The Writings of Maria Valtorta

282. La délation au Sanhédrin concernant Hermastée, Jean d’En-Dor et Syntica.

282. Betrayal at Sanhedrim regarding

282.1

accompagné des apôtres et des disciples, Jésus se dirige vers Béthanie. Il est en train de parler aux disciples auxquels il donne l’ordre de se séparer pour aller annoncer le Messie, les judéens à travers la Judée, les galiléens remontant par l’autre rive du Jourdain.

Cet ordre soulève quelques objections. Il me semble que l’autre rive du Jourdain ne jouissait pas d’une bonne réputation parmi les juifs. Ils en parlent comme de régions païennes, et cela of­fense les disciples qui en sont originaires. Parmi eux, la voix la plus autorisée de tous, le chef de la synagogue de la Belle Eau et puis un jeune dont j’ignore le nom défendent avec acharnement leurs villes et leurs concitoyens.

Timon dit :

« Viens, Seigneur, à Aéra et tu verras si on ne t’y respecte pas. Tu ne trouveras pas autant de foi en Judée que là. Et même moi, je ne veux pas y aller. Garde-moi avec toi, et qu’un Judéen aille dans ma ville avec un galiléen. Ils verront comment elle a su croire en toi sur ma seule parole. »

Et le jeune dit :

« Moi, j’ai su croire même sans t’avoir jamais vu. Et je t’ai cherché après le pardon de ma mère. Mais je suis heureux de retourner là-haut, bien que cela signifie pour moi devoir affronter les railleries de mes concitoyens mauvais, comme je l’étais moi-même autrefois, et les reproches des bons à cause de ma conduite passée. Mais cela ne m’importe guère. Je te prêcherai par mon exemple.

– Tu as bien parlé. Tu feras comme tu as dit, et puis je viendrai. Toi aussi, Timon, tu as bien parlé. Hermas ira donc avec Abel de Bethléem de Galilée pour m’annoncer à Aéra, alors que toi, Timon, tu resteras avec moi. Toutefois, je ne veux pas de ces discussions. Vous n’êtes plus des judéens ou des galiléens : vous êtes les disciples. Cela suffit. Le nom et la mission vous mettent au même rang pour ce qui est de la région, de la catégorie, de tout. Il n’y a qu’une seule chose où vous puissiez vous distinguer : c’est la sainteté. Elle sera individuelle et proportionnée à ce que chacun saura atteindre. Mais moi, je voudrais que vous arriviez tous au même degré : la perfection. Voyez-vous les apôtres ? Ils étaient, comme vous, séparés par l’origine ou autre chose. Aujourd’hui, après plus d’un an de formation, ils sont uniquement les apôtres. Faites de même et comme, parmi vous, le prêtre est à côté de l’ancien pécheur et le riche à côté de celui qui autrefois mendiait, le jeune à côté du vieillard, faites en sorte de supprimer la séparation d’appartenir à telle ou telle région. Vous avez une seule patrie, désormais : le Ciel. Parce que vous vous êtes mis volontairement sur le chemin du Ciel. Ne donnez jamais à mes ennemis l’impression d’être ennemis entre vous. L’ennemi, c’est le péché. Pas autre chose. »

282.2

Ils avancent un moment en silence, puis Etienne s’approche du Maître et murmure :

« Je devrais te raconter quelque chose. J’espérais que tu allais me le demander, mais tu ne l’as pas fait. Hier, Gamaliel m’a parlé…

– Je l’ai vu.

– Tu ne me demandes pas ce qu’il m’a dit ?

– J’attends que tu me le relates, car un bon disciple n’a pas de secret pour son Maître.

– Gamaliel… Maître, viens quelques mètres en avant avec moi…

– Oui, allons, mais tu pouvais parler en présence de tous… »

Ils s’éloignent de quelques mètres. Etienne dit en rougissant :

« Je dois te donner un conseil, Maître. Pardonne-moi…

– S’il est bon, je l’accepterai. Parle donc.

– Maître, au Sanhédrin, on sait tout, tôt ou tard. C’est une institution qui a mille yeux et cent ramifications. Il pénètre partout, il voit tout, il entend tout. Il a davantage… d’informateurs qu’il n’y a de briques dans les murs du Temple. Beaucoup vivent comme cela…

– En faisant de l’espionnage. Termine donc, c’est la vérité et je le sais. Eh bien ? Qu’est-ce qu’on a dit de plus ou moins vrai, au Sanhédrin ?

