The Writings of Maria Valtorta

302. A Magdala, avant d’envoyer les apôtres en famille pour les Encénies.

302. In Magdala, before sending

302.1

De l’eau, de l’eau, de l’eau… Les apôtres, découragés de cette marche sous la pluie, insinuent à Jésus qu’il vaudrait mieux s’abriter à Nazareth, qui n’est pas loin… et Pierre dit :

« On pourrait ensuite en repartir avec l’enfant… »

Le « non » de Jésus est tellement tranchant que personne n’ose insister. Jésus marche en avant, tout seul… Les autres derrière, en deux groupes, l’air renfrogné.

Puis Pierre ne peut y résister et rejoint Jésus.

« Maître, tu m’en veux ? demande-t-il, l’air quelque peu désolé.

– Tu m’es toujours cher, Simon. Viens. »

Pierre se rassérène. Il trottine aux côtés de Jésus qui, avec ses longs pas, fait aisément beaucoup de chemin. Après un moment, il dit :

« Maître… ce serait beau d’avoir l’enfant pour la fête… »

Jésus ne répond pas.

« Maître, pourquoi ne me fais-tu pas plaisir ?

– Simon, tu cours le risque que je t’enlève l’enfant.

– Non ! Seigneur ! Pourquoi ? »

Pierre est épouvanté par la menace et navré.

« Parce que je veux que rien ne te retienne. Je te l’ai dit quand je t’ai accordé Marziam. Toi, au contraire, tu t’enlises dans cette affection.

– Ce n’est pas un péché d’aimer, et d’aimer Marziam. Tu l’aimes, toi, aussi…

– Mais cet amour ne m’empêche pas de me donner tout entier à ma mission. Tu ne te rappelles pas mes paroles sur les affections humaines ? Mes conseils, si clairs qu’ils sont déjà des ordres, sur celui qui veut mettre la main à la charrue ? Es-tu en train de te lasser, Simon, d’être héroïquement mon disciple ? »

La voix de Pierre est devenue rauque par les larmes quand il répond :

« Non, Seigneur. Je me rappelle tout, et je ne suis pas lassé. Mais j’ai l’impression que c’est le contraire… Que c’est toi qui te fatigues de moi, du pauvre Simon qui a tout quitté pour te suivre…

– Qui a tout trouvé en me suivant, veux-tu dire.

– Non… Oui… Maître… Je suis un pauvre homme, moi…

– Je le sais. C’est précisément pour cela que je te travaille. C’est pour faire d’un pauvre homme un homme fort, et de celui-ci un saint, mon Apôtre, ma Pierre. Je suis dur pour te rendre dur. Je ne veux pas que tu sois mou comme cette boue. Je veux que tu sois un bloc taillé, parfait : la Pierre de base. Ne comprends-tu pas que cela, c’est de l’amour ? Tu ne te souviens pas du Sage[1] ? Il dit que celui qui aime est sévère.

302.2

Mais comprends-moi ! Comprends-moi, toi, au moins ! Ne vois-tu pas comme je suis accablé, consterné par tant d’incompréhensions, par trop de feintes, par de nombreux manques d’amour et par des déceptions encore plus nombreuses ?

– Tu es… tu l’es, Maître ? Ah ! Miséricorde divine ! Et moi, je ne m’en apercevais pas ! Grand bêta que je suis !… Mais depuis quand ? Mais par qui ? Dis-le moi…

– Inutile. Tu n’y pourrais rien faire. Je n’y puis rien, moi non plus…

– Je ne pourrais réellement rien pour te soulager ?

– Je te l’ai dit : comprendre que ma sévérité est de l’amour. Voir dans toute ma conduite à ton égard l’amour.

