Gli Scritti di Maria Valtorta

302. A Magdala, avant d’envoyer les apôtres en famille pour les Encénies.

302. A Magdala, prima di mandare tutti in famiglia per le Encenie.

302.1

De l’eau, de l’eau, de l’eau… Les apôtres, découragés de cette marche sous la pluie, insinuent à Jésus qu’il vaudrait mieux s’abriter à Nazareth, qui n’est pas loin… et Pierre dit :

« On pourrait ensuite en repartir avec l’enfant… »

Le « non » de Jésus est tellement tranchant que personne n’ose insister. Jésus marche en avant, tout seul… Les autres derrière, en deux groupes, l’air renfrogné.

Puis Pierre ne peut y résister et rejoint Jésus.

« Maître, tu m’en veux ? demande-t-il, l’air quelque peu désolé.

– Tu m’es toujours cher, Simon. Viens. »

Pierre se rassérène. Il trottine aux côtés de Jésus qui, avec ses longs pas, fait aisément beaucoup de chemin. Après un moment, il dit :

« Maître… ce serait beau d’avoir l’enfant pour la fête… »

Jésus ne répond pas.

« Maître, pourquoi ne me fais-tu pas plaisir ?

– Simon, tu cours le risque que je t’enlève l’enfant.

– Non ! Seigneur ! Pourquoi ? »

Pierre est épouvanté par la menace et navré.

« Parce que je veux que rien ne te retienne. Je te l’ai dit quand je t’ai accordé Marziam. Toi, au contraire, tu t’enlises dans cette affection.

– Ce n’est pas un péché d’aimer, et d’aimer Marziam. Tu l’aimes, toi, aussi…

– Mais cet amour ne m’empêche pas de me donner tout entier à ma mission. Tu ne te rappelles pas mes paroles sur les affections humaines ? Mes conseils, si clairs qu’ils sont déjà des ordres, sur celui qui veut mettre la main à la charrue ? Es-tu en train de te lasser, Simon, d’être héroïquement mon disciple ? »

La voix de Pierre est devenue rauque par les larmes quand il répond :

« Non, Seigneur. Je me rappelle tout, et je ne suis pas lassé. Mais j’ai l’impression que c’est le contraire… Que c’est toi qui te fatigues de moi, du pauvre Simon qui a tout quitté pour te suivre…

– Qui a tout trouvé en me suivant, veux-tu dire.

– Non… Oui… Maître… Je suis un pauvre homme, moi…

– Je le sais. C’est précisément pour cela que je te travaille. C’est pour faire d’un pauvre homme un homme fort, et de celui-ci un saint, mon Apôtre, ma Pierre. Je suis dur pour te rendre dur. Je ne veux pas que tu sois mou comme cette boue. Je veux que tu sois un bloc taillé, parfait : la Pierre de base. Ne comprends-tu pas que cela, c’est de l’amour ? Tu ne te souviens pas du Sage[1] ? Il dit que celui qui aime est sévère.

302.2

Mais comprends-moi ! Comprends-moi, toi, au moins ! Ne vois-tu pas comme je suis accablé, consterné par tant d’incompréhensions, par trop de feintes, par de nombreux manques d’amour et par des déceptions encore plus nombreuses ?

– Tu es… tu l’es, Maître ? Ah ! Miséricorde divine ! Et moi, je ne m’en apercevais pas ! Grand bêta que je suis !… Mais depuis quand ? Mais par qui ? Dis-le moi…

– Inutile. Tu n’y pourrais rien faire. Je n’y puis rien, moi non plus…

– Je ne pourrais réellement rien pour te soulager ?

– Je te l’ai dit : comprendre que ma sévérité est de l’amour. Voir dans toute ma conduite à ton égard l’amour.

– Oui, oui. Je ne parle plus, mon Maître bien cher ! Je ne parle plus. Et toi, pardonne à cet abruti que je suis. Donne-moi la preuve que tu me pardonnes…

– La preuve ! Vraiment ma parole devrait te suffire, mais je te la donne. Ecoute : je ne peux pas aller à Nazareth, car à Nazareth il y a Jean d’En-Dor et Syntica, en plus de Marziam. Et cela ne doit pas être su.

– Même de nous ? Pourquoi ?… Ah !… Maître ? ! Maître ? ! Tu te méfies de l’un de nous ?