– On a dit… tout. J’ignore comment ils peuvent savoir certaines choses. Je ne sais pas non plus si elles sont vraies… Mais je te rapporte textuellement ce que m’a confié Gamaliel : “ Recommande au Maître de faire circoncire Hermastée ou de l’éloigner pour toujours. Il n’y a rien à ajouter. ”

– En effet, il ne faut rien ajouter, premièrement parce que justement je vais à Béthanie pour cela et j’y resterai jusqu’à ce qu’Hermastée puisse voyager de nouveau. En second lieu, parce qu’aucune justification ne pourrait faire tomber les préventions et… les réserves de Gamaliel, scandalisé par le fait que j’aie avec moi un incirconcis corporellement. Ah ! S’il regardait autour de lui et en lui ! Que d’incirconcis en Israël !

– Mais Gamaliel…

– C’est le parfait représentant du vieil Israël. Il n’est pas mauvais, mais… Regarde ce caillou. Je pourrais le briser, mais non le rendre malléable. Ainsi en est-il de lui. Il faudra l’écraser pour le recomposer. Et je le ferai.

– Tu veux combattre Gamaliel ? Prends garde ! Il est puissant !

– Le combattre ? Comme si c’était un ennemi ? Non. Au lieu de le combattre, je vais l’aimer en satisfaisant l’un de ses désirs à cause de son cerveau momifié et je répandrai sur lui un baume qui le désagrègera pour le refaire différent.

– Je prierai, moi aussi, pour que cela arrive, parce que je l’aime bien. Est-ce que je fais mal ?

– Non. Tu dois l’aimer en priant pour lui. Et tu le feras. C’est certain. C’est même toi qui m’aideras à composer le baume… Cependant tu diras à Gamaliel, pour qu’il se tranquillise, que j’ai déjà tout prévu pour Hermastée et que je le remercie de son conseil.

282.3

Nous voici à Béthanie. Arrêtons-nous ici pour que je vous bénisse tous, parce que c’est là que nous allons nous séparer. »

Et, s’étant réuni au groupe nombreux des apôtres mêlés aux disciples, il les bénit et les congédie tous, sauf Hermastée, Jean d’En-Dor et Timon.

Puis, avec ceux qui sont restés, il fait rapidement les quelques pas qui le séparent de la grille de Lazare, déjà grande ouverte pour le recevoir, et il entre dans le jardin en levant la main pour bénir la maison hospitalière, dans le vaste parc de laquelle se trouvent ici et là les maîtres de maison et les pieuses femmes, qui rient des courses de Marziam à travers les sentiers ornés des dernières roses. Et, avec les maîtres et les femmes, au cri de ces dernières, débouchent d’un sentier Joseph d’Arimathie et Nicodème, eux aussi hôtes de Lazare pour pouvoir rester en paix avec le Maître. Et tous accourent au-devant de Jésus : Marie avec son doux sourire et Marie de Magdala avec son cri d’amour : « Mon Maître ! », et Lazare qui boite, et les deux solennels membres du Sanhédrin et, en queue, les pieuses femmes de Jérusalem et de Galilée, visages ridés et visages lisses des jeunes femmes, visage virginal doux comme celui d’un ange d’Annalia qui rougit en saluant le Maître.

« Syntica n’est pas ici ? demande Jésus, après les premières salutations.

– Elle est avec Sarah, Marcelle et Noémi, en train de préparer les tables. Mais les voilà qui arrivent. »

Et, en effet, arrivent avec la vieille Esther de Jeanne, deux visages marqués par l’âge et les souffrances passées, au milieu de deux autres visages sereins et, différent pour la race et un je ne sais quoi qui la distingue en tout, le visage sévère et pourtant lumineux de paix de la grecque.

