esprit en valeur, au-dessus de la chair, au-dessus du monde et au-dessus des enfers que je chasse. Car je peux tout. C’est pourquoi, je vous le dis : qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi, disperse. Car je suis Celui qui suis. Et quiconque ne croit pas à cela, alors que c’est déjà prophétisé, pèche contre l’Esprit Saint dont la parole a été annoncée par les prophètes : elle n’est ni mensonge ni erreur, et doit être crue sans résistance.

Car je vous le dis : tout sera pardonné aux hommes, tout péché et tout blasphème, parce que Dieu sait que l’homme n’est pas seulement esprit mais chair, et chair tentée qui est soumise à des faiblesses imprévues. Mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. Qui aura parlé contre le Fils de l’homme sera encore pardonné parce que la pesanteur de la chair qui enveloppe ma Personne et enveloppe l’homme qui parle contre moi, peut encore induire en erreur. Mais quiconque aura parlé contre l’Esprit Saint ne sera pas pardonné, ni dans cette vie ni dans la vie future, car la vérité est ce qu’elle est : nette, sainte, indéniable et exprimée à l’esprit d’une manière qui ne conduit pas à l’erreur. C’est le contraire chez ceux qui veulent volontairement l’erreur. Nier la vérité dite par l’Esprit Saint, c’est nier la Parole de Dieu et l’Amour que cette parole a donné par amour pour les hommes. Et le péché contre l’Amour n’est pas pardonné.

269.9

Mais chacun produit les fruits de son arbre. Vous donnez les vôtres et ce ne sont pas de bons fruits. Si vous donnez un arbre bon pour qu’il soit planté dans le verger, il produira de bons fruits, mais si vous donnez un arbre mauvais, le fruit qu’on cueillera sur lui sera mauvais, et tout le monde dira : “ Cet arbre n’est pas bon. ” Car c’est à ses fruits que l’on reconnaît l’arbre. Et vous, qui êtes mauvais, comment croyez-vous pouvoir bien parler ? Car la bouche parle de ce qui remplit le cœur. C’est de la surabondance de ce que nous avons en nous que proviennent nos actes et nos paroles. L’homme bon tire de son bon trésor des choses bonnes ; l’homme mauvais tire de son mauvais trésor des choses mau­vaises. Il parle et il agit d’après ce qu’il est intérieurement.

Et en vérité, je vous dis que la paresse est une faute. Mais mieux vaut ne rien faire que d’agir mal. J’ajoute qu’il vaut mieux se taire que de tenir des propos oiseux et méchants. Même si le silence est oisiveté, pratiquez-le plutôt que de pécher par la langue. Je vous assure qu’on demandera aux hommes de se justifier au jour du Jugement de toute parole superflue. Je vous assure, de même, que les hommes seront justifiés par les paroles qu’ils auront dites et que c’est par leurs paroles mêmes qu’ils seront condamnés. Faites donc attention, vous qui en dites tant qui sont plus qu’oiseuses, car non seulement elles sont perfides, mais elles font du mal, qui plus est dans le but d’éloigner les cœurs de la Vérité qui vous parle. »

269.10

Les pharisiens et les scribes se consultent, puis, feignant d’être polis, ils demandent tous ensemble :

« Maître, il est plus facile de croire à ce que l’on voit. Donne-nous donc un signe pour que nous puissions croire que tu es ce que tu prétends être.

– Est-ce que vous vous rendez compte que le péché contre l’Esprit Saint est en vous, alors qu’il a indiqué à plusieurs reprises que je suis le Verbe incarné, le Verbe et Sauveur, venu au temps marqué, précédé et suivi de signes prophétiques, accomplissant ce que dit l’Esprit ? »

Ils répondent :

« Nous croyons à l’Esprit, mais comment pouvons-nous croire en toi si nous ne voyons pas un signe de nos propres yeux ?

– Comment donc pouvez-vous croire à l’esprit dont les actions sont spirituelles si vous ne croyez pas aux miennes qui sont sensibles à vos yeux ? Ma vie en est pleine. Cela ne suffit-il pas encore ? Non. Je réponds moi-même que non. Ce n’est pas suffisant. A cette génération adultère et perverse qui cherche un signe, il ne sera pas donné d’autre signe[1] que celui du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté trois jours dans le ventre du monstre marin, ainsi le Fils de l’homme restera trois jours dans les entrailles de la terre. En vérité, je vous dis que les Ninivites ressusciteront le jour du Jugement avec tous les hommes et qu’ils se lèveront contre cette génération et la condamneront. Car eux, ils ont fait pénitence en entendant la prédication du prophète Jonas, et pas vous. Or il y a ici plus que Jonas. De même, la Reine du Midi ressuscitera, elle se dressera contre vous et vous condamnera, parce qu’elle est venue[2] des confins de la terre pour entendre la sagesse de Salomon. Or il y a ici plus que Salomon.