– Oui, oui. Je ne parle plus, mon Maître bien cher ! Je ne parle plus. Et toi, pardonne à cet abruti que je suis. Donne-moi la preuve que tu me pardonnes…

– La preuve ! Vraiment ma parole devrait te suffire, mais je te la donne. Ecoute : je ne peux pas aller à Nazareth, car à Nazareth il y a Jean d’En-Dor et Syntica, en plus de Marziam. Et cela ne doit pas être su.

– Même de nous ? Pourquoi ?… Ah !… Maître ? ! Maître ? ! Tu te méfies de l’un de nous ?

– La prudence enseigne que lorsqu’une chose doit être tenue secrète, c’est déjà trop que deux soient au courant. On peut faire du mal même à cause d’une parole qui échappe. Et vous n’êtes pas tous réfléchis, ni toujours.

– Vraiment… je ne le suis pas moi non plus. Mais quand je le veux, je sais garder le silence. Et maintenant, je me tairai. Ah ! Oui, je me tairai ! Je ne serais plus Simon, fils de Jonas, si je ne sais pas me taire. Merci, Maître, de ton estime. C’est une grande preuve d’amour…

302.3

Alors, maintenant, on va à Tarichée ?

– Oui. De là, en barque à Magdala. Je dois recevoir l’or des joyaux.

– Tu vois que je sais me taire : je n’ai jamais rien dit à Judas, tu sais ? »

Jésus ne commente pas l’interruption. Il poursuit :

« Une fois que j’aurai l’or, je vous laisse tous libres jusqu’au lendemain des Encénies. Si je veux l’un de vous, je l’appellerai à Nazareth. Les Judéens, excepté Simon le Zélote, accompagneront les sœurs de Lazare et leurs servantes, et en plus Elise de Béthsur, à la maison de Béthanie. Puis ils iront dans leurs foyers pour les Encénies. Il me suffira qu’ils soient de retour pour la fin de Shebat quand nous reprendrons les voyages. Cela, tu es seul à le savoir, n’est-ce pas, Simon-Pierre ?

– Moi seul le sais. Mais… tu devras pourtant le dire…

– Je le ferai au moment voulu. Maintenant, va rejoindre tes compagnons et sois assuré de mon amour. »

Pierre, content, obéit et Jésus se plonge de nouveau dans ses pensées.

302.4

Les vagues se brisent sur la petite plage de Magdala quand les deux barques y abordent à la fin d’un après-midi de novembre. Les vagues ne sont pas fortes, mais elles sont toujours désagréables pour ceux qui débarquent, car leurs vêtements se mouillent. Mais la perspective de se trouver bientôt dans la maison de Marie de Magdala fait supporter sans murmurer ce bain indésirable.

« Mettez à l’abri les barques et rejoignez-nous » dit Jésus aux employés.

Puis il se met aussitôt en chemin le long de la côte, car ils ont débarqué dans une petite cale en dehors de la ville, là où se trouvent d’autres barques de pêcheurs de Magdala.

« Judas et Thomas, venez ici, avec moi » appelle Jésus.

Les deux hommes accourent.

« J’ai décidé de vous confier une charge importante qui sera aussi une joie. Cette charge sera d’accompagner les sœurs de Lazare à Béthanie et, avec elles, Elise. Je vous estime assez pour vous confier les femmes disciples. En même temps, vous porterez une lettre de moi à Lazare. Puis, après vous être acquittés de cette charge, vous irez chez vous pour les Encénies… Ne m’interromps pas, Judas. Nous fêterons tous les Encénies dans nos maisons, cette année. C’est un hiver trop pluvieux pour pouvoir voyager. Vous voyez aussi que les malades se font rares. Nous en profiterons donc pour nous reposer et faire plaisir à nos familles. Je vous attends à Capharnaüm pour la fin de Shebat.

– Mais toi, tu restes à Capharnaüm ? demande Thomas.

– Je ne suis pas encore sûr du lieu où je resterai. Ici ou là, pour moi, c’est égal. Il me suffit que ma Mère soit proche.

– Je préférerais faire les Encénies avec toi, dit Judas.

