The Writings of Maria Valtorta

283. Syntica parle de sa rencontre avec la Vérité.

283. Syntyche speaks of her encounter with the Truth.

283.1

Jésus est assis dans la cour à portiques qui se trouve à l’intérieur de la maison de Béthanie, la cour que j’ai vue remplie de disciples le matin de la Résurrection de Jésus. Assis sur un siège en marbre couvert de coussins, le dos appuyé au mur de la maison, entouré des maîtres de maison, des apôtres et des disciples Jean et Timon, plus Joseph et Nicodème, et des pieuses femmes, il écoute Syntica qui, debout devant lui, semble répondre à quelque question qu’il a posée. Tous, plus ou moins intéressés, écoutent dans des poses variées, les uns assis sur des sièges, d’autres sur le sol, d’autres encore debout ou appuyés aux colonnes ou au mur.

« … c’était une nécessité, pour ne pas sentir tout le poids de ma condition. C’était ne pas être persuadée, un refus d’être persuadée que j’étais seule, esclave, exilée de ma patrie, que ma mère et mes frères, mon père et la si tendre et douce Ismène étaient perdus pour toujours. Mais je voulais penser que, même si le monde entier s’acharnait à nous séparer, comme Rome nous avait séparés et vendus comme des bêtes de somme, nous qui étions libres, un endroit nous aurait réunis, au-delà de la vie. Je voulais penser que notre vie n’est pas seulement une matière, une ma­tière qu’on enchaîne, mais qu’elle a intérieurement une force libre qu’aucune chaîne ne retient captive, sauf la volonté de vivre dans le désordre moral et la ripaille.

Vous appelez cela : “ péché ”. Celui et ceux qui étaient mes lumières dans l’obscurité de ma nuit d’esclave expliquent cela d’une autre façon. Mais eux aussi admettent qu’une âme clouée au corps par des passions mauvaises et corporelles, n’arrive pas à ce que vous, vous appelez le Royaume de Dieu, et nous la vie dans l’Hadès avec les dieux. Et par conséquent, il faut éviter de tomber dans la matérialité et s’efforcer d’atteindre la liberté du corps, en se donnant un héritage de vertu pour posséder une immortalité heureuse et être réunis à ceux qu’on a aimés.

Je voulais penser que rien n’empêche l’âme des morts d’assister l’âme des vivants, et sentir par conséquent auprès de moi l’âme de ma mère, retrouver son regard et sa voix quand elle parle à l’âme de sa fille, et pouvoir dire : “ Oui, mère, pour venir vers toi, oui. Pour ne pas troubler ton regard, oui. Pour ne pas mettre de larmes dans ta voix, oui. Pour ne pas endeuiller l’Hadès où tu es en paix, oui. C’est pour tout cela que je garderai mon âme libre, l’unique possession que j’aie et que personne ne peut m’enlever et que je veux conserver pure pour pouvoir soumettre ma raison à la vertu. ”

Penser ainsi, c’était liberté et joie. Et c’est ainsi que je voulais penser et agir. Car c’est une philosophie tronquée et fausse de penser d’une manière, puis d’agir d’une autre manière, non conforme à la pensée. Penser ainsi, c’était se reconstruire une patrie, même en exil, une patrie intime dans le moi, avec ses autels, sa foi, sa croyance, ses affections… Une patrie grande, mystérieuse, et pas telle pourtant, dans ce mystère de l’âme qui sait qu’elle n’ignore pas l’au-delà, même si présentement elle le connaît comme un marin, au milieu de la vaste mer dans un matin brumeux, connaît les détails de la côte : confusément, comme une ébauche avec à peine quelque point qui se dessine nettement et qui, pourtant, suffit, oh ! Suffit au navigateur fatigué que les tempêtes ont tourmenté, pour dire : “ Voilà, c’est le port, c’est la paix ” : la patrie des âmes, le lieu d’où elles viennent… le lieu de la vie. Car la vie prend naissance de la mort…

283.2

Oh ! Cela, je ne l’ai compris qu’à moitié, tant que je n’ai pas connu une de tes paroles. Après… après, ce fut comme si un rayon de soleil avait frappé le diamant de ma pensée. Tout fut lumière, et j’ai compris jusqu’où étaient arrivés les maîtres grecs et comment ensuite ils s’étaient perdus, car il leur manquait une donnée, une seule, pour résoudre exactement le théorème de la vie et de la mort. Cette donnée, c’est le vrai Dieu, Seigneur et Créateur de tout ce qui existe !