269.11

– Pourquoi prétends-tu que cette génération est adultère et perverse ? Elle ne l’est pas plus que les autres. Il y a les mêmes saints que dans les autres. La société d’Israël n’a pas changé. Tu nous offenses.

– C’est vous qui vous offensez de vous-mêmes en nuisant à vos âmes, car vous les éloignez de la Vérité, donc du Salut. Mais je vais vous répondre quand même. Cette génération n’est sainte que dans ses vêtements et extérieurement. Intérieurement, elle ne l’est pas. Il y a en Israël les mêmes mots pour désigner les mêmes choses, mais elles n’existent pas réellement. Ce sont les mêmes coutumes, les mêmes vêtements et les mêmes rites, mais il leur manque l’esprit. Vous êtes adultères parce que vous avez répudié l’union spirituelle avec la Loi divine, et dans une se­conde union adultère, vous avez épousé la loi de Satan. Vous n’êtes circoncis que dans un membre caduc. Votre cœur n’est plus circoncis. Et vous êtes mauvais parce que vous vous êtes vendus au Mauvais. J’ai parlé.

– Tu nous offenses trop ! Mais pourquoi, s’il en est ainsi, ne délivres-tu pas Israël du démon pour qu’il devienne saint ?

– Israël en a-t-il la volonté ? Non. Eux ils l’ont, ces pauvres qui viennent pour être délivrés du démon parce qu’ils le sentent en eux comme un fardeau et une honte. Vous, vous ne ressentez pas cela. Et c’est inutilement que vous en seriez délivrés car, n’ayant pas la volonté de l’être, vous seriez aussitôt repris et d’une ma­nière encore plus forte. Quand un esprit impur est sorti d’un homme, il erre dans des lieux arides à la recherche de repos et n’en trouve pas. Notez qu’il ne s’agit pas de lieux matériellement arides. Ils sont arides parce qu’ils lui sont hostiles en ne l’accueillant pas, comme la terre aride est hostile à la semence. Alors il se dit : “ Je vais revenir chez lui d’où j’ai été chassé de force et contre sa volonté. Je suis certain qu’il m’accueillera et me donnera le repos. ” En effet, il revient vers celui qui lui appartenait, et bien souvent il le trouve disposé à l’accueillir parce que, je vous le dis en vérité, l’homme a plus la nostalgie de Satan que de Dieu, et il se lamente si Satan ne s’empare pas de ses membres par une autre possession. Il s’en va donc, et il trouve la maison vide, balayée, ornée, parfumée par la pureté. Alors il va prendre sept autres démons parce qu’il ne veut plus la perdre et, avec ces sept esprits pires que lui, il y entre et tous s’y établissent. Et ce second état d’homme converti une première fois et perverti une seconde fois est pire que le premier. Car le démon peut apprécier à sa juste mesure à quel point cet homme est attaché à Satan et ingrat envers Dieu, et aussi parce que Dieu ne revient pas là où on a piétiné ses grâces, et où ceux qui ont déjà fait l’expérience de la possession rouvrent leurs bras à une possession plus forte. La rechute dans le satanisme est pire qu’une rechute dans une tuberculose pulmonaire mortelle déjà guérie une première fois. Elle n’est plus susceptible d’amélioration ni de guérison. Ainsi en sera-t-il de cette génération qui, convertie par Jean-Baptiste, a voulu de nouveau être pécheresse parce qu’elle est attachée au Mauvais et pas à moi. »

269.12

Un murmure qui ne vient ni d’une approbation ni d’une protestation court à travers la foule qui se presse maintenant ; elle est si nombreuse que, au-delà du jardin et de la terrasse, la rue en est pleine. Il y a des gens à cheval sur le muret, d’autres sont grimpés sur le figuier du jardin et sur les arbres des jardins voisins, car tout le monde veut entendre la discussion entre Jésus et ses ennemis. La rumeur, comme un flot qui arrive du large au rivage, arrive de bouche en bouche jusqu’aux apôtres les plus proches de Jésus, c’est-à-dire Pierre, Jean, Simon le Zélote et les fils d’Alphée. Les autres, en effet, sont les uns sur la terrasse, les autres dans la cuisine, excepté Judas qui est sur la route, dans la foule.