Je ne pourrais pas la considérer comme une véritable beauté. Mais ses yeux d’un noir adouci par des nuances d’indigo foncé sous un front haut et plein de noblesse, attirent l’attention plus encore que son corps, qui est assurément plus beau que son visage : un corps mince sans être maigre, bien proportionné, avec une démarche et des mouvements harmonieux. Mais c’est le regard qui accroche l’intérêt : ce regard intelligent, ouvert, profond, qui semble aspirer le monde, en faire le tri, retenir ce qui est bon, utile, saint, et repousser ce qui est mauvais, ce regard sincère, qui se laisse fouiller jusque dans ses profondeurs et dont l’âme ressort pour scruter ce qui l’environne. S’il est vrai que le regard permet de connaître une personne, je peux dire que Syntica est une femme au jugement sûr, aux pensées fermes et honnêtes.

Elle s’agenouille elle aussi, avec les autres, et attend pour se relever que le Maître l’ordonne.

282.4

Jésus s’avance à travers le vert jardin jusqu’au portique qui précède la maison, puis il pénètre dans une salle où les serviteurs sont prêts à offrir des rafraîchissements et à aider ceux qui arrivent à faire les purifications qui précèdent le repas. Alors que toutes les femmes se retirent, Jésus reste avec les apôtres dans la salle, tandis que Jean d’En-Dor s’en va avec Hermastée dans la maison de Simon le Zélote pour déposer les sacs dont ils sont chargés.

« Ce jeune homme qui est parti avec Jean le borgne, c’est le philistin que tu as accepté ? demande Joseph.

– Oui, Joseph. Comment fais-tu pour le savoir ?

– Maître… Nicodème et moi, nous nous demandions depuis quelques jours comment nous pouvions le savoir et comment les autres du Temple peuvent malheureusement le savoir. Mais ce qui est certain, c’est que nous sommes au courant. Avant la fête des Tentes, à la séance qui précède toujours la fête, certains pharisiens ont dit savoir avec exactitude qu’à tes disciples, outre les… – pardon, Lazare – les pécheresses connues et inconnues et les publicains – pardon, Matthieu – et les anciens galériens, s’étaient joints un philistin incirconcis et une païenne. Pour ce qui est de la païenne – qui est certainement Syntica –, on comprend que l’on puisse le savoir ou, du moins, le deviner. Le romain en a fait grand bruit, et s’est fait tourner en ridicule par ses compatriotes et par les juifs parce qu’il est allé chercher partout sa fugitive, plaintif et en même temps menaçant, allant jusqu’à importuner Hérode, parce qu’il prétendait qu’elle s’était cachée dans la maison de Jeanne et que le Tétrarque devait obliger son intendant à la rendre à son maître. Mais que parmi tant d’hommes qui te suivent, on puisse savoir que l’un d’eux est philistin et incirconcis, et qu’un autre était autrefois galérien… C’est étrange, très étrange. Tu n’en as pas l’impression ?

– Oui et non.

282.5

J’y pourvoirai pour Syntica et pour l’ancien galérien.

– Oui. Tu feras bien surtout d’éloigner Jean. Il ne fait pas bon effet dans ta troupe.

– Joseph, serais-tu devenu pharisien ? demande sévèrement Jésus.

– Non… mais…

– Et moi, je devrais humilier une âme qui s’est régénérée, par quelque sot scrupule de pur pharisaïsme ? Non, je ne le ferai pas ! Je vais pourvoir à sa tranquillité, à la sienne, pas à la mienne. Je veillerai à sa formation comme je veille à celle de l’innocent Marziam. En vérité, il n’y a pas de différence dans leur ignorance spirituelle ! L’un dit pour la première fois des paroles de sagesse parce que Dieu lui a pardonné, parce qu’il est né à nouveau en Dieu, parce que Dieu a attiré à lui le pécheur. L’autre les dit parce que, passant d’une enfance brisée à une adolescence sur laquelle veille l’amour de l’homme en plus de celui de Dieu, il ouvre son âme comme une corolle au soleil, et le Soleil l’éclaire par lui-même. Son Soleil : Dieu. Et le premier va dire ses derniers mots… Vous n’avez pas d’yeux pour voir qu’il se consume de pénitence et d’amour ? Ah ! En vérité, je voudrais avoir beaucoup de Jean d’En-Dor en Israël et parmi mes serviteurs ! Je voudrais que vous ayez son cœur, toi aussi, Joseph, et toi, Nicodème, et surtout celui qui l’a dénoncé : l’abject serpent qui se dissimule sous l’apparence d’un ami et qui est un espion, avant d’être un assassin. Le serpent qui envie à l’oiseau ses ailes et lui tend des pièges pour les lui arracher et le jeter en prison. Ah non ! L’oiseau va se changer en ange. Et même si le serpent pouvait s’emparer de ses ailes – mais il ne le pourra pas –, une fois adaptées à son corps visqueux, elles se changeraient en ailes de démon. Tout délateur est déjà un démon.