Puis-je le nommer de mes lèvres païennes ? Oui, je le peux, parce que c’est de lui que je viens comme tous. Car il en a mis la capacité dans l’esprit de tous les hommes et, chez les plus sages, une intelligence supérieure qui les fait paraître vraiment comme des demi-dieux par une puissance qui dépasse les limites de l’humanité. Oui, parce que c’est lui qui leur a fait écrire ces vérités qui déjà sont de la religion, sinon divine comme la tienne, du moins morale, et capable de garder les âmes “ vivantes ”, non pas pour la durée de leur séjour ici, sur terre, mais pour toujours.

Depuis, j’ai compris ce que veut dire : “ C’est par la mort que la vie prend naissance.” Celui qui l’a dit ressemblait à un homme pas tout à fait ivre, mais bien d’une intelligence alourdie. Il a dit une parole sublime, mais ne l’a pas comprise entièrement. Moi, Seigneur – pardonne mon orgueil –, j’ai compris mieux que lui et, depuis ce moment, j’en suis heureuse.

– Qu’est-ce que tu as compris ?

– Que cette existence n’est que le principe embryonnaire de la vie et que la vraie vie commence quand la mort nous enfante… à l’Hadès comme païenne, à la vie éternelle comme croyante en toi. Ai-je tort ?

– Tu as raison, femme » approuve Jésus.

283.3

Nicodème interrompt :

« Mais comment as-tu pu être informée des paroles du Maître ?

– Celui qui a faim cherche de la nourriture, seigneur. Moi, je cherchais ma nourriture. Lectrice grâce à ma culture, à ma belle voix, à ma prononciation, je pouvais lire beaucoup dans les bibliothèques de mes maîtres. Mais je n’étais pas encore rassasiée. Je sentais qu’il y avait autre chose, au-delà des murs historiés de la science humaine et, comme prisonnière dans une prison d’or, je battais les murs, je forçais les portes pour sortir, pour trouver… Quand je suis venue en Palestine avec mon dernier maître, je craignais de tomber dans les ténèbres… mais, au contraire, j’allais vers la lumière. Les paroles des serviteurs de Césarée étaient comme autant de coups de pics qui effritaient les murs, en ouvrant des fissures de plus en plus grandes par où pénétrait ta Parole. Et moi, je recueillais ces paroles et ces connaissances et, comme un enfant enfile des perles, je les alignais, je m’en faisais un ornement, j’en tirais de la force afin d’être toujours plus purifiée pour recevoir la vérité. Je me rendis compte qu’en me purifiant j’allais trouver. Et dès cette terre. Je voulus être pure, même au prix de ma vie, pour la rencontre avec la Vérité, avec la Sagesse, avec la Divinité. Seigneur, je dis des paroles folles. Eux me regardent d’un air étonné. Mais c’est toi qui me les as demandées…

– Parle, parle, C’est nécessaire.

– Avec force et tempérance, j’ai résisté aux pressions exté­rieures. J’aurais pu être libre et heureuse selon le monde. Il m’aurait suffit de le vouloir. Mais je n’ai pas voulu troquer la sagesse contre le plaisir, car sans la sagesse, il ne sert à rien d’avoir les autres vertus. Le philosophe l’a dit : “ Si la justice, la tempérance et la force ne s’accompagnent pas de la sagesse, c’est comme un décor peint, une vraie vertu d’esclaves, sans rien de solide ni de réel. ” Moi, je voulais avoir des choses réelles. Mon maître, naïvement, parlait de toi en ma présence. Alors ce fut comme si les murs devenaient un voile. Il suffisait de vouloir pour déchirer le voile et s’unir à la vérité. Je l’ai fait.

283.4

– Tu ne savais pas que tu allais nous trouver, intervient Judas.

– Je savais croire que Dieu récompense la vertu. Je ne voulais ni or, ni honneurs, ni la liberté physique, pas même cette der­nière. Mais je voulais la vérité. C’était elle que je demandais à Dieu, ou bien la mort. Je voulais que me soit épargné l’avilissement de devenir “ un objet ”, et davantage encore de consentir à l’être. Je renonçais à tout ce qui est corporel, en te cherchant, Seigneur, car les recherches, quand elles passent par les sens, sont toujours imparfaites – et tu l’as vu quand, après t’avoir aperçu, je me suis enfuie, trompée par mes yeux – alors, je me suis abandonnée à Dieu qui est au-dessus de nous et en nous et qui informe l’âme de lui. Et je t’ai trouvé parce que mon âme m’a conduite à toi.