Pierre, Jean, Simon le Zélote et les fils d’Alphée saisissent ce brouhaha et disent à Jésus :

« Maître, ta Mère et tes frères sont là. Ils sont là, dehors, sur la route, et ils te cherchent parce qu’ils veulent te parler. Ordonne à la foule de s’écarter pour qu’ils puissent venir jusqu’à toi : il y a sûrement une raison importante qui les a amenés à venir te chercher jusqu’ici. »

Jésus lève la tête et voit, derrière les gens, le visage angoissé de sa Mère qui lutte pour ne pas pleurer pendant que Joseph, fils d’Alphée, lui parle, tout excité, et il voit les signes de dénégation de sa Mère, répétés, énergiques, malgré l’insistance de Joseph. Il voit aussi le visage embarrassé de Simon, fils d’Alphée, qui est visiblement affligé, dégoûté… Mais Jésus ne sourit pas et ne donne pas d’ordre. Il laisse l’Affligée à sa douleur et ses cousins là où ils sont.

Il baisse les yeux sur la foule et, en répondant aux apôtres qui sont près de lui, il répond aussi à ceux qui sont loin et qui essaient de faire valoir le sang plus que le devoir. « Qui est ma Mère ? Qui sont mes frères ? » Il détourne les yeux. Il a l’air sévère : son vi­sage pâlit à cause de la violence qu’il doit se faire à lui-même pour placer le devoir au-dessus de l’affection et des liens du sang et pour désavouer le lien qui l’attache à sa Mère, pour servir le Père. Il désigne d’un geste large la foule qui se presse autour de lui, à la lumière rouge des torches et à celle argentée de la lune presque pleine, et dit :

« Voici ma mère et voici mes frères. Ceux qui font la volonté de Dieu sont mes frères et mes sœurs, ils sont ma mère. Je n’en ai pas d’autres. Et les membres de ma famille le seront si, les premiers et avec une plus grande perfection que tous les autres, ils font la volonté de Dieu jusqu’au sacrifice total de toute autre volonté ou voix du sang et des affections. »

La foule fait entendre un murmure plus fort, comme celle d’une mer soudain soulevée par le vent.

Les scribes se mettent à fuir en disant :

« C’est un possédé. Il renie jusqu’à son sang ! »

Ses cousins avancent en disant :

« C’est un fou ! Il torture jusqu’à sa Mère ! »

Les apôtres disent :

« En vérité, cette parole est tout hé­roïsme ! »

La foule dit :

« Comme il nous aime ! »

269.13

Marie, Joseph et Simon fendent à grand-peine la foule. Marie n’est que douceur, Joseph absolument furieux, Simon désarçonné. Ils arrivent près de Jésus. Joseph s’en prend à lui aussitôt :

« Tu es fou ! Tu offenses tout le monde. Tu ne respectes pas même ta Mère. Mais, maintenant, je suis ici, moi, et je t’en empêcherai. Est-il vrai que tu vas faire office d’ouvrier çà et là ? Si c’est vrai, pourquoi ne travailles-tu pas dans ton atelier pour nourrir ta Mère ? Pourquoi mens-tu en disant que, ton travail, c’est la prédication, paresseux et ingrat que tu es, si ensuite tu vas travailler pour de l’argent dans une maison étrangère ? Vraiment, tu me sembles possédé par un démon qui te fait divaguer. Réponds ! »

Jésus se retourne et prend par la main le petit Joseph, l’approche près de lui, le soulève en le prenant par dessous les bras et dit :

« Mon travail a été de donner à manger à cet innocent et à ses parents et de les persuader que Dieu est bon. Il a été de prêcher à Chorazeïn l’humilité et la charité. Et pas seulement à Chorazeïn, mais aussi à toi, Joseph, mon frère injuste. Mais moi, je te pardonne parce que je sais que tu as été mordu par des dents de serpent. Et je te pardonne aussi à toi, Simon l’inconstant. Je n’ai rien à pardonner à ma Mère ni à me faire pardonner par elle, parce qu’elle juge avec justice. Que le monde fasse ce qu’il veut. Moi, je fais ce que Dieu veut et, avec la bénédiction du Père et de ma Mère, je suis plus heureux que si le monde entier m’acclamait roi selon le monde. Viens, Mère, ne pleure pas. Ils ne savent pas ce qu’ils font. Pardonne-leur.