– J’en suis sûr. Mais obéis, si tu veux me faire plaisir. D’autant plus que votre obéissance vous donnera la possibilité d’aider les disciples retournés à s’éparpiller un peu partout. Il faut bien que vous m’aidiez en cela ! Dans les familles, ce sont les aînés qui aident les parents à former les plus jeunes enfants. Vous êtes les frères aînés des disciples qui sont vos cadets, et vous devez être heureux que je vous fasse confiance. Cela prouve que je suis content de votre récent travail. »

302.5

Thomas dit simplement :

« Tu es trop bon, Maître. Mais quant à moi, je chercherai à faire encore mieux désormais. Il me déplaît pourtant de te quitter… Mais cela passera vite… Et mon vieux père sera heureux de m’avoir pour la fête… et aussi mes sœurs… Et ma sœur jumelle !… Elle doit avoir eu un enfant, ou est sur le point de l’avoir… Mon premier neveu… Si c’est un garçon et s’il naît pendant que je serai là, quel nom lui donner ?

– Joseph.

– Et si c’est une fille ?

– Marie. Il n’y a pas de noms plus doux. »

Mais déjà Judas, fier de la charge, se pavane et fait projets sur projets… Il a absolument oublié qu’il s’éloignait de Jésus et que peu de temps avant, vers la fête des Tentes, si je m’en souviens bien, il avait renâclé comme un poulain sauvage, à l’ordre de Jésus de se séparer de lui pendant quelque temps. Il perd aussi absolument de vue le soupçon, qu’il avait eu alors, que c’était un désir de Jésus de l’éloigner. Il oublie tout… et il est heureux d’être considéré comme quelqu’un à qui on peut confier des missions délicates. Il promet :

« Je t’apporterai beaucoup d’argent pour les pauvres. »

Il sort sa bourse et dit :

« Voilà, prends. C’est tout ce que nous avons. Je n’ai rien d’autre. Donne-moi le viatique pour notre voyage de Béthanie à la maison.

– Mais nous ne partons pas ce soir, objecte Thomas.

– Peu importe. Chez Marie, l’argent n’est plus nécessaire et donc… Bienheureux de ne plus avoir à en manier… A mon retour, j’apporterai à ta Mère des graines de fleurs. Je me les ferai donner par ma mère. Je veux apporter aussi un cadeau à Marziam… »

Il est exalté. Jésus le regarde…

302.6

Les voilà arrivés à la maison de Marie de Magdala. Ils se font reconnaître et entrent tous. Les femmes accourent joyeusement à la rencontre du Maître, venu s’abriter dans leur foyer…

Et c’est après le souper, une fois que les apôtres, fatigués, se sont retirés, que Jésus, assis au milieu d’une salle dans le cercle des femmes disciples, leur fait part de son désir qu’elles partent au plus tôt. Aucune d’elles ne proteste, au contraire des apôtres. Elles inclinent la tête pour marquer leur assentiment, puis sortent préparer leurs bagages. Mais Jésus rappelle Marie-Madeleine qui est déjà sur le seuil.

« Eh bien, Marie, pourquoi m’as-tu dit tout bas à mon arrivée : “ Je dois te parler en secret ” ?

– Maître, j’ai vendu les pierres précieuses. A Tibériade. C’est Marcelle qui les a vendues avec l’aide d’Isaac. J’ai la somme dans ma chambre. J’ai préféré que Judas n’en sache rien… »

Elle rougit vivement. Jésus la regarde fixement, mais sans rien dire. Marie-Madeleine sort pour revenir avec une lourde bourse qu’elle remet à Jésus :

« Voici » dit-elle. « Elles ont été bien payées.

– Merci, Marie.

– Merci, Rabbouni, de m’avoir demandé ce service. As-tu autre chose à me demander ?…

– Non, Marie. Et toi, as-tu autre chose à me dire ?

– Non, Seigneur. Bénis-moi, mon Maître.