– La prudence enseigne que lorsqu’une chose doit être tenue secrète, c’est déjà trop que deux soient au courant. On peut faire du mal même à cause d’une parole qui échappe. Et vous n’êtes pas tous réfléchis, ni toujours.

– Vraiment… je ne le suis pas moi non plus. Mais quand je le veux, je sais garder le silence. Et maintenant, je me tairai. Ah ! Oui, je me tairai ! Je ne serais plus Simon, fils de Jonas, si je ne sais pas me taire. Merci, Maître, de ton estime. C’est une grande preuve d’amour…

302.3

Alors, maintenant, on va à Tarichée ?

– Oui. De là, en barque à Magdala. Je dois recevoir l’or des joyaux.

– Tu vois que je sais me taire : je n’ai jamais rien dit à Judas, tu sais ? »

Jésus ne commente pas l’interruption. Il poursuit :

« Une fois que j’aurai l’or, je vous laisse tous libres jusqu’au lendemain des Encénies. Si je veux l’un de vous, je l’appellerai à Nazareth. Les Judéens, excepté Simon le Zélote, accompagneront les sœurs de Lazare et leurs servantes, et en plus Elise de Béthsur, à la maison de Béthanie. Puis ils iront dans leurs foyers pour les Encénies. Il me suffira qu’ils soient de retour pour la fin de Shebat quand nous reprendrons les voyages. Cela, tu es seul à le savoir, n’est-ce pas, Simon-Pierre ?

– Moi seul le sais. Mais… tu devras pourtant le dire…

– Je le ferai au moment voulu. Maintenant, va rejoindre tes compagnons et sois assuré de mon amour. »

Pierre, content, obéit et Jésus se plonge de nouveau dans ses pensées.

302.4

Les vagues se brisent sur la petite plage de Magdala quand les deux barques y abordent à la fin d’un après-midi de novembre. Les vagues ne sont pas fortes, mais elles sont toujours désagréables pour ceux qui débarquent, car leurs vêtements se mouillent. Mais la perspective de se trouver bientôt dans la maison de Marie de Magdala fait supporter sans murmurer ce bain indésirable.

« Mettez à l’abri les barques et rejoignez-nous » dit Jésus aux employés.

Puis il se met aussitôt en chemin le long de la côte, car ils ont débarqué dans une petite cale en dehors de la ville, là où se trouvent d’autres barques de pêcheurs de Magdala.

« Judas et Thomas, venez ici, avec moi » appelle Jésus.

Les deux hommes accourent.

« J’ai décidé de vous confier une charge importante qui sera aussi une joie. Cette charge sera d’accompagner les sœurs de Lazare à Béthanie et, avec elles, Elise. Je vous estime assez pour vous confier les femmes disciples. En même temps, vous porterez une lettre de moi à Lazare. Puis, après vous être acquittés de cette charge, vous irez chez vous pour les Encénies… Ne m’interromps pas, Judas. Nous fêterons tous les Encénies dans nos maisons, cette année. C’est un hiver trop pluvieux pour pouvoir voyager. Vous voyez aussi que les malades se font rares. Nous en profiterons donc pour nous reposer et faire plaisir à nos familles. Je vous attends à Capharnaüm pour la fin de Shebat.

– Mais toi, tu restes à Capharnaüm ? demande Thomas.

– Je ne suis pas encore sûr du lieu où je resterai. Ici ou là, pour moi, c’est égal. Il me suffit que ma Mère soit proche.

– Je préférerais faire les Encénies avec toi, dit Judas.

– J’en suis sûr. Mais obéis, si tu veux me faire plaisir. D’autant plus que votre obéissance vous donnera la possibilité d’aider les disciples retournés à s’éparpiller un peu partout. Il faut bien que vous m’aidiez en cela ! Dans les familles, ce sont les aînés qui aident les parents à former les plus jeunes enfants. Vous êtes les frères aînés des disciples qui sont vos cadets, et vous devez être heureux que je vous fasse confiance. Cela prouve que je suis content de votre récent travail. »

302.5

Thomas dit simplement :

« Tu es trop bon, Maître. Mais quant à moi, je chercherai à faire encore mieux désormais. Il me déplaît pourtant de te quitter… Mais cela passera vite… Et mon vieux père sera heureux de m’avoir pour la fête… et aussi mes sœurs… Et ma sœur jumelle !… Elle doit avoir eu un enfant, ou est sur le point de l’avoir… Mon premier neveu… Si c’est un garçon et s’il naît pendant que je serai là, quel nom lui donner ?