– Oh, mon Fils ! Je sais. Tu sais. Il n’y a rien d’autre à dire…

– Il n’y a rien d’autre à dire aux gens que ceci : “ Allez en paix. ” »

Jésus bénit la foule puis, tenant Marie de la main droite et l’enfant de la gauche, il se dirige vers l’escalier et le monte en premier.

269.1

The scene is the same as in the last vision. Jesus is taking leave of the widow, holding little Joseph by the hand and He says to the woman: «Nobody will come before I come back, unless they are Gentiles. But keep here, until the day after tomorrow, whoever should come, saying that I shall definitely be here.»

«I will, Master. And if there are any sick people, I will give them hospitality as You taught me.»

«Goodbye, then, and peace be with you. Come, Manaen.»

From this brief conversation I understand that sick and unhappy people in general have come to the Master at Korazim, and that Jesus has been evangelizing not only working but also through miracles. And if Korazim is still indifferent, it really means that it is a wild untillable soil. And yet Jesus walks through it, exchanging greetings with those who greet Him, as if nothing were the matter and then resuming His conversation with Manaen, who is uncertain whether he should leave again for Machaerus or remain another week…

269.2

… In the meantime in the house at Capernaum they are preparing for the Sabbath. Matthew, still limping a little, welcomes his companions, offers them water and fresh fruit, inquiring about their mission.

Peter turns up his nose seeing that some Pharisees are already sauntering near the house: «They want to poison our Sabbath. I almost feel like going to meet the Master to tell Him to go to Bethsaida and thus frustrate their plans.»

«And do you think that the Master would do it?» asks his brother.

«Then there is that poor wretch waiting for Him in the room on the ground floor» remarks Matthew.

«We could take him to Bethsaida by boat, and I, or someone else, could go and meet the Master» says Peter.

«It’s not a bad idea…» says Philip, who would willingly go to Bethsaida where his family is.

«All the more that, take note, their guardianship has been reinforced with scribes. Let us go immediately. You will take the sick man, go through the kitchen garden and away through the back of the house. I will take the boat to the “fig well” and James will do likewise. Simon Zealot and Jesus’ brothers will go to meet the Master.»

«I am not going away with the possessed man» proclaims the Iscariot.

«Why not? Are you afraid the demon might cling to you?»

«Don’t bother me, Simon of Jonah. I said that I am not going and I will not go.»

«Go with the cousins to meet Jesus.»

«No.»

«Ugh! Come by boat.»

«No.»

«Well, what is it you want? You are always a hindrance…»

«I want to stay here, where I am. I am not afraid of anybody and I am not running away. In any case the Master would not be happy with the trick. And there would be another sermon reproaching us, and I have no intention of getting it through your fault. You may go. I will stay here to report…»

«Definitely no! Either everybody or nobody» shouts Peter.

«Then nobody, because the Master is here. Here He is coming» says the Zealot seriously, looking down the road.

Peter, who is obviously dissatisfied, grumbles into his beard. But he goes to meet Jesus with the others.

269.3

After greeting Him, they inform Him of a blind and dumb man possessed, who has been waiting for Him for several hours with his relatives.

Matthew explains: «He is like an inert body. He threw himself on some empty sacks and has not moved since. His relatives hope in You. Come and refresh Yourself and You will assist him later.»

«No. I am going to him at once. Where is he?»

«In the room on the ground floor, near the oven. I put him in there with his relatives, because there are many Pharisees and scribes, who seem to be lying in wait…»

«Yes, and it would be better not to make them happy» grumbles Peter.

«Is Judas of Simon not here?» asks Jesus.

«He stayed in the house. He must do the opposite of what others do» grumbles Peter again.

Jesus looks at him but does not reproach him. He goes quickly towards the house, entrusting the boy just to Peter, who caresses him taking out at once from his wide sash a whistle saying: «One for you and one for my son. I will take you to see him tomorrow evening. I got a shepherd to make them for me after I had spoken to him of Jesus.»

Jesus enters the house, He greets Judas who seems to be busy sorting out the kitchenware, and He then goes straight to a kind of low dark store-room beside the oven.

«Get the sick man to come out» orders Jesus.

A Pharisee who is not from Capernaum, but whose stand-offishness is even worse than that of the local Pharisees, says: «He is not sick, he is possessed.»