– La tienne est une âme païenne, dit encore Judas.

– Mais l’âme renferme toujours du divin, surtout quand, avec effort, elle s’est préservée de l’erreur… Et tend par conséquent aux choses de sa propre nature.

– Tu te compares à Dieu, toi ?

– Non.

– Dans ce cas, pourquoi dis-tu cela ?

– Comment ? C’est toi, un disciple du Maître, qui me le de­mandes ? A moi, qui suis grecque et libre depuis peu ? Quand il parle, tu n’entends pas ? Ou bien le ferment du corps en toi est-il tel qu’il te rend sourd ? Le Maître ne dit-il pas toujours que nous sommes enfants de Dieu ? Nous sommes donc des dieux, si nous sommes des enfants du Père, du Père qui est le sien et le nôtre, et dont il ne cesse de parler. Tu pourrais me reprocher de n’être pas humble, mais pas d’être incrédule et inattentive.

– De sorte que tu te crois meilleure que moi ? Crois-tu avoir tout appris dans les livres de ta Grèce ?

– Non. Ni l’un, ni l’autre. Mais les livres des sages, d’où qu’ils soient, m’ont donné le minimum pour m’apprendre comment me conduire. Je ne doute pas qu’un juif soit meilleur que moi. Mais je suis heureuse dans mon sort qui me vient de Dieu. Que puis-je désirer de plus ?

283.5

J’ai tout trouvé en trouvant le Maître. Et je pense que cela a été ma destinée car réellement je vois que veille sur moi une puissance qui m’a donné un grand destin que je n’ai fait que seconder, parce que je me rendais compte qu’il était bon.

– Bon ? Tu as été esclave, et de maîtres cruels… Si le dernier t’avait reprise, par exemple, comment aurais-tu secondé le destin, toi qui es si sage ?

– Tu t’appelles Judas, n’est-ce pas ?

– Oui, eh bien ?

– Eh bien… rien. Je veux me souvenir de ton nom en plus de ton ironie. Prends garde, car l’ironie est imprudente, même chez les hommes vertueux… Comment aurais-je secondé le destin ? Je me serais peut-être tuée. Car, réellement, dans certains cas, il vaut mieux mourir que vivre, bien que le philosophe dise qu’il n’est pas bien et même qu’il est impie de se procurer ce bien par soi-même, car seuls les dieux ont le droit de nous appeler à eux. Et c’est cette attente d’un signe des dieux qui m’a toujours empêchée de le faire dans les chaînes de mon triste sort. Mais alors, si j’avais été reprise par ce maître immonde, j’y aurais vu le signe suprême et j’aurais préféré la mort à la vie. J’ai une dignité, moi aussi, homme.

– Et s’il te reprenait maintenant ? Tu serais toujours dans les mêmes dispositions…

– Maintenant, je ne me tuerais plus. Maintenant, je sais que les violences contre la chair ne blessent pas l’esprit qui n’y consent pas. Maintenant, je résisterais jusqu’à être brisée par la force, jusqu’à être tuée par la violence. Car je prendrais cela aussi pour un signe de Dieu qui m’aurait appelée à lui par cette violence. Et je mourrais tranquille, sachant que ce ne serait que pour perdre ce qui est périssable.

– Tu as bien répondu, femme » dit Lazare, et Nicodème ap­prouve lui aussi.

« Le suicide n’est jamais permis » dit Judas.

Jésus intervient doucement :

« Nombreuses sont les choses interdites dont on ne respecte pas l’interdiction. Mais toi, Syntica, tu dois penser que, comme Dieu t’a toujours guidée, il t’aurait préservée même de la violence sur toi-même.

283.6

Maintenant, va. Je te serais reconnaissant d’aller chercher l’enfant et de me l’amener. »

La femme s’incline jusqu’à terre et s’en va. Tous la suivent du regard.