– Oui. Je te bénis…

302.7

Marie… Es-tu contente de retourner vers Lazare ? Imagine que je ne sois plus en Palestine. Tu retournerais volontiers à la maison, alors ?

– Oui, Seigneur. Mais…

– Achève, Marie. N’aie jamais peur de me dire ta pensée.

– Mais j’y serais retournée plus volontiers si, à la place de Judas de Kérioth, il y avait Simon le Zélote, grand ami de notre famille.

– J’en ai besoin pour une mission importante.

– Alors tes frères, ou bien Jean au cœur de colombe. Tous, voilà, sauf lui… Seigneur, ne me regarde pas sévèrement… Qui a goûté à la débauche en sent le voisinage… Je ne la crains pas. Je sais remettre en place de bien pires que Judas. Et c’est ma terreur de n’être pas pardonnée, et c’est mon moi, et c’est Satan qui certainement me tourne autour, et c’est le monde… Mais si Marie, fille de Théophile, n’a peur de personne, Marie de Jésus a le dégoût du vice qui l’avait subjuguée, et la… Seigneur… L’homme qui se livre à la sensualité me dégoûte…

– Tu n’es pas seule à faire ce voyage, Marie. Et avec toi, je suis certain qu’il ne reviendra pas en arrière… Rappelle-toi que je dois faire partir Syntica et Jean pour Antioche, et qu’il ne faut pas que l’affaire soit connue par un imprudent…

– C’est vrai. Alors, j’irai… Maître, quand nous reverrons-nous ?

– Je ne sais pas, Marie. Peut-être seulement à la Pâque. Maintenant, va en paix. Je te bénis ce soir et chaque soir et avec toi, ta sœur et le bon Lazare. »

Marie se penche pour baiser les pieds de Jésus et sort, le laissant seul, dans la pièce silencieuse.

302.1

Rain, rain, rain… The apostles, who are not very happy to walk in the rain, suggest to Jesus that it might be better to take shelter at Nazareth, which is not far… and Peter says: «And then I could leave with the boy…»

Jesus’ «no» is so resolute that no one dares to insist. Jesus is walking ahead of them, all alone… The others are following Him, in two sullen groups.

But Peter cannot resist any longer and he approaches Jesus. «Master, can I stay with You?» he asks in a rather mortified tone.

«You are always dear to Me, Simon. Come.»

Peter cheers up. He trots along beside Jesus, Who goes a long way with His strides, without any effort. After a little while he says: «Master… it would have been lovely to have the boy for the feast…»

Jesus does not reply.

«Master, why do You not make me happy?»

«Simon, you are running the risk of having the boy taken away from you.»

«No! Lord! Why?» Peter is frightened by the threat and looks desolate.

«Because I do not want you to be tied to anything. I told you when I gave you Marjiam. You, instead, are getting stranded in your affection.»

«It is not a sin to love. And to love Marjiam. You love him, too…»

«But My love does not prevent Me from devoting Myself entirely to My mission. Do you not remember My words on human affections and My advice, which was as clear as an order, concerning those who want to put their hands to the plough? Are you getting tired, Simon of Jonah, of being My disciple heroically?»

Peter’s voice is broken by sobs when he replies: «No, Lord. I remember everything and I am not tired. But I am under the impression that it is the other way round… You are tired of me, of poor Simon who left everything to follow You….»

«You mean: who found everything in following Me.»

«No… Yes… Master… I am a poor man…»

«I know. And that is exactly why I am working on you. To make of the poor man a man, a saint, My Apostle, My Stone. I am hard to make you hard. I do not want you to be as soft as this mud. I want you to be a perfectly squared block: the foundation Stone. Do you not understand that that is love? Do you not remember the Wise Man[1]? He says that he who loves is severe.

302.2

But understand Me! At least you! Can you not see how I am overwhelmed and desolate because of so much misunderstanding, because of too much feigning, of so much indifference and of even more disappointments?»