«That is still a disease of the spirit…»

«But his eyes and tongue are bound…»

«It is always a disease of the spirit that expands to limbs and organs. If you had allowed Me to finish you would have realized that is what I wanted to say. Fever is in the blood when one is ill, but after the blood it attacks this or that part of the body.»

The Pharisee does not know what to retort and becomes silent.

269.4

The possessed man has been led before Jesus. He is motionless. Matthew was quite right. He is greatly impeded by the demon.

People are gathering in the meantime. It is incredible how, particularly during the hours that I would call of relaxation, people were so quick in gathering where there was something to be seen. The notables of Capernaum are now there, and among them there are four Pharisees. Jairus is also there, and, in a corner, with the excuse of supervising order, there is the Roman Centurion, and citizens from other towns are with him.

«In the name of God, depart from the eyes and the tongue of this man! I want it! Set him free! You are no longer permitted to have him. Go away!» shouts Jesus stretching out His hands while giving the order.

The miracle begins with a howl of rage from the demon and ends with a cry of joy of the cured man who shouts: «Son of David! Son of David! Holy and King!»

269.5

«How can this man know that it was He Who cured him?» asks a scribe.

«It’s all a farce! These people are paid to do that!» says a Pharisee shrugging his shoulders.

«By whom? If you do not mind me asking you» asks Jairus.

«By you, too.»

«And for what purpose?»

«To make Capernaum famous.»

«Do not mortify your intelligence by talking nonsense and your tongue by making it foul with lies. You know that it is not true, and you ought to realize that you are talking nonsense. What has happened here has happened in many parts of Israel. So there must be someone paying everywhere? I did not really know that the common people in Israel were very rich! Because you, and with you all the mighty ones, do not certainly pay for that. So it is the common people who pay, being the only ones who love the Master.»

«You are the head of the synagogue and you love Him. There is Manaen. At Bethany there is Lazarus of Theophilus. They are not common people.»

«But they are honest, and I am honest, too. And we do not cheat anybody, in no way. Much less in matters of faith. We do not take the liberty of doing that, because we fear God and we have understood what is pleasant to God: honesty.»

The Pharisees turn their back on Jairus and they attack the relatives of the cured man: «Who told you to come here?»

«Who? Many people, who had already been cured, or their relatives.»

«But what did they give you?»

«Give? The assurance that He would cure him.»

«Was he really ill?»

«Oh! Sly minds! Do you think that all this is feigned? If you do not believe it, go to Gadara and inquire about the misfortune of the family of Anna of Ismael.»

The irritated people of Capernaum are in tumult, while some Galileans, who have come from near Nazareth say: «And yet He is the son of Joseph, the carpenter!»

The citizens of Capernaum, being faithful to Jesus, shout: «No. He is what He said and what the cured man has just said: “Son of God and Son of David”.»

«Do not increase the excitement of the population with your statements!» says a scribe contemptuously. «And what is He, then, according to you?»

«A Beelzebub!»

«Ugh! Tongues of vipers. Blasphemers! You are possessed! Heartless men! You are our ruin. Do you want to deprive us also of the joy of the Messiah? Usurers! Arid stones!» A real uproar!

Jesus, Who had gone into the kitchen to drink some water, appears on the threshold in time to hear the stale and stupid accusation of the Pharisees once again: «He is a Beelzebub because demons obey Him. The great Beelzebub, who is His father, helps Him and He drives out demons only through the assistance of Beelzebub, the prince of demons.»

269.6

Jesus descends the two little steps of the threshold and comes forward. He stops erect, severe and calm in front of the group of scribes and Pharisees and staring at them with keen eyes He says to them:

«Also on the earth we see that a kingdom divided into opposed parties becomes weak internally and can be easily attacked and laid waste by nearby countries that make it their slave. Also on the earth we see that a town divided into conflicting parts does not flourish and the same applies to a family, the members of which are divided by mutual hatred. It falls to pieces and becomes a useless nibble, which is of no use to anybody, and the laughing stock of fellow citizens. Harmony is shrewdness besides being necessary. Because it keeps people independent, strong and loving. Patriots, citizens, relatives ought to ponder on that when for the caprice of an individual advantage they are tempted to have separations or commit abuses, which are always dangerous because they are alternative in parties and they destroy love. And such shrewdness is practised by those who are the masters of the world. Consider Rome in its undeniable power, so painful to us. Rome rules the world. But they are united by one mind and one will: “to rule”. Even amongst them there must be differences, aversions, rebellions. But they lie at the bottom. On the surface they are one block, without cracks or perturbations. They all want the same thing and they are successful because of that. And they will be successful as long as they want the same thing.