– Joseph.

– Et si c’est une fille ?

– Marie. Il n’y a pas de noms plus doux. »

Mais déjà Judas, fier de la charge, se pavane et fait projets sur projets… Il a absolument oublié qu’il s’éloignait de Jésus et que peu de temps avant, vers la fête des Tentes, si je m’en souviens bien, il avait renâclé comme un poulain sauvage, à l’ordre de Jésus de se séparer de lui pendant quelque temps. Il perd aussi absolument de vue le soupçon, qu’il avait eu alors, que c’était un désir de Jésus de l’éloigner. Il oublie tout… et il est heureux d’être considéré comme quelqu’un à qui on peut confier des missions délicates. Il promet :

« Je t’apporterai beaucoup d’argent pour les pauvres. »

Il sort sa bourse et dit :

« Voilà, prends. C’est tout ce que nous avons. Je n’ai rien d’autre. Donne-moi le viatique pour notre voyage de Béthanie à la maison.

– Mais nous ne partons pas ce soir, objecte Thomas.

– Peu importe. Chez Marie, l’argent n’est plus nécessaire et donc… Bienheureux de ne plus avoir à en manier… A mon retour, j’apporterai à ta Mère des graines de fleurs. Je me les ferai donner par ma mère. Je veux apporter aussi un cadeau à Marziam… »

Il est exalté. Jésus le regarde…

302.6

Les voilà arrivés à la maison de Marie de Magdala. Ils se font reconnaître et entrent tous. Les femmes accourent joyeusement à la rencontre du Maître, venu s’abriter dans leur foyer…

Et c’est après le souper, une fois que les apôtres, fatigués, se sont retirés, que Jésus, assis au milieu d’une salle dans le cercle des femmes disciples, leur fait part de son désir qu’elles partent au plus tôt. Aucune d’elles ne proteste, au contraire des apôtres. Elles inclinent la tête pour marquer leur assentiment, puis sortent préparer leurs bagages. Mais Jésus rappelle Marie-Madeleine qui est déjà sur le seuil.

« Eh bien, Marie, pourquoi m’as-tu dit tout bas à mon arrivée : “ Je dois te parler en secret ” ?

– Maître, j’ai vendu les pierres précieuses. A Tibériade. C’est Marcelle qui les a vendues avec l’aide d’Isaac. J’ai la somme dans ma chambre. J’ai préféré que Judas n’en sache rien… »

Elle rougit vivement. Jésus la regarde fixement, mais sans rien dire. Marie-Madeleine sort pour revenir avec une lourde bourse qu’elle remet à Jésus :

« Voici » dit-elle. « Elles ont été bien payées.

– Merci, Marie.

– Merci, Rabbouni, de m’avoir demandé ce service. As-tu autre chose à me demander ?…

– Non, Marie. Et toi, as-tu autre chose à me dire ?

– Non, Seigneur. Bénis-moi, mon Maître.

– Oui. Je te bénis…

302.7

Marie… Es-tu contente de retourner vers Lazare ? Imagine que je ne sois plus en Palestine. Tu retournerais volontiers à la maison, alors ?

– Oui, Seigneur. Mais…

– Achève, Marie. N’aie jamais peur de me dire ta pensée.

– Mais j’y serais retournée plus volontiers si, à la place de Judas de Kérioth, il y avait Simon le Zélote, grand ami de notre famille.

– J’en ai besoin pour une mission importante.

– Alors tes frères, ou bien Jean au cœur de colombe. Tous, voilà, sauf lui… Seigneur, ne me regarde pas sévèrement… Qui a goûté à la débauche en sent le voisinage… Je ne la crains pas. Je sais remettre en place de bien pires que Judas. Et c’est ma terreur de n’être pas pardonnée, et c’est mon moi, et c’est Satan qui certainement me tourne autour, et c’est le monde… Mais si Marie, fille de Théophile, n’a peur de personne, Marie de Jésus a le dégoût du vice qui l’avait subjuguée, et la… Seigneur… L’homme qui se livre à la sensualité me dégoûte…

– Tu n’es pas seule à faire ce voyage, Marie. Et avec toi, je suis certain qu’il ne reviendra pas en arrière… Rappelle-toi que je dois faire partir Syntica et Jean pour Antioche, et qu’il ne faut pas que l’affaire soit connue par un imprudent…

– C’est vrai. Alors, j’irai… Maître, quand nous reverrons-nous ?