Lazare murmure :

« Et c’est toujours comme cela ! Moi, je ne peux comprendre pourquoi les choses qui en elle ont été “ vie ”, ont été “ mort ” pour nous, israélites. Si tu as la possibilité de l’examiner encore, tu verras que le même hellénisme qui nous a corrompus, nous qui étions déjà en possession d’une Sagesse, l’a sauvée, elle. Pourquoi ?

– Parce qu’admirables sont les voies du Seigneur. Il les ouvre à ceux qui le méritent. Et maintenant, mes amis, je vous congédie car la soirée avance. Il me plaît que vous tous ayez entendu parler la grecque. Après avoir constaté comment Dieu se révèle aux meilleurs, tirez-en comme conclusion que l’exclusion des troupes de Dieu de toute personne qui n’appartient pas à Israël est haineuse et dangereuse. Prenez-le comme règle à l’avenir… Ne bougonne pas, Judas. Et toi, Joseph, n’aie pas de scrupules déplacés. Vous n’êtes contaminés en rien, aucun d’entre vous, pour avoir approché une grecque. Faites en sorte de ne pas approcher le démon et de ne pas lui donner l’hospitalité. Adieu, Joseph. Adieu, Nicodème. Pourrai-je vous voir encore pendant que je suis ici ? Voici Marziam… Viens, mon enfant, salue les chefs du Sanhédrin. Que vas-tu leur dire ?

– Que la paix soit avec vous et… j’ajoute : à l’heure de l’encens, priez pour moi.

– Tu n’en as pas besoin, petit. Mais pourquoi justement à cette heure-là ?

– Parce que la première fois que je suis entré au Temple, avec Jésus, il m’a parlé[1] de la prière du soir… Et c’est si beau !…

– Et toi, tu prieras pour nous ? Quand ?

– Je prierai… je prierai matin et soir. Pour que Dieu vous préserve du péché pendant le jour et pendant la nuit.

– Et que diras-tu, mon enfant ?

– Je dirai : “ Seigneur très-haut, fais de Joseph et de Nicodème de vrais amis de Jésus. ” Et cela suffira, car celui qui est un véritable ami ne fait pas de peine à son ami. Et celui qui ne fait pas de peine à Jésus est sûr de posséder le Ciel.

– Que Dieu te garde ainsi, mon enfant ! » disent les deux membres du Sanhédrin en lui faisant une caresse.

Sur ce, ils saluent le Maître, puis la Vierge et Lazare en particulier, tous les autres ensemble, et ils s’en vont.

283.1

Jesus is sitting in the porched courtyard, which is inside the house in Bethany, the courtyard which I saw crowded with disciples on the morning of Christ’s Resurrection. Sitting on a marble seat covered with cushions, leaning with His back against the wall of the house, surrounded by the owners of the house, by the apostles and the disciples John and Timoneus, together with Joseph and Nicodemus, and by the pious women, He is listening to Syntyche, who standing in front of Him, seems to be replying to a question of His. All the people present are more or less interested and are listening in various postures, some sitting on benches, some on the floor, some standing or leaning against the columns or the wall.

«… it was necessary. In order not to feel all the burden of my situation. It was necessary not to be convinced, to refuse to be convinced that I was all alone, a slave banished from my fatherland. It was necessary to think that my father, mother, brothers and the so fond and kind Ismene were not lost forever. And that, even if the whole world persisted in separating us, just as Rome had divided and sold us like baggage animals, although we were free citizens, a place would gather us all together again in the next life.

I had to think that our life is not only matter to be chained. On the contrary it has a free power that no chain can bind, except the voluntary one to live in moral disorder and in material revel. You call that “sin”. Those who were my light in my night as a slave give it a different definition. But they also agree that a soul nailed to a body by wicked corporal passions will not reach what you call the Kingdom of God, and we call living together with the gods in Hades. It is therefore necessary to abstain from falling into materialism and strive to achieve freedom from the body, procuring for oneself a heritage of virtue in order to possess a happy immortality and be reunited to those whom one loves.

And I could but think that the souls of the dead are not prevented from helping the souls of the living, so that a daughter could feel her mother’s soul close to her and see her face and hear her voice speaking to the daughter, who could reply: “Yes, mother. So that I may come to you. Yes, not to upset you. Yes, not to make you weep. Yes, in order not to darken Hades where you are in peace. For all that I will keep my soul free. It is the only thing which I possess and which nobody can take away from me. And I want to preserve it pure so that I may reason according to virtue”. It was freedom and joy to think thus. And that is what I wanted to think. And act accordingly. Because it is only a half and sham philosophy to think one way and then act in a different one.