Consider that example of human cohesive shrewdness and say: if the children of this world are like that, what will Satan be like? The Romans are demons, as far as we are concerned. But their heathen satanism is nothing compared to the perfect satanism of Satan and his demons. In their eternal kingdom, without time, without end, with no limits to cunning and wickedness, where they rejoice in being detrimental to God and men, and to be harmful is their very life and their only cruel painful enjoyment, they have attained with cursed perfection the fusion of their spirits in one will: “to be harmful”. Now if, as you state, to insinuate doubt about My power, Satan is the one who helps Me because I am a minor Beelzebub, does it not follow that Satan is divided against himself and his demons, if he drives them out of the people possessed by him? And if he is at variance with his followers, can his kingdom last? No, it is not so. Satan is very shrewd and does not damage himself in the hearts of men. The aim of his life is “to steal - to damage - to lie - to offend - to upset”. To steal the souls of God and the peace of men. To damage the children of the Father grieving Him. To lie in order to mislead. To offend in order to rejoice. To upset because he is disorder and cannot change. He is eternal in his being and in his methods.

269.7

But answer this question: if I drive out demons in the name of Beelzebub, in whose name do your sons drive them out? Are you willing to admit that they are Beelzebub as well? If you say that, they will consider you slanderers. And if their holiness is such that they will not react to your accusation, you will condemn yourselves confessing that you think that you have many demons in Israel, and God will judge you in the name of the children of Israel accused by you of being demons. Therefore whoever may pass judgement, in actual fact they will be your judges, where judgement is not suborned by human pressure.

If, instead, as it is true, I expel demons through the Spirit of God, that would be evidence that the Kingdom of God and the King of that Kingdom have come to you. Which King has such power that no adverse force can resist Him. Thus I bind and compel the usurpers of the children of My Kingdom to depart from the place they have occupied and give Me back the prey so that I may take possession of it. Is that not what is done by one who wants to enter a house inhabited by a powerful man, to take his property, rightly or wrongly acquired? It is. He enters and ties him, and then he can plunder the house. I tie the dark angel who has taken what is Mine, and I take away from him the good property he has stolen of Me. And I am the only one who can do it, because I alone am the Strong One, the Father of the future century, the Prince of Peace.»

269.8

«Clarify for us what You mean by saying: “Father of the future century”. Do You think that You will live until the new century and, still more foolishly, do You think that You, a poor man will create time? Time belongs to God» asks a scribe.

«And are you, a scribe, asking Me? Do you not know that there will be a century that will have a beginning but no end and that it will be Mine? I shall triumph in it gathering its children around Me and they will live forever like the century that I shall have created and I am already creating it, giving the spirit its true value above the flesh, the world, and above the infernal angels whom I expel because I can do everything. That is why I say that those who are not with Me are against Me, and those who do not gather with Me, scatter. Because I am He Who I am. And he who does not believe that, which was already prophesied, sins against the Holy Spirit, whose word was announced by the prophets, and it is neither false nor wrong, and must be believed without resistance.

And I tell you: men will be forgiven everything, all their sins and their blasphemy. Because God knows that man is not only spirit, but also flesh and his flesh, when tempted, is subject to sudden weakness. But blasphemy against the Spirit will not be forgiven. He who has spoken against the Son of man will still be forgiven, because the weight of the flesh enveloping My Person and the man who speaks against Me, can still mislead. But he who has spoken against the Holy Spirit will not be forgiven, either in this or in future life, because the Truth is what it is: clear, holy, undeniable and manifested to the spirit in such a way that it cannot mislead. Only those who err deliberately, want to err. To deny the Truth spoken by the Holy Spirit is to deny the Word of God and the Love given by that word for the sake of men. And the sin against Love is not forgiven.

269.9

Every tree bears its fruit. You bear yours, but your fruit is not good. If you give a good tree to have it planted in the orchard, it will give good fruit; but if you give a bad tree, the fruit it will yield will be bad and everybody will say: “This is not a good tree”. Because a tree is known by its fruit. And how can you think that you are able to speak well, since you are bad? Because a mouth speaks of what fills its heart. Because it is out of the superabundance of what is within us, that we act and speak. A good man takes good things out of his good treasure; a wicked man takes wicked things out of his evil one and he speaks and behaves according to what is within him.