– Je ne sais pas, Marie. Peut-être seulement à la Pâque. Maintenant, va en paix. Je te bénis ce soir et chaque soir et avec toi, ta sœur et le bon Lazare. »

Marie se penche pour baiser les pieds de Jésus et sort, le laissant seul, dans la pièce silencieuse.

302.1

Acqua, acqua, acqua… Gli apostoli, poco soddisfatti di questo andare sotto la pioggia, insinuano a Gesù se non sarebbe meglio ricoverarsi a Nazaret, poco lontana… e Pietro dice:

«Poi se ne potrebbe partire col bambino…». Il «no» di Gesù è così reciso che nessuno osa insistere.

Gesù va avanti, tutto solo… Gli altri dietro in due gruppi, immusoniti.

Poi Pietro non sa reggere e va presso Gesù. «Maestro, mi vuoi?», chiede un poco mortificato.

«Mi sei sempre caro, Simone. Vieni».

Pietro si rasserena. Trotterella a lato di Gesù che coi suoi lunghi passi fa molto cammino agevolmente. Dopo un poco dice: «Maestro… sarebbe stato bello avere il bambino per la festa…».

Gesù non risponde.

«Maestro, perché non mi fai felice?».

«Simone, tu corri il rischio che Io ti levi il bambino».

«No! Signore! Perché?». Pietro è spaventato dalla minaccia e desolato.

«Perché non voglio che tu sia legato da cosa alcuna. Te l’ho detto quando ti ho concesso Marziam. Tu, invece, ti stai arenando in questa affezione».

«Non è peccato amare. E amare Marziam. Lo ami anche Tu…».

«Ma questo amore non mi impedisce di darmi tutto alla mia missione. Non ti ricordi le mie parole sugli affetti umani? I miei consigli, così netti da essere già degli ordini, su chi vuole porre la mano sull’aratro? Ti stai stancando, Simone di Giona, di essere eroicamente mio discepolo?».

La voce di Pietro è roca di pianto quando risponde: «No, Signore. Mi ricordo tutto e non sono stanco. Ma ho l’impressione che sia l’opposto… Sei Tu che sei stanco di me, del povero Simone che ha lasciato tutto per seguire Te…».

«Che ha trovato tutto nel seguire Me, vuoi dire».

«No… Sì… Maestro… Sono un pover’uomo io…».

«Lo so. È proprio per questo che ti lavoro. È per fare del pover’uomo un uomo e da questo un santo, il mio Apostolo, la mia Pietra. Sono duro per farti duro. Non ti voglio molle come questo fango. Ti voglio un blocco squadrato, perfetto: la Pietra di base. Non capisci che questo è amore? Non ricordi il Saggio[1]?

Egli dice che chi ama è severo.

302.2

Ma comprendimi! Comprendimi tu almeno! Non lo vedi come sono sopraffatto, desolato da tante incomprensioni, da troppi infingimenti, dai molti disamori e dalle ancor più numerose delusioni?».

«Sei… sei così, Maestro? Oh! divina Misericordia! E io non me ne accorgevo! La gran bestia che sono!… Ma da quando? Ma da chi? Dimmelo…».

«Non serve. Non potresti fare nulla. Non posso fare nulla neppur Io…».

«Proprio nulla potrei fare per sollevarti?».

«Te l’ho detto: comprendere che la mia severità è amore. Vedere in ogni mio atto a tuo riguardo l’amore».

«Sì, sì. Non parlo più. Caro il mio Maestro! Non parlo più.

E Tu perdona questa gran bestia che io sono. Dammi una prova che proprio mi perdoni…».

«La prova! Veramente dovrebbe bastarti il mio sì. Ma te la dò. Senti: Io non posso andare a Nazaret, perché a Nazaret c’è Giovanni di Endor e Sintica oltre che Marziam. E ciò non deve essere noto».

«Neppure a noi? Perché?… Ah!… Maestro?! Maestro?! Tu temi di qualcuno di noi?».

«La prudenza insegna che quando una cosa va tenuta segreta è già troppo che in due la sappiano. Si può fare del male anche con una parola sbadata. E non tutti e non sempre siete riflessivi».