To think thus was to rebuild a fatherland also in exile. An intimate fatherland, with its altars, faith, teaching, affections in one’s ego… A great mysterious fatherland, yet not even so, because of the mystery of the soul which is consciously aware of the next world, even if at present it knows it only as a sailor at sea can see the details of the sea-coast in a misty morning: vaguely, in a rough draft, with only a few spots clearly outlined and which are enough for the tired seaman tortured by storms to say: “There is the harbour, peace is over there”. The fatherland of souls, the place of our origin… the place of Life.

Because life is generated by death…

283.2

Oh! I could understand only half of that until I heard one of Your words. Later it was as if a sunbeam struck the diamond of my thought. Everything became enlightened and I understood to what extent the Greek masters were right and how later they became confused, as they lacked one datum, only one, to solve the theorem of Life and Death. The datum was: The True God, the Lord and Creator of everything existing!

May I mention Him with my heathen lips? Of course I may. Because I come from Him, like everybody else. Because He gifted the minds of all men with intelligence, and the wiser ones with a superior intelligence, whereby they seem demigods with a superhuman power. Because He made them write the truths which are already religion, if not a divine religion like Yours, a moral one, capable of keeping souls “alive”, not only for the period of time we remain here, on the earth, but forever.

Later I understood the meaning of: “Life is generated by death”. He who said that was like one not completely drunk, whose intelligence had already become dullish. He spoke a sublime word, but did not understand it fully. I, forgive me my pride, Lord, I understood more than he did and I have been happy since that moment.»

«What did you understand?»

«That our present life is but the embryonal beginning of life and that true Life begins when death gives birth to us… to Hades, as a heathen, to eternal Life, as a believer in You. Am I wrong?»

«You are right, woman» approves Jesus.

283.3

Nicodemus interrupts: «But how did you hear of the Master’s words?»

«He who is hungry, seeks food, sir. I was looking for my food. I was a reader, and as I was learned with a good voice and pronunciation, I was in a position to read much in the libraries of my masters. But I was not yet satisfied. I could feel that there was something else beyond the walls decorated with human science, and as a prisoner looking for gold, I hammered with my knuckles, I forced doors open to get out, to find… When I came to Palestine with my last master I was afraid I was going to fall into darkness… I was going instead towards the Light. The words of the servant at Caesarea were like as many blows with a pick that demolished the walls making wider and wider breaches through which Your Word came in. And I picked up those words and the news. And like a child stringing beads, I lined them up and adorned myself with them, drawing strength to become more and more purified in order to receive the Truth. I felt that by purifying myself I would find it. Even on this earth. At the cost of my life I wanted to be pure to meet the Truth, Wisdom, Divinity. My Lord, I am speaking foolish words. They are looking at me as if they were thoroughly confused. But You asked me…»

«Speak. Go on speaking. It is necessary.»

«I resisted external pressure with strength and moderation. I could have been free and, happy, according to the world, if I had wanted. But I would not barter knowledge for pleasure. Because it is of no avail to have other virtues without wisdom. He, the philosopher, said: “Justice, moderation and strength separated from knowledge are like painted scenery, virtues befitting slaves, without anything firm and real”. I wanted to have real things. The master, an imbecile, used to speak of You in my presence. Then the walls seemed to become a veil. It was enough to want to tear the veil and join the Truth. I did it.»

283.4

«You did not know that you were going to find us» says the Iscariot.

«I knew how to believe that the god rewards virtue. I did not want gold, or honours, or physical freedom, no, not even that. But I wanted the truth. I asked God for that or to die. I wanted to be spared the humiliation of becoming an “object”, and even more, of agreeing to become one. Renouncing everything which is corporal in looking for You, O Lord, because a research through senses is never perfect – as You noticed when seeing You I ran away, deceived as I was by my eyes – I abandoned myself to God Who is above us and within us and informs souls of Himself. And I found You because my soul led me to You.»

«Yours is a heathen soul» remarks once again the Iscariot.

«But a soul always has something divine within itself, particularly when it has striven to be preserved from error… It therefore tends to things of its own nature.»

«Are you comparing yourself to God?»

«No.»