I tell you solemnly that idleness is sinful. But it is better to be idle than accomplish wicked deeds. And I also tell you that it is better to be silent than speak idly and wickedly. Even if to be silent is to be idle, do that rather than sin with your tongues. I assure you that on Doomsday justification will be requested for every word spoken idly to men, and that men will be justified by the words they have spoken, and by their words they will be condemned. Be careful, therefore, because you speak many words that are more than idle, as they are not only idle but also harmful, and are spoken to drive hearts away from the Truth speaking to you.»

269.10

The Pharisees and scribes consult one another and afterwards, pretending to be kind, they ask: «Master, it is easier to believe what one sees. Give us, therefore, a sign so that we may believe that You are what You say You are.»

«You can see that there is in you the sin against the Holy Spirit, Who several times has pointed Me out to you as the Word Incarnate. Word and Saviour, Who has come in the predicted time, preceded and followed by the signs prophesied, and operating what the Spirit says.»

They reply: «We believe in the Spirit, but how can we believe in You unless we see a sign with our own eyes?»

«How can you believe in the Spirit whose actions are spiritual, if you do not believe in Mine that are perceptible by your eyes? My life is full of them. Are they not enough? No, they are not. I say so Myself. They are not enough. One sign only will be given[1] to this adulterous wicked generation that seeks a sign: that of the prophet Jonah. In fact as Jonah was in the belly of the whale for three days, so the Son of man will be for three days in the bowels of the earth. I tell you solemnly that the Ninevites will rise on the Day of Judgement like all men, and they will rebel against this generation and condemn it. Because they did penance upon Jonah’s preaching, but you do not. And there is One here who is greater than Jonah. And so the Queen of the South will rise and stand up against you and will condemn you, because she came[2] from the ends of the earth to hear the wisdom of Solomon. And there is One greater than Solomon here.»

269.11

«Why do you say that this generation is adulterous and wicked? It is not any worse than the others. There are the same saints in it as in the others. The structure of Israel has not changed. You offend us.»

«You offend yourselves by injuring your souls, because you remove them from the Truth, and therefore from Salvation. But I will reply to you just the same. This generation is holy only in garments and outward appearance. It is not holy inwardly. There are in Israel the same names meaning the same things. But there is no reality of things. There are the same habits, garments and rites. But their spirit is missing. You are adulterers because you rejected the supernatural marriage with the Divine Law and you have married, in a second adulterous union, the law of Satan. You are circumcised only in a frail member. Your hearts are no longer circumcised. And you are wicked because you have sold yourselves to the Evil one. I have spoken.»

«You offend us too seriously. But, if it is so, why do You not free Israel from its demon so that it may become holy?»

«Is Israel willing to do that? No. Those poor people who come here to be freed from the demon are willing, because they feel it like a burden and a shame. But you do not feel that. And you would be freed quite uselessly, because as you are not anxious to be relieved, you would be caught again at once and in a stronger way. Because when an unclean spirit goes out of a man it wanders through arid country looking for a place to rest and cannot find one. The country is not materially arid, mind you. It is arid because it is hostile to him as it will not receive him, just as arid soil is hostile to seed. He then says: “I will go back to the house from which I was expelled by force and against his will. And I am sure that he will welcome me and let me rest”. In fact he goes back to the one he possessed, and many times finds him willing to welcome him, because I solemnly tell you that man feels nostalgia more for Satan than for God and if Satan does not oppress his body, he does not complain of being possessed. He thus goes back and finds the house empty, swept, tidied, smelling of purity. He then goes off and collects seven other spirits, because he does not want to lose it again, and with these seven spirits more evil than himself he enters the house and they all settle in there. And the present state of a man who was converted once and is perverted a second time is worse than it was before. Because the demon now knows exactly how much that man loves Satan and is ungrateful to God and also because God will not go back where they tread on His graces, and where people, after the first experience of possession, open their arms to a greater one. A relapse into satanism is worse than a relapse into lethal phthisis already cured once. It cannot improve or recover. The same will apply to this generation, which although converted by the Baptist wanted to return to sin because it loves the Evil one and does not love Me.»

269.12

A whispering, which is neither of approval nor of protest, runs through the crowd which has become so large that not only the kitchen garden and terrace are full, but also the street. People are sitting astride the low wall, many have climbed up the fig-tree and the trees of the neighbouring orchards, because everybody wants to listen to the dispute between Jesus and His enemies. The whispering, like a wave that from the open sea arrives at the shore from mouth to mouth reaches the apostles who are closer to Jesus: that is Peter, John, the Zealot and Alphaeus’ sons. Some of the other apostles are on the terrace, some in the kitchen, except Judas who is in the street, among the crowds.