282.6

– Mais où est cet individu ? Dites-le-moi pour que je puisse aller tout de suite lui arracher la langue, s’écrie Pierre.

– Tu ferais mieux de lui arracher ses dents venimeuses, dit Jude.

– Mais non ! » s’exclame Judas d’un ton tranchant. « Il vaut mieux l’étrangler ! Ainsi il ne fera plus aucun mal. Ce sont des êtres qui peuvent toujours nuire… »

Jésus le contemple et achève :

« … et mentir. Mais personne ne doit faire quoi que ce soit contre lui. Il ne faut pas, en s’occupant du serpent, laisser périr l’oiseau. En ce qui concerne Hermastée, je vais rester ici, précisément dans la maison de Lazare, pour la circoncision d’Hermastée qui embrasse la religion sainte de notre peuple par amour pour moi et pour éviter des persécutions de la part des petits esprits juifs. Ce n’est qu’un passage des ténèbres à la lumière. Et il n’est pas nécessaire pour que la lumière vienne dans un cœur. Mais je le permets pour calmer les susceptibilités d’Israël et pour montrer la volonté réelle du philistin d’arriver à Dieu. Mais, je vous le dis, dans le temps du Christ ce n’est pas nécessaire pour appartenir à Dieu. Il suffit d’avoir la volonté et l’amour, il suffit d’avoir la rectitude de la conscience. Et où circoncirons-nous la grecque ? En quel point de son âme si, par elle-même, elle a su entendre Dieu mieux que bien des gens en Israël ? En vérité, parmi ceux qui sont ici, beaucoup sont ténèbres comparés à ceux que vous méprisez comme ténèbres. De toutes façons, le délateur et vous, membres du Sanhédrin, vous pouvez informer qui de droit que ce scandale a disparu à partir d’aujourd’hui même.

– Pour qui ? Pour tous les trois ?

– Non, Judas. Pour Hermastée. Pour les autres, j’y pourvoirai. As-tu autre chose à demander ?

– Moi, non, Maître.

– Et moi non plus, je n’ai rien d’autre à te dire.

282.7

Cependant je vous demande de me dire, si vous le savez, ce qu’il en est du maître de Syntica.

– Pilate l’a expédié en Italie par le premier bateau en partance, pour ne pas avoir d’ennuis avec Hérode et avec les juifs en général. Il traverse des moments difficiles, Pilate… et cela lui suffit…, dit Nicodème.

– Cette nouvelle est-elle sûre ?

– Je peux la vérifier, Maître, si tu le juges bon, dit Lazare.

– Oui, fais-le et confirme-la-moi, ou non.

– Mais, chez moi, Syntica est tout à fait en sûreté.

– Je le sais. Israël aussi protège[1] l’esclave fugitive contre un maître étranger et cruel. Mais je veux le savoir.

– Et moi, je voudrais savoir quel est le délateur, l’informateur, le gracieux espion des pharisiens… Qui sont ces pharisiens dénonciateurs, on peut le savoir et je veux le savoir. Je veux connaître les noms des pharisiens et de leur ville. Je parle des pharisiens qui ont fait le joli travail d’informer, grâce à la trahison préalable de l’un de nous – car nous sommes les seuls à savoir certaines choses, nous les disciples, anciens et nouveaux –, le joli travail d’informer le Sanhédrin sur les actes du Maître. Ces faits sont exacts. Il y a un démon qui dit et pense le contraire, et…

– Cela suffit, Simon, fils de Jonas. Je te l’ordonne.

– Et moi, j’obéis, même si l’effort que je fais me fait éclater les veines du cœur. Mais, en attendant, le charme de cette journée est parti…

– Non, pourquoi ? Y a-t-il quelque chose de changé entre nous ? Alors ? Oh mon Simon ! Viens ici, près de moi, et parlons de ce qui est bon…

– On vient nous dire que le repas est servi, Maître, dit Lazare.