«Why do you say that, then?»

«What? Are you, a disciple of the Master, asking me? Me, a Greek woman and only recently freed? Do you not listen to Him when He speaks? Or is the ferment in your body such that it blunts your mind? Does He not always say that we are the children of God? So we are gods if we are the children of the Father, of His and our Father, of Whom He always speaks to us. You may reproach me for not being humble, but not for not believing or not paying attention.»

«So you think that you are worth more than I am? Do you think that you have learned everything from your Greek books?»

«No, neither one nor the other. But the books of wise men, wherever they come from, have given me the minimum necessary to support myself. I do not doubt that an Israelite is worth more than I am. But I am happy with the destiny which comes to me from God. What else could I wish for?

283.5

In finding the Master I found everything. And I think that was my destiny, because I really see a Power watch over me and it has fixed a great destiny for me and I have done nothing but comply with it, as I feel it is a good one.»

«Good? You have been a slave, and of cruel masters… If the last one, for instance, had recaptured you, how could you have complied with your destiny, you very wise woman?»

«Your name is Judas, is it not?»

«Yes, and so?»

«And so… nothing. I want to remember your name besides your irony. Bear in mind that irony is not advisable even in virtuous people… How would I have complied with my destiny? Perhaps I would have killed myself. Because in certain cases it is better to die than to live, although the philosopher says that that is not right and it is impious to procure welfare by oneself because only the gods have the right to call us to stay with them. And this waiting for a sign of the gods to do it, has always kept me from doing it, even in the chains of my sad fate. But now, in being recaptured by my filthy master, I would have seen the supreme sign. And I would have preferred to die rather than live. I, too, have my dignity, man.»

«And if he recaptured you now? You would still be in the same situation…»

«Now I would not kill myself. Now I know that violence against the flesh does not injure the spirit that does not consent. I would now resist until I were bent by force and killed by violence. Because I would take that as a sign from God that through such violence He would call me to Himself. And I would now die tranquilly knowing that I would be only losing what is perishable.»

«You have replied very well, woman» says Lazarus and Nicodemus gives his approval as well.

«Suicide is never allowed» says the Iscariot.

«Many are the things which are forbidden, but the prohibition is not complied with. But, Syntyche, you must consider that as God has always guided you, so He would have prevented you from doing violence to yourself.

283.6

Go now. I will be grateful to you if you look for the boy and bring him here» says Jesus kindly.

The woman bows to the ground and goes away. They all follow her with their eyes.

Lazarus whispers: «She is always like that! I fail to understand how what in her has been “life” is instead “death” for us Israelites. If You still have the chance of examining her again, You will see that whilst Hellenism corrupted us, though we already possessed Wisdom, it saved her. Why?»

«Because the ways of the Lord are wonderful. And He opens them to whoever deserves it. And now, My friends, I will dismiss you because night is falling. I am happy that you all have heard the Greek woman speak. As you have ascertained that God reveals Himself to the best people, you must conclude that it is hideous and dangerous to exclude all those who are not Israelites from the people of God. Bear that in mind for the future… Do not grumble, Judas of Simon. And you, Joseph, do not have unjustified scruples. None of you are contaminated for approaching a Greek woman. Make absolutely sure that you do not approach or give hospitality to the devil. Goodbye, Joseph; goodbye, Nicodemus. Shall I be able to meet you again, while I am here? Here is Marjiam… Come, boy, say goodbye to the heads of the Sanhedrin. What do you say to them?»

«Peace be with you… and I also say: pray for me at the hour of incense.»

«You have no need for that, child. But why just at that hour?»

«Because the first time I entered the Temple with Jesus, He spoke to me[1] of the evening prayer… Oh! It is so beautiful!…»

«And will you pray for us? When?»

«I will pray… in the morning and in the evening. That God may preserve you from sin during the day and the night.»

«And what will you say, my child?»

«I will say: “Most High Lord, let Joseph and Nicodemus be true friends of Jesus”. And that will be enough, because he who is a true friend, does not grieve his friend. And he who does not grieve Jesus is sure to possess Heaven.»

«May God preserve you thus, child!» say the two members of the Sanhedrin caressing him. They then greet the Master, the Blessed Virgin and Lazarus individually and all the others in a body and go away.


Notes

  1. m’a parlé, en 197.5.

Notes

  1. spoke to me, in 197.5.