«Is that… is that how You feel, Master? Oh! Divine Mercy! And I never realized it! What a blockhead I am!… But for how long?… By whom? Tell me…»

«It is of no avail. You would not be able to do anything. I can do nothing Myself …»

«Could I not do anything to relieve You?»

«I told you: you should understand that My sternness is love and see love in every act of Mine concerning you.»

«Yes, of course. I will not speak any more. My dear Master! I will say no more. Forgive this blockhead. Give me a sign that You really forgive me…»

«A sign! My “yes” should really be enough for you. But I will give you it. Listen: I cannot go to Nazareth because, besides Marjiam, John of Endor and Syntyche are there. And that is not to be known.»

«Not even to us? Why?… Ah! Master?! Are You afraid of any of us?»

«Prudence teaches that when something is to be kept secret, two people who are aware of it are too many. Even a careless word can be detrimental. And men are not all and always thoughtful.»

«Really… I am not thoughtful either. But when I want, I can be silent. And I will! I will indeed! I will no longer be Simon of Jonah, if I do not hold my tongue. Thank You, Master, for Your esteem. It is indeed a great sign of love…

302.3

So we are now going to Tarichea?»

«Yes. Then we will go to Magdala by boat. I must collect the gold of the jewels…»

«You can now see that I am able to hold my tongue! I never said anything to Judas, You know?»

Jesus makes no comment on the interruption. He goes on: «Once I have received the gold, I will leave you all free until the day after the Dedication. If I should want any of you, I will call you to Nazareth. The apostles from Judaea, with the exception of Simon Zealot, will take Lazarus’ sisters, their handmaids, and Eliza of Bethzur to their house in Bethany. They will then go to their homes for the Dedication. It will be quite all right if they come back by the end of Shebat, when we shall start going round again. You are the only one to know, is that right, Simon Peter?»

«Yes, I am the only one. But… You will have to tell the others…»

«I will tell them at the right moment. Go now to your companions and be sure of My love.»

Peter obeys and is happy and Jesus becomes absorbed in thought once again.

302.4

The waves are breaking against the little beach of Magdala, when the two boats land there in a late November afternoon. They are not big waves, but they are annoying for those landing, as their clothes get wet. But the idea of being sheltered at once in the house of Mary of Magdala makes them put up with the undesired bath without any grumbling.

«Put the boats away and then join us» says Jesus to the servants. And He sets out at once along the shore because they landed in a cove a little outside the town, where there are other boats of fishermen from Magdala.

«Judas of Simon and Thomas, come here with Me» says Jesus calling them. They run up to Him.«I have decided to entrust you with a confidential task, and a pleasant one at the same time. This is the task: you will take Lazarus’ sisters to Bethany. And Eliza will go with them. I think highly enough of you to entrust the women disciples to you. And you will take a letter of Mine to Lazarus. Then, when you have fulfilled your task, you will go home for the Dedication… Do not interrupt Me, Judas. We shall all celebrate the Dedication at home this year. It is too rainy a winter to travel about. You can see that also sick people are thinning out. So we will take advantage of the situation and make our families happy. I will wait for you at Capernaum by the end of Shebat.»

«But are You staying at Capernaum?» asks Thomas.

«I am not yet sure where I will be staying. Here or there it is the same to Me, providing My Mother is with Me.»

«I would have preferred to celebrate the Dedication with You» says the Iscariot.

«I believe you. But if you love Me, please obey. All the more because your obedience will give you the possibility of helping the disciples, who are once again spread out everywhere. You must help Me with them. In a family it is the elder sons who help the parents to bring up the younger ones. You are the elder brothers of the disciples, and they the younger ones, and you ought to be happy that I rely on you. It proves that I am satisfied with your recent work.»