Peter, John, the Zealot, Alphaeus’ sons pick up the whispering and say to Jesus: «Master, Your Mother is here with Your brothers. They are out there, in the street, and they are looking for You because they want to speak to You. Tell the crowds to move away, so that they may come to You, because a serious reason has certainly brought them here looking for You.»

Jesus raises His head and at the end of the crowd He sees the anguished face of His Mother, Who strives not to weep, while Joseph of Alphaeus is speaking to Her excitedly, and He sees Her repeated emphatic gestures of denial notwithstanding Joseph’s insistency. He also sees the embarrassed face of Simon, who is openly grieved and disgusted… But He does not smile, neither does He give any order. He leaves the Sorrowful One in Her grief and His cousins where they are.

He lowers His head and looks at the crowd, and replying to the apostles near Him, He replies also to those who are far away and are endeavouring to make blood have more weight than one’s duty. «Who is My Mother? Who are My brothers?» He looks around with severe countenance, as His face becomes pale as a result of the violent effort He has to make against Himself to set duty above family ties and blood, and to disavow His tie to His Mother in order to serve His Father, and pointing with a large gesture to the crowd pressing around Him in the red light of torches and in the silvery light of the almost full moon, He says: «This is My Mother and these are My brothers. Those who do the will of God are My brothers and sisters, they are My Mother. I have nobody else. And My relatives will be such if they are the first to do the will of God with greater perfection than anybody else to the extent of completely sacrificing every other will or the call of blood or of affection.»

The crowds whisper in louder voices, like a sea made rough by sudden gusts of wind.

The scribes begin to withdraw saying: «He is a demon! He repudiates His own blood!»

His relatives come forward saying: «He is crazy! He tortures His very Mother!»

The apostles say: «His word is really full of heroism!»

The crowds comment: «How much He loves us!»

269.13

Mary, Joseph and Simon elbow their way through the crowd with difficulty. While Mary is thoroughly kind, Joseph is very angry and Simon is utterly embarrassed. They arrive near Jesus.

Joseph attacks Him at once: «You are crazy! You are offending everybody. You do not respect even Your Mother. But I am here now and I will stop You. Is it true that You are wandering about as a workman? If it is true, why do You not work in Your own shop, and thus provide for Your Mother? Why do You lie saying that Your task is to preach, You idle and ungrateful man when You work for money with other people? I think that You are really possessed by a demon misleading You. Reply to me!»

Jesus turns around and takes little Joseph by the hand, He draws him close to Himself and holding him up by his armpits He says: «I worked to provide food for this innocent child and his relatives and persuade them that God is good. It was a sermon on humbleness and charity for Korazim. And not only for Korazim. But also for you, Joseph, My unfair brother. But I forgive you because I know that you have been bitten by snakes. And I forgive you, too, Simon, who are so changeable. I have nothing to forgive My Mother or be forgiven by Her, because Her judgement is just. Let the world do what it wants. I do what God wants. And with the blessing of My Father and Mother I am happier than I would be if the whole world hailed Me king according to the world. Come, Mother. Do not weep. They do not know what they are doing. Forgive them.»

«Oh! Son! I know. You know. There is nothing else to be said…»

«There is nothing else to be said except say to the people: “Go in peace”.»

And Jesus blesses the crowd, and holding Mary with His right hand and Joseph with His left one, He goes towards the staircase and is the first to climb it.


Notes

  1. il ne sera pas donné d’autre signe : celui de l’épisode de Jon 2 (dont il est fait mention en 176.3) ; firent pénitence, comme cela est raconté en Jon 3. La promesse du signe de Jonas sera répétée en 342.7, et l’on en parlera encore en 291.5 ; 344.6 ; 503.8 ; 525.16 ; 546.5 ; 547.7 ; 548.14 ; 592.20 ; 610.11 ; 625.7 ; 632.25.
  2. elle est venue : cela est raconté en 1 R 10, 1-13. Même citation en 344.6.

Notes

  1. One sign only will be given, the episode of Jonah 2 (as mentioned in 176.3); did penance as narrated in Jonah 3. The promise of the sign of Jonah will be repeated in 342.7 and once again in 291.5, 344.6, 503.8, 525.16, 546.5, 547.7, 548.14, 592.20, 610.11, 625.7, 632.25.
  2. she came, as narrated in: 1 King 10:1-13. Same quote in 344.6.