– Alors allons-y… »

282.1

Jesus is on His way to Bethany with the apostles and disciples and is speaking to the disciples, whom He orders to part, so that the Judaeans will go through Judaea and the Galileans up Trans-Jordan announcing the Messiah.

The instruction raises some objections. I get the impression that Trans-Jordan did not enjoy a very good reputation among Israelites. They talk of it as if it were a pagan region. And that offends the disciples from that area, among whom the most influential is the head of the synagogue of the Clear Water and then a young man, whose name I do not know, and both vigorously defend their towns and fellow citizens.

Timoneus says: «Come, my Lord, to Aera, and You will see how they respect You there. You will not find as much faith in Judaea, as there is there. But I do not want to go there. Let me stay with You and send a Judaean and a Galilean to my town. They will see how they believed in You on my word only.»

And the young man says: «I believed without even seeing You. And I looked for You after my mother had forgiven me. But I am happy to go back there, although that means being mocked by wicked citizens as I was once, and being reproached by good people for my behaviour in the past. But it does not matter. I will preach You through my example.»

«You are right. You will do as you said. And then I will come. And you, Timoneus, are right, too. So Hermas will go with Abel of Bethlehem in Galilee to announce Me at Aera, while you, Timoneus, will stay with Me. But I do not want such disputes. You no longer are Judaeans or Galileans: you are disciples. That is enough. That name and your mission make you all equal with regard to birthplace, rank, everything. In one thing only you may differ: in holiness. That will be individual and in the measure which each of you will be able to attain. But I would like you all to have the same measure: the perfect one. See the apostles? They were divided like you by race and other things. Now, after a little over a year of instruction, they are simply the apostles. Do the same, and as among you priests are together with old sinners and rich people with former beggars, and young men with old venerable people, cancel likewise divisions brought about by belonging to this or that region. By now you have one Fatherland only: Heaven. Because you have set off on the way to Heaven each of his own free will. Never give My enemies the impression that you are hostile to one another. Sin is your enemy, nothing else.»

282.2

They proceed in silence for some time. Then Stephen approaches the Master and says: «I have something to tell You. I was hoping that You would ask me, but You did not. Yesterday Gamaliel spoke to me…»

«I saw him.»

«Are You not asking me what he told me?»

«I am waiting for you to tell Me, because a good disciple has no secrets from his Master.»

«Gamaliel… Master, come a little ahead with me…»

«Well… let us go. But you could have spoken in the presence of everybody…»

They move away a few yards. Stephen blushing says: «I must give You a piece of advice, Master. Forgive me…»

«If it is good, I will accept it. Tell Me.»

«In the Sanhedrin they know everything sooner or later. It is an institution with a thousand eyes and one hundred ramifications. They penetrate everywhere, see everything and hear everything. It has more informers than there are bricks in the walls of the Temple. Many live thus…»

«Spying. You may say so. It is the truth and I know. So? What has been said, more or less true, at the Sanhedrin?»

«Everything… has been said. I do not know how they can find out certain things. Neither do I know whether they are true… But I will tell You literally what Gamaliel told me: “Tell the Master to have Ermasteus circumcised or to send him away for good. It is not necessary to say anything else”.»

«In fact it is not necessary to say anything else. First of all because I am going to Bethany just for that and I will remain there until Ermasteus is fit to travel again. Secondly because no justification could demolish the prejudice and… standoffishness of Gamaliel, who is scandalised because I have with Me a man who is not circumcised in a member of his body. Oh! if he looked around and within himself! How many uncircumcised people in Israel!»

«But Gamaliel…»

«He is the perfect representative of old Israel. He is not wicked, but… Look at this pebble. I could split it, but I could not make it malleable. He is like that. He will have to be crushed in order to be recomposed. And I will do that!»

«Do You want to oppose Gamaliel? Be careful! He is powerful!»

«Oppose? As if he were an enemy? No. Instead of fighting against him, I will love him, satisfying one of his desires for his mummified brains and spreading on him a balm that will dissolve him to recompose him.»

«I will also pray that that may happen, because I am fond of him. Am I wrong?»

«No. You must love him by praying for him. And you will do that. I am sure you will. And more than that, you will help Me to prepare the balm… However, you will tell Gamaliel, to calm him, that I had already provided for Ermasteus and that I am grateful to him for his advice.