302.5

Thomas simply says:.«It’s too kind of You, Master. But, as far as I am concerned, I will endeavour to do even better, now. But I am sorry to leave You… But time flies… And my old father will be happy to have me for the feast… and my sisters too… My twin sister above all!… She must have had, or is about to have a baby… The first nephew… If it is a boy, and is born when I am there, what name shall I give him?»

«Joseph.»

«And if it is a girl?»

«Mary. There are no sweeter names.»

But Judas, proud of the appointment, is already strutting about and making plans… He has completely forgotten that he will be leaving Jesus and that shortly before, about the time of the Tabernacles, if I remember rightly, he had protested, like an unbroken horse, against Jesus’ order to part from Him for a little while. He forgets also how at the time he suspected that it was Jesus’ desire to send him away. He has forgotten everything and he is happy to be considered one who may be entrusted with delicate tasks. He promises: «I will bring You much money for the poor, and he takes out his purse and says: «Here, take this. It is all we have. I have nothing else. Give me provisions for our journey from Bethany home.»

«But we are not leaving this evening» objects Thomas.

«It does not matter. No money is required in Mary’s house, so… I am happy that I do not have to handle any more… When I come back I will bring Your Mother some flower seeds. I will get them from my mother. And I want to bring a present for Marjiam…» He is elated. Jesus looks at him…

302.6

They are now in the house of Mary of Magdala. They make themselves known and go in. The women run joyfully to meet the Master, Who has come to take shelter in their home…

And after supper, when the tired apostles have withdrawn, Jesus, sitting in the centre of a hall, in the circle of the women disciples, informs them of His desire that they should leave as soon as possible. Unlike the apostles, not one of them protests. They bow their heads in assent and then go out to pack their luggage. But Jesus calls back the Magdalene, who is already on the threshold.

«Well, Mary? Why did you whisper to Me, when I arrived: “I must speak to You privately”?»

«Master, I sold the precious stones. At Tiberias. Marcella sold them with the assistance of Isaac. I have the money in my room. I did not want Judas to see…» and she blushes deeply.

Jesus stares at her but does not say anything.

The Magdalene goes out and comes back with a heavy purse which she hands to Jesus:.«Here it is» she says. «They paid a very good price for them.»

«Thank you, Mary.»

«Thank You, Rabboni, for asking this favour of me. Have You anything else to ask me?…»

«No, Mary. And have you anything else to tell Me?»

«No, my Lord. Bless me, Master.»

«Yes, I bless you…

302.7

Mary… are you happy to go back to Lazarus? Supposing I were no longer in Palestine, would you go back home willingly?»

«Yes, my Lord. But…»

«Go on, Mary. Do not be afraid to tell me what you think.»

«I would have gone back more willingly, if Simon the Zealot had been in the place of Judas of Kerioth, because he is a great friend of our family.»

«I need him for an important mission.»

«Your brothers, then or John, whose heart is as innocent as a dove. Anyone of them, except him. My Lord, do not look at me so severely… He who has fed on lust, perceives it when it is near… I am not afraid of it. I can hold at bay someone who is much more than Judas. And I am terrified at not being forgiven, and it is my ego, and it is Satan who wanders around me, and it is the world… But if Mary of Theophilus is not afraid of anybody, Mary of Jesus is disgusted at the vice which had subdued her, and she… Lord… The man who craves for sensuality disgusts me…»

«You are not alone on the journey, Mary. And I am sure that while he is with you he will not come back… Remember that I must send Syntyche and John to Antioch and he who is not prudent must not know anything about it…»

«That is true. So I will go… Master, when shall we meet again?»

«I do not know, Mary. Perhaps only at Passover. Go in peace, now. I will bless you this evening and every evening, together with your sister and good Lazarus.»

Mary bends to kiss Jesus’ feet leaving Him alone in the silent room.


Notes

  1. Sage, Salomon, qui parle de la sévérité comme signe d’amour en Pr 3, 12 ; 13, 24.

Notes

  1. the Wise Man is Solomon, who speaks of severity as a sign of love in: Proverbs 3,12; 13,24.