«Veramente… non lo sono neanche io. Ma quando voglio so tacere. E ora tacerò. Oh! se tacerò. Non sarò più Simone di Giona se non saprò tacere. Grazie, Maestro, della tua stima. Questa sì che è grande prova di amore…

302.3

Allora ora si va a Tarichea?».

«Sì. Poi con le barche a Magdala. Devo ritirare l’oro dei gioielli…».

«Vedi se so tacere? Non ho mai detto niente a Giuda, sai?». Gesù non commenta l’interruzione. Prosegue: «Avuto l’oro, vi metto tutti in libertà fino al giorno dopo l’Encenie. Se vorrò alcuno di voi, vi chiamerò a Nazaret. I giudei, meno Simone Zelote, accompagneranno le sorelle di Lazzaro e le loro ancelle, più Elisa di Betsur, alla casa di Betania. Poi andranno per le Encenie a casa loro. Mi basterà che siano di ritorno per la fine di scebat, quando torneremo a pellegrinare. Questo lo sai tu solo, non è vero, Simon Pietro?».

«Lo so io solo. Ma… lo dovrai pur dire…».

«Lo dirò al momento buono. Ora vai dai compagni e sta’ sicuro del mio amore».

Pietro ubbidisce contento e Gesù torna a sprofondare nei suoi pensieri.

302.4

Le onde si frangono sulla spiaggetta di Magdala quando le due barche vi approdano in un tardo pomeriggio novembrino. Non sono grandi onde. Ma sempre moleste per chi sbarca, perché le vesti si ammollano. Ma la prospettiva del pronto ricovero in casa di Maria di Magdala fa sopportare senza brontolii il non desiderato bagno.

«Ricoverate le barche e raggiungeteci», dice Gesù ai garzoni. E si mette subito in cammino lungo il litorale, perché hanno fatto approdo in una caletta un po’ fuori città, là dove sono altre barche di pescatori di Magdala.

«Giuda di Simone e Tommaso, venite qui con Me», chiama Gesù. I due accorrono. «Ho deciso di darvi un incarico di fiducia e una gioia insieme. L’incarico è questo: che voi accompagniate le sorelle di Lazzaro a Betania. E con esse Elisa. Vi stimo abbastanza per affidarvi le discepole. Intanto porterete una mia lettera a Lazzaro. Poi, compiuto questo incarico, andrete a casa vostra, per le Encenie… Non interrompere, Giuda. Tutti faremo le Encenie a casa nostra, quest’anno. È un inverno troppo piovoso per potere viaggiare. Vedete che anche i malati diradano. Perciò ne approfittiamo per riposarci e fare contente le nostre famiglie. Vi aspetto a Cafarnao per la fine di scebat».

«Ma Tu stai a Cafarnao?», chiede Tommaso.

«Non sono ancora sicuro dove starò. Qui o là, per Me è uguale. Basta mi sia vicina mia Madre».

«Io preferivo fare le Encenie con Te», dice l’Iscariota.

«Lo credo. Ma se mi vuoi bene ubbidisci. Molto più che la vostra ubbidienza vi darà modo di aiutare i discepoli tornati a spargersi per ogni dove. Dovete ben aiutarmi in questo! Nelle famiglie sono i figli maggiori quelli che aiutano i genitori nella formazione dei figli minori. Voi siete i fratelli maggiori dei discepoli, che sono quelli minori, e dovete essere lieti che Io mi affidi a voi. Ciò mostra che della vostra recente opera Io sono stato contento».

302.5

Tommaso dice semplicemente: «Troppo buono, Maestro.

Ma, per mio conto, cercherò di fare anche meglio, ora. Mi spiace però lasciarti… Ma passerà presto… E il vecchio padre mio sarà contento di avermi per la festa… e anche le sorelle… La mia gemella, poi!… Deve avere avuto, o sta per avere, un bambino… Il primo nipote… Se è maschio, e nasce quando io sono là, che nome gli metto?».

«Giuseppe».

«E se è femmina?».

«Maria. Non ci sono nomi più dolci».