282.3

Here we are at Bethany. Let us stop so that I may bless you all, because this is where we part.» And after joining the large group of apostles mingled with disciples, He blesses and dismisses them all, with the exception of Ermasteus, John of Endor and Timoneus. Then with the disciples left Jesus walks at a good pace the short distance to Lazarus’ gate, which is already wide open to receive Him. He enters the garden raising His hand to bless the hospitable house, in the large park of which are the owners of the house and the pious women, who are laughing at Marjiam running along the paths adorned with the latest roses. And with the owners and the women, also Joseph of Arimathea and Nicodemus come out of a path, when they hear the women shout; they also are guests of Lazarus, to be in peace with the Master. And they all make haste towards the Master; Mary with Her kind smile, and Mary of Magdala with her cry of love: «Rabboni!», and Lazarus limping, the two serious members of the Sanhedrin, and last, the pious women of Jerusalem and of Galilee: wrinkle-furrowed faces and smooth faces of young women and, as gentle as the face of an angel, the virginal face of Annaleah, who blushes in greeting the Master.

«Is Syntyche not here?» asks Jesus after the first greeting.

«She is with Sarah, Marcella and Naomi laying the tables. But here they are coming.»

And they come, in fact, with old Esther of Johanna, two faces marked by age and by sorrow, between two serene faces and the serious yet bright peaceful face of the Greek girl, different by race and by something which distinguishes her.

I could not say that she is a real and true beauty. And yet, her dark eyes softened by a nuance of very deep indigo, under a high and very noble forehead, are more impressive than her body, which is definitely more beautiful than her face. A slender but not meagre body, which is well proportioned and has a graceful gait and carriage. But it is her expression that is striking. An intelligent, frank, deep look, which seems to inhale the whole world, selecting it, keeping what is useful, holy, good, and rejecting what is evil; a look which allows its very depths to be searched and from which her soul looks out to scan those approaching her. If it is true that it is possible to know an individual through his eyes, I say that Syntyche is a woman with unerring judgement and firm honest thoughts. She also kneels with the other women and waits to stand up until the Master tells her.

282.4

Jesus proceeds along the green garden as far as the porch before the house and then enters a hall where the servants are ready to serve refreshments and assist guests in the ablutions before meals. While all the women withdraw Jesus remains with the apostles in the hall, and John of Endor and Ermasteus go to the house of Simon Zealot to leave the bags they are carrying.

«Is the young fellow who has gone with John, the one-eyed man, the Philistine whom You have accepted?» asks Joseph.

«Yes, Joseph, he is. How do you know?»

«Master… Nicodemus and I have been wondering for some days how we know and how, unfortunately, the others of the Temple know about it. The fact is that we do know. Before the Tabernacles, in the meeting which is always held before such festivities, some Pharisees said that they knew for certain that among Your disciples, beside… – forgive me, Lazarus – known and unknown prostitutes and publicans – forgive me, Matthew of Alphaeus – and former galley-slaves, there were an uncircumcised Philistine and a heathen girl. With regard to the heathen girl, who is certainly Syntyche, one can understand how it became known, or at least guess so. The Roman made a great fuss about her and he became the laughing stock of his people and of the Jews, also because he searched for his runaway everywhere, complaining and threatening, and he even troubled Herod saying that she was hiding in Johanna’s house and that the Tetrarch should order his steward to hand her back to her master. But it is strange, very strange that it should be known that among the many men who follow You, there is an uncircumcised Philistine, and a former galley-slave!… Do You not think so?»

«It is and it is not strange.

282.5

I will provide for Syntyche and the former galley-slave.»

«Yes, do. Above all You ought to send John away. Your group of apostles is not a place for him.»

«Joseph, have you perhaps become a Pharisee?» asks Jesus severely.

«No… but…»

«And should I humiliate a soul which has been regenerated, because of the silly scruple of the worst Pharisaism? No, I will not! I will provide for his tranquillity. His, not Mine, I will watch over his perfecting as I watch over innocent Marjiam’s. Really there is no difference in their spiritual ignorance! One speaks for the first time words of wisdom, because God has forgiven him, because he is re-born in God, because God has embraced the sinner. The other speaks the same words, passing from a forlorn childhood to a boyhood, watched over by the love of man beside the love of God, and opens his soul to the sun like a corolla and the Sun enlightens him with Himself. His Sun: God. And one is about to speak his last words… Can your eyes not see that he is wearing himself out with penance and love? Oh! I would really like to have many Johns of Endor in Israel and among My servants. I would like you, too, Joseph and you, Nicodemus, to have hearts like his and above all I wish his informer had it, the vile snake that hides under the appearance of a friend and is acting as a spy before becoming an assassin. The snake that envies the bird its wings, and lays snares for it to tear them off and enthrall it. No! The bird is about to change into an angel. And even if it could tear them off, which it will never be able to do, once they were put on to its slimy body, they would change into wings of a devil. Every spy is already a devil.»

282.6

«But where can such a rogue be? Tell me so that I may go at once and tear his tongue out» exclaims Peter.

«You had better pull his poisonous teeth out» says Judas of Alphaeus.

«No! It’s better to strangle him! So he will not be able to hurt in any way. Such people can always be harmful» remarks the Iscariot firmly.

Jesus stares at him and concludes: «… and can always lie. But no one must do anything against him. It is not worth while letting the bird perish, to deal with the snake. With regards to Ermasteus, I am staying here, in Lazarus’ house, just for the circumcision of Ermasteus himself, who is embracing the holy religion of our people for My sake and to avoid the persecution of narrow-minded Jews. It is the passage from dark to Light. But it is not necessary to make Light come to a heart. But I have agreed to calm down the susceptibility of Israel and to show the true will of the Philistine to come to God. But I tell you, in the times of Christ, that is not necessary to belong to God. Will, love, and a righteous conscience are sufficient. And how can we circumcise the Greek woman? In which part of her spirit, if she was able to perceive God better than many people in Israel? It is true that among the people present many are in darkness as compared to those who are despised by you for being in darkness. In any case, both the informer and you, members of the Sanhedrin, can tell the people concerned that the scandal has been removed as from today.»

«With regards to whom? To all three?»

«No, Judas of Simon. With regards to Ermasteus. I will see to the other two. Have you anything else to ask Me?»

«No, Master.»

282.7

«Neither have I anything else to tell you. But I ask you to tell Me, if you know, what has happened to Syntyche’s master.»

«Pilate shipped him back to Italy by the first boat available, to avoid having trouble with Herod and the Jews in general. Pilate is in a tight corner at present… and has enough worries» says Nicodemus.

«Is the news certain?»

«I can check on it, if You wish so, Master» says Lazarus.

«Yes. Do so. And then let Me know the true situation.»

«But in my house Syntyche is safe just the same.»

«I know. Israel also protects[1] a slave who has run away from a foreign cruel master. But I want to know.»

«And I would like to know who is the spy, the informer, the pretty spy of the Pharisees… and I want to know, and this can be found out, who are the denouncing Pharisees. Let us have the names of the Pharisees and of their towns. I mean of the Pharisees who have done the lovely work of informing, following the betrayal of one of us, because we, old and new disciples, are the only ones to know things; a fine piece of work indeed it was to inform the Sanhedrin of the deeds of the Master, which are thoroughly honest, and who says or thinks the contrary is a devil and…»

«And that is enough, Simon of Jonah. It is an order.»

«And I obey, even if the veins of my heart should burst because of the effort. In the meantime the beauty of the day has gone…»

«No. Why? Has anything changed among us? So? O My Simon! Come here beside Me and let us talk of what is good…»

«They have come to tell us that dinner is ready, Master» says Lazarus.

«Let us go, then…»


Notes

  1. protège, comme c’est déjà dit en 255.9. Les lois sur l’esclavage et la conduite à avoir envers les esclaves se trouvent en Ex 21, 1-11.20-21.26-27.32 ; Lv 25, 39-55 ; Dt 15, 12-18 ; 16, 11 ; 23, 16-17 ; Jr 34, 8-22.

Notes

  1. protects, as mentioned in 255.9. The laws on slavery and behaviour towards slaves are in: Exodus 21:1-11.20-21.26-27.32; Leviticus 25:39-55; Deuteronomy 15:12-18; 16:11; 23:16-17; Jeremiah 34:8-22.