Ma Giuda, orgoglioso dell’incarico, già si pavoneggia e fa progetti su progetti… Ha assolutamente dimenticato che si allontana da Gesù e che poco tempo prima, verso i Tabernacoli, se ricordo bene, aveva protestato come un puledro brado all’ordine di Gesù di separarsi da Lui per qualche tempo. Perde anche assolutamente di vista il sospetto di allora che ciò fosse un desiderio di Gesù di allontanarlo. Tutto dimentica… ed è felice di essere considerato uno al quale si possono affidare incarichi delicati. Promette: «Ti porterò molto denaro per i poveri», e intanto estrae la borsa e dice: «Ecco, prendi questi.

Sono quanto abbiamo. Non ho altro. Dammi Tu il viatico per il nostro viaggio, da Betania a casa nostra».

«Ma non partiamo questa sera», obbietta Tommaso.

«Non importa. Non occorre più denaro in casa di Maria e perciò… Ben lieto di non avere più da maneggiarne… Quando ritorno porto a tua Madre delle sementi di fiori. Me le farò dare da mia madre. Voglio portare anche un regalo a Marziam…». È esaltato. Gesù lo guarda…

302.6

Sono ormai alla casa di Maria di Magdala. Si fanno riconoscere ed entrano tutti. Le donne accorrono gioiose incontro al Maestro, venuto a ricoverarsi presso il loro focolare…

Ed è dopo la cena, quando già gli apostoli stanchi si sono ritirati, che Gesù, seduto al centro di una sala, fra il cerchio delle discepole, le avverte del suo desiderio che partano al più presto. Al contrario degli apostoli, non una di loro protesta. Chinano il capo assentendo e poi escono per preparare i loro bagagli.

Ma Gesù richiama la Maddalena, che è già sulla soglia. «Ebbene, Maria? Perché mi hai sussurrato all’arrivo: “Ti devo parlare in segreto”?».

«Maestro, ho venduto le pietre preziose. A Tiberiade. Le ha vendute Marcella coll’aiuto di Isacco. Ho la somma in camera mia. Non ho voluto che Giuda vedesse nulla…», e arrossisce vivamente.

Gesù la guarda fisso. Ma non dice parola.

La Maddalena esce per tornare con una borsa pesante che dà a Gesù. «Ecco», dice. «Sono state pagate bene».

«Grazie, Maria».

«Grazie, Rabboni, di avermi chiesto questo favore. Hai altro da chiedermi?…».

«No, Maria. E tu hai altro da dirmi?».

«No, Signore. Benedicimi, Maestro mio».

«Sì. Ti benedico…

302.7

Maria… sei contenta di tornare da Lazzaro? Pensa che Io non sia più in Palestina. Ci torneresti volentieri a casa, allora?».

«Sì, Signore. Ma…».

«Termina, Maria. Non avere mai paura di dirmi il tuo pensiero».

«Ma ci sarei tornata più volentieri se al posto di Giuda di Keriot ci fosse stato Simone lo Zelote, grande amico di famiglia».

«Mi occorre per una seria missione».

«I tuoi fratelli allora, o Giovanni dal cuor di colomba. Tutti, ecco, meno lui… Signore, non mi guardare severo… Chi ha mangiato lussuria ne sente la vicinanza… Non la temo. So tenere a posto qualcuno che è ben più di Giuda. Ed è il mio terrore di non esser perdonata, ed è il mio io, ed è Satana che certo mi gira intorno, ed è il mondo… Ma se Maria di Teofilo non ha paura di nessuno, Maria di Gesù ha ribrezzo del vizio che l’aveva soggiogata, e la… Signore… L’uomo che s’arrovella per il senso mi fa schifo…».

«Non sei sola nel viaggio, Maria. E con te sono sicuro che egli non ritornerà indietro… Ricordati che devo far partire Sintica e Giovanni per Antiochia e che non si deve sapere da chi è un imprudente…».

«È vero. Andrò allora… Maestro, quando ci rivedremo?».

«Non so, Maria. Forse solo a Pasqua. Va’ in pace, ora. Io ti benedico questa sera e ogni sera, e con te tua sorella e Lazzaro buono».

Maria si curva a baciare i piedi di Gesù ed esce lasciando solo Gesù nella stanza silenziosa.


Notes

  1. Sage, Salomon, qui parle de la sévérité comme signe d’amour en Pr 3, 12 ; 13, 24.

Note

  1. il Saggio è Salomone, che parla della severità come segno di amore in: Proverbi 3, 12; 13